Sénégal : le projet « Un million de citernes pour le Sahel » pour faire face aux changements climatiques

Le lancement de la première phase de ce projet au eu lieu hier 07 aout 2018 dans la localité de Diamniadio, à environ 30 km de Dakar.

 

La FAO et le gouvernement du Sénégal ont lancé le projet « Renforcer la résilience des femmes vulnérables au Sénégal et au Sahel à travers l’adaptation au changement climatique, l’agro écologie et la diversification des moyens d’existence ».

Il s’agit d’une phase pilote de l’initiative « 1 million de citernes pour le Sahel » mise en œuvre dans 3 zones agro-écologiques du Sénégal : les régions de Louga, Kaolack et Tambacounda qui se heurtent aux problèmes de faible pluviométrie, de salinité et d’accès difficile aux eaux souterraines pour faire du maraichage.

Deux sortes de citernes ont été construites lors de la phase pilote du projet : des citernes de 15 à 20 m3 (dans les régions de Louga et de Tambacounda) permettant de fournir de l’eau potable à une famille de 5 à 7 personnes pendant la saison sèche (7 mois), ainsi qu’un supplément d’irrigation pour le jardinage familial de légumes d’environ 10 m2; les citernes de 50 m3 qui, elles, ont été construites sur des terres appartenant à des groupements de femmes afin de leur fournir un supplément d’irrigation à la fin de la saison des pluies pour du maraîchage, souligne l’APA.

Le projet « Renforcer la résilience des femmes vulnérables au Sénégal et au Sahel à travers l’adaptation au changement climatique, l’agroécologie et la diversification des moyens d’existence » sera exécuté par la FAO avec l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar) du MAER et d’autres partenaires nationaux.

Ziguinchor : la labellisation du « Madd » en débat

Les experts se sont réunis en début de semaine en Casamance afin de parler de la professionnalisation de ce produit sauvage cultivé dans cette partie du pays.

 

Des experts et des producteurs ont échangé lundi à Ziguinchor sur les opportunités et les enjeux liés à la labellisation du +Madd de la Casamance+, un fruit sauvage particulièrement récolté dans cette partie sud du pays.

Au cours d’une réunion d’information et de partage du guide méthodologique d’évaluation de l’indication géographique sur la filière « Madd de la Casamance », plusieurs acteurs ont insisté sur la nécessité de créer une dynamique visant à « promouvoir et à protéger les produits de terroirs sénégalais à travers des indications géographiques ».

« Une indication géographique est un outil de création et de développement d’une économie rurale. Cela permet à une localité donnée de promouvoir des produits qui lui sont propres. C’est le cas du +Madd de la Casamance+ », a expliqué Pape Tahirou Kanouté, directeur exécutif de l’ONG ETDS (Economie, territoires, développement et services).

« Le +Madd+ est un produit emblématique de la Casamance. Nous devons nous donner les moyens de le labelliser, le conserver, le fructifier et le promouvoir partout dans le monde », a expliqué M. Kanouté dont la structure travaille avec la FAO, le Réseau international d’indications géographiques (OriGin), l’Université de Florence en Italie et l’Agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR).

L’Institut sénégalais de recherches agricoles(ISRA), l’Inspection régionale des eaux et forêts et l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) ont participé à cette rencontre d’échanges visant à « relancer la réflexion sur la filière +Madd+ en Casamance en identifiant les points-clés sur lesquels le processus d’identification géographique pourrait s’appuyer pour un développement socio-économique », selon les initiateurs.

« Le +Madd+ est un produit sauvage qu’il faudrait conserver et fructifier en mettant en place des stratégies de régénération assistée. Il faudrait aussi penser à une politique de domestication avec des itinéraires culturaux qui permettent de conserver ce label de la Casamance qui contribue fortement au développement de l’économie locale », a préconisé Ibrahima Badiane, le directeur de l’ANCAR de Ziguinchor.

Catherine Teyssier, une experte de la FAO, qui a fait un exposé sur les indications géographiques a estimé que « le +Madd de la Casamance+ peut être protégé comme label d’un produit issu d’une localité donnée pour en faire un grand outil de promotion et une vitrine de la Casamance ».