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Dakar, unique capitale au monde dépourvue d’un aéroport. Quelle bêtise !

Qui aurait pu penser, un seul instant, sous le règne du Président Mamadou Dia et même L. Sédar Senghor, qu’un…

Qui aurait pu penser, un seul instant, sous le règne du Président Mamadou Dia et même L. Sédar Senghor, qu’un jour, l’un de nos chefs d’Etat commettrait la bêtise de détruire l’aéroport de la capitale pour y bâtir un centre commercial ou que-sais-je d’autre ? Chers concitoyens, notre peuple a laissé, jusque-là, trop faire ses dirigeants successifs. Je pense qu’il temps que nous reprenions la place qui est la nôtre dans la République. Car, trop c’est trop ! A cet effet, nous faisons juste ce rappel.

Les citoyens et patriotes occupent une place centrale dans la République et sont le moteur et les seuls détenteurs de la souveraineté du peuple, s’ils sont toutefois conscients de leur rôle et savent bien le jouer. Donc, ils doivent reprendre l’initiative et, le réflexe du citoyen patriote qui consiste à n’être point indifférent, face aux problèmes de leur pays, notamment par rapport aux dirigeants qui le gèrent et les actes qu’ils prennent en fonction de l’intérêt général, bien compris, du peuple Sénégal, etc.

Par voie de conséquence et, au vu de l’expérience vécue, particulièrement, de l’alternance 2000 à nos jours, les Sénégalais doivent bien en tirer une leçon capitale, justement, pour s’en servir en direction des prochaines échéances du 24 février de 2019. Juste pour dire que les Sénégalais patriotes et conscients de leur devoir citoyen ne doivent, plus jamais, élire des dirigeants apatrides qui vendent notre pays à l’étranger, parce que nous leur avons remis sur un plateau d’argent tous les pouvoirs avec mains libres, sans contrôle ni exigence de rendre compte. Exactement, c’est le synonyme d’un pouvoir monarchique, dans une République. Cela dit, nous n’avons plus, du tout alors, le droit d’élire un Président de la République à qui, nous nous remettons poings et pieds liés, en le laissant faire ce qu’il veut et comme bon lui semble, ainsi qu’il fut durant les douze ans de magistère de Me Abdoulaye Wade.

Cela veut dire qu’il se pose de manière concrète et fondamentalement à notre peuple, mais aussi aux présents candidats aux fonctions de Président de la République, un sérieux problème de système politique cohérent et adapté à nos conditions actuelles avec une constitution y répondant, parfaitement, et aussi à l’évolution des temps modernes. Ce qui revient à dire très exactement, que notre pays ne peut plus être dirigé avec les mêmes institutions actuelles, parce qu’elles sont sclérosées et caduques. Donc, la refondation des institutions actuelles de la république est une voie incontournable donc, obligée pour notre pays si nous voulons sortir de ce carcan dans lequel nous sommes tenus prisonniers par les dirigeants qui ne cherchent qu’à jouir du pouvoir.

Et, voici que notre pays, à la suite d’une gouvernance de type monarchiste de Me Wade, tombe si bas, aujourd’hui, au point que sa capitale est à présent dépourvue d’un aéroport. Un tel recul qui a ramené Dakar, l’ex-capitale de l’AOF et actuelle du Sénégal en un gros village, ne pouvait se produire, effectivement, qu’avec un homme, certes de notre époque, mais habité d’un esprit féodal dissimulé, à savoir l’ancien Président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade. En effet, c’est cet homme-là qui a eu cette idée saugrenue et rétrograde, de décider, autoritairement, de raser le seul aéroport du pays et de la capitale pour y installer un prétendu, centre commercial. Comme si, ce fantomatique centre ne pouvait s’installer nulle part ailleurs que dans l’enceinte de cet aéroport de Dakar ? En vérité, c’était juste un prétexte pour s’accaparer des terres de l’aéroport car, jusque-là point de centre commercial. Mais, cette erreur, grave et monumentale de l’homme, n’est pas fortuite. Elle a été mûrement réfléchie pour nous fourguer son monument inopportun, inutile et pompeusement, baptisé de la renaissance africaine. Voilà, ce monument grandiose symbolise, justement, la somme et la dimension des dégâts, fautes et erreurs commises par Me Wade à la tête de notre pays.

Mais, comment cela a pu se produire ? Parce que Me Wade après avoir été élu président, il s’est taillé une constitution à sa mesure, a exigé et obtenu des Sénégalais avec l’appui de ses alliés de l’époque et affidés non seulement d’avoir tous les moyens, – entendez par-là les commandes de toutes les institutions de la République-, mais également, qu’on le laisse gouverner à sa guise sans aucune objection ni moins encore entrave. Et, ce fut la porte, grandement, ouverte à toutes les dérives monarchistes qui ont eu lieu par la suite, surtout, avec cette expression de l’époque, débile dans une République, qui interdisait toute critique à l’endroit de Me Wade : « laisser le vieux travailler. » Voilà, c’est ce résultat qui a conduit, finalement, à la liquidation aberrante de l’aéroport de Dakar avec des prétextes fallacieux qui ne sont rien d’autre que de l’antipatriotisme camouflé, un moyen de s’enrichir et le début d’une gestion monarchiste de la République du Sénégal à l’image du PDS, son parti.

