Nigeria : la ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

L’adoption proposée de l’Eco comme monnaie unique pour sept pays francophones et la Guinée Bissau a été rejetée par le Conseil de convergence de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO). Cet article a été initialement édité le 17 janvier 2020.« Le Conseil de convergence de la ZMAO tient à souligner que cette action n’est pas conforme à la décision de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO d’adopter l’Eco comme nom d’une monnaie unique indépendante de la CEDEAO », ont annoncé les ministres des Finances et des Gouverneurs des banques centrales de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMAO) à l’issue d’une réunion extraordinaire tenue jeudi 16 janvier à Abuja, au Nigeria.

La réunion, à laquelle ont assisté les ministres des Finances et les Gouverneurs des banques centrales de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, de la Sierra Leone et du Nigeria, a recommandé qu’une réunion générale extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO soit convoquée pour discuter de la question.

La réunion a pris bonne note, avec préoccupation, de la déclaration du président de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) du 21 décembre 2019 de donner au FCFA, le nouveau nom ECO en 2020.

« Le Conseil de convergence de la ZMAO réitère l’importance pour tous les pays membres de la CEDEAO d’adhérer aux décisions de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique de la CEDEAO », a poursuivi le communiqué.

Le 21 décembre 2019, huit pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ont annoncé l’adoption de l’ECO à la place du franc CFA, dans le cadre de leur organisation commune dénommée UEMOA.

Eco : le Ghana préconise un taux de change flexible avec l’Euro

Le président du Ghana, Nana Akufo Addo s’est exprimé sur l’adoption de l’Eco comme monnaie unique ouest africaine, exhortant les membres de l’Union monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) à ne pas fixer sa parité avec l’Euro comme annoncé. Cet article a été initialement édité le 3 janvier 2020.Les 8 pays membres de l’UEMOA ont annoncé fin 2019 le passage en juillet 2020 du Franc cfa à la monnaie Eco.

L’annonce de l’introduction de la monnaie unique a suscité de nombreuses réactions dans les cercles politiques et économiques au Ghana, certains estimant que ce serait un gaspillage de l’argent du contribuable si le gouvernement accepte la nouvelle monnaie après avoir imprimé et mis en circulation de nouvelles coupures de 100 et 200 Cedis ghanéens.

Cité par le Ghanaian Times dans sa parution de vendredi, le président Nana Addo a déclaré que « le gouvernement est déterminé à faire tout son possible pour rejoindre les huit pays utilisant l’Eco, mais il ne veut pas que la monnaie soit fixée à l’Eco ».

Il a déclaré que son administration préconise un régime de taux de change flexible pour permettre à la monnaie de fonctionner selon l’offre et la demande.

Par ailleurs, le gouvernement ghanéen n’a pas encore déclaré en termes clairs si l’adoption du régime de taux de change flexible sera une condition à remplir avant que le Ghana n’adopte la monnaie.

Le Ghana, le Nigeria, la Gambie, la Guinée, le Liberia, le Cap-Vert et la Sierra Leone sont les seuls pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) non membres de l’Uemoa qui n’utilisent pas actuellement le Franc cfa. Ces pays n’ont pas encore décidé s’ils veulent ou non adhérer à l’Eco qui, à terme, vise à devenir la monnaie unique de la Cedeao.

Nigeria : La ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

L’adoption proposée de l’Eco comme monnaie unique pour sept pays francophones et la Guinée Bissau a été rejetée par le Conseil de convergence de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO), qui s’est réuni jeudi à Abuja. »Le Conseil de convergence de la ZMAO tient à souligner que cette action n’est pas conforme à la décision de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO d’adopter l’Eco comme nom d’une monnaie unique indépendante de la CEDEAO », a annoncé la réunion dans un communiqué publié à l’issue de la réunion extraordinaire des Ministres des finances et des Gouverneurs des banques centrales de la Zone.

La réunion, à laquelle ont assisté les Ministres des finances et les Gouverneurs des banques centrales de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, de la Sierra Leone et du Nigeria, a recommandé qu’une réunion générale extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO soit convoquée pour discuter de la question.

La réunion a pris bonne note, avec préoccupation, de la déclaration du président de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) du 21 décembre 2019 de donner au FCFA, le nouveau nom ECO en 2020″.

