Rencontre entre rebelles de la Casamance et représentants de l’Etat Sénégalais

Des représentants de l’Etat sénégalais ont rencontré des représentants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance au Cap-Vert la semaine dernière.

Des représentants de l’Etat sénégalais et de la rébellion indépendantiste de la Casamance (MFDC) se sont rencontrés la semaine dernière au Cap-Vert, a indiqué lundi 12 avril dans un communiqué le Centre Henry-Dunant pour le dialogue humanitaire, dont le siège est à Genève.

La rencontre entre une délégation du gouvernement et une délégation du comité provisoire des ailes politiques et combattantes unifiées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) s’est déroulée dans la capitale Capverdienne, Praia, les 8 et 9 avril a précisé cet organisme spécialisé dans la médiation des conflits armés.

Il s’agit des premiers pourparlers rendus publics entre le Sénégal et la rébellion indépendantiste depuis ceux tenus à Rome en octobre 2017.

Le communiqué ne précise pas quelles branches du MFDC, divisé en factions politiques et militaires rivales, ont participé à ces discussions, ni si celle dirigée par Salif Sadio, le chef le plus radical de la rébellion, était représentée.

Menée « dans le cadre de la recherche de la paix », la rencontre a débouché sur une déclaration conjointe définissant « les axes devant guider les négociations ». Parmi eux, la « proclamation solennelle de la volonté des deux parties de résoudre le conflit en Casamance par le dialogue ».

La Casamance, séparée de la majeure partie du reste du territoire sénégalais par la Gambie, est le théâtre du plus ancien conflit d’Afrique depuis que des indépendantistes y ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d’une marche du MFDC en décembre 1982.

Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à petit feu, avec des montées de tension épisodiques. Malgré les opérations de déminage, les mines, enfouis par les militaires ou les rebelles, continuent à faire des victimes, civils ou combattants.

L’armée sénégalaise a lancé fin janvier des opérations pour sécuriser le retour des personnes déplacées, répondre à des exactions commises par le MFDC contre des civils, selon elle, et mettre fin aux trafics de bois ou de cannabis. Elle a annoncé avoir repris au moins trois bases de la rébellion.

Les tractations de paix, rendues ardues par les divisions internes du MFDC, avaient été relancées après l’arrivée au pouvoir en 2012 du président Macky Sall. Mais elles n’ont pas abouti à un accord définitif.

Source : AFP

Abdou Elinkine Diatta a effectivement été tué lors de la fusillade à Mlomp

Journaldusenegal avec APS_ Abdou Elinkine Diatta, Secrétaire général du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), a été tué dimanche matin à Mlomp, dans le département de Bignona, selon plusieurs sources.

Une fusillade survenue, dimanche, vers 9h, en marge d’une cérémonie traditionnelle villageoise, a fait 3 morts dont Abdou Elinkine Diatta. Une personne a été blessée.
‘’Il y a eu effectivement une fusillade à Mlomp. Deux morts ont été enregistrés sur le coup. L’une des personnes pourrait être Abdou Elinkine Diatta d’après les premiers éléments d’informations. L’identification des corps est en cours’’, avait confié à l’APS une source sécuritaire.
La fusillade est a été provoquée par des assaillants à bord de motos Jakarta, selon plusieurs témoins sur place qui ont confirmé la mort de Abdou Elinkine Diatta.
Au cours d’une assemblée générale tenue les 3 et 4 mars 2017 à leur siège de Mangokouro à Ziguinchor, des responsables du MFDC avaient désigné Abdou Elinkine Diatta comme nouveau secrétaire général du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance.
Le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC, rébellion) renouvelle sa ‘’main tendue’’ au président Macky Sall et met en garde les ‘’va-t-en guerre qui n’auront plus de place en Casamance’’, avait déclaré M. Diatta.
’’Sous mon magistère, les va-t-en guerre n’ont plus leur place en Casamance. Je vais lutter pour cela. Ce sera difficile, mais je pense que je vais y arriver, parce que j’ai déjà fait le maximum. Tout le monde a travaillé pour ce retour de la paix. On ne laissera personne enflammer la Casamance’’, avait-t-il promis.
Jusque-là porte-parole de la structure, M. Diatta remplace ainsi feu Abbé Diamacoune Senghor, rappelé à Dieu en janvier 2007. Devant des journalistes et un parterre de responsables et de sympathisants du MFDC, Abdou Elinkine Diatta a réaffirmé son vœu d’aller vers la paix.
‘’Dans le passé, en ma qualité de porte-parole, j’avais demandé au président Macky Sall, via une lettre transmise au gouverneur de Ziguinchor, que je lui tendais la main. Et je continue toujours à lui tendre la main, désormais en tant que nouveau secrétaire général du MFDC’’, avait poursuivi Abdou Elinkine Diatta.
Le conflit casamançais, marqué par des centaines de victimes civiles et militaires, connait une certaine accalmie ces cinq dernières années, après des pics de violence dans les années 1990.
Mis à part des attaques d’éléments isolés, suivies très souvent d’opérations de ratissage de l’armée sénégalaise, ce conflit semble s’inscrire dans la dynamique d’un processus de paix engagée à partir des années 2000 par l’Etat et le MDFC.
Une nouvelle donne qui a permis le retour de milliers de personnes déplacées et la reconstruction de villages rasés ou désertés.
Le MFDC réclame l’indépendance de la Casamance depuis 1982.