Etat d’Urgence: Les transporteurs en colère

Les transporteurs expriment leur mécontentement face aux nouvelles mesures d’urgence prise par le Président Macky Sall.

Le secteur du transport est l’un des secteurs les plus impactés par les mesures d’urgence décrétées en mars 2020 pour endiguer l’avancée du coronavirus, au Sénégal. De ce fait, les acteurs du secteur craignent la réinstauration de l’état d’urgence décrété de nouveau par le chef de l’État, Macky Sall.

En effet, hier le chef de l’État, Macky Sall, a choisi cette mesure assortie d’un couvre-feu de 21 heures à 05 heures du matin, entre en vigueur à partir de ce mercredi, 6 janvier 2021.

Mbaye Amar, président de l’Association de financement des transports urbains (AFTU), s’est exprimé sur ce nouveau coup de massue . « Nous sommes vraiment pas prêts à vivre ce que nous avions vécu. Ce serait catastrophique pour les acteurs et les populations. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? L’État a la force, mais il doit aussi penser à ses enfants. D’autant plus qu’il ne peut plus mobiliser autant d’argent pour appuyer les acteurs de l’économie. Et nous n’allons pas manger du sable. Ces mesures sont lourdes de conséquences ».

« En tant que citoyens, on ne peut qu’obéir, souligne-t-il. On n’a pas le choix. Mais si cela ne dépendait que de nous, de telles mesures ne vont jamais être prises. Il ne faut pas oublier que c’est en pleine crise que le président nous avait dit qu’il faut vivre avec le virus. Si quelques mois après, il se prononce de la sorte, peut-être c’est parce que c’est la seule solution. C’est quand même une décision très dure. », a déclaré  Pierre Mbakhane Gomis, syndicaliste interrogé par Enquête, qui ne masque pas son inquiétude

Le responsable à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal a invité l’Etat à reconduire des mesures d’accompagnement, comme lors de la première vague. « Le président ne peut prendre de telles mesures sans faire ce qu’il avait fait c’est-à-dire soutenir ces Sénégalais qui risquent de perdre tout ou une bonne partie de leurs revenus. Nous ne pouvons que nous soumettre aux mesures édictées par l’autorité mais celle-ci doit aussi penser aux conséquences sociales et économiques de telles mesures. Il faut vraiment des mesures d’accompagnement. Sinon, les méfaits risquent d’être plus nombreux que les bienfaits ».

Levée de l’état d’urgence et réouverture des frontières aériennes au Sénégal

Le président Macky Sall a décidé de lever l’état d’urgence au Sénégal ce 29 juin 2020. Y compris le couvre-feu en vigueur depuis le 23 mars, tout en maintenant certaines restrictions.

Cette mesure prendra effet ce 30 juin à partir de 23 heures, a précisé le Chef de l’Etat lors de son adresse à la nation du lundi soir.

La levée de l’état d’urgence au Sénégal tient compte d’une « double nécessité vitale », explique Macky Sall. Il souligne qu’il faut «lutter pour préserver nos vies et notre santé, et reprendre toutes nos activités productives pour remettre pleinement notre économie en marche.

De la même manière que nous ne pouvons pas laisser au virus nos vies et notre santé, nous ne pouvons, non plus, lui laisser la vie et la santé de notre économie ».

Par ailleurs, la réouverture des frontières aériennes se fera « à partir du 15 juillet prochain ». Et les vols internationaux reprendront « selon un protocole sanitaire défini ».

Toutefois, les frontières terrestres et maritimes « restent fermées jusqu’à nouvel ordre ». De même que les lieux accueillant des activités de loisirs à huis clos « en raison du risque élevé de propagation du virus », explique le chef d’Etat.

Le Sénégal enregistre depuis le 2 mars, date de la découverte du premier cas de coronavirus, 6698 personnes infectées dont 4341 guéris, 108 décès et 2101 malades sous traitement.

Ainsi, Macky Sall salue les « performances » de son pays dans la riposte à la pandémie. Le taux de létalité y est de 1,5% contre 2,5% pour la moyenne africaine, souligne-t-il. Les principaux foyers de transmission sont la capitale Dakar et les régions de Diourbel et Thiès. Il demande ainsi à « redoubler la vigilance » sur ces localités.

Appelant à une mobilisation de tous pour le respect des mesures barrières, il a insisté sur le port « obligatoire » du masque et « correctement ». Parce que « c’est une mesure de protection de soi-même et de son prochain », surtout les « personnes âgées » et celles souffrant de « certaines pathologies ».

En outre, il appelé à « ne pas stigmatiser les malades » de la Covid-19. Car ce serait « faire offense aux valeurs culturelles et religieuses » du pays a-t-il rappelé.

«La pandémie affecte durement» la relance de l’économie nationale, ce qui a également motivé la levée de l’état d’urgence au Sénégal. En effet, le taux de croissance passera de 6,80% à 1,1%, a-t-il noté.

