Sursis Inattendu pour Madiambal Diagne à Versailles

VERSAILLES – C’est un répit inattendu qu’a obtenu Madiambal Diagne ce mardi 25 novembre. La Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles, qui devait rendre son délibéré sur la demande d’extradition visant l’homme d’affaires sénégalais, a finalement reporté sa décision. Les juges français ont estimé ne pas disposer de tous les éléments pour statuer en pleine connaissance de cause.

Dans une procédure qui capte l’attention des deux pays, la cour a officiellement sollicité des informations supplémentaires auprès des autorités sénégalaises. Un délai a été fixé : les documents demandés devront parvenir à la justice française d’ici au 23 janvier 2026. La décision tant attendue sur le sort de Madiambal Diagne est, quant à elle, repoussée au 3 février 2026.

Une affaire aux enjeux financiers et politiques

Le fondateur du Groupe Avenir Communication, installé en France depuis septembre dernier, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par le Sénégal. Au cœur de l’affaire : une enquête de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) portant sur des transferts financiers d’un montant colossal de 12 milliards de francs CFA (environ 18 millions d’euros), qualifiés de « suspects » par les autorités de Dakar.

À ces accusations financières s’ajoute le reproche d’avoir quitté le territoire sénégalais de manière irrégulière, une accusation qui ajoute une dimension procédurale sensible au dossier.

Le report, une victoire tactique pour la défense ?

Ce report de décision, bien que n’étant pas une fin en soi, représente un succès tactique immédiat pour la défense de Madiambal Diagne. Il démontre que la justice française examine le dossier avec une extrême prudence et qu’elle entend disposer d’un dossier complet avant de se prononcer sur un sujet aussi sensible que l’extradition, qui engage la souveraineté et les relations bilatérales.

Ce délai supplémentaire offre également un répit précieux à l’homme d’affaires, dont le casse-tête juridique se prolonge. Tous les regards sont désormais tournés vers Dakar, dont la réponse aux demandes de la cour française sera déterminante pour la suite de cette bataille judiciaire aux forts relents politiques.

Madiambal Diagne condamné : la Cour suprême met fin à la bataille judiciaire

Le feuilleton judiciaire qui opposait le journaliste Madiambal Diagne au magistrat Souleymane Téliko a trouvé son épilogue ce jeudi. La Cour suprême a rendu sa décision, cassant partiellement l’arrêt de la Cour d’appel mais confirmant l’essentiel : la condamnation du journaliste à une peine de prison ferme et à de lourdes réparations financières.

La plus haute juridiction sénégalaise a mis fin aux incertitudes en rejetant le pourvoi formé par la défense. Si elle a écarté la contrainte par corps prononcée en mars dernier par la Cour d’appel de Dakar, elle a en revanche maintenu toutes les autres sanctions. Le verdict initial, qui avait fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le paysage médiatique, résiste donc à l’épreuve du dernier recours.

Une lourde facture pour le journaliste

Le bilan est sans appel pour Madiambal Diagne. Il devra purger trois mois de prison ferme, s’acquitter d’une amende de 500 000 FCfa et, surtout, verser 5 millions de FCfa au magistrat Souleymane Téliko au titre des dommages et intérêts. Une condamnation qui fait suite à ses déclarations accusant le directeur général du Centre de formation judiciaire (CFJ) d’avoir été « épinglé » par un rapport de l’Union européenne pour des indemnités perçues indûment.

L’affaire remonte à plusieurs mois, lorsque le journaliste avait pointé du doigt les agissements supposés du magistrat dans le cadre des Chambres africaines extraordinaires sur l’affaire Habré. Des accusations qui lui vaudront cette poursuite en diffamation, suivie d’une condamnation en première instance puis en appel.

La fin d’un long combat judiciaire

Le parcours procédural aura été marathonien. Après le jugement initial, Madiambal Diagne avait interjeté appel, espérant obtenir sa relaxe. La Cour d’appel de Dakar, le 3 mars 2025, non seulement l’avait débouté mais avait alourdi la sentence en prononçant la contrainte par corps. Une décision qui avait poussé la défense à se pourvoir en cassation.

La Cour suprême, dans sa sagesse, a choisi la mesure. En optant pour une cassation partielle sans renvoi, elle clôt définitivement le dossier tout en corrigeant ce qui lui apparaissait comme un excès dans la condamnation. La contrainte par corps est effacée, mais le reste de l’édifice répressif demeure.

Cette décision marque un tournant dans la jurisprudence relative à la diffamation au Sénégal. Elle rappelle la ligne de crête que doivent emprunter les journalistes entre le droit à l’information et le respect de l’honneur des personnes. Alors que la profession s’interroge sur les limites de la liberté d’expression, l’affaire Diagne-Téliko pourrait devenir un cas d’école pour les années à venir.

Affaire Lat Diop : la Cour suprême tranchera le 6 novembre au Sénégal

DAKAR – Le dossier de Lat Diop, ancien directeur général de la LONASE, revient au-devant de la scène judiciaire. La Cour suprême rendra sa décision le 6 novembre 2025. Elle doit statuer sur le pourvoi du procureur général contre la liberté provisoire accordée à l’ex-responsable.

Un bras de fer judiciaire autour de la détention

Il y a quelques semaines, la Chambre d’accusation financière avait libéré Lat Diop sous condition. Cette mesure imposait une assignation à résidence et une surveillance électronique. Le parquet général a immédiatement contesté cette décision.
Selon lui, la gravité des faits justifie une détention prolongée. Le ministère public estime que le risque de fuite et de manipulation de preuves demeure élevé.

Des accusations lourdes et un préjudice colossal

Incarcéré depuis septembre 2024, Lat Diop fait face à plusieurs chefs d’accusation : détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et extorsion de fonds. L’affaire concerne un préjudice estimé à près de 8 milliards de francs CFA.
Tout a commencé après la plainte de Mouhamed Dieng, représentant de la société de paris sportifs 1XBet. Il accuse l’ancien patron de la LONASE d’avoir exigé des paiements indus en échange de faveurs administratives.

Une décision attendue et symbolique

La décision de la Cour suprême suscite de vives attentes. Elle pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption au Sénégal.
Si la haute juridiction confirme la libération de Lat Diop, elle enverra un message d’ouverture au débat judiciaire. À l’inverse, un maintien en détention renforcerait le discours officiel sur la responsabilité et la transparence dans la gestion publique.
Dans tous les cas, le verdict du 6 novembre pèsera lourd dans l’équilibre entre justice, politique et gouvernance.

La mise en accusation de Macky Sall tombe à l’eau

DAKAR – La tentative visait haut : juger un ancien président pour « haute trahison ». Mais ce lundi, le Bureau de l’Assemblée nationale a mis fin à l’initiative du député Guy Marius Sagna. Il a rejeté sa proposition de résolution contre Macky Sall, non sur le fond, mais pour un vice de forme.

Une procédure stoppée par le règlement

Le texte, déposé en avril, accusait l’ancien chef d’État d’avoir dissimulé la situation économique réelle du pays. Selon un rapport de la Cour des comptes, il aurait laissé une « dette cachée » de 7 milliards de dollars. Des accusations lourdes, mais jamais débattues.
Le Bureau a appliqué l’article 103 du règlement intérieur : un député isolé ne peut engager une telle procédure. Il doit réunir le soutien d’une commission, d’un groupe parlementaire ou d’au moins 17 députés non inscrits. Guy Marius Sagna n’a pas respecté cette condition.

« Je prends acte de la décision », a déclaré l’élu. Il a promis de retravailler le texte et de le redéposer. Le Bureau a d’ailleurs encouragé les parlementaires à suivre les règles pour relancer la procédure.

Un débat politique loin d’être clos

Le rejet ne règle rien sur le fond. Peut-on, au Sénégal, poursuivre un ancien président pour haute trahison ? La Constitution le permet, mais la notion reste floue, sans définition claire dans la loi. Ce vide juridique protège encore Macky Sall.

