Ghana : ouverture des Assemblées annuelles de la Bad

À Accra, le Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) engage la réflexion sur la résilience climatique et la transition énergétique sur le continent noir.Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad) se sont ouvertes ce mardi sous la présidence Nana Akufo-Addo, chef de l’Etat du Ghana. Ses homologues Filipe Nyusi (Mozambique) et Samia Suluhu (Tanzanie) étaient également dans la capitale ghanéenne tandis qu’Azali Assoumani, le président des Comores, a suivi la cérémonie en ligne.

Dans son allocution, Nana Akufo-Addo a déclaré que la Bad « doit devenir une banque de transformation » en adoptant « un nouveau modèle économique qui va servir nos intérêts ». Pour le président ghanéen, il urge de « mettre fin aux obstacles structurelles à notre développement ».

Ces Assemblées annuelles de l’institution financière panafricaine sont placées sous le thème « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique ». À ce propos, Dr Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Bad, a indiqué que « l’Afrique n’émet que 4 % de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre ».

Pourtant, a fait remarquer le Nigérian, le dérèglement climatique nuit aux économies africaines. « L’Afrique subit des pertes de 7 à 15 milliards de dollars par an en raison du changement climatique. Elles devraient atteindre 40 milliards de dollars par an d’ici 2030 », a renseigné M. Adesina.

C’est pourquoi, la Banque africaine de développement entend doubler, d’ici 2025, les financements dans le domaine climatique pour atteindre 25 milliards de dollars. « La part de nos financements climatiques dédiée à l’adaptation est de 67 %. C’est la plus élevée de toutes les banques multilatérales de développement », s’est félicité le patron de la Bad.

Les Assemblées annuelles de la Bad sont l’occasion pour l’institution financière d’effectuer le bilan de ses actions sur le continent. L’édition 2022 se tient en présentiel et en ligne. La  Côte d’Ivoire est représentée par son vice-président, Tiémoko Meyliet Koné et le Rwanda par son Premier ministre, Édouard Ngirente.

OMS : Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus rempile

Les États membres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont réélu, ce mardi, l’Ethiopien pour un second mandat de cinq ans comme Directeur Général.Sans surprise, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, seul candidat à sa succession, poursuit l’aventure à la tête de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Élu pour la première fois en 2017, l’ancien ministre éthiopien de la Santé (2005 – 2012) a été reconduit à son poste lors de la 75e Assemblée mondiale de la Santé tenue à Genève, en Suisse.

« Le vote d’aujourd’hui est l’aboutissement d’un processus d’élection qui a débuté en avril 2021 lorsque les États membres ont été invités à proposer des candidats. En janvier 2022, le Conseil exécutif de l’OMS avait proposé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus pour occuper à nouveau le poste de Directeur Général », explique l’agence spécialisée des Nations Unies sur son site.

Officiellement, le nouveau mandat du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus commence le 16 août 2022. « Conformément au règlement intérieur de l’Assemblée mondiale de la Santé, le mandat du Directeur Général ne peut être renouvelé qu’une seule fois », précise l’OMS.

Durant son premier mandat, l’ex-chef de la diplomatie éthiopienne (2012 – 2016) a initié « une transformation en profondeur de l’OMS pour qu’elle soit plus efficace et puisse ainsi obtenir un impact dans les pays afin de promouvoir la santé, de protéger davantage les personnes dans les situations d’urgence et de rendre l’accès à la santé plus équitable ».

En outre, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus « a piloté l’action de l’OMS face à la pandémie de Covid-19, aux flambées de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo et aux conséquences de multiples autres crises humanitaires sur la santé », souligne la source.

Avant l’OMS, il a également été président du Conseil du Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme, président du Conseil du partenariat Faire reculer le paludisme et président du Conseil du partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.

Sénégal : Ousmane Sonko et Cie obtiennent gain de cause

Le Conseil constitutionnel a donné raison à la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) après que la Direction générale des élections (DGE) a rejeté sa liste à Dakar pour les élections législatives du 31 juillet prochain.YAW revient dans la course. Après l’invalidation de sa liste départementale à Dakar pour non respect de la parité, elle a déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel. La décision des « sept Sages » était attendue depuis hier soir, mais ils n’ont communiqué que ce mardi 24 mai. Et c’est pour donner une réponse favorable à la doléance de la principale coalition de l’opposition incarnée par Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Barthélémy Dias et Cie.

Le Conseil constitutionnel trouve « mal fondée » la décision du ministre chargé des élections de refuser au mandataire de Yewwi Askan Wi, Déthié Fall, la possibilité de procéder à la substitution de ses candidats. Pour se conformer à la loi sur la parité hommes et femmes, ce dernier avait sollicité le retrait de certaines personnes démissionnaires sur la liste du département de Dakar au scrutin majoritaire des prochaines élections législatives. Mais la DGE n’avait pas donné suite à cette demande avant de déclarer irrecevable la liste de YAW pour l’élection des députés à Dakar, une ville tombée dans l’escarcelle de cette coalition depuis les élections locales de janvier dernier.

M. Fall soutenait que l’accès à la commission de réception des dossiers de candidatures lui a été refusé. Il l’a ensuite fait constater par procès-verbal d’huissier du 11 mai 2022. Usant de son pouvoir d’interprétation, le Conseil estime que le mandataire aurait dû, en l’absence de toute disposition légale ou réglementaire contraire, être admis à procéder au retrait et au remplacement des deux candidats démissionnaires.

Par ailleurs, YAW n’a pas obtenu gain de cause dans toutes ses demandes. Le Conseil constitutionnel a rejeté en effet tous les recours relatifs à l’annulation des parrainages de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (unis pour un même espoir, pouvoir), qui avait déposé un nombre de parrains supérieur au maximum requis par la loi.

Problèmes de parité et de parrains

Ces derniers jours, le contexte politique est de plus en tendu entre les deux principales coalitions du pays, à savoir Benno Bokk Yakaar et Yewwi Askan Wi. Plusieurs irrégularités ont été signalées dans leurs listes déposées pour le scrutin législatif. Elles concernent notamment le non respect de la parité et le dépassement des parrainages requis. Selon plusieurs acteurs de la société civile, ces erreurs compromettent gravement la participation des deux coalitions à ces élections.

Cependant, Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Déthié Fall ont dénoncé hier soir le « traitement partial de la DGE sur les listes de Benno et YAW ». Face à la presse, ils notent que cet organe chargé d’organiser les élections n’a pas notifié à la coalition du pouvoir la non recevabilité de ses listes comme il l’a fait avec eux. Cette posture les a amenés à hausser le ton en menaçant de perturber l’organisation des élections.

Depuis Ziguinchor (sud) où il dirige la mairie de la ville, Ousmane Sonko a appelé à des manifestations avec une « mobilisation d’au moins 200.000 personnes » pour faire face à Macky Sall. « Si on décide de marcher sur le palais pour le déloger, on le fera. Il faut se battre contre Macky Sall pour le faire quitter. C’est le temps de l’action. Toutes les solutions sont envisageables », a-t-il dit dans une vidéo d’une quinzaine de minutes.

Toutefois, la décision du Conseil constitutionnel permettant à YAW de retravailler sa liste à Dakar pourrait faire baisser la tension en attendant l’étape de sa validation par la DGE. Néanmoins, le mandataire de BBY, Benoit Sambou, demande toujours l’invalidation de YAW. Face la presse, il déclare avoir relevé des irrégularités sur au moins quinze listes départementales de cette coalition concurrente.

Ghana: quand les excréments de poules boostent l’agriculture

A Tamalé, la métropole du nord du Ghana située à 433 km de la capitale du pays, Accra, les excréments ou fientes de poules sont utilisés pour améliorer la production de maïs, de soja et de riz.« Les excréments de la ferme sont utilisés comme de l’engrais pour améliorer la production de maïs et de soja », explique Osman Abdulaï, gestionnaire de la ferme de Cudjoe Abimash Poultry Farms mise en place dans le cadre de l’initiative de la Banque africaine de développement appelée « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine en savane » (TTAA-S).

Ce programme a pour objectif de convertir une partie des terres en terrains agricoles non préparés et davantage rentables sur le plan commercial pour la culture du soja, du maïs et du riz.

A la faveur des Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement prévues du 23 au 27 mai 2022 à Accra, la Banque a organisé le samedi 21 mai 2022 à Tamalé, une visite de presse sur des sites d’une série de projets de cette initiative dont les bénéficiaires allient agriculture et élevage.

Cudjoe Abimash Poultry Farms est un site intégré où se trouvent des fermes avec une variété de volaille (des pondeuses, des poulets de chair, des pintades et des dindes), des enclos de bétails (bœuf, moutons et cabris), une chambre froide et un entrepôt de stockage de la production de maïs, soja et riz.

« Dans la production de la volaille, 70% des dépenses sont absorbées par l’aliment. C’est pourquoi, nous essayons d’avoir une économie circulaire avec toute cette chaîne de production », ajoute Osman avec un large sourire, en présentant à ses visiteurs les machines agricoles acquises dans le cadre de ce projet.

« Ici, les excréments de poule sont une ressource très importante pour nous. Nous les utilisons pour nourrir nos sols », poursuit-il dans un contexte où les prix de l’engrais ont flambé sur le marché international à cause de la crise russo-ukrainienne, se félicitant que « tout le cycle de la production est profitable ».

« La commande des œufs se fait à la veille et ce sont les commerçants eux-mêmes qui viennent ici pour chercher les plateaux d’œuf à leurs frais », explique encore le gestionnaire du site qui a réalisé une « bonne affaire » lors de la récente fête de Ramadan célébrée début mai dernier.

Tamalé, la troisième ville du Ghana, compte près de 500 000 habitants. Elle est majoritairement peuplée de l’ethnie Dagomba parlant le dagbani et adepte de la religion musulmane. La demande de volaille dans cette région est très « croissante », constate Osman Abdulaï qui comptabilise avec ses associés « 6000 poussins », dans les fermes implantées sur le site.

Le Projet d’amélioration de la productivité agricole dans la zone de la savane (SAPIP) a démarré la phase pilote de l’initiative « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine en savane » (TTAA-S ou TAAT-S en anglais) sur 87 hectares en 2018, rappelle M. Félix Darimaani, le coordonateur national du projet SAPIP et du programme SIP.

Suite au succès de cette phase pilote, il a été étendu et a obtenu un appui supplémentaire dans le cadre du Programme d’investissement dans les savanes (SIP) financés tous les deux par la BAD. Selon Boahen Philip, économiste en chef des politiques agricoles à la BAD, le système de production utilise l’agriculture de conservation comme mesure d’atténuation du fait des variabilités climatiques.

L’initiative fournit plusieurs services dont le soutien à l’aménagement du territoire, des intrants agricoles de haute qualité et des divers soutiens techniques. L’intervention du projet d’amélioration de la productivité agricole dans les zones de savane dans le cadre de la TAAT-Savane portait sur le maïs, le soja et le riz.

Elle a suscité un important intérêt pour la production de maïs et de soja et a jeté les bases du lancement du Programme d’investissement dans les savanes en 2019 afin de créer une plus grande marge de manœuvre budgétaire pour soutenir davantage le secteur de la volaille et de l’élevage.

Il s’agit d’une approche à tirer parti des cultures et de la production d’aliments pour bétails afin de développer la production avicole et la transformation d’agroproduits tels que les aliments pour bétails, le poulet et la viande, le riz et l’huile alimentaire.

Les superficies de production sont passées de 87 hectares en 2018 à 13 364 hectares en 2021. Les superficies cultivées devraient atteindre l’objectif de 20 000 hectares en 2022, estime M. Darimaani. De même, explique-t-il, les rendements pour le maïs sont passés de 4,03 millions de tonnes à 6,6 millions de tonnes et de 1,83 million de tonnes à 2, 35 millions de tonnes pour le soja.