« Le Conseil de convergence de la ZMAO réitère l’importance pour tous les pays membres de la CEDEAO d’adhérer aux décisions de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique de la CEDEAO », a poursuivi le communiqué.

Le 21 décembre 2019, huit pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ont annoncé l’adoption de l’ECO à la place du franc CFA, dans le cadre de leur organisation commune dénommée UEMOA.

Espace: la course aux étoiles version africaine

Sécurité, Télécommunications, météorologie, navigation, gestion des ressources et des territoires, climat… Les Africains multiplient les envois de satellites dans l’espace. Pourquoi cette soudaine ambition africaine de puissance spatiale ? Explication.C’est la course aux étoiles version africaine. Depuis le lancement par l’Égypte de son premier satellite en 1988, onze pays du continent lui ont suivi le pas et d’autres se préparent à rejoindre le petit club africain des « puissances » de l’espace. Au total, 41 satellites africaine dont trois issus de la coopération multilatérale et le reste appartenant à l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, le Ghana, le Maroc, le Kenya, Rwanda, l’Angola, le Soudan et l’Ethiopie se trouvent  aujourd’hui en activité, même si aucun de ces engins n’a été lancé à partir des terres africaines.

Mais à quoi servent ces machines aux coûts énormes pour un continent qui abrite les populations les pauvres du monde?

Comme la majorité des autres satellites américains, européens, russes, chinois, indiens ou émirats, la plupart de ces engins africains ont pour objet de fournir des services aux populations. Ils sont par exemple utilisés pour gérer les ressources naturelles et faciliter les secours en cas de crise. Ils servent aussi à recueillir des données qui aident à prendre des décisions, mais aussi à transmettre des informations. Ces satellites ont donc diverses utilités.

Les satellites de télédétection sont utilisés pour contrôler la surface terrestre, les océans et l’atmosphère, et les changements que ceux-ci subissent. Aujourd’hui, ces outils jouent, au quotidien, un rôle essentiel à l’appui des efforts de protection de l’environnement mondial.

Dans les zones isolées, ils sont par exemple utilisés dans le cadre des services de télémédecine qui compensent l’absence de centres de santé publics. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont incité l’Angola, en 2017, à lancer son premier satellite.

Les satellites d’observation sont utiles lors de catastrophes naturelles. En 2013, alors que l’Afrique du Sud était touchée par d’immenses inondations, la South African National Space Agency (l’agence spatiale sud-africaine) a fourni aux autorités des données cruciales qui lui ont permis d’apporter une réponse rapide aux populations.

Au Kenya, le premier satellite, lancé en 2017, fournit au gouvernement, par l’intermédiaire de son agence spatiale, des données météorologiques en continu. Dans sa lutte contre les grandes sécheresses en 2013, le pays les a savamment utilisées et a ainsi découvert un aquifère dans les sols d’une des régions les plus touchées.

Au Nigeria, l’agence spatiale fournit aux forces de sécurité des images satellitaires permettant de traquer les djihadistes de Boko Haram ou les groupes insurrectionnels qui sévissent dans la région pétrolifère du Delta, dans le sud du pays.

Les satellites ont aussi des capacités indispensables pour surveiller et contrôler le territoire. Ils permettent notamment aux forces armées d’opérer avec plus de précision et dans de meilleures conditions de sécurité.

Le Maroc a fait sensation en lançant en novembre 2017 un satellite d’observation baptisé Mohammed VI A. Cet engin est capable de réaliser des clichés d’une résolution de 70 cm. Le satellite a été lancé par Arianespace et construit par Thalès et Airbus. Son usage se veut exclusivement civil, ce qui laisse planer des doutes chez les voisins. Une année après, son binôme, le satellite d’observation de la Terre Mohammed VI B a été lancé depuis Kourou en Guyane française.

Ce dernier servira notamment aux activités cartographiques et cadastrales, à l’aménagement du territoire, au suivi des activités agricoles, à la prévention et à la gestion des catastrophes naturelles, au suivi des évolutions environnementales et de la désertification ainsi qu’à la surveillance des frontières et du littoral, a indiqué Arianespace. Il rejoindra dans l’espace son binôme le satellite Mohammed VI A.

Les deux satellites Mohammed VI «A» et «B» ont mis à la disposition des ministères et les établissements publics des images satellitaires de haute résolution pendant 2019. Ces images ont couvert une superficie de 250.000 km et ont permis de mettre en place plus de 370 cartes thématiques, indique un rapport officiel.