Cette décision intervient dans un climat politique tendu. Le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont promis de demander des comptes à l’ancien pouvoir. Déjà, le frère de Macky Sall et cinq ex-ministres sont poursuivis pour d’autres affaires.

Pour l’instant, Macky Sall échappe au procès. Pourtant, cette première tentative marque un tournant. Elle montre qu’une partie du Parlement veut briser le tabou de l’immunité présidentielle. La prochaine fois, ses adversaires respecteront les formes — pour mieux aller au fond.

Pape Mahawa Diouf condamné à un mois avec sursis pour diffusion de fausses nouvelles

DAKAR – La clémence a primé sur la sévérité. Ce lundi, le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu son verdict dans le procès de Pape Mahawa Diouf, condamnant le porte-parole adjoint de l’Alliance Pour la République (APR) à un mois de prison avec sursis pour diffusion de fausses nouvelles. Une peine bien en deçà des réquisitions du parquet, qui réclamait six mois d’emprisonnement dont trois ferme.

Le responsable politique, placé sous mandat de dépôt depuis le 2 octobre, a immédiatement recouvré la liberté. Son crime ? Des déclarations faites le 17 septembre dernier sur la chaîne privée TFM, lors de l’émission « Faram Facce », où ses propos sur l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (Aser) avaient déclenché une onde de choc.

Le tribunal résiste aux pressions

Le jugement marque un double échec pour les parties adverses. Non seulement le tribunal n’a pas suivi les réquisitions du ministère public, qui exigeait une peine « exemplaire », mais il a aussi rejeté la tentative d’Aser de se constituer partie civile. L’agence réclamait 200 millions de francs CFA en dommages et intérêts – une demande déclarée irrecevable par la justice.

L’audience de lundi dernier avait vu s’affronter deux visions de la responsabilité politique. D’un côté, le parquet insistait sur « la responsabilité particulière des personnalités publiques dans la diffusion d’informations sensibles ». De l’autre, la défense plaidait la bonne foi et invoquait « l’importance du droit à la libre expression dans le débat démocratique ».

Un signal d’apaisement

En optant pour le sursis, la justice a choisi la mesure. Elle sanctionne sans enfermer, rappelant les limites de la parole publique sans pour autant étouffer le débat. Cette décision met fin à près de deux semaines de détention préventive pour Pape Mahawa Diouf, dont l’incarcération avait suscité des vagues de protestation dans les rangs de la majorité présidentielle.

L’affaire, suivie avec attention par la classe politique, illustre les tensions qui traversent l’espace médiatique sénégalais. Entre respect des institutions et liberté de critique, la ligne reste fragile. Le verdict de ce ledi semble vouloir tracer une voie médiane : la responsabilité, oui, mais sans museler la parole politique.

Alors que Pape Mahawa Diouf retrouve les siens, une question persiste : dans un Sénégal où le débat public est vif, jusqu’où peut aller la critique sans basculer dans la diffamation ? La réponse des tribunaux continue de s’écrire, au cas par cas.

Lat Diop : la Cour suprême tranchera après le veto du parquet général

Le parquet général a récemment opposé son veto à la décision de la Chambre d’accusation financière qui avait accordé une liberté provisoire à Lat Diop. Cette décision incluait une assignation à résidence et le port d’un bracelet électronique, mais le pourvoi en cassation du parquet empêche sa mise en liberté.

Selon le journal Libération, le recours en cassation a été formé ce jeudi, maintenant Lat Diop derrière les barreaux. L’ancien ministre des Sports et ex-directeur général de la LONASE reste donc détenu, son avenir judiciaire étant désormais suspendu au verdict de la Cour suprême.

Placée sous mandat de dépôt depuis le 26 septembre 2024, Lat Diop est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation : détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et extorsion de fonds, pour un montant évalué à 8 milliards de francs CFA.

Le dossier, très médiatisé, suscite un intérêt particulier sur le plan judiciaire et politique. L’issue de la décision de la Cour suprême déterminera non seulement le sort de Lat Diop, mais pourrait aussi influencer la perception du traitement des affaires de corruption au plus haut niveau de l’État.

Contrat armement : un marché à 45 milliards FCFA sous enquête au Sénégal

Le contrat armement signé le 30 décembre 2021 sous la présidence de Macky Sall crée la polémique. Ce marché de 45,3 milliards de FCFA fait l’objet d’une enquête du parquet financier. Le procureur Alioune Abdoulaye Sylla a mandaté la Division des investigations criminelles (DIC) pour tirer l’affaire au clair.

Le bénéficiaire, Lavie Commercial Brokers-SUARL, n’existait que depuis six semaines à Dakar. Cette société était dirigée par David Benzaquen, proche du marchand d’armes israélien Gaby Peretz.

Dès les premières vérifications, des anomalies apparaissent. Le numéro de téléphone de Lavie renvoie à Aboubacar Hima, alias Petit Boubé, un courtier nigérien au cœur de plusieurs scandales similaires. Il aurait utilisé ses sociétés pour des opérations financières douteuses.

En effet, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) signale plus de 3 milliards de FCFA transférés à l’étranger. En février 2023, des retraits en espèces de 420 millions n’ont reçu aucune justification.

Autre point choquant : l’État a versé 34 milliards de FCFA à Lavie avant toute livraison de matériel. La Centif soupçonne un système de pots-de-vin derrière ces flux massifs.

Aujourd’hui, les autorités veulent établir les responsabilités. Ce contrat armement, protégé par le secret défense, pourrait illustrer les dérives graves dans la gestion des marchés publics sensibles.

Oumar Sow condamné pour avoir diffusé une fausse information

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné, ce mercredi, Oumar Sow à six mois de prison, dont un mois ferme. Il devra aussi payer une amende de 200 000 francs CFA. L’ancien conseiller de Macky Sall a été reconnu coupable de diffusion de fausse nouvelle, un délit puni par le Code pénal sénégalais.

Le dossier fait suite à des propos qu’il a tenus dans une émission télévisée. Il y affirmait que le parquet avait ordonné le placement sous bracelet électronique d’Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice. La justice a considéré ces déclarations comme fausses et trompeuses pour l’opinion publique.

Lors de l’audience du 4 juin, le procureur avait demandé un an de prison, dont six mois ferme. À la barre, Oumar Sow a tenté de se justifier.

« Je voulais saluer le procureur Ibrahima Ndoye pour son intégrité. En évoquant le parquet, je pensais en réalité au ministère. Mon lapsus a été sorti de son contexte, puis utilisé à des fins politiques », a-t-il expliqué.

Il a aussi dénoncé une manipulation médiatique. Selon lui, ses adversaires ont monté la vidéo pour le discréditer.

Le jugement rendu reste plus clément que les réquisitions. Il témoigne néanmoins de la fermeté de la justice sénégalaise face aux actes de désinformation, surtout quand ils visent les institutions publiques.

Grève du SYTJUST : Les travailleurs de la justice entrent en lutte pour leurs droits dès ce 18 juin

Le bras de fer se durcit entre les travailleurs de la justice et les autorités. Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) a annoncé, ce mardi, une grève générale de 48 heures à partir du mercredi 18 juin 2025 à 8 heures, dénonçant le non-respect des engagements pris par le gouvernement et réclamant de meilleures conditions de travail.

Dans son communiqué, le Bureau Exécutif National (BEN) du SYTJUST pointe du doigt l’inaction persistante du ministère de tutelle face à des revendications pourtant jugées légitimes. Malgré de nombreuses démarches entamées depuis des mois, aucune avancée concrète n’a été enregistrée.

Parmi les exigences portées par le syndicat :

  • L’alignement de tous les greffiers à la hiérarchie A2,

  • Le reclassement des agents non-fonctionnaires des hiérarchies B et C disposant de plus de cinq ans d’ancienneté,

  • La satisfaction intégrale des points évoqués dans le préavis de grève du 7 février 2025.

Déterminé à obtenir gain de cause, le SYTJUST considère cette grève comme un prolongement d’un combat historique pour la dignité des acteurs judiciaires. Le BEN appelle à une mobilisation forte, disciplinée et solidaire afin de peser sur les décisions de l’État.

