2019, une année de riche moisson pour le sport africain

Au cours de l’année 2019, des sportifs du continent africain ont signé, sur différentes aires de jeux, des prestations de haute volée dont le sacre retentissant de l’Afrique du Sud à la Coupe du monde de rugby devant les grandes nations de la discipline.La photo de Siya Kolisi, premier noir capitaine des Springboks, brandissant le trophée Webb Ellis, est sans doute l’un des mémorables moments sportifs de l’année. L’Afrique du Sud, pour la troisième fois de son histoire après 1995 et 2007, s’est adjugé la Coupe du monde de rugby organisée par le Japon. Opposée à l’Angleterre en finale, la nation arc-en-ciel s’est littéralement promenée. Score final : 32 à 12.

Dans la prestigieuse National Basketball Association (NBA), le Congolais Serge Ibaka et le Camerounais Pascal Siakam ont remporté la palme sous la tunique des Toronto Raptors. Pour la der, la franchise canadienne a vaincu les double tenants du titre, Golden State Warrios du génie Stephen Curry.

Jusqu’où s’arrêtera Eliud Kipchoge ? Le marathonien kényan a établi, le 12 octobre dernier à Vienne (Autriche), un nouveau record du monde sur 42 kilomètres en franchissant la ligne d’arrivée au bout d’une heure, 58 minutes et 40 secondes. Ce chrono hors du commun fait de lui le tout premier Homme à parcourir cette distance en moins de deux heures. Phénoménal !

A lire aussi: Sadio Mané, tête de gondole du foot africain en 2019

Seul hic, ce record mondial n’a pas été homologué par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) en raison des conditions particulières de cette course. Néanmoins, l’athlète de 35 ans pourra se consoler avec le prix de la personnalité sportive de l’année décernée par la British Broadcasting Corporation (BBC).

Créé il y a plus de 40 ans, le Championnat du monde de basket U19 masculin s’est tenu en Grèce. Peu inspiré en attaque et friable en défense, le Sénégal a essuyé sept défaites de rang face notamment à la Lituanie, la Grèce et la Chine.

Tout le contraire du Mali qui a sorti le grand jeu pour se hisser en finale (défaite contre les Etats-Unis 93 à 79). Les Aiglons ont vaincu, tour à tour, la Lettonie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, Porto-Rico et la France. Ainsi, les jeunes maliens réalisent le meilleur parcours africain dans cette joute.

Sur le plan individuel, le Mali récolte aussi les fruits de son travail titanesque dans la petite catégorie en installant deux joueurs dans le cinq majeur. Il s’agit du pivot Oumar Ballo et du meneur Siriman Kanouté.

Chez les femmes, le Mali s’est aussi distingué à la Coupe du monde de la même catégorie en terminant à la 7e place du classement général. En Thaïlande, les Aiglonnes ont été battues par l’Australie (51-63) en quarts de finale. Jamais une sélection africaine n’avait atteint ce stade de la compétition.

Le Sénégal, organisateur de l’Afrobasket féminin, a été défait par le Nigeria dans une finale disputée, le 18 août dernier, sur le parquet flambant neuf du Dakar Arena de Diamniadio (périphérie de la capitale). Comme en 2017 au Mali, les D’Tigress ont dominé les Lionnes (55-60).

S’agissant des contre-performances, les équipes africaines ont fait de la figuration au Mondial de basketball. Les équipes du Sénégal, de l’Angola, du Nigeria, de la Tunisie et de la Côte d’Ivoire ne se sont pas qualifié au second tour de la Coupe du Monde accueillie par la Chine. Un tel résultat ne s’était pas produit depuis 1998.

Aux Mondiaux d’athlétisme organisés à Doha (Qatar), le Kenya a encore porté le continent. Ce pays de l’Afrique de l’est, d’où émergent des coureurs de fond et de demi-fond, a épinglé onze médailles (5 en or, 2 en argent et 4 en bronze) à son tableau de chasse.

Globalement, neuf pays seulement ont décroché les 27 médailles, dont 9 d’or pour l’Afrique. C’est son plus faible total depuis les Championnats du monde de Berlin en 2009 (23 médailles).

Au tableau des médailles, on retrouve dans le top 10 dominé par les Etats-Unis (29 médailles) trois représentants du continent : le Kenya, l’Ethiopie (8 médailles dont 2 en or, 5 argent et 1 en bronze) et l’Ouganda (2 médailles d’or).

Disputés depuis 1965, les Jeux africains ont eu lieu cette année au Maroc. Six mille athlètes issus de 29 disciplines sportives ont participé à la 12e édition.

Au classement général, l’Égypte est arrivée en tête avec 273 médailles dont 102 en or, 97 en argent et 73 en bronze. Le Nigeria s’est emparé de la deuxième place avec 127 médailles (46 en or, 33 en argent et 48 en bronze). L’Afrique du Sud occupe la troisième marche du podium avec 87 médailles (36 en or, 26 en argent et 25 en bronze). Le Royaume chérifien, hôte de la compétition, pointe au cinquième rang avec 109 médailles (31 en or, 32 en argent et 46 en bronze).

Aux Championnats du monde de handball féminin qui se sont déroulés au Japon, le Sénégal (1ère participation), la République Démocratique du Congo (3e participation) et l’Angola (15e participation) ont défendu les couleurs de l’Afrique. Comme au basket, ces trois sélections ont plié bagage dès le premier tour.

A lire aussi: Quand la Caf traîne des casseroles, les équipes se plantent sur la scène mondiale

L’Angola, avec 2 victoires et 3 défaites, a terminé à la 4e place du groupe A composé de six équipes dont les futurs vainqueurs, les Pays-Bas. Dans la poule C, le Sénégal a enregistré une victoire et quatre revers pour finir à la 5e position. Enfin, la RDC logée dans le groupe D, a partagé avec les Lionnes le même bilan comptable.

L’Afrique n’a pas aussi brillé à la Coupe du monde de volley-ball masculin qui s’est déroulée au Japon. Dans ces championnats, mettant aux prises les douze meilleures teams de la planète, le Brésil a confirmé sa suprématie. L’Egypte et la Tunisie, les deux porte-étendards de l’Afrique ont respectivement fini aux 10e et 12e places du classement général.

Quand la Caf traîne des casseroles, les équipes se plantent sur la scène mondiale

Les sélections africaines n’ont pas fait de miracles dans les compétitions internationales au moment où la Confédération africaine de football a fait face à divers remous dont la rocambolesque finale de la Ligue des Champions.Ahmad Ahmad, le président de l’instance faîtière du foot africain, dans le cadre d’une enquête pour « association de malfaiteurs, corruption, abus de confiance et faux et usage de faux », a été interpellé le 6 juin dernier à Paris (France).

A l’origine des déboires judiciaires du patron de la Caf, il y a la rupture unilatérale d’un contrat entre l’instance continentale et l’équipementier allemand Puma au profit de l’entreprise française Technical Steel.

A lire aussi: CAF : La finale-retour de la Ligue des champions d’Afrique sera rejouée (officiel)

Comme si cela ne suffisait pas, la Caf a été placée sous la tutelle de la Fédération internationale de football association (Fifa) pour une période de six mois (du 1er août 2019 au 31 janvier 2020) renouvelable en cas d’accord préalable entre les deux organisations.

Somme toute, l’interpellation, le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun et le fiasco de la finale de Ligue africaine des Champions ont clairement fragilisé le Malgache.

En effet, la finale de la Ligue des Champions, opposant l’Espérance de Tunis (Tunisie) au Wydad Athletic de Casablanca (Maroc), a été interrompue à cause d’un but refusé au Wac pour une position de hors-jeu. Ce jour-là, le dispositif technique de l’Assistance vidéo à l’arbitrage (Var) était en panne.

Impuissant, le successeur d’Issa Hayatou est descendu sur la pelouse pour convaincre les Marocains de reprendre le jeu. En vain. Au bout du compte, et après une saisine du Tribunal arbitral du sport (Tas), la Caf a déclaré le Wydad « perdant de la finale retour par forfait », donnant implicitement le titre à l’Espérance.

Le Zamalek (Egypte) est revenu sur le devant de la scène en remportant la Coupe de la Caf. En finale, la Renaissance Sportive Berkane (Maroc) a fait les frais du retour en force des Cairotes. Battu sur le score d’un but à zéro lors de la manche aller, le Zamalek s’est imposé sur le même score au retour. Les hommes du Suisse Christian Gross ont finalement fait la différence aux tirs au but (5-3). Le club de cœur de la légende Hossam Hassam, avec dix coupes africaines, est la deuxième formation égyptienne la plus titrée du continent derrière Al Ahly.

La Coupe d’Afrique des Nations de cette année a été celle du basculement de 16 à 24 équipes. Cette Can, dont l’organisation a été confiée à l’Egypte à cause du non-respect du cahier de charges par le Cameroun, a vu l’Algérie monter sur le toit du continent, 29 ans après le premier sacre à domicile. Les Fennecs ont survolé ce tournoi en développant un football champagne théorisé par le fin tacticien Djamel Belmadi.

Le Sénégal, qui s’est qualifié pour sa deuxième finale après 2002 au Mali, n’a pu contenir la déferlante ayant puisé ses racines dans la Méditerranée (victoire 1-0 sur un but de Bounedjah).

Pour sa part, le Cameroun a soulevé, en Tanzanie, la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans en venant à bout de la Guinée en finale (0-0, Tab 5-3). Le Mali a triomphé du Sénégal en finale de la Can U20 (1-1, Tab 3-2). Dans cette catégorie, c’est la troisième finale d’affilée perdue par les Lionceaux.

A la Coupe du monde U17 organisée et gagnée par le Brésil, trois des quatre représentants de l’Afrique ont franchi le cap du premier du tour. Avec six points au compteur (deux victoires et une défaite), l’Angola a terminé deuxième du groupe A du pays hôte.

Dans la poule B, le Nigeria a occupé la première place avec un bilan comptable similaire. Le Sénégal, pour sa première participation au Mondial des cadets, a fini deuxième de son groupe en prenant le dessus sur les Etats-Unis (4-1) et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre (3-1).

Le Cameroun, champion d’Afrique, a trépassé avec trois défaites en autant de sorties dans une poule relativement relevée (Espagne, Argentine et Tadjikistan). Malheureusement, l’Angola, le Nigeria et le Sénégal ont, dès les huitièmes de finale, été respectivement éliminés par la Corée du Sud (1-0), les Pays-Bas (3-1) et l’Espagne (2-1).

En phase de groupes du Mondial U20, le Sénégal a signé deux succès contre Tahiti (0-3) et la Colombie (2-0) et un match nul et vierge face à la Pologne. Bourreau du Qatar (0-4), le Nigeria a ensuite été dominé par les Etats-Unis (2-0), avant de neutraliser l’Ukraine, future vainqueur du tournoi (1-1).

Le Mali a fait une timide entrée dans la compétition avec un nul face au Panama (1-1). La victoire à l’arraché des Aiglons contre l’Arabie Saoudite (3-4) leur a permis de s’inviter au second tour malgré la défaite face à la France (2-3).

Enfin, l’Afrique du Sud a lourdement chuté contre l’Argentine (5-2). Non remis de cette déculottée, les Sud-Africains ont ensuite courbé l’échine face à la Corée du Sud (0-1) avant de faire match nul avec le Portugal (1-1).

