Burkina : Hommage aux victimes de l’insurrection populaire, 08 ans après

Le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tambela a déposé une gerbe de fleurs en la mémoire des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat de septembre 2015, aux pieds du monument aux héros nationaux à Ouagadougou.

Les événements d’octobre 2014 avaient abouti à la chute de l’ancien président Blaise Compaoré, après 27 ans de règne. Quant à ceux de septembre 2015, ils ont fait échec au putsch du Général Gilbert Diendéré, fidèle du président Compaoré. 37 personnes avaient été tuées et plus de 625 autres blessées au cours des deux événements politiques du pays.

Représentant le président Ibrahim Traoré, le Premier ministre a fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes, avant de procéder au dépôt de gerbes de fleurs au pied du monument, suite à l’épellation, par ordre alphabétique, des noms des victimes, devant le monument des héros nationaux.

En dehors des membres du gouvernement, des autorités coutumières et religieuses, des blessés et des parents de victimes ont pris au cérémonial. Huit ans après les faits, les doléances sont les mêmes et ils ont exhorté les militaires au pouvoir depuis le coup d’Etat du 30 septembre dernier contre le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, à avoir un regard sur leur « situation qui traîne » selon eux.

« Nous avons attendu depuis maintenant huit ans. Il y a eu des promesses, des décrets qui ont été signés pour aider les blessés à recouvrer la santé, mais rien n’a été fait », se désole Dramane Ouédraogo, Président d’honneur des blessés de l’insurrection populaire. Il précise que depuis 2015, des blessés ont été evacués pour des soins de santé plus appropriés à l’étranger et n’ont plus bénéficié de suivis après leur retour. « Ceux qui ont été soignés au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou sont dans l’impossibilité de poursuivre les soins, parce qu’il y a un désintéressement total de l’État concernant ces choses. Nous sommes déçus », déplore M. Ouédraogo.

Blessé lors des évènements d’octobre 2014, Constant Bassolé appelle l’équipe du Capitaine Ibrahim Traoré à agir pour lui permettre de recouvrer totalement la santé. « L’Etat doit nous prendre en charge comme il se doit. S’il ne le font pas, ils ont failli. Et ceux qui viennent d’arriver si eux aussi, ils ne le font pas, ils ont eux aussi failli à leur mission. Nous, nous voulons être soignés », estime M. Bassolé.

Dans une déclaration, l’Unité d’action syndicale (UAS), le principal regroupement syndical a exigé « la lumière sur les auteurs et commanditaires des tirs contre les manifestants des 30 et 31 octobre 2014, la vérité et la justice sur les crimes économiques et de sang, la sécurisation des populations, la prise de mesures sérieuses contre la vie chère, l’arrêt des atteintes aux droits et acquis des travailleurs et le respect des décisions de justice ».

Une dizaine de personnes, dont le général Gilbert Diendéré et le général Djibril Bassolet, ancien chef de la diplomatie burkinabè, ont été condamnés à des peines de 10 à 20 ans de prison dans le cadre du coup d’État manqué de septembre 2015.

Quant au procès de l’insurrection populaire, il n’a pas encore eu lieu.

La Namibie pour la révision de l’accord sur le génocide allemand

Windhoek souhaite renégocier avec Berlin l’accord conclu en 2021 sur le massacre des Hereros et Namas dans les années 1900.La page sombre de l’histoire de la Namibie n’est pas définitivement tournée. L’année dernière, le gouvernement allemand a reconnu avoir commis un génocide à l’époque coloniale, avant de promettre plus d’un milliard d’euros de dédommagement aux descendants des victimes.

Mais la Namibie ne trouve pas son compte dans ce règlement. Hier jeudi, Nangolo Mbumba, le vice-président de ce pays de l’Afrique australe, a révélé que la demande de révision de l’accord a été faite en juillet après des discussions au parlement namibien.

« Les comités techniques de la Namibie et de l’Allemagne ont discuté de la question et proposé que des modifications soient apportées à la déclaration commune sous la forme d’un addendum qui a été soumis au gouvernement allemand », a déclaré M. Mbumba lors d’une réunion des chefs traditionnels locaux.

Jusque-là, Windhoek attend une réponse de Berlin par rapport à sa demande. Pour la première fois, l’Allemagne a reconnu en 2021 les exactions des forces du Deuxième Reich contre les indigènes herero (65.000 morts) et nama (10.000 décès) entre 1904 et 1908. 

Pour réparer ses erreurs du passé, elle a proposé des compensations sur 30 ans pour notamment faciliter l’acquisition de terres, la construction de routes ou l’approvisionnement en eau au profit des descendants des victimes.

Mais quelques jours après l’annonce de l’accord trouvé avec le gouvernement namibien, l’opposition et un groupe de chefs traditionnels représentant les tribus herero et nama ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme un « accord au rabais » comparé aux « 75 milliards d’euros de pensions et de prestations sociales versées aux Juifs » par le régime nazi depuis 1949. Désormais, les dirigeants namibiens veulent au moins 580 millions de dollars annuels sur 40 ans en guise d’indemnisations.

Fête de l’indépendance : retour du défilé en Côte d’Ivoire

L’an 62 de l’accession à la souveraineté internationale a été célébré ce dimanche dans la capitale politique et administrative Yamoussoukro.Située à 242 kilomètres au Nord d’Abidjan, la terre natale de Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la République de Côte d’Ivoire, a accueilli les festivités de la fête de l’indépendance.

Pour les deux précédentes éditions, les autorités avaient choisi une commémoration sobre et restreinte au Palais de la République, à Abidjan, en raison de la Covid-19. Aujourd’hui, le défilé militaire et civil, tenu sur la Place Jean-Paul II, a vu la participation de 5731 personnes dont 4625 membres des Forces de défense et de sécurité.

