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Vendre du manioc, le job de vacances des écolières du Tchad

Habituées, pendant les vacances, à la vente du manioc, beaucoup de collégiennes et de lycéennes de N'Djaména ont à nouveau…

Habituées, pendant les vacances, à la vente du manioc, beaucoup de collégiennes et de lycéennes de N’Djaména ont à nouveau remis leur bleu de chauffe depuis la fermeture des classes pour sillonner les rue de la capitale, un plat de tiges de tubercule sur la tête.Elles ont tellement investi ce petit commerce qu’il est presque devenu leur chasse gardée, au bonheur des N’Djaménois qui tombent à tous les coins de rue sur de charmants sourires féminins, leur proposant du manioc cru ou cuit à la vapeur.

Avant d’aiguiser l’appétit des clients, les jeunes vendeuses s’approvisionnent auprès des jardiniers, principaux producteurs du manioc qu’ils cultivent dans leurs champs situés sous le pont à double voie qui enjambe le fleuve Chari. Leur production de cette année a été exceptionnelle car depuis le début du mois courant, le manioc inonde les marchés de la capitale.

Une occasion rêvée pour Frida, une élève en classe  de troisième, de se lancer dans la vente du manioc. A l’instar de beaucoup d’écolières, elle sillonne à longueur de journée les grands axes routiers de N’Djaména, suivant un trajet ayant pour point de départ l’avenue Joseph Brahim Seid. Stratégique cette artère jouxte les quartiers Bololo, Mardjan Daffack et Djambal Bahr où la jeune fille dispose d’une fidèle clientèle.

Trouvée en train de peler à l’aide d’où couteau, l’écorce d’une tige de manioc, sur commande d’un client, elle explique entre deux coups de canif que ses tubercules coûtent entre 100 et 500 FCFA. Tout dépend de la longueur du manioc et de l’épaisseur de la bourse du client.

L’un deux, Abakar, confie qu’il préfère le manioc cru. Puis, dans un regard complice, il ajoute : « Selon certaines indiscrétions traditionnelles, le manioc mangé cru est bon pour l’homme, ça renforce sa virilité ».

Loin de ces considérations du bas de la ceinture, Soli, une jeune lycéenne, préfère s’attarder sur ses recettes journalières qui révèle-t-elle peuvent aller jusqu’à « 5000 FCFA voire plus ». Interrogée sur l’utilisation de ses revenus, elle explique : « Nous faisons des économies pour qu’à l’approche de la prochaine rentrée de classe, nous puissions aider les parents dans l’achat de fournitures scolaires ».

Pour certaines filles dont les parents sont aisés, la vente du manioc leur permet l’entière prise en charge de leur scolarité : l’inscription au lycée et l’achat des fournitures.

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