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Un pétrolier grec attaqué au Cameroun, huit marins enlevés

Un pétrolier grec, ancré au large d'un port du Cameroun a été pris d'assaut dans la nuit de lundi à…

Un pétrolier grec, ancré au large d’un port du Cameroun a été pris d’assaut dans la nuit de lundi à mardi par un groupe de personnes « armées » qui ont enlevé huit membres de son équipage, selon le ministère grec de la Marine marchande et l’armateur du pétrolier.

Pendant l’attaque du « Happy Lady », au large du port de Limbé, un membre grec de l’équipage comptant 28 marins a été blessé à la cheville par le ricochet d’une balle.

Il a été transféré à un hôpital local et « ses jours ne sont pas en danger », a dit à l’AFP un représentant de l’armateur grec « Easter Mediterranean Athens » dont le siège est situé dans la banlieue sud de la capitale grecque.

L’incident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi à 23h30 heures (00H30 GMT), a précisé ce représentant ayant requis l’anonymat.

« Un groupe armé est monté à bord du pétrolier et a ordonné aux huit personnes de l’équipage, dont le capitaine, âgé de 45 ans, de quitter le tanker », a-t-il ajouté.

Le ministère grec de la Marine marchande a confirmé ces informations et précisé que parmi les huit marins enlevés figuraient cinq Grecs, dont le capitaine, deux Philippins et un Ukrainien.

« Le ministre Yannis Plakiotakis a été informé et suit l’affaire de près avec le ministère grec des Affaires étrangères et la société de gestion du pétrolier », a souligné le ministère dans un communiqué.

Selon le représentant de l’amateur, il n’y a pas eu d’échange de tirs, le tanker ne disposant pas d’armes.

Les autorités au Cameroun n’ont pas pour le moment confirmé l’attaque. Mais les enlèvements pour rançon sont relativement fréquents dans le golfe de Guinée, une zone considérée comme le nouvel épicentre de la piraterie maritime mondiale, le long de la côte ouest de l’Afrique.

— 3e incident en un mois —

Il s’agit du troisième incident de ce genre en un mois dans l’ouest de l’Afrique, dont les deux ont frappé le secteur d’armateurs grecs.

Dans la nuit du 21 décembre, des pirates avaient attaqué quatre navires en rade de Libreville, capitale du Gabon, tuant un commandant de bord gabonais et enlevant quatre employés chinois. Aucune information sur les marins enlevés n’a été diffusée depuis.

Fin novembre un groupe armé avait attaqué un autre pétrolier grec, l’Elka Aristote, à une dizaine de milles marins au large des côtes de la capitale du Togo, Lomé, et capturé quatre marins. Deux semaines plus tard, le 13 décembre, les trois marins avaient été relâchés mais le quatrième est mort en captivité.

Une enquête est toujours en cours mais « il semble que son décès ne soit pas dû à des actions des preneurs d’otages mais à une maladie », avait indiqué alors un communiqué de l’armateur du pétrolier.

Le golfe de Guinée, qui s’étend sur quelque 6.000 kilomètres de côtes, de l’Angola jusqu’au sud du Sénégal, est devenu ces dernières années l’une des régions maritimes les plus dangereuses au monde, loin devant les côtes somaliennes du golfe d’Aden, les attaques de bateaux et les enlèvements pour rançon étant très fréquentes.

Pour les neuf premiers mois de l’année 2019, le Bureau international maritime, instance internationale de sécurité en mer, y a recensé 82% des enlèvements d’équipages dans le monde.

Les pirates détournent parfois les navires pendant plusieurs jours, le temps de piller les soutes et demandent d’importantes rançons avant de libérer l’équipage.

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