La 13ème édition du Dak’Art génère 2,28 milliards de F CFA

Ces chiffres ressortent du rapport d’évaluation de l’activité économique de cet évènement présenté au ministre de la Culture, par son comité d’orientation et l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD)

 

La 13e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art) s’est tenu du 3 mai au 2 Juin dernier à Dakar.

Cet évènement qui a duré tout un mois a vu la participation d’un millier d’exposants et sept cent mille visiteurs. Une mobilisation qui a contribué à l’atteinte des chiffres de deux milliards deux cent quatre-vingt millions comme l’indique le rapport d’évaluation de l’activité économique, présenté au ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, par l’ANSD et le comité d’orientation de cet évènement culturel.

Ce rapport indique par ailleurs que ces chiffres représentent la valeur des « biens exposés sur 308 sites d’exposition ».

La « dépense totale » pour l’organisation et la mise en place de cet évènement est évaluée à 875 millions de francs CFA, selon l’ANSD et le comité d’orientation.

Ces deux entités affirment que « 175 emplois ont été créés » lors de la biennale.

Au vue des bénéfices enregistrés lors de la  biennale, Abdou Latif Coulibaly, a reconnu lors de la présentation du rapport, que « du point de vue quantitatif, et même (…) sur le plan qualitatif, nous pouvons affirmer que la biennale 2018 a été réussie ».

« C’est un travail remarquable, qui s’est traduit par des résultats extrêmement prometteurs pour notre pays, du point de vue de l’approche économique de la biennale », a-t-il ajouté.

Il précise aussi que c’est la première fois qu’un bilan économique du Dak’Art est établi, ce qui permettra de mieux préparer les prochaines éditions de l’évènement.

« La biennale est une activité culturelle d’une dimension exceptionnelle, qui permet d’exposer l’art contemporain africain, de le faire connaître et de susciter de nouvelles vocations au Sénégal, chez les acheteurs et les vendeurs d’œuvres d’art », a-t-il souligné.

« La 13e édition a été une très grande opportunité pour le Sénégal, pour l’art contemporain africain. Nous avons eu beaucoup d’innovations, du point de vue artistique (…) et concernant l’implication des jeunes », s’est réjoui, pour sa part, le président du comité d’orientation de la 13e édition du Dak’Art, Baïdy Agne.

« La biennale a été très rentable pour le pays. Il y a eu un retour sur investissement de l’argent public qui a été mise à la disposition de l’édition 2018. C’est un bilan très positif », a déclaré M. Agne, par ailleurs président du Conseil national du patronat, l’une des principales organisations patronales sénégalaises.

« La biennale de Dakar est soutenue à hauteur de 75 % par l’Etat du Sénégal. Pour cette nouvelle édition (celle de 2018), le chef de l’Etat (…) a porté le concours du gouvernement à 500 millions de francs CFA », explique le site Internet dédié à l’évènement culturel.

Après le thème « La cité dans le jour bleu », qui a fait référence à un poème de Léopold Sédar Senghor (1906-2001), celui de la Biennale 2018 porte le sceau d’un autre père de la négritude, Aimé Césaire, à qui est empruntée l’expression « L’Heure rouge », thème de la 13e édition du Dak’Art.

Dak’Art 2018 – Exposition internationale: Le public se fait désirer

Hormis le jour du vernissage, ce n’est pas encore la foule des grands jours à l’exposition internationale, « Une nouvelle humanité », qu’abrite l’ancien Palais de Justice de Dakar dans le cadre de la 13ième édition de la Biennale de l’art africain contemporain.

Six jours après l’ouverture officielle de la 13ième édition de la Biennale de l’art africain contemporain Dak’Art, l’affluence n’est pas du tout au rendez-vous à l’ancien Palais de justice de Dakar qui abrite l’exposition internationale intitulée « Une nouvelle humanité ». C’est du moins le constat fait lors de notre passage hier, mardi 8 avril, dans ce bâtiment où des oeuvres d’artistes étrangers, dont cinq sénégalais, sont présentés.

