Canal+: Les producteurs saluent le lancement de « Sunu Yeuf » sur le bouquet

Des producteurs et réalisateurs sénégalais saluent le lancement sur le bouquet Canal+ de ‘’Sunu Yeuf’’, chaîne de télévision dédiée exclusivement aux séries sénégalaises, estimant qu’elle va générer des ressources supplémentaires en plus d’être un nouveau canal de diffusion de la production sénégalaise.

La chaine Sunu Yeuf, télé bi niou mom’’ va notamment commencer sa diffusion jeudi sur le bouquet de la chaine cryptée française Canal+.

‘’+Sunu yeuf+ est un canal de diffusion supplémentaire. Pour qu’une production soit rentable aujourd’hui, il faut la diffuser sur plusieurs canaux et cette chaine est un canal et une source de revenus supplémentaires’’, souligne ainsi Serigne Massamba Ndour.

Ndour, fondateur de Marodi Tv, structure à l’origine de la production de plusieurs séries diffusées sur des chaines de télévisions locales, signale que la télévision française achète des séries et théâtres déjà ‘’amortis’’ et diffusés sur les chaines locales.

Il cite l’exemple des séries ‘’Pod et Marichou’’ dont la saison 2 sera diffusée sur ‘’Sunu yeuf’’, de ‘’Dikon’’ (saison 2), de ‘’Idoles’’ (saison 6) et de ‘’Mbettel’’ (saison 3).

‘’Si nos productions sont rentables aujourd’hui, c’est parce qu’elles ont été diffusées sur nos télévisions locales qui ont créé l’attractivité qui permet de financer la production. Nos productions sont financées par les annonceurs’’, fait remarquer le fondateur de Marodi Tv.

Il insiste sur le fait que les séries sénégalaises n’auraient pas été rentables si elles n’avaient pas été diffusées sur les télévisions locales. Selon le producteur, l’enjeu principal se trouve désormais dans la qualité du contenu.

Le réalisateur et producteur Leuz Niang a de son côté mis en avant la concurrence que ’Sunu yeuf’’ va stimuler en raison de la difficulté notée jusque-là de diffuser sur les télévisions locales’’.

‘’Certaines télévisions locales exigeaient des conditions hors de portée surfant sur leur audience, d’autres devenues des producteurs mettent en avant beaucoup d’intérêts’’, déplore Leuz Niang réalisateur de la série ‘’Dinama Nekh’’.

Il était devenu compliqué de diffuser sur les télévisions nationales au point certains producteurs en sont venus à créer d’autres plateformes de diffusion sur Internet.

‘’C’est la raison pour laquelle la chaine +Sunu yeuf+ vient au bon moment. Avec la vente de nos produits, possibilité nous sera donnée de produire davantage et de générer de l’emploi’’, espère-t-il.

Hamidou Djigo qui ne diffuse ses productions (Dinama Nekh saison 1, Bour Guéwel, Keur baye, etc) que sur le web avec sa chaine ‘’Senepeople’’ abonde dans le même sens.

‘’Cette chaine de +Canal+ nous permet d’avoir un peu d’argent de plus parce que ce sont des films déjà passés. Cela permet de gagner encore plus d’argent’’, se réjouit-il

Djigo basé à Paris travaille avec d’autres producteurs sénégalais, estime par ailleurs que la production coûte très chère alors que les télévisions sénégalaises ne paient pas.

‘’Le producteur doit chercher des sponsors et après partager avec la télévision locale’’, soutient-il.

Le producteur sénégalais gagne une possibilité de vendre son œuvre à un nouvel acteur, il a une ouverture de débouchés pour ses produits. Le panel d’acheteurs s’est élargi’’, réagit Sébastien Punturello, directeur général de Canal+ Sénégal.

Selon lui, le fait d’acheter des séries ‘’amorties’’ est ‘’un partie pris’’.

‘’La vocation de la chaine est de proposer une grille simple pour les téléspectateurs qui s’y retrouvent avec des rendez-vous réguliers et un catalogue d’une quarantaine de séries et une cinquantaine de pièces théâtrales par an’’, détaille le directeur de Canal+ Sénégal.

Elle va proposer du lundi au vendredi quatre séries et du théâtre le dimanche. Elle est à l’image de ‘’A+ Ivoire’’ pour la Côte d’Ivoire et de ‘’A+’’ la chaine panafricaine de Canal +.