« La victoire est à ce prix. Ensemble, unis et debout, nous ferons triompher la justice dans la justice », conclut le communiqué avec fermeté.

Cette nouvelle mobilisation pourrait perturber considérablement le fonctionnement des juridictions à travers le pays, si les autorités ne répondent pas rapidement à l’appel des agents du secteur judiciaire.

Fonds Covid : Deux députés face à la justice pour détournement présumé au Sénégal

L’étau judiciaire se resserre autour des députés Ndèye Saly Diop et Moustapha Diop, tous deux mis en accusation pour leur gestion présumée frauduleuse des fonds de riposte contre la Covid-19. Ces anciens ministres sous Macky Sall seront auditionnés demain, mercredi 30 avril 2025, par une commission ad hoc nouvellement installée à l’Assemblée nationale.

Cette commission, composée de 11 membres — dont 9 issus du groupe parlementaire Pastef Les Patriotes, un de Takku-Wallu et un non-inscrit — a été adoptée lundi en plénière. Elle est chargée d’examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire des deux élus, conformément à la procédure exigée pour permettre des poursuites judiciaires.

Ndèye Saly Diop, ancienne ministre de la Femme, passera la première à 15 h, suivie de Moustapha Diop à 17 h, selon le journal L’Observateur. Leur nom figure dans le rapport explosif de la Cour des comptes qui a mis en lumière de graves irrégularités dans l’usage des ressources publiques destinées à la crise sanitaire.

Une séance plénière déterminante est prévue le 2 mai pour décider officiellement du sort parlementaire de ces deux figures politiques. Ce dossier pourrait marquer un tournant dans la volonté de rendre des comptes sur la gestion publique au Sénégal.

Levée d’immunité : le casse-tête des ex-ministres Diop

Dakar, 25 avril 2025 – L’Assemblée nationale sénégalaise tiendra une séance plénière cruciale ce lundi 28 avril à partir de 10h, pour examiner les demandes de levée d’immunité parlementaire visant deux anciens ministres du gouvernement Macky Sall : Moustapha Diop et Ndèye Saly Diop.

Une affaire qui secoue la classe politique

Les deux députés, mis en cause dans le scandale des fonds Force Covid-19, sont sous le coup d’une procédure devant la Haute Cour de Justice. La séance portera sur la constitution de commissions ad hoc chargées d’étudier les demandes de levée de leur immunité, une étape indispensable pour permettre leur éventuel jugement.

  • Contexte explosif : Cette affaire, qui remonte à la gestion des milliards alloués à la lutte contre la pandémie, a suscité une vive émotion dans l’opinion publique, exigeant transparence et reddition des comptes.

  • Enjeux politiques : Le vote des députés sera scruté, car il pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité des responsables publics au Sénégal.

Vers un précédent judiciaire ?

Si les commissions donnent un avis favorable, Moustapha Diop et Ndèye Saly Diop pourraient devenir les premiers hauts responsables à répondre de leurs actes devant la justice pour des malversations liées à la crise sanitaire.

Macky Sall sous le feu des accusations : Une dette cachée de 2 517 milliards CFA pourrait déclencher sa mise en accusation pour haute trahison !

Le député Guy Marius Sagna a déposé une proposition explosive à l’Assemblée nationale. Il demande la mise en accusation de l’ex-président Macky Sall pour haute trahison. Cette démarche s’appuie sur l’article 101 de la Constitution et la loi organique de la Haute Cour de justice.

Pratiques financières opaques : Des accusations graves

Dans son exposé des motifs, publié sur Facebook, Sagna révèle des faits pouvant constituer une haute trahison. Selon la Cour des comptes, plus de 2 517 milliards de francs CFA ont été contractés sans cadre légal. Aucune autorisation parlementaire ni mention dans une loi de finances n’a été donnée. Ces actes violent gravement les principes de transparence et de responsabilité budgétaire.

De plus, l’usage irrégulier de comptes de dépôt au Trésor public, à hauteur de 2 562 milliards CFA, échappe totalement au contrôle parlementaire. Des manipulations comptables sont également signalées. Certaines dépenses ne sont pas retracées, des recettes sont irrégulièrement affectées, et des opérations extrabudgétaires échappent au contrôle.

Une situation alarmante : Dette publique fictive et déficit masqué

Le rapport de la Cour des comptes montre que la dette publique est proche de 100% du PIB, bien plus que les 74% officiels. Le déficit réel, lui, serait supérieur à 10% du PIB, contre 6,5% annoncé. Cela soulève de graves doutes sur la gestion financière sous Macky Sall et révèle des pratiques qui ont délibérément contourné les principes républicains.

Une mise en accusation qui pourrait secouer la politique sénégalaise

Guy Marius Sagna exige une mise en accusation immédiate de Macky Sall. Il met en avant une gestion opaque des finances publiques. Selon lui, ces actions constituent une trahison envers le peuple sénégalais. L’absence de débat démocratique sur ces décisions met en péril la souveraineté financière du pays.

L’Assemblée nationale doit maintenant décider de cette mise en accusation. Le processus pourrait profondément bouleverser le paysage politique sénégalais.

La mise en accusation pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique du Sénégal. Le sort de Macky Sall repose désormais entre les mains de l’Assemblée nationale. Cette décision pourrait changer le futur politique du pays.

Mamadou Badio Camara, gardien de la Constitution, s’éteint

Le Sénégal perd l’un de ses plus hauts magistrats. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, est décédé à Dakar, ce jeudi 10 avril 2025. Il avait 73 ans.
L’annonce de son décès a été faite par Me El Hadj Aya Boun Malick Diop, secrétaire général du Sytjust. Plusieurs médias locaux ont aussitôt relayé la nouvelle.

Un parcours exceptionnel au sommet de la justice

Mamadou Badio Camara a dirigé plusieurs grandes institutions judiciaires. Il a notamment présidé la Cour suprême et le Conseil supérieur de la magistrature. En 2021, il prend la tête du Conseil constitutionnel.
Son parcours témoigne d’une grande rigueur et d’un engagement fort pour l’État de droit.

Un rôle décisif pendant la crise électorale de 2024

En février 2024, le président Macky Sall tente de reporter la présidentielle de dix mois. Ce projet, soutenu par la majorité parlementaire, provoque une crise politique majeure.
Le Conseil constitutionnel, sous l’autorité de Mamadou Badio Camara, juge la décision contraire à la Constitution. Ce verdict contraint Macky Sall à organiser l’élection le 25 mars 2024.
Celle-ci sera remportée par Bassirou Diomaye Faye, candidat de l’opposition, soutenu par Ousmane Sonko.

Un homme attaché aux principes constitutionnels

Lors de la Nuit du droit, à Paris, en octobre 2024, Camara fait une révélation marquante. Le Conseil constitutionnel avait émis un avis défavorable à un troisième mandat présidentiel.
Bien que non rendu public, cet avis aurait dissuadé Macky Sall de se représenter. Ce geste renforce encore l’image d’un homme de principe.

Une réforme institutionnelle en cours

Le décès de Camara survient en pleine réforme de l’architecture institutionnelle du Sénégal. Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé la création d’une Cour constitutionnelle pour remplacer le Conseil actuel.
Selon ses propos, les textes législatifs nécessaires ont été finalisés et transmis pour validation.

Un héritage ancré dans l’histoire démocratique

Mamadou Badio Camara laisse un vide profond. Il fut une figure clé dans la défense de la légalité constitutionnelle durant une période critique.
Son action aura permis de préserver l’ordre démocratique et de renforcer la légitimité des institutions.
Alors que le pays s’engage dans une refonte judiciaire historique, son héritage demeure essentiel.

Affaire du bateau d’engrais : Aziz Ndiaye inculpé, deux suspects toujours en fuite

Après deux reports successifs, Aziz Ndiaye et son frère Massata ont finalement comparu ce lundi devant le juge d’instruction dans l’affaire du bateau d’engrais détourné puis revendu de manière frauduleuse. Les deux hommes, poursuivis pour recel, rejettent fermement les faits qui leur sont reprochés.