Les deux engins satellitaires marocains fournissent une base de données de dernière génération aux départements ministériels et aux différents établissements publics. C’est ce qui ressort du premier rapport officiel sur le bilan de ces deux satellites depuis leur mise en orbite.

A ce jour, les deux satellites ont contribué au développement de la cartographie et de plusieurs autres domaines civils. Tout en permettant d’affiner les données et les relevés topographiques, ils ont permis de délimiter avec exactitude les terres agricoles, développer la recherche des sources d’eau et intensifier la lutte contre la désertification.

Sur le plan des infrastructures, les images satellitaires qu’ils ont fournies ont contribué à une meilleure connaissance des périmètres urbains et aident à présent pour lutter contre le rétrécissement des zones agricoles et l’urbanisation anarchique. Dans le domaine de l’environnement, ces données satellitaires permettent une connaissance précise du littoral marocain ainsi qu’une connaissance plus précise des changements de la structure des richesses marines.

Cette ruée vers l’espace pour les Africains paraît aujourd’hui si importante qu’elle est érigée en une ambition continentale. La preuve? En janvier 2019, l’Union africaine (UA) a entériné la création d’une Agence spatiale africaine (ASA), basée au Caire et dont l’objectif est clairement de faire du continent une puissance mondiale de l’espace. Autant dire que: « L’Afrique regarde aussi vers les étoiles et s’arme pour la conquête de l’espace ».

Sadio Mané, une antistar dans la cour des grands

Si dans le foot business, les dieux du ballon rond sont constamment sous le feu des projecteurs, Sadio Mané se démarque nettement de nombre de ses pairs par sa discrétion intrigante.Et pourtant, à l’heure actuelle, le Sénégalais figure parmi les stars du sport le plus populaire au monde. L’attaquant a facilement fait son trou dans le légendaire club de Liverpool (Angleterre).

Mané, depuis qu’il a jeté l’ancre sur la Mersey en 2016, se bonifie avec le temps comme le bon vin. La saison précédente, il a martyrisé les défenses adverses en trouvant le chemin des filets à 22 reprises dans un championnat hyper relevé.

Le feu follet flambe de jour en jour au point d’intégrer le top 5 du dernier Ballon d’Or France Football. Malgré un talent incontestable, le Lion préfère se terrer dans sa tanière plutôt que de faire la Une de la presse people, à l’affût de succulentes histoires à raconter.

« En réalité, l’être humain n’est rien d’autre que le produit de sa socialisation. Certainement, Sadio a dû être éduqué dans un milieu traditionnel où il a acquis des valeurs », commente le psychologue Khalifa Diagne.

Poursuivant, M. Diagne en poste au Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), note que « ce n’est pas surprenant que Mané n’ait pas de comportements susceptibles d’alimenter la presse people. Car, les valeurs traditionnelles et religieuses dans lesquelles il a été moulées, font qu’il ne cède pas, à aucun moment, à certaines tentations ».

Dans une ère où les Techniques de l’information et de la communication (Tic) occupent une place prépondérante dans l’espace public, la fierté sénégalaise tient, à tout prix, à préserver sa vie privée.

« Pour une star, cela peut être un avantage ou un inconvénient. Dans le quotidien des célébrités, il y a un certain nombre d’éléments communicationnels et de marketing », a relevé ce spécialiste des comportements.

Le compte Instagram (réseau social très prisé des stars) de Cristiano Ronaldo culmine à 192 millions d’abonnés tandis que Lionel Messi en est à 138 millions. Avec 34,6 millions de fans, Mohamed Salah devance, et de loin, Sadio Mané (5,3 millions seulement).

Trop effacé en dehors de la pelouse, son terrain de jeu favori, le joueur âgé de 27 ans poste généralement des photos de match avec Liverpool ou le Sénégal. Contrairement au Portugais Ronaldo, et à tant d’autres, qui n’hésitent point à se mettre en scène.

En définitive, décortique Khalifa Diagne, « les comportements responsables permettent, entre autres, à un footballeur d’avoir une hygiène de vie et de gagner la sympathie de certaines cultures. Mais la médiatisation accroît les gains de sponsoring ».

Atypique, Sadio Mané semble trouver son bonheur dans le soutien qu’il peut apporter principalement aux habitants de Bambaly, son village natal, à 400 km au sud de la capitale Dakar.

