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Tunisie: l’UE retire un ex-gendre de Ben Ali de la liste des sanctions

L'Union européenne a reconduit pour un an les sanctions imposées à la famille et aux proches de l'ancien président tunisien…

L’Union européenne a reconduit pour un an les sanctions imposées à la famille et aux proches de l’ancien président tunisien Zine el Abidine Ben Ali poursuivis pour détournements de fonds, mais supprimé de la liste un ex-gendre du président, Marouane Mabrouk, selon une décision publiée mardi au Journal Officiel.

Les pays membres de l’Union européenne ont reconduit jusqu’au 31 janvier 2020 le gel des avoirs détenus dans l’UE par les personnes poursuivies en Tunisie dans le cadre du réexamen annuel de ces mesures restrictives, précise la décision entrée en vigueur mardi.

Mohamed Marouane Ben Ali Ben Mohamed Mabrouk, qui était poursuivi par la justice tunisienne pour « acquisition de biens mobiliers et immobiliers, ouverture de comptes bancaires et détention d’avoirs financiers dans plusieurs pays dans le cadre d’opérations de blanchiment d’argent », est retiré de la liste, précise le texte.

Le réexamen des sanctions –gel des avoirs détenus dans l’UE et interdiction de se rendre dans l’UE– permet de modifier la liste en fonction des résultats des enquêtes menées dans le pays.

Marouane Mabrouk est l’ancien mari de Cyrine Ben Ali, l’une des filles du premier mariage de l’ex-président Ben Ali.

Il habite toujours en Tunisie, où il codirige l’entreprise Mabrouk, l’un des principaux groupes privés familiaux tunisiens, présent dans la grande distribution (Monoprix, Géant) et la banque.

Les avoirs de Marouane Mabrouk saisis après la révolution, dont la société Investec propriétaire de 50,99 % de la société Orange, ainsi que MTH propriétaire de parts dans l’assureur GATT, ont été transférés au fonds Karama Holding, qui gère tous les avoirs indus du clan Ben Ali.

Lancée un an avant la révolution qui a renversé Ben Ali en 2011, Orange Tunisie fut le premier opérateur tunisien à obtenir une licence 3G.

L’ONG I watch, branche tunisienne de l’organisation anti-corruption Transparency international, a accusé la France d’avoir fait pression pour obtenir le dégel des avoirs de M. Mabrouk, afin que le groupe français puisse finaliser l’achat de parts de capital appartenant à Investec. Sollicités par l’AFP, l’ambassade de France à Tunis a démenti toute intervention et Orange n’a pas réagi.

Orange souhaite de longue date accroître son contrôle de sa filiale tunisienne, dont il ne possède que 49%. Son PDG Stéphane Richard s’est rendu en Tunisie en février 2018, au sein d’une délégation accompagnant le président Emmanuel Macron, et selon des sources tunisiennes, le sujet a été évoqué.

Mis en cause en 2011 par le site d’informations owni.fr qui avait accusé Orange d’avoir « monnayé » sa licence 3G en Tunisie avec le clan Ben Ali, Stéphane Richard avait à l’époque assuré avoir « candidaté pour une licence 3G. On a payé 130 millions d’euros, notre partenaire et nous-même, pour acheter cette licence 3G. Cet argent a été perçu par l’Etat tunisien, pas par Ben Ali ou sa famille ».

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