En huitièmes de finale, le Sénégal a hérité du Nigeria. Ce choc de l’Afrique de l’ouest a tourné à l’avantage des Lionceaux (2-1). Le Mali, dans une rencontre à rebondissements, a surpris l’Argentine (2-2, Tab 4-5).Au tour suivant, les poulains de Mamoutou Kane sont tombés, les armes à la main, contre l’Italie (4-2) là où le Sénégal a, une fois de plus, perdu ses nerfs dans la séance des tirs au but (3-2) après un nul à l’issue des prolongations (3-3).

Sadio Mané, tête de gondole du foot africain en 2019

Le Sénégalais Sadio Mané, pour sa troisième nomination de suite au Ballon d’Or France Football, a fini au pied du podium de ce prestigieux classement au terme d’une saison où il aura affolé les compteurs et en sélection.Vingt-deuxième en 2018, le sociétaire de Liverpool (Premier League anglaise) égale cette année l’Ivoirien Didier Drogba, quatrième du Ballon d’Or France Football en 2007. Au final, c’est l’Argentin Lionel Messi, crédité de 686 points, qui a mis la main sur le 64e Ballon d’Or de l’histoire devant le Néerlandais Virgil Van Dijk (679 points) et le Portugais Cristiano Ronaldo (476 points).

Au Royaume de Sa Majesté, Sadio Mané, Mohamed Salah (5e au B.O) et Pierre-Emerick Aubameyang (20e au B.O) ont été les meilleurs artificiers de la Premier League avec 22 réalisations. Les Reds ont néanmoins perdu sur le fil le championnat avant de truster d’autres trophées : Ligue européenne des Champions, Supercoupe d’Europe et Coupe du monde des clubs.

A lire aussi: « Sadio Mané peut bel et bien prétendre au Ballon d’Or » (juré)

En finale de la Coupe aux grandes oreilles, le but mettant sur l’orbite du succès (2-0 devant Tottenham) les hommes de Jürgen Klopp a été inscrit par le Pharaon (Salah) à la suite d’un pénalty provoqué par le Lion (Mané).

Pour la Supercoupe d’Europe, Liverpool s’est extirpé du piège tendu par Chelsea grâce notamment à un doublé de l’enfant de Bambali (près de 400 km au sud de Dakar). Après s’être neutralisé à l’issue des prolongations, les vainqueurs de la C1 et de la Ligue Europa ont été départagés par la séance fatidique des tirs au but (2-2, Tab 5-4).

Sur sa lancée, Sadio Mané a adressé une offrande à son coéquipier Roberto Firmino pour l’unique but de la finale de la Coupe du monde des clubs face à Flamengo (Brésil). Aux côtés de l’Egyptien et du Sénégalais, Naby Keïta a aussi joué sa partition dans ce triomphe du club de la Mersey. Mo Salah, auteur de deux passes décisives en demi-finale contre Monterrey (Mexique) dont une pour le Guinéen, a été désigné meilleur joueur de la compétition.

Le natif de Bassioun El Gharbia (Egypte) a reçu, aux Caf Awards de Dakar (Sénégal), la distinction du Joueur africain de l’année. Son dauphin n’est autre que son coéquipier Sadio Mané.

Si ces fils du continent ont étalé leur classe durant le Mondial des clubs organisé par la Fédération internationale de football association (Fifa), l’Espérance de Tunis (Tunisie) a été moins en réussite en subissant une défaite d’entrée (face à Al Hilal FC, 1-0). Dans la rencontre pour la 5e place, les Sang et Or ont corrigé Al Sadd Sports Club (2-6) avec un triplé d’Hamdou Elhouni.

L’année 2019 a aussi vu le Camerounais Samuel Eto’o, l’une des icônes du foot africain, mettre un terme à sa carrière à l’âge de 38 ans. L’attaquant de classe mondiale a notamment conquis, avec son pays, les Jeux Olympiques (2000) et deux Coupes d’Afrique des Nations (2000 et 2002).

En club, ce canonnier a décroché trois Ligues européenne des Champions avec le FC Barcelone (2006 et 2009) puis l’Inter Milan (2010). Elu quatre fois Joueur africain de l’année, ce technicien qui s’est révélé avec le maillot de Majorque (Liga espagnole), a disputé quatre Coupes du monde avec les Lions Indomptables (1998, 2002, 2010 et 2014).

Le Togolais Emmanuel Adebayor, auteur de 29 buts en 66 sélections avec les Éperviers et le Burkinabè Jonathan Pitroipa, finaliste malheureux de la Can 2013 en Afrique du Sud ont, quant à eux, arrêté leur carrière internationale après respectivement 16 et 13 ans de bons et loyaux services.

Maghreb: les présidentielles, événement marquant de 2019

En Mauritanie, comme en Tunisie ou encore en Algérie, les élections présidentielles ont constitué incontestablement l’événement phare de cette année 2019.L’année qui tire sa révérence a été marquée par les élections présidentielles dans la région du Maghreb. La Mauritanie a ouvert le bal d’un scrutin présidentiel où six candidats se sont présentés pour la succession du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats.

Ce scrutin a marqué la première passation de pouvoir entre deux présidents élus dans ce pays secoué par de nombreux coups d’Etat de 1978 à 2008, date du putsch de Mohamed Ould Abdel Aziz.

C’est ainsi que le candidat du parti de l’Union pour la République (UPR, au pouvoir), Mohamed Cheikh El-Ghazouani a été proclamé vainqueur au premier tour, avec 52% des suffrages devant les indépendants Biram Ould Dah Ould Abeid (18,59%), Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87%) et Baba Hamidou Kane de la Coalition Vivre Ensemble (8,7%).

A lire aussi: Mauritanie : Ghazouani remporte la présidentielle dès le premier tour (Ceni)

Les cinq rivaux de M. Ghazouani ont dénoncé des irrégularités et l’expulsion de leurs représentants de certains bureaux de vote. Mais la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a affirmé n’avoir relevé aucun incident significatif.

Trois des quatre candidats de l’opposition ont déposé un recours en annulation devant le conseil constitutionnel, appelant la Ceni à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote.

Coupant court à toute contestation, le Conseil constitutionnel a confirmé le 1er juillet 2019 les résultats, rejeté les recours pour « insuffisance de preuves » et proclamé Ghazouani vainqueur. La prestation de serment a eu lieu le 1er août.

La France par la voix de la porte-parole du quai d’Orsay a « salué le bon déroulement de l’élection présidentielle » qualifiée de « moment démocratique historique » et « félicité » le nouvel élu.

Premier chantier du président Ouled Ghazouani est de rétablir la confiance d’une partie de la population qui accuse l’ancien pouvoir d’avoir géré le pays de manière clientéliste.

Dans sa première prise de parole en qualité de chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani s’est voulu rassembleur et au service de tous les Mauritaniens. « Je serai le président de tous les Mauritaniens, quelles que soient leurs divergences d’opinion politique ou leur choix électoral », avait-t-il promis.

Il avait ajouté : « Je mesure l’importance des charges de la plus haute fonction de la République que le peuple mauritanien vient de me confier pour gérer ses affaires durant les années à venir. Ceci est un immense honneur pour moi. Ce choix me conforte dans ma détermination à œuvrer sans relâche pour bâtir un État fort, émancipé et solidaire. Un État où s’épanouiront les citoyens, sans distinction, dans la paix et la dignité. Un État prospère, dont les richesses sont équitablement reparties ».

En tant que chef d’état-major des armées pendant dix ans, c’est lui qui a été l’artisan de la stratégie de défense de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et cette stratégie a payé car, dans un Sahel miné par le terrorisme, aucun incident n’a été déploré en Mauritanie depuis 2011.

A lire aussi: Le nouveau président mauritanien installé dans ses fonctions

Cependant, les attentes sont énormes. Dans de nombreuses parties du pays, les besoins sont flagrants pour certaines franges de la population qui n’ont pas accès à l’eau, aux services publics de base, comme la santé ou l’éducation, et qui se sentent exclues.

Dans ce sillage, le président Mohamed Ould Ghazouani a promis de créer une Agence d’inclusion sociale, directement rattachée à la présidence de la République et dotée d’un budget de 500 millions d’euros sur cinq ans.

En Tunisie, un nouveau président vient d’être largement élu, en l’occurrence Kaïs Saïed. Cet universitaire, un néophyte en politique, est le deuxième chef de l’État élu depuis la révolution de 2011.

L’élection de Kaïs Saïed intervient après le décès en juillet du président Béji Caid Essebsin, premier président élu démocratiquement au suffrage universel en Tunisie.

Quasi inconnu sur la scène politique, sans parti politique ni moyens financiers, Kaïs Saïed, 61 ans, a été élu nouveau président de la Tunisie avec 72,71 % des voix, devançant très largement l’homme d’affaires controversé Nabil Karoui, emprisonné le 23 août pour « blanchiment d’argent » et « évasion fiscale » et libéré le 9 octobre, à la veille du second tour du scrutin présidentiel.

A lire aussi: « La victoire de Kaïs Saïed consacre la mort du système politique tunisien » (analyste)

Saluée par toute la communauté internationale, cette élection présidentielle a une nouvelle fois démontré que la jeune démocratie tunisienne constitue un modèle dans le monde arabe.

Il va sans dire que la Tunisie traîne encore ses séquelles économiques de 2011, et avec l’élection du nouveau président de nombreux défis s’annoncent.

Le premier défi est le chômage, puisque 15,33% de la population active est au chômage en Tunisie, dont la grande majorité sont jeunes et diplômés. Pour ce faire, la machine économique du pays doit être graissée et relancée. En effet, l’économie du pays a réellement souffert de l’instabilité politique suivant la Révolution du Jasmin et le printemps arabe, et de l’insécurité générée par la multiplication d’actes terroristes qui ont en majorité ciblé des touristes. Malgré ces événements, le tourisme en Tunisie reprend doucement mais sûrement.

Autre défi, l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen et des services sociaux. L’inflation a dévoré les portefeuilles des citoyens, et la dépréciation du dinar face aux grandes devises n’a rien ajouté de bon au lot. En plus de cela, les services sociaux comme la santé et l’éducation se sont dégradés à vue d’œil et le citoyen lambda en a largement souffert.

Troisième défi, le déficit budgétaire accentué par la masse salariale étatique. Sur un budget global de 47 milliards de dinars au titre de 2019, la masse salariale engrange à elle seule 19 milliards de dinars, soit 40,42% du budget, qui représente lui 40% du PIB.

De même, la dette extérieure s’est aggravée ces dernières années de plus de 70% depuis fin 2016. Et le taux d’endettement du pays dépasse les 90%.

Ce n’est pas tout, la liste est encore longue et elle comprend les décisions définitives relatives à l’Accord de libre-échange complet et approfondi entre la Tunisie et l’Union européenne, l’agriculture tunisienne et plusieurs autres réformes.

Le gouvernement tunisien est appelé à prendre en charge ces chantiers pour sortir le pays de cette crise économique dont il pâtit.

En Algérie, tout a commencé avec l’annonce de candidature du président Abdelaziz Bouteflika pour un 5ème mandat. Cette annonce a déclenché un mouvement de contestation sans précédent dans ce pays de 1,5 million de martyres. Ainsi, le 22 février des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues de tout le pays, envoyant valser pacifiquement des années de résignation. Depuis, le torrent humain ne s’arrête plus de couler et les manifestations s’enchaînent, chaque mardi (pour les étudiants) et chaque vendredi (pour tout le monde), emportant tout sur son passage : Bouteflika lui-même, poussé à la démission le 2 avril, l’élection deux fois reportée et de nombreux piliers du «système», jetés en prison.

