Me Babou apporte des éclaircissements sur la levée d’immunité d’Ousmane Sonko

Vers le rejet de la levée d’Immunité du parlementaire Ousmane Sonko

Depuis ces derniers jours, une seule affaire est au cœur de l’actualité sénégalaise. Il s’agit notamment de l’accusation de viol porté contre le député Ousmane Sonko suivi de la levée de son immunité.

En effet, cette procédure visant à retirer l’immunité parlementaire du leader de Pastef, pourrait ne pas prospérer. Car selon Me Abdoulaye Babou, la plainte formulée contre X et non contre le député, annulerait ladite procédure.

« S’il est vrai que la plainte vise X, dans ce cas de figure personne n’a le droit de lever l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. »

Ensuite, l’ancien député et non moins juriste  apporte plus de précision sur cette procédure. « Je le dis et je le répète. Je persiste et je signe. Il faut d’abord qu’il soit directement et personnellement accusé de quelque chose, et que le procureur de la République sollicite la levée de son immunité parlementaire par une demande à l’Assemblée nationale. »

« Il ne peut exister que deux schémas : l’orientation du dossier  vers une enquête préliminaire, ou bien vers le flagrant délit. Maintenant s’il est vrai, comme nous l’avons appris avec les derniers développements dans cette affaire, que la plainte en question est déposée contre X, alors ne peut lever l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. »

Les quotidiens sénégalais convergent vers la défense d’Ousmane Sonko

Les quotidiens sénégalais font focus sur les accusations de viol et de menaces de mort à l’encontre d’Ousmane Sonko.
Une bonne partie de la presse sénégalaise s’intéresse aux ‘’exigences’’ de ses avocats comme préalables à la levée de son immunité parlementaire.
La jeune femme déclare en effet avoir été victime de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ de la part du parlementaire et leader du Pastef.

Les avocats assurant la défense d’Ousmane Sonko, un fonctionnaire des impôts et domaines radié de la fonction publique par Macky Sall, réclament au président de l’Assemblée nationale, avant la levée de l’immunité parlementaire de leur client, la production d’un rapport médical datant de ‘’moins de vingt-quatre heures’’ après les faits présumés de viol, selon Tribune et d’autres journaux.

Ils veulent en outre que Moustapha Niasse leur remette les déclarations des témoins et de l’accusatrice, la déposition des témoins qui ont nommément cité une personnalité dans cette affaire, et le réquisitoire introductif du parquet.

‘’Les avocats estiment qu’avant d’enclencher toute procédure de levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef, ces préalables sont nécessaires à la manifestation de la vérité’’, lit-on dans Libération.
‘’Alors qu’Adji Sarr a accusé nommément Ousmane Sonko de viol à travers sa plainte en date du 2 février, le parquet a préféré viser X dans son réquisitoire transmis au juge du huitième cabinet’’ du tribunal Hors Classe, révèle le même journal.
‘’La requête des avocats de Sonko aura-t-elle un écho favorable auprès du progressiste en chef ?’’ s’interroge L’As, faisant allusion à Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale et leader de l’Alliance des forces de progrès (majorité présidentielle).
‘’Les avocats de Sonko interpellent Niasse sur des vices de procédure’’, écrit Le Témoin Quotidien, Sud Quotidien estimant que ‘’l’acte 1’’ de la procédure menée en vue de la levée de l’immunité parlementaire du député se jouera ce jeudi, jour de réunion des membres du bureau de l’Assemblée nationale et des présidents des commissions de ladite institution.
Si le bureau et les commissions de la chambre parlementaire se mettent d’accord pour lever l’immunité d’Ousmane Sonko, ‘’la prochaine étape consistera à constituer une commission ad hoc qui se chargera d’entendre le député (…) pour ensuite préparer un rapport destiné à la plénière’’ de l’institution, explique Sud Quotidien.
‘’L’affaire est certes loin de connaître son épilogue, mais la justice sénégalaise a bien l’intention de l’élucider’’, écrit L’Observateur, selon lequel le leader du Pastef pourrait être confronté à ‘’une impitoyable procédure criminelle’’.
EnQuête appelle de ses vœux la tenue d’un procès pour élucider l’affaire. ‘’Le procès est (…) nécessaire pour la sérénité de tous : pour la crédibilité de Sonko et le triomphe de sa cause politique. Plaidant pour la justice sociale, il devra, ici et maintenant, plaider pour la justice tout court, en ne s’y dérobant pas’’, commente le journal.
‘’La jeune Adji Sarr aura beau être l’indéfendable ribaude dépourvue de conscience et de morale que l’on dépeint allègrement sur les réseaux sociaux et même dans une certaine presse (…), il n’en demeure pas moins que, comme tout justiciable mis en cause, elle a droit à une justice équitable’’, ajoute EnQuête.
Le Quotidien, pour sa part, s’inquiète du ‘’silence inhabituel des organisations féminines’’ depuis la survenue de cette affaire judiciaire concernant la jeune femme.
‘’D’habitude dans ce genre situation, les organisations de défense des droits des femmes sont toujours les premières à se signaler (…) Cette fois-ci, certaines d’entre elles, comme l’AJS (Association des juristes sénégalaises), sont restées presque aphones’’, constate-t-il.
Le hic, c’est que ‘’les femmes ne parlent pas le même langage quand il s’agit de porter secours à une sœur sous la menace’’, affirme WalfQuotidien, ajoutant que ‘’les associations de femmes se crêpent le chignon quand il s’agit de la manière de défendre une sœur.’’

Aliou Sow tacle Sonko : « Nous n’avons pas de leçons à recevoir de lui »

Le leader du Mouvement patriotique pour le développement (MPD/Liggey) s’est prononcé sur l’occupation de l’espace médiatique par certains responsables.

En effet, docteur Aliou Sow n’a pas mis de gants pour fustiger ce qu’il considère comme des manœuvres politiciennes qui consistent à faire des déballages, des révélations fracassantes pouvant même fragiliser les institutions de la République. A ce titre, il a nommément cité et sans ambages le président du Pastef Ousmane Sonko qui, selon lui, n’est pas à même de leur donner des leçons.

Mieux, ce membre du Haut conseil des collectivités territoriales d’ajouter : »Un candidat de parti ou de coalition qui ne jouit pas d’un électorat pour un poste à l’Assemblée nationale siège par-dessus tout au plus fort reste et qui se permet de faire des sorties incendiaires à travers une surmédiatisation pour jeter du discrédit au pouvoir en place après avoir été dans la fonction publique n’est pas crédible de se voir attribuer les destinées de ce pays ».

Sous ce rapport, Aliou Sow a salué la mémoire de Bruno Diatta qui était entièrement dévoué au service de l’État et en silence. « L’État, c’est une tombe. Bruno Diatta doit inspirer tout le monde par son silence dont il a fait preuve en étant au plus sommet de la République » souligne-t-il.

Pour finir, l’ancien ministre sous l’ère Wade a invité les autorités à pendre toutes les mesures appropriées pour assainir l’espace médiatique.