Un détachement de l’armée libérienne a également paradé afin de magnifier et consolider la parfaite coopération entre les États-majors des deux pays. Les présidents George Weah du Liberia et Umaro Sissoco Embaló de la Guinée-Bissau, arrivés samedi soir à Yamoussoukro, ont pris part à cette célébration aux côtés de leur homologue Alassane Ouattara. Contrairement aux anciens chefs de l’État Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié pourtant invités par leur successeur.

Absent pour des « raisons personnelles », Bédié a quand même envoyé une délégation composée du Général Gaston Ouassenan Koné, de Georges Ezaley, de Coffi Léopoldine Tiezan, de Marie-Ange N’Dia et de Netro René.

Lors du traditionnel discours de veille d’indépendance, Alassane Ouattara a annoncé avoir signé un décret pour gracier Gbagbo, lever le gel de ses comptes bancaires et procéder au paiement de ses arriérés de rente viagère. Histoire « de renforcer davantage la cohésion sociale », a-t-il expliqué.

Acquitté par la Cour Pénale Internationale (CPI), l’opposant était toujours sous le coup d’une condamnation de 20 ans de prison pour le braquage de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) pendant la crise postélectorale de 2010 – 2011.

Dans ce sens, le chef de l’État ivoirien a aussi pris un décret pour la libération conditionnelle du vice-amiral Vagba Faussignaux et du commandant Jean-Noël Abehi. En outre, environ 3000 Ivoiriens, emprisonnés pour des infractions mineures, ont été élargis selon le même procédé.

Décès de Desmond Tutu : le monde pleure l’icône de la lutte anti-apartheid

De Macky Sall à Barack Obama en passant par Emmanuel Macron, les dirigeants du monde entier saluent la mémoire de l’ancien archevêque anglican. Desmond Tutu, le dernier visage de la lutte anti-apartheid, est mort dimanche dernier au Cap à l’âge de 90 ans.

Avec Nelson Mandela, le religieux a joué un rôle prépondérant dans l’abolition de la ségrégation raciale en Afrique du Sud. Pour « The Arch », surnom du défunt, « rester neutre face à l’injustice, c’est choisir le camp de l’oppresseur ». Desmond Tutu considérait l’apartheid comme « le système le plus vicieux inventé par l’homme depuis le nazisme ».

Son opposition à ce régime lui a valu le Prix Nobel de la paix en 1984. Président de la Commission vérité et réconciliation, Desmond Tutu, à qui l’on doit l’expression « nation arc-en-ciel » qui désigne son pays, a prôné l’amnistie pour une Afrique du Sud réconciliée avec elle-même.

Toutes choses qui font dire à Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), que l’archevêque était « un véritable apôtre de la paix convaincu du pouvoir de la réconciliation par la justice réparatrice ».

De son côté, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a magnifié « son combat historique contre l’apartheid et sa contribution à la réconciliation nationale ». Desmond Tutu (1931-2021) « nous a enseigné que la haine, le tribalisme et la division n’avaient pas leur place dans nos pays d’Afrique », soutient Ali Bongo Ondimba, le président du Gabon.

À en croire Emmanuel Macron, le président de la République française, le combat du natif de Klerksdorp « pour la fin de l’apartheid et la réconciliation sud-africaine restera dans nos mémoires ».

Son homologue béninois, Patrice Talon, abonde dans le même sens : Desmond Tutu, « un nom à jamais gravé dans l’histoire » car « son action inspirera des générations et résistera à l’usure du temps ».

Enfin, Barack Obama, ancien président des Etats-Unis, affirme que l’archevêque était pour lui et pour tant d’autres « un mentor, un ami et une boussole morale ». La mort de Desmond Tutu survient plus d’un mois après celle de Frederik Willem de Klerk, le dernier président blanc de l’Afrique du Sud.

Quand Macky Sall est lu dans le monde arabe

Le célèbre chroniqueur égyptien Souleymane Juda est impressionné par la version arabe du livre du président Macky Sall, « Le Sénégal dans le cœur ».En février 2017, le sommet gouvernemental, dont l’organisation à Dubaï est supervisée par le ministre Mohamed El Kerkawi, a annoncé que la ministre sénégalaise de la Santé avait remporté le prix du meilleur ministre du monde.

 Sa victoire a porté un « message » au reste des ministres de la Santé de la région et de l’étranger, chacun d’entre eux bénéficiant de son expérience pour qu’il soit au rendez-vous avec le prix lors d’une prochaine session !

 Il y a quelques jours, j’ai lu le livre du président sénégalais Macky Sall « Le Sénégal au cœur », et j’ai compris pourquoi son ministre de la Santé était la meilleure détentrice de ce portefeuille. Depuis sa prise de fonction en 2012, le président sénégalais s’est fixé des priorités sur le niveau des dépenses publiques au premier rang desquelles figurent la santé et l’éducation. Il alloue 7 % du PIB à l’éducation, et se concentre sur deux choses. : l’enseignant et le manuel scolaire. Quant à l’enseignant, le président Macky Sal adhère à la célébration de la Journée des enseignants chaque année, et insiste à y assister quelles que soient ses préoccupations. Il remet personnellement des prix annuels aux enseignants qui se distinguent par leurs compétences !

 En Egypte, la constitution actuelle consacre 6 % du produit national brut aux dépenses d’éducation. Le Président Abdelfattah Al-Sisi avait annoncé trois priorités : la santé, l’éducation et la culture !