A lire aussi: Démission du président algérien Bouteflika

Mais l’institution militaire menée par l’homme fort du pays, le Général Gaïd Salah entend rester maîtresse de la transition. Elle a réussi à imposer un scrutin présidentiel le 12 décembre, malgré son rejet massif par la rue.

Cinq candidats, tous issus du clan Bouteflika, étaient en lice pour succéder à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril, après vingt années au pouvoir.

Et c’est enfin Abdelmadjid Tebboune (74 ans), qui a été élu au premier tour de la présidentielle avec plus de 58 % des suffrages. Il a devancé largement ses concurrents, respectivement Abdelkader Bengrina (17,38 %), Ali Benflis (10,55 %), Azzedine Mihoubi (7,26 %) et Abdelaziz Belaïd avec 6,66 %.Le scrutin a enregistré un très faible taux de participation (39,83 %).

A lire aussi: Algérie : Tebboune, l’apparatchik favori de l’armée, élu président

Pur produit du « système », Abdelmadjid Tebboune démarre sa carrière politique en 1991 par un poste de ministre délégué aux Collectivités locales sous la présidence (1979-1992) du colonel Chadli Bendjedid, après une grande expérience dans l’administration préfectorale.

Abdelaziz Bouteflika élu président en 1999, lui confie plusieurs portefeuilles, dont celui de la Communication et celui du Commerce, avant de le nommer Premier ministre en mai 2017. Mais il sera limogé au bout de trois mois, après s’être attaqué, à travers un programme de lutte contre la corruption, aux oligarques gravitant dans l’entourage du chef de l’État.

Le nouveau chef de l’État algérien a du pain sur la planche et doit faire face à la contestation populaire qui réclame la chute de tout « le système ».

Algérie : Abdelaziz Djerad nommé Premier ministre

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé samedi Abdelaziz Djerad au poste de Premier ministre, a annoncé la télévision publique, citant un communiqué de la présidence.Universitaire et titulaire d’un doctorat en Sciences politiques, Djerad a « été chargé de constituer un nouveau gouvernement », selon la même source.

Il succède à Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères qui avait été nommé Premier ministre par intérim après la démission de Noureddine Bedoui le 19 décembre.

« Nous devons travailler avec toutes les compétences nationales et les cadres du pays, les citoyennes et les citoyens afin de sortir de cette étape difficile » et faire aux défis économiques et sociaux », a déclaré M. Djerad.

La nomination de Djerad intervient deux semaines après l’élection à la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, au terme d’un scrutin largement boudé par les Algériens (60%) et décrié par le puissant mouvement de contestation qui secoue le pays depuis le 22 février.

Ahmed Gaïd Salah, l’incarnation du pouvoir kaki algérien

Le général Ahmed Gaïd Salah, un des caciques de l’armée algérienne, a incarné jusqu’à sa mort survenue ce lundi des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 79 ans, la mainmise du pouvoir kaki sur le pays. Dernier exemple de « faits d’armes »  du Général : il a pris en avril 2019 la place d’Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir par la rue, pour s’investir corps et âme l’organisation de la présidentielle du 12 décembre ayant abouti à la victoire au premier tour d’Abdelmadjid Tebboune.

« Mission accomplie ! Chapeau bas Général ». Telle est l’exclamation pleine d’admiration d’un journaliste sénégalais à l’annonce de sa mort. Il est vrai que personne ne s’attendait à voir de sitôt disparaitre de la scène politique algérienne le désormais défunt vice-ministre de la Défense et chef d’Etat-major de l’Armée. Même si cet homme moustachu au visage pâle avait l’habitude de cacher ses quelques rides et son pénétrant regard derrière des verres correcteurs.

Il y a quatre jours Gaïd Salah assistait devant un parterre de dignitaires et hauts gradés de l’armée à l’investiture de l’ex-Premier ministre Tebboune, 74 ans, élu au premier tour du scrutin contesté du 12 décembre avec 58,13 % des suffrages.

Malgré l’élection du nouveau président de la République, beaucoup continuaient de considérer Gaïd Salah,  figure emblématique du « système » en Algérie, comme le véritable homme fort du pays.

Assumant ce choix, il s’est mis en avant depuis avril dernier à travers le haut commandement militaire, bravant le « Hirak » qui inlassablement organise les manifestations pacifiques, chaque mardi et vendredi.

 Après avoir poussé à la démission Bouteflika, candidat à un cinquième mandat, le « hirak » a voulu réserver le même à tous les dignitaires de l’ex-régime, dont sont issus les cinq candidats de la dernière présidentielle. Malgré la menace pesant sur la tenue du scrutin, Ahmed Gaïd Salah a su faire face en organisant le scrutin, au demeurant boycotté par 60% des inscrits.

Influent Général

Dans une précédente interview avec APA, Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb avait vu juste en soutenant que l’élection présidentielle aurait lieu « parce que le régime et principalement son chef d’état-major, le vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, n’a pas face à lui une opposition structurée et organisée ».

Suffisant ainsi pour se faire une idée de la toute-puissance de cet homme, propulsé chef de l’état-major en 2004 par l’ancien président Bouteflika dont il faisait partie du pré carré de ses fidèles.

Ex-maquisard de l’Armée de libération nationale (ALN), Gaï Salah a, en 2014, joué de son influence pour baliser la voie d’un quatrième mandat à Bouteflika, pourtant victime d’un  AVC depuis avril 2013. Toujours fidèle à son mentor, Gaïd Salah l’a ensuite adoubé pour un cinquième mandat avant de changer de fusil d’épaule, un mois après le début de la révolution de rue du 22 février 2019.

Parallèlement à son cheminement aux côtés de Bouteflika, il a eu un riche parcours militaire jalonné par le grade de Commandant de groupe d’artillerie, puis de Commandant de brigade avant celui de général major en 1993. Devenu Commandant des forces terrestres l’année suivante, il est nommé le 3 août 2004 chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire. Il lui faudra attendre 2006 pour être promu général de corps d’armée et enfin vice-ministre de la Défense le 11 septembre 2013.

Après l’avoir qualifié de « moudjahid (martyr) », le communiqué de la présidence de la République signé du chef suprême des forces armées, Abdelmadjid Tebboune, a pour marquer l’évènement « décrété un deuil national de trois jours et de sept jours pour l’institution de l’Armée nationale populaire (ANP ».

Dans la même foulée, Gaïd Salah est remplacé par le général-major Said Chengriha, Commandant des forces terrestres, au poste de chef d’état-major par intérim de l’Armée nationale populaire (ANP).

Algérie : Décès du Général Ahmed Gaïd Salah

Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), est décédé lundi des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 79 ans, annonce un communiqué de la présidence de la République algérienne. « Suite au décès du moudjahid, le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, le président de la République, ministre de la Défense nationale, chef suprême des forces armées, Abdelmadjid Tebboune, a décrété un deuil national de trois jours et de sept jours pour l’institution de l’ANP », souligne le communiqué.

Ce décès intervient trois jours à peine après l’investiture controversée du nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboun.

Sur le devant de la scène après avoir arraché en avril la démission du président Abdelaziz Bouteflika, le Général Gaïd Salah était le visage du haut commandement militaire, qui a assumé ouvertement la réalité du pouvoir jusqu’à l’élection le 12 décembre d’Abdelmadjid Tebboune comme nouveau chef de l’Etat.

Le général-major Said Chengriha, Commandant des forces terrestres, a été nommé chef d’état-major par intérim de l’Armée nationale populaire (ANP) en remplacement du Général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah.

L’armée reste influente sur la politique algérienne, malgré le décés de Gaïd Salah (journaliste)

La mort, ce lundi à Alger, du très influent Général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), ne va rien changer à la place centrale qu’occupe l’armée dans le système politique algérien. C’est ce que soutient, notamment, le journaliste et écrivain algérien Adlène Meddi, dans cet entretien exclusif à APA.APA : Estimez-vous que le Général Ahmed Gaïd Salah a accompli sa mission avant de mourir ?

Adlène Meddi : Objectivement parlant, il avait tracé un plan depuis la chute de Bouteflika qui est le retour à l’ordre institutionnel entre guillemets. Sur ce plan-là il a réussi. Le deuxième défi qu’il avait c’était de maintenir une sécurité dans le pays qui connait des manifestations massives, et pendant des mois, malgré quelques incidents, il n’y a pas eu de gros dérapages comme on a pu le voir dans les scénarios Irakiens, récemment là où l’armée a tiré vraiment sur les gens, donc sur ce ton là on peut dire qu’il a mené sa mission, objectivement parlant.

APA : Comment envisagez-vous l’après-Gaïd Salah ?

Adlène Meddi : Gaïd Salah a été le chef d’une armée et dans l’armée la première consigne c’est la discipline et une hiérarchie très forte. Je pense sincèrement que l’Etat-major ne va pas beaucoup dévier de la ligne de Gaïd Salah qui est celle de soutenir le (nouveau) président élu Abdelmadjid Tebboune et de maintenir ce retour d’une normalité institutionnelle. Je pense que cela ne va pas beaucoup bouger notamment que l’actuel remplaçant de Gaid Salah est le Général-Major Saïd Chengriha. C’est un peu l’école de Gaid Salah ils se connaissent depuis très longtemps. C’est le chef des forces terrestres, donc un corps très sensible en Algérie. Alors, je pense qu’il y aura une certaine continuité que ça soit en politique ou stratégique.

APA : Peut-on attendre du successeur de Gaïd Salah la même influence sur le système politique algérien ?

Adlène Meddi : C’est très compliqué de parler du rôle de l’armée dans la vie politique. L’armée est intervenue en 92 et 99, et récemment pour de bonnes causes parce qu’en face d’elle, il y a eu un effondrement du système institutionnel civil qui n’est pas assez mûr par manque de démocratie, de transparence et de respect de l’institution. Donc, l’armée colmate des brèches, mais son rôle est d’agir dans l’urgence et son urgence à elle, c’est de retourner à la caserne parce que c’est très dérangeant et très perturbant pour elle de faire de la politique alors que les défis sécuritaires, militaires et terroristes de l’Algérie sont immenses. Je pense que les militaires eux-mêmes le perçoivent comme ça. Nous sommes cependant dans une situation encore délicate, on a des citoyens qui manifestent toujours à Alger et on a une opposition qui n’arrive pas à formuler clairement sa conception du futur du pays. On a aussi des tentatives de déstabilisation qui ne sont pas de la paranoïa. Donc, tant que ces défis-là sont là, l’armée sera toujours déployée politiquement entre guillemets.

La place centrale qu’occupe l’armée dans le système politique algérien ne peut pas changer. Vous savez, nous avons créé notre armée et nos services secrets avant de créer notre propre Etat. On a eu l’armée avant d’avoir des institutions, donc c’est un peu l’ADN même du système algérien.

Cela constitue un problème parce que les institutions civiles n’arrivent pas à murir pour devenir de vraies institutions démocratiques et représentatives. Et ça, c’est un grand problème. Tant qu’on n’arrive pas à asseoir une vraie démocratie, on laissera la porte ouverte aux militaires d’autant plus qu’ils doivent intervenir.

Le travail des militaires, c’est de protéger et de s’assurer qu’il n’y ait pas un effondrement total de l’Etat algérien. Cela n’est pas le pouvoir en soi. C’est cet équilibre-là qu’il faut trouver : des institutions démocratiques fortes et une armée qui ne s’occupe que des questions militaires.

