Union africaine: Macky Sall annonce un déplacement en Ukraine et en Russie

À l’occasion de la tournée africaine du chancelier allemand, Olaf Sholz, le président sénégalais, également président en exercice de l’Union africaine, a annoncé qu’il se rendrait prochainement en Russie et en Ukraine.

Macky Sall a une nouvelle fois plaidé pour « le dialogue » dans le conflit qui impacte -aussi- le continent africain. Un continent divisé : lors du vote de la résolution de l’ONU début mars pour condamner la Russie, de nombreux pays -dont le Sénégal- s’étaient abstenus.

Le président de l’UA se pose en médiateur dans cette crise, pour « porter la voix de l’Afrique ». Des visites annoncées sur le terrain, après des appels téléphoniques avec ses homologues russe Vladimir Poutine, et ukrainien Volodymyr Zelensky. Un déplacement à Moscou du président Macky Sall au nom de l’Union africaine était initialement prévu la semaine dernière, le 18 mai. Finalement, il n’a pas pu avoir lieu « pour des raisons de calendrier », selon le chef de l’État sénégalais, qui indique avoir « proposé de nouvelles dates ».

Macky Sall annonce aussi un voyage à Kiev, sans précision sur un calendrier. Lors d’un entretien téléphonique avec Volodymyr Zelensky le mois dernier, le président ukrainien avait fait une « demande » pour « communiquer avec les chefs d’État africains », selon Dakar. « Cela sera fait dans les semaines à venir », assure le président en exercice de l’UA.

Depuis le début de la crise, le Sénégal défend une position prudente de non-alignement, malgré des appels du pied de plusieurs partenaires. « Même si nous condamnons l’invasion », a dit Macky Sall dans des termes plus explicites que précédemment, « nous voulons la paix », « nous travaillons pour qu’il y ait une désescalade, (…) un cessez-le-feu ». « C’est ça la position africaine », a insisté le président sénégalais, « ce n’est pas être pour ou contre celui-ci ou celui-là ». Et de conclure : « Nous assumons totalement nos positions. »

Le Sénégal prêt à fournir l’Europe en gaz dès 2023

Le Sénégal se dit prêt à fournir du gaz à l’Europe qui en cherche abondamment depuis la crise russo-ukrainienne. En visite à Dakar dimanche, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est dit prêt à mener des discussion « intensives » avec le Sénégal autour de ses projets gaziers. Le président sénégalais a annoncé que la production de gaz liquéfié pourrait débuter en décembre 2023, à raison de 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an dans un premier temps, et 10 millions en 2030

C’est l’un des plus grands champs gazier d’Afrique. Le GTA découvert à 60 kilomètres des côtes sénégalo-mauritaniennes recèle 1400 milliards de mètres cubes de gaz. Le projet qui devrait entrer en production dès décembre 2023 fera entrer le Sénégal et la Mauritanie dans le cercle des puissances gazières mondiales et garantira aux deux pays qui s’en partageront les revenus de confortables recettes. Si le Sénégal entend en profiter pour produire davantage d’électricité afin de servir sa population, une partie sera exportée, notamment vers l’Europe.

D’ailleurs, dès décembre 2023 le Sénégal sera en mesure de vendre à l’étranger du Gaz naturel liquéfié à raison de 2,5 millions de tonnes. L’Allemagne et plus largement l’Europe qui cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe sont intéressées. Et Berlin pourrait accompagner Dakar dans sa production de GNL et l’installation de turbines électriques au gaz. Les discussions vont s’intensifier selon les propos du chancelier allemand Olaf Scholz. Elles devraient aussi concerner les conditions de financement. Macky Salla a rappelé dimanche à son homologue allemand son opposition à l’arrêt des financements de l’exploitation des énergies fossiles par certains pays soucieux de lutter contre le réchauffement climatique.