Malgré la contestation de leurs avocats, Aziz Ndiaye a été inculpé et placé en liberté provisoire. Son frère, Massata Ndiaye, a pour sa part été placé sous contrôle judiciaire. Avant leur audition, les deux prévenus ont présenté une caution solidaire composée de trois villas situées à Ngaparou, laquelle a été validée par le juge du deuxième cabinet. Cette disposition leur permet de rester en liberté en attendant l’examen au fond du dossier.

L’enquête judiciaire suit son cours. Deux figures clés du dossier, Lamine Ngom et Atoumane Sy, sont en fuite depuis 2021. Ils sont soupçonnés d’avoir organisé la revente d’une large partie de la cargaison à des acheteurs basés au Mali.

Face à leur disparition prolongée, le juge d’instruction a émis des mandats d’arrêt internationaux à leur encontre, comme l’indique le quotidien Libération dans son édition de ce mardi. Leur arrestation pourrait relancer un dossier sensible mêlant fraude commerciale, réseau de distribution illégal et opérations transfrontalières.

La suite de l’instruction sera déterminante pour clarifier le rôle de chacun dans ce vaste scandale qui secoue le secteur de l’importation d’engrais au Sénégal.

La Cour d’appel de Dakar confirme la condamnation du journaliste Madiambal Diagne

La Cour d’appel de Dakar a confirmé, ce lundi, la condamnation du journaliste Madiambal Diagne, patron du groupe Avenir Communication, pour diffamation à l’encontre du juge Souleymane Téliko, actuel directeur général du Centre de formation judiciaire (CFJ).

Cette décision valide le jugement rendu le 17 juin 2021 par le tribunal correctionnel de Dakar, qui avait infligé à Madiambal Diagne :

  • Trois mois de prison ferme
  • Une amende de 500.000 francs CFA
  • 5 millions de francs CFA de dommages et intérêts à verser à Souleymane Téliko

Un différend judiciaire lié à des accusations publiques

L’affaire remonte à des déclarations faites par Madiambal Diagne lors d’une émission télévisée. Il y affirmait que le juge Souleymane Téliko avait été mis en cause dans un rapport de l’Union européenne (UE) pour avoir indûment perçu des indemnités dans le cadre de sa mission au sein des Chambres africaines extraordinaires, chargées de juger l’ancien président tchadien Hissène Habré.

Face à ces accusations, Souleymane Téliko a vigoureusement contesté les propos du journaliste et saisi la justice pour diffamation.

Une condamnation qui soulève des questions sur la liberté de la presse

Ce verdict relance le débat sur la liberté d’expression et la responsabilité des journalistes au Sénégal. Alors que certains y voient une mesure nécessaire pour protéger l’honneur et la réputation, d’autres s’interrogent sur les implications pour la presse et les limites du droit à l’information.

Avec cette condamnation confirmée, Madiambal Diagne devra purger sa peine, sauf recours en cassation. L’affaire illustre les frictions entre le monde judiciaire et les médias, dans un contexte où la régulation de la parole publique est de plus en plus scrutée.

Affaire Ahmeth Ndiaye : Intrusion chez la famille Sonko, verdict et pardon inattendu

Le tribunal des flagrants délits de Ziguinchor a condamné Ahmeth Ndiaye à un mois de prison ferme ce mardi. Il a été reconnu coupable d’intrusion illégale dans un domicile privé et de blessures publiques envers la famille du Premier ministre Ousmane Sonko.

Les faits remontent à quelques jours. Ahmeth Ndiaye s’est présenté chez les proches du chef du gouvernement avant de proférer des propositions injurieuses. Lors de l’audience, il a admis ses paroles offensantes, entraînant son comportement comme un « coup du destin ». En revanche, il a nié être venu avec une arme, malgré les soupçons initials.

Face aux deux frères du Premier ministre, le prévenu a tenté de calmer la situation. Il a assuré qu’il les connaissait depuis longtemps et qu’il n’éprouvait aucune hostilité envers eux. Cette attitude a pesé dans la balance. Dans un geste inattendu, la famille Sonko a choisi de lui pardonner. Par l’intermédiaire de ses avocats, elle a renoncé à toute demande de dommages et intérêts, voyant dans son acte un simple égarement.

Ahmeth Ndiaye sortira de prison le 4 mars prochain. Cette affaire relance le débat sur la protection des figures publiques et de leurs proches face aux intrusions et aux menaces.

Le Président Bassirou Diomaye Faye préside la cérémonie de rentrée des cours et tribunaux

Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, a présidé ce jeudi 16 janvier 2025, la cérémonie solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux à la salle d’audience de la Cour suprême.
Dans son discours, le Chef de l’État a rappelé l’importance de la Justice au cœur de notre République, en tant que garante des libertés fondamentales et de l’équilibre social. Il a également souligné la nécessité de poursuivre les réformes pour moderniser davantage notre système judiciaire et veiller à ce que le droit de grève s’exerce dans le respect de l’ordre public et de l’intérêt général.
La cérémonie a été l’occasion de réaffirmer l’engagement de l’État envers une Justice efficace, accessible et protectrice des droits de tous.
Retrouvez également ci-dessous  l’intégralité du discours du Président de la République : 
 