Algérie : Le nouveau président prête serment

Le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, élu à 58,13% des voix au 1er tour de la présidentielle du 12 décembre, a prêté serment lors d’une cérémonie publique à Alger.Main droite sur le Coran, le nouveau président a prononcé la formule prévue par la Constitution, jurant notamment de « respecter et de glorifier la religion islamique, de défendre la Constitution, de veiller à la continuité de l’Etat », mais aussi « d’agir en vue de la consolidation du processus démocratique, de respecter le libre choix du Peuple ».

Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre puis chef de gouvernement du président Bouteflika, âgé de 74 ans, a été élu dès le premier tour, président de la république algérienne en recueillant 58,15% des suffrages a annoncé vendredi l’Autorité nationale des élections.

Dans ce scrutin, plus de 24,5 millions d’Algériens étaient appelés à élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika parmi cinq candidats, dans une atmosphère très tendue marquée par des protestations sociales qui durent depuis le 22 février dernier.

C’est le troisième scrutin présidentiel que les autorités tentent d’organiser cette année, après ceux du 18 avril dernier qui devait ouvrir la voie au cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, avant qu’il ne soit contraint à démissionner, et du 4 juillet 2019 qui avait dû être annulée, aucun candidat ne s’étant déclaré face à l’ampleur de la contestation sociale.

Au lendemain de son élection, Abdelmadjid Tebboune a « tendu la main au Hirak » et lui a proposé un « dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle », pour mettre fin à la crise politique en Algérie. Mais dès le lendemain de l’élection, une foule nombreuse a conspué le chef de l’Etat fraîchement élu, réaffirmant que le « Hirak » se poursuivrait. Un nouvel appel à manifester vendredi 20 décembre a été lancé.

« Une décrispation du climat politique est une urgence » (Analyse)

Journaliste indépendant et analyste politique, l’Algérien Akram Kharief analyse pour APA la victoire d’Abdelmadjid Tebboune à la présidentielle du 12 décembre en Algérie.APA-Malgré une forte mobilisation du hirak, ce mouvement populaire hostile au pouvoir, l’élection présidentielle a quand même eu lieu jeudi 12 décembre. Est-ce une défaite pour les contestataires ?

AK-Ce n’est ni une défaite, ni une victoire. C’est une sorte de match nul. Le Hirak a remporté une première manche. Quand ce mouvement était apparu en février dernier, son but était d’empêcher le président Abdelaziz Bouteflika au pouvoir depuis 1999 à se présenter pour un cinquième mandat. En moins d’un mois de mobilisation, le hirak a obtenu la démission de Bouteflika sous la pression de l’armée. Il a ensuite obtenu la démission des principales figures du régime du président déchu dont beaucoup sont aujourd’hui emprisonnés et certains lourdement condamnés par les tribunaux. Le Hirak a aussi réussi à obtenir le report de la présidentielle que le pouvoir voulait organiser coûte que coûte au lendemain de la chute de Bouteflika. Il est également parvenu à occuper la rue durant de longs mois, ce qui est inédit dans le pays. Son échec à empêcher la tenue de l’élection présidentielle jeudi 12 décembre n’est pas une défaite à proprement parler, même si le régime voudrait faire passer la tenue de ce scrutin pour une victoire. En parvenant à l’organiser, le pouvoir rééquilibre en quelque sortie le rapport de force. Il faut attendre la suite du processus qui doit commencer après cette élection pour voir quel est le vainqueur final de la confrontation entre le hirak et le régime.

APA-Le nouveau président est présenté comme le favori de l’armée. Est-ce un avantage ou un handicap ?

AK-On ne peut pas dire qu’il était le seul favori de l’armée. Son rival et ancien collaborateur au gouvernement, Azeddine Mijoubi a été aussi présenté comme tel, surtout après les défections en pleine campagne électorale de plusieurs soutiens initiaux de Tebboune.

Ancien commis de l’Etat, son passage plusieurs fois comme ministre puis chef de gouvernement et son âge, 74 ans, lui donnent l’image d’une personnalité dotée d’une certaine crédibilité. Ce qui n’est pas peu pour un président qui sait qu’il est très attendu par ses adversaires pour décrisper le climat politique.

APA-Quel est le programme du nouveau président? Quelles pourraient être ses priorités ?

AK-Tebboune comme tous ses adversaires lors de cette élection présidentielle n’a pas jugé utile de s’attarder sur un programme précis. L’enjeu pour tous était de convaincre les Algériens de la crédibilité du scrutin.

Dans l’absolu, il ne faut pas s’attendre à une rupture avec le système dont il est une parfaite incarnation. S’il doit décider d’innover par rapport à ses prédécesseurs, ce sera sans doute en essayant de décrisper le climat politique en se montrant plus ouvert à l’opposition et à la société civile. Cela pourrait commencer par la convocation d’une conférence nationale et l’organisation d’élections législatives et locales anticipée avec des garanties de transparence acceptables par l’ensemble de la classe politique ou sa majorité.

Algérie : Tebboune, l’apparatchik favori de l’armée, élu président

Le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, était le favori parmi les cinq autres candidats tous issus du système au pouvoir dont le mouvement de protestation massif qui secoue l’Algérie depuis dix mois réclame la chute. Portrait.Si une longue expérience du pouvoir suffit à faire un bon président, l’Algérie tient le sien. Ce vaste pays nord-africain aux quarante millions d’habitants et riche en hydrocarbures a un futur nouveau président à la carrière gouvernementale solide : Favori présumé du général Gaïd Salah, patron de l’armée et homme fort de facto du pouvoir algérien, Abdelmadjid Tebboune, un apparatchik du régime de 74 ans, a été déclaré vendredi par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) vainqueur dès le premier tour de l’élection présidentielle organisé la veille, jeudi 12 décembre. 

Avec 58,15% des suffrages il n’a laissé que des miettes à ses quatre adversaires selon les chiffres provisoires annoncés par l’ANIE. Ses rivaux, tous comme lui « des enfants du système », ont recueilli respectivement 17,38 pour Abdelkader Ben Krina, 10,55% pour Ali Benflis, 7,26% pour Azeddine Mihoubi et 6,66 pour Abbdelaziz Belaid,

Diplômé de l’Ecole nationale d’administration en 1969, cet ancien Wali (Gouverneur) incarne la vieille administration d’Etat, qui avec l’armée constitue l’un des milliers majeurs du système au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance. Le natif de Mechria, dans l’ouest du pays, qui a été wali de plusieurs régions comme Adrar, Batna, Tiaret et Tizi-Ouzou, est entré au gouvernement pour la première en 1991 lors qu’il avait été désigné ministre délégué aux collectivités locales par le Chadli Bendjedid, Après une longue traversée du désert qui a duré sept ans, il est rappelé en décembre 1999 par Abdelaziz Bouteflika, élu comme président huit mois auparavant, au  poste de ministre de la Communication et de la Culture. Six mois plus tard, il retourne au poste de ministre délégué chargé des Collectivités locales. 

Nommé en 2001 ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, il est remercié en 2002. Ce départ du gouvernement ne l’empêche, cependant, pas d’être plusieurs fois désigné par le président Bouteflika pour le représenter à l’étranger. De retour en 2012 au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, il est ensuite nommé en janvier 2017 ministre du Commerce à titre intérimaire, avant d’être promu quatre mois plus tard comme Premier ministre. 

Selon les médias algériens, sa volonté d’assainir alors certains secteurs de l’administration et de l’économie a poussé ses adversaires à réclamer départ. Les services de la présidence de Bouteflika qui a fini par le remercier au bout de seulement trois mois a justifié sa destitution par son « harcèlement contre les hommes d’affaires. Deux mois après sa prise de fonction, le chef de gouvernement au plus court règne dans l’histoire de l’Algérie, avait adressé plusieurs mises en demeure à de grandes entreprises locales et étrangères adjudicataires d’importants marchés publics d’infrastructure les menaçant de résilier les contrats pour des chantiers en retard. Parmi elles, une entreprise appartenant à Ali Haddad, un jeune homme d’affaires qui dirige le puissant Forum des chefs d’entreprises (FCE), une organisation patronale très proche de Saïd Bouteflika, frère et conseiller très écouté du chef de l’État.

Ces mesures lui ont valu une certaine sympathie au sein d’une partie de de l’opinion publique.

Cette posture de « casseur des oligarques » et de « Monsieur Propre ne l’a pourtant pas empêché de s’afficher comme un fervent défenseur d’une candidature pour un cinquième mandat de Bouteflika avant que le veux président affaibli par la maladie depuis plusieurs années ne soit contraint d’y renoncer puis d’être « démissionné » par l’armée sous la pression de ce qui deviendra plus tard le hirak: ce mouvement populaire massif qui depuis février secoue l’Algérie réclamant un changement radical du pouvoir et qui a tout fait pour empêcher le déroulement de cette élection présidentielle à l’issue de laquelle Tebboune a été déclaré élu vendredi. .

Sans que cela soit de manière directe et personnelle, le futur nouveau président algérien est lui-même touché par des histoires « d’argent sale ». En pleine campagne électorale, un de ses proches soutiens a été arrêté et emprisonné pour des faits présumés de corruption. Son propre fils est détenu dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent impliquant un homme lié à une importante saisie de cocaïne effectuée en mai 2018 dans le port d’Oran, dans l’ouest du pays. 

Des dossiers parmi d’autres, sur lesquels celui qui lors de son éphémère passage à la tête du gouvernement disait qu’il voulait « séparer la politique et les affaires » sera sans doute très surveillé.

Algérie: la nuit la plus longue de l’élection la plus courte (Chronique)

Surprise ! Un ancien Premier ministre de Bouteflika, qui n’a ni parti ni popularité ni soutiens officiels, est proclamé 11ème Président de la jeune république algérienne. Récit de cette nuit du douzdouz, où tout s’est joué, et des réactions violentes qui vont suivre. Une chronique exclusive pour APA du célèbre journaliste et écrivain algérien Chawki Amari.Alors que tout était une forte abstention et tout allait vers des résultats plus ou moins équivalents pour les 5 candidats avec une victoire du candidat du consensus, Azzedine Mihoubi, c’est Abdelmadjid Tebboune, qui est élu au premier tour, avec 58,15% des voix.

Naturellement, la nuit la plus longue est le 21 décembre, équinoxe d’hiver du à l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre. Mais tout le monde le sait, la planète bleue a déjà tourné au rouge et elle ne tourne plus bien rond, à cause entre autres du dérèglement climatique. A Alger, un peu en avance cette année sur les contestations mondiales, la nuit la plus longue fut celle du 12 au 13 décembre, pas vraiment froide mais avec des rafales de vents tournantes.

19h

 Heure officielle de fermeture des bureaux de vote. De l’avis général, des sondeurs, observateurs, militants de partis et coiffeurs assermentés, la participation est faible, entre 10 et 20%, semblable à celle des Algériens de l’étranger, annoncée officiellement à moins de 10%. « On ne les aime pas vraiment parce qu’ils sont censés vivre mieux que nous », explique un mécanicien d’Alger qui attendait le second tour pour voter, « mais ce sont quand même des Algériens. » En effet, il est plus difficile de truquer un scrutin à l’étranger qu’ici. En Algérie, peu de votants, des manifestations permanentes, qui ont, le soir même du vote, nuit tombée, dégénéré en affrontements directs avec les forces de sécurité à Alger.

