Sénégal : Macky Sall encourage l’Allemagne à maintenir ses troupes au Mali

Le président du Sénégal Macky Sall, également président en exercice de l’UA, a pressé lundi l’Allemagne de maintenir son engagement au sein de la mission de l’ONU au Mali.

Président en exercice de l’Union africaine, Sall s’est exprimé lors d’un point de presse conjoint avec son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, en visite au Sénégal depuis dimanche. « Nous avons besoin des forces européennes, de la Mission des Nations unies au Mali et de l’Allemagne au Mali. Le Mali ne peut pas être abandonnée. Il faudra maintenir votre présence dans le Sahel. L’Afrique en a besoin », a indiqué le Président sénégalais.

« Il faudra envisager, lorsque les conditions vont s’améliorer, un retour en force de toutes ces forces européennes à côté de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, NDLR) et d’autres forces africaines pour pouvoir accompagner le Mali et tout le Sahel dans ce combat sérieux pour l’Afrique », a poursuivi le Président Sall.

L’Allemagne offre une subvention de 28 milliards au Sénégal

La Banque allemande de Développement (KFW) a accordé une subvention non remboursable de 43 millions d’euros au Sénégal. L’enveloppe va servir à la réalisation de deux projets d’investissement au pays de Macky Sall.

L’Allemagne appuie à nouveau le Sénégal dans la mise en œuvre de ses initiatives en faveur du développement. Une subvention de 28 milliards de francs Cfa vient donner un coup de pouce aux projets « Fonds Oyass Capital » et « Intégration des Energies ». Le gouvernement sénégalais et la Banque ont procédé à la signature de l’accord de financement le 12 novembre dernier, a informé Financial Afrik. A cette occasion, le  ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération Amadou Hot a représenté son pays. Karl Von Klitzing représentant-résident de la banque a représenté l’institution financière.

en effet, cette subvention arrive Après l’octroi par l’Allemagne de 65,5 milliards de Fcfa au Sénégal dans le contexte de la résilience au covid-19. Le nouveau financement reparti en deux axes. Le premier, 11,8 milliards de francs CFa, va à l’endroit du projet « intégration des énergies renouvelable ». Ce financement servira à l’installation des systèmes de stockage d’énergie par batterie. La réalisation de ce projet se fera par la SENELEC.

Puis le second axe d’un montant de 16,3 milliards de francs Cfa, concerne la facilité de croissance PME. Cette enveloppe est destinée à l’octroi des prêts mezzanine et de fonds propres aux PME du Sénégal. Sa mise en œuvre relève du Fonds souverain d’Investissement stratégique (Fonsis).

A qui profite la mode des sommets avec l’Afrique ?

Les nombreux sommets que tiennent les grandes puissances mondiales avec l’Afrique renseignent à suffisance sur l’attractivité du continent. Cependant, les pays africains y participent en ordre dispersé sans agenda commun : une attitude individualiste qui ne semble pas profiter au continent… pourtant confronté dans son ensemble par des défis énormes dans plusieurs domaines.C’est un chiffre révélateur : sur les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, seule la Grande-Bretagne n’a pas encore son Sommet périodique avec l’Afrique. Sous l’ancien président américain, Barak Obama, les Etats-Unis avaient organisé en 2014 leur premier Sommet avec l’Afrique. 

La France, quant à elle, tient depuis 1973 des sommets avec l’Afrique. D’abord, ce furent des rencontres entre Paris et les pays du pré-carré qui ont fini par être rejoints par tous les Etats du continent. Le 28ème Sommet Afrique-France est d’ailleurs prévu en juin 2020 à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. 

Lancé en 2001, le sommet Chine-Afrique, qui a tenu sa 7ème édition en septembre dernier, est devenu un événement important de l’agenda des rencontres internationales. Longtemps restée à l’écart depuis la dislocation de l’Union soviétique, la Russie a organisé en octobre 2019 à Sotchi son premier sommet Russie-Afrique. 

