Crise du disque : Un musicien fait des suggestions pour « une industrie musicale propre »

La crise du disque appelle les acteurs du secteur de la musique à s’adapter notamment par le biais d’une « juste distribution des rôles pour une industrie musicale prospère », a indiqué Daniel Gomes, lead vocal de l’orchestre de musique cap-verdienne Oriazul.
« Nous sommes des créateurs et des artistes interprètes et appelons de tous nos vœux à une juste distribution des rôles pour une industrie musicale prospère », a-t-il soutenu dans un entretien accordé à l’APS.
Le groupe fondé en 1996 est basé à Dakar. Il se produit en moyenne une fois par semaine. Le lead vocal d’Oriazul admet que son groupe est moins présent en termes de production phonographique, leur dernier album datant de 2002, de même que leurs derniers singles (2010 et 2016).
« Nous faisons partie de ces artistes qui ont vu leurs maisons de disques mettre la clé sous la porte face à la crise du disque (…). Nous n’avons pas vocation à être des producteurs », a souligné Daniel Gomes, par ailleurs président de l’Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS).  « Nous n’allons pas réinventer la roue. Les pays développés ont connu la grosse crise du secteur musical. Cela appelle l’ensemble des acteurs de la filière à s’adapter : les consommateurs, les maisons de disques mais aussi et surtout les artistes », a-t-il indiqué.
Pour faire face à cette nouvelle donne du marché, a-t-il souligné, « les artistes ont mis en place différentes initiatives qui peuvent s’apparenter à de véritables stratégies relationnelles, d’ordinaire développées par les entreprises, dont le but est de renforcer le lien qui les unit à leur public ».
« Nous nous devons de continuer à travailler ensemble, exiger qu’il y ait une étude profonde du secteur musical car nous manquons cruellement de chiffres et de données fiables permettant de faire un juste diagnostic du secteur. Il ne s’agit pas de faire du copier-coller de ce qui se passe à l’extérieur, mais plutôt adapter ce qui se fait de bon à nos réalités socio-culturelles », a-t-il suggéré.  Selon lui, un engagement « sans faille des acteurs de la musique et une volonté politique décuplée de l’Etat conduiront logiquement à une industrie musicale prospère ».
Daniel Gomes a avoué avoir « failli décrocher de la scène » pour les différentes raisons évoquées plus haut.
« Je me suis rendu à l’évidence qu’on naît artiste, on ne le devient pas. La musique fait partie de mon ADN, je suis condamné à en faire jusqu’à mon dernier souffle par la grâce de Dieu », a relevé Gomes avant de signaler que le groupe Oriazul prévoit de sortir deux singles et deux vidéos dans les prochains mois.
« Pendant ce temps, nous continuerons à nous produire sur scène car c’est là véritablement notre gagne-pain quotidien », a ajouté Daniel Gomes.
« Piacensa » (2002) est l’album le plus connu du groupe Oriazul. Cette première production a été précédée de « Djobé Pa Mi », le premier album Oriazul sorti en 1996.
Il y a eu ensuite les singles « Paz e Amor » (2010) et « Kizokola » (2016), le groupe projetant de sortir en décembre prochain un nouveau single « Metyss ».