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Vice-Président du Conseil Supérieur de la Magistrature,
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Monsieur le Premier Président de la Cour suprême,
Monsieur le Procureur Général près ladite Cour,
Monsieur le Premier Président de la Cour des comptes,
Monsieur le Procureur Général près ladite Cour,
Monsieur le Premier Président de la Cour suprême du Bénin,
Monsieur le Procureur général près ladite Cour,
Mesdames, Messieurs les députés,
Monsieur le Médiateur de la République,
Monsieur le Président de la Commission Electorale Nationale Autonome,
Monsieur le Président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de mission diplomatique,
Messieurs les Officiers généraux,
Messieurs les anciens chefs de la Juridiction suprême,
Mesdames et Messieurs les Recteurs, Doyens et Professeurs d’Universités,
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des avocats,
Monsieur le Dauphin du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats,
Mesdames, messieurs les magistrats,
Mesdames, messieurs les avocats ;
Madame, messieurs les présidents des ordres professionnels,
Mesdames, messieurs les administrateurs des greffes et greffiers,
Mesdames, messieurs les autorités administratives et territoriales,
Autorités religieuses et coutumières,
Mesdames, Messieurs, en vos rangs, grades et qualités,
Honorables invités,
Je me réjouis d’être avec vous, ce matin, pour la cérémonie solennelle de rentrée des cours et tribunaux qui constitue un moment important de la vie de nos institutions.
Ce rendez-vous républicain offre toujours l’occasion aux pouvoirs exécutif et judiciaire d’échanger sur des thématiques qui sont au cœur des préoccupations de la Cité.
Il ouvre un espace de réflexion où se rejoignent la volonté politique et l’expertise des acteurs du monde judiciaire pour consolider l’État de droit et garantir le respect des libertés fondamentales.
Mesdames et Messieurs,
L’année 2024 a été marquée par le rappel à Dieu de messieurs Ndongo FALL, Ely Manel DIENG, Joseph NDOUR, Mame Ngor DIOUF et Modou SECK.
Je m’incline devant la mémoire de ces illustres disparus qui ont marqué le monde judiciaire.
Je remercie Messieurs le Premier Président et le Procureur Général près la Cour Suprême ainsi que Monsieur le bâtonnier de l’Ordre des Avocats pour les félicitations, les prières et vœux formulés à mon endroit.
J’aimerais, à mon tour, vous adresser mes félicitations et mes encouragements pour vos nominations respectives à la tête de la juridiction suprême, qui consacrent le couronnement d’un riche parcours au service de la justice sénégalaise.
Mesdames et Messieurs, chers invités,
En cette audience solennelle qui marque la rentrée des Cours et tribunaux, je voudrais rappeler l’importance de la Justice dans la consolidation des principes fondamentaux de notre République. Elle est le régulateur des relations entre les différents pouvoirs et les institutions ; la gardienne des libertés individuelles et collectives ; le bouclier qui protège chaque citoyen de l’arbitraire. Sous ce rapport, les justiciables doivent sentir que la Justice est un rempart contre l’arbitraire et non pas un instrument d’arbitraire.
C’est pourquoi, l’une des premières décisions de mon mandat a été de convoquer les Assises de la Justice autour du thème « la Réforme et la Modernisation de la Justice ».
Ce dialogue national, que j’ai voulu inclusif et participatif, a permis à des représentants de tous les secteurs socioprofessionnels, organisés en commissions, de dresser un diagnostic approfondi et précis sur la Justice afin de la débarrasser de ses maux.
Ces commissions ont formulé, par la suite, des recommandations dont la mise en œuvre permettra d’humaniser le visage de la justice et de rendre plus performant le service public de la justice. D’ores et déjà, j’ai mis en place le Comité de rédaction des recommandations consensuelles issues des Assises de la Justice. Ce comité a pour mission de matérialiser les réformes nécessaires afin, entre autres, que les exigences de l’État de droit soient mieux prises en charge par les acteurs du monde de la Justice. En effet, il faut rapprocher la Justice de la Nation au nom de qui elle est rendue. Le monde judiciaire à des défis immenses à relever et doit s’ouvrir au questionnement, à la remise en cause, au changement et à la modernisation. Il doit nécessairement s’ouvrir, à l’instar de tous les corps de la République, au monde extérieur car l’exigence d’un contrat social repensé nous interpelle tous. Un système clôturé à lui-même ne permet pas de faire Peuple. Gardons-nous tous de la tentation de l’entre-soi et du repli.
Monsieur le Premier Président,
J’ai écouté avec beaucoup d’intérêt vos contributions. Les conclusions des Assises de la Justice permettront de répondre aux problématiques les plus urgentes.
Le thème qui nous réunit aujourd’hui porte sur « Le droit de grève et la préservation de l’ordre public ». Il constitue une invite aux acteurs judiciaires à réfléchir sur l’équilibre délicat mais essentiel entre le respect des droits et le bon ordre communautaire.
Monsieur Latyr NIANG, Conseiller Délégué à la Cour Suprême, vient de poser avec beaucoup de pertinence les termes de cette réflexion. Je l’en félicite bien vivement.
Le droit de grève, composante essentielle de la liberté syndicale, est fondamental parce que consacré tant au plan national qu’au niveau international.
Il est garanti par la Constitution et réaffirmé par des normes internationales telles que les conventions de l’Organisation Internationale du Travail.
Il s’agit, essentiellement, de la Convention numéro 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical de 1948 ainsi que de la Convention numéro 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective de 1949.
Le droit de grève est ainsi reconnu par notre Constitution en son article 25, qui précise cependant qu’il doit s’exercer « dans le cadre des lois qui le régissent ».
Ce droit peut être présenté comme l’expression la plus aboutie de notre engagement pour les droits fondamentaux des travailleurs.
Il ne s’exerce pas dans l’anarchie pour autant puisqu’il doit s’affirmer dans le respect des conditions posées par le Constituant à l’article 25 de notre Loi fondamentale, à savoir, ne pas porter atteinte à la liberté de travail ni mettre en péril l’entreprise ou les services publics essentiels.
Cela signifie que le droit de grève doit s’accommoder, dans sa mise en œuvre, du respect de l’ordre public.
Il est donc aménagé pour assurer la préservation de la sécurité publique, de la salubrité, de la santé ou encore de la tranquillité publique.
Composante essentielle de notre démocratie, le droit de grève donne voix aux revendications légitimes des travailleurs.
Il ne doit pas être un prétexte pour compromettre la liberté de travail et la continuité du service public. Il y a un équilibre à rechercher et à promouvoir entre, d’une part, l’intérêt général et les intérêts particuliers des professionnels, d’autre part.
Il en résulte que son exercice s’effectue dans le respect des droits collectifs, notamment dans des secteurs cruciaux tels que la santé, l’éducation et la sécurité publique.
Dans ce sens, le code du Travail et le Statut général de la fonction publique ont prévu les conditions requises pour un exercice licite du droit de grève.
La loi n°61-33 du 15 juin 1961 portant Statut général des fonctionnaires, prévoit, en effet, des obligations telles que le préavis et le respect des services minimums qui garantissent la continuité des fonctions vitales de l’État.
Le respect du bon ordre justifiera ainsi des réquisitions qui sont une limite importante mais nécessaire au droit de grève. Encadrées par des textes tels que l’article L.276 du Code du travail, ces mesures administratives permettent d’assurer la continuité des services essentiels dans des circonstances exceptionnelles.
Ces secteurs incluent non seulement les services publics administratifs, mais aussi des entreprises à vocation d’intérêt public, comme celles fournissant l’eau, l’électricité ou les transports en commun.
Toutefois, il est essentiel que les réquisitions soient prises avec discernement et appliquées avec rigueur.
Elles doivent respecter le principe fondamental de la proportionnalité, dans le but de préserver l’intérêt général sans compromettre la liberté syndicale ou vider le droit de grève de sa substance.
Ces mesures, bien que nécessaires dans certains cas, doivent toujours être prises avec le souci de maintenir un équilibre entre la protection des droits individuels et la préservation des services vitaux.
La justice sénégalaise a, à plusieurs reprises dans sa jurisprudence, affirmé que le droit de grève doit être concilié avec la préservation de l’intérêt général.
Les acteurs ne doivent donc pas perdre de vue que dans l’esprit de la loi, le préavis a pour objectif noble d’asseoir un cadre de concertation dans le but ultime d’éviter l’arrêt brutal et concerté du travail.
J’encourage en conséquence les inspecteurs du travail et de la sécurité sociale et les magistrats compétents à promouvoir la conciliation qui est un levier important du dialogue social, car l’ordre public dépasse les seules prérogatives de l’État. Il est un bien commun, reposant sur la sécurité, la tranquillité, la salubrité et le respect des libertés.
Le Haut Conseil du Dialogue Social, qui a pour mission de procéder à des facilitations et à des médiations entre les acteurs sociaux a également son importance dans la préservation de la stabilité dans le monde du travail.
Dans ce sillage, le Gouvernement, dirigé par le Premier ministre, Monsieur Ousmane SONKO, s’est engagé à renforcer les cadres de dialogue entre les différentes parties prenantes que sont les travailleurs, les employeurs et les autorités publiques.
Au demeurant, le succès de l’«Agenda national de Transformation Sénégal 2050» repose sur notre capacité à garantir une stabilité politique et sociale durable et à coordonner les efforts de tous les sénégalais. La Justice doit être garante en dernier ressort de la stabilité sociale. Chaque juge, dans l’intimité de sa conscience, doit toujours interroger son propre rapport à l’éthique et la vérité et dire le Droit sans céder à l’injustice. La Justice doit participer à cet effort d’introspection pour fortifier notre cohésion nationale pour que plus jamais la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise.
Pour le droit de grève, je vous informe que les services techniques compétents travaillent à l’élaboration de réformes juridiques visant à clarifier davantage les conditions d’exercice du droit de grève dans les secteurs stratégiques.
Par ailleurs, des mécanismes alternatifs de règlement des conflits collectifs de travail, à savoir l’arbitrage et la médiation, seront consacrés par ces réformes.
Je saisis donc cette occasion pour appeler à un exercice responsable du droit de grève. La défense des intérêts professionnels ne doit jamais se faire au détriment de la paix sociale et de la stabilité de notre Nation.
J’invite la Justice, gardienne de nos droits et libertés, à nous entrainer dans cette démarche avec impartialité et rigueur en veillant toujours à promouvoir la paix sociale dans notre pays.
Les employeurs et l’Etat doivent, quant à eux, accorder une attention bienveillante aux revendications légitimes des travailleurs.
Ensemble, construisons un Sénégal où les droits de chacun s’expriment dans le respect de l’intérêt général, un Sénégal de liberté, de justice et de prospérité.
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats,
L’assistance judiciaire fonctionne jusqu’ici, provisoirement, sur le fondement d’un protocole d’accord du 07 avril 2005 entre le Barreau et les ministères en charge de la justice et du budget.
Il est nécessaire de la formaliser.
A cet égard, un projet de loi et un projet de décret ont déjà été élaborés pour une règlementation des modalités de l’assistance judiciaire qui, il faut le rappeler, doit bénéficier aussi bien aux victimes qu’aux mis en cause en matière pénale ainsi qu’aux demandeurs et défendeurs en matière civile.
Le constat est qu’elle n’est appliquée qu’en matière pénale et au seul bénéfice des personnes poursuivies alors que des victimes ont souvent besoin de l’aide juridictionnelle, particulièrement en matière civile où la procédure est généralement plus couteuse qu’en matière pénale.
En ce qui concerne l’accès à la profession d’avocat, je voudrais rappeler les exigences des nouvelles règles communautaires, notamment le règlement d’exécution n°001/2019 de l’UEMOA qui prévoit la mise en place, dans chaque Etat de l’Union, d’un centre de formation professionnelle des Avocats.
Le délai de deux ans, prévu pour la mise en place de ce dispositif, est arrivé à terme depuis le 21 février 2021.
Pendant ce temps et ce depuis près de quatre (04) ans, de jeunes diplômés attendent de réaliser leur rêve d’embrasser la profession d’avocat.
Pourtant, l’article 8 dudit Règlement permet, en l’absence d’un centre de formation, de recourir à une structure d’enseignement supérieur en droit reconnue par le Conseil africain et malgache de l’Enseignement supérieur (CAMES) ou à une structure nationale de formation judiciaire, pour la tenue des cours préparatoires que doit suivre chaque candidat avant de se présenter à l’examen d’aptitude à la profession d’avocat.
Au demeurant, il résulte de l’article 3 du Règlement que les barreaux, en relation avec le Ministère en charge de la Justice, sont responsables de l’organisation du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat.
C’est pourquoi, Monsieur le Bâtonnier, je vous invite à prendre contact, dans les meilleurs délais, avec le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, afin de définir avec lui les modalités d’organisation de ces cours préparatoires, préalables à l’examen d’aptitude à la profession d’avocat.
Pour conclure, je salue les efforts du Garde des Sceaux, Ministre de la justice et ses équipes ainsi que de tous les acteurs du monde judiciaire pour la préparation et la parfaite organisation de cette rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. Je réaffirme mon engagement à œuvrer pour la réforme et la modernisation de la Justice afin de consolider l’État de droit et la cohésion nationale.
Monsieur le Premier Président de la Cour suprême,
Monsieur le Procureur général près ladite Cour,
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats,
Il ne me reste plus qu’à souhaiter une bonne et heureuse année 2025 à tous les membres de la compagnie judiciaire ainsi qu’à leurs familles.
Je déclare ouverte l’année judiciaire 2025 et vous remercie de votre aimable attention.
L’audience est levée.