20h

Tout le monde attend le taux de participation officiel, en général donné toutes les deux heures par les officiels et le soir même du scrutin. A 17h, il était annoncé à 20%. On commence à sentir l’entourloupe. Pourtant, l’ANIE, Autorité nationale et indépendante des élections, mise en place pour sécuriser le scrutin, explique l’impossibilité de la fraude « grâce à des nouveaux moyens informatiques » selon son directeur Mohamed Chorfi, ancien ministre de la justice de Bouteflika. Il a donné, verbalement, toutes les garanties, mais son Autorité est essentiellement composée d’apparatchiks du sérail qui préfèrent le poste aux postures. De quoi douter de l’Intelligence Artificielle, du futur numérique et de la validité du scrutin, les Algérien(ne)s aimant les traditions, la vérité et le soleil du jour.

21h

Le calme revient à Alger, chacun est rentré chez lui en attendant les résultats officiels. Des mouvements de véhicules noirs sont visibles, une effervescence inhabituelle et des rumeurs contradictoires. La participation aux élections est annoncée à 39%, soit 10 millions de votants sur 24. Le doute s’installe. Les Algérie(ne)s aiment les rumeurs et dormir la nuit.

Minuit

Il était le favori du régime, mais vieillissant, âgé de 71 ans, directement impliqué dans la gestion Bouteflika dont il a été ministre et même Premier ministre, il est surtout empêtré dans une histoire de cocaïne. Son propre fils, lié à l’importation d’énormes quantités de drogue mélangées dans des containers de drogue dure à destination de l’armée, 10 milliards de dollars par an de budget, le seul en hausse encore cette année, a été mis en prison, puis relâché sous conditionnelle, et régulièrement entendu par la justice. Une affaire toujours pas réglée, qui empoisonne son profil et le fait passer pour un mafieux.

Le Général Gaïd Salah se réunit sur les hauteurs d’Alger avec le ministre de l’intérieur, Nourredine Bedoui, qui roulait pour Mihoubi, en compagnie d’autres convives importants dans le dispositif. La nuit sera longue, le FLN et le RND, partis conservateurs et nationalistes au pouvoir, assistés des organisations satellites, ont tous appelé à voter Azzedine Mihoubi, plus jeune, moins marqué par l’ère Bouteflika, poète mais d’une soumission totale à la puissance dominante. C’est pendant ces quelques heures que le destin bascule.

8h

C’est vendredi, jour férié de repos hebdomadaire, équivalent du dimanche chez les Chrétiens mais point d’achoppement avec les Musulmans : » Dieu a créé la Terre en 6 jours et s’est reposé le 7ème, c’est-à-dire le dimanche ? » s’interroge une infirmière partisane de Gaïd Salah, « ce n’est donc pas un Dieu s’il doit se reposer. » Pour l’élection algérienne, il n’y a eu effectivement aucun repos et le Général Gaïd Salah n’a pas dormi. Mais il a pris sa décision et a convaincu les autres.

9h

On est déjà le 13/12 et le « douzdouz » est derrière, ce jour est le lendemain du vote, un vendredi 13. L’APS, agence officielle, annonce étrangement des résultats pour l’élection dans une semaine, précisant que le deuxième tour aura lieu entre la fin décembre et le début janvier. Pourtant, des fuites annoncent Abdelmadjid Tebboune Président, au premier tour.

10h

Alors que l’Algérie Presse Service (service public) ne donne toujours rien, pas même la tenue d’une conférence de presse ou de résultats préliminaires, quelques médias non officiels sur internet annoncent une conférence de presse à 11h du président de l’ANIE, l’autorité de surveillance des élections.

 11h

L’agence officielle ne publie toujours rien, mais à 11h et quelques, Mohamed Chorfi, directeur de l’ANIE, annonce d’une voix froide la victoire de Abdelmadjid Tebboune, au premier tour, à 58,15%. C’est l’étonnement, pas même de 2ème tour. Dialogue rapide dans un café abasourdi, « le 2ème tour n’est pas dans nos traditions », ce à quoi lui répond un opposant, très déçu ; « Les élections ne sont pas dans nos traditions. » 

Débat sur l’Algérie profonde, « ils ont voté Tebboune », même si personne ne l’apprécie au fond, ce à quoi on répond que non, « la profondeur n’est pas la stupidité », le trucage semble évident, malgré les promesses et presque un an de Hirak.

Midi

L’islamiste Bengrina serait en tête et aurait faussé le scrutin et provoqué la décision de le changer. Ce à quoi on répond qu’il n’a aucune chance, l’Algérie, bien que traditionaliste et plus ou moins religieuse, est vaccinée contre l’islamisme politique. Mais ce qui justifie pour d’autres le trucage en faveur de Tebboune. C’est donc bien un alibi, le même.

 13h

Les hélicoptères entament leur survol des grandes villes du Nord, où la population est la plus dense et la plus hostile à ces élections.

 14h

C’est la sortie de la grande prière hebdomadaire, heure traditionnelle où les manifestants du matin rencontrent les manifestants de l’après-midi. Pratiquants et non pratiquants fusionnent, occasionnant d’immenses rassemblements contre les élections, des millions, contre le général Gaïd Salah, contre tous ceux qui sont liés de près ou de loin au régime Bouteflika, et pour un état civil, non militaire. Et évidemment contre Tebboune, le nouveau Président.

15h

C’est en tous cas la première fois qu’un Président, soutenu officiellement par le FLN, n’est pas élu.  Ce qui signe la fin de ce parti historique et inaugure d’une nouvelle reconfiguration de l’échiquier politique.

Dehors, il y a foule, les manifestants sont très en colère et la police ne sait pas quoi faire. Des affrontements sont à prévoir, à ce moment personne ne sait où tout cela va aller. La promesse pacifiste des manifestants de tout le pays, qui en avait fait un modèle mondial, est en train d’être touchée par une forme nécessaire de la violence, pendant que plusieurs parties, elles aussi partisanes de la méthode de pression douce, sont contaminées par l’idée de Lénine, « la guerre est un accélérateur d’Histoire. » La nuit d’hier a été longue. Pourtant, elle n’a accouché d’aucune lueur de l’aube.

Présidentielle algérienne: Abdelmadjid Tebboune élu au 1er tour avec 58,15%

L’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Algérie du jeudi 12 décembre avec 58,15 % des voix, a annoncé vendredi le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.Abdelmadjid Tebboune, 74 ans et candidat indépendant, devance largement ses concurrents, respectivement Abdelkader Bengrina (17,38 %), Ali Benflis (10,55 %), Azzedine Mihoubi (7,26 %) et Abdelaziz Belaïd avec 6,66 %.

Tebboune succède ainsi à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril dernier par un vaste mouvement de protestation contre le système en place.

Par ailleurs, le scrutin a enregistré un très faible taux de participation (39,83 %), même si le président de l’Anie a salué « l’ambiance de fête » dans lequel il s’est déroulé, sans omettre de remercier l’armée.

Algérie : Abdelmadjid Tebboune, un commis de l’Etat à la tête de la magistrature suprême

Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre puis chef de gouvernement du président Bouteflika, âgé de 74 ans, a été élu dès le premier tour, président de la république algérienne, a annoncé vendredi l’Autorité nationale des élections. Il a recueilli 58,15% des suffrages contre 17,38 pour Abdelkader Ben Krina, 10,55% pour Ali Benflis, 7,26% pour Azeddine Maihoubi et 6,66 pour Abbdelaziz Belaid.Diplômé de l’Ecole nationale d’administration en 1969, Abdelmadjid Tebboune a longtemps travaillé avec l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, contraint de quitter le pouvoir suite à un mouvement populaire massif.

Il est devenu pour la première fois, brièvement, ministre délégué en 1991, sous la présidence de Chadli Bendjedid et c’est aux prémisses de sa présidence que Bouteflika le rappelle au gouvernement en 1999 où il reste jusqu’en 2002.

Abdelmadjid Tebboune redevient ministre en 2012, jusqu’en 2017 lorsqu’il prend la tête du gouvernement dans un contexte déjà marqué par la baisse drastique des recettes pétrolières et une montée en puissance des oligarques fédérés au sein du Forum des chefs d’entreprises (FCE, principale organisation patronale).

Au bout de trois mois seulement, il est limogé par Saïd Bouteflika, le frère du président, après s’être attaqué aux oligarques gravitant dans l’entourage du chef de  l’Etat, dont la plupart sont aujourd’hui emprisonnés dans des dossiers de corruption présumée à l’instar de l’homme d’affaires Ali Haddad.

Premier ministre pour brève durée de 2 mois et 21 jours (du 25 mai 2017 au 15 août 2017), la plus courte à la tête de l’Algérie.

En dépit du rejet massif de cette élection, Abdelmadjid Tebboune était jusqu’alors vu comme un favori du scrutin, jusqu’à une récente campagne contre lui par des médias proches du pouvoir.

Membre du Comité central du Front de libération nationale (FLN), il s’est présenté sans l’étiquette de l’ex-parti unique et formation. Il se définit désormais comme « indépendant » bien que réputé très proche du général Ahmed Gaïd Salah, le nouvel homme fort du pays.

Algérie : Le taux de participation globale est de 39,93% (ANIE)

Le taux global de participation au premier tour du scrutin présidentiel en Algérie a atteint 39,93%, a annoncé, vendredi, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi.Le taux global de participation à ce scrutin, après fermeture des bureaux de vote, est de 39,93%, a fait savoir lors d’une conférence de presse, précisant que le nombre de votants est de 9.692.077.

Au niveau national, le taux de participation est de 41,41% et de 8,69% pour les Algériens de l’étranger, a indiqué le président de l’ANIE, relevant que le nombre d’inscrits sur les listes électorales est de 23.559.853 personnes.

Le taux de participation avait connu une progression graduelle en enregistrant 7,92 % à 11h00, puis 20,43% à 15h et 33,06% à 17h00.

Il a de même souligné que les résultats préliminaires de ce 1er tour seront annoncés vendredi à 15H00 (14H00 GMT), alors que les résultats définitifs seront annoncés par le Conseil constitutionnel entre le 16 et le 25 décembre.

Dans ce scrutin, plus de 24,5 millions d’Algériens étaient appelés à élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika parmi cinq candidats, dans une atmosphère très tendue marquée par des protestations sociales qui durent depuis le 22 février dernier.

Algérie : Le taux de participation s’établit à 41,14% (ANIE)

La participation au premier tour de l’élection présidentielle en Algérie s’établit à 41,14% à 19H00, soit à la fermeture des bureaux de vote, a annoncé Mohamed Charfi, le président l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) à la télévision nationale algérienne.Ce taux est le plus faible des présidentielles pluralistes de l’histoire du pays. En 2014, il était de 50,7%, à l’occasion de la 4e élection du préseident Abdelaziz Bouteflika, alors qu’il avait atteint 75,68% lors de la première présidentielle pluraliste en 1995, remportée au 1er tour par le général Liamine Zeroual.

Les résultats de ce premier tour seront annoncés vendredi à 15H00 (14H00 GMT), a indiqué Charfi.

Le Conseil constitutionnel proclamera les résultats définitifs entre le 16 et le 25 décembre, avait indiqué plus tôt l’ANIE, dans un communiqué, précisant qu’un éventuel second tour se déroulerait entre le 31 décembre 2019 et le 9 janvier 2020.

