Sénégal-FMI : le dossier de la dette cachée de 7 milliards sur la table du Conseil d’administration

L’épineux dossier de la dette sénégalaise arrive devant le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). Ce vendredi 3 octobre, l’instance suprême examine le cas du « misreporting » : près de 7 milliards de dollars de dette non déclarée, hérités par l’administration du président Bassirou Diomaye Faye.

Des signaux d’apaisement malgré la gravité des faits

Lors du point de presse hebdomadaire, la porte-parole Julie Kozack a choisi un ton conciliant. Elle a affirmé que « les autorités sénégalaises et les équipes du FMI travaillent ensemble pour résoudre de manière constructive le dossier de la fausse déclaration de dette ». Ce langage diplomatique contraste avec la gravité du problème : le nouveau gouvernement a révélé une dette colossale laissée par l’ancien régime de Macky Sall.

Vers un nouveau programme avec le FMI

Malgré cette crise, l’horizon s’éclaircit pour Dakar. Julie Kozack a annoncé l’ouverture prochaine de discussions pour un nouveau programme. Celui-ci pourrait être lancé dès les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale prévues en octobre à Washington.

Cette annonce a aussitôt rassuré les marchés. Jeudi, les obligations souveraines sénégalaises arrivant à échéance en 2033 ont bondi parmi les titres de dette les plus performants des pays émergents.

Restaurer la confiance financière internationale

Le scandale de la dette cachée avait poussé le FMI à suspendre la mise en œuvre du prêt de 1,8 milliard de dollars déjà accordé. Désormais, la tenue de cette réunion du Conseil d’administration et la perspective d’un futur programme montrent la volonté des deux parties de restaurer la confiance.

En attendant le communiqué officiel, les regards restent tournés vers Washington. Le traitement de ce dossier tracera la voie des futures relations financières entre le Sénégal et ses partenaires internationaux. Dans un contexte mondial où la transparence budgétaire est devenue incontournable, le pays joue sa crédibilité.

Rentrée scolaire sous tension : Faye impose son agenda pour une école sénégalaise rénovée

Le compte à rebours est lancé. À moins d’une semaine de la rentrée, le président Bassirou Diomaye Faye place l’éducation au cœur des priorités du gouvernement. Lors du Conseil des ministres de mercredi, il a exposé sa vision pour une école sénégalaise « excellente » et donné ses instructions pour un démarrage effectif et serein des cours.

Une rentrée encadrée et une école modernisée

Le message est clair : les dates du 6 octobre pour les enseignants et du 8 octobre pour les élèves ne changeront pas. Le président exige que toutes les dispositions soient prises afin de respecter le calendrier scolaire sur l’ensemble du territoire. Il rappelle à l’administration la nécessité d’éviter tout retard, surtout dans les zones enclavées.

Parmi les priorités, figure la fin des abris provisoires. Bassirou Diomaye Faye ordonne d’accélérer leur suppression et de privilégier la construction d’écoles modernes et équipées. Il veut aussi adapter en continu les curricula, renforcer l’informatique, le numérique, les sciences et technologies. Les langues nationales et étrangères gardent une place essentielle, pour ancrer l’école dans son identité et l’ouvrir au monde.

Le président demande une régulation des frais de scolarité en collaboration avec les acteurs publics et privés. Il charge aussi ses ministres d’approfondir la réflexion sur les cantines scolaires, en cohérence avec la politique de solidarité nationale.

Enfin, il insiste sur le suivi régulier des accords avec les syndicats afin d’apaiser le climat social. Il appelle à un dialogue constant avec les enseignants et à une réforme des modalités d’organisation des examens et concours.

En fixant ce cap, Bassirou Diomaye Faye envoie un signal fort : l’éducation devient le premier chantier de son quinquennat, avec une exigence de résultats concrets pour les millions d’élèves sénégalais.