Au total, 118 agriculteurs, commerciaux ont produit 102 675 millions de tonnes de maïs et 12 395 millions de tonnes de soja depuis 2018.

Depuis sa création, les agrobussinessmen soutiennent près de 30 000 exploitants agricoles avec une exploitation moyenne de deux hectares par agriculteur. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts pour faciliter le transfert de connaissances aux petits exploitants et leur permettre d’accéder aux marchés, aux services financiers et à la mécanisation par l’intermédiaire des agrobusinessmen.

Législatives au Sénégal : l’opposition hausse le ton

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur les menaces de la coalition des Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie face au risque d’invalidation de leurs listes aux élections législatives du 31 juillet prochain.Le Témoin note une « montée des tensions en attendant le Conseil constitutionnel » pour trancher sur les recours déposés par les deux principales coalitions du pays, Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir, pouvoir) et Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition). « Nous allons participer aux élections partout au Sénégal », menacent les leaders de Yewwi alors que Macky Sall est entré dans une « colère noire » contre Aminata Touré et Cie, d’après le journal, quand des acteurs ont soulevé des irrégularités pouvant mener à l’invalidation de la liste de Benno.

L’AS note toutefois que « les leaders de BBY entérinent les choix de Macky Sall » tandis que cette donne a causé des remous au sein de YAW. Malgré tout, Khalifa Sall et ses camarades « haussent le ton » contre le « traitement partial de la Direction générale des élections (DGE) sur les listes de Benno et YAW ».

« Yewwi se radicalise, Sonko se rebelle », souligne de son côté Vox Populi. Pour le chef de l’opposition, le temps n’est plus à la parole mais à l’action. « Appel à l’insurrection ou autre, je dis ce que je dis et je l’assume », martèle le leader de Pastef qui appelle à une « mobilisation d’au moins 200.000 personnes » pour faire face à Macky Sall.

Ousmane « Sonko bande les muscles », souligne pour sa part L’Observateur. « Je n’en ai rien à faire de l’appel à l’insurrection, j’assume mes propos », dit l’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle avec 15% des voix.

Toutefois, Abdou Karim Fofana, un proche du chef de l’Etat, lui a apporté une « réponse cinglante » dans le journal. « Sonko et Yewwi Askan Wi cherchent le chaos pour justifier leurs errements. Ça se sent dans leurs discours qu’ils veulent éviter d’aller aux élections », indique le directeur de cabinet du président Macky Sall.

Sud Quotidien et Walf Quotidien évoquent le retard dans la réponse du Conseil constitutionnel après la saisine par recours des coalitions. Les journaux notent que « le Conseil +attise+ la polémique » et crée une « controverse autour des délais légaux ». Pour le professeur de droit Ngouda Mboup, « le Conseil constitutionnel s’est mis en dehors des délais légaux pour statuer ».

Sur un autre sujet, Le Quotidien note une « psychose » causée par la série de meurtres dans le pays. « Silence on tue », titre de son côté EnQuête qui indique que trois personnes ont été tuées par des proches en deux jours.

Pour le sociologue Abdoulaye Ngom, « les parents n’ont pas la mainmise sur ce que font les enfants ». Mais « ces cas, bien qu’ils créent de l’émotion et de la sensation, ne peuvent pas être imputés à la défaillance de la police et de la gendarmerie », précise Massamba Camara, commissaire divisionnaire à la retraite

Afrique de l’Ouest : qui arme les jihadistes ?

Les sources d’approvisionnement peuvent tout aussi être des marchés noirs et des réseaux de trafics locaux.C’est une question que tout le monde se pose. D’où provient l’arsenal des groupes armés jihadistes en Afrique de l’Ouest?
Dans une enquête très fouillée rendue publique ces jours-ci, l’Ong Conflict armement research (CAR) a tenté de trouver des réponses à travers le cas du sud-est du Niger.

L’enquête qui a porté sur 160 armes et plus de 6000 munitions saisies dans la région de Diffa et 20 armes récupérées dans les régions de Diffa, Maradi et Zinder identifiées, indexe « les réserves d’armement des Etats de la région et le matériel détenu par les forces de sécurité opérant dans les zones qui jouxtent le Lac Tchad » comme une « source significative, bien qu’involontaire, d’armes et de munitions pour les militants affiliés au JAS (Jama’atu Ahlu Sunna li Dahwati wal Jihad appelé Boko Haram) et l’Etat islamique en Afrique occidentale (EIAO) ».

Boko Haram est un groupe jihadiste fondé en 2002 par Mohamed Yusuf à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria. C’est à partir de 2009 que l’organisation a pris le nom de Jama’atu Ahslu Sunna li dahwati wal Jihad ou Jas, sous l’impulsion d’Abubakar Shekau. Le groupe fait allégeance à l’Etat islamique en 2015 et devient sa « province » en Afrique occidentale (PEIAO). Mais en aout 2016, l’Etat islamique central destitue Shekau et nomme Abu Musab al Barnawi comme nouveau gouverneur. Depuis, ces deux factions sont en guerre ouverte, occasionnant plusieurs morts d’un côté comme de l’autre.  C’est au cours de ce conflit fratricide que Shekau est mort, en mai 2021 dans son fief de la forêt de Sambisa.

La grande majorité des 185 armes récupérés auprès des jihadistes de ces deux groupes et documentées par CAR entre 2016 et 2019 sont des fusils d’assaut de calibre 7,62x39mm.

CAR indique qu’« au moins, 32 des armes documentées (17% de l’échantillon) ont été détournées des arsenaux nationaux de trois Etats: le Niger, le Nigeria et le Tchad » alors que « plus d’un cinquième (23 pour cent) des munitions documentées proviennent des stocks du Nigeria ».

Le mode d’approvisionnement des groupes jihadistes qui sévissent dans le sud-est du Niger est aussi scruté. Les résultats montrent que « les combattants affiliés au JAS et à l’EIAO semblent avoir acquis une proportion importante de leur armement de manière opportuniste et directement dans les théâtres où ils opèrent, notamment à l’issue d’attaques contre les forces militaires et de sécurité déployées dans la région du Lac Tchad, en particulier entre 2013 et 2019 ».

Cependant, CAR précise qu’« une proportion inférieure du matériel documenté a initialement été détournée à partir de sources d’approvisionnement situées à des milliers de kilomètres du Niger, tel que l’arsenal rwandais.

Par ailleurs, la découverte d’une arme fabriquée en Bulgarie en 2015 et exportée la même année au ministère de la Défense nigérian fait dire aux auteurs que des armes et des munitions ont été fabriquées après 2010.

Dans le même sillage, CAR soutient que « les trois quarts des munitions de l’échantillon ont été produits dans les décennies 1990 et 2010 » et révèle que « 1958 munitions de calibre 7,62×51, ont été produites en chine en 2012 ».

Les sources d’approvisionnement peuvent tout aussi être des marchés noirs et des réseaux de trafics locaux. CAR a étudié le cas d’un fusil à pompe de fabrication turque étant de la même marque que plusieurs milliers de fusils saisis au Nigeria en 2017 après avoir été clandestinement acheminés depuis la Turquie.

Des similitudes ont été décelées entre certaines armes saisies à Diffa et « l’équipement saisi auprès de combattants d’Al Qaida au Maghreb Islamique et leurs affiliés en Afrique de l’Ouest », soulignant que « les divers groupes peuvent partager les mêmes mécanismes d’approvisionnement, voir connaitre des transfuges de militants et d’équipements ».

L’autre découverte importante de CAR est liée à l’origine africaine de certaines armes documentées. Selon l’étude, 79 armes, soit 43% de l’échantillon, ont été fabriquées en Afrique (Afrique du Sud, Algérie et Egypte) ou ont été exportées vers un pays d’Afrique de l’Ouest ou du Nord (Libye, Maroc, Niger, Nigeria, Tchad ». « Cela indique possiblement qu’une proportion significative du matériel en circulation illicite au Sahel puisse être attribuée à la production et aux activités militaires africaines », analyse CAR.

Cédéao : renforcement de capacités de commissaires électoraux

Treize commissaires électoraux, nouvellement élus au Bénin, au Niger, au Liberia, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire, sont réunis à Abidjan jusqu’au 25 mai.« Concepts et principes directeurs des élections et de la gestion électorale », « Opérations électorales et parties prenantes électorales » et « Leadership électoral et durabilité », ce sont les trois thématiques centrales du séminaire sous-régional organisé par la Commission Electorale Indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire en partenariat avec le Réseau des structures de gestion électorale en Afrique de l’Ouest (Résao)

Ouvert ce lundi dans la capitale économique ivoirienne, l’atelier bénéficie notamment de l’appui financier de l’Agence allemande de coopération internationale pour le développement (GIZ).

Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la CEI, a souligné que cette activité « intervient au moment où les commissions électorales font leur mue malgré de nombreuses difficultés de tous ordres ». Même s’il a jugé les élections dans l’espace Cedeao « globalement satisfaisantes », M. Coulibaly-Kuibiert a estimé qu’il faut « renforcer le climat social pour de futurs scrutins sans violence au bénéfice de tous ».

Le président de la Commission Electorale Indépendante de Côte d’Ivoire a indiqué que « quel que soit le pays, le mode de désignation, l’origine professionnelle des membres des commissions électorales, le contenu de leur devoir est le même ». Dès lors, a-t-il expliqué, les commissaires électoraux ont tout intérêt à renforcer leurs compétences car « même avec beaucoup d’expériences, ils ne sont pas à l’abri de situations inattendues ».

Concluant son propos, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a fait savoir que l’objet de l’atelier est « de rendre la matière électorale, dans son fondement et son opérationnalité, accessible à tous, paisible dans son déroulement et bénéfique dans ses impacts ».

Pour sa part, Salami Abdoul Raouf, du Réseau des structures de gestion électorales en Afrique de l’Ouest (Résao), a précisé que les 13 commissaires électoraux seront outillés des principes directeurs et des bonnes pratiques électorales.

Dans ce dessein, « une approche méthodologique interactive, participative et d’apprentissage par les pairs » est utilisée selon Akinduro Olufunto de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (International IDEA).

Sénégal : lancement de l’atelier intensif de structuration du PSE Vert

Les différents participants plancheront, durant 5 semaines, sur les aspects techniques et financiers de cet important programme de développement.Après une première phase de structuration tenue le 16 décembre 2021, le Plan Sénégal Emergent Vert franchit une nouvelle étape pour sa concrétisation avec l’ouverture, ce lundi, de l’atelier intensif de structuration.

Cet exercice permettra, à l’issue des travaux, de finaliser la structuration complète de ce programme qui se veut respectueux de l’environnement. Il s’agira entre autres d’accompagner les projets devant faire partie de l’opérationnalisation du PSE Vert, d’évaluer les besoins (financement, incitations, partenariats, etc.) des acteurs privés impliqués dans le programme, d’obtenir des hautes autorités leur engagement à réaliser les actions dévolues à l’État dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative et de définir tous les éléments permettant l’opérationnalisation des réformes critiques essentielles pour ce projet.

« J’accorde une attention particulière aux livrables qui sortiront de vos travaux. Ils permettront d’avoir une meilleure visibilité sur les questions techniques et financières du PSE Vert », a déclaré le ministre auprès du président de la République en charge du suivi du PSE, Abdou Karim Fofana.

Le PSE Vert, entrant dans le cadre de la deuxième phase du PSE, le principal référentiel des politiques publiques du président Macky Sall, vise à apporter des réponses concrètes à la problématique de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Il devrait ainsi permettre au Sénégal de disposer d’une économie verte, faible en émission de carbone, économe en ressources et socialement inclusive.