L’élection présidentielle en Algérie était catégoriquement rejetée par les contestataires, qui y voyaient une « mascarade » et une manoeuvre du régime pour se régénérer.

Algérie : Le taux de participation devrait « avoisiner ou dépasser les 50% » (ANIE)

Le taux de participation à l’élection présidentielle en Algérie devrait avoisiner ou dépasser les 50%, a estimé le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi.A 17H00, le taux de participation a atteint 33,06% à 17h00, a fait savoir Charfi. Les bureaux ont fermé à 19H00 locales mais aucun chiffre provisoire n’était immédiatement disponible.

Dans ce scrutin, 24.474.161 électeurs étaient appelés à élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika au niveau des 61.014 bureaux de vote répartis à travers le territoire national.

En course pour la magistrature suprême du pays figurent l’ancien Premier ministre et président du parti « Talaie el Hourriyet », Ali Benflis, l’ancien chef de gouvernement, Abdelmadjid Tebboune, l’ancien ministre de la Culture et actuel secrétaire général par intérim du Rassemblement National Démocratique (RND), Azzedine Mihoubi, l’ancien ministre de Tourisme et président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina et le président du parti « Front Al-Moustakbel », Abdelaziz Belaid.

Le « Hirak », qui a obtenu la démission en avril de M. Bouteflika, était farouchement opposé à ce scrutin que le pouvoir, aux mains de l’armée, a tenu à organiser coûte que coûte.

Ce mouvement exige la fin du « système », aux manettes depuis l’indépendance en 1962, et le départ de tous les anciens soutiens ou collaborateurs des 20 ans de présidence Bouteflika.

C’est le troisième scrutin présidentiel que les autorités tentent d’organiser cette année, après ceux du 18 avril dernier qui devait ouvrir la voie au cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, avant qu’il ne soit contraint à démissionner, et du 4 juillet 2019 qui avait dû être annulée, aucun candidat ne s’étant déclaré face à l’ampleur de la contestation sociale.

Ce scrutin présidentiel est organisé, pour la première fois, par l’Autorité nationale indépendante des élections, une instance créée dans le sillage des revendications du mouvement populaire enclenché le 22 février dernier. Cette instance électorale est chargée de « superviser toutes les étapes du processus électoral, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats préliminaires ».

En Algérie, l’élection présidentielle a lieu au scrutin uninominal, à deux tours, à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si au premier tour du scrutin, aucun candidat n’obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, un deuxième tour est alors organisé dans un délai qui ne doit pas dépasser les 30 jours.

Les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour, participent au second tour.

Présidentielle algérienne : le taux de participation est de 20,43% à la mi-journée

Le taux de participation à la présidentielle de jeudi en Algérie était de 20,43% à 15H00 (14H00 GMT), a indiqué le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.Les Algériens votent aujourd’hui pour élire le successeur du président Abdelaziz Bouteflika emporté par une contestation populaire massive.

Selon l’Anie, ce taux se situait à un peu moins de 8% à 11h. Dans les 48 Wilayas, ce chiffre était estimé au plus fort à 15,51% à Tamanrasset et 0,02% à Tizi-Ouzou en Kabylie connue pour ses vastes mobilisations anti-régime.

Ce scrutin présidentiel perçu comme une manoeuvre de survie du régime est sans doute boycotté par les Algériens et Algériennes qui manifestent tous les mardis et vendredis, depuis dix mois, contre le « système » en place et l’organisation de cette élection.
Le «Hirak», mouvement anti-régime né le 22 février et ayant obtenu la démission en avril du président Bouteflika, reste farouchement opposé à ce scrutin que le pouvoir, aux mains de l’armée, veut organiser coûte que coûte.

D’ailleurs, une journée du Hirak a été improvisée dans la matinée dans plusieurs grandes villes, nécessitant l’intervention de la police.

Le mouvement dénonce une « mascarade électorale » et exige la fin du « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962 et le départ de tous ceux qui ont soutenu ou pris part aux 20 ans de présidence de Bouteflika.

Les cinq candidats à la présidentielle sont tous considérés par la contestation comme des enfants de ce « système » et accusés de lui servir de caution.

Les quelque 61.000 bureaux de vote ont ouvert depuis 08H00 (07H00 GMT) à travers le pays et doivent fermer à 19H00 (18H00 GMT), mais aucun chiffre ne devrait être disponible immédiatement.

Présidentielle algérienne : un scrutin contesté

Le pouvoir n’a pas lésiné sur les arguments pour que les Algériens participent massivement à la présidentielle de jeudi 12 décembre, mais…Quel que soit le nombre d’Algériens qui ira finalement voter, on pourra tout reprocher à l’homme fort d’Alger, le général Gaïd Salah, chef d’état-major des armées et vice-ministre de la Défense, sauf de ne pas avoir tout fait pour pousser ses compatriotes à participer à la présidentielle du jeudi 12 décembre. À coup de discours télévisés adressés au grand public et de réunions avec les différents corps de l’Etat, le patron de l’armée algérienne n’a pas lésiné sur les arguments pour que les Algériens participent massivement à cette élection qui, selon lui, serait le « parachèvement irrévocable du parcours du 1er novembre 1954 », date du déclenchement de la guerre de libération nationale qui aboutira à l’indépendance du pays en 1962.

L’insistance répétée du chef de l’armée algérienne pour que ses compatriotes se rendent « massivement (…) aux urnes » infliger « une gifle cinglante à tous ceux qui s’attaquent à l’Algérie », traduit une profonde inquiétude: celle de voir ce scrutin se traduire par un fiasco alors qu’il y tient personnellement pour «normaliser » la présidence après la démission forcée du président Abdelaziz Bouteflika.

Imposée sans consultation avec ses opposants, ce scrutin est vivement contesté par une grande partie des Algériens. Depuis le 22 février dernier, partout dans ce vaste pays aux quarante millions d’habitants, ils sont des milliers à battre le pavé chaque vendredi après la grande prière réclamant une « véritable transition démocratique » censée démanteler le système au pouvoir depuis l’indépendance.

« Organisé » dans le cadre d’un Hirak (mouvement en arabe), les Algériens étaient initialement sortis dans la rue pour protester contre une candidature à un cinquième mandat alors envisagé par le président Bouteflika dont l’état de santé était manifestement incompatible avec la fonction de chef de l’Etat.

Après plusieurs semaines de manifestations pacifiques, le Hirak avait obtenu une première victoire. C’était le 26 mars. Ce jour-là, Bouteflika dont l’élection était assurée le 18 avril est « démissionné » par l’armée. Son chef, le général Gaïd Salah, jusqu’alors réputé proche du président oblige le Conseil constitutionnel à constater l’empêchement du chef de l’Etat et à procéder à l’application des dispositions prévues dans ce cas par la constitution. Abdelkader Bensalah président du Conseil de la nation (Sénat) le remplace. Mais le Hirak ne veut pas de ce proche du président déchu. Mieux : il réclame la démission de l’ensemble des figures du régime de Bouteflika et au-delà le démantèlement de tout le système de pouvoir en place depuis l’indépendance.

L’armée croit pouvoir calmer la situation en ordonnant l’arrestation des principales figures du régime du président déchu: Anciens ministres, conseillers, hommes d’affaires et personnalités proches dirigeants d’entreprises, entourage familial du président Bouteflika etc., la purge est massive mais elle ne calme pas les manifestants.

En juin, le Hirak obtient une seconde victoire. Sous sa pression, l’élection présidentielle prévue pour le 4 juillet est annulée par le Conseil constitutionnel qui déplore « l’impossibilité de tenir l’élection du président de la République, le 4 juillet 2019 » et demande « la réorganisation de celle-ci ».

Deux mois plus tard, le général Gaïd Salah fixe un nouveau calendrier. Cette fois, il semble décidé à faire aboutir son agenda. Sous son influence, Abdelkader Bensalah, le président par intérim, signe le décret de convocation du collège électoral et fixe la présidentielle au 12 décembre.

Cette fois, ce sont 23 candidats qui déposent leurs dossiers devant l’ANIE,  l’Autorité nationale indépendante des élections, en charge de l’organisation du scrutin nouvellement créée. Cinq seulement sont retenus: les anciens Premiers ministres Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, l’ancien ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi, l’ex-ministre du Tourisme Abdelkader Bengrina et d’Abdelaziz Belaïd, président du Front el Moustakbal. Tous ont en commun d’avoir été collaborateurs ou soutiens du président Bouteflika. Une lourde étiquette dont le vainqueur parmi ces« enfants du système » aura bien du mal à se débarrasser sans grand dommage.

Le jour terrible du « DouzDouz » (chronique)

Le 12 décembre, l’Algérie va voter, ou pas, pour élire le successeur de Abdelaziz Bouteflika, 20 ans au pouvoir, poussé à la démission par d’impressionnantes manifestations pacifiques et la reprise en main sur le pays du général Ahmed Gaïd Salah, tout puissant chef d’Etat-major. Une chronique exclusive pour APA du célèbre journaliste-écrivain et chroniqueur algérien, Chawki Amari.« Un taux acceptable ». C’est le chargé de la communication à l’ANIE, Autorité nationale indépendante des élections, Ali Drâa, dont le nom signifie « de force » en Algérien, qui donne cette estimation de la participation au vote de la communauté algérienne à l’étranger, qui a déjà commencé. Devant le refus d’une majorité de la population qui conteste ce scrutin dans ces conditions, la participation est l’enjeu. Mais qu’est ce qui est acceptable et ne l’est pas ? Pour la majorité des Algérien(ne)s, c’est la reconduction du système contre lequel ils se sont soulevés qui est insupportable, « du Bouteflika sans Bouteflika, autant récupérer l’ancien et le laisser continuer rouler sur sa chaise jusqu’à ce qu’il tombe sur un mur », ironise un médecin algérois. C’est justement cette impasse d’une élection sans électeurs qui se dessine, et devant ce dilemme, on craint des affrontements, à Alger, dans les grandes villes et en Kabylie, les forces de sécurité ayant été largement déployées en prévision du « DouzDouz », terme employé comme fin du monde (ou début) pour le jour du vote, 12 décembre. Qui sera suivi d’une nouvelle grande marche prévue. Pour le vendredi 13.

Doctrine « Zéro morts»

C’est la promesse du chef d’Etat-major Ahmed Gaïd Salah, celui qui a décidé du DouzDouz pour en finir après deux scrutins présidentiels annulés sous la pression des manifestants, en avril et en juillet. Depuis le Hirak, mouvement de contestation du 22 février né contre l’intention de Bouteflika de briguer un cinquième mandat, il n’y a pas eu un seul mort directement lié à la répression. Sauf qu’il n’y a pas que la mort dans la vie et il y a quelques jours, la ligue des droits de l’Homme n’a pas fait dans l’estimation en donnant des chiffres inquiétants : 1000 interpellations et 200 mandats de dépôt prononcés contre des manifestants et militants depuis 10 mois. 200 emprisonnements, c’est plus que les oligarques et dirigeants arrêtés dans la foulée de l’éviction de Bouteflika, une cinquantaine dont les plus visibles, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, anciens premiers ministres, ou Ali Haddad, hommes d’affaires très proche du clan présidentiel, ont été condamnés à de lourdes peines deux jours avant le vote du 12 décembre pour donner de la crédibilité à la justice, et par ricochet, rassurer sur l’honnêteté du scrutin. C’est le point capital, lié à cette même participation ; habitué à la fraude, la population est convaincue que le régime va d’abord gonfler le taux de participation pour ensuite faire passer son candidat, Azzedine Mihoubi, ex-ministre de la Culture et Secrétaire général du RND, l’autre parti au pouvoir, clone du FLN et repaire d’affairistes opportunistes. D’autant que l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) est dirigée par un ancien ministre de la Justice de Bouteflika. « On veut faire passer à une élection censée être contre Bouteflika un ancien ministre de Bouteflika par un ministre de l’intérieur de Bouteflika, le tout contrôlé par un ancien ministre de Bouteflika », résume une jeune manifestante bien décidée à poursuivre le mouvement.