Pape Thiaw mise sur l’expérience face au Soudan du Sud et à la Mauritanie

À l’approche de deux rencontres décisives pour la qualification au Mondial 2026, le sélectionneur des Lions du Sénégal, Pape Thiaw, a joué la carte de la continuité. La liste des convoqués pour affronter le Soudan du Sud, le 10 octobre à Juba, puis la Mauritanie, le 14 octobre à Diamniadio, réserve peu de surprises mais confirme une stratégie : s’appuyer sur un socle éprouvé pour franchir un cap crucial.

Le retour d’un pilier

La principale nouveauté réside dans le retour de Nampalys Mendy. Le milieu de terrain de Watford, absent du groupe depuis octobre 2024, retrouve le maillot national après une relance convaincante en Championship anglais. Son expérience et sa robustesse défensive offrent une option précieuse à Pape Thiaw dans un secteur clé, d’autant plus que des absences se font sentir. Lamine Camara (FC Metz) et Habib Diarra, tous deux blessés, ne font pas partie du voyage, tout comme Assane Diao, non retenu.

Pour compenser, le technicien a également rappelé Mamadou Lamine Camara (RS Berkane) et Ilay Camara (RSC Anderlecht). Ils viennent épauler les incontournables de l’entrejeu : Idrissa Gana Gueye, Pape Matar Sarr, Pape Gueye, Pathé Ciss et Dion Lopy.

Une défense et une attaque immuables

À l’arrière, la charnière habituelle se reforme avec Kalidou Koulibaly, Moussa Niakhaté, Abdoulaye Seck et Krépin Diatta. Le jeune Mamadou Sarr, pourtant annoncé par certaines rumeurs, n’a pas été convoqué. Dans les buts, le trio de confiance est reconduit : Édouard Mendy, Mory Diaw et Yehvann Diouf.

En attaque, la puissance offensive reste incarnée par le capitaine Sadio Mané, flanqué de Boulaye Dia, Nicolas Jackson et Iliman Ndiaye. Le retour d’Ismaila Sarr, absent lors du dernier rassemblement, ajoute de la vitesse et de la variété aux options offensives, aux côtés de Cheikh Tidiane Sabaly et Chérif Ndiaye.

Objectif : un grand pas vers le Mondial

Avec cette liste, Pape Thiaw envoie un message clair : face à l’enjeu, la confiance va aux hommes qui ont déjà fait leurs preuses sous le maillon jaune et vert. En s’appuyant sur un collectif rodé et des cadres expérimentés, les Lions de la Teranga visent six points décisifs pour se rapprocher de la Coupe du monde 2026, et affirmer, une fois de plus, leur statut de favori dans leur groupe de qualification.

École, agriculture et grands travaux : les priorités de l’exécutif sénégalais pour la rentrée

Le président Bassirou Diomaye Faye a présidé ce mercredi un Conseil des ministres décisif. Les discussions ont porté sur l’éducation, l’agriculture et la relance des investissements, dans un contexte de mise en œuvre accélérée du programme présidentiel.

Une rentrée scolaire sous le signe de la modernisation

Le chef de l’État a fixé des directives claires pour la rentrée des classes : le 6 octobre pour les enseignants et le 8 octobre pour les élèves. Il a exigé le respect strict du calendrier scolaire. De plus, il a demandé d’accélérer la résorption des abris provisoires et la construction d’écoles modernes.

La qualité de l’enseignement demeure une priorité. Le président a insisté sur l’adaptation continue des curricula, avec une place accrue pour le numérique, les sciences et les langues. En outre, il a ordonné la régulation des frais de scolarité et le renforcement des cantines scolaires.

Souveraineté alimentaire et dynamisation des investissements

Le gouvernement doit appliquer sans délai la nouvelle politique agricole. Le président a salué les préparatifs de la campagne 2025, tout en appelant à accélérer la reconstitution du capital semencier grâce aux recherches de l’ISRA.

Il a également mis l’accent sur la relance des coopératives agricoles et du PRODAC. La prochaine édition du « Mois du Consommer local » devra, selon lui, valoriser davantage les productions sénégalaises.