« Sans nous priver de ressources dites fossiles qui ont permis aux pays occidentaux et à la Chine, par exemple, de s’industrialiser, nous veillons à un équilibre entre l’exploitation des ressources minières et pétrolières afin de garantir une croissance partagée et la promotion d’une économie verte pour un développement durable. Nous devons inventer une voix pour continuer à croître en harmonie avec la nature », a clarifié M. Fofana.

Selon lui, trouver cet équilibre « est un défi » que les réflexions issues de cet atelier devront contribuer à permettre de relever. Au cours de sa première phase de structuration, le PSE Vert avait validé six secteurs prioritaires pour l’investissement en mettant l’accent sur l’agriculture.

Africités 9 : Une Mauritanienne à la tête de CGLU Afrique

Fatimetou Abdel Malick est élue présidente de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) jusqu’à la prochaine Assemblée Générale prévue en 2025.Présidente du Conseil régional de Nouakchott depuis 2018, Fatimetou Abdel Malick est la nouvelle patronne de l’organisation faîtière des gouvernements locaux africains dénommée Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique).

Fondée en 2005 en Afrique du Sud, CGLU Afrique est le fruit de l’unification de trois groupes continentaux de gouvernements locaux : l’Union Africaine des Autorités Locales (AULA), l’Union des Villes Africaines (UVA) et le Chapitre africain de l’União das Ciudades e Capitães Lusófonas Africanas (UCCL AFRICA).

« Le mandat qui débute sera celui de tous les défis que nous ne pourrons relever qu’ensemble. Pour ma part, je m’efforcerai de porter notre voix aussi loin et le plus efficacement possible et à contribuer à faire de notre organisation un acteur incontournable à l’échelle du continent mais aussi sur le plan international »,  a déclaré Fatimetou Abdel Malick après l’Assemblée Générale élective de CGLU Afrique.

En outre, 45 membres du Conseil panafricain de CGLU Afrique, 15 membres du Comité exécutif et 5 membres du Comité de gestion financière ont été choisis. À cela, il faut ajouter 5 vice-présidents à savoir Professeur Peter Anyang’ Nyong’o  (Comté de Kisumu), Christine Mba Ndutume (ville de Libreville), Claude Paulin Danho (Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire), Jeffrey Sibisibi (Association des Autorités Locales du Botswana) et Rohey Malick Lowe (ville de Banjul).

« Avec les femmes aux commandes de notre organisation, CGLU Afrique confirme sa détermination à mettre les femmes au centre. C’est l’Afrique qui gagne ! C’est ce que le monde devrait savoir sur l’Afrique », a soutenu le Secrétaire Général de CGLU Afrique, Jean Pierre Elong Mbassi.

Enfin, Bheke Stofile, président de l’Association des gouvernements locaux d’Afrique du Sud (SALGA), est le candidat de l’Afrique pour la co-présidence de l’organisation mondiale de CGLU.

Sénégal : Benno et Yewwi menacées de ne pas participer aux législatives

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur les accusations de listes irrégulières que se lancent les coalitions Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) et Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir, pouvoir) en direction des élections législatives du 31 juillet prochain.

EnQuête titre sur le possible rejet des listes de Yewwi Askan Wi et Benno Bokk Yakaar : « Il faut sauver le système électoral ». Le journal note que les menaces qui pèsent sur la liste de ces deux coalitions « font craindre le pire pour la stabilité sociale ».

Malgré tout, la coalition Aar Sénégal (préserver le Sénégal, opposition) appelle à leur exclusion pour se conformer à la loi électorale. Selon Vox Populi, elle brandit la jurisprudence « Saliou Mbaye qui avait vu sa liste majoritaire frappée d’irrecevabilité pour n’avoir pas respecté le principe de l’alternance homme/femme ».

Toutefois, le journal souligne que « BBY fait invalider la liste nationale de YAW ». Selon la coalition présidentielle, Ousmane Sonko et ses camarades ont investi une même militante sur la liste des suppléants et celle des titulaires « en remplacement d’une jeune de moins de 25 ans », ce qui est contraire à la loi. Au même moment, YAW aussi demande la forclusion de BBY pour non respect de la parité.

Ces formations politiques sont suspendues ainsi à « la loi des juges » du Conseil constitutionnel, d’après Le Quotidien qui souligne que YAW et BBY mènent un « même combat pour la validité ». Pour Sud Quotidien, ces juges, appelés aussi « 7 Sages », sont « entre mille feux ».

Face à cette tension latente, la société civile tente de calmer le jeu même si son appel est rejeté par une partie de la classe politique dont la coalition Aar Sénégal. En revanche, Alioune Tine invite les partis « à sortir de la logique d’autodestruction du système politique et démocratique sénégalais ». De son côté, l’expert électoral Ndiaga Sylla « prône la remise des compteurs à zéro pour tous ».

Par ailleurs, ce désordre électoral a fini de causer une « hypothèque sur les Législatives », constate Walf Quotidien qui note que le report est « de plus en plus évoqué ».

Bamako cherche à contourner l’embargo par Moscou

Après la coopération militaire, le Mali se tourne vers la Russie pour relancer son économie durement éprouvée par les sanctions de la Cedeao.

L’économie a occupé une place importante lors de la dernière visite du chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, dans la capitale russe. Si leur alliance est fortement ancrée au plan militaire, le Mali souhaite l’affirmer davantage compte tenu des enjeux au plan régional.

En effet, les autorités militaires de transition veulent explorer toutes les opportunités dans ce partenariat pour permettre à l’économie malienne de décoller après l’embargo décrété le 9 janvier dernier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’organisation régionale qui regroupe quinze pays de la région.

« Notre délégation a eu des rencontres avec des structures publiques et des compagnies privées russes concernées. Mais nous avons besoin de l’appui de l’État russe pour faire accélérer les accords en vue », a déclaré Abdoulaye Diop aux dirigeants russes, dans des propos rapportés par le quotidien public malien, L’Essor.

Dans ce sillage, le ministre des Affaires étrangères malien a exposé les « demandes pressantes » de son pays à son homologue russe Sergueï Lavrov. Il a notamment évoqué l’approvisionnement correct et durable du Mali en biens de consommation comme les hydrocarbures, le blé, le ciment et les engrais. Bamako demande également l’expertise et la technologie de Moscou pour relancer son Régie de chemin de fer.

Après avoir prêté une oreille attentive à ses doléances, Sergueï Lavrov a promis à Abdoulaye Diop que « les dossiers seront examinés avec diligence » et que la Russie fera « connaître sa réponse favorable ».

Les échanges commerciaux entre le Mali et la Russie ont connu une croissance de 20% ces dernières années, mais « le montant reste modeste », selon Lavrov qui salue « les contacts en cours » entre les autorités maliennes et « les entités russes ».

Après la coopération militaire, le Mali ne cache plus son désir de collaborer durablement avec Moscou pour remettre en marche son économie. Une aubaine pour Vladimir Poutine qui cherche à étendre sa sphère d’influence en Afrique et notamment dans la zone du Sahel.

Cacao ivoirien: vers « le paiement de primes » pour une production durable

« Aujourd’hui, si nous ne faisons pas ce virage écologique, on ne pourra plus produire de cacao et vendre notre cacao », a déclaré Jérémie Kouassi Kan, directeur chargé du développement agricole au Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière.La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 2,2 millions de tonnes, prépare « le paiement de primes » au profit des paysans pour une production durable, intégrant l’agroforesterie et la lutte contre le travail des enfants.

Ce dispositif de paiement de services environnementaux est « nouveau chez nous et est en train de se mettre en place », a dit jeudi à la presse M. Jérémie Kouassi Kan, directeur chargé du développement agricole au Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière.

M. Jérémie Kouassi s’exprimait à l’occasion de la 15e Conférence des parties des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP 15), qui a eu lieu du 9 au 20 mai 2022, à Abidjan.

« Aujourd’hui, si nous ne faisons pas ce virage écologique, on ne pourra plus produire de cacao et vendre notre cacao », a déclaré M. Jérémie Kouassi, au regard de la menace des pays consommateurs qui exigent un cacao sans déforestation.

Dans le cadre de la production durable du cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana avec l’ensemble des autres pays africains, au nombre de 23 pays, ont « mis en place la nouvelle norme africaine sur le cacao durable », a-t-il expliqué.

Cette norme, soutenue par l’organisation africaine de normalisation, implique  » le paiement de primes » tenant compte du pilier économique, environnemental et social, a fait savoir M. Kouassi. 

« Si vous produisez votre cacao, exempte du travail des enfants et exempte de déforestation, on appelle cela le cacao durable », a-t-il renchéri.

L’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le Conseil café-cacao, a mis en place depuis 2008 la certification sur le cacao,  mais qui « ne touche qu’à peine 20% des producteurs » du pays. 

 A travers ce mécanisme, « aujourd’hui, nous voulons l’étendre à l’ensemble des producteurs et c’est pourquoi la norme a été mise en place la norme », a-t-il renseigné. 

« Tous ceux qui veulent produire du cacao doivent le faire de façon durable pour percevoir les primes. Mais, ces primes, c’est un processus que nous allons négocier », a précisé M. Kouassi.  

Depuis septembre 2021, chaque pays doit mettre en place le guide d’opérationnalité de cette prime. La Côte d’Ivoire, elle, a validé récemment le guide pour la production durable de cacao, à la suite d’un atelier. 

« Nous sommes dans un processus avec le Ghana », a-t-il fait observer. Les deux pays cumulent une production mondiale estimée à 62%. 

Le code forestier ivoirien transfère la propriété aux paysans dans le cadre de l’agroforesterie. Les producteurs pourront bénéficier des essences qui seront plantées dans leurs plantations et se faire « une ressource complémentaire ».  

Depuis l’année 2021, le Conseil café-cacao a lancé le projet de planting de 60 millions d’arbres. A ce jour 3,508 millions d’arbres ont été déjà plantés auprès de près de 140.000 producteurs à travers le pays.

Pour ceux qui sont des forêts classées, le dispositif de l’Etat est en train de trouver une solution pour leur sortie progressive, a fait remarquer M. Kouassi. 

La deuxième campagne de planting d’arbres prévoit 12 millions d’arbres pour l’année 2022. Le projet prévoit 25 arbres à 30 arbres à l’hectare. Les experts recommandent 25 arbres, mais le Conseil est allé jusqu’à 30 plants au cas où certains venaient à mourir. 

COP 15: plus de 1 553 milliards Fcfa mobilisés pour l’Initiative d’Abidjan

Trente-huit projets de décisions ont été soumis en plénière à cette 15e Conférence des parties des Nations Unies sur la désertification (COP 15).Plus de 2,5 milliards de dollars US (1.553 milliards Fcfa) ont été mobilisés pour l’Initiative d’Abidjan à l’issue de la COP 15, qui s’est tenue du 9 au 20 mai 2022 sur les bords de la lagune Ebrié. 

L’Initiative d’Abidjan, adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement le 9 mai, est un « modèle d’approche holistique pour une gestion efficace des effets dévastateurs de la désertification sur nos terres, nos peuples et notre avenir », a déclaré le Premier ministre ivoirien Patrick Achi.

M. Achi qui s’exprimait à la clôture de la COP 15, a relevé que ce programme tout à la fois stratégique, d’actions nationales pour la Côte d’Ivoire et propositions de modèles à amender et dupliquer sur le continent et dans le monde, vise à restaurer les sols et les couverts forestiers. 

Cette COP 15, dira-t-il, est « le prolongement d’un engagement constant » de la Côte d’Ivoire depuis une décennie pour comprendre les enjeux de son écosystème et rechercher des solutions efficaces et durables pour lutter contre la dégradation des sols et de son couvert forestier. 

