Covid-19: Un appui de 46 millions pour les gares routières de Fatick

 L’Etat du Sénégal a octroyé un appui financier de 46 millions de francs CFA aux gares routières de la région de Fatick (centre-ouest) dans le but d’encourager la relance du transport en commun à l’arrêt depuis près de trois mois, à cause du Covid-19, a appris l’APS de source officielle.
Ces fonds sont mis à la « disposition d’une quinzaine de gares routières de la région de Fatick’’ par l’Etat, précise un document du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement dont l’APS a obtenu une copie.
Ils « seront répartis entre la gare routière régionale, les gares départementales et communales mais aussi entre les gares routières interurbaines ».

Covid-19 : Au Sénégal, on peut enfin voyager mais…

Les transports interurbains, suspendus en raison de l’état d’urgence décrété par le gouvernement dans le cadre de la réponse contre l’épidémie de coronavirus, sont désormais autorisés. Reportage.A la gare routière des Baux Maraîchers de Pikine, dans banlieue dakaroise, l’expression du soulagement est perceptible sur les visages malgré le port du masque. Au deuxième jour de la reprise d’activités, après des mois de fermeture, il faut s’armer de patience pour y entrer ou sortir. Dans ce point de convergence, l’embouteillage monstre témoigne, pour beaucoup de citoyens, d’un désir de mettre fin à un long séjour forcé à Dakar.

Le chaud soleil n’entame pas l’ardeur des rabatteurs qui s’activent pour ferrer d’éventuels clients qu’ils bombardent de questions sur leur destination. Un peu partout sous les hangars de stationnement, l’ambiance est bon enfant. Pendant que les uns devisent sur divers sujets, les autres s’attellent aux derniers réglages avant d’effectuer le voyage tant attendu.

Si les chauffeurs sont si impatients de retrouver la route, c’est parce qu’ils « ont très mal vécu la période de l’état d’urgence », narre Ousmane Bopp, conducteur de bus entre Dakar et Touba (centre). Adossé sur son véhicule, les yeux rivés sur son téléphone, ce quadragénaire n’a qu’un seul souhait : sortir la tête de l’eau. Pour que la réouverture de la gare ne soit pas un feu de paille, il insiste sur le respect des mesures barrières.

Au volant de son taxi brousse de sept places, Bécaye Dame, lui, vient tout juste d’arriver de Tivaouane (ouest). Pour ce jeune chauffeur, la décision de l’Etat d’autoriser le transport interurbain est plus que salutaire.

« Pour quelqu’un qui a en charge toute une famille, le fait de rester trois mois sans travailler n’est pas du tout facile. Nous sommes vraiment contents parce que la situation devenait de plus en plus insoutenable », lâche-t-il, avant de céder le passage à un de ses collègues.

Vêtu d’un tee-shirt blanc et d’un pantalon Kaki, Bécaye aimerait aussi que le couvre-feu soit levé par le gouvernement « car une voiture n’est vraiment rentable que si elle peut circuler à n’importe quelle heure ». Un avis que ne partage pas Ousmane Bopp pour qui, cette décision « met en sécurité les chauffeurs et les passagers parce que conduire à certaines heures n’est pas sûr ».

Le bout du tunnel

L’instauration de l’état d’urgence, dont l’une des incidences a été l’interdiction du transport interurbain pour juguler la circulation du nouveau coronavirus, a pris de court des Sénégalais. Pour nombre d’entre eux, le séjour de quelques jours dans la capitale s’est allongé.

C’est le cas d’Abdoulaye Diallo. Venu à Dakar pour régler une affaire, ce tailleur exerçant à Tambacounda (est) a été coincé dans la capitale. « Je suis resté trois mois à Dakar sans rien faire. J’ai dû puiser dans mes économies pour payer le loyer et la nourriture durant tout ce temps-là. J’avoue que ça n’a pas été facile. D’où mon retour précipité à Tambacounda dès qu’ils ont annoncé la reprise des voyages », confie-t-il.

Un peu plus loin, Marème Sow s’apprête à regagner Kaolack (centre), sa ville natale. Elle avait pris le chemin de Dakar pour y passer simplement les fêtes de Pâques. « Nous étions durant un mois aux Parcelles Assainies (Dakar), avant de nous installer à Ngor (Dakar) où nous avons loué une chambre pour un mois et demi. Franchement, ce n’est pas évident parce que le loyer est très cher », soutient-elle dans une voix à peine audible.

Pour le vieux Ousmane Ndiaye, en partance pour Tivaouane, la levée l’interdiction du transport entre les différentes régions du pays marque les retrouvailles avec les siens. « Cela fait quatre mois que je n’ai pas vu ma famille », se désole-t-il.

Mesures d’hygiène

Pour mettre en pratique les directives du ministère des Infrastructures et des Transports terrestres, les responsables de la gare routière des Baux Maraîchers ont sorti les gros moyens.

A la veille de la réouverture officielle, l’Unité de Coordination de la Gestion des déchets solides (UCG), en collaboration avec le ministère de l’Environnement, a nettoyé et désinfecté la gare, informe Khalil Guèye, chef du service d’exploitation des Baux Maraîchers.

En plus, souligne-t-il, « nous avons fait revenir la société de nettoiement Locset qui s’active comme il le faut pour garder les lieux propres ». Un coup d’œil panoramique permet de s’en rendre compte et des agents munis de bouteilles de gel hydroalcoolique fournissent le liquide précieux à tout désirant.