Bassirou Diomaye Faye : « Une justice forte, bouclier contre l’arbitraire »

Lors de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a souligné le rôle fondamental de la justice dans la préservation des principes républicains. « La justice est le régulateur des pouvoirs, le gardien des libertés et le bouclier contre l’arbitraire », a-t-il déclaré.

Rappelant ses premières actions à la présidence, il a évoqué les assises nationales de la justice, un dialogue inclusif visant à réformer et moderniser le système judiciaire. Ces consultations ont permis de diagnostiquer les faiblesses du secteur et de proposer des réformes pour le rendre plus humain et performant.

Le chef de l’État a mis en avant le travail du comité chargé d’appliquer ces recommandations, insistant sur la nécessité de rapprocher la justice des citoyens. « La justice doit s’ouvrir aux critiques et aux changements pour répondre aux besoins contemporains », a-t-il affirmé.

Sur le thème de cette rentrée, « Droit de grève et préservation de l’ordre public », Bassirou Diomaye Faye a rappelé que la grève est une liberté fondamentale, encadrée par la Constitution et les conventions internationales. Toutefois, il a insisté sur le respect des lois pour concilier cet exercice avec la continuité des services publics essentiels.

En présence de hauts magistrats, de membres du gouvernement et de représentants diplomatiques, cette cérémonie a réaffirmé l’engagement de l’État à garantir une justice au service de tous, véritable rempart contre l’arbitraire.

L’Assemblée nationale installe les membres de la Haute Cour de justice

Le samedi 30 décembre 2024, l’Assemblée nationale du Sénégal a procédé à l’élection et à l’installation des 16 membres titulaires et suppléants de la Haute Cour de justice, une institution clé chargée de juger les hauts responsables pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.

Une étape cruciale pour la justice sénégalaise

Cette élection marque une avancée majeure dans le renforcement de la gouvernance judiciaire du pays, en assurant la reddition des comptes et en consolidant l’État de droit.

Prochaines étapes : installation de la commission d’instruction

L’installation des membres de la commission d’instruction, entité centrale pour la conduite des enquêtes judiciaires, est prévue pour le 8 janvier 2025 au Palais de justice de Dakar. Conformément à la procédure, la Cour d’appel de Dakar a convoqué les magistrats de son ressort territorial pour désigner les membres titulaires et suppléants de cette commission.

Un levier pour la transparence et la démocratie

La Haute Cour de justice constitue un instrument essentiel pour garantir l’équilibre des pouvoirs et promouvoir la transparence dans la gestion publique. Les observateurs espèrent que cette juridiction d’exception répondra aux aspirations démocratiques du Sénégal, en rendant la justice de manière impartiale et efficace.

Installation du Tribunal de grande instance de Rufisque : une justice de proximité pour les habitants

Depuis mardi, les habitants de Rufisque bénéficient d’un accès plus proche et direct à la justice grâce à l’installation du Tribunal de grande instance (TGI) de Rufisque. Situé près de la Sphère ministérielle Habib Thiam à Diamniadio, ce nouveau tribunal met fin à l’obligation pour les justiciables du département de se rendre à Dakar.

Une cérémonie officielle marquée par des engagements

La cérémonie d’inauguration a été présidée par le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne. Le TGI de Rufisque comprend un président, un procureur, quatre juges, deux substituts du procureur et un chef de greffe. Cette nouvelle juridiction marque une étape importante dans la décentralisation judiciaire au Sénégal.

Selon le ministre, « il contribuera à désengorger le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, qui traitait jusqu’ici des affaires relevant de cette zone. »

Une réponse aux besoins démographiques et économiques

Le ministre de la Justice a insisté sur l’importance de rapprocher les services judiciaires des populations des 11 communes du département de Rufisque. Désormais, celles-ci n’auront plus à se déplacer jusqu’à Dakar pour faire examiner leurs affaires ou obtenir des documents officiels tels que le bulletin n°3 du casier judiciaire.

Ousmane Diagne a également mis en avant le développement économique et démographique de la région. Il a cité des projets comme le Pôle urbain de Diamniadio, le port minéralier de Sendou-Bargny, ainsi que les secteurs horticole et industriel, qui justifient l’installation de cette nouvelle juridiction.

Une 17e juridiction sous des directions prometteuses

Le Tribunal de grande instance de Rufisque devient ainsi la 17e juridiction de droit commun au Sénégal. Il sera dirigé par le président Alhamdou Diop et le procureur de la République Cheikh Diakhoumpa. Le ministre les a appelés à *« guider cette nouvelle institution avec responsabilité et engagement ».

Mémoire Coloniale : Cinq députés français réclament une enquête sur le massacre de Thiaroye

Cinq députés français, principalement de l’opposition de gauche, soutenus par des membres du camp présidentiel, demandent la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le massacre de Thiaroye. Cet événement tragique a eu lieu le 1ᵉʳ décembre 1944 dans la banlieue de Dakar. Ce jour-là, des tirailleurs africains, revenus d’Europe après avoir combattu pour la France, ont été tués par l’armée française.