Trente-huit projets de décisions ont été soumis en plénière à cette 15e Conférence des parties des Nations Unies sur la désertification (COP 15). Parallèlement, 170 éléments touchant diverses thématiques, telles le genre, la sécheresse, ont été examinés. 

« Nous allons poursuivre l’appui de cette initiative en termes de système de suivi », a déclaré le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, M. Ibrahima Thiaw.

Selon M. Thjaw, plus de 7 000 participants ont été enregistrés à cette COP 15 avec la présence de 196 pays et de l’Union européenne, et la diffusion de 4 000 articles en 40 langues dans 120 pays du monde.

La COP 15 s’inscrit dans un contexte d’avertissement sévère émis par les Nations Unies. Les résolutions d’Abidjan appelées Abidjan legacy program devraient permettre d’apporter des réponses aux dégradations des sols dues au changement climatique. 

L’Ivoirien Alain-Richard Donwahi a été élu président de la COP 15 afin de conduire l’Initiative d’Abidjan  (Abidjan legacy program) sur une période de deux ans. Il devra s’atelier à faire accélérer la lutte contre la désertification dans l’agenda international. 

Côte d’Ivoire: l’architecte Dieth Sira lauréate du Prix de la Bourse LafargeHolcim

La jeune architecte ivoirienne a présenté un programme visant à aider la population agricole à tirer profit d’une économie locale en transformant et exportant leurs produits.La jeune architecte ivoirienne, Dieth Sira, a remporté jeudi à Abidjan le Prix de la Bourse LafargeHolcim, une entreprise de cimenterie, à l’issue d’un concours, avec son projet intitulé « Un centre pour le développement durable en milieu rural ».

Dieth Sira a obtenu une moyenne de 14,24 sur 2020 devant Wilfried Yayi qui a eu une moyenne de 13,70 sur 20. Elle a présenté un programme visant à aider la population agricole à tirer profit d’une économie locale en transformant et exportant leurs produits.

 Son projet intègre une petite manufacture de transformation, une plantation, des salles de formation à l’entrepreneuriat agricole, pour l’alphabétisation, afin de pouvoir palier à leurs problèmes sociaux et économique. 

 « Ca été une très belle expérience pour moi, (car) ce concours nous amène à approfondir nos recherches en architecture « , a déclaré la jeune architecte, qui a obtenu une bourse de 1,8 million de Fcfa. Quant à Wilfried Yayi, il a eu une récompense de 1,2 million Fcfa. 

 M. Yousry Rachjd, le directeur général de LafargeHolcim Côte d’Ivoire, filiale du Groupe Holcim, leader mondial des solutions et la production de matériaux de construction, a indiqué que la thématique de ce concours qui a trait à l’architecture durable entre dans la vision du groupe qui « ambitionne d’être le leader mondial dans la durabilité ». 

 Cet événement qui est à sa troisième édition coïncide avec la célébration des 70 ans de LafargeHolcim Côte d’Ivoire à travers son ciment Bélier sur le marché ivoirien. « Ce moment-là, on veut le vivre avec des gens qui nous sont très chers », a dit M. Yousry Rachid. 

 Le directeur général de l’École d’architecture d’Abidjan, Dr Roger N’Guessan, a salué l’initiative qui devrait permettre aux jeunes architectes de challenger certains défis et enjeux de notre ère. La remise de prix a concerné la catégorie « jeunes architectes ».

 Ce programme de bourse de stage LafargeHolcim vise la promotion de la construction durable en Côte d’Ivoire. Il a été institué en juin 2017 par l’entreprise de cimenterie en collaboration avec le Conseil national de l’Ordre des architectes de Côte d’Ivoire (CNOA). 

 Le lancement de cette 3e édition a eu lieu le 22 juin 2021. Le lauréat du 1er prix de la 1ère édition est Patrick Koré, élève en Licence 3 à l’École d’architecture d’Abidjan. Lors de la 2e édition Wilfried N’Goran a été lauréat du 1er prix catégorie jeunes architectes et Kouakou Nguessan lauréat du 1er prix catégorie élève architecte.

 La cérémonie de récompense a eu lieu à l’École d’architecture d’Abidjan à la suite d’une présentation des projets des candidats devant un jury. L’entreprise a offert à l’école des livres sur la construction durable d’une valeur de 2 millions de Fcfa. 

 Le concours montre l’engagement ferme de l’entreprise à promouvoir l’enseignement et la recherche de qualité dans le domaine de la construction durable à travers des bourses de stage destinées aux futurs professionnels de l’environnement du bâti.

 Il cible notamment les élèves de l’École d’architecture d’Abidjan  (EAA) et des jeunes diplômés en architecture. Dieth Sira, elle, est une nouvelle diplômée, qui a décroché son parchemin d’architecte en 2020. 

COP 15: la FAO pour un changement des modes de production agricole

La FAO propose parmi les innovations comme solution majeure, l’agroforesterie.L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dont une délégation de haut niveau a pris part à la COP 15 à Abidjan, appelle à repenser les modes de production agricole face à la désertification et à la dégradation des sols. 

Faisant le bilan de la COP 15, tenue à Abidjan du 9 au 20 mai 2022, Mme Vera Boerger, de la division des terres et eaux au Département climat et biodiversité de la FAO, a déclaré que l’événement a été « un succès ». 

Pour Mme Vera Boerger, « il faut une agriculture plus intelligente et plus intégrée » face à la désertification et à la sécheresse. Cela, dira-t-elle, a été expliqué à plus de 500 personnes qui se sont intéressées au stand de la FAO. 

Elle s’est félicitée de ce que le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a visité le stand de la FAO, le mercredi 18 mai 2022. L’organisation qui appuie des projets institutionnels, sollicite des ressources auprès des bailleurs de fonds pour accompagner les Etats au plan de la technicité et assister les communautés.  

« On a travaillé avec beaucoup de partenaires et présenté des expériences dans les différents pays », a-t-elle ajouté, tout en insistant que la FAO oeuvre avec les différents gouvernements, les ministères et les communautés dans la prise des décisions. 

M. Samy Gaiji, représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, a rappelé l’alerte de l’Organisation mondiale de la météorologie  (OMM) qui signale « une augmentation de 1,5 degrés à 3 degrés » de la température de la planète qui va droit contre le mur.  

Des cas de températures extrêmes sont actuellement observés en Asie, ainsi qu’en Europe, où il y a une canicule, a-t-il fait remarquer, avant d’ajouter que cette semaine, en Irak, il y a eu une tempête de sable. 

« On est dans une situation, où ici en Côte d’Ivoire on doit adapter des stratégies (et) les pratiques agricoles » qui permettent de prendre en compte la dimension de l’augmentation de la température de la terre.      

La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec 2,2 millions de tonnes. Cette culture de rente est faite en plein air, en culture intensive. La FAO propose parmi les innovations comme solution majeure, l’agroforesterie.

Selon M. Samy Gaiji, le cacao est un fruitier qui croît sous l’ombrage d’arbres. De ce fait, le cacaoyer, ayant une préférence à croître sous un couvert végétal, alors « on ne peut plus continuer à planter le cacao en plein air ». 

Sensible à la chaleur, dans ses premières années de croissance, le cacaoyer peut mourir sous la forte chaleur. Avec le réchauffement climatique, M. Samy soutient que l’agroforesterie permettra au cacao de bien croître, mais également d’avoir une production plus durable.

A long terme, s’il n’y a pas de changement de paradigme, « on risque une dégradation des terres, un appauvrissement des sols et un stress hydrique » qui va provoquer sur le cacao une chute de production, a-t-il poursuivi.   

Il a défendu que « l’agroforesterie donne l’ombrage, ce qui réduit la température au niveau de la production de cacao, augmente l’humidité, (d’où) il y a moins d’évapotranspiration ». L’avantage, étant la fertilisation des sols et un enrichissement des sols apportés par la forêt. 

L’agriculteur qui fait l’agroforesterie a une bonne production, mais peut aussi bénéficier de la valeur de l’essence planté, a-t-il souligné. Aujourd’hui, la FAO Côte d’Ivoire travaille sur l’agroforesterie, le cacao zéro déforestation et la restauration des sols. 

« Pour cet ensemble de solutions on est à plus de 20 millions de dollars », a-t-il fait savoir. La FAO recommande aussi une agriculture intelligente face au climat et l’agroécologie, surtout dans le Nord ivoirien où les 90% des sols ont perdu leur fraîcheur. 

Mme Anne-Marie N’Da a mentionné qu’au Sénégal, « le projet de 1.000 citernes » du chef de l’Etat, est en passe d’être implémenté en Côte d’Ivoire (Bondoukou, Bouna). Il s’agit de citernes de captures d’eau qui permettent à faire par exemple du maraîcher.  

La FAO s’est engagée à apporter un appui total à Abidjan legacy program à la COP 15. L’organisation était la « première à investir financièrement un appui technique », débloquant de l’argent interne pour aider au démarrage de cette initiative.

A la première semaine de la COP 15, la FAO, en présence de sa directrice générale adjointe Maria Helena Semedo, a signé avec le ministre d’Etat, ministre ivoirien de l’Agriculture, M. Adjoumani Kouassi, « un contrat de 5,3 millions de dollars sur l’agroforesterie dans la cacaoculture ».

Burkina Faso : l’armée repousse une attaque jihadiste

Un assaut jihadiste a été repoussé dans le centre-nord du Burkina Faso, selon l’Etat-major général des armées.Samedi 21 mai, le détachement de l’armée burkinabè à Bourzanga, à 170 kilomètres au nord de Ouagadougou a été attaquée vers 05 heures du matin par plus de 200 jihadistes. L’état-major général des armées soutient que l’attaque a été repoussée par les soldats burkinabè.

« Face à la brutalité de feu et de la masse des groupes armés terroristes, nos hommes ont fait preuve de courage pour réagir de façon féroce et déterminée à cette attaque terroriste. Ce qui a permis de les repousser avec brio et surtout de leur infliger de lourdes pertes et de pouvoir récupérer beaucoup de logistiques qu’ils avaient dû abandonner au cours de leur débandade », a déclaré à la télévision nationale, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, commandant des opérations du théâtre national (COTN).

Le dernier bilan fourni par l’EMAG fait état de « 35 corps dénombrés coté ennemi » et « 05 soldats tombés et 10 blessés » dans les rangs de l’armée.

Pour intercepter les assaillants « qui tentaient de s’enfuir », l’armée burkibanabè a compté sur ses moyens aériens, mais s’est également appuyé sur une patrouille de chasse Mirage de la Force Barkhane. L’état-major des armées françaises a confirmé dimanche 22 mai, en précisant que « c’est à la demande du Burkina Faso qu’ « une patrouille de M2000 en provenance de la base aérienne de Niamey » est intervenue.

Un « avion ISR CESSNA nigérien » est également intervenu dans les opérations de ratissage alors que le transfert des blessés a été assuré par la Task force Sabre et l’armée de l’air du Burkina Faso.

Cette nouvelle offensive jihadiste intervient une semaine apres l’annonce de Bamako de son retrait des instances du G5 Sahel et de sa force conjointe, sur fond d’une brouille diplomatique aigue avec la France qui a décidé de partir du Mali.

À l’instar du Mali, le Burkina Faso fait face à une insurrection liée aux activités de groupes jihadistes affiliés à Al Qaida ou à l’Etat islamique. Plusieurs attaques ont été menées dans le nord, faisant des victimes civiles et militaires.

Jugeant les réponses de l’Etat insuffisantes, des militaires ont renversé le président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré. Depuis, la situation ne s’est pas améliorée, alimentant des critiques contre la junte qui affiche sa volonté de négocier avec les groupes jihadistes.  Début avril, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a annoncé son intention de parler avec ses compatriotes « en rupture de dialogue avec la nation », faisant allusion aux jihadistes locaux.