Par ailleurs, le Premier ministre a présenté une nouvelle méthode de gouvernance, fondée sur une « démarche de rupture ». Parmi les projets prioritaires figurent le Grand Transfert d’eau, l’électrification rurale, la ligne ferroviaire Dakar-Tambacounda et le programme national de coopératives agricoles.

Le financement reposera d’abord sur les ressources internes. Toutefois, le gouvernement mobilisera aussi des partenariats public-privé et les instruments de financement islamique. Pour assurer un suivi efficace, une plateforme numérique unique de pilotage est en cours de finalisation à la Primature.

Urgences sanitaires et diplomatie active

Le Conseil a examiné la situation sanitaire. Les ministres ont reçu des instructions pour renforcer la surveillance épidémiologique de la fièvre de la vallée du Rift. De plus, le gouvernement prépare activement la campagne « Octobre rose », consacrée à la lutte contre le cancer du sein.

Enfin, le président a partagé les résultats de sa participation à la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies. Il y a réaffirmé les positions du Sénégal sur les grandes questions mondiales, confirmant ainsi le retour du pays sur la scène diplomatique.

Avec l’ouverture imminente du Forum Invest in Senegal prévue le 7 octobre, l’exécutif entend donner un signal fort : celui d’une accélération générale dans la mise en œuvre de son programme de transformation.

le Sénégal dope sa production d’engrais avec 105 000 tonnes pour la campagne agricole

Le Sénégal accélère sa marche vers l’autosuffisance alimentaire. Les Industries chimiques du Sénégal (ICS) ont annoncé mercredi une production de plus de 105 000 tonnes d’engrais pour la campagne agricole 2025-2026, contre 70 000 tonnes l’an passé. Cette hausse de 50 % illustre la mobilisation nationale en faveur du monde rural.

Sur ce volume, 93 000 tonnes ont déjà trouvé preneurs entre juin et juillet. Les distributeurs agréés assurent ainsi un approvisionnement régulier à l’orée de l’hivernage. « Nous avons renforcé les dispositifs logistiques et organisationnels avec l’État », précise l’entreprise dans un communiqué.

PICSA et baisse des prix : un double levier pour les producteurs

Pour accompagner cette dynamique, les ICS ont lancé le 22 juillet 2025 le Programme pour le Soutien à l’Agriculture (PICSA). Ce dispositif repose sur trois axes : formations aux bonnes pratiques, distribution d’intrants et renforcement des capacités face au changement climatique.

La phase pilote a déjà touché 60 producteurs répartis dans cinq zones agroécologiques stratégiques : les Niayes, la vallée du Fleuve Sénégal, le Bassin arachidier et la Casamance. Au total, huit régions bénéficient déjà de ce soutien.

Les agriculteurs profitent aussi d’une baisse historique des prix. Le sac de 50 kg de NPK 15-15-15, essentiel pour le maïs, coûte désormais 8 500 FCFA au lieu de 9 500. Plus de 27 000 tonnes de cet engrais sont déjà livrées. Pour la filière arachidière, le NPK 6-20-10 passe de 6 500 à 6 000 FCFA. Son volume distribué atteint 54 000 tonnes.

Vers une souveraineté alimentaire durable

Cette triple dynamique – production accrue, prix réduits et accompagnement technique – trace une stratégie cohérente. Elle traduit la volonté des ICS de hisser le Sénégal vers une souveraineté alimentaire durable. En dotant les producteurs d’outils performants et accessibles, le pays consolide ses bases agricoles.

Alors que les semences germent dans les champs, l’espoir d’une récolte abondante s’annonce déjà à l’horizon.

La lutte sénégalaise entre dans l’arène officielle : l’État acte la création d’une fédération

Le souffle des arènes va bientôt circuler dans les couloirs d’une institution. Sur la terre battue du stade Léopold Sédar Senghor, la ministre des Sports, Khady Diene Gaye, a officialisé une attente séculaire : la lutte sénégalaise, ce patrimoine fait de sueur et de traditions, se dotera d’une fédération nationale. Une décision « irréversible », destinée à structurer et professionnaliser ce sport qui bat au rythme du cœur du pays.