Ces efforts sont accompagnés par une surveillance accrue de la Brigade d’intervention mobile de la Police qui veille surtout au respect du port du masque.

Il est d’ailleurs demandé à tout chauffeur devant quitter la gare d’avoir du gel pour permettre aux clients de se nettoyer les mains au besoin. Parallèlement, les voyageurs sont priés de garder avec eux des mouchoirs à jeter pour y éternuer ou tousser.

« Les chauffeurs s’entraident pour l’obtention de certains documents qui étaient expirés. Dans l’ensemble, tout se passe très bien », conclut M. Guèye. La gare routière des Baux Maraîchers revit.

Covid-19: Oumar Youm annonce une aide de 8 milliards 250 millions FCFA pour les transports terrestres

L’Etat a décidé d’octroyer une aide de 8 milliards 250 millions de francs CFA aux acteurs des transports terrestres, pour réduire les effets de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, a déclaré jeudi le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm.
‘’Dans le cadre de l’appui financier destiné à ce secteur impacté par le Covid-19 (…), le chef de l’Etat [a] décidé [lui] accorder’’ une assistance financière, a dit M. Youm lors d’un point de presse sur la pandémie de Covid-19, indiquant que les transporteurs recevront de l’Etat 8 milliards 250 millions.
Une partie des acteurs du transport urbain percevra 1,8 milliard, les membres de l’Association de financement des transports urbains 2,3 milliards, et la société Dakar Dem Dikk 2,4 milliards, a-t-il précisé en présence de ses collègues chargés de la Culture et de la Communication, de la Santé et de l’Action sociale, et de l’Intérieur.
Les chauffeurs de taxi recevront 450 millions de francs CFA, les gares routières 600 millions, les cars Ndiaga-Ndiaye et les cars rapides 300 millions, les autos-écoles 150 millions, les vélos-taxis Jakarta 450 millions.
Cent cinquante millions de francs CFA seront destinés à ‘’l’équipement sanitaire’’ des infrastructures de transport, selon M. Youm.
Les acteurs des transports terrestres ont fait preuve de ‘’résilience’’ et de ‘’responsabilité’’, même si leur secteur d’activité a été sévèrement affecté par la pandémie de Covid-19, a-t-il dit.
Le conseil des ministres a adopté la loi d’orientation du secteur des transports terrestres, le 27 mai dernier, et un ‘’conseil national’’ sera mis en place pour s’occuper des questions relatives à ce domaine d’activité, a rappelé Oumar Youm.
Selon lui, le gouvernement va également créer une agence nationale dédiée à la sécurité routière, pour réduire l’insécurité sur les routes.
Les gares routières vont reprendre leurs activités dimanche prochain, après plusieurs semaines d’interdiction du transport interurbain en raison de la pandémie de coronavirus, a-t-il annoncé.

Le Gouvernement lève l’interdiction du transport interurbain et réduit la durée du couvre-feu au Sénégal

Alors que plusieurs localités, notamment la ville sainte de Touba ont été secouées par des manifestations contre le couvre-feu au Sénégal, les transporteurs ont finalement vu les restrictions qui contraignaient leurs activités, levées.

En effet, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a annoncé jeudi plusieurs mesures d’‘’assouplissement’’ de l’état d’urgence sanitaire, dont la levée de l’interdiction du transport interurbain et une réduction de la durée du couvre-feu au Sénégal, qui est désormais fixée entre 23 heures et 5 heures.

A la suite de l’autorisation de la reprise du transport urbain, les gares routières devraient reprendre leurs activités à partir de dimanche 7 juin, a précisé son collègue chargé des Transports terrestres, Oumar Youm, lors d’un point de presse donné conjointement avec leurs collègues chargés de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop.
Selon M. Youm, les horaires d’ouverture et de fermeture des gares routières seront fixés de concert avec les acteurs des transports.
Les restaurants et les salles de sport sont désormais autorisés à reprendre leurs activités, a également annoncé Aly Ngouille Ndiaye, ajoutant que l’interdiction des bars et des plages reste en vigueur.
Le port du masque reste obligatoire, de même que le respect de la distanciation sociale, la distance physique minimale d’un mètre requise entre les personnes fréquentant les endroits publics.
Le gouvernement recommande au personnel des restaurants de prendre des mesures – la commande en ligne, par exemple – permettant à leur clientèle d’éviter les rassemblements dans ces espaces.
M. Ndiaye assure que les autorités gouvernementales sont disposées à discuter avec les populations de toutes les mesures permettant de ‘’relancer l’économie’’, qui a été sévèrement affectée par les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence en vigueur depuis le 24 mars, notamment l’interdiction du transport interurbain.
Selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale, 4.021 cas de coronavirus ont été recensés au Sénégal depuis le 2 mars, 2.162 patients ont recouvré la santé, 45 en sont décédés. A ce jour, 1.813 personnes se font soigner dans 27 centres dédiés au traitement du Covid-19.
Abdoulaye Diouf Sarr indique que 49.090 tests de coronavirus ont été effectués au Sénégal, avec un taux de positivité de 7,36%.
Le taux de létalité – le rapport du nombre de décès causés par le Covid-19 sur l’effectif des personnes infectées – est au Sénégal de 1,12%, ‘’largement en dessous de la moyenne africaine et mondiale’’, selon Abdoulaye Diouf Sarr.