La nouvelle approche de Ouagadougou concrétisée par la mise en place de comités locaux a pris du plomb dans l’aile après une embuscade contre l’armée et ses supplétifs à Gaskindé et Pobe Mengao, dans la région du Sahel, faisant 15 parmi les militaires, les Volontaires pour la défense de la Patrie et les civils. Cette nouvelle tentative des jihadistes de s’emparer du poste militaire de Bourzanga est un autre coup dur porté aux efforts de paix.

Mali : Menace sur le maintien des contingents africains de la Minusma

Les jours des contingents africains de la mission onusienne au Mali sont-ils comptés ?Se dirigerait-t-on vers le rétrécissement des contingents africains engagés au Mali dans le cadre de la mission onusienne?

Vendredi 20 mai, la presse s’est fait l’écho du retard accusé par la rotation du contingent sénégalais, en mission dans le centre du Mali, où opère la Katiba du Macina dirigé par le jihadiste peulh Amadou Kouffa et membre du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans(GSIM), affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Constitué de 850 éléments dont « 21 personnels féminins », ce contingent qui devait être au Mali depuis mars dernier, en remplacement du 10e détachement sous le commandement du Colonel Thedore Adrien Sarr, commence à perdre patience. Le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado a confirmé à Apa news que la mission est toujours en attente des autorisations de survol et d’atterrissage soumises au gouvernement malien.

Bamako aurait appliqué la réciprocité à tous les pays membres de la CEDEAO qui ont fermé leur espace aérien au nom du respect des sanctions  de l’organisation ouest-africaine contre le Mali, pour l’absence de volonté des autorités de la transition de transmettre le pouvoir aux civils le plus tôt possible.

Cette situation stressante qui « affecte le moral des troupes », selon Olivier Salgado, est un fait parmi d’autres dans une période de tension entre la Minusma et les autorités de la transition. Bamako qui reproche à la mission onusienne de « se comporter parfois comme une ONG », lui impose des contraintes réduisant son champ d’action déjà très limité, avec un mandat dont la robustesse est remise en question.

Prétextant des opérations militaires dans la zone, l’armée malienne a interdit d’accès la Minusma au marché hebdomadaire de Djenné, un cercle de la région de Mopti, à 574 de Bamako. Dans cette zone, le gouvernement s’était opposé à ce qu’une mission de l’Onu se rende sur les lieux pour enquêter sur les circonstances de la mort de plus de 200 personnes dans une opération de l’armée malienne à Moura. Des organisations de défense des droits humains ont réclamé une enquête sur des allégations d’exactions contre des civils que la version officielle considère comme des jihadistes.

Dans ce climat de méfiance exacerbé par la crise diplomatique entre le Mali et la France, des pays préfèreraient rapatrier de leurs casques bleus.

Contributeur de casques bleus pour la Minusma, le Benin a décidé de rappeler, à partir de novembre 2022, ses 250 soldats et 130 policiers, selon le porte-parole adjoint de l’Onu, Fariq Haq.

Cette décision que Cotonou n’a pas encore commentée aurait un lien avec les attaques jihadistes de plus en plus fréquentes dans le septentrion de ce pays côtier. Les autorités se seraient résolues à renforcer la sécurité dans cette partie proche du Burkina Faso et du Niger où l’incident le plus récent à visé un poste de police, dans le Kirmama, occasionnant un mort parmi les policiers. Deux semaines auparavant, 5 soldats béninois sont morts au cours d’une attaque à l’engin explosif improvisé dans le Parc de la Pendjari.

Présents également au sein de la Minusma, le Togo, le Ghana et la Cote d’Ivoire pourraient bien suivre l’exemple du Bénin car soumis à la même pression jihadiste. Ce qui risque de représenter une menace sérieuse pour la poursuite de la participation des africains à la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies au Mali, créée le 25 avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’Onu.

En mars, les effectifs de la Minusma envoyés au Mali s’élevaient à 12 266 militaires, 1120 policiers et 1180 civils pour un total de 75 pays contributeurs. Un tiers des effectifs militaires (21 sur 61) et la moitié des policiers (14 sur 29) étaient africains.

Foot ivoirien : Jean-Louis Gasset, nouveau coach des Éléphants

Le technicien français de 68 ans, libre depuis son départ l’été dernier de Bordeaux (Ligue 1 française), a signé un contrat d’un an (plus un en option).C’est désormais officiel. Jean-Louis Gasset remplace son compatriote Patrice Beaumelle dont le contrat n’a pas été renouvelé après l’élimination de la Côte d’Ivoire en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2021 par l’Egypte (0 – 0, TAB 4 – 5).

L’objectif assigné à l’ancien collaborateur de Laurent Blanc est de « gagner la Can » que la Côte d’Ivoire doit accueillir du 23 juin au 23 juillet 2023, selon Idriss Diallo, le président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF).

Face à la presse ce vendredi, le nouveau patron du foot ivoirien a précisé qu’une prolongation de contrat est inenvisageable si Jean-Louis Gasset échoue dans sa mission. Le Français sera secondé par Emerse Faé. L’ex-international ivoirien, de la génération de Didier Drogba, dirigera également l’équipe nationale des moins de 23 ans.

« Nous avons une totale confiance en ces deux personnes pour amener notre équipe au plus haut niveau. (Jean-Louis Gasset) a une belle connaissance du foot mondial », a affirmé le président de la FIF. Ce dernier a, en outre, annoncé l’arrivée de Jean-Louis Gasset dès la semaine prochaine à Abidjan.

Sur la période du 4 au 10 mai 2022, l’instance faîtière a lancé un appel à candidatures. Pour le poste de sélectionneur des Eléphants, elle dit avoir reçu 22 actes de candidature dont celui de Philippe Troussier et François Zahoui. Dix-sept dossiers ont été recensés pour le poste d’adjoint attribué à Emerse Faé qui était en concurrence avec Amani Yao Lambert, François Guei Monguei, Sékou Fofana, Joël Tiéhi et Soualiho Haidara.

G5 Sahel : le Mali invité à reconsidérer sa position

Le retrait du Mali préoccupe le Général Mahamat Idriss Déby Itno, président en exercice de l’organisation régionale.Sa réaction était très attendue. Le Général Mahamat Idriss Déby Itno, chef de l’Etat du Tchad, quatre jours après la décision du Mali de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la force conjointe, rompt le silence.

C’est avec une « vive préoccupation » que le président en exercice du G5 Sahel dit avoir appris la nouvelle. Dans un communiqué daté du 19 mai, le fils du défunt Idriss Déby Itno note « avec regret une décision prise sans consultation préalable », mais tient compte des « raisons avancées » par le gouvernement malien.

Dimanche dernier, le Mali a dénoncé des manœuvres visant à l’empêcher d’assurer la présidence du G5 Sahel à partir de février 2022 comme le veut le principe de présidence tournante de cette organisation formée en 2014 avec le Burkina, le Tchad, la Mauritanie et le Niger.

Malgré tout, le président tchadien invite Bamako à « reconsidérer sa position (car il y a) des efforts en cours pour apporter une solution à ses préoccupations à travers la tenue imminente d’une conférence des chefs d’Etat et de gouvernement » en Mauritanie où se trouve le siège du Secrétariat permanent du G5 Sahel.

A cet effet, le Général Mahamat Idriss Deby Itno promet de tout mettre en œuvre pour « préserver l’unité et la cohésion du G5 Sahel. Un instrument irremplaçable en matière de mutualisation d’efforts, des moyens et d’actions de ses Etats membres face aux défis du développement et de la sécurité ».

Pour le président tchadien, il est hors de question de « laisser le G5 Sahel se disloquer ». Une position partagée par Nouakchott favorable à la recherche de solutions pour « surmonter les obstacles qui se dressent » devant l’organisation régionale.

Dans cette perspective, un déplacement à Bamako du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug, était annoncé pour jeudi 19 mai.

Le Niger ne semble pas être sur la même longueur d’onde. Mohamed Bazoum a regretté, dans un entretien avec La Croix, la mort du G5 Sahel, tout en accusant le Mali d’être dans une position « de fuite en avant qui l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme ».

Burkina : la Russie « disqualifiée » dans la lutte contre le jihadisme

Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, le président de la transition, a déclaré que son pays ne compte pas sur l’aide militaire étrangère pour combattre le jihadisme.Dans la guerre contre les jihadistes, le Burkina ne devrait placer ses espoirs que sur ses propres forces de défense et de sécurité. Telle est la position affirmée par l’actuel homme fort du pays. « Si les gens pensent que ce sont les Chinois, les Russes ou les Vietnamiens qui vont venir nous sauver, (ils se trompent). Ce sont de faux débats. C’est nous d’abord », a soutenu le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.

Le président de la transition s’exprimait hier jeudi à Bobo-Dioulasso, dans le Sud-Ouest du pays, à 365 kilomètres de la capitale Ouagadougou lors d’une rencontre avec les militaires de cette ville de garnison.

À travers cette déclaration, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a répondu à une partie de ses compatriotes qui lui demandent de faire appel aux mercenaires russes pour contenir les assauts jihadistes devenus permanents.

Car le Mali, confronté au péril jihadiste, s’est rapproché de la Russie via le groupe de sécurité privée Wagner. En septembre 2021, le Premier ministre malien, Choguel Maïga, justifiait le recours « à d’autres voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires » par l’ « abandon en plein » de la France.

Cependant, Bamako a toujours employé le terme « instructeurs » même si à l’occasion de plusieurs sorties médiatiques, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a reconnu que Wagner est présent au Mali sur une base commerciale.

En plus des Russes, dont la présence sur le théâtre des opérations est appréciée par l’opinion nationale selon une enquête réalisée par la fondation allemande, Friedrich Ebert, le Mali s’intéresse au modèle rwandais pour reprendre l’initiative sur le terrain. Une option qui n’emballe pas pour le moment Ouagadougou.

Le chef de l’exécutif burkinabè est convaincu que « l’engagement du cœur va nous aider à gagner cette guerre.
C’est un idéal de patriotisme, de restauration et de sauvegarde de notre pays qui anime la transition ».

Le 24 janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, à la tête du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), a renversé Roch Marc Christian Kaboré, le président réélu, pour insuffisance de résultats dans la lutte contre le jihadisme.

Idrissa Gana Guèye : saint au Sénégal, homophobe en France ?

Suspecté d’avoir refusé de porter un maillot du Paris Saint-Germain avec le flocage LGBT, le milieu de terrain sénégalais est sous le feu des critiques depuis une semaine en France. Inversement, il est soutenu par plusieurs personnalités et institutions de son pays.

Le champion d’Afrique 2021 ne s’est toujours pas exprimé sur la polémique. Il a juste remercié, dans une courte vidéo partagée sur les réseaux sociaux, les nombreuses personnes qui ont applaudi ou compris son geste. Cette vague de soutiens continue sur les réseaux sociaux avec le hashtag #weareallidrissa dont se sont emparées plusieurs figures dans le monde, particulièrement musulmanes.

Selon certains observateurs, cette affaire rappelle le fossé culturel qui existe entre l’ex-puissance coloniale et son ancienne colonie, sur un sujet comme l’homosexualité. En France, la campagne de solidarité symbolique pour la communauté LGBT peut sembler anodine. Mais au Sénégal, elle passe pour une apologie déguisée de l’homosexualité, une « contre-valeur » réprimée par le code pénal du pays. Au-delà même, cette orientation sexuelle fait l’objet d’une vaste réprobation au sein de la société sénégalaise, où nul ne se risquerait à militer ouvertement pour les droits des homosexuels.