« Une étape majeure pour ce sport au cœur de notre identité culturelle », a déclaré la ministre. Elle a ainsi scellé la volonté de l’État d’offrir à la lutte un cadre institutionnel à sa mesure. L’annonce, faite en présence des acteurs historiques de la discipline, consacre l’aboutissement d’un long processus et ouvre une nouvelle ère.

Transparence, unité et ambition nationale

Consciente des enjeux, Khady Diene Gaye a pris une mesure forte : suspendre temporairement le processus électoral. Cette pause stratégique vise à « fiabiliser le fichier et garantir une transparence totale ». Elle veut ainsi éviter les écueils et bâtir la légitimité de la future instance sur des bases solides et incontestables.

Le calendrier est clair. La nouvelle structure fédérale verra le jour dès octobre. Ensuite, les ligues et les districts seront installés progressivement sur l’ensemble du territoire. La ministre a salué la mobilisation des douze comités régionaux de gestion et l’implication des acteurs. Leur concours reste essentiel pour réussir cette transition historique.

Mais l’ambition va plus loin. Sur sa page Facebook, la ministre a lancé un appel à l’unité : « Ensemble, faisons de ce sport un levier culturel, économique et social fort pour notre pays. » Elle veut transformer cette passion populaire en un écosystème viable, capable de générer des emplois, des revenus et un rayonnement international.

Pour les lutteurs, les promoteurs et les millions de fans, cette fédération représente l’espoir d’une reconnaissance officielle et d’une professionnalisation attendue depuis des générations. Le souffle des tambours battra bientôt au même rythme que celui de l’institution. La lutte, enfin, entre dans la cour des grands.

Une fenêtre forcée, un ambassadeur mort : le lourd mystère de l’hôtel Hyatt

La nuit parisienne a englouti un diplomate. Nkosinathi Emmanuel Nathi Mthethwa, ambassadeur d’Afrique du Sud en France, a été retrouvé sans vie ce mardi 30 septembre au pied de l’hôtel Hyatt, un palace de la capitale. Il avait 58 ans. Les faits sont bruts, mais le mystère, lui, est épais.

L’alerte avait été donnée la veille par son épouse. Elle avait reçu un message – un seul, mais assez inquiétant pour sonner l’alarme. Le contenu de ce dernier appel, muet ou écrit, reste sous le sceau de l’enquête. Ce fut le premier signal d’une tragédie en gestation.

Selon le parquet de Paris, l’ambassadeur s’était installé au 22ᵉ étage, là où la ville lumière n’est plus qu’un tapis d’étoiles froides. C’est de là-haut que le drame a basculé. Les enquêteurs ont constaté un détail glaçant qui transforme la tragédie en énigme : « L’une des fenêtres sécurisées de sa chambre a été forcée. » Une porte ouverte sur tous les scénarios, du suicide le plus désespéré au crime le plus calculé.

Une enquête a été ouverte, confiée aux limiers de la police judiciaire. Ils devront démêler l’inextricable : que s’est-il passé dans cette chambre d’hôtel, entre le message angoissé et la fenêtre fracturée ?

Un diplomate au parcours remarquable

Homme de l’ombre et de la lumière, Nathi Mthethwa n’était pas un simple diplomate. Nommé à Paris en 2024, il représentait aussi son pays à l’UNESCO. Avant de porter l’écharpe tricolore, il avait été, dans les allées du pouvoir à Pretoria, ministre de la Culture puis des Sports, des Arts et de la Culture. Un homme qui avait consacré sa vie au service public.

Dans un communiqué sobre et endeuillé, Pretoria a rendu hommage à « un serviteur distingué de la nation ». Le gouvernement sud-africain, tout en saluant sa carrière, a pris soin de souligner que « les circonstances de sa disparition sont en cours d’enquête par les autorités françaises ». Une prudence diplomatique qui contraste avec la violence des faits.