« Pourquoi voudrais-je 10 Ferrari, 20 montres et 2 avions ? Je n’ai pas besoin de voitures et de maisons de luxe. J’ai eu faim, j’ai joué au football pieds nus. Aujourd’hui, avec ce que je gagne grâce au football, je peux aider mon peuple », a humblement indiqué le fer de lance des Lions du Sénégal.

Tout compte fait, le digne successeur de Jules François Bocandé (1958-2012) dans le cœur des Sudistes, a érigé dans son terroir une mosquée et un lycée. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, cette icône fournit « des vêtements et de la nourriture à des démunis ». Et de l’aveu du Red, de nombreuses personnes reçoivent mensuellement la somme de 70 euros (46.000 F CFA).

« L’importance que Sadio Mané accorde au social n’est pas ordinaire. C’est important pour lui parce qu’il vient d’un milieu défavorisé. Il a connu la pauvreté et (maintenant) il veut donner une chance qu’il n’avait pas », a expliqué M. Diagne.

La nouvelle vie des ex enfants-soldats du Liberia

Survivance de la guerre civile au Liberia (1989-2003), beaucoup d’anciens enfants-soldats ont été laissés à eux-mêmes et on les voit aujourd’hui un peu partout dans rues de Monrovia. La journée ils se livrent à de petits boulots et le soir ils dorment à la belle étoile, à défaut de passer la nuit dans un bâtiment abandonné.Bien qu’ils ne manipulent plus les armes comme naguère, ces enfants appelés « Zogos » sont restés violents et roublards, des défauts qui expliquent pourquoi ils s’adonnent à leur nouvelle vie en faisant peu cas de la légalité. N’ayant pas fréquenté l’école ni appris un métier, ils proposent leurs services comme laveurs de véhicules ou rabatteurs de clients pour les chauffeurs de voiture en commun fréquentant les gares routières de  « Gardnersville », « Duala », « Red Light » et autres « New Georgia ».    

Pour une voiture bien lavée ou un véhicule ayant fait le plein de passagers, ils peuvent percevoir 10 à 20 dollars libériens, tout dépendant de la générosité du propriétaire de véhicule ou du chauffeur. Au début de leurs nouvelles activités, les « Zogos» pouvaient individuellement se retrouver à la fin de la journée avec quelque 200 dollars libériens. Des recettes qu’ils ont de plus en de mal à avoir depuis que d’autres garçons jetés dans l’errance par les difficultés économiques du pays sont venus leurs disputer leur gagne-pain.

Cette nouvelle donne a certainement eu le don redonner aux « Zogos » le goût de se battre à tous les prix pour survivre, y compris même de voler ou de s’attaquer violemment aux gens pour leur arracher argent, téléphones et bijoux. Retrouvant leur réflexe de caïd, ils s’adonnent à la drogue, en fumant notamment de la marijuana, histoire de mieux marquer leur territoire dans leur vie faite d’expédients.

Ainsi, s’ils ne se battent pas entre eux, les « Zogos» profitent de l’inattention des chauffeurs pour faire main basse sur les bagages des clients qu’ils sont censés hisser sur la toiture des véhicules ou bien ranger dans les coffres. Les chauffeurs ne disposant pas de « car boys » (apprentis) sont les victimes préférées des « Zogos ».

« Je n’aime pas avoir affaire à ces Zogos. Même si nous les payons chaque fois qu’ils chargent nos véhicules, ils saisiront toutes les occasions pour vous voler. Je suis une victime. Un jour, un Zogo m’a volé mon argent quand je suis descendu du véhicule pour sortir les bagages d’un passager à l’arrière du taxi », raconte Saah Josiah, un chauffeur faisant la navette Duala-Monrovia central.

Beaucoup de voyageurs se sont plaints de la disparition de leurs bagages mais les chauffeurs, bien que compatissant à leur infortune, n’osent pas prendre la mesure radicale consistant à se séparant des « Zogos ». Et pour cause, ces derniers menacent de représailles quiconque cherchant à les priver de leurs activités.

« Il y a quelque temps, mon ami conduisait son taxi sur +Broad Street+ la nuit, quand des Zogos ont caillassé son véhicule et endommagé son pare-brise. Vous n’avez qu’à les accepter ou vous risquez de faire endommager votre véhicule ou de vous blesser vous-même », déclare David Karneh, un passager rencontré dans une gare routière de Monrovia.