Samedi dernier, le joueur de 32 ans effectue le voyage avec son équipe dans le sud de la France. Déjà sacré champion pour la dixième fois de son histoire, le PSG devait affronter Montpellier pour le compte de la 37e et avant-dernière journée de la Ligue 1. Mais à la dernière minute, Gana sort de la feuille de match pour « raisons personnelles » alors qu’il n’est « pas blessé », selon son coach, l’Argentin Mauricio Pochettino, en conférence de presse. Les médias français sont interloqués.

Fossé culturel

Certains le suspectent d’avoir refusé de prendre part à la rencontre à cause des couleurs arc-en-ciel floquées sur les maillots de Ligue 1 lors de cette journée de championnat, dans le cadre de l’opération intitulée « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot », en marge de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, célébrée chaque 17 mai.

Outre les médias, plusieurs observateurs se rendent vite compte que le Sénégalais avait déclaré aussi forfait l’année dernière, à la même période, pour le match contre Reims. Ils se servent de cette déduction pour l’accuser d’homophobe avant d’appeler à des sanctions à son encontre. « Les joueurs d’un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d’identification pour nos jeunes. Ils ont un devoir d’exemplarité. Un refus d’Idrissa Gana Gueye de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction », a notamment déclaré Valérie Pécresse, candidate malheureuse de la dernière présidentielle française avec 5,1 millions d’euros de dettes.

La polémique prend de l’ampleur. Des plateaux sont organisés pour inviter Idrissa Gana Guèye à réagir et regretter son acte. Au milieu du vacarme, le Sénégalais demeure silencieux. Son entourage promet qu’il s’exprimera prochainement. Une position qui  met dans tous leurs états certains responsables de la Fédération française de football (FFF) dont le Conseil national de l’éthique (CNE).

« De deux choses l’une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d’une photo de vous portant le maillot en question », écrit le 18 mai le CNE, pour qui « la situation est suffisamment grave pour adresser ce courrier » à Guèye.

La FSF répond à la FFF

« En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l’autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI + », enchérit le Conseil national de l’éthique dans le courrier signé par son président, Patrick Anton, avant de conclure : « L’impact du football dans la société et la capacité des joueurs à représenter un modèle pour ceux qui les admirent nous donnent à tous une responsabilité particulière ».

Si au Sénégal le président Macky Sall a très tôt affiché son soutien à son compatriote en appelant au respect de ses « convictions religieuses », la Fédération sénégalaise de football (FSF) a, pour sa part, attendu deux jours après pour réagir de manière incendiaire à la sortie de cet organe de la FFF.

« Est-on vraiment dans cette France que l’on nous avait contée et racontée dans nos écoles, celle qui a comme devise la liberté, la fraternité et de l’égalité pour tous ? Comment une instance qui prétend promouvoir l’éthique dans le Football peut se fonder sur des supputations pour s’adresser à une personne pour lui enjoindre de s’exprimer et pire encore de s’afficher avec le maillot aux couleurs LGBTQI+ pour mettre fin aux dites supputations ? », s’interroge, dans son communiqué, l’instance dirigée par Augustin Senghor, par ailleurs premier vice-président de la Confédération africaine de football (Caf).

« Manifestement et inconsciemment, au moment d’écrire sa lettre, le sieur Patrick Anton n’a pas pu s’empêcher de mettre en lien la situation qu’il décrit ou déplore avec la couleur (ou la religion) de Mr Idrissa Gana Guèye », a poursuivi l’avocat de profession, qui ajoute que la FSF est prêt à tout pour défendre son joueur. Ainsi, « elle se réserve le droit de saisir les instances internationales compétentes dans le domaine du sport ou en matière de droits de l’homme
pour que ce qui ressemble à un harcèlement institutionnalisé cesse ».

Mali : des Casques bleus de la Minusma bloqués à Dakar

Après quinze mois d’engagement dans le centre du Mali, le 10e détachement sénégalais de la Minusma n’a toujours pas quitté ce pays, provoquant par conséquent un retard du déploiement de la relève prévu depuis mars.Selon le journal sénégalais Le Quotidien, le gouvernement de transition aurait appliqué la réciprocité aux pays de la Cedeao suite aux sanctions économiques et financières de l’organisation ouest-africaine contre le Mali, pour non-respect du calendrier électoral devant permettre une transmission du pouvoir aux civils dans des délais raisonnables.

Contacté par APA, l’armée sénégalaise n’a pas encore réagi. Pour sa part, le porte-parole de la Minusma, Olivia Salgado a confirmé que « cette relève a accusé un retard significatif qui affecte tant le moral des troupes concernées que leur efficacité opérationnelle. »

« Tous les vols utilisés pour la relève des troupes à destination ou en provenance du Mali sont soumis aux autorisations de survol et d’atterrissage du gouvernement malien », explique la voix de la mission onusienne au Mali.

Composé de 850 éléments dont 21 femmes, le 11e détachement sénégalais de la Minusma, commandé par le Colonel Mathieu Diogoye Sène a reçu le drapeau le 23 février à la promenade des Thiessois, lors d’une cérémonie dirigée par le Général Fulgence Ndour, chef d’Etat-major de l’armée de terre. « « J’en suis particulièrement ravie car cette cérémonie symbolise la confiance renouvelée des autorités onusiennes en l’engagement exemplaire des contingents sénégalais au sein de la Minusma », se félicitait le Général Ndour.

« En effet, les succès des contingents précédents, fruit d’une synergie d’efforts du commandement en termes d’encadrement d’équipement, préparation opérationnelle et le soutien, justifient la confiance et l’estime que la communauté internationale place en notre armée. Ces succès sont également le résultat d’énormes efforts consentis par les hommes et les femmes, engagés depuis 2013 sur le théâtre malien pour marquer l’élan de solidarité du Sénégal envers ce pays frère et amis dans son effort de retour à la stabilité et à la sécurité », avait ajouté le Général Fulgence Ndour.

Il avait exhorté le colonel Mathieu Diogoye Sène et ses hommes à « maintenir le cap dans un souci de préserver l’image de marque des forces armées sénégalaises au sein des opérations de maintien de la paix à travers le monde dans un contexte de plus en plus complexe ».

Mais voilà que ce contingent, déjà mis dans les conditions que requiert un engagement militaire au Mali, doit encore attendre « les autorisations requises » pour prendre le relais du 10e détachement.

Le porte-parole de la Minusma a confié à Apa que les démarches nécessaires sont en cours auprès des autorités maliennes « sur la base des arrangements qui gouvernent le déploiement des opérations de la Minusma », notant « qu’il est crucial que cette question soit réglée (…) dans les meilleurs délais ».

La Minusma a été créée en avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le torchon brûle entre l’armée malienne et la Minusma

Les Forces armées maliennes ont bloqué un contingent de la Minusma à Djenné évoquant des « opérations militaires en cours dans la zone. »Les choses se compliquent pour la mission onusienne depuis le départ de la force française Barkhane au Mali. La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali n’est plus « libre » d’aller où elle veut dans le cadre de ces patrouilles au Mali.

Dimanche 15 mai, elle a été stoppée par l’armée malienne à Djenné dans la région de Mopti, à 574 km de la capitale Bamako. La Minusma voulait se déployer dans cette zone pour sécuriser le marché hebdomadaire. Mais l’Etat-major général des armées du Mali a interdit à la force onusienne de s’y rendre. Cette décision qualifiée de « souveraine » par les autorités maliennes, est déplorée par la mission onusienne.

La ville de Djenné est sous les feux des projecteurs depuis les événements de Moura à la fin du mois du mars. L’armée malienne y avait mené des « opérations antiterroristes », affirmant avoir tué plus de « 203 combattants jihadistes » dans la région.

Mais, l’ONG Human Rights Watch (HRW) avait soutenu le contraire, parlant dans son rapport de « pire épisode d’atrocités » commises contre des civils en dix ans au Mali. Human Rights Watch faisait état de l’exécution sommaire de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, présumés russes.

La mission onusienne qui voulait mener une enquête sur ces événements, s’est heurtée au refus des autorités maliennes malgré une demande formulée début avril. Une requête qui serait toujours à « l’étude » selon les militaires.

La mission onusienne déployée depuis 2013 au Mali, expire le 30 juin prochain 2022. Elle ne sera probablement pas renouvelée dans sa forme actuelle, avait annoncé le secrétaire général des Nations unies. Dans une sortie médiatique lors de sa tournée africaine, António Guterres soutenait l’envoi d’une force africaine avec un mandat onusien plus robuste au Mali pour éviter « l’effondrement » du pays.

Sénégal : le retour du Dak’Art en attraction

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur l’ouverture de la quatorzième édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’Art), un événement artistique international.EnQuête se fait l’écho de l’ouverture de la 14e édition de la Biennale de Dakar, la capitale sénégalaise devenue depuis hier la « capitale de l’art ». Le Dak’Art revient « pour le plus grand bonheur des artistes » après la parenthèse Covid-19, souligne le quotidien.

Lançant la cérémonie d’ouverture, le président Macky Sall demande aux entreprises publiques et privées de financer l’art et la culture. Le journal indique qu’il veut créer un fonds de soutien pour la participation aux grands événements du monde.

Le chef de l’Etat « réitère ses ambitions pour la culture » dans Le Soleil qui constate, comme EnQuête, « un retour plein de promesses » du Dak’Art, après une pause due à la pandémie. Ainsi, le quotidien national souligne que le démarrage des travaux de l’Ecole des arts et métiers de la culture sera pour « bientôt ».

Si c’est la réouverture pour le Dak’Art, les casques bleus sénégalais rencontrent pour leur part des difficultés pour rallier le Mali. En effet, Le Quotidien note que le colonel Assimi Goïta, chef de la junte dans ce pays voisin, « bloque les Jambaars », les soldats sénégalais engagés dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Il s’agit d’« une mesure de représailles contre les sanctions de la Cedeao », explique le journal. Malgré tout, la Minusma ne perd pas espoir, affirmant être « dans l’attente des autorisations des autorités maliennes » de transition.

Sur les élections législatives sénégalaises du 31 juillet prochain, Walf Quotidien explique « comment le pouvoir a dribblé Yewwi » Askan Wi, la coalition de l’opposition des Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. Dans le département de Dakar en effet, la liste de cette coalition qui veut « libérer le peuple » a été rejetée pour n’avoir pas respecté la parité.

Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, risque de céder son poste à l’issue de ce scrutin, très disputé avant l’heure. Cet homme politique octogénaire qui a servi tous les régimes du Sénégal indépendant déclare toutefois qu’il prépare « une retraite volontaire ». « Je l’ai décidé en parfait accord avec le président de la République », a-t-il souligné, avant d’ajouter qu’il continuera de soutenir Macky Sall.

Côte d’Ivoire : les Baoulé d’Abidjan s’engagent pour la paix

Les membres de ce groupe ethnique, établis dans la capitale économique ivoirienne, ont réaffirmé leur volonté de s’approprier le processus de réconciliation nationale.L’hôtel de ville d’Abidjan a accueilli ce jeudi une rencontre entre les chefs Baoulé de ladite ville et Kouadio Konan Bertin dit KKB, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale reconduit dans le nouveau gouvernement. 

« Nous sommes contents car le président Alassane Ouattara a nommé notre fils. Nous sommes venus le féliciter, l’encourager et lui donner des conseils afin qu’il réussisse la mission qu’on lui a confiée. Nous sommes prêts à l’aider », a déclaré le porte-parole de la délégation, Nestor Kouakou Kouassi.

Avec la nomination de KKB, a-t-il expliqué, le chef de l’Etat ivoirien a honoré les Baoulé, une ethnie du Centre de la Côte d’Ivoire. Dans son discours, Kouadio Konan Bertin a remercié le président Alassane Ouattara pour le « choix (porté sur sa) modeste personne afin de s’occuper des questions de réconciliation et de cohésion nationale ».