Difficile de rencontrer un Sénégalais venu découvrir la peinture, les installations, le textile travaillé sur le wax, la photographie etc., exposés sur place, sinon que des étrangers originaires surtout d’Europe. « Je n’ai pas encore terminé la visite mais il y a plein de choses que je vois et ce n’est pas mal du tout, il y a une certaine originalité, c’est créatif », explique Monsieur Cissé un des rares nationaux trouvés sur place. Et si ce professeur de sciences physiques fréquente le lieu, c’est parce qu’il « s’intéresse à l’art », nous dit-il.

Plus loin, un couple belge contemple les œuvres exposées. Venu séjourner chez leur fils qui travaille à Dakar, ils en ont profité pour visiter le Sénégal, surtout en cette période de la Biennale. « Nous sommes venus à Dakar depuis quelques jours et on en profite pour visiter tout ce qui est exposé. Que ce soit Ousmane Sow où à la Biennale ici, y compris Gorée », a fait savoir Jean Bonamo. Emerveillé par ce qu’il a trouvé sur place, il laisse entendre que « ça mériterait d’être très connu en Europe parce qu’il y a beaucoup à apprendre ici même si la Belgique est très orientée par l’art moderne ».

Dans le hall de l’ancien Palais de justice de Dakar, on retrouve Marina. Vêtue d’une robe courte de couleur bleue, elle prend des photos en veux-tu en voilà, bref tout ce qu’elle juge important. Cette Allemande qui n’a « qu’un week-end pour visiter Dakar », ne cache pas son admiration au vu des productions artistiques. « On vient de commencer par l’ancien Palais de justice et j’irai dans d’autres lieux, je trouve ça surprenant vraiment même si tout n’est pas forcément facile à comprendre », estime-t-elle. Elle ajoute que sa visite de la Biennale va se poursuivre dans les autres lieux d’exposition, à la rencontre des75 artistes venant de 33 pays dont cinq sénégalais qui ont été sélectionnés pour participer à cette exposition internationale de Dak’Art qui se poursuit jusqu’au 2 juin prochain.

Dak’Art 2018 : « Franc succès » du bilan d’étape (ministre)

Le ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, après avoir constaté des expositions presque partout dans le pays, s’est félicité du bilan d’étape de la 13e édition de la Biennale de l’Art africain contemporain, Dak’Art-2018, dont le coup d’envoi a été donné jeudi dernier.

« Il existe des expositions dans toutes les régions du Sénégal. A Dakar, Keur Massar, Kaolack, Sédhiou, Bignona, Saint-Louis, partout au Sénégal », a indiqué le ministre qui, dans des propos rapportés par Le Quotidien, fait état de « 312 expositions » organisées jusqu’ici.

Pour M. Coulibaly, ce « franc succès » et cette « réussite » sont le fruit du travail des artistes. « C’est vous qui nous permettez d’aller partout. Merci pour ce travail », a-t-il dit à leur endroit, en marge d’une visite de certains sites d’exposition.

Se disant « confiant » pour la suite du Dak’Art, le ministre de la Culture a noté d’ores et déjà que « la Biennale de cette année est réussie, ou disons tout simplement qu’elle ouvre des perspectives et nous sommes optimistes par rapport à l’avenir ».

Par ailleurs, il a magnifié l’apport économique de la Biennale pour le Sénégal, révélant que « depuis plus de 15 jours, on ne peut plus réserver de chambre d’hôtel à Dakar ».

Avec les bénéfices que vont générer, entre autres, les transports et les locations de lieux d’exposition, le ministre s’est dit persuadé que les 500 millions de FCFA investis par l’Etat sénégalais rapporteront une enveloppe de 3 à 4 milliards de FCFA.

Soutenue à hauteur de 75% (500 millions de FCFA) par l’Etat du Sénégal, la Biennale de Dakar qui prend fin le 2 juin porte sur le thème «L’heure Rouge», une expression empruntée à l’un des pères de la Négritude, Aimé Césaire, et qui renvoie à la liberté et à la responsabilité des individus.