 Le livre « Mémoires de Sall » a été publié à Casablanca par le Centre culturel du livre, traduit par le professeur Imam Hassan Seck et révisé par le professeur Abdallah Mohamedi! Et Le jour de l’élection de Macky Sall, il était le quatrième président du pays depuis son indépendance. Il a été précédé par les présidents : Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, et Abdoulaye Wade !

 Dans son livre, il raconte comment sa mère a vendu ses bracelets de cheville pour payer ses études au collège, et lorsqu’il est passé au stade secondaire, elle a vendu ce qu’elle portait dans ses mains et sur son cou en or et en argent pour que son fils poursuive ses études ! Cela est le cas en Egypte pour beaucoup de mères qui se démerdent pour enseigner leurs enfants. Il s’agit, certes, d’un comportement humain instinctuel plus qu’un comportement sénégalais ou égyptien !

 Le président Macky Sall, diplômé d’ingénieur géologue, se décrit comme un libéral avec une orientation sociale, ce qui signifie qu’il s’occupe des gens simples et défend leur cause ! En témoigne, le fait qu’il réside dans sa propre maison, et refuse d’élire domicile au palais présidentiel !.. Et parce qu’il est africain dans l’âme, il estime que la délivrance du continent africain passe par le passage aux États-Unis d’Afrique! … Ce rêve le caresse chaque fois qu’il réalise que les 54 pays de notre continent sont riches et ne leur manquent que d’incarner le rêve du président Sall !

Le héros du film « Hôtel Rwanda » condamné à 25 ans de prison

Paul Rusesabagina, accusé de terrorisme par la justice rwandaise, a finalement été condamné à la réclusion criminelle.Rusesabagina, 67 ans, est devenu célèbre avec le film Hôtel Rwanda sorti en 2004. Cette production montre comment le directeur de l’hôtel des Mille Collines a sauvé plus de 1200 Tutsi dans son établissement pendant le génocide qui a fait entre 800.000 et un million de morts d’avril à juillet 1994.

Jugé lundi 20 septembre pour appartenance à un groupe ayant revendiqué plusieurs attaques en 2018, ce farouche opposant au président Paul Kagamé a été reconnu coupable même s’il n’a cessé de dénoncer un procès « politique ».

Ils étaient vingt et un prévenus, membres du Front de Libération Nationale (FLN) poursuivis pour terrorisme, à écouter le verdict rendu par la Chambre de la Haute Cour pour les crimes internationaux.

Avant le procès, M. Rusesabagina avait publiquement admis avoir fondé le groupe comme bras armé de son parti politique, le Mouvement rwandais pour le Changement démocratique (MRCD).

Il avait, à plusieurs reprises, exprimé son soutien aux activités du groupe, notamment après les attentats de 2018 qui ont fait neuf morts dans le Sud-Ouest du Rwanda. En revanche, il a rejeté toute implication dans ces crimes.

Par ailleurs, Callixte Nsabimana, commandant et porte-parole du FLN arrêté en 2019, a écopé de la même peine que Paul Rusesabagina. Il a plaidé coupable pour la plupart des accusations portées à son encontre. Avant son arrestation, il avait revendiqué les attaques de 2018 et annoncé des plans pour de nouveaux assauts.

Ce mardi, le ministre rwandaise des Affaires étrangères a annulé une réunion prévue avec son homologue belge, Sophie Wilmès, en représailles à ses commentaires sur le verdict infligé à Paul Rusesabagina.

La cheffe de la diplomatie belge a déclaré que le condamné n’avait pas bénéficié d’un « procès équitable et approprié ». Des propos dénoncés par le Rwanda qui les qualifie de méprisants à l’égard de son système judiciaire.

« Les victimes des actes terroristes du FLN, certes moins célèbres, ont tout autant droit à la justice que M. Rusesabagina et ses coaccusés. Pour cette raison, la rencontre bilatérale prévue au niveau ministériel, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York (Etats-Unis), n’aura plus lieu », a indiqué le ministère rwandais des Affaires étrangères.

Tanger : Découverte de bouteilles en verre datant du 14ème siècle

Une quinzaine de bouteilles en verre qui dataient du 14è siècle ont été découvertes, dimanche, soigneusement enterrées sur le toit d’un bâtiment situé sur le côté est de l’ancienne médina de Tanger, au nord du Maroc.Selon l’Agence pour la promotion et le développement (APDN), ces bouteilles ont été découvertes dans le cadre des travaux du programme de réhabilitation et de mise en valeur de la médina de Tanger, réalisé par l’Agence.

Les 15 grandes bouteilles en verre étaient enterrées sur le toit de l’un des magasins situés sur le mur entourant Dar Debagh sur le côté Est de la ville. Elles étaient utilisées dans la préservation et le transport de certaines substances liquides, telles que l’huile, jus et fermenteurs.

Après avoir été inspectées par le conservateur régional du patrimoine, il s’est avéré qu’elles appartiennent au type de bouteilles appelées « Dames Jeanne », dont l’histoire est associée à un conte ancien datant du 14ème siècle, fait savoir l’APDN, notant que ces bouteilles ont été conservées comme preuve historique pour une utilisation dans certains des lieux d’exposition muséale de la ville.

Maroc : Fès célèbre plus de 12 siècle de son existence

La capitale spirituelle du Maroc, la ville de Fès célèbre, ce lundi, sa journée annuelle proclamée en janvier 2011, et qui coïncide avec la pose en l’an 808 de ses premières fondations, soit plus de 12 siècles d’existence et de son rayonnement mondial.Cité impériale, Fès est réputée mondialement comme une ville gardienne de son patrimoine, ouverte sur le monde et attachée à son style de vie. Classée patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 1981, la cité spirituelle u Royaume subjugue par la profusion de ses monuments, dont ses 9.000 maisons historiques, ses 11 medersas, ses 43 écoles coraniques, ses 83 mausolées et ses 176 mosquées et sa son Université Al Quaraouiyine, la première au monde outre ses 1.200 ateliers d’artisanat d’art et ses grandes tanneries traditionnelles.