Ainsi « le gouvernement soumettra prochainement un programme de relance de l’économie nationale ». Et ce dans le but de préparer l’ère post-Covid-19, a-t-il fait savoir.

Sur les mesures sociales, Macky Sall a informé que la distribution des vivres a été effectuée à 79,34%. Elle sera achevée « le 15 juillet prochain au plus tard ».

L’ASUTIC annonce un observatoire citoyen de l’état d’urgence

L’Association des utilisateurs des TIC (ASUTIC) annonce la mise en place, au Sénégal, d’un Observatoire citoyen de l’état d’urgence dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Dans un communiqué parvenu lundi à l’APS, l’ASUTIC explique que cet observatoire citoyen vise d’abord à « faire l’inventaire des dérives, des dérapages et erreurs de ce dispositif qui place le Sénégal hors du droit commun ».
L’Observatoire est appelé à « procéder à l’analyse des données afin d’en avoir une vue globale qui puisse permettre d’informer le public sur la réalité de l’état d’urgence, tirer des enseignements et enfin faire des recommandations ayant vocation de garantir le respect des libertés et droits fondamentaux en ligne et hors ligne ».
Les initiateurs comptent de cette manière contribuer à permettre de « s’assurer du respect par le Gouvernement du Sénégal de ses engagements internationaux en matière de droits humains en ligne ».
« L’Observatoire n’a pas pour vocation de s’interroger sur l’opportunité de ces mesures, mais de déterminer l’impact de l’application de l’état d’urgence sur les droits numériques », fait valoir l’ASUTIC.
Ses membres relèvent la nécessité de travailler à « combler les failles du contrôle politique et démocratique de l’Assemblée nationale du Sénégal », concernant l’état d’urgence, de même que « les limites du contrôle juridictionnel ».
« En l’absence d’informations officielles publiées par les autorités, écrivent-ils, ASUTIC entend recenser les éventuelles violations des droits humains en ligne publiées par la presse mais surtout en faisant appel aux citoyens », invités à partager leurs témoignages « sur les abus et dérapages à l’adresse : infos@asutic.org ».
« Nous aurons une responsabilité collective si nous, les citoyens, ne contrôlons pas la mise en œuvre des mesures de l’état d’urgence et d’évaluer les éventuelles violations des droits et libertés qui pourraient en résulter », fait valoir l’ASUTIC.
Elle insiste sur le « caractère nécessairement provisoire de ce régime d’exception attentatoire aux droits et libertés fondamentaux. Il importe donc d’en sortir le plus rapidement possible », recommandent les responsables de l’association.
L’Association des utilisateurs des TIC (ASUTIC) du Sénégal a pour ambition d’œuvrer pour la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales à l’ère numérique.
Selon ses promoteurs, ASUTIC a aussi pour objectif de contribuer au renforcement de la démocratie à travers la transparence, la responsabilité des décideurs et la participation des citoyens, sur la base de l’égalité de genre.

Covid-19 : l’état d’urgence prolongé au Sénégal

Le président de la République Macky Sall a prorogé, pour une durée de 30 jours, l’état d’urgence en vigueur depuis le 23 mars dernier afin d’affronter le nouveau coronavirus.Le décret, prorogeant l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national, a été signé par le chef de l’Etat ce dimanche. S’adressant à ses concitoyens, dans un discours retransmis sur la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS, publique), Macky Sall avait souligné que « la vitesse de progression de la maladie nous impose de relever le niveau de la riposte. A défaut, nous courons un sérieux risque de calamité publique ».

Cet état d’urgence est assorti d’un couvre-feu de 20 heures à 6 heures. Les pouvoirs publics, constatant la circulation rapide du virus, ont ensuite interdit le transport transrégional.

La loi sur l’état d’urgence confère aux autorités administratives compétentes un certain nombre de pouvoirs. Il s’agit entre autres de la réglementation ou de l’interdiction de la circulation des personnes, des véhicules ou des biens dans certains lieux et à certaines heures, de l’interdiction, à titre général ou particulier, de tous cortèges, défilés, rassemblements et manifestations sur la voie publique, de l’interdiction, à titre général ou particulier, des réunions publiques ou privées de quelque nature qu’elles soient, susceptibles de provoquer ou d’entretenir le désordre et de la fermeture provisoire des lieux publics et lieux de réunions.

Dans sa stratégie de lutte contre le Covid-19, le gouvernement a ordonné la fermeture de tous les lieux de culte et prohibé les rassemblements publics. A ce jour, 1182 cas de coronavirus ont été déclarés au Sénégal dont 372 guérisons et 9 décès.

La suspension des vols internationaux a porté ses fruits puisqu’il n’y a plus de cas importés mais les cas contacts suivis et surtout ceux communautaires se multiplient à un rythme inquiétant.