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Les premières Dames africaines contre la stigmatisation due à l’infertilité

Neufs premières dames réunies cette semaine pour la 5ème édition du « Merk Africa Asia Luminary » au Sénégal, s’engagent à lutter…

Neufs premières dames réunies cette semaine pour la 5ème édition du « Merk Africa Asia Luminary » au Sénégal, s’engagent à lutter contre la stigmatisation, la discrimination et l’ostracisme donc souffrent les « femmes infertiles ».

Les premières dames d’Afrique veulent apporter leur soutien aux femmes victimes d’infertilité. Elles se sont engagées, hier à Dakar, à briser les stigmates de la stérilité par l’éducation et la formation.

L’infertilité ou stérilité touche aussi bien les hommes que les femmes. Le recul de l’âge de la première grossesse, la prévalence de l’obésité ainsi que certains facteurs environnementaux sont autant de causes possibles de la progression des problèmes de fertilité. Cependant, les femmes sont les seules à payer le lourd fardeau de cette maladie. Elles sont souvent victimes de stigmatisation. Pour mettre fin à ces pratiques et permettre à ces dernières de s’épanouir, les premières dames d’Afrique se sont engagées, hier, à briser les stigmates par l’éducation et la formation.

Marième Faye Sall reconnait que faire face aux souffrances des femmes est un défi majeur. Il faut donc, selon elle, se mobiliser par le plaidoyer, la sensibilisation, le traitement et la prévention. La première dame du Burundi, Denise Nkurunziza, soutient que 85 % des cas d’infertilité sont dus à des infections non traitées, des Mst, des accouchements à risque. Il s’agit, entre autres, des mutilations génitales, des grossesses précoces. Et les conséquences sont souvent difficiles à supporter. ‘’Une femme sans enfant est mal vue. C’est pourquoi nous nous engageons à côté de ces femmes en les aidant dans la formation, surtout avec les activités génératrices de revenus. Tous ensemble, nous y arriverons’’, a soutenu Mme Nkurunziza qui rappelle que le fait peut être ailleurs synonyme d’isolement et de déshéritement. Avec parfois des formes de violences verbales et même physiques. ‘’Au pire des cas, des divorces s’ensuivent, entrainant par conséquent des troubles psychiques, et parfois physiques’’, a-t-elle expliqué.

Dans la même veine, la première dame de la République centrafricaine, Mme Brigitte Touadera, a fait savoir que les gouvernements gagneraient à initier des programmes afin de faciliter aux femmes l’accès aux soins de fertilité réglementés, sûrs et efficaces. C’est dans ce sillage que s’inscrit l’initiative ‘’Cri du cœur d’une mère’’ (sa fondation). L’entité vise à autonomiser les femmes par un accès à l’information, à l’éducation et aux soins de santé pour un changement de mentalité. ‘’Il s’agit de briser la stigmatisation des femmes stériles et à sensibiliser la population à la prévention et à la prise en charge de l’infertilité. Cela se fera en collaboration avec les milieux universitaires, les ministères de la Santé et les sociétés de fertilité internationales’’, a dit Mme Touadera.

Les hommes sont touchés avec 50 %, surtout le groupe reproductif des 20-45 ans

La première dame du Niger, Mme Aïssata Issoufou Mahamadou, n’arrive pas à comprendre le fait que l’infertilité soit vécue comme un drame. ‘’Nous devons rétablir l’iniquité, la morale et l’injustice. Plusieurs médecins sont en formation pour lutter contre ces problèmes qui affectent surtout les femmes’’, a-t-elle souligné.

A noter que les causes sont aussi liées à certaines pratiques culturelles et religieuses ainsi que l’environnement avec des ressources limitées. La pratique des mutilations génitales, l’exposition au tabac, l’essence au plomb et les polluants de l’environnement, une mauvaise nutrition sont des sources d’infertilité. Du moins, selon un gynécologue du Rwanda. A cela s’ajoutent des causes non génétiques et évitables de l’infertilité, c’est-à-dire les maladies sexuellement transmissibles (Mst) non traitées, les avortements clandestins qui ont comme conséquences les infections. Sur ce, le médecin rwandais a conseillé de limiter la consommation de caféine, faire de l’exercice modéré, éviter les toxines industrielles et environnementales, les pesticides…

A l’en croire, l’infertilité n’affecte pas seulement les femmes, les hommes sont touchés à 50 %, surtout le groupe reproductif des 20-45 ans. ‘’Ils doivent éviter les températures élevées parce qu’ils affectent la production et la mobilité des spermatozoïdes’’, a-t-il prévenu.

Embouchant la même trompette, la gynécologue obstétricienne, docteur Justine Tnestine Gwet Bell, a indiqué que l’absence de fabrication du sperme, la mauvaise qualité de sperme fabriqué peuvent être des motifs d’infertilité. A l’en croire, 30 % des causes sont du côté des hommes, 30 % du côté des femmes. ‘’On peut aussi avoir 30 % des causes des deux côtés et 10 % des causes sont non justifiées. Il s’agit de l’infertilité inexplicable. On peut aller jusqu’à 20 % des cas d’infertilité où on ne trouve pas les causes du problème après consultation médicale’’, a-t-elle fait savoir.

Du coté des femmes, a souligné la blouse blanche, il peut y avoir des infections, des trompes bouchées. ‘’La femme sans enfant n’est pas une femme, chez nous. La stigmatisation s’explique par le fait de la mauvaise connaissance des questions de fertilité, en plus des problèmes financiers que nécessite le traitement. A cela s’ajoutent les grosses difficultés pour les hommes à se faire consulter, la faible prise en charge des problèmes d’infertilité. Il faut une éducation à tous les niveaux, la formation des adultes et des jeunes, l’intégration des femmes’’, a conseillé Dr Gwet Bell.

 

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