Aujourd’hui, les questions s’accumulent bien plus vite que les réponses. Que contenait ce dernier message ? Qui, ou quoi, a forcé cette fenêtre blindée d’un hôtel de luxe ? La chute fut-elle un acte de désespoir ou l’aboutissement d’une menace ? Le corps d’un ambassadeur sur le trottoir parisien n’est pas seulement une mort ; c’est une onde de choc qui résonne des rives de la Seine jusqu’aux bureaux feutrés du pouvoir sud-africain. L’enquête, elle, vient à peine de commencer.

Fii 2025 : le Sénégal ouvre son grand bal des investisseurs

Dakar s’apprête à rallumer les projecteurs. Les 7 et 8 octobre 2025, le Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) deviendra l’épicentre de la finance et des affaires africaines. Pour sa deuxième édition, le Forum Invest in Sénégal (Fii SENEGAL) se pare de nouvelles ambitions, avec une conviction chevillée au corps : connecter les opportunités pour mieux bâtir l’avenir.

En prélude à cet événement majeur, l’APIX a convié la presse pour dévoiler les contours d’une édition prometteuse. Face aux journalistes, Mme Habibatou Emmanuel Thiam, directrice pour la promotion des investissements et des partenariats, a tracé les grandes lignes de ce rendez-vous incontournable.

L’Arabie Saoudite, un invité de marque

Parmi les annonces phares, le choix de l’invité d’honneur témoigne d’une vision géostratégique assumée. « Nous avons également eu l’occasion de revenir sur le choix de l’Arabie Saoudite comme invitée d’honneur au vu des relations historiques qu’il y a avec le Sénégal », a expliqué Mme Thiam. Une décision qui s’appuie aussi sur « le potentiel aujourd’hui en émission d’investissements de la part des pays du Proche et Moyen-Orient ». Le royaume saoudien, en quête de nouveaux horizons économiques, trouve au Sénégal une porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest.

Innovations et partenariats médiatiques

Cette édition 2025 s’annonce résolument tournée vers l’avenir. « Nous sommes également revenus sur les innovations du côté des investissements qui feront l’object d’une session spéciale », a précisé la directrice. Sans dévoiler tous ses secrets, l’APIX promet des annonces qui pourraient redéfinir le paysage économique sénégalais.

Un hommage appuyé a été rendu à la presse, élevée au rang de « collaborateur » et « partenaire » essentiel. « Sans lequel il sera difficile de relayer et de partager avec le monde tout ce que nous voulons présenter comme opportunités et projets au niveau du Sénégal », a souligné Mme Thiam.

Alors que la première édition de 2023 avait posé les bases, Fii SENEGAL 2025 s’annonce comme le lieu où les intentions se transforment en contrats, où les poignées de main scellent l’avenir économique d’une nation. Dans les couloirs du CICAD, se jouera peut-être le prochain chapitre de la success story sénégalaise.

Dakar accueille la 14ᵉ Assemblée AMCOW : l’eau, levier stratégique pour l’Afrique de 2063

Ce lundi 29 septembre 2025, la capitale sénégalaise s’est transformée en véritable amphithéâtre de la coopération africaine. Réunis à Dakar pour la 14ᵉ Assemblée générale du Conseil des ministres africains chargés de l’eau (AMCOW), responsables politiques et institutionnels ont mis en lumière l’urgence d’une gouvernance commune et ambitieuse de la ressource hydrique.

Dans un continent confronté à un stress hydrique croissant, à une pollution galopante et à des besoins démographiques exponentiels, la question est simple mais cruciale : comment garantir à tous un accès sûr à l’eau et à l’assainissement, tout en préservant des ressources de plus en plus fragiles ?

L’eau, un vecteur de paix et de développement

Au cœur de l’assemblée, le ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, président en exercice de l’AMCOW, a lancé un appel vibrant : « Nous avons la lourde mais exaltante responsabilité de définir pour les prochaines années la politique de l’eau en Afrique. L’eau doit nous unir, nous connecter et rester un vecteur de paix, de solidarité et de développement. »

Dans son discours, chaque phrase résonnait comme une injonction à l’action : « Au-delà des stratégies, ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce sont des ponts et des synergies pour construire un avenir plus sûr, plus équitable en matière d’eau et d’assainissement. »

Pour Cheikh Tidiane Dièye, l’eau n’est pas seulement une ressource : elle est au cœur des enjeux de développement, de santé, de stabilité sociale et de prospérité économique. Cette réunion de Dakar revêt ainsi une dimension historique, destinée à jeter les bases d’une nouvelle vision politique africaine post-2025, en alignement avec l’Agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons, sécurisée et résiliente.