La cité, un espace d’art, de culture et de spiritualité par excellence, constitue bel et bien un modèle vivant de la ville méditerranéenne et arabo-musulmane. Aux splendides borjs et pittoresques murailles, Fès tente désormais de retrouver son rayonnement d’antan et de relever les défis pour assurer son développement local et favoriser son décollage économique.

La journée annuelle de Fès, instituée depuis l’année 2011 à l’initiative de nombreuses associations de la société civile actives dans les domaines de la préservation du patrimoine, de la protection de l’environnement et de la diffusion des valeurs de citoyenneté, demeure une opportunité de mobilisation et d’examen des mécanismes à même d’élaborer une vision prospective de la ville, d’accompagner son expansion urbanistique et la remettre sur les rails du développement durable.

Maroc : création de la Fédération africaine des véhicules anciens

La Fédération africaine des véhicules anciens (FAVA) a été créée le 23 novembre dernier au Maroc, lors d’une assemblée générale constitutive sanctionnée par l’élection du bureau et l’adoption des statuts et du règlement intérieur.Cette Assemblée Générale constitutive a également été marquée par la délibération sur les pouvoirs en vue des formalités de déclaration et de publication, indique un communiqué de la FAVA.

Ainsi, il a été procédé, poursuit le communiqué, à la désignation du conseil d’administration de cette nouvelle fédération qui se compose de sept administrateurs élus par l’Assemblée générale ordinaire, et qui sont : Abdellah Abdellaoui (Maroc), Président, Hassen Mokadem (Tunisie), Vice-Président Maghreb, Amadou Fall (Sénégal), Vice-Président Afrique de l’Ouest, Mahmoud Ezzeldin (Egypte), Vice-Président Afrique de l’Est, Rafik Kamal Lahlou (Maroc), Administrateur (Technique-Communication-RP), Massafoma Severin (Côte d’Ivoire), administrateur en programmation et Youcef El Kihel (Algérie), administrateur en finances.

Le président peut exercer au maximum deux mandats de quatre ans, ajoute-t-on, relevant que tous les autres membres élus peuvent exercer un maximum de trois mandats, chacun d’une durée de quatre ans et qu’un président sortant peut être éligible à un autre poste électif après son deuxième mandat à la présidence.

Selon le président de la FAVA, « l’idée de création de cette Fédération africaine remonte à 2018 lors du Classicars Expo organisé au Golf d’Anfa », se félicitant de la mise en place de cette structure.

Représentante de la communauté africaine des véhicules anciens, la FAVA se compose de membres nationaux, de membres de groupe régionaux, de membres d’honneur et de membres probatoires, note le communiqué, soulignant que tous les membres ont des droits et des devoirs vis-à-vis de la FAVA, tels que fixés dans les statuts et le règlement intérieur.

Afrique du Sud : décès de Denis Goldberg, compagnon d’armes de Mandela

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rendu hommage jeudi à Denis Theodore Goldberg, ancien combattant du régime de l’apartheid avec Nelson Mandela et décédé hier mercredi des suites d’une longue maladie.Goldberg qui vivait au Cap, est mort à l’âge de 87 ans. Son histoire est marquée par son engagement aux côtés de l’ancien président sud-africain. Il leur a d’ailleurs valu le procès de Rivonia, avec d’autres camarades. Ils seront condamnés puis transférés à la mythique prison de Robben Island. 

« C’est un moment triste pour notre nation, et un moment pour nous tous d’apprécier le dévouement courageux de Denis Goldberg à notre lutte et son militantisme perpétuel dans l’intérêt – et avec la présence physique – des communautés pauvres et vulnérables de notre pays », a déclaré le président Ramaphosa.

En prison, Goldberg retrouve sa mère, une militante politique détenue depuis quatre mois, a rappelé Ramaphosa. 

Cette charge émotionnelle fait partie de ces « expériences (similaires qui) n’ont pas réussi à l’intimider. Au contraire, cela n’a fait que renforcer sa détermination à ce que le mouvement de libération utilise toutes les stratégies à sa disposition, y compris la résistance armée, pour mettre fin à l’apartheid », a poursuivi le président.

Pour lui, « l’engagement de Goldberg pour un leadership éthique était inébranlable ».

« Même à un âge avancé, il faisait partie du mouvement des vétérans de la lutte, appelant à la réaffirmation du centre moral de la société ».

Goldberg, d’origine juive, a reçu la décoration de l’Ordre national de Luthuli pour son engagement dans la lutte contre l’apartheid et pour service rendu au peuple sud-africain.

La Guinée Bissau en quelques dates : 40 ans d’instabilité

Voici quelques dates majeures qui ont marqué l’histoire contemporaine de la Guinée Bissau, où se déroule dimanche 24 novembre le premier tour d’une élection présidentielle cruciale pour l’avenir de cette ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest:1963-1974 : Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) déclenche une guerre d’indépendance de ces deux colonies portugaises d’Afrique de l’Ouest.

1973 : Assassinat d’Amilcar Cabral, leader historique du PIAGC dans son quartier général à Conakry par des membres de la branche militaire du parti, en relation avec des agents portugais.

10 septembre 1974 : La Guinée-Bissau est officiellement indépendante.

14 novembre 1980 : Le président Luis Cabral est renversé par coup d’Etat dirigé par Joao Bernardo Vieira dit « Nino ».

