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60 élèves non-voyants refoulés de leur école par manque de place

Sale temps à l’Inefja, unique école de formation pour les non-voyants. Faute de places, 60 élèves ont été éconduits par…

Sale temps à l’Inefja, unique école de formation pour les non-voyants. Faute de places, 60 élèves ont été éconduits par l’établissement.

Pas de rentrée cette année pour 60 élèves non-voyants. Ces derniers ont été refusés à l’Institut national de l’éducation et de la formation des jeunes aveugles (Inefja), faute de places. En effet, sur les 80 demandes déposées sur la table du directeur de l’établissement spécialisé, seuls 20 pourront être accueillis par cette école qui manque d’espace pour recevoir de nouveaux élèves.

Une situation que regrettent les élèves non-voyants qui pensent que le gouvernement doit régler les problèmes de l’enseignement spécialisé, notamment pour les non-voyants. «Il y a une nécessité de créer d’autres instituts régionaux de formation pour les jeunes aveugles qui se bousculent aux portes de l’Inefja», sollicitent les élèves de l’Inefja qui renseignent que «chaque année, c’est une centaine de jeunes non-voyants, venant de toutes les régions, qui demandent à intégrer le seul institut de formation pour jeunes aveugles qui existe au Sénégal et qui affiche déjà le plein». Et pour eux, «à défaut de créer d’autres instituts, nous pensons que le gouvernement pourrait aussi améliorer la capacité d’accueil de l’institut avec de nouvelles constructions en attendant de nouvelles unités dans les régions». A leur avis, «l’idéal serait de créer un institut dans chaque région pour permettre aux élèves non-voyants d’avoir une bonne prise en charge dans leurs localités respectives».

Au-delà, ils ont demandé «l’évaluation de l’enseignement des aveugles pour voir dans quelle mesure perfectionner le système». Un système transversal, selon eux, «qui fait appel aux domaines de compétences des ministères de la Santé, de l’Emploi, de l’Education, du Sport, de la Jeunesse et de la Culture. Autant de ministères qui doivent se donner la main pour tirer l’Inefja de sa précarité». Une demande largement partagée par le président de l’Association des aveugles du Sénégal, Yous­soupha Faye, qui s’offusque que les 60 élèves renvoyés soient obligés d’attendre l’année prochaine pour déposer à nouveau leur dossier et cela, de manière hypothétique au cas où les conditions d’hébergement n’évoluent pas. Et il sollicite de l’Etat «la création de nouvelles écoles spécialisées de proximité pour les élèves non-voyants pour élargir le niveau d’absorption de ces élèves». Egalement, «de permettre à l’Inefja de libérer de l’espace». Parce qu’à l’en croire, «depuis 1982, l’Inefja constitue la seule école pouvant servir d’établissement d’éducation aux jeunes aveugles». Selon Youssoupha Faye, il faut une alternative pour éviter les ruptures sociales et les déchirements familiaux et affectifs avec le déplacement des potaches.

Outre l’évaluation de l’enseignement spécialisé, le président de l’Association des aveugles du Sénégal a sollicité «le recrutement des diplômés aveugles afin de leur permettre une meilleure socialisation». A son avis, «l’Inefja a été créé pour combattre la mendicité. Mais si on forme les jeunes pour les laisser retourner dans la rue, diplômes en main, on risque d’avoir au Sénégal des aveugles maîtrisards mendiants», a-t-il laissé entendre.

Source : aDakar.com

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