Conflit foncier à Tobène entre ICS et la population locale

A Tobène, les populations locales s’opposent aux Industries chimiques du Sénégal (ICS) qui veulent récupérer 6 hectares de terres dont elles ont la concession.

En effet, le site de ICS qui extrait du phosphate se trouve à quelques mètres du village de Tobène. Le directeur général de l’entreprise, Alassane Diallo, explique que la société a besoin de terres supplémentaires pour son développement.

« Les 6 hectares se situent à l’intérieur d’une concession minière octroyée par l’État du Sénégal en 2008. Nous avons prévu de payer, sur la base du barème fixé entre l’État et les sociétés minières, 1,05 million de francs CFA et nous prévoyons de faire un don supplémentaire de 1 million de francs CFA à chaque personne concernée ».

Un barème que les populations trouvent trop faible.  Ces dernières demandent donc 17 millions de francs CFA par hectare, afin de réinvestir dans de nouvelles activités.

Cheikh Top, un étudiant originaire de la localité et porte-parole des populations impactées de Tobène, s’est exprimé auprès du consultant de RFI. « Ces terres-là, on ne refuse pas de les céder mais on demande un barème équitable d’indemnisation pour permettre à ces populations dont l’activité principale est l’agriculture de survivre. »

Une vingtaine d’habitants ont été arrêtés suite aux échauffourées entre populations et forces de sécurité. Ces personnes passeront en jugement le 21 août pour « attroupement illégal, violences sur agents dans l’exercice de leurs fonctions et incitation à la rébellion. »

Face à cette situation, 35 organisations civiles et paysannes ont dénoncé l’arrestation et la détention arbitraire de ces personnes. Tout en apportant leur soutien aux populations, ces organisations insistent sur « une renégociation des contrats liant l’Etat aux ICS afin de mieux préserver les intérêts économiques locaux et nationaux et de protéger les droits économiques et sociaux des communautés conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution sénégalaise ».