1984 : Adoption d’une nouvelle constitution

1984 : Nino Vieira est élu président du Conseil d’Etat par l’Assemblée.

1985 : tentative de coup d’État contre Nino, le général Batista Tagme Na Waie est accusé

1991 : Adoption du multipartisme

1994 : première élection présidentielle pluraliste : Nino Viera élu par 52,02 % des voix contre 47,98 % pour Kumba Ialá.

Juin 1998 : tentative de coup d’État menant à une courte guerre civile

Novembre 1998 : signature d’un accord de paix en vue d’un gouvernement d’union nationale de transition

7 mai 1999 : Nino Vieira est renversé par un coup d’État mené par le Général Ansumane Mané. Malam Bacaï Sanha est nommé président de transition.

Janvier 2000 : Election de Kumba Yala à la présidence de la république.

Novembre 2000 : Assassinat du Général Ansumane Mané

Novembre 2002 : Dissolution de l’Assemblée nationale par Kumba Ialá

Septembre 2003 : Coup d’État contre Kumba Ialá

Mars 2004 : Victoire du PAIGC aux élections générales

Juillet 2005 : Election présidentielle, Vieira de nouveau président

Décembre 2017 : Loi d’amnistie pour les auteurs des violences politiques entre 1980 et 2004

Novembre 2008 : Elections législatives : victoire du PAIGC au pouvoir. Carlos Gomes Junior est nommé chef du gouvernement

Août 2008 : Dissolution de l’Assemblée nationale par le président Nino Viera

Novembre 2008 : Coup d’état manqué contre Nino Viera

1er mars 2009 : Assassinat du général Batista Tagme Na Waie, dans un attentat à la bombe.

2 mars 2009 : Assassinat du président Nino Vieira par des militaires

26 juillet 2009 : Election au second tour de Malam Bacaï Sanha à la présidence.

1er avril 2010 :  Tentative de coup d’État menée par le Général Antonio Indjai; arrestation éphémère du Premier ministre Carlos Gomes Júnior

9 janvier 2012 : Mort du président Malam Bacaï Sanha à Paris, en France ; Raimundo Pereira devient le président par intérim

18 mars 2012 : premier tour de la présidentielle ; le Premier ministre Carlos Gomes Junior annoncé victorieux face à l’ex-président Kumba Ialá.

12 avril 2012 : Attaque contre le domicile du Premier ministre ; l’armée procède à son arrestation, en compagnie du président par intérim Raimundo Pereira.

17 avril 2012 : l’Union Africaine suspend la Guinée Bissau de l’Union Africaine ; création d’un Conseil national de transition (CNT)

18 avril 2012 :  Manuel Serifo Nhamadjo est choisi comme président de transition.

Octobre 2012 : Coup d’Etat manqué mené par le Capitaine Pansau N’Tchama ; bilan : 7 morts

Mai 2014 : Second tour présidentielle, victoire de José Mario Vaz du PAIGC, avec 61,90 % des suffrages face Nuno Gomes Nabiam soutenu par l’armée.

Juillet 2014 : Nomination de Domingos Simões Pereira au poste de Premier ministre

Août 2015: dissolution du gouvernement de Pereira par le président Vaz qui nomme Baciro Dia Premier ministre

Novembre 2016 : Umaro Sissoco Embalo devient le 5è Premier ministre en presque un an

Octobre 2016 : Signature des Accords de Conakry sous l’égide du président guinéen Alpha Condé

Juin 2017 : Départ de Bissau du premier contingent de la mission de la Cédeao en Guinée Bissau (Ecomib)

14 janvier 2018 : Démission du Premier ministre Emballo

30 janvier 2018 :  le président Vaz nomme un nouveau Premier ministre, Augusto Antonio Artur da Silva,

Février 2018 : Sanction de la Cédeao contre 19 personnalités bissau-guinéenes pour non-respect aux Accords de Conakry

Avril 2018 : le président Vaz nomme Aristides Gomes au poste de Premier ministre, le 7è du genre en 4 ans.

Mars 2019 : Elections législatives, victoire du PAIGC

29 août 2019 : Le président Vaz annonce sa participation à la présidentielle du 24 novembre pour un second mandat.

La France restitue officiellement au Sénégal le sabre d’El Hadj Omar Tall

La cérémonie officielle de remise du sabre du conquérant musulman sénégalais El hadji Oumar Foutiyou Tall s’est tenue ce dimanche à Dakar à la Salle des banquets du Palais de la République, en présence du président Macky Sall, du Premier ministre français Edouard Philippe, des descendants de la Famille omarienne.« La symbolique est forte de par sa charge émotionnelle parce qu’un sabre est plus qu’une arme à travers les âges et encore de nos jours, le sabre est symbole de fierté et d’élégance, d’apparat et de noblesse », a déclaré le président sénégalais.

La signature de la convention de dépôt dudit sabre entre la ministre française des Armées, Florence Parly, et le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, est le « prélude de sa restitution définitive après l’adoption de la loi y afférente. »

« Il est heureux que le sabre d’El Hadj Omar Tall conservé au Musée de l’armée française sous le numéro d’inventaire 6995 balise de son éclat cette nouvelle séquence des relations franco-sénégalaises », s’est réjoui le Président Sall.

Pour le chef de l’État sénégalais qui a salué le « courage » de son homologue français Emmanuel Macron, à travers cette cérémonie, « la France ouvre la voie à tous ceux qui détiennent le patrimoine africain ».

Il a ainsi rappelé que cette remise du sabre entre dans le cadre de la restitution des biens culturels décidé par le président Macron à la suite du rapport des universitaires Felwine Sarr et Bénédicte Savoy sur le patrimoine culturel africain installé en Europe.

Cette cérémonie de restitution se tient en prélude au Sommet sur la paix et la sécurité (18-19 novembre) à Dakar.

Ainsi le Premier ministre français, Edouard Philippe arrivé la veille dans la capitale sénégalaise est accompagné d’une forte délégation composée entre autres du ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, Jean-Yves Le Drian, de la ministre des Armées, Florence Parly, du ministre de la Culture, Franck Riester, du ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer et des chefs d’entreprise.

Outre les membres du gouvernement sénégalais, des personnalités et chefs religieux dont le Khalif général des Tidjanes Serigne Babacar Sy Mansour et le Khalif général de la Famille Omarienne, Thierno Bassirou Mountaga Daha Tall ont pris part à la rencontre.

El Hadji Omar Foutiyou Tall (1797-1864) fut « un ascète et propagateur d’un islam soufi confrérique notamment la Tidjania qu’il a implantée en Afrique de l’ouest ».

L’érudit anticolonialiste, auteur de nombreux ouvrages poétiques « excellait dans plusieurs disciplines : la théologie, la mystique, la grammaire, le droit musulman, la jurisprudence et la poésie entre autres ».

La presse marocaine commente le discours royal

Les quotidiens marocains parus ce vendredi consacrent leurs commentaires et analyses au discours royal à l’occasion du 44è anniversaire de la Marche Verte.+Aujourd’hui le Maroc+ estime que le discours royal a tenu toutes ses promesses, notant que les discours royaux ont toujours été porteurs de messages importants sur les plans politique et économique et que le discours de mercredi 6 novembre n’a pas dérogé à la règle.

Le Roi Mohammed VI a insisté sur le fait que « l’Initiative d’autonomie constitue la traduction concrète de la solution recherchée », note la publication, ajoutant que le Souverain a indiqué que « le développement régional doit être fondé sur la coopération entre les régions et sur leur complémentarité ».

Pour le journal, le discours royal marque un tournant dans la question de la régionalisation et son impact sur le développement national.

Pour sa part, +Al Bayane+ souligne, que le Roi proclamait la ville d’Agadir comme étant, non plus une contrée au sud, mais un carrefour situé au pratiquement cœur, assurant désormais, le relais entre le nord et le sud de la nation.

La notification royale n’était pas un fait fortuit, note le quotidien, expliquant qu’elle fut ipso facto accompagnée de cette énorme perspective ferroviaire dont les retombées positives pourraient secouer la dynamique de la région.

« Le Roi lance le train du développement». Titre, de son côté +Assabah+, en référence à l’appel lancé par le Roi Mohammed VI en vue d’initier une réflexion sérieuse dans l’objectif d’établir une ligne ferroviaire reliant Marrakech à Agadir, en prélude à son extension vers les autres régions du sud marocain. En attendant, le Souverain a appelé au renforcement du réseau routier dans les régions du sud par la création d’une voie express reliant Agadir à Dakhla.

Ce mégaprojet routier et ferroviaire serait d’autant plus vital qu’il procurera de l’emploi dans toutes les régions traversées et contribuera à leur développement dans tous les domaines, car «le Maroc que nous appelons de nos vœux doit être édifié dans un esprit d’harmonie et de complémentarité entre ses régions», a déclaré le souverain.

+Al Ahdath Al Maghribia+ écrit que le discours royal a eu plusieurs portées: locale, régionale et continentale. En effet la régionalisation locale renforcée doit aussi s’inscrire dans la perspective de la construction maghrébine, mais aussi faire des régions du sud une porte largement ouverte sur le continent africain, car, a encore déclaré le Roi Mohammed VI, «depuis notre accession au trône, nous avons inscrit notre continent au cœur de notre politique extérieure. Ainsi, nous avons effectué de nombreuses visites dans ses différents pays et conclu avec eux près de mille accords couvrant tous les domaines de coopération ».

+Al Akhbar+ met l’accent titre sur la détermination du Roi «à ériger le Maroc en acteur clé de la construction de l’Afrique de demain». Une Afrique qui s’est massivement rangée parmi les 163 pays qui ont aujourd’hui souscrit à la justesse de la cause et la légitimité des droits du Maroc sur son Sahara, et ce en soutenant l’initiative d’autonomie qui, comme l’a fermement souligné le souverain, est la « seule voie possible pour parvenir à un règlement du conflit, dans le respect total de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Royaume ».

Présence Africaine a prôné l’idéologie fédératrice de la civilisation noire (Editeur)

La Maison d’édition « Présence Africaine » qui a célébré ce weekend à Paris son 70 anniversaire, a incarné l’idéologie fédératrice de la civilisation noire, avec une mission d’affirmer son existence et son écriture au monde, a fait savoir Mukala Kadima Nzuji, directeur des Éditions Hémar et ancien directeur littéraire à Présence Africaine.Pour l’écrivain congolais, ancien collaborateur (1971-1983) à Présence Africaine, par la création de cette Maison d’éditions, le Sénégalais Alioune Diop (1910-1980) affirmait la présence africaine dans le monde ».

« Présence Africaine, c’est l’affirmation d’une civilisation dans un contexte de déni. De tout cela, il y avait une idéologie comme toute activité humaine », a indiqué Mukala Kadima Nzuji dans une interview accordée à APA.

Rappelant le contexte colonial de la naissance de Présence Africaine, caractérisé par « le mépris du noir », il continue de dénoncer ces stéréotypes d’alors selon lesquels « l’homme noir n’avait pas de culture, pas de civilisation, pas de passé et donc pas d’histoire. »

L’écrivain congolais francophone reconnait par ailleurs que le philosophe sénégalais Alioune Diop avait pris le contre-pied des attaques des fascistes occidentaux qui à cette époque, pour avoir eu le courage de fonder Présence Africaine dans un contexte difficile.

« En créant en 1949 la Maison d’édition après la création de la Revue en 1947, malgré plusieurs tentatives des actions qui ont été menées contre Présence Africaine, Alioune Diop a tenu bon, contre les attaques fascistes occidentaux », a déclaré Mukala Kadima Nzuji.

Au-delà de la Revue, la Maison d’édition était également une tribune offerte alors aux écrivains noirs.

« Les productions de Présence Africaine nous ont nourris intellectuellement. Quand je dis, nous je parle de tous ceux de la génération, nous avons vécu à l’ombre de présence africaine, nous avons pensé, réfléchi un peu à la manière de présence africaine », a clamé l’écrivain.

A cet effet, l’ancien directeur littéraire de Présence souhaite que cette « mémoire » qui mérite d’être « entretenue et soutenue », classée « patrimoine culturel de l’UNESCO » pour son « long parcours dans des combats culturels, politiques, économiques ».

Cependant, le professeur de littérature estime que Présence Africaine doit continuer à publier en offrant plus d’espace aux jeunes auteurs.

Présence Africaine à besoin d’un « nouveau sursaut » ! (Poète)

Le thème de la commémoration ce weekend à Paris de la création de la Maison d’édition Présence Africaine, « 70 ans de transmission » est d’autant plus pertinent que « les générations futures ont le droit de savoir et surtout de perpétuer le combat ». C’est l’avis du poète Amadou Lamine Sall, Lauréat des Grands Prix de l’Académie française, dans une interview accordée à APAnews.Pour cette grande figure de la littérature sénégalaise et africaine francophone, la réussite de ce défi de la « transmission » exige de « ne jamais oublier l’esprit des anciens, des premiers pionniers. Ne jamais oublier ce qu’a été le combat de Présence Africaine et ce que doit rester Présence Africaine ».

72 ans après la création de la Revue Présence Africaine et 70 ans après celle de la Maison d’édition éponyme, M. Sall estime qu’aujourd’hui, très peu d’auteurs connaissent véritablement cette dernière et le rôle qu’elle a joué dans la défense et l’illustration de la littérature et de la pensée africaines francophones.

« Présence Africaine doit être plus vivante encore, plus opérationnelle, plus tournée vers la nouvelle génération d’auteurs africains. Elle doit s’ouvrir aux jeunes poètes et écrivains parmi les meilleurs », souligne le poète.

Face aux problématiques de l’heure, notamment le terrorisme, le changement climatique, le racisme dans la Diaspora, etc. l’urgence change de cap.

Le rôle « historique et admirable » de Présence Africaine à travers l’éclosion du « génie nègre » a été bien incarné par « des auteurs grandioses et difficiles à renouveler ».

« L’esprit de Présence Africaine est bien, bien loin. Elle-même ne le défend même plus comme il se doit ! », martèle « avec beaucoup de respect » le poète qui invite à un nouveau sursaut pour conduire sa renaissance par de nouveaux auteurs.

Présence Africaine, héritière des Négritudes !

« Alioune Diop restera celui qui a permis aux Noirs de s’exprimer. Sans cet outil qu’il a forgé, nous serions demeurés ce que nous avons toujours été : des muets », ainsi se réjouissait dans ses écrits Mongo Béti (1932-2001), l’auteur camerounais à propos de la création, il y a 72 ans, de la Revue Présence Africaine.La période post-seconde Guerre Mondiale marquée certes par la naissance de courants politiques dans la France métropolitaine, a surtout coïncidé avec un nouvel élan d’écrivains afro-francophones et antillais déterminés à revendiquer leurs identités culturelles et historiques.

C’est dans ce contexte, précisément en 1947, que le Sénégalais Alioune Diop créa la revue Présence Africaine.

En plus d’être mouvement et tribune pour l’intelligentsia noire, elle a permis l’éclosion d’une littérature « nègre » basée sur des idéaux différents mais tous liés à la cause noire d’après-guerre.

« Cette revue ne se place sous l’obédience d’aucune idéologie philosophique et politique (…)», dira dans le premier numéro son fondateur surnommé « Le Socrate noir » pour sa « maïeutique » en faveur de ses pairs écrivains.

Certes des associations noires – ou mieux, des réseaux littéraires afro-francophones et antillais – avaient déjà vu le jour en France, avant même le Comité de défense de la race nègre et le journal « La Voix des Nègres » fondés en 1926 par le Sénégalais Lamine Senghor. Ou encore l’association « La Ligue de défense de la race nègre » ou la revue « La Race nègre » créées l’année suivante.

Des auteurs comme Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas, etc., symboliques pionniers de la Négritude ayant tous publié chez Présence Africaine, comme d’autres auteurs d’ailleurs, ont trouvé en cette revue, le lieu de rencontres et d’échanges.

« Présence Africaine a représenté une opportunité et a ouvert un lieu de débats. Les écrivains ont eu l’assurance de pouvoir publié », a rappelé à APA Dr. Abdoulaye Imorou, enseignant-chercheur à l’Université du Ghana.

Selon lui, « cette assurance s’accompagne d’une forme de liberté, celle de pouvoir écrire comme on veut ou en tout cas presque ».

Présence Africaine a donc permis aux écrivains noirs de pouvoir « décider des orientations de la littérature africaine », a souligné Dr. Imorou.

Cependant il est reconnu que le contexte colonial, jadis marqué par des censures de certains écrits revendicatifs, entravait l’émergence d’une pensée noire.

