Burkina Faso : coup d’Etat confirmé par les putschistes

Les militaires ont finalement annoncé ce 24 janvier 2022 en soirée, l’éviction du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré. Cette annonce intervient après l’arrestation du président de la République, de son premier ministre Lassina Zerbo et du président de l’Assemblée nationale Alassane Bala Sankande en matinée.

Les forces de défense du Burkina Faso ont recouru à la force pour démettre le président Kaboré et son gouvernement du pouvoir. La rumeur se propage depuis le déclenchement des mutineries dimanche 23 janvier à Ouagadougou et dans plusieurs casernes sur le territoire burkinabè. La nouvelle a été démentie à plusieurs reprises par le gouvernement. Mais, au soir du 24 janvier, les putschistes par la voix du capitaine Ouedraogo entouré de 13 autres militaires confirment le coup d’Etat sur la radiotélévision nationale burkinabè (Rtb).

« Peuple du Burkina Faso, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’histoire. Le Mouvement qui regroupe toutes les composantes des forces de défense et de sécurité a ainsi décidé de mettre fin au pouvoir de M. Roch Christian Kaboré ce 24 janvier 2022. Une décision prise dans le seul but de permettre à notre pays de se remettre sur le bon chemin et de rassembler toutes ses forces afin de lutter pour son intégrité territoriale, son redressement, et sa souveraineté. Le MPSR tient à souligner que les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sûr dans le respect de leur dignité ».

Tel est le contenu du communiqué signé de Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort, président du MPSR. C’est un lieutenant-colonel d’infanterie de l’armée burkinabè. Il est devenu le 03 décembre dernier commandant de la 3è région militaire du pays. Il était alors chargé de dispositif anti-terroriste dans l’est du Burkina il avait été nommé à ce poste par un décret du président Kaboré. Diplômé de l’Ecole militaire de Paris, il est de la 24è promotion de l’Ecole de guerre en 2017. Sandaogo est aussi titulaire d’un master II du Conservatoire national des arts et métiers de Paris.

Les soldats ont mis fin au pouvoir de Kaboré, suspendu la constitution, dissout le gouvernement et l’Assemblée nationale et mis en place le MPSR. Les frontières terrestres et aériennes restent fermées et un nouveau couvre-feu est instauré de 21 h à 5h du matin. Cependant, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) parti politique du président Kaboré a dénoncé une tentative avortée d’assassinat du président et le saccage de son domicile.

Ce putsch est l’aboutissement d’une série de mouvements d’humeur dans plusieurs casernes du pays. Les soldats ont réclamé les moyens adaptés pour lutter contre les intrusions terroristes dans le pays depuis 2015. Lesquelles attaques sont devenues quotidiennes depuis 2018 entraînant 1 million 55 mille déplacés. Ils ont réclamé aussi des changements à la tête de l’armée et des services de renseignement et plus de considération pour les familles des blessés ou morts au combat. Ainsi s’achève de manière prématurée, sept ans de règne du président Kaboré.

Burkina Faso : Christian Kaboré arrêté, Paul-Henri Sandaogo serait aux commandes

Des sources sécuritaires, le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté ce lundi 24 janvier 2022 par les soldats.

Le Burkina Faso vit une situation de trouble proche d’un coup d’Etat depuis dimanche 23 janvier 2022. Des mutineries qui ont éclaté, suivies de la déclaration d’un couvre-feu par le chef de l’Etat, ont débouché ce lundi matin sur l’arrestation du président Kaboré. Pour le moment, la population du pays des hommes intègres est dans l’incertitude.

Selon les médias locaux et internationaux, l’arrestation du président serait commanditée par le commandant Paul-Henri Sandaogo Damiba, le cerveau du groupe. Il serait un officier supérieur des forces armées du pays et membre du corps d’infanterie de l’armée.

A en croire les mêmes sources relayées par les médias, les militaires ont procédé à l’arrestation du Premier ministre Lassina Zerbo et le président de l’Assemblée nationale Alassane Bala Sakande, plusieurs ministres, ainsi que de nombreux officiers supérieurs de l’armée. La radiotélévision nationale a été prise d’assaut par les « mutins ».

Sur place au Burkina Faso en général et à Ouagadougou en particulier, les tirs d’armes crépitent en continu, selon Rfi, les habitants sont contraints de s’enfermer, tandis que les écoles sont fermées ce lundi.