Sur sa lancée, le candidat indépendant à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 a souligné qu’« en choisissant l’un de leurs enfants, c’est à la communauté Baoulé qu’il (Alassane Ouattara) fait confiance. C’est un honneur que nous saurons mériter ».

Ainsi, les Baoulé d’Abidjan font sienne la quête de la réconciliation, non sans promettre d’accompagner Kouadio Konan Bertin jour et nuit pour l’atteinte de cet objectif. « La paix profite à tous. Nous la voulons dans notre pays. Je suis un fils comblé puisque je peux compter sur (mes parents) », a conclu le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale.

Intelcia inaugure son 3e site au Sénégal

Avec ce nouveau centre de relation client, l’entreprise comptera 1800 employés dans le pays de la téranga (hospitalité, en langue wolof).Le groupe Intelcia continue son expansion en Afrique subsaharienne. Après les sites de Dakar et Thiès, distants de 70 kilomètres, l’entreprise marocaine ouvre un second centre dans la capitale sénégalaise avec à la clé plus de 600 emplois créés.

« L’ouverture d’un 3e site Intelcia au Sénégal conforte d’une part l’attractivité de notre pays dans le domaine de l’externalisation de manière générale et des métiers de la gestion de la relation client en particulier. Elle révèle d’autre part le potentiel de croissance qu’un groupe tel qu’Intelcia voit en notre pays, tant en termes d’infrastructures qu’en termes de capital humain. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de cette ouverture et du choix des dirigeants d’Intelcia », a déclaré le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara.

A l’en croire, cette nouvelle installation a un impact positif sur le développement économique du pays via les investissements réalisés et les emplois générés. De son côté, le Président Directeur Général et co-fondateur d’Intelcia, Karim Bernoussi, a fait savoir que l’engagement de son groupe au Sénégal s’articule autour du Plan Sénégal Émergent (PSE) dont l’ambition est à la fois un développement économique, social et humain.

Poursuivant, M. Bernoussi a renseigné qu’ « Intelcia est le premier employeur de la communauté sénégalaise au Maroc avec plus de 1400 collaborateurs ». Hassane Nasri, ambassadeur du Maroc au Sénégal, a magnifié l’exemplarité de la coopération entre Dakar et Rabat : « (Ce nouveau site) est
un exemple de ce que sa Majesté le Roi Mohammed VI a toujours voulu et fait pour que l’intégration africaine soit une réalité ».

Intelcia est présent dans les trois pays en Afrique Subsaharienne. Il s’agit du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun. D’ici fin 2022, le nombre de ses salariés dans la région devrait passer à près de 5000. Le groupe marocain, qui emploie actuellement 35.000 personnes dans le monde, a réussi en 20 ans à s’implanter dans 16 pays et sur 3 continents. Les dirigeants d’Intelcia comptent porter le chiffre d’affaires de la société à 1,5 milliards d’euros dans trois ans.

Affaire Ndiaga Ndiouf, une épée de Damoclès sur la tête du maire de Dakar ?

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur le report du verdict de l’appel de Barthélémy Dias dans l’affaire l’opposant à la famille d’un nervi tué aux abords de la mairie de Mermoz Sacré-Cœur, qu’il dirigeait en 2011.Le Témoin titre sur l’affaire Ndiaga Diouf – Barthélémy Dias et note que « le délibéré prend des vacances ». Cette affaire oppose l’actuel maire de Dakar à la famille de Ndiaga Diouf, un nervi tué en 2011, alors qu’il dirigeait à l’époque la mairie de Mermoz Sacré-Cœur. Attendu hier « avec impatience et crainte », le délibéré de ce procès en appel est reporté jusqu’au 21 septembre, « c’est-à-dire en pleines vacances hivernales ou en pleines vacations judiciaires », note le journal.

Barthélémy Dias a été condamné, en première instance, à deux ans de prison dont six mois ferme pour la mort de Ndiaga Diouf, dans des heurts survenus à Dakar, en 2011. Le contexte politique était tendu entre le pouvoir incarné à l’époque par l’ex-chef de l’Etat d’Abdoulaye Wade, vaincu un an plus tard à l’élection présidentielle par Macky Sall.

Si M. Dias avait fini de purger la peine ferme, il avait toutefois décidé de faire appel de cette condamnation. Il se considère comme la principale victime dans cette affaire et déclare n’avoir tué personne. Des images l’ont montré à l’époque en train de tirer, mais les rapports d’analyse balistique n’ont jamais réussi à confirmer que les balles qui ont tué Ndiaga Diouf provenaient de son pistolet.

Pour Sud Quotidien, « le calvaire de Barth continue ». Si l’avocat de la défense trouve que ce renvoi est « une excellente chose », le maire de Dakar note pour sa part : « Nous en prenons acte et nous continuons à inviter les populations à se mobiliser pour la démocratie ».

Venu l’accompagner au tribunal, le chef de l’opposition Ousmane Sonko, par ailleurs maire de Ziguinchor (sud), affirme que son collègue « dirigera Dakar pour les cinq prochaines années ». « Nous allons nous mettre en formation de combat et faire face à Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir, coalition présidentielle) et à Macky Sall », poursuit-il dans Vox Populi.

En revanche, Oumar Sow, un des responsables de la coalition présidentielle dans la banlieue dakaroise, déclare à l’égard de Sonko que « s’il veut la guerre, il nous trouvera sur son chemin ». « Sonko n’a pas le monopole de la violence. Nous riposterons à la mesure de toute attaque », dit-il.

Les législatives s’invitent dans le procès

Malgré tout, EnQuête note que « Sonko joue son va-tout » en demandant notamment « l’invalidation de la liste de BBY » pour les élections législatives du 31 juillet prochain. « Désormais, il n’y aura qu’un combat : BBY ne doit pas être sur la ligne de départ », affirme le leader de Pastef avant d’appeler « à un grand rassemblement dans les jours à venir ».

Les opposants reprochent à la coalition de Macky Sall d’avoir dépassé le nombre de parrainages requis et invoquent la jurisprudence Malick Gakou, un opposant dont la candidature a été rejetée lors de la dernière présidentielle pour le même motif, pour justifier leur demande. Toutefois, la tête de liste de BBY pour les Législatives, l’ex-Premier ministre Aminata Touré, botte en touche dans le journal et note que l’opposition est dans une « stratégie d’enfumage ».

Au même moment, la liste de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple, opposition), la coalition des Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie, dans le département de Dakar a été rejetée par la Direction générale des élections (DGE) pour non respect de la parité. YAW a déposé dans ce sens un recours au niveau du Conseil constitutionnel pour obtenir gain de cause.

Cette situation constitue une « pression maximale sur les 7 Sages », selon Walf Quotidien qui ne s’empêche pas de pointer, en outre, « l’insoutenable légèreté des politiques » en raison des irrégularités notées dans certaines listes déposées.

Economies africaines : la relance passe par plus de « dépenses productives » (experte)

Les Africains doivent davantage mettre leurs ressources financières au service du développement de leur continent, selon Mama Keïta, Directrice du bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique de l’Est, interrogée par APA en marge de la 54e Conférence des ministres des Finances, de l’Economie et du Plan de la CEA tenue au Sénégal du 11 au 17 mai 2022.1.
Que peut-on retenir de l’évènement de la CEA ?

La conférence a observé que la structure des économies africaines rend celles-ci très vulnérables à toutes sortes de chocs car n’étant pas très diversifiées. Elles sont très dépendantes du reste du monde et sont durement affectées par le moindre choc. Il faut nécessairement les diversifier en mettant l’accent sur les produits de première nécessité pour le continent. Même en cas de chocs extérieurs, la livraison des biens essentiels, les aliments de base, les produits pharmaceutiques, les engrais… ne sera pas interrompue.

Par exemple, lors de la crise de la Covid-19, nous avons vu que l’Afrique était obligée d’attendre que les autres se servent en vaccins avant de lui transférer le surplus. Au-delà de la diversification, la conférence a souligné la nécessité de trouver d’autres sources de financement et d’améliorer l’environnement des affaires pour attirer des Investissements Directs Etrangers (IDE).

La CEA a également recommandé à tous les Etats de faire des efforts pour la mise en place effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ce faisant, nous renforçons l’intégration régionale et réduisons la vulnérabilité face aux chocs exogènes. En outre, cela permettra au continent de commercer et de produire plus.

Quand l’Afrique produit plus, elle crée plus d’emplois et les Etats collectent davantage de taxes. Nous avons aussi demandé aux administrations d’améliorer la collecte des recettes publiques en faisant recours à la digitalisation. Les administrations digitalisées perdent moins de recettes. Par ailleurs, il faut que les Etats luttent mieux contre les flux financiers illicites. Chaque année, on estime que 83 milliards de dollars quittent illégalement l’Afrique.

Un appel a été lancé à la communauté internationale pour qu’elle accroisse les Droits de Tirage Spéciaux (DTS) en faveur des pays africains. Nous avons invité les pays avancés, disposant de DTS dont ils n’ont pas besoin, de les réorienter vers l’Afrique comme l’a fait la Chine.

De plus, nous souhaitons la reconfiguration de l’architecture financière mondiale. En ce moment, les pays africains sont très mal évalués. Les agences de notation financière attribuent à nos pays des notes basées sur des risques surélevés. Les Africains ne sont donc pas bien côtés. Cela fait qu’ils n’ont pas accès aux crédits ou y ont accès, mais avec des coûts super élevés. Nous avons donc dit aux pays africains de s’organiser et de trouver des partenaires pour promouvoir une reconfiguration de cette architecture financière internationale.

2.
Comment faire pour que ces recommandations soient suivies d’effets ?

Les ministres eux-mêmes ont appelé à beaucoup de coordination entre eux. Ils ont demandé à la CEA et à ses partenaires panafricains de ne pas se relâcher. Il faut à chaque fois organiser, même en ligne, des réunions avec les ministres des Finances pour rappeler les recommandations et suivre avec chacun son niveau d’exécution et aussi aider ceux qui rencontrent des difficultés.

Certains pays sont parfois lents parce qu’ils n’ont pas les capacités requises. Ils ont ainsi appelé la CEA et d’autres partenaires à accentuer l’appui technique et le renforcement de capacités pour mettre en œuvre toutes ces recommandations.

3.
La nécessité de mobiliser les ressources domestiques pour financer la relance est souvent revenue dans les débats. On dirait que c’est là que le bât blesse ? 

Une économie doit d’abord pouvoir compter sur ses propres ressources internes. L’aide au développement, c’est bien. Mais elle n’est pas durable. Lorsque les pays qui donnent ont leurs propres défis, vous êtes dans des problèmes.

Par conséquent, mobiliser les ressources internes doit être la première source de financement du développement. C’est extrêmement important. Après, il y a les IDE et d’autres types d’investissements qui existent comme les fonds de pensions sur lesquels nous pouvons nous appuyer.

Il faut mettre en place une gouvernance, une politique et une régulation afin d’utiliser ces ressources de manière sécurisée. Il faut aussi amener les citoyens à épargner et à diriger leurs ressources vers le développement. Moins de dépenses non productives et plus de dépenses productives.

C’est le secteur privé qui, en investissant, crée la richesse et la croissance dans tous les pays. Le secteur privé africain ne doit pas se fatiguer de mener un dialogue continu avec les pouvoirs publics pour exprimer ce dont il a besoin pour investir et produire.

Le dialogue avec le secteur public permet de créer l’environnement propice à une meilleure production. Si le secteur privé ne produit pas, il n’y a pas de richesses. Il doit être en mesure d’entrer en compétition parce que les économies africaines sont ouvertes et les biens fabriqués ailleurs peuvent inonder leurs marchés. Les Etats doivent travailler à renforcer le secteur privé.

