« Thiey Adji Sarr », une série inspirée de l’affaire Sarr-Sonko fait polémique

Adji Sarr, la jeune femme qui a accusé Ousmane Sonko de « viols » et « menaces de mort », a porté plainte contre une série portant son nom.

Adji Sarr s’est fait connaître ces derniers mois suite à l’affaire l’opposant à Ousmane Sonko. La jeune femme de 20 ans, exerçant le métier de masseuse, avait alors porté plainte contre le leader du Pastef, l’accusant de « viols » et « menaces de mort ».

Une affaire qui a non seulement déclenché une vague d’émeutes ça et là au Sénégal, mais aussi fait les choux gras de la presse.

En effet, plusieurs médias sénégalais ont investigué au sujet de l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko, et ont donc mené des recherches sur la jeune femme. Hormis pour ses dépositions, elle est restée plus ou moins discrète.

Mais l’annonce de la sortie d’une mini-série intitulée « Thiey Adji Sarr » la fera sortir de l’ombre. Cela aurait pu être une simple coïncidence. Mais les similitudes entre l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko et la bande annonce de cette nouvelle production sont assez claires.

Comme l’on peut le constater dans la vidéo en dessous de l’article, le personnage principal du nom de « Adji Sarr » est dépeint comme une femme aux mœurs légères.

Une bande annonce provoquant une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Et après la polémique l’annonce de la plainte, la série ne s’intitule plus « Thiey Adji Sarr » et devient “Baline Coumba Baline”.

La TFM mise en garde pour « propos dégradants pour la femme » dans Jakarloo

Le CNRA a adressé un rappel à l’ordre à la Télé Futurs Médias par un courrier. La direction de la TFM l’a reçu suite à des « propos dégradants et injurieux pour la femme » au cours de l’émission Jakarloo.

En effet, l’émission du 12 février traitait de l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko. Et le régulateur de l’Audiovisuel reproche à la Tfm le vocabulaire employé dans ce numéro de Jakarloo.

«Le vocabulaire, d’une vulgarité extrême et inacceptable, a été sans apport aucun dans la satisfaction des besoins d’information du public sur l’affaire dite Adji Sarr-Ousmane Sonko pendante devant la justice». A alors dénoncé l’instance que dirige par Babacar Diagne, dans un communiqué.

Il indique en effet, que les termes injurieux et obscènes, faisant clairement place à du sexisme débordant, sont de nature à porter atteinte à la considération de la femme. Et ce, « tout en agressant les valeurs morales de notre société ».

En sa qualité d’organe chargé de veiller au respect par les médias audiovisuels de la réglementation, le CNRA rappelle de ce fait à la Tfm que «selon l’article 15 du Cahier des charges applicable au titulaire d’une autorisation de diffusion de programmes de télévision privée de droit sénégalais, le titulaire est responsable du contenu des émissions qu’il diffuse».

L’organe a donc invité la Tfm à plus de vigilance et à veiller à ce que de telles dérives ne se reproduisent plus.

Les quotidiens sénégalais convergent vers la défense d’Ousmane Sonko

Les quotidiens sénégalais font focus sur les accusations de viol et de menaces de mort à l’encontre d’Ousmane Sonko.
Une bonne partie de la presse sénégalaise s’intéresse aux ‘’exigences’’ de ses avocats comme préalables à la levée de son immunité parlementaire.
La jeune femme déclare en effet avoir été victime de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ de la part du parlementaire et leader du Pastef.

Les avocats assurant la défense d’Ousmane Sonko, un fonctionnaire des impôts et domaines radié de la fonction publique par Macky Sall, réclament au président de l’Assemblée nationale, avant la levée de l’immunité parlementaire de leur client, la production d’un rapport médical datant de ‘’moins de vingt-quatre heures’’ après les faits présumés de viol, selon Tribune et d’autres journaux.

Ils veulent en outre que Moustapha Niasse leur remette les déclarations des témoins et de l’accusatrice, la déposition des témoins qui ont nommément cité une personnalité dans cette affaire, et le réquisitoire introductif du parquet.

‘’Les avocats estiment qu’avant d’enclencher toute procédure de levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef, ces préalables sont nécessaires à la manifestation de la vérité’’, lit-on dans Libération.
‘’Alors qu’Adji Sarr a accusé nommément Ousmane Sonko de viol à travers sa plainte en date du 2 février, le parquet a préféré viser X dans son réquisitoire transmis au juge du huitième cabinet’’ du tribunal Hors Classe, révèle le même journal.
‘’La requête des avocats de Sonko aura-t-elle un écho favorable auprès du progressiste en chef ?’’ s’interroge L’As, faisant allusion à Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale et leader de l’Alliance des forces de progrès (majorité présidentielle).
‘’Les avocats de Sonko interpellent Niasse sur des vices de procédure’’, écrit Le Témoin Quotidien, Sud Quotidien estimant que ‘’l’acte 1’’ de la procédure menée en vue de la levée de l’immunité parlementaire du député se jouera ce jeudi, jour de réunion des membres du bureau de l’Assemblée nationale et des présidents des commissions de ladite institution.
Si le bureau et les commissions de la chambre parlementaire se mettent d’accord pour lever l’immunité d’Ousmane Sonko, ‘’la prochaine étape consistera à constituer une commission ad hoc qui se chargera d’entendre le député (…) pour ensuite préparer un rapport destiné à la plénière’’ de l’institution, explique Sud Quotidien.
‘’L’affaire est certes loin de connaître son épilogue, mais la justice sénégalaise a bien l’intention de l’élucider’’, écrit L’Observateur, selon lequel le leader du Pastef pourrait être confronté à ‘’une impitoyable procédure criminelle’’.
EnQuête appelle de ses vœux la tenue d’un procès pour élucider l’affaire. ‘’Le procès est (…) nécessaire pour la sérénité de tous : pour la crédibilité de Sonko et le triomphe de sa cause politique. Plaidant pour la justice sociale, il devra, ici et maintenant, plaider pour la justice tout court, en ne s’y dérobant pas’’, commente le journal.
‘’La jeune Adji Sarr aura beau être l’indéfendable ribaude dépourvue de conscience et de morale que l’on dépeint allègrement sur les réseaux sociaux et même dans une certaine presse (…), il n’en demeure pas moins que, comme tout justiciable mis en cause, elle a droit à une justice équitable’’, ajoute EnQuête.
Le Quotidien, pour sa part, s’inquiète du ‘’silence inhabituel des organisations féminines’’ depuis la survenue de cette affaire judiciaire concernant la jeune femme.
‘’D’habitude dans ce genre situation, les organisations de défense des droits des femmes sont toujours les premières à se signaler (…) Cette fois-ci, certaines d’entre elles, comme l’AJS (Association des juristes sénégalaises), sont restées presque aphones’’, constate-t-il.
Le hic, c’est que ‘’les femmes ne parlent pas le même langage quand il s’agit de porter secours à une sœur sous la menace’’, affirme WalfQuotidien, ajoutant que ‘’les associations de femmes se crêpent le chignon quand il s’agit de la manière de défendre une sœur.’’