Ramaphosa défend les propositions russe et chinoise à l’Afrique

L’Afrique est capable de commercer et de s’engager, à ses conditions, avec des partenaires mondiaux comme la Russie, a déclaré lundi le président sud-africain Cyril Ramaphosa.Dans sa note hebdomadaire à la nation, Ramaphosa a rejeté l’idée que l’Afrique était sur le point d’être re-colonisée après le Sommet Russie-Afrique de la semaine dernière à Sotchi.

Le président sud-africain a ajouté qu’il était faux de qualifier les initiatives telles que les sommets Russie-Afrique, Chine-Afrique et Japon-Afrique de tentatives d’élargir leur influence géopolitique sur le continent.

Ramaphosa, qui a pris part au sommet de Stochi en compagnie d’une quarantaine d’autres chefs d’Etat africains, a déclaré que c’était une occasion pour les superpuissances d’investir sur le continent, sur des bases mutuellement avantageuses.

L’engagement de l’Afrique avec la Fédération de Russie contribuerait à renforcer la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui devrait entrer en vigueur en 2020, a-t-il ajouté.

Dans sa note, Ramaphosa a expliqué que l’Afrique du Sud mettrait à profit sa présidence de l’Union africaine en 2020 pour que l’Afrique puisse commercer et s’engager avec le monde à des conditions qu’elle aura définies elle-même.

Éducation et formation, axe majeur de la coopération marocaine en Afrique

La coopération entre le Royaume du Maroc et les autres pays africains consacre une place de choix au volet éducation et formation, a indiqué à Sotchi l’Ambassadeur Directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), M. Mohamed Methqal.S’exprimant en marge du Forum économique Russie-Afrique dans le cadre du Sommet de Sotchi, sous le thème « Russie-Afrique : Science, enseignement et innovation pour le développement économique », le Directeur général de l’AMCI a rappelé la contribution du Maroc dans la formation de jeunes talents africains.

« Quelque 23 000 étudiants africains originaires de 47 pays du continent ont été lauréats des établissements d’enseignement supérieur au Maroc à travers le canal de la coopération durant les 20 dernières années avec l’accueil de 12000 étudiants africains pour cette rentrée académique 2019/2020 », a souligné M. Methqal.

Ces réalisations qui confirment la vocation immuable du Royaume en tant que hub de la connaissance et du partage du savoir-faire avec les autres pays du continent, cadrent parfaitement avec la vision mise en place par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour le développement de l’Afrique.

Le partenariat stratégique approfondi mis en place lors de la dernière visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Moscou en mars 2016, s’est encore matérialisé par la volonté d’une coopération étroite entre le Royaume du Maroc et la Russie sur les questions liées au développement économique des Etats africains, notamment dans le cadre d’un partenariat Russie-Maroc-Afrique”, a ajouté le Directeur général de AMCI.

Il a par ailleurs plaidé pour que ce partenariat se matérialise au profit du continent africain dans la dimension éducation et formation.

Le chef du gouvernement, M. Saad Dine El Otmani, a représenté Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce premier Sommet Russie-Afrique qui s’est ouvert mercredi dans la ville balnéaire russe de Sotchi.

La délégation marocaine comprend également le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Mohcine Jazouli, l’ambassadeur de Sa Majesté le Roi en Russie, M. Lotfi Bouchaara, et l’ambassadeur Directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), M. Mohamed Methqal.

Sommet Russie-Afrique: « La multiplication des partenariats est une chance pour l’Afrique » (député congolais)

L’augmentation des partenariats, notamment dans le cadre du premier Sommet Russie-Afrique qui s’ouvre ce mercredi à Sotchi, est une opportunité que le continent africain se doit de saisir afin d’accélérer son développement, a soutenu, dans un entretien accordé à APAnews, le député Lambert Mende.« L’Afrique n’a aucun intérêt à n’avoir qu’un seul partenaire qui lui dicte sa volonté. La Russie est donc en droit de marquer sa vision dans ses relations avec l’Afrique », a affirmé cet ancien ministre et porte-parole du gouvernement congolais.

