L’UA pour une « solution curative » à la crise libyenne

Le président de la Commission de l’Union Africaine(UA), Moussa Faki Mahamat a promis, jeudi à Brazzaville, que son organisation va continuer « à apporter son concours à l’émergence d’une solution curative et acceptable à la crise libyenne ».« L’UA va continuer, à travers son mécanisme spécial, le Comité de Haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernement sur la crise libyenne, à  apporter des concours curatifs à l’émergence d’une solution acceptable à cette crise », a notamment dit Moussa Faki Mahamat.

S’exprimant à l’ouverture du huitième sommet du Comité de haut niveau de l’UA sur la crise en Libye, le président de la Commission de l’UA a appelé « l’Afrique à se mobiliser pour faire taire les armes dans ce pays ».

Il s’est référé aux conclusions du récent sommet de Berlin pour souligner que « l’urgence qui s’impose à l’UA est la mise en place d’un plan  d’action assorti d’une feuille de route devant déterminer et adopter la tenue d’une conférence entre les Libyens ».

« Le peuple libyen, autant que toute l’Afrique, a droit à la stabilité, à la sécurité, à la prospérité. Nous ne pouvons prétendre à la Zone de libre-échange  continentale africaine (Zlecaf) et à l’intégration régionale sans la Libye », a-t-il martelé.

Pour ce faire, Moussa Faki Mahamat a lancé un appel aux protagonistes de cette crise libyenne afin qu’ils «  prennent leur responsabilité devant l’histoire et leur peuple pour une sortie de cette crise dans laquelle le pays s’est embourbé ».

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Il a rappelé que le thème de l’UA cette année est de « Faire taire les armes à travers le continent », avant d’affirmer que « la Libye étant le pays du continent où les armes parlent le plus, nos énergies doivent se mobiliser pour les faire taire ».

Intervenant à leur tour, les présidents de la Mauritanie, Mohamed Ould El-Ghazaouani et du Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh ont réitéré leur confiance au Comité de haut niveau des chefs d’Etat et gouvernement sur la crise libyenne.

Ils estiment que « ce comité de l’UA contribuera de manière positive à la construction et à la mise en œuvre d’une solution pacifique à cette crise, afin que le pays se reconstruise dans la stabilité pour son développement ».

Mohamed Ould El Ghazaouani a appelé la Communauté internationale en communion avec la Libye à instaurer un « cessez-le-feu durable afin de donner la chance au dialogue et à la réconciliation dans le pays ».

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Lui emboitant le pas, GHassan Salamé, chef de mission des Nations Unies en Libye a invité la communauté internationale à organiser un forum sur la paix en Libye et qui regroupera non seulement les politiques, mais aussi les autorités sociales. Car, à son avis, la Libye « n’est pas une histoire de pétrole ni de prison politique ».

Denis S. Nguesso appelle au respect de l’embargo de l’ONU sur la Libye

Le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, par ailleurs président du Comité de haut de niveau de l’Union Africaine sur la Libye a appelé, jeudi à Brazzaville, au respect de l’embargo de l’ONU sur les armes dans ce pays.« Le respect scrupuleux de l’embargo décrété par les Nations Unies en Libye figure parmi les défis à relever pour sortir le pays de la crise», a déclaré Denis Sassou Nguesso à l’ouverture du huitième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Comité de haut niveau de l’UA sur la crise libyenne.

« C’est dans ce contexte particulier que notre instance, le Comité de Haut niveau de l’UA sur la Libye, soumettra son rapport au cours de la prochaine session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et gouvernement de l’UA », a indiqué le chef de l’Etat congolais, demandant le « respect strict de la non-ingérence dans les affaires intérieures de la Libye ».

Il a par ailleurs informé l’opinion internationale de la volonté de l’UA d’organiser, courant cette année 2020, d’un forum de réconciliation inclusif inter- libyen préalable aux élections présidentielle, législatives et locales libres, crédibles et inclusives.

 

« Notre responsabilité nous invite à l’action afin d’intégrer les évolutions récentes de cette crise dans notre démarche », a poursuivi Denis Sassou Nguesso, estimant que « notre devoir pour l’Afrique nous interpelle encore aujourd’hui, nous devons inscrire la question libyenne au niveau de priorité absolue dans les agendas de l’Union Africaine et des Nations Unies en matière de paix et de sécurité ».

