Affaire talibés enchaînés : Le maître coranique s’en sort avec deux années avec sursis

Le tribunal de grande instance a condamné à deux ans de prison avec sursis Cheikhouna Guèye, le maître d’une « daara », une école coranique, où des élèves avaient été retrouvés enchaînés.

Ce sont des villageois d’un hameau voisin qui ont alerté les autorités, après avoir vu un enfant avec des chaînes, qui avait pu s’échapper. Ces jeunes voulaient tout simplement retrouver leurs parents.

Le maître coranique a été reconnu coupable de mauvais traitements; il cependant ressorti libre de la prison de Louga où il était placé sous mandat de dépôt. Au tribunal, la foule de fidèles et de soutiens au maître coranique a manifesté sa joie à l’annonce du jugement. Les parents des enfants enchaînés sont condamnés à la même peine d’emprisonnement avec sursis, car ils avaient donné l’autorisation au maître pour effectuer cette pratique. Le métallier qui avait fabriqué les chaînes est également condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis.

Ces peines ont été jugées « bien légères » par le responsable local d’Amnesty International.

La société sénégalaise s’est alors retrouvée scindée entre deux opinions. D’une part les différents organismes de protection des droits des enfants et les membres de la sociétét civile qui s’indignent des traitements infligés à ces enfants en 2019. Et d’autre part la classe plus « traditionnelle » qui estime qu’enchaîner ses talibés est une pratique tout à fait normale, car tous les maîtres coraniques sont aussi passés par là. Dans un pays majoritairement musulman et conservateur, ce débat reste épineux….

L’affaire des talibés enchaînés fait grand bruit

Les forces de l’ordre ont arrêté Khadim Gueye, un maître coranique qui enchaînait ses élèves, ainsi qu’un soudeur metallurgique et des parents d’élèves, pour maltraitance sur mineur.

Selon les informations recueillies, Khadim Gueye a été arrêté par la gendarmerie de Coki pour maltraitance sur ces enfants en même temps que le forgeron qui fabriquait les menottes artisanales et quatre parents, qui semble t-il étaient complices. Déférés ce lundi devant le procureur qui a requis une condamnation de 2 ans dont 2 mois ferme. Leur procès a eu lieu le mercredi 27 novembre. En attendant le verdict prévu le 4 décembre prochain, le Palais de justice de Louga a été saccagé par des personnes soutenant K. Gueye.

Les cas de maltraitance sur talibés sont malheureusement légions au Sénégal, selon un rapport datant de 2018, Human Rights Watch estimait que plus de 100 000 talibés vivant en internat daara à travers le Sénégal sont contraints par leur maître coranique, ou marabout, de mendier de l’argent, de la nourriture, du riz ou du sucre. Des milliers de ces enfants vivent dans une misère abjecte, privés d’une nourriture suffisante et de soins médicaux. Un grand nombre d’entre eux font également l’objet d’abus physiques, comme ça a été le cas de ces enfants.

Un maître coranique accusé de maltraitance

La presse Sénégalaise est animée ce lundi, par une affaire de maltraitance grave et sérieuse d’enfants  par un maître coranique sur des enfants de la commune de Ndiagne, dans le département de Louga.

L’histoire ayant eu pour cadre cette commune rurale de l’arrondissement de Coki, dans la région de Louga, a été portée au public le week-end. Il s’agit notamment d’une affaire de maltraitance de talibés, des apprenants d’une école coranique ayant débouché sur l’arrestation de l’auteur présumé, un maître coranique, ainsi que d’autres personnes.

‘’Les enfants, âgés entre 5 et 8 ans, ont été victimes de maltraitances de la part de leur maître coranique qui les menottait aux pieds pour les empêcher de fuguer’’, informe L’Observateur dans sa livraison.

Selon les informations recueillies, l’enseignant a été arrêté par la gendarmerie de Coki pour maltraitance sur ces enfants en même temps que le forgeron qui fabriquait les menottes artisanales et quatre parents. Ces personnes pourraient d’ailleurs être déférées au parquet de Louga ce lundi. Ces arrestations ont été faites sous la base de dénonciations. Ainsi, « A leur arrivée les gendarmes ont trouvé des enfants âgés entre 8 et 10 ans, maintenus sur place par des chaines en fer ».