Contestation après l’adoption de la nouvelle Constitution au Togo

Une conférence de presse organisée par les partis d'opposition et des groupes de la société civile a été brutalement interrompue…

Une conférence de presse organisée par les partis d’opposition et des groupes de la société civile a été brutalement interrompue par les gendarmes mercredi matin, moins de 48 heures après l’adoption d’une nouvelle Constitution. Cette répression a accentué les difficultés des opposants à faire valoir leur voix dans le débat public.

La première tentative de conférence de presse, orchestrée par une coalition d’une trentaine de partis d’opposition et d’organisations de la société civile, a été interrompue par les forces de l’ordre togolaises. Nathaniel Olympio, leader du Parti des Togolais, qui présidait la réunion, a dénoncé cette intrusion des gendarmes, affirmant que le régime en place à Lomé avait franchi une ligne rouge en privant les citoyens de leur droit de choisir leur président.

Dans un contexte tendu, les contestataires ont dû faire face à un autre obstacle lorsque le propriétaire de la salle de réunion prévue pour l’après-midi a été contraint de refuser l’accès aux participants. Malgré ces entraves, les opposants se sont finalement réunis au siège de l’Alliance nationale du changement pour exhorter le chef de l’État à suspendre la promulgation de la nouvelle Constitution.

Me Paul Dodzi Apévon, président des Forces démocratiques pour la République, a souligné la détermination de l’opposition dans cette lutte, dénonçant les pratiques jugées injustes du gouvernement. Pendant ce temps, le texte de la Constitution adopté par l’Assemblée nationale reste indisponible, alimentant les spéculations et renforçant le mécontentement des opposants qui dénoncent une procédure inacceptable.

Cette réforme, dont la date d’entrée en vigueur reste indéterminée, prévoit que le prochain chef d’État togolais soit élu par le Parlement pour un mandat unique de six ans, avec un pouvoir substantiel dévolu au président du Conseil des ministres, occupé par le chef du parti majoritaire aux législatives. Pour l’opposition, il s’agit d’un subterfuge visant à perpétuer le pouvoir en place, notamment pour Faure Gnassingbé, actuel président, qui pourrait ainsi demeurer indéfiniment au pouvoir.

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