Suffisant pour qu’il souhaite que l’Afrique s’impose l’exigence de la cohérence en ce qui concerne « la résolution du conflit libyen » car, a-t-il dit, « notre continent doit parler d’une même voix sur la base de notre démarche unique déjà définie par l’UA, au-delà de toute ambigüité ».

Le huitième sommet du Comité de haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA sur la Libye s’est tenu en présence des présidents de la Mauritanie, Mohamed Ould El-Ghazaouani et du Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh. Le représentant spécial et chef de mission des Nations Unies en Libye, Ghassan Salamé, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat et des représentants des protagonistes de cette crise libyenne étaient également présents.

Volontaires dans l’armée burkinabé: Gare aux guerres par procuration! (chercheur)

Suite à l’adoption à l’unanimité le 21 janvier dernier par l’Assemblée nationale burkinabé d’une loi autorisant l’enrôlement de civils dans l’armée, la question de la pertinence de cette initiative reste très critique.Le président du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel (2r3s), Jérôme Pigné explique que cette loi est le symbole d’une situation qui se dégrade et d’un pouvoir politique qui n’a pas « trouvé d’alternatives pour panser ses blessures ».

« L’adoption d’une telle loi montre bien qu’au Burkina Faso, on est à court d’idées, qu’on n’a pas de solutions à court terme. En somme, qu’on n’a pas trouvé de solutions pour éradiquer le fléau du terrorisme, de l’instabilité…», a notamment déclaré le chercheur.

Dans un entretien accordé à APA, M. Pigné redoute, à terme, « des guerres par procuration à travers des milices armées ».

Tout en s’interrogeant sur l’efficacité de cette mobilisation populaire face à des groupes de mieux en mieux organisés, il souligne que le Burkina Faso dispose d’un « tissu social déjà fragilisé » et l’implication du citoyen lambda dans cette guerre asymétrique ne ferait qu’aggraver la situation.

Partant de là, il estime qu’« on est donc en train d’ouvrir un nouveau champ de batailles où l’on met les populations civiles au cœur de la problématique. Et ça, c’est véritablement dangereux parce qu’on est bien incapable aujourd’hui de peser le pour et le contre des conséquences potentielles de l’implication des civils » dans ce combat contre les groupes armés.

Le chercheur associé à l’Institut Thomas More se demande, par ailleurs, dans quelle mesure les autorités burkinabè, « incapables » de s’assurer que les forces de sécurité ne commettent pas d’exactions, vont réussir à régir l’action des civils « dont le travail est tout sauf de garantir la sécurité » des populations.

« Il y a véritablement un risque de dégradation des relations sociales, du tissu social au Burkina Faso », a-t-il alerté.

Le 21 janvier dernier, alors que 36 civils périssaient dans une attaque terroriste dans la province de Sanmatenga (centre-nord), le Burkina Faso a adopté le projet de loi pour le recrutement de volontaires dans l’armée.

Officiellement, les civils enrôlés pour la défense de la patrie vont recevoir une formation militaire initiale de quatorze jours. Ils seront formés par des spécialistes sur l’armement, les tactiques de base, notamment les embuscades, la gestion d’un poste d’observation, l’éducation civique et morale, les règles de discipline, les principes d’usage des armes et le respect des droits de l’homme.

Pour éviter que ce volontariat n’alimente les réseaux terroristes, souligne le projet de loi, le recrutement sera suivi d’une enquête de moralité et sera encadré jusqu’au niveau de la région militaire. Et ces volontaires seront responsables devant les juridictions des actes répréhensibles commis au cours de leurs missions.

Cela devrait permettre, selon le ministre de la Défense, Chérif Sy, « d’éviter que ces volontaires (ne constituent) des milices ».