Cependant, le gouvernement dément encore la thèse d’un coup d’Etat malgré l’arrestation du chef de l’Etat. Selon Reuters, le gouvernement mène toujours des discussions avec les soldats, qui réclamaient davantage de ressources et une formation adéquate pour la lutte contre les militants d’ISIS et d’Al-Qaïda, qui ont perpétré un certain nombre d’attaques à travers le Burkina Faso ces derniers mois.

FESPACO 2021 : le Sénégal contribue à hauteur de 120 millions

Le Sénégal est invité d’honneur au Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco) édition 2021. Pour relever la participation de son pays au Burkina, le président Macky Sall a décaissé 120 millions de Fcfa.

Le Sénégal prendra part à la 27è édition du Fespaco en qualité d’invité d’honneur. Le comité d’organisation de cet événement culturel qui se déroule tous les deux ans depuis 1969 a désigné le pays de la Téranga à ce titre. Du 16 au 23 octobre, le Burkina Faso vibrera au rythme du festival. Pour appuyer l’organisation de cet événement continental, le chef de l’Etat a fait parvenir une enveloppe de 120 millions de Fcfa au Comité inclusif du Sénégal.

Cet appui financier vient renforcer les stratégies du Sénégal dans le but de marquer son passage au festival de Ouagadougou. En effet, le pays de Macky Sall ira au carrefour du donner et du recevoir avec des œuvres de l’esprit. Des films que le pays propose durant ces 08 jours d’activités marqueront sa participation au festival. Dans cette perspective, le Sénégal va présenter 19 films dont 14 seront en compétition officielle dans toutes les catégories.

Ainsi, A travers ces œuvres, le pays pourra remporter des prix officiels ou des prix spéciaux mis  en jeu. Les prix officiels sont l’Etalon d’or du Yennenga pour les fictions et documentaires longs métrages. Le Poulain d’or de Yennenga concerne les courts métrages. Les donateurs attribuent les prix spéciaux aux films de long et court métrage en compétition ou non, de la sélection officielle.

 

Burkina Faso : assassinat de Thomas Sankara, ouverture du procès à Ouagadougou

34 ans après l’assassinat de l’ancien président burkinabè, le procès s’ouvre ce lundi 11 octobre au tribunal militaire de Ouagadougou. Deux principaux accusés Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando sont absents à l’audience.

Plus de trois décennies après la commission des faits, la justice va juger les présumés auteurs ce lundi. Le procès lié à l’assassinat de Thomas Sankara et de 12 de ses compagnons se déroule au tribunal militaire de Ouagadougou. C’est un procès qui va se tenir sous haute sécurité. La juridiction d’exception va juger quatorze personnes, dont l’ancien président Blaise Compaoré. les chefs d’accusation sont « attentat à la sûreté de l’État », « complicité d’assassinats » et « complicité de recel de cadavres ».

L’ouverture du procès des quatorze principaux accusés est un ouf de soulagement pour les familles des victimes. Elles ont longtemps espéré que cet instant arrive pour que la vérité soit dite et que les coupables répondent de leurs actes. Cependant, deux principaux accusés sont absents au procès. Il s’agit de Blaise Compaoré, l’ancien chef de l’Etat en exil en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui naturalisé Ivoirien, il avait succédé au « père de la révolution burkinabè ». Il s’agit aussi du commando Hyacinthe Kafando, l’ancien chef de la sécurité de Blaise Compaoré.

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est victime d’un assassinat. C’était lors d’un coup d’Etat, alors qu’il avait 37 ans. A l’issue du putsch, son compagnon d’arme Blaise Compaoré a pris le pouvoir pour succéder à Sankara. Le « Che Guevara africain » arrive au pouvoir en 1983 au moyen d’un d’un putsch. 12 autres personnes ont trouvé la mort dans les mêmes conditions. parmi elles, il y avait Paulin Bamouni, journaliste, écrivain et directeur de la presse présidentielle de Thomas Sankara.

Thomas Sankara est celui qui a changé le nom de la Haute-Volta, donné par les colons français, en Burkina Faso. Cette dernière appellation qui demeure le nom actuel de cet Etat moderne signifie « le pays des hommes intègres ».