Un acte symbolique pour les 80 ans du massacre

Cette initiative survient à l’approche des 80 ans du massacre. Elle traduit une volonté de revisiter un épisode oublié de l’histoire coloniale française. Les députés ont choisi de nommer leur proposition en hommage à Ousmane Sembène. Ce célèbre écrivain et cinéaste sénégalais avait dénoncé ces injustices dans son film Camp de Thiaroye (1988).

Le contexte et les enjeux

Le massacre de Thiaroye incarne les discriminations subies par les soldats africains enrôlés dans l’armée française. Ces tirailleurs sénégalais avaient revendiqué leurs soldes et primes à l’égal de leurs homologues français. En réponse, l’armée française a ouvert le feu, causant des dizaines de morts.

Avec cette commission, les députés visent plusieurs objectifs :

  • Identifier les responsabilités des autorités françaises de l’époque.
  • Obtenir une reconnaissance officielle de ce massacre, souvent marginalisé dans l’histoire.
  • Rendre hommage aux tirailleurs africains, dont les sacrifices sont encore insuffisamment valorisés.

Un soutien politique croissant

Selon RFI, des parlementaires de La France insoumise (LFI) et certains élus du camp présidentiel ont porté cette demande. Désormais, la commission compétente du Parlement doit l’examiner.

Un appel à la réhabilitation historique

Cette démarche s’inscrit dans un contexte de réflexion sur la mémoire coloniale et les réparations historiques. De nombreuses voix appellent à reconnaître le rôle crucial des tirailleurs africains dans l’histoire française.

Une mémoire à réhabiliter

Cette démarche s’inscrit dans un contexte plus large de débats sur la mémoire coloniale et les réparations historiques, alors que de nombreuses voix appellent à une réévaluation des relations franco-africaines et à une meilleure reconnaissance des contributions africaines à l’histoire française.

Réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature : Des chamboulements attendus ce vendredi

Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) se réunit ce vendredi, et des changements majeurs sont attendus. Le CSM joue un rôle crucial en assistant le président de la République dans sa mission de garantir l’indépendance de l’autorité judiciaire.

Chargé de la gestion des carrières des magistrats, le CSM propose notamment les nominations des plus hauts magistrats du siège. Cependant, les réformes touchant le CSM restent floues, et les tensions entre le Président de la République et les magistrats persistent.

Récemment, la subvention accordée à l’Association des magistrats du Sénégal (AMS) a été suspendue, alimentant la controverse. Cette décision a été motivée par les plaintes des magistrats, opposés à la présence d’un non-magistrat au sein de leur instance supérieure.

Ce vendredi, le CSM se réunira, et des chamboulements sont à prévoir, ce qui suscite beaucoup d’attention au sein de l’opinion publique.

 

Affaire Madiambal Diagne contre Souleymane Téliko : Nouveau procès prévu le 15 juillet

Madiambal Diagne, le patron de Avenir Communication, et le juge Souleymane Téliko seront de nouveau devant la barre le 15 juillet prochain, rapporte une source ce 9 juillet. Le juge Téliko poursuit Madiambal Diagne pour des faits de diffamation.

Le dossier, évoqué à la barre le 8 juillet, a été renvoyé au 15 juillet. La partie civile a sollicité ce renvoi, arguant que d’autres confrères impliqués dans l’affaire avaient demandé ce délai supplémentaire. Cela indique que l’affaire est loin de connaître son épilogue.

Pour rappel, Madiambal Diagne a été reconnu coupable de diffamation en première instance par le Tribunal correctionnel de Dakar. Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis, à une amende de 500.000 francs CFA, et à verser 5 millions de francs CFA à l’ancien président de l’Union des magistrats du Sénégal. Madiambal ayant interjeté appel, l’affaire a été débattue en février 2023. Le Procureur général avait requis la confirmation du jugement initial. Après plusieurs prorogations du délibéré, le tribunal avait ordonné la réouverture des débats.

Bassirou Diomaye Faye annonce la création de nouvelles institutions

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé ce jeudi à Dakar la prochaine création d’une Haute Autorité de la justice et d’une Cour constitutionnelle, ainsi que l’instauration d’un juge des libertés et de la détention. Ces réformes visent à concrétiser la rupture promise dans le fonctionnement du système judiciaire sénégalais.

Lors de la réception du rapport final des assises de la justice (28 mai-4 juin) au palais de la République, M. Faye a déclaré : « La rupture sera également opérée par la création de nouvelles institutions comme la Haute Autorité de la justice, la Cour constitutionnelle, ainsi que l’instauration d’un juge des libertés et de la détention. »

Le président a souligné l’importance de donner un contenu clair aux propositions du rapport afin de rétablir la relation de confiance et de respect mutuels entre la justice et les justiciables. Il a reçu le rapport des mains du professeur Babacar Guèye, facilitateur général de cette concertation.

Bassirou Diomaye Faye a exhorté les acteurs du système judiciaire à soutenir les efforts du gouvernement, affirmant que ce dernier ne peut apporter seul les changements significatifs attendus par le peuple sénégalais.

Il a particulièrement salué les propositions relatives à la transformation digitale, notamment la dématérialisation et la numérisation, qui permettront d’anticiper les besoins du secteur grâce à une bonne appropriation de l’intelligence artificielle.

Enfin, le chef de l’État a assuré que l’administration pénitentiaire recevra une attention particulière, avec l’amélioration des conditions de détention et la préservation de la dignité des détenus.

Restitution des travaux des Assises de la Justice à Diamniadio

Les travaux des Assises de la justice, lancés le 28 mai dernier par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, au Centre International Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), seront restitués ce mardi. Le rapporteur général, le professeur Babacar Guèye, est chargé de compiler et de présenter l’ensemble des travaux issus des deux principales commissions : la commission réforme et la commission modernisation.

Après la cérémonie de clôture, un rapport définitif sera transmis aux autorités. Cependant, comme l’a souligné un membre d’une sous-commission, « il faut que tous les membres des deux commissions s’entendent sur tous les points. C’est à la fin des discussions ouvertes que le rapport définitif sera envoyé au président de la République le 17 juin prochain ».

Trois commissions ont été créées pour mener à bien ces travaux : la commission de réforme de la justice, la commission de modernisation de la justice et la commission technique, chargée de rédiger le rapport définitif.

La commission réforme de la justice est subdivisée en deux sous-commissions. La première, intitulée « Organes, usagers et imaginaire », se concentre sur les entités judiciaires, les attentes des usagers et les perceptions de la justice. La seconde, « Organisation et fonctionnement de la Justice », aborde les aspects structurels et opérationnels du système judiciaire.

De même, la commission modernisation est divisée en deux sous-commissions : « Imaginaire, infraction, détention et exécution des décisions de justice », qui traite de la perception des infractions, des conditions de détention et de l’application des décisions de justice, et « Les acteurs de la justice », qui se penche sur le rôle et les responsabilités des différents intervenants du secteur judiciaire.

Ces assises visent à proposer des réformes et des mesures de modernisation pour améliorer le système judiciaire du pays, en tenant compte des recommandations des différentes commissions. Le rapport final, qui sera soumis au Président de la République, représente une étape cruciale dans la mise en œuvre de ces réformes.

Condamnation de deux opposants pour diffusion de fausses nouvelles

Lundi 3 juin, l’activiste sénégalais Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao ont été condamnés à trois mois de prison ferme et à une amende de 100 000 francs CFA pour diffusion de fausses nouvelles. Ces deux opposants avaient été accusés d’offense au Premier ministre et de diffamation après avoir tenu des propos virulents à l’encontre d’Ousmane Sonko.

Un seul chef d’inculpation a été retenu par le juge : la diffusion de fausses nouvelles. L’accusation d’offense à une personne exerçant les prérogatives de chef de l’État a été rejetée, les avocats des prévenus ayant souligné qu’Ousmane Sonko est Premier ministre et non président.

Bah Diakhaté et Cheikh Tidiane Ndao avaient été arrêtés il y a deux semaines sur ordre du procureur après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle ils accusaient Ousmane Sonko de manquer de fermeté sur la question de l’homosexualité, de mentir sur sa déclaration de patrimoine et de vendre un immeuble dont les revenus n’étaient pas déclarés.