De l’avis de M. Mende, l’Occident, particulièrement l’Europe qu’il qualifie de « puissance du passé » n’a presque plus « rien à apporter à l’Afrique » mais se sert de ce continent immensément riche en ressources comme « une bouée de sauvetage ».

Poursuivant, l’ex-ministre de la Communication et des Médias souligne que « des puissances étrangères convoitent les potentialités et l’influence, aussi minime soient-elles, dans les institutions internationales de l’Afrique afin d’influencer le cours de l’histoire ».

Partant de là, il souhaite que les Africains vendent ces potentialités et cette influence « au plus offrant ». Evoquant la coopération avec la Russie, Lambert Mende note que ce pays de l’Europe de l’est a beaucoup à partager notamment dans le domaine de la formation des jeunes africains.

Se définissant comme un « souverainiste », le porte-parole du gouvernement du président Joseph Kabila de 2007 jusqu’aux élections du 30 décembre 2018, dénonce les restrictions que des puissances occidentales veulent imposer à l’Afrique alors qu’elles n’ont plus grand-chose à lui proposer.

Sommet de Sotchi: Moscou s’engouffre dans la logique des nouveaux impérialismes en Afrique (expert)

La Russie profite des nouvelles formes d’impérialisme pour étendre son influence en Afrique subsaharienne, selon le journaliste camerounais et militant des droits de l’homme, Venant Mboua.Alors que le premier sommet Russie-Afrique s’ouvre ce mercredi à Sotchi, cet exilé au Canada estime que «l’amateurisme de la France, depuis au moins une dizaine d’années, a ouvert la voie et les appétits à d’autres expansionnismes, parmi lesquels on compte également la Chine, Israël et même le Maroc, sans oublier le Rwanda dont le leader, Paul Kagame, vient d’effectuer une visite officielle ponctuée par la signature d’accords de coopération avec la République centrafricaine».

 A propos de ce dernier pays, pris comme un exemple typique, M. Mboa, qui y effectue par ailleurs de fréquents séjours, affirme que Moscou n’a en rien choisi Bangui comme porte d’entrée en Afrique.

 «C’est la République Centrafricaine qui est allée vers la Russie, un véritable chantier où tout est à construire et où il est plus facile d’occuper des espaces qu’au Cameroun ou au Gabon », a-t-il confié à APA.

 Selon cet analyste, la France, à cause de la mauvaise gestion des différentes crises centrafricaines depuis au moins 1996, a perdu la confiance des populations et même de la classe politique, qui dès lors se cherchent de nouveaux alliés.

Les médias sénégalais invités à présenter la vrai image de la Russie (diplomate)

L’ambassadeur du Sénégal à Moscou, Abdou Salam Diallo, a invité la presse sénégalaise à présenter « la vraie image » de son pays d’accueil pour permettre aux Sénégalais de tirer profit des relations avec la Russie.

« Il faut ouvrir les yeux des Sénégalais sur la Russie, parce qu’il y a beaucoup de désinformation », a expliqué le diplomate, relevant que ce pays a fait énormément de progrès.

« Tout n’est pas parfait, mais ce pays a fait de grands progrès qui méritent d’être présentés », a insisté le diplomate, appelant la presse sénégalaise à être le relais de la véritable situation de ce pays. « Il n’y a pas meilleure presse que vous pour présenter ce pays à nos concitoyens », a relevé le diplomate.

« Pendant des décennies, on a inoculé des informations sur ce pays et d’autres, il faut changer cette donne », a-t-il préconisé, estimant qu’il est temps d’arrêter de voir la Russie à travers des prismes des autres médias.

« L’ambassade fait de son mieux et informe le gouvernement, mais avec vous c’est la population qui sera directement informée », a-t-il par ailleurs ajouté. « Il est temps de construire une nouvelle conscience en présentement la véritable image de ce pays qui peut inspirer le Sénégal dans beaucoup de domaines ».