Sans être membres permanents du Conseil de sécurité, d’autres grandes nations du monde ont leur rendez-vous avec l’Afrique. Sous l’acronyme de Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD), le Japon tient depuis 1993 sa rencontre politique de haut niveau avec l’Afrique. La Turquie a tenu en novembre 2018 son deuxième Sommet avec l’Afrique à Istanbul.

Le Business contre l’aide

A la faveur du Sommet de G-20, l’Allemagne a lancé en 2017, son sommet avec l’Afrique sous le nom de « Compact with Africa ». Plutôt que de recevoir toute l’Afrique, Berlin a choisi une douzaine de pays du continent présentant des garanties de stabilité et des niches de progression en matière de développement et de commerce. 

Ici, le paradigme n’est pas d’annoncer de gros montants d’aide au développement, ni de procéder à une annulation de la dette, mais de créer des interactions entre entreprises africaines et allemandes qui seraient soutenues par des accompagnements financiers de l’Etat fédéral allemand. 

Quels que soient leur format et leur périodicité, ces Sommets avec l’Afrique révèlent un rapport de forces déséquilibré et une impréparation totale des Etats africains. Les pays d’en face ont leur agenda et savent ce qu’ils attendent des pays africains : le soutien diplomatique, les matières premières, de nouvelles destinations commerciales, de nouveaux clients pour les industries, y compris celles de l’armement, etc.

Les Africains en ordre dispersé !

En revanche, les pays africains arrivent à ces tête-à-tête en ordre dispersé et sans agenda commun. En effet, il n’y a aucune concertation préalable (pré-Sommet interafricain) pour arriver face à la Chine, la France, les Etats-Unis, la Russie, les Etats-Unis, le Japon ou la Turquie avec des propositions et des demandes transnationales. 

Chaque Etat y vient avec ses attentes spécifiques. L’Afrique arrive donc avec 54 attentes alors que le camp d’en face arrive avec sa seule attente. Finalement, alors que ces sommets auraient pu servir à faire avancer des grands projets continentaux tels le financement des routes transsahariennes, des liaisons ferroviaires continentales, de la Grande Muraille Verte, les dirigeants africains repartent satisfaits des annonces d’annulation d’une partie de la dette, du doublement voire du triplement des échanges commerciaux dont on ne sait pas à qui ils profitent surtout.  

Dans sa forme actuelle, le Sommet Afrique/reste du monde n’est qu’une grand-messe qui n’apportera aucune valeur ajoutée à la mobilisation pour améliorer le bien-être des populations.      

Le président Macky Sall est à Berlin

Le chef de l’Etat prend part ce jour au ‘’compact with Africa’’, une rencontre qui vise à encourager les entreprises allemandes à investir et à créer des emplois en Afrique.

 

Le chef de l’Etat Macky Sall est arrivé lundi soir à Berlin où il prend part à la rencontre ‘’compact with Africa’’ qui vise à encourager les entreprises allemandes et internationales à investir et à créer des emplois en Afrique, a annoncé la présidence sénégalaise.

Le président Macky Sall qui s’est rendu au palais de la République fédérale d’Allemagne où il était invité à un banquet officiel offert par son homologue allemand a, à cette occasion, signé le livre d’or de l’institution, selon un communiqué reçu à l’APS.

Macky Sall est arrivé à Berlin en provenance de Toulouse (France) où il s’est rendu à l’usine d’assemblage d’Airbus pour s’enquérir de l’état d’avancement de fabrication de l’avion A330 Néo.

La conférence “G20- Compact with Africa” (CwA), qui est organisée ce 30 octobre 2018, à Berlin vise essentiellement, le suivi des engagements proclamés, lors de la conférence de 2017.

Le programme Compact With Africa vise à encourager les entreprises allemandes et internationales à investir et à créer des emplois en Afrique.

Au total, 11 pays africains ont adhésion à l’initiative allemande Compact With Africa : le Bénin, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie.