La TFM mise en garde pour « propos dégradants pour la femme » dans Jakarloo

Le CNRA a adressé un rappel à l’ordre à la Télé Futurs Médias par un courrier. La direction de la TFM l’a reçu suite à des « propos dégradants et injurieux pour la femme » au cours de l’émission Jakarloo.

En effet, l’émission du 12 février traitait de l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko. Et le régulateur de l’Audiovisuel reproche à la Tfm le vocabulaire employé dans ce numéro de Jakarloo.

«Le vocabulaire, d’une vulgarité extrême et inacceptable, a été sans apport aucun dans la satisfaction des besoins d’information du public sur l’affaire dite Adji Sarr-Ousmane Sonko pendante devant la justice». A alors dénoncé l’instance que dirige par Babacar Diagne, dans un communiqué.

Il indique en effet, que les termes injurieux et obscènes, faisant clairement place à du sexisme débordant, sont de nature à porter atteinte à la considération de la femme. Et ce, « tout en agressant les valeurs morales de notre société ».

En sa qualité d’organe chargé de veiller au respect par les médias audiovisuels de la réglementation, le CNRA rappelle de ce fait à la Tfm que «selon l’article 15 du Cahier des charges applicable au titulaire d’une autorisation de diffusion de programmes de télévision privée de droit sénégalais, le titulaire est responsable du contenu des émissions qu’il diffuse».

L’organe a donc invité la Tfm à plus de vigilance et à veiller à ce que de telles dérives ne se reproduisent plus.

Il ne faut pas confondre régulation et censure (Babacar Diagne)

Le président du Conseil de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Diagne, déplore la mauvaise compréhension des missions du régulateur des médias et les ‘’amalgames’’ qui amènent certains observateurs à confondre régulation et censure.
‘’Des fois, j’ai été quelque peu déçu de voir des sommités intellectuelles faire des amalgames. J’ai vu, dans un journal de la place, un professeur d’une grande université du Sénégal dire que le régulateur devrait bien visionner’’ les séries diffusées par les télévisions pour voir leur contenu, avant qu’ils ne soient diffusés, a-t-il déclaré.
Dans une interview publiée lundi par le quotidien privé Vox Populi, Diagne dit avoir de même ‘’entendu un prêcheur’’ célèbre ‘’dire qu’il pointe du doigt le CNRA qui, selon lui, doit tout visionner’’.
Babacar Diagne estime que cette compréhension des missions de l’organe de régulation de l’audiovisuel relève d’une ‘’grosse méprise’’, d’autant plus que cela ne fait pas partie des tâches à exécuter par le CNRA.
‘’Ce n’est pas un hasard si on nous appelle le gendarme de l’audiovisuel. Le gendarme est dans la circulation. Quand vous doublez à droite, il vous demande de vous garer. Mais le gendarme ne fait pas la visite technique. C’est exactement la même chose chez nous’’, explique-t-il.
‘’La censure, ce n’est pas la régulation. La censure se passe dans les départements, au ministère de la Culture’’, par le biais d’un comité d’experts chargés de délivrer un visa pour la diffusion des films et séries, après les avoir visionnés, a précisé Diagne.
Le travail du CNRA ‘’commence quand c’est diffusé. On ne fait pas de régulation a priori. La régulation se fait a posteriori’’, a-t-il soutenu, ajoutant : ‘’Le régulateur gère ce qui est diffusé. Il n’intervient pas avant. Nous n’avons pas inventé la régulation. Cela se passe comme ça.’’
Le CNRA a été amené à prendre récemment des mesures encadrant la diffusion de la série sénégalaise ‘’Infidèles’’, à la suite de plusieurs plaintes relatives à ‘’des propos, comportements et images jugés choquants, indécents, obscènes ou injurieux’’, relayés par cette production audiovisuelle.
Les auteurs des plaintes adressées au CNRA pointaient du doigt ‘’des séquences ou propos qui portent gravement atteinte à la dignité, à l’image, à l’honneur et à la réputation de la personne humaine, notamment de la femme, ou encore des séquences ou propos susceptibles de nuire à la préservation des valeurs, sensibilités et identités culturelles et religieuses’’.
Le régulateur a ordonné, il y a quelques mois, que des ‘’correctifs’’ soient apportés à certaines séquences d’un autre téléfilm très suivi, ‘’Maîtresse d’un homme marié’’, une série qui était également objet de plaintes.
Le président du CNRA, interrogé sur les programmes très critiqués des médias audiovisuels, a répondu : ‘’Malheureusement, il y a beaucoup d’efforts à faire.’’
‘’Le problème, ce sont les sources d’inspiration. Je pense qu’on ne peut pas seulement prendre les faits divers comme source d’inspiration. Aujourd’hui, pour vendre, les gens aiment titiller nos bas instincts. Franchement, les ‘teuss’, les ‘xalaas’, ça existe, mais ça ne doit pas être aussi [dominant]’’ dans les programmes des radios, a-t-il dit, concernant ces émissions consacrées largement aux faits divers.
‘’Il y a tellement de sujets qui peuvent être abordés, mais il y a la prégnance du sexe, de la violence. C’est tout le temps des enfants tués, des bébés assassinés. Je pense qu’il y a beaucoup à faire sur ce plan-là’’, a poursuivi Diagne.
Il recommande aussi aux professionnels des médias de se cultiver davantage. ‘’Un journaliste audiovisuel a une notoriété facile. Au bout de trois ans d’exposition, vous êtes très célèbre. Mais il y a un danger : vous êtes exposé, mais vous êtes vide.’’
‘’Beaucoup de nos stars ne sont pas cultivés. C’est dangereux. Il faut revenir à de meilleures sources d’inspiration. Nous avons des jeunes talentueux dans les télévisions et les radios’’, a-t-il souligné, souhaitant que les professionnels de l’audiovisuel soient mieux formés.
Babacar Diagne estime que les médias ont par exemple ‘’un immense rôle à jouer dans l’éducation, pour ressortir le patrimoine culturel historique et le partager’’.