D’ailleurs, tout est devenu clair, maintenant, dans la façon de gérer de Me Wade, si l’on réfère à la situation qui prévaut, actuellement au PDS. Oui, hier, c’était que personne ne lorgne mon fauteuil, mais aujourd’hui, c’est après moi c’est mon fils et personne d’autre. C’est, exactement, cela une démocratie de brousse, synonyme de monarchie. Et Macky Sall, son successeur, son élève et fils spirituel n’a fait qu’appliquer ce qu’il avait appris auprès du maître et, sait uniquement faire. Ainsi, Macky est en train de suivre docilement les traces de son maître à penser. Et, il poursuit de ce fait la consolidation de la liquidation de cet unique aéroport de la capitale du Sénégal.

Et pourtant, au cours de sa campagne électorale à la présidentielle de 2012, Macky Sall, sûrement, par pure démagogie avait dénoncé violemment l’acte de Me Wade et même fustigé cette opération inacceptable et antinationale. Mieux, il avait promis et s’était, fermement, engagé à remettre l’aéroport à son endroit et à réparer tous les torts. Mais, hélas, la réalité a bien démontré que ce n’était que du vent. Ce rappel est, juste, fait pour mettre en garde mes concitoyens et afin qu’ils redoublent davantage de vigilance, en évitant, comme par le passé, de tomber victimes encore sous le charme de ces beaux parleurs aux langues mielleuses, des populistes et autres baratineurs, mais qui, en vérité, ne sont que des arnaqueurs ou menteurs fieffés afin d’accéder au pouvoir et de jouir, comme leurs prédécesseurs, de ses délices.

Chat échaudé craint l’eau froide ! Le silence actuel et assourdissant, des candidats en lice pour la présidence de la République sur l’épineux problème de l’aéroport de Dakar donne des inquiétudes sur son sort pour demain. Alors, leur silence signifie-t-il, qu’ils entérinent tous, définitivement, cette décision, on ne peut, inacceptable, comme un fait irréversible ? Ou bien, est-ce que l’un d’entre eux aura le courage, la détermination ou un sursaut de patriotisme pour remettre les choses à l’endroit, en réparant et restituant cet aéroport à notre capitale, Dakar ? Surtout que son maintien ou retour ne nécessite aucune dépense supplémentaire, parce que tout le nécessaire est encore en place, c’est juste d’une réouverture qu’i s’agit. Dans tous les cas, que ce soit un retour ou un maintien, peu importe. L’essentiel, pour tous les Sénégalais patriotes c’est de laver leur dignité bafouée en ramenant, l’aéroport de Dakar à sa place et, pour eux, c’est une exigence nationale. En effet, cet aéroport, nous ne devons pas l’oublier, est un symbole qui fait partie de l’histoire du Sénégal pour avoir été l’un ou le premier aéroport d’Afrique de l’Ouest. Il est, donc bien chargé d’histoire et fait partie de notre patrimoine que nous devons, jalousement garder.

En direction du choix de futurs dirigeants, je voudrai faire remarquer à mes concitoyens qu’il existe deux catégories de dirigeants de pays qui sont, cependant, diamétralement, opposées. Et, il importe, particulièrement, que les citoyens puissent les disséquer et les distinguer, pour séparer le bon grain de l’ivraie. La première catégorie est composée de : dirigeants qui marquent leur passage à la tête de leurs pays par leur patriotisme incontesté, désintéressement des biens de la nation par leur tenue à distance réglementaire par rapport à eux, disponibilité au service de leurs concitoyens, posent des actes majeurs significatifs, utiles et historiques, construisent des œuvres de grandeur et impérissables. De tels dirigeants sont des bâtisseurs de nations car, ils gèrent le pouvoir au service de leurs concitoyens, dans le but de leur procurer un bien-être et mieux être constant, etc. C’est une race d’hommes recherchée par tous les peuples.

Par contre la deuxième catégorie est faite de : dirigeants jouisseurs qui détruisent le peu de réalisations significatives trouvées sur place (l’aéroport de Dakar), s’enrichissent illicitement en vendant leurs pays et ses ressources à l’étranger, édifient des ouvrages onéreux mais de nulle utilité ce, pour leur prestige personnel (monument de la renaissance), appauvrissent, affament leurs populations et les privent de libertés démocratiques. Ils sont, généralement, des apatrides, gèrent de façon monarchiste le pouvoir, à leur profit et à ceux de leurs amis, au détriment de la grande majorité de leurs peuples. Ils sont à la base de tant d’autres dérives et empêchent leurs pays de progresser normalement.