Quand ils ne soustraient pas subtilement les bagages des voyageurs, les « Zogos » s’en prennent directement à ces derniers. Une mésaventure qu’a connue Karneh : « Un Zogo a pris mon sac à l’arrière d’un taxi à Duala-Market vers 20h, à notre arrivée du comté de Grand Cape Mount ».       

A défaut de s’en prendre aux voyageurs, les « Zogos » ciblent certains passants pour leur arracher en pleine rue sacs, téléphones et autres bijoux.

Le chauffeur de taxi, Fayia Millimounoh, raconte cette agression dont a été victime un de ses amis, aux environs de 20h : « il se rendait à pied à la rue Broad pour prendre un taxi, quand deux Zogos l’ont encerclé. L’un d’eux a sorti un couteau, mis la main dans la poche de sa chemise et pris les deux cents dollars libériens qu’elle contenait ».

Excédées, certaines victimes n’hésitent pas à leur jouer de vilains tours, à l’image de cette jeune fille de 15 ans. S’étant fait arracher son sac au marché +Red Light+ de Paynesville (banlieue de Monrovia), elle est revenue le lendemain au même endroit avec un nouveau sac contenant …des excréments. Les « Zogos » s’en emparent et s’éclipsent. Désagréable fut leur surprise à l’ouverture du sac. En colère, ils reviennent sur leurs pas pour s’en prendre à la jeune fille mais cette dernière avait pris la poudre d’escampette… 

Convaincus que pareilles mésaventures ne sont pas de nature à adoucir les « Zogos», les Libériens demandent à l’Etat de les enlever des rues de Monrovia. Une requête restée jusqu’ici lettre morte : après la présidente Ellen Johnson Sirleaf qui a avoué ne pas savoir où les caser, l’actuel régime dirigé par président George Weah n’a pour le moment pris aucune initiative dans ce sens.

La ville de Monrovia est décidément loin de s’être débarrassée de ses « Zogos »….

Retour au pays du 1000 ème réfugié ivoirien de l’année 2019

Quelque 79 ivoiriens ayant fui les crises ivoiriennes, ont franchi mercredi soir, les frontières ivoiriennes parmi lesquels l’on compte le 1000 ème réfugié de retour de l’année 2019, pour entamer « une nouvelle vie ».La paisible  localité frontalière (coté Libéria), de B’hahi, restera gravée dans la mémoire de plusieurs ivoiriens qui avaient fui la guerre qui a mis en mal la cohésion sociale  et fragilisé la paix dans leur pays.

 Leur présence dans cette localité marque la fin de 8 ans de présence au Libéria voisin, archivée avec des documents échangés par les responsables du Haut-Commissariat des Réfugiés  (HCR) du Libéria et de la Côte d’Ivoire.

Après la traversée de la frontière via un pont métallique, le retour au pays des ancêtres symbolisé par une vieille pancarte inclinée et affichant la mention « Côte d’Ivoire » malgré son état délétère, le confirme.

Les  réfugiés composés de 19 hommes, 24 femmes et  36 mineurs de retour dans leur pays, transitent par le camp du HCR. La fatigue qui se lie sur le visage n’altère en rien leur joie de fouler le sol ivoirien.

 Sur place, dans une ambiance de reggae distillée par le disc-jockey du jour, ils passent  au lavage des mains et s’imprègnent de conseils et autres consignes des autorités préfectorales de la région et du Représentant-Résident du HCR en Côte d’Ivoire, Askia Mohamed Touré dont la structure a voulu marquer  le retour du 1000 ème réfugié de l’année 2019.

 « J’ai tenu à venir moi-même les accueillir pour montrer la détermination du HCR mais aussi des autorités ivoiriennes pour promouvoir et faciliter le rapatriement de tous les réfugiés encore dans les pays limitrophes », a indiqué à l’accueil, Askia Mohamed  Touré.

Pour ce responsable de l’institution Onusienne, « il s’agit d’un retour symbolique car la délégation comprend le 1000 ème réfugié ».

« Nous espérons que cela va avoir un effet d’entraîner les autres. Ce rapatriement se fait de manière tripartite entres les autorités ivoiriennes, libériennes et le HCR qui permet de garantir les conditions juridiques de  durabilité de retour sécurisé », a expliqué M. Touré.