Sénégal: les médias ont joué un rôle essentiel pour la paix lors de la présidentielle de février (Cnra)

Dans son rapport sur la couverture médiatique du scrutin du 24 février, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) félicite le professionnalisme de la presse lors de cette joute électorale.

L’Aps qui a reçu le rapport du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) au sujet de l’élection présidentielle de février 2019 en fait une synthèse claire. Le président du Cnra, Babacar Diagne, a salué «tous ceux dont le concours et l’appui institutionnel ont permis de réussir un scrutin que les médias ont beaucoup contribué à rendre paisible dans son déroulement, des phases préparatoires à la proclamation du résultat définitif».

«Durant la présidentielle de 2019, l’organe de régulation a certes relevé des cas isolés de violation manifeste de la réglementation, mais a tout aussi clairement constaté que, dans l’ensemble, les médias ont joué un rôle déterminant dans cette élection», ajoute M. Diagne.

Il indique par ailleurs que «pour préserver la sérénité particulièrement importante en ces moments de vie démocratique, que le Cnra se retient de ne pas aller vers des sanctions, tant que les manquements n’avaient pas pris une proportion inacceptable».

De manière globale, le rapport «donne beaucoup d’indications sur les langues de communication les plus parlées durant la campagne, le temps d’exposition des candidats par média, les acteurs les plus présents en UNE des quotidiens», peut-on retenir de la synthèse.

«Le document de 98 pages donne également de larges extraits de textes législatifs et réglementaires portant sur les élections en général, celle du 24 février 2019 en particulier», précise le rapport.

Election présidentielle au Sénégal: la Cnra tranche le débat télévisé des candidats

L’instance de régulation a indiqué via un communiqué que le face à face des prétendants au scrutin présidentiel, prévu pour demain, n’aura plus lieu.

Pour le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), le débat est tranché. Les internautes n’auront pas leur face à face entre les cinq candidats à la présidentielle. Prévu pour demain, le concept inédit au Sénégal est la résultante du mouvement #SunuDébat lancé par des citoyens sénégalais sur les réseaux sociaux.

Le Cnra a annoncé hier, que le débat ne se fera pas. Dans un communiqué, le Cnra précise «que l’organisation de débats radiodiffusés ou télédiffusés, pendant la campagne électorale, incombe au régulateur, à la condition que tous les candidats y participent ; un débat ne peut être organisé que sur décision du Cnra».

L’instance de régulation poursuit en indiquant qu’en l’absence d’autorisation délivrée par elle, «les chaînes de radio ou de télévision ne sont pas habilitées à diffuser une telle émission dans le cadre de la présente campagne électorale». Si Macky Sall avait déjà indiqué sa décision de ne pas prendre part au débat, les quatre autres candidats quant à eux avaient donné leur accord de principe. La décision de la Cnra est dénoncée par les membres de la société civile. Pour eux, la sortie de la Cnra est partiale.