Malheureusement, notre pays n’a connu jusque-là, que des dirigeants de la deuxième catégorie. Et, celui qui s’est distingué et illustré, particulièrement, par les nombreuses graves erreurs en tout genre, la destruction de symboles et autres biens, c’est bien le Président A. Wade. Son passage est tristement marqué par la déstructuration de l’économie, liquidation des sociétés nationales florissantes telles que : Les Industries Chimiques du Sénégal, chemins de fer du Sénégal, la Sonacos, etc., et seule la Sonatel a échappé de justesse à sa machine de destruction ; et l’aéroport de Dakar qu’il a décidé de rayer de la carte de façon inattendue au profit de ce monument de la renaissance inopportun et inutile est lié à cet autre scandale, de vente des terres de l’aéroport L.S.S à l’un de ses amis à un prix sacrifié. Les dégâts et erreurs ainsi que les mauvaises intentions qui ont échoué de Me Wade au cours de sa gestion du pays n’est pas exhaustive.

D’ailleurs, nous devons compter son successeur, Macky Sall, comme faisant partie intégrante de ses erreurs, parce qu’étant son propre produit. Et pour preuve, Macky Sall s’était bien engagé et, avait même donné comme gage, qu’une fois au pouvoir il rompra avec les pratiques de son prédécesseur, rectifiera, réparera er redressera les erreurs commises par Me Wade, mais en fait, il ne fait que suivre ses traces et quelques fois, en aggravant même certaines erreurs. Donc, contrairement, à ses engagements Macky Sall est passé complètement à côté des priorités de développement de notre pays. En fait, il est tout simplement revenu sur tous ses engagements, par un reniement sans précédent, comme son maître. Je pense qu’il est très important pour les Sénégalais de retenir pour l’avenir les cas de reniement total de Me Wade et Macky Sall ainsi que de leurs semblables.

En tout cas, de tous les candidats déclarés, nous n’avons pas encore entendu, de l’un quelconque, avoir soulevé ou évoqué la question du maintien de l’aéroport de Dakar Yoff ou, pris une position nette et claire. La question est cependant posée à tous les candidats. Et, le retour de l’aéroport est une priorité, considérée comme la restitution d’une partie de notre souveraineté nationale. Car, le fait de bazarder cet aéroport à des Marocains ou Turcs est inadmissible, parce que l’inverse, à savoir nous faire accorder le bénéfice d’un tel privilège dans leur pays respectif est, impensable. Par conséquent, si le fait est conclu par un contrat, celui-ci doit être dénoncé et rompu sans condition ni délai par le prochain Président de la République. N’est-ce pas que le Président Wade, en son temps, avait bien rompu, à notre tort à 100% d’ailleurs, le contrat entre la Sénélec et la société Elliot Trudeau ? A tout point de vue, cet acte venant de Me Wade n’est ni plus ni moins qu’une recolonisation pure et simple. Mais devons-nous accepter, après nous être libérés des griffes du colonialisme français, d’être colonisés à nouveau, naïvement, par d’autres ? Non !

Tous les candidats sont interpelés à se prononcer sur la question de l’aéroport de Dakar car, aucun des projets en cours ou à venir ne peut être ni plus utile ni plus important que lui. Le TER qui nous coûte des yeux de la tête aurait pu être justifiable à la rigueur, s’il était prévu, tout au plus, de relier les deux aéroports permettant ainsi aux passagers de prendre leurs vols à temps, dans n’importe lequel des deux aéroports. Mais hélas, la vision de courte vue des deux chefs d’Etat n’y avait jamais pensé, un seul instant. Alors, nous sommes en droit de penser, que le prochain chef d’Etat du Sénégal, s’il est patriote et vraiment digne de ce nom, en toute logique, ne pourra accepter de tolérer davantage cette aberration inqualifiable qui prive la capitale de notre pays d’un aéroport. Surtout, s’il veut intégrer le cercle des valeureux dirigeants bâtisseurs de nations, comme Nelson Mandela et non dans celui des jouisseurs de délices du pouvoir, comme ils pullulent en Afrique à l’image des Bokassa et Mobutu.

Mais, tout candidat qui prendra en charge une revendication aussi juste, patriotique et historique à restituer à la Capitale Dakar, sa dignité, par le retour de son aéroport pourrait bénéficier, sans doute, de la faveur des forces patriotiques et de progrès du pays. Alors, entendons-nous bien, quand même, candidats et candidates, il ne s’agit point de faire une simple déclaration de vœux pieux et d’intention trompeuse, mais un engagement ferme consigné devant un jury d’honneur et notarié dont l’application sera immédiate et parmi les premières mesures, sans délai. Il faut préciser quand même, qu’un tel combat, comme celui de l’aéroport, ne peut et ne doit être celui de dirigeants seulement, mais un combat populaire de tout le peuple sénégalais, avec son avant-garde patriotique, en tête.

Dakar, le 9/10/208

Mandiaye Gaye