Encore une fois, il est important d’être autonome sur un certain nombre de produits essentiels parce que lorsqu’il y a crise, les pays qui ont les capacités de les produire arrêtent d’exporter et nous nous retrouvons face à des pénuries pouvant coûter la vie à plusieurs milliers de personnes.

Cedeao : comment se portent le Mali et ses voisins après l’embargo ?

En janvier dernier, des économistes ouest-africains ont noté que plusieurs pays de la Cedeao allaient « pâtir des mesures économiques et financières adoptées contre le Mali ». Qu’en est-il de la situation actuellement ?Il y a un mois, le président Macky Sall, faisant son petit pèlerinage en Arabie Saoudite, marchait dans les rues de la Mecque quand il fut subitement interpellé par une dame africaine, d’origine malienne apparemment. Barrée par la sécurité, elle tente par tous les moyens de s’approcher de lui pour délivrer un message qui lui tient à cœur.

« L’embargo sur le Mali ! Il faut enlever l’embargo sur le Mali. On a faim, on a soif », lance-t-elle à l’adresse du chef de l’Etat sénégalais, non moins président en exercice de l’Union africaine (UA). Elle insiste, insiste, jusqu’à ce qu’il s’arrête, se retourne vers elle, tout sourire, en la désignant par l’index : « In cha Allah », lui lance-t-il en guise de promesse. C’est une façon de faire comprendre à cette femme ainsi qu’à tous les acteurs qui vivent des échanges entre le Mali et les quatorze pays de la Cedeao qu’il a entendu leurs supplications, même si cet embargo ne vient pas de lui.

Depuis le 9 janvier dernier, ce pays ouest-africain vit sous le coup de lourdes sanctions économiques, prononcées par cette organisation sous-régionale, après un désaccord avec la junte militaire qui a proposé un calendrier de transition de cinq ans maximum. Outre la fermeture des frontières au sein de l’espace sous-régional, le gel des avoirs financiers du pays au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) plonge dans le désarroi de nombreux Maliens.

Au bord de la rupture ?

Ces mesures visent à asphyxier l’économie d’un pays « très extravertie » car dépendant fortement des exportations, surtout le coton, selon l’économiste malien Modibo Mao Makalou. « Notre Produit intérieur brut (PIB) est dépendant du commerce international à hauteur de 60% », a-t-il précisé.

Malgré tout, le Mali semble afficher une certaine solidité depuis plus de quatre mois. Pour contourner les sanctions, les autorités ont diversifié les partenariats en multipliant leurs échanges avec la Guinée et avec des pays non membres de la Cedeao, tels que la Mauritanie et l’Algérie.

« En réalité, il y a une capacité de prévision et de réaction. Depuis le 16 septembre 2021, lors de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, une liste a commencé à être compilée pour sanctionner des personnalités maliennes. Je pense qu’à partir de ce moment, le gouvernement a dû prendre des précautions par rapport à d’éventuelles sanctions », explique M. Makalou, ancien conseiller économique à la présidence malienne, regrettant juste le fait que ces sanctions n’aient pas été graduelles comme le « prévoient » les textes de la Cedeao et de l’Uemoa.

Il s’exprimait lors d’un Spaces, une conversation publique sur Twitter organisée la semaine dernière par l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité, un think tank malien, sur l’impact des sanctions de ces deux organisations régionales sur le secteur privé national.

En revanche, plusieurs observateurs s’accordent à dire que la situation au Mali devient de plus en plus intenable. Récemment, la junte malienne a proposé de revoir la durée de la transition à deux ans et demandé la médiation du Togo dans la crise politique. Cependant, la Cedeao maintient toujours le statu quo. Aujourd’hui, des opérateurs économiques maliens de premier plan sont au bord de la rupture.

Des transactions quasi impossibles

« En tant qu’entrepreneur malien, on sent ces sanctions. Il y a aujourd’hui des industriels qui envisagent de fermer parce que leurs approvisionnements sont coupés. Les transactions bancaires sont très difficiles, on ne peut pas faire de transfert à l’intérieur de l’Uemoa et de la Cedeao. Personnellement, je l’ai vécu » en voulant effectuer des transactions financières pour l’exécution de projets à Ouagadougou et à Dakar, a confié Mossadeck Bally, fondateur du groupe hôtelier Azalaï. Il rappelle que son pays se trouve « au milieu de sept pays » et « n’a pas accès à la mer », faisant que le Mali « se coupe en quelque sorte de son espace naturel » en se coupant de ses voisins.

« On ne peut plus se mouvoir facilement pour les affaires ou les actions de supervision. Il faut passer par Conakry ou Nouakchott. Un billet Bamako-Ouagadougou, qui coûtait un peu moins de 300 mille FCFA avant l’embargo, coûte maintenant 900 mille. Vous êtes obligé de passer quasiment une nuit ou une journée en route », déplore l’homme d’affaires malien qui fait aussi écho à ces transporteurs « coincés » au niveau des frontières. Ils sont Maliens, Sénégalais, bref des ouest-africains.

Transitaire malien basé au port de Dakar, Lassana Kanté assiste depuis quelque temps à une chute vertigineuse de son chiffre d’affaires. Si cet embargo n’est pas levé, il craint de ne plus pouvoir joindre les deux bouts et nourrir sa famille. « Cet embargo nous fait beaucoup de peine. Avant la fermeture des frontières, on travaillait 24 heures sur 24. Mais maintenant, c’est très difficile. Du lundi au vendredi, on était occupés à sortir des containers. Mais aujourd’hui, il est très difficile pour un transitaire d’en avoir dix », a-t-il indiqué à APA.

C’est le même son de cloche pour Mamadou Wade, coxeur sénégalais. « La situation est difficile pour tout le monde, que vous soyez transitaire, chargeur ou transporteur. Nous demandons au président Macky Sall de penser à ces pères de famille », a-t-il appelé.

Le prix de la viande en hausse

En outre, la crise touche les transporteurs de bétail. Le prix de la viande de bœuf ou de mouton a grimpé de façon exponentielle à moins de deux mois de la fête de Tabaski ou Aïd el Kebir. Avant l’embargo, le kilogramme coûtait autour de 3000 FCFA alors qu’il faut débourser maintenant entre 4000 et 5000 pour les deux variétés. « Le gros du stock de viande que nous consommons au Sénégal, surtout à Dakar, vient du Mali. Avec le blocage du transport transfrontalier, les répercussions sur le prix de la viande se font sentir. C’est très difficile pour les ménages avec qui nous sommes en contact régulier. J’espère que les autorités vont prendre des décisions qui vont dans le sens de soulager les populations », a noté Kader Sèye, un boucher opérant dans la capitale sénégalaise.

Ainsi, le Mali n’est pas le seul à souffrir des sanctions de la Cedeao. En tant que premier partenaire commercial du Sénégal, il fait entrer plusieurs milliards de francs CFA dans les caisses de l’Etat. Deux mois après la mise en œuvre de l’embargo, la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) a évalué les pertes du Sénégal à hauteur d’une vingtaine de milliards. « Il convient de noter que les exportations vers le Mali, sous embargo de la Cedeao depuis la première quinzaine du mois de janvier, ont diminué de 28,1 % (-24,2 milliards) entre décembre 2021 et janvier 2022, particulièrement celles des produits pétroliers (-20,6 %) et du ciment (-44,4 %) », indiquait en mars dernier cet organe du ministère sénégalais de l’Economie.

Dans la même période, certains spécialistes renseignaient sur la position difficile du Sénégal d’appliquer cette décision au regard des enjeux économiques non négligeables. « Le Mali se trouve dans une situation extrêmement difficile et intenable. Mais les autres pays seront impactés, principalement son premier fournisseur qui est le Sénégal. Ce dernier a exporté (des biens et services) pour 470 milliards FCFA en 2020 et plus de 500 milliards en 2019. Donc les échanges entre le Mali et le Sénégal tournent par an autour de 500 milliards FCFA », affirmait pour APA Dr Souleymane Diakité, enseignant-chercheur à l’École nationale de la statistique et de l’analyse économique (ENSAE) de Dakar.

Un chronogramme de la discorde

Par ailleurs, des chercheurs du Centre universitaire de recherches économiques et sociales (CURES) de Bamako ont indiqué le 25 janvier dernier, dans une étude intitulée « Effets des sanctions de la CEDEAO sur le commerce extérieur du Mali », que le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin allaient « pâtir des mesures économiques et financières adoptées contre le Mali ».

« En cas de rupture commerciale totale, le Sénégal réaliserait une perte de plus de 1,3 milliards de FCFA par jour, suivi de la Côte d’Ivoire avec plus de 612 millions de FCFA puis vient, en troisième position, le Bénin avec un peu plus de 151 millions de FCFA par jour », soulignaient ces chercheurs, cités par l’Agence malienne de presse (AMAP).

En dépit de toutes ces alertes, le bras de fer entre le Mali et la Cedeao continue de priver beaucoup de citoyens de la région de leur moyen de subsistance. Certains acteurs comme Mossadeck Bally pensent toujours que les « sanctions ont été prises sur des bases qui n’existent pas juridiquement ». Toutefois, cela ne doit pas constituer une entrave à la reprise du dialogue en vue d’un retour à la normale qui serait salvateur pour tous.

« Il est plus qu’urgent que le gouvernement, non seulement, prenne le taureau par les cornes en faisant son chronogramme, en commençant déjà les réformes essentielles. On est tous d’accord qu’il faut faire des réformes avant de partir aux élections. Il faut négocier avec la Cedeao pour que, d’ici à la fin du mois de mai, on puisse sortir de cette situation qui devient de plus en plus intenable pour les Maliens et les opérateurs économiques », a préconisé l’homme d’affaires malien alors que les positions semblent toujours figées de part et d’autre.

Sénégal : un centre de bioproduction à l’Iressef

Avec l’appui de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Belgique), l’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF) veut expérimenter la bio-production au Sénégal.Installé dans la nouvelle ville de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) « travaille étroitement avec plusieurs entités de la Wallonie pour le développement d’un centre de bio-production, l’organisation d’un master de spécialisation qui aborde spécifiquement les risques sanitaires à l’interface entre l’Homme, l’animal et l’environnement » selon l’Iressef.

Cette collaboration s’oriente également vers « le développement d’une plateforme de diagnostic moléculaire de la covid-19 semblable à celle que l’Université de Liège a mis en œuvre en Belgique en réponse à la pandémie. »

Pour « faire le point sur les avancées de cette collaboration exemplaire », le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en visite de trois jours au Sénégal, s’est rendu mardi 17 mai au siège de l’Iressef, à Diamniadio.

Reçu par le professeur Souleymane Mboup, président fondateur de l’Iressef, Jean-Yves Jeholet a déclaré vouloir « amplifier la collaboration » avec la structure qui travaille dans la recherche sanitaire et la formation.

« Nous voulons donner un signal fort dans les mois, dans les années à venir. Nous voulons construire un écosystème avec le monde universitaire, avec les entreprises que nous avons en Wallonie et à Bruxelles, et forcément avec le gouvernement du Sénégal ainsi qu’avec tous les instituts comme celui-ci au niveau de la recherche », s’est engagé le ministre-président de Bruxelles-Wallonie, après une visite des lieux.

Pour sa part, le président fondateur de l’Iressef s’est félicité de la visite de l’officiel wallon et a assuré que l’implémentation du centre de développement de bioproduits, « avec toutes les opportunités de formation », sera construit dans le moyen terme.

Selon le virologue sénégalais, cette innovation concerne « le développement de vaccins mais aussi d’autres produits comme des anticorps clonaux, avec une technologie miniaturisée, à des prix abordables ».