Hausse du prix du ciment: Macky Sall et l’Association des consommateurs à couteaux tirés

Le président de la République avait annoncé une hausse prochaine du prix du ciment et a demandé aux consommateurs d’accepter la mesure, compte tenu de l’augmentation de la taxe sur le coût des matériaux de construction.

La mesure n’est pas du goût de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen).

«Ça fait 3 ans qu’on parle des logements sociaux au Sénégal. Il y a même des opérateurs qui ont commencé à construire, avec le ciment qui coûtait moins cher. Maintenant, il faudrait que le prix soit dynamique pour que l’on puisse accéder à ces logements sociaux ? Je ne crois pas que c’est une bonne idée», se plaint le vice-président de l’Ascosen, Momath Cissé.

L’Ascosen soutient qu’il n’est pas nécessaire d’augmenter le prix du ciment pour financer les 100 000 logements qu’ambitionne de construire le gouvernement.

L’association n’hésite d’ailleurs pas à faire des propositions. Selon Momath Cissé approché par seneweb, «l’idée serait que l’Etat accompagne les opérateurs sur le plan de la viabilisation des terrains en y mettant tout ce qui est nécessaire gratuitement. Et que cela soit en rapport avec la Sicap et les Hlm. Mais ne pas financer en amont, par le ciment et par le fer qui deviennent de plus en plus chers».

Hausse du prix du ciment : le ministre du Commerce demande une enquête

Cette prospection a été lancée à la suite d’une hausse spontanée des prix de ce matériel de construction.

Le ministre sénégalais du Commerce, Alioune Sarr, a demandé à ses services d’ouvrir une enquête sur les raisons de la hausse spontanée du prix du ciment dont la tonne est passée de 60.000 à 65.000 FCFA ces derniers jours dans le pays, a appris APA lundi de source médiatique.

«Si le fondement de cette hausse n’est pas basé sur des éléments de structures des prix concrets, le gouvernement prendra ses responsabilités », a dit le ministre Alioune Sarr, en marge de la réunion des ministres du Commerce en charge des négociations relatives à la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), ouverte dimanche à Dakar.

Au début du mois de Ramadan, les clients ont été surpris d’apprendre la décision conjointe des trois cimenteries du Sénégal (Dangote, Ciments du Sahel et Sococim) d’augmenter 5000 FCFA sur les 60.000 FCFA du prix de la tonne de ciment.
Pour le ministre du Commerce, une entreprise ne peut pas du jour au lendemain augmenter ses prix sans l’aval des autorités, «et si c’est fait, c’est totalement illégal et le gouvernement prendra ses responsabilité car, il n’y a aucun secteur hors-la-loi au Sénégal», y compris celui du ciment qui est, par ailleurs, un « secteur important au Sénégal », précise-t-il, dans des propos rapportés par le quotidien national Le Soleil.

En effet, rappelle-t-il, « nous avons un Comité national de suivi des prix des denrées et de produits essentiels qui, chaque mois, regarde la structure des prix ».

« (Et) le gouvernement ne peut pas accepter une spéculation abusive sur un quelconque prix essentiel à la consommation des Sénégalais », a-t-il mis en garde, avant d’indiquer que « cette enquête sera achevée ».

« J’en informerai le chef de l’Etat et le Premier ministre sur cette question et le gouvernement préservera le pouvoir d’achat des Sénégalais et de nos Pme-Pmi», a ajouté Alioune Sarr.