Vers la conférence mondiale de 2026

Cet événement prépare également la conférence des Nations unies sur l’eau de 2026, que le Sénégal co-organisera avec les Émirats arabes unis. « L’Afrique aura en 2026 un rendez-vous avec l’histoire », a souligné le ministre, présentant ce sommet comme une occasion de porter la voix du continent, de partager ses expériences et de défendre ses priorités face aux défis mondiaux.

Le secrétaire exécutif de l’AMCOW, Dr Rashid Mbaziira, a rappelé que cette assemblée marque les 25 ans de la vision africaine de l’eau adoptée en 2000. « Nous sommes maintenant à la position où nous agissons pour bâtir le futur à partir de 2063 et pour définir ce que devrait être une Afrique résiliente et sûre sur le plan de l’eau. »

Dakar, terre d’hospitalité et d’exemplarité

Le maire de Dakar, Abass Fall, a accueilli les délégués en mettant en avant l’engagement de la ville dans la gouvernance territoriale de l’eau, notamment via la table ronde OCDE-CGLU Afrique, regroupant 50 maires et villes africaines. « Nous croyons fermement que la gouvernance territoriale de l’eau, soutenue par des politiques nationales et des mécanismes régionaux, est la clé pour bâtir des sociétés plus justes, résilientes et durables », a affirmé l’édile.

Pour les organisateurs, cette assemblée doit définir des orientations stratégiques visant à renforcer la coopération entre États africains et à donner une voix plus forte au continent sur la scène internationale. Une réunion préparatoire de haut niveau est d’ailleurs prévue à Dakar les 26 et 27 janvier 2025, en perspective de la conférence mondiale de 2026.

Les eaux se retirent enfin à Touba, Kaolack et Mbour

Le ciel s’est refermé, et la terre reprend ses droits. Selon le bulletin des interventions publié ce dimanche 28 septembre, la situation hydrologique s’améliore sensiblement dans plusieurs zones récemment sinistrées par les inondations. De Touba à Kaolack en passant par Mbour, les eaux de ruissellement se retirent, laissant place à un lent retour à la normale.

À Touba, la cité religieuse longtemps menacée, le bassin de Nguélémou a enregistré une baisse significative. Grâce à une accalmie pluviométrique bienvenue, la partie non immergée de l’ouvrage est passée de 70 cm samedi à 1,75 mètre dimanche après-midi. Une marge de sécurité qui pourrait encore s’élargir si les précipitations continuent de se faire discrètes.

Kaolack respire à nouveau

À Kaolack, c’est presque le soulagement. Il ne reste plus que de l’eau résiduelle dans les bas-fonds de Ngaye Saër. Les pompages intensifs des sapeurs-pompiers ont permis de dégager les routes, et le niveau d’eau est désormais si bas que les électropompes ne peuvent plus fonctionner. L’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), qui supervise aussi la région de Fatick, confirme cette tendance à l’assèchement.

Mbour panse ses plaies

À Mbour, les quartiers Thimassa, Ngouye Mouride et Darou Salam connaissent également une amélioration sensible. Les opérations conjointes de l’ONAS et des sapeurs-pompiers, engagées depuis trois semaines, ont payé : une évacuation massive des eaux a réduit de manière notable l’impact des inondations.

Si cette évolution positive se confirme, elle pourrait marquer un tournant dans la gestion des inondations de cette saison hivernale particulièrement capricieuse. Après des semaines de lutte contre les eaux, les Sénégalais des zones sinistrées entrevoient enfin la lumière au bout du tunnel – ou plutôt, la terre ferme sous leurs pieds.