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Washington sanctionne deux élus du Hezbollah libanais, une première

L'administration de Donald Trump a élargi mardi sa campagne de "pression maximale" contre l'Iran et ses alliés en imposant pour…

L’administration de Donald Trump a élargi mardi sa campagne de « pression maximale » contre l’Iran et ses alliés en imposant pour la première fois des sanctions contre des députés du Hezbollah libanais.

Amine Cherri et Mohamad Hasan Raad sont accusés d' »exploiter le système politique et financier » du Liban au profit du mouvement chiite et de l’Iran, selon un communiqué du ministère américain du Trésor.

Une troisième personne sanctionnée est Wafic Safa, chef de l’appareil sécuritaire du Hezbollah et l’un des hauts responsables historiques du mouvement, poids lourd de la politique libanaise avec trois ministères.

Le Hezbollah a dénoncé ces sanctions américaines, les qualifiant d' »humiliation pour le peuple libanais ».

Donald Trump a fait de l’Iran chiite, accusé de déstabiliser le Moyen-Orient, sa principale bête noire. Washington a multiplié les sanctions pour lui couper ses revenus, ainsi qu’à ses alliés régionaux comme le Hezbollah, qu’il considère comme une organisation « terroriste ».

Le mouvement chiite « menace la stabilité politique et économique du Liban et de la région, tout cela au détriment du peuple libanais », a affirmé Sigal Mandelker, la sous-secrétaire au Trésor américain.

Agé de 62 ans, Amine Cherri a été élu député à Beyrouth en 2005, puis une seconde fois en 2018. Il est proche de l’appareil sécuritaire du mouvement chiite pro-iranien.

Il « exploite son poste officiel pour faire avancer les objectifs du Hezbollah, qui vont souvent à l’encontre de ceux du peuple et du gouvernement libanais », selon le Trésor américain.

M. Cherri est également accusé d’avoir menacé les responsables d’une banque et leurs familles après que l’établissement a gelé les comptes de membres du parti chiite placés sur la liste des sanctions américaines.

Dans son communiqué, le Trésor diffuse une photo de M. Cherri aux cotés de Ghassem Soleimani, chef de la Force Qods, la branche chargée des opérations extérieures des Gardiens de la révolution iraniens.

Cette proximité « illustre l’absence de distinction entre les activités politiques et militaires du Hezbollah », estime le ministère américain.

– Zarif toujours visé –

Mohamad Hasan Raad, pour sa part, « continue à donner la priorité aux activités du Hezbollah et à prendre en otage la prospérité du Liban », avance le Trésor.

M. Raad, 64 ans, est le chef du groupe parlementaire du Hezbollah et l’un des « anciens » du parti. Il a été élu pour la première fois en 1992 lors du premier scrutin organisé après la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990.

« Que chaque membre du Hezbollah qui pense à participer à une élection sache qu’il ne pourra pas se cacher sous la couverture d’un mandat électif », a commenté à des journalistes un haut responsable de l’administration américaine.

Wafic Safa, un proche du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, est lui accusé de profiter de sa position pour faire entrer au Liban des produits de contrebande, « dont des drogues illégales et des armes », et pour faciliter les déplacements des cadres du « Parti de Dieu ».

Créé au début des années 1980 avec le soutien de Téhéran, le Hezbollah libanais a mené plusieurs guerres contre Israël dans le sud du Liban et incarne la « résistance » face à l’Etat hébreu, proche allié de Washington.

Donald Trump a de nouveau conseillé mardi à l’Iran de faire « très attention » après que Téhéran a annoncé ne plus respecter l’un de ses engagements dans l’accord international sur son programme nucléaire signé en 2015, dont les Etats-Unis se sont retirés.

Le président américain, qui était un farouche opposant à cet accord, a imposé un régime sévère de sanctions économiques pour forcer Téhéran à renégocier un texte.

Le secrétaire américain au Trésor Stephen Mnuchin avait annoncé fin juin des sanctions prochaines contre le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.

« Il est clair que nous étudions différentes voies pour des sanctions supplémentaires (et) le ministre Zarif reste une personne d’intérêt clé », a expliqué mardi un haut responsable du Trésor.

En tout, 50 membres ou entités liés au Hezbollah ont été placés depuis 2017 sur la liste des sanctions américaines pour terrorisme.

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