Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ibrahima Sy, a lancé un appel à l’audace lors du 18ᵉ congrès de la Société africaine de gynécologie-obstétrique. Face aux défis persistants de la santé maternelle, il a exhorté les décideurs à fonder leurs politiques sur des données concrètes et des preuves scientifiques.
« Nous, autorités, devons être beaucoup plus audacieuses en adaptant davantage nos politiques et stratégies de santé maternelle, en nous basant sur des évidences et des données probantes », a déclaré le ministre Sy devant l’assistance de gynécologues-obstétriciens réunis à Dakar.
Unir les forces contre les urgences sanitaires
Le ministre a rappelé l’urgence d’agir face à des réalités accablantes : l’hémorragie du post-partum reste la première cause de mortalité maternelle dans le monde, tandis que les cancers du col de l’utérus et du sein continuent de faire des ravages.
« Nous devons agir ensemble », a-t-il plaidé, appelant à « l’unité des chercheurs, des praticiens, des décideurs et des communautés » autour d’un idéal commun : « celui d’une Afrique en bonne santé, souveraine et debout ».
La souveraineté sanitaire par la connaissance
Pour Ibrahima Sy, la souveraineté sanitaire du continent passe impérativement par trois leviers : la connaissance, la technologie et la coopération intra-africaine. « Chaque vie sauvée, chaque accouchement sécurisé, chaque cancer détecté à temps est une victoire collective », a-t-il affirmé.
Une vision partagée par le président de l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens, Mamour Guèye, qui a insisté sur l’importance cruciale des budgets : « Si nous n’avons pas de budget, nous ne pouvons pas sauver les femmes ».
Des progrès notables au Sénégal
Les efforts consentis portent déjà leurs fruits au Sénégal où le ratio de mortalité maternelle a chuté de manière significative, passant de 396 à 153 décès pour 100 000 naissances vivantes. La mortalité néonatale a également connu une baisse importante.
Le congrès a également été marqué par l’intervention du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, qui a souligné l’urgence pour les États africains d’investir dans la santé sexuelle et reproductive des femmes, « un enjeu majeur des droits humains ».
Face aux défis qui persistent, l’appel du ministre Sy résonne comme une feuille de route : plus d’audace, plus de données probantes, et une union sacrée autour de la santé des femmes africaines.

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale, dans un communiqué publié le 21 mai, a exprimé une profonde consternation. Qualifiant l’acte de barbare et inacceptable, il a rappelé que les professionnels de santé, au service des populations, ne doivent en aucun cas être la cible de telles violences.