« L’époque de la naissance de la Revue Présence Africaine était plus compliquée qu’aujourd’hui parce qu’il y avait beaucoup plus de revendications », a indiqué à APA la petite-fille de Alioune Diop, Marie Kattié, chargée de communication de Présence Africaine.

Présence Africaine, c’est aussi une Maison d’édition

Au-delà de la revue, Présence Africaine incarna également le statut de réceptacle d’œuvres d’écrivains noirs. La Maison d’édition créée deux ans plus tard (1949) également par Alioune Diop, publia le premier ouvrage à polémique de Placide Tempels, « La Philosophie bantoue».

Cette publication somme toute courageuse, compte tenu des réticences des autres éditeurs d’alors d’obédience philosophique  partisane et d’intérêt franco-français, créa le déclic d’une nouvelle idée.  C’est « l’idée d’une libération des peuples noirs de la pensée, de notre présence, de notre existence ; car au fond, on était nié, on n’existait pas » dira Christiane Yandé Diop, la veuve de Alioune Diop.

A l’occasion de la commémoration ce samedi à Paris des 70 ans de la Maison d’édition « Présence Africaine », plusieurs figures de la littérature africaine, notamment Wole Soyinka, Ngugi Wa Thiong’o, Djibril Tamsir Niane, Théophile Obenga, se retrouvent pour rendre hommage à son fondateur Alioune Diop.

Cette célébration se tient dans le cadre des Universités de la Rentrée de Présence Africaine (URPA).

Plusieurs tables-rondes sont prévues autour du thème « 70 ans de transmission » pour célébrer cet anniversaire.

Pour Marie Kattié, le terme « transmission » renvoie naturellement au « but premier de Présence Africaine » qui est de « transmettre la culture, les idées des différents intellectuels depuis sa création ».

« Présence Africaine a exhumé les valeurs de l’homme noir » (écrivain)

La Maison d’édition Présence Africaine, qui célèbre du 26 au 27 octobre 2019 à Paris (France) son 70e anniversaire, a abattu un travail colossal en vulgarisant à l’échelle planétaire « les valeurs de l’homme noir », s’est félicité Alioune Badara Bèye, le président de l’Association des écrivains du Sénégal, dans un entretien avec APA.« Au moment où la France avait ses écrivains, il fallait une autre ouverture pour les littérateurs noirs. Nous devons beaucoup à Alioune Diop, cet homme de lettres. Car la naissance de Présence Africaine a énormément contribué à l’exhumation des valeurs de l’homme noir », a indiqué Alioune Badara Bèye.

En 1949, deux ans seulement après la création de la revue Présence Africaine, Alioune Diop met sur pied la maison d’édition éponyme. Son but est « de fournir aux penseurs, écrivains et chercheurs d’Afrique et de la diaspora, un espace de création et une caisse de résonance permettant à leurs productions littéraires et scientifiques, de connaître de meilleures conditions de diffusion et d’accessibilité à travers le monde ».

Dans un entretien accordé à Radio France Internationale (RFI), Yandé Christiane Diop, veuve d’Alioune Diop, se souvient qu’ « au fond, nous (Noirs) étions niés. On n’existait pas ». Présence Africaine a donc activement participé à la libération des peuples noirs et de leurs pensées.

Agée de 94 ans, Yandé est toujours la gardienne de l’immense héritage légué par son défunt mari dont le nom a été attribué à l’Université de Bambey (centre du Sénégal).

Dans cette exaltante mission, elle peut notamment compter sur le dévouement de sa fille Marie-Aïda Diop Wane.

Cette dernière souligne, sur RFI, que « ça a été très difficile (pour son père) de faire admettre certaines thèses comme celles de Cheikh Anta Diop qui, à ce jour, sont encore contestées. (Mon papa) s’était battu puisqu’il a fait imprimer sa thèse qui avait été refusée, même par la Sorbonne ».

Selon M. Bèye, auteur de l’ouvrage « Nder en flammes », « Alioune Diop, ce brillant intellectuel ayant œuvré pour le rassemblement du monde noir, est une fierté. Et c’est très heureux que ses héritiers, 70 ans après, puissent maintenir le flambeau ».

Pour que ce legs perdure sans coup férir, Marie Kattié, petite-fille d’Alioune Diop, chargée de communication de Présence Africaine, exhorte les jeunes particulièrement à s’intéresser à la littérature ancienne et contemporaine.

A l’avènement de Présence Africaine, presque toute l’Afrique était sous le joug colonial. Mais aujourd’hui, de nouveaux défis se présentent à cette maison d’édition : « Ce sont les sujets liés entre autres au climat, à la démocratie, aux libertés individuelles, au développement économique, à la géopolitique et aux conflits interafricains. Ces thèmes doivent être traités par les hommes de lettres qui sont des témoins de leur temps », analyse le président de l’Association des écrivains du Sénégal.

En soixante-dix ans d’existence, Présence Africaine a édité une ribambelle de livres dont « Sous l’orage » du Malien Seydou Badian, « Un nègre à Paris » de l’Ivoirien Bernard Dadié, « Le pleurer-rire » du Congolais Henri Lopes, « La préférence nationale » de la Sénégalaise Fatou Diome et « Le cercle des tropiques » du Guinéen Alioum Fantouré.

Alioune Diop, né le 10 janvier 1910 à Saint-Louis (nord), a effectué ses études primaires à Dagana (nord) puis secondaires dans sa ville natale. Il part en Algérie (1936-1937) pour y entamer une formation en Lettres classiques qu’il terminera à la Sorbonne (France). Après avoir enseigné dans plusieurs villes de l’Hexagone, cet ancien sénateur de la quatrième République française décède le 2 mai 1980 à Paris.