Les cinq doigts de la main invisible du marché

C’est pourtant une première, les rares votants ont peur, pas du régime pour une fois, mais de la population qui considère les votants comme des traitres, alors que c’est l’élection la plus ouverte depuis l’indépendance, même si le profil des candidats a de quoi décourager. Parmi les 5 prétendants, 2 sont des anciens chefs du gouvernement ou Premier ministre de Bouteflika, 4 ont été ministres sous Bouteflika toujours et les 5 ont grandi à l’intérieur du sérail, 5 doigts de la même main de l’ancien Président Bouteflika, dont l’ombre plane encore sur le pays. « C’est de notre faute, on ne s’est pas entendus sur un candidat du hirak, du coup, on n’a que des candidats du régime », explique, déçu, un militant du RCD, parti d’opposition.

Demain c’est le DouzDouz, jour de vote, et il y aura vote, même avec une faible participation. Comme lors du dernier scrutin, les résultats seront annoncés le soir même, les décideurs étant très prompts à compter, mais très lents à changer, deuxième tour probable prévu quelques jours après entre Mihoubi et Benflis, avec évidemment Benflis en candidat le moins pire, c’est-à-dire le plus éloigné de l’ancien régime.

Pour « le day after », quel que soit le Président, il sera mal élu, avec un taux de participation entre 10 et 20%, si le manomètre n’est pas utilisé pour le gonflage. Mais le thermomètre ne baissera pas pour autant, le Hirak va continuer chaque vendredi. Si c’est Azzedine Mihoubi, le candidat du régime, il va user de la manière forte sur les conseils du Général pour tenter d’en finir avec ces manifestations qui durent depuis 10 mois. Si c’est Ali Benflis, avocat, ancien militant des droits de l’Homme et opposant depuis 15 ans, il va laisser faire en attendant de convaincre qu’il est pro-Hirak. Ou du moins un pro tout court, ce qui manque cruellement à l’Algérie.

Sahara: Madrid demande aux Espagnols d’éviter l’Algérie et le Polisario

Au moment où le Polisario, se prépare à organiser un nouveau congrès prévu fin décembre, l’Espagne recommande à ses citoyens de ne pas se rendre en Algérie et dans les camps du Polisario situés dans la région de Tindouf (Sud-Est algérien).Madrid, par le biais de son ministère des affaires étrangères, justifie sa décision par « l’instabilité croissante dans le nord du Mali » voisin et de « l’activité accrue des groupes terroristes dans la région » qui pourraient « affecter la sécurité dans la région ».

Dans une recommandation mise à jour mercredi 27 novembre sur son site, le département de la diplomatie espagnole recommande « une extrême prudence » dans toute l’Algérie et demande aux Espagnols de « s’abstenir » de se rendre « dans certaines zones » qui se trouvent dans le sud du pays, y compris les camps de réfugiés sahraouis et les frontières avec  Mali, Niger, Libye, Mauritanie.

Le ministère espagnol conseille également d’éviter tout déplacement qui n’est pas absolument nécessaire à la frontière tunisienne et dans la région de Kabylie (Nord de l’Algérie). Il rappelle aussi qu’il existe un risque d’enlèvements et d’attaques terroristes dans tout le pays.

L’Algérie n’est pas une destination habituelle pour les touristes espagnols. Mais certains citoyens du royaume ibérique s’y rendent dans le cadre de voyages humanitaires ou politiques dans le but de rallier les camps du Polisario près de Tindouf.

Présidentielle algérienne : « aucun » des 5 candidats n’incarne le renouveau (analyste)

A quelques jours du début de la campagne pour l’élection présidentielle du 12 décembre en Algérie, les cinq candidats retenus, sont tous d’anciens proches ou collaborateurs directs du président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika sur pression de la rue. Mais leurs profils individuels laissent à croire qu’aucun d’entre eux n’incarne la fin du système exigée par les manifestants du Hirak, selon Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme interrogé par APA.Samedi dernier, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a finalement retenu sur 22 postulants sélectionnés à partir du système des parrainages des électeurs les noms d’Ali Benflis (75 ans), Abdelmadjid Tebboune (73 ans), Azzedine Mihoubi (60 ans), Abdelkader Bengrina (57 ans) et Abdelaziz Belaïd (56 ans).

Ces personnalités ne sont pas inconnues du bataillon politique algérien, comptables plus ou moins du bilan de près de 20 ans de Bouteflika, parti en avril du pouvoir sur chaise roulante, affaibli depuis quelques années par un AVC.

Son projet de 5è mandat soutenu par ses proches collaborateurs s’est finalement heurté à la résistance du peuple algérien, à travers des manifestations pacifiques hebdomadaires.

Les profils des candidats retenus ne semblent pas répondre aux aspirations des manifestants qui réclament le départ des dignitaires et caciques du défunt régime et le renouvèlement de la classe politique.

« Pas de favori, aucun chouchou »

En effet Benflis et Tebboune sont deux anciens Premier ministres, même si le premier se présente depuis quinze ans comme le principal opposant de Bouteflika. Le second se définit pour sa part comme candidat « indépendant ».

Azzedine Mihoubi fut ministre de la Culture jusqu’en mars mais n’a pas été collègue de gouvernement d’Abdelkader Bengrina lorsque ce dernier assurait le portefeuille du Tourisme (1997-1999). Ce dernier bénéficie dans sa candidature du soutien de la coalition islamiste, dont l’un des députés a été élu en septembre à la présidence de l’Assemblée populaire nationale.

Enfin, Abdelaziz Belaïd n’a pas été certes membre d’un gouvernement de Bouteflika, mais le benjamin des candidats est néanmoins un dirigeant d’un parti peu représentatif- le Front El Moustakbel- qui a eu à soutenir l’action du défunt pouvoir.

Parmi ces cinq, qui incarnerait le renouveau tel qu’exigé par le mouvement de contestation ? 

Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme est catégorique : « Aucun ! C’est très clair… ».

Cependant « le seul candidat à propos duquel il faudrait peut-être que je nuance ma réponse, c’est Ali Benflis. Il était une fois Premier ministre et deux fois candidat à l’élection présidentielle. Il a carrément rompu avec le président sortant Bouteflika. C’est le seul qui aurait pu éventuellement jouer un rôle par rapport aux manifestations que l’on voit depuis presque neuf mois en Algérie ».

« Mais dès l’instant qu’il s’est porté candidat, et puis il a été chahuté dans la banlieue d’Alger samedi dernier, c’est quand même de très mauvais augure », a poursuivi M. Abdelrahim, auteur du livre « Géopolitique de l’Etat islamique » paru lundi dernier dans les éditions Eyrolles.

Toutefois, souligne-t-il, les candidats partent à chances égales vu le cas de figure qui montre « une compétition à peu près équitable » entre eux. En plus, ils ne « représentent pas un danger pour le régime politique » qui s’accommodera « très bien » avec le prochain chef d’Etat.

Cette situation où l’on assiste à un semblant de divorce entre les politiques et la population n’est pas qu’algérienne ou arabe, selon le chercheur, par ailleurs maître de conférences à SciencesPo de Paris. Elle traverse même le continent africain au regard « des manifestations dans tout le monde arabe (Liban, Yémen,) ».

C’est la conséquence du « rejet profond du personnel politique par des citoyens qui estiment qu’il faut en finir avec la corruption devenue endémique et avec la nature des régimes politiques qui se sont installés depuis les indépendances et qui ont fait la preuve de leur incompétence, de leur inconsistance », analyse Kader Abdelrahim.

Algérie : la présidentielle du 12 décembre aura lieu à date échue (éditorialiste)

Alors que la contestation populaire ne fléchit pas à quelques jours du début de la campagne électorale, le doute semble s’installer sur la tenue du scrutin présidentiel en Algérie prévue le 12 décembre prochain. Dans une interview accordée à APA, le journaliste algérien Fayçal Métaoui estime cependant que l’élection aura lieu « à date échue », en dépit de l’aspiration du hirak au changement et à la rupture avec le système du président déchu Abdelaziz Bouteflika.« Malgré les contestations et malgré qu’une partie de la rue réfutent les conditions dans lesquelles ce scrutin est organisé, le pouvoir désire bien, comme la majorité des Algériens d’ailleurs, d’organiser cette élection pour sortir de la crise » soutient l’éditorialiste algérien.

Le journaliste de HuffPost Algérie soutient que ni l’opposition encore moins la société civile n’ont appelé à un boycott de cette présidentielle que le pouvoir et notamment le Commandement militaire présentent comme « une solution constitutionnelle politique à la crise » dont le pays est le théâtre depuis le 22 février.

Fayçal Métaoui estime que l’enjeu sera plutôt le taux de participation quand on sait que pour les dernières consultations électorales, ce taux n’a pas dépassé les 60%. 

Face à la pression du mouvement populaire contre la tenue du scrutin, il y a les menaces répétées du chef de l’état-major Ahmed Gaïd Salah vis-à-vis de toute personne qui entraverait le processus électoral.

Dans le même sens, le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Khelifa Ounissi, a, dans un communiqué publié le 1er novembre, appelé la police à « redoubler d’efforts pour faire face à toutes formes de criminalité, notamment les menaces d’atteinte à l’ordre public ou toute autre activité criminelle susceptible d’entraver le bon déroulement de cette échéance importante et cruciale ».

Pour Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme, les dispositions semblent en place pour assurer la tenue de la présidentielle.

« A priori, je pense que l’élection aura lieu quoi qu’il arrive parce que le régime et principalement son chef d’état-major, le vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, n’a pas face à lui une opposition structurée et organisée », estime-t-il.

Par ailleurs, ajoute le maître de conférences à l’Université SciensPo Paris, « il n’y a aucune personnalité qui émerge du lot et qui pourrait dire que +je porte les aspirations du Hirak+ » et qui serait éventuellement en mesure de s’opposer à la volonté du pouvoir d’organiser coûte que coûte cette élection. 

Après la publication le 2 novembre des noms des cinq candidats déclarés éligibles par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le processus électoral se précise dans un contexte toutefois marqué par des manifestations populaires et estudiantines tous les vendredis et mardis depuis février.

Il s’agit des anciens Premiers ministres Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, de l’ancien ministre de la Culture Azzedddine Mihoubi, de l’ancien ministre du Tourisme Abdelkader Bengrina et d’Abdelaziz Belaïd, président du parti du Front El Mostakbal.

Ce scrutin présidentiel a déjà été reporté à deux reprises à cause de la pression du mouvement de contestation inédit du régime lancé il y a neuf mois.

Le corps électoral a initialement été convoqué par le président Bouteflika, alors au pouvoir, pour la tenue de la présidentielle le 18 avril dernier. Sa démission forcée en avril annulait de fait l’organisation du scrutin. Ensuite Abdelkader Bensalah, président intérimaire, signe un décret portant convocation du corps électoral pour l’élection du 4 juillet ; une deuxième annulation faute de candidat.

