Donald Trump l’avait laissé entendre, la Maison Blanche l’a confirmé: le prochain sommet du G7, prévu aux Etats-Unis, aura lieu dans un des clubs de golf du président américain, en Floride.
Le Trump National Doral Club, à Miami, accueillera donc, du 10 au 12 juin 2020, cette réunion annuelle qui rassemble les dirigeants des sept pays les plus industrialisés de la planète.
« Nous sommes absolument convaincus que c’est le meilleur endroit pour l’organiser », a affirmé jeudi Mick Mulvaney, chef de cabinet de la Maison Blanche, au risque d’alimenter les accusations – déjà nourries – sur de possibles conflits d’intérêts de l’ancien magnat de l’immobilier.
Face à l’avalanche de questions suscitées par ce choix surprenant, il a assuré qu’il était le résultat d’un processus rigoureux et que 12 sites différents avaient été considérés.
« Il y aura toujours des gens qui n’accepteront pas l’idée que cela se passe dans une propriété Trump. Nous en sommes conscients, mais nous irons là-bas malgré tout », a-t-il martelé lors d’un point presse.
Comment cette décision a-t-elle été prise?
« Nous avons utilisé les mêmes critères que ceux utilisés par les précédentes administrations (pour l’organisation de sommets) », a-t-il assuré, sans élaborer.
Est-il prêt, dans un souci de transparence, à rendre publics les documents ayant permis d’aboutir à ce choix ?
« Absolument pas. »
N’est-ce pas un moyen éhonté de faire de la publicité pour la marque Trump ?
« J’ai déjà entendu ça…Je vous demande simplement de prendre en compte le fait que la marque Donald Trump est déjà suffisamment forte comme ça ».
N’y avait-il pas, à travers les Etats-Unis, d’autres lieux susceptibles d’accueillir un tel sommet ?
« Ce n’est pas le seul endroit possible, mais c’est le meilleur endroit. »
– « Juste à côté de l’aéroport » –
A l’occasion du dernier sommet du G7, organisé cet été par la France à Biarritz, Donald Trump avait lui-même défendu sans complexe ce scénario inédit.
« C’est un endroit formidable! », avait-il expliqué.
« Il a une superficie considérable, plusieurs centaines d’hectares, donc nous pouvons gérer tout événement sur place (…) Il se trouve juste à côté de l’aéroport (…) Et chaque délégation peut disposer de son propre bâtiment ».
Le président américain avait, à cette occasion, balayé d’un revers de manches les questions juridiques ou éthiques.
« Je ne vais pas en tirer d’argent du tout », avait-il assuré. « Je m’en fiche de faire de l’argent. »
« Cela me coûtera probablement quelque chose comme entre trois et cinq milliards de dollars d’être président », avait-il renchéri, sans la moindre explication sur les éléments qui lui auraient permis d’arriver à ce chiffre.
Au-delà du choix de l’hôtel, le chef de cabinet de la Maison Blanche ne s’est pas attardé sur les priorités qui seraient mises en avant par les Etats-Unis lors de cette rencontre.
« Le changement climatique ne sera pas au programme », a-t-il simplement lâché, sûr de son fait, en réponse à une question sur ce thème.
Donald Trump est le seul dirigeant de la planète à avoir retiré son pays de l’accord de Paris sur le climat visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et enrayer l’emballement du changement climatique.