Klagnon Augusti Kpahou , âgée de 32 ans ne cache pas sa  joie de retrouver la terre de ses ancêtres.  Vêtu d’un tee-shirt vert avec un foulard blanc, elle représente ce symbole qui renvoie au chiffre «1000» des opérations pilotées principalement par le HCR en 2019.

« Je me sens très bien, je suis contente. J’ai décidé de venir chez moi », a confié dame Kpahou  qui a traversé la frontière, il y a huit ans pendant qu’elle portait une grossesse.

Selon son témoignage, elle  a bénéficié de parcelles pour faire de l’agriculture, saluant  l’hospitalité libérienne et les appuis du HCR Libéria.

 « Je compte faire le commerce », envisage l’ex-habitante de Bloléquin (ouest ivoirien) .

La Journée mondiale des réfugiés est une journée internationale ayant pour but de sensibiliser à la cause des réfugiés du monde. Elle a lieu le 20 juin de chaque année. La ville de Toulepleu (ouest) a accueilli la célébration, cette année en Côte d’Ivoire.

La CEDEAO en croisade contre les mariages précoces

Les ministres chargés des questions du genre des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont adopté une position commune pour mettre un terme aux mariages des enfants dans la région, a-t-on appris dans un communiqué publié mercredi par le département de la communication de la Commission de l’institution sous-régionale.Les ministres ouest-africains ont également fait une déclaration politique lors de la réunion ministérielle qui s’est tenue pendant le week-end dans la capitale nigériane à propos de l’adoption de la politique de la CEDEAO sur les enfants et de son plan d’action stratégique 2019-2023.

Au cours de la réunion, ils ont pris l’engagement «de promouvoir le maintien de tous les enfants dans des systèmes éducatifs de qualité formels ou alternatifs jusqu’à l’âge de 18 ans, de manière obligatoire, avec une progression vers la gratuité».

Les ministres ont par ailleurs demandé la conception de « politiques et programmes éducatifs tenant compte de la problématique homme-femme » tout en appelant à lutter contre les stéréotypes sexistes, à la violence sexiste et au mariage d’enfants.

Afin de garantir la protection des droits des enfants, les ministres ont également souligné la nécessité d’une coopération globale au niveau régional et national, afin de mobiliser un soutien financier et technique pour la planification, la mise en œuvre des lois et des politiques, le suivi et l’évaluation des mesures prises pour mettre fin au mariage des enfants.

Siga Fatima Jagne, la Commissaire aux affaires sociales et au genre de la Commission de la CEDEAO, a réitéré au cours de la réunion son engagement à mobiliser et allouer les ressources nécessaires pour traiter les multiples problèmes qui touchent les enfants en Afrique de l’Ouest.

« Les données disponibles montrent que la prévalence du mariage précoce dans l’espace CEDEAO est d’environ 42% chez les filles et de 3% chez les garçons, » a-t-elle fait savoir.

Pour sa part, le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mohamed Fall, s’est félicité de l’adoption du cadre stratégique de la CEDEAO pour renforcer les systèmes de protection de l’enfance.

Une ancienne lauréate du prix Nobel de la paix dénonce un «pouvoir sous-estimé» des femmes en Afrique

La co-lauréate du prix Nobel de la paix en 2011, la Libérienne Leymah Roberta Gbowee, a dénoncé mardi à Abidjan à la tribune des «Eminents conférenciers » de la Banque africaine de développement ( BAD), « un pouvoir sous-estimé» des femmes en Afrique.«  Les femmes ont un pouvoir sous-estimé en Afrique. Or elles ont beaucoup de pouvoirs au sein des communautés. L’Afrique actuellement regarde d’un seul œil qui représente les hommes et l’autre représentant les femmes est couvert. Il faudra pourtant regarder des deux yeux», a dénoncé Mme Leymah estimant que « le développement sera inutile s’il n’y a pas l’inclusion des femmes ».

 La tribune des  « éminents conférenciers », est une plateforme d’échanges instituée par la BAD où «d’éminents intellectuels », éclairent l’opinion sur certaines questions. Pour cette activiste qui dit revendiquer le féminisme comme identité politique, l’impact des femmes  est énorme au sein des communautés africaines.

Poursuivant, « l’éminente conférencière » de la BAD qui est par ailleurs, la présidente de la Fondation « Gbowee»,  a partagé avec l’auditoire son engagement  pendant la guerre civile dans son pays avec le « mouvement des femmes libériennes pour l’action des masses».