Voho Sahi, un proche de Gbagbo nommé Ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Algérie

Le professeur Alphonse Voho Sahi, un proche de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a été nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près la République Algérienne, a appris APA mercredi de source officielle dans la capitale économique ivoirienne.« Au titre du ministère des Affaires étrangères, le Conseil a donné son accord en vue de la nomination de M. Voho Sahi Alphonse en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près la République Algérienne démocratique et populaire avec pour résidence Alger», a annoncé Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien à l’issue d’un Conseil des ministres présidé par le président Alassane Ouattara.

M. Voho qui a été un proche collaborateur de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo (en liberté conditionnelle en Belgique), a été pendant longtemps le rédacteur des discours officiels de celui-ci.

Avant le professeur Voho Sahi Alphonse, plusieurs ex-collaborateurs de M. Gbagbo ont été nommés à de hautes responsabilités du pays par le président ivoirien Alassane Ouattara.

Parmi ces derniers, l’on peut citer l’ancien Chef d’état-major des armées ivoiriennes, Philippe Mangou qui est l’actuel Ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Allemagne et l’ex-ministre  Alcide Djédjé en service au ministère des Affaires étrangères.

Finale de Can: le Sénégal ne parvient pas à briser la malédiction

Les Lions de la Teranga, a perdu face à l’Algérie (0-1) ce soir au stade International du Caire. Ils tombent encore en finale comme en 2002.

Le jeu sénégalais était pourtant supérieur à celui de l’Algérie,  tout au long du match.

D’entrée de jeu, une  frappe d’Islam Slimani trouve les filets du portier sénégalais Alfred Gomis, dès la deuxième minute. Un avantage que les Fennecs vont tout faire pour conserver. Ils vont alors fermer le match. Tous les efforts des Lions pour trouver la lucarne seront vains.

L’espoir va renaître au sein de la sélection sénégalaise à la 59 ème minute lorsque l’arbitre Alioum siffle un penalty en faveur du Sénégal sur une main d’un joueur algérien à la surface de réparation. Après consultation du VAR, l’arbitre central annule finalement le penalty.

Le jeu très offensif développé en première période par les Fennecs va le rester avec un nombreuse important de fautes: 14 contre 5 côté Sénégalais.

Le score va rester inchangé en deuxième mis-temps. Le Sénégal ne réussira pas à briser la malédiction. Après 17 ans, Le Sénégal a encore échoué en phase de finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can).

L’Algérie pour la deuxième fois remporte le titre de champion d’Afrique. Clap de fin pour cette 32ème édition de la Can qui s’est jouée en Egypte.

CAN 2019/ Finale : Sénégal, vaincre le signe indien pour un premier sacre continental

La 32è édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 de football connaitra son épilogue, vendredi au stade international du Caire, au terme de la finale entre le Sénégal et l’Algérie, pour la douzième fois de leur histoire en phase finale de CAN.Pour cette première CAN avec 24 équipes participantes au tournoi final, le Sénégal et l’Algérie les deux favoris du groupe C se disputeront le bel objet d’art ce vendredi après un parcours plus que honorable.

Les Lions de la Teranga qui sont à leur 15è participation avec une place de finaliste en 2002, battus par le Cameroun (0-0 ; 2-3 tab), 4è en 1965-1990-2006, 5 fois quart de finalistes (1992-1994-2000-2004-2017) ont commencé la campagne égyptienne par un succès face à la Tanzanie (2-0) dans le groupe C avant de s’incliner (0-1) devant l’Algérie pour terminer la phase de groupe par une large victoire aux dépens du Kenya (3-0). 

Aux tours suivants, le Sénégal assure le tarif minimum (1-0) face à l’Ouganda en 8è, le Bénin en quart et la Tunisie en demi-finale. La moisson est bonne pour le sélectionneur Aliou Cissé (capitaine lors de la finale perdue) et ses poulains pour disputer la deuxième finale de CAN de l’histoire du Sénégal.  Après celle perdue en 2002 par la génération dorée des Henri Camara, El Hadj Diouf, Pape Bouba Diop, Habib Beye et autres Tony Sylva, Aliou Cissé.

Au contraire de son adversaire, l’Algérie honorera vendredi, en Egypte, sa 3è finale de CAN dont un échec en 1980 et une victoire à domicile (1-0 face au Nigéria en 1990) en dix-sept phases finales disputées avec des rangs honorables en 2004 (3è), 2008 (3è), 1982 (4è), 2010 (4è) et une série de quart de finaliste en  1996, 2000, 2004 et 2015. 

Le parcours des Fennecs dans cette campagne aux pieds des Pyramides est éloquent en phase de groupe où l’Algérie fait le carton face au Kenya (2-0), le Sénégal (1-0) et la Tanzanie (3-0) avant une victoire aussi facile 3-0 contre la Guinée-Bissau en 8è, un succès dans la douleur devant la Côte d’Ivoire (1-1 ; 4-3 tab) en quart pour une victoire au forceps (2-1) contre le Nigéria en demi-finale.

Ce sont deux équipes au métier consommé dans cette compétition qui s’affronteront en finale avec des statistiques largement favorables aux Algériens dans leurs confrontations en phase finale de CAN. Dans leur histoire, Lions et Fennecs se sont rencontrés vingt-deux fois depuis 1977 (toutes compétitions, amicale et officielles confondues).

Au total, en 22 rencontres, le Sénégal n’a été victorieux qu’à quatre reprises (1-0 et 3-0 en 2001, 2-1 en 2004, 1-0 en 2008), pour douze défaites et six nuls. La dernière victoire des Lions de la Teranga aux dépens des Fennecs (1-0) remonte au 31 mai 2008 à Dakar, en éliminatoires de la Coupe du monde 2010.

Pour espérer inscrire le nom du Sénégal sur le socle de Dame Coupe au soir du 19 juillet, un seul impératif : vaincre ce signe indien qui poursuit les Lions de la Teranga depuis belle lurette face aux Fennecs leur bête noire.

Can 2019-Sénégal-Algérie: Victor Gomes désigné pour l’arbitrage

 Pour la finale de vendredi 19 juillet, le Sud-africain, Victor Gomes a été désigné pour arbitrer ce duel.

La Confédération africaine de football (Caf) a désigné, mardi 16 juillet, le Sud-africain, Victor Gomes, pour la finale de cette édition qui aura lieu au Caire, le vendredi 19 juillet à 19 h temps universel, indique senenews.

L’arbitre de 36 ans a déjà dirigé deux rencontres durant cette compétition continentale entre Egypte et Zimbabwe lors de la phase des poules et un match des huitièmes de finale entre le Ghana et la Tunisie.

Can 2019-suspension de Koulibaly: la Fédération sénégalaise de foot va saisir la Caf

Kalidou Koulibaly sera suspendu en finale de la Can pour cumul de carton jaune. Une décision que la Fédération sénégalaise de football compte contester auprès de la Caf.

 Ce pourrait-il que le défenseur sénégalais joue la finale de vendredi contre l’Algérie? La Fédération sénégalaise de football (Fsf) y croit en tout cas.

Selon le Record, elle a saisi la commission de discipline de la Confédération africaine de football (Caf) pour faire annuler la suspension de Kalidou Koulibaly pour la finale. Dans la mesure où il cumule des cartons jaunes.

La Fsf motive son recours par le fait que la faute de main de Koulibaly n’est pas intentionnelle et que le bras du joueur n’a jamais décollé de son corps.

Grosse déception à Abidjan après l’élimination des Eléphants de la CAN 2019

La déception était grande, jeudi soir à Abidjan, après la défaite en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 de la sélection nationale ivoirienne de football ( 3-4, tab) face aux Fennecs d’Algérie marquant son élimination de cette compétition qui se dispute en Egypte, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Les supporters ivoiriens, étaient certes  déçus de l’élimination de leur équipe nationale, mais ont salué pour la plupart, la combativité des Eléphants footballeurs lors de cette rencontre.

« C’est une grande déception pour moi. Depuis le début de la compétition, on n’a pas produit un bon jeu. Mais aujourd’hui, on a sorti un système de jeu et j’ai vu des Eléphants combatifs. Nous avons eu de nombreuses occasions de buts. Je suis vraiment déçu parce qu’on aurait pu prendre l’avantage », a dit à APA Wilfried Ben Gossé qui a suivi cette confrontation au « Village CAN» de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan en compagnie de milliers de supporters ivoiriens.

« Je suis découragé. Mais aujourd’hui, les ivoiriens ont joué au bon football. Nous avons vu des Eléphants qui se battent sur le terrain », a indiqué pour sa part,  Yao Kouadio Romaric. Pour Koffi Sandrine qui dit elle-aussi être triste après cette défaite des pachydermes ivoiriens, l’espoir reste permis pour la sélection ivoirienne dans les compétitions à venir.

Comme Wilfred et Sandrine,   nombreux sont les ivoiriens, qui découragés par cette sortie de leur équipe de la CAN 2019, sont restés terrés chez  eux a domicile.

Au Plateau-Dokui, un quartier au Nord d’Abidjan, d’ordinaire très animé les soirs, il n’y avait pas une grande foule dans les nombreux maquis et autres coins de restauration, habituellement pris d’assaut par les noctambules.

La CAN 2019 s’est achevée jeudi pour les  Eléphants de Côte d’Ivoire après une défaite aux tirs au but ( 3-4) face au Fennecs d’Algérie dans une confrontation comptant pour les quarts de finale de ce tournoi.

CAN 2019/Côte d’Ivoire-Algérie: le duel à mort des entraîneurs locaux

Après le Mali, Kamara Ibrahim, le sélectionneur ivoirien croise le fer, jeudi, avec l’Algérie sous les ordres du coach Djamel Belmadi pour un autre duel à mort entre techniciens locaux.Critiqué pour le jeu insipide de son équipe en huitième de finale face aux Aigles du Mali, Kamara Ibrahim est plus que conscient de la valeur de l’adversaire du jour.

 « Nous sommes toujours dans le même état d’esprit qui est celui d’être combatif. L’Algérie est dans un dynamisme que tout coach aimerait avoir », admet-il, soulignant,  cependant,  qu’il «n’y a pas d’équipe imbattable ».

Au vu des statistiques, explique le technicien ivoirien, l’Algérie est une bonne équipe mais, «cela ne nous fait pas peur puisque chaque équipe vient avec ses qualités ».

Selon lui, depuis la dernière victoire des Eléphants face aux Fennecs (3-1) à la CAN 2015  en Guinée Équatoriale, « beaucoup de choses ont changé quatre ans après ». « Nous verrons si on peut rééditer le même exploit », signifie le sélectionneur ivoirien.

Alors que pour son collègue algérien Djamel Belmadi, « l’équipe de Côte d’Ivoire fait partie des favoris de cette compétition et elle a un passé dans la CAN avec deux titres ».

Si le technicien algérien  ne veut pas  rentrer dans «les aspects de favori», il prévient que «le plus important, c’est d’être solide défensivement pour ne pas encaisser», conseillant «la méfiance et la confiance» à ses joueurs, sans avoir « peur d’encaisser le premier but puisque notre équipe a les ressources mentales pour revenir».

La Côte d’Ivoire et l’Algérie disputent, jeudi après-midi (16h GMT) à Suez une place de demi-finale de la CAN 2019. Le vainqueur de ce match croisera, dimanche, le Nigéria victorieux, mercredi, de l’Afrique du Sud (2-1).