Les avocats de la défense ont annoncé leur intention de faire appel, jugeant la condamnation trop sévère étant donné qu’aucun des deux prévenus n’avait un casier judiciaire.

Au Sénégal, la diffusion de fausses nouvelles est passible de prison, mais les organisations de défense des droits de l’homme demandent depuis plusieurs années la suppression des peines d’emprisonnement pour ce type de délit.

Réforme de la justice au Sénégal : Les Promesses de la coalition au pouvoir

Le Président Bassirou Diomaye Faye présidera ce mardi 28 mai 2024 les Assises de la Justice au Centre de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). Cette journée de dialogue national, axée sur le thème « Réforme et modernisation de la Justice », rassemblera divers acteurs du secteur. Seront présents des professionnels de la justice, des justiciables, des syndicats, des élus, des professeurs, des médias et des représentants des partis politiques.

Au terme de cette vaste consultation, de nombreuses propositions et recommandations sont attendues pour réformer un système judiciaire vivement critiqué ces dernières années par la population sénégalaise. En prélude à cet événement, voici un aperçu des réformes que la coalition au pouvoir, DiomayePrésident, avait incluses dans son « Projet » pour les Sénégalais.

Réforme des Rapports entre le Pouvoir Exécutif et le Pouvoir Judiciaire

  • Transformation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle pour mieux refléter les exigences démocratiques.
  • Réforme substantielle du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) pour garantir son indépendance.
  • Modernisation du code pénal et du code de procédure pénale afin de renforcer l’indépendance de la justice et les droits des citoyens.
  • Indépendance du parquet vis-à-vis du Ministre de la Justice et amélioration du statut des magistrats.

Indépendance au sein de l’Appareil Judiciaire

  • Création d’un juge des libertés et de la détention pour superviser les mesures de détention provisoire et autres restrictions de liberté.
  • Introduction de peines alternatives à l’emprisonnement pour certains délits.
  • Renforcement du dispositif des bracelets électroniques comme alternative aux longues détentions provisoires.

Revue du Budget de la Justice et Mise aux Normes des Lieux de Détention

  • Augmentation substantielle du budget du ministère de la Justice avec un focus sur la construction de nouveaux tribunaux, bâtiments administratifs et prisons.
  • Réforme de la politique carcérale pour permettre aux détenus de travailler et de recevoir des formations professionnelles.

Accès des Citoyens au Service Public de la Justice

  • Amélioration de l’accès à l’information pour les justiciables via les boutiques du droit, les maisons de justice et la collaboration des avocats.
  • Digitalisation de l’état civil et mise en place d’un système d’alerte communautaire pour les naissances et décès.
  • Facilitation de l’accès à l’aide juridictionnelle pour les justiciables.

Réforme des Institutions et du Système Électoral

  • Réformes pour limiter les pouvoirs du Président de la République, incluant l’obligation de démissionner de son poste de chef de parti.
  • Adoption d’une loi interdisant le cumul des mandats électifs.
  • Révision de la Constitution et adoption d’une Charte des libertés et de la démocratie.
  • Réforme du système électoral avec la création d’une Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et l’inscription automatique sur le fichier électoral.

Renforcement de la Reddition des Comptes et des Corps de Contrôle

  • Renforcement de la transparence dans la gestion des affaires publiques avec une gestion axée sur les résultats.
  • Réforme de l’Office Nationale de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) pour le rendre indépendant de la Présidence.
  • Mise en place d’un Parquet National Financier (PNF) pour poursuivre les infractions de grande délinquance économique et financière.
  • Suppression des fonds dits « politiques » et protection des lanceurs d’alerte.

Ces réformes ambitieuses visent à moderniser la justice sénégalaise, à la rendre plus indépendante, transparente et accessible, répondant ainsi aux aspirations de la population pour une meilleure gouvernance et une justice équitable.

Condamnation d’une notaire pour escroquerie à Dakar

Le juge correctionnel du Tribunal de Dakar a rendu son verdict dans l’affaire impliquant la Notaire Me Aïssatou Guèye Ndiagne et son complice Mansour Ndiaye. Me Aïssatou Guèye Ndiagne a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour association de malfaiteurs et escroquerie, tandis que Mansour Ndiaye a écopé de deux ans de prison ferme avec mandat d’arrêt à la clé. Ils ont également été condamnés à verser solidairement 600 millions de F CFA à la partie civile, Alpha Amadou Diallo.

Les deux accusés étaient impliqués dans la vente frauduleuse d’un terrain à Alpha Amadou Diallo, un homme d’affaires guinéen. Le tribunal a retenu leur culpabilité pour association de malfaiteurs et escroquerie, suite à quoi les peines ont été prononcées.

Alpha Amadou Diallo avait été approché par Mansour Ndiaye, qui lui avait promis la vente d’un terrain aux Almadies. Ce dernier l’a ensuite présenté à la notaire Aïssatou Guèye Diagne, qui a confirmé les dires de Ndiaye. Diallo a versé deux montants, totalisant 672 millions de F CFA, mais la vente promise n’a jamais eu lieu.

Après avoir constaté la falsification des documents et les manœuvres frauduleuses, Diallo a tenté de récupérer son argent auprès de la notaire, mais en vain. Il a découvert plus tard que ni le terrain proposé par le fiscaliste ni celui de la notaire n’existaient réellement.

Sénégal : les raisons de l’arrestation de Ismaila Sall, fils de Khalifa Sall

Pour escroquerie présumée, la Division des investigations au Sénégal a arrêté Ismaila Sall le fils de Khalifa Sall mardi 21 décembre 2021 avant de la déférer au parquet.

Ismaila Sall, fils du leader politique de Taxawu dénommé est entre les mains de la justice sénégalaise. La Division des investigations criminelles (DIC) a mis la main sur lui hier mardi. Selon les médias sénégalais, son arrestation a trait à une affaire d’escroquerie foncière. Ladite affaire présumée concerne un montant de 46 millions de francs Cfa.

D’après le quotidien Bès Bi Le Jour, l’interpellation de Ismaila Sarr fait suite à une plainte d’un Italien. Le nommé Agatino Pellizzeri. L’affaire remonterait à octobre 2019, lorsque Pellizzeri a voulu implanter une usine à café au Sénégal. Ismaïla Sall lui a proposé ses services avec un terrain à Keur Moussa où l’investisseur lui-même avait déjà un terrain, mais cherchait plutôt une surface élargie. Le fils de Khalifa Sall lui promet donc un terrain appartenant à un certain Mohamed Gaye qui, apprend-on, n’est finalement qu’un nom fictif.

A l’arrivée, M. Sall n’aurait rien exécuté du travail demandé et était en complicité avec un autre du nom de Abdoulaye Ibrahima Pam. D’après Bés Bi, Ismaïla Sall a même fini par reconnaître les faits qui lui sont reprochés. Il est donc poursuivi pour abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux.

Mais le jeune Sall n’est pas à sa première affaire d’escroquerie présumée. En 2016, il avait fait l’objet de plusieurs plaintes, comme l’avait annoncé un article de seneNews.comm. A l’époque, un éleveur, du nom de Bourel Ba lui réclamait la somme de 3 millions.

Sénégal : Maham Diallo, nouveau doyen des juges

Au Sénéga, le magistrat Maham Diallo prend le siège de son prédécesseur Samba Sall décédé il y a quelques mois des suites de maladie.

La nomination du nouveau doyen des juges Maham Diallo survient à l’issu de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature. Le successeur de Samba Sall était avant sa nomination président de la Cour d’appel de Ziguinchor. Dès sa nomination, il va siéger au Tribunal de Grande Instance  (TGI) de Dakar.

Le TGI de Dakar  se compose de 08 cabinets d’instruction. Le doyen des juges d’instruction coiffe le premier cabinet. Maham Diallo devient ainsi le magistrat le plus gradé et le plus ancien des 08 juges d’instruction du TGI de la capitale du Sénégal. C’est son cabinet qui reçoit les plaintes avec constitution de partie civile.