« Nous étions des femmes sans mandat, sous-estimées, mais qui avons fini par imposer la paix aux belligérants pendant la guerre au Libéria », s’est-elle félicitée. Dans la foulée, elle a invité les jeunes filles africaines « à ne pas croire à ce mythe qui dit que les africaines sont faibles ».

« Vous êtes l’avenir de notre continent. Prenez votre éducation au sérieux. Le sexe, ça peut attendre », a-t-elle conseillé aux jeunes  africaines. Dans le même élan, elle a plaidé auprès de la BAD pour qu’elle oeuvre à l’autonomisation des femmes africaines.

 « Si vous voulez autonomiser les femmes africaines, autonomisez-les dans ce qu’elles font déjà, c’est-à-dire l’agriculture », a suggéré Mme Leymah pour qui une femme africaine autonomisée, « c’est une femme qui sait ce qu’elle veut, où elle veut aller et comment y aller».

« Nous ( les femmes) avons Beaucoup de force sur notre continent. Je crois fermement que l’avenir est féminin », a conclu la conférencière qui s’exprimait sur le thème, « Militante de base: le pouvoir sous-estimé».

«  Dans notre effectif, nous avons 30% de femmes et notre objectif est d’accroître cela», a fait savoir auparavant, Adesina Akinwumi, le président de la BAD soulignant que « cette année, 56% de nos projets sont marqués par le genre ».

 Pour M. Adesina qui dit croire « fermement » au pouvoir des femmes, « l’Afrique volera plus haut quand elle pourra voler avec ses deux ailes, c’est-à-dire avec les hommes et les femmes» .

Travailleuse sociale, militante pour la paix en Afrique, Mme Leymah Roberta Gbowee a été co-lauréate du prix Nobel de la paix en 2011.

Elle a également été à l’origine de la création du mouvement pacifiste des femmes libériennes, une organisation qui a œuvré pour la paix dans ce pays pendant la guerre civile.

Le Libéria inflige une amende à un navire chinois pour pêche illégale

Les autorités libériennes ont infligé une amende à un navire de pêche industriel chinois, le Bonheur Vessel 1462, pour avoir exercé des activités de pêche illégales dans le pays.Le navire chinois a été arrêté par les garde-côtes libériens en collaboration avec l’autorité nationale de pêche et d’aquaculture (NaFAA), selon un communiqué de presse de la NaFAA publié jeudi.

Ce bateau porte à deux le nombre de navires chinois arrêtés et condamnés à des amendes pour activités de pêche illégale dans les eaux libériennes cette année.

La NaFAA a arrêté et condamné un autre navire de pêche chinois à une amende de 50 000 $ pour avoir débarqué illégalement des produits de la pêche à l’insu des autorités libériennes.

Des Libériens dans les rues pour exiger le retour des milliards « disparus »

Une partie de la population libérienne est descendue, lundi, dans les rues pour réclamer le retour de près de 16 milliards de dollars libériens « disparus des caisses de l’Etat », a constaté APA.La manifestation est organisée à l’initiative d’une coalition regroupant des organisations de la société civile, des mouvements politiques et des étudiants avec comme slogan «Ramenez notre argent.»

Les manifestants sont partis de l’ambassade des États-Unis sur la colline de Benson Street, où ils ont présenté une lettre destinée au gouvernement américain pour lui demander de faire pression sur les autorités pour localiser les milliards « disparus ».

Dans un communiqué publié le week-end dernier, le groupe « Concerned Citizens United » a déclaré : «Notre objectif ultime en tant que mouvement citoyen en faveur de la démocratie et du plaidoyer est d’exiger la restitution intégrale des 16 milliards de dollars qui ont mystérieusement disparu sous le gouvernement du président George M. Weah. »

Aucun cas de violence n’a été signalé, la police nationale du Libéria ayant escorté les manifestants qui ont arpenté les rues de la capitale sans heurts.

Le 17 septembre 2018, le ministère de la Justice a confirmé que neuf milliards de dollars libériens avaient été portés dans le port de Monrovia dans des sacs et qu’une enquête était en cours pour élucider cette affaires.

Quelques heures plus tard, le ministre de l’Information, Eugene Nagbe a déclaré à la radio « Voice of America » que le montant en question dépassait les 15 milliards.