Terrorisme au Burkina: focus sur le recrutement des volontaires

L’Assemblée nationale du Burkina Faso a adopté, le 21 janvier 2020, le projet de loi portant institution de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) avec pour objectif de faire face aux multiples attaques terroristes auxquelles le pays est confronté depuis 2016.L’article 2 de la loi relatif aux dispositions générales définit le VDP comme «une personne de nationalité burkinabè, auxiliaire des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), servant de façon volontaire les intérêts sécuritaires de son village ou de son secteur de résidence, en vertu d’un contrat signé entre le Volontaire et l’Etat».

La loi précise que la mission du VDP est de contribuer au besoin, par la force des Armées, à la défense des personnes et des biens de son village ou de son secteur de résidence.

Selon l’article 3 et autres, la tâche du futur auxiliaire des FDS exige en toute circonstance «patriotisme, loyauté, discipline, disponibilité, neutralité, intégrité et esprit de sacrifice pouvant aller au sacrifice suprême».

Quant à l’article 5 dudit projet de loi, il stipule que «le recrutement des VDP se fait au niveau du village ou de son secteur de résidence sur la base de volontariat, subordonné à l’approbation des populations locales, en Assemblée générale».

Le même texte renseigne que les VDP bénéficieront d’une couverture sanitaire, en cas de blessure dans l’exécution de leurs missions, mais également d’une prime forfaitaire unique en cas d’invalidité permanente selon l’article 8 du projet.

A cela, il faut ajouter le fait que le VDP recevra une formation de 14 jours axée sur la manipulation des armes, la discipline et d’un équipement spécifique.

Par contre, il ne bénéficiera pas de droits à la retraite mais une prime de démobilisation lui sera versée à l’échéance du contrat (article 8).

«En cas de décès, le volontaire sera inhumé par l’Etat et ses ayants droits bénéficient d’une assistance financière de la part de l’Etat. Le volontaire demeure responsable devant les juridictions compétences des actes répressibles commis dans l’exécution de ses missions», souligne la loi.

Et de mentionner que l’auxiliaire des FDS ou VDP peut perdre sa qualité de volontaire, sur la base de la démission, de la résiliation du contrat, de l’absence prolongée de plus de 30 jours et du non renouvellement du contrat ou de décès.

Il ressort du texte que les volontaires ne seront pas dotés d’uniformes et que leur opérationnalisation interviendra avec l’entrée en vigueur de la loi au Burkina Faso.

Le président du Faso, Roch Kaboré, lors de son discours à la Nation du 7 novembre 2019, au lendemain de l’attaque terroriste contre un convoi d’une société minière ayant fait une quarantaine de morts à l’est du pays, avait lancé un appel pour recruter des volontaires afin de défendre la patrie en proie au terrorisme.

Après le vote du projet de loi, la signature d’un décret est nécessaire pour l’opérationnalisation de la mesure.

«Le terrorisme intérieur, un aveu d’échec pour le Sahel» (analyste)

Les Etats du Sahel sont victimes du terrorisme intérieur à cause de l’inefficacité des politiques de développement, a laissé entendre Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements djihadistes.Le Burkina fait-il face à un terrorisme intérieur ?

Au Burkina Faso, au Mali, au Niger…, il est facile de dire que le djihadisme est externe ou étranger. Mais quand on étudie la situation, on se rend compte que ces groupes recrutent des locaux. De nombreux djihadistes présents au Burkina Faso sont originaires de ce pays. Itou pour le Mali, le Niger… Un mouvement djihadiste, tel qu’il soit, doit forcément recruter parmi les locaux.

Ces Etats ont du mal à l’admettre parce que c’est une sorte d’aveu de faiblesse ou d’échec. La riposte militaire, à elle seule, ne suffit pas. Les réponses doivent être économiques, sociales et militaires. Il faut clairement un changement de rapports entre le citoyen et l’administration. 

Qu’est-ce qui explique la vulnérabilité du Burkina Faso face au terrorisme ?

Les raisons sont multiples. La situation économique n’est pas des meilleures. L’Armée est sous-équipée. Elle n’est pas à même de sécuriser les zones frontalières. Par contre, les groupes djihadistes sont plus aguerris. Ils s’améliorent au fil des années de lutte, recrutent en nombre et attaquent violemment.

La pauvreté est un facteur important pour expliquer le développement du terrorisme. L’Etat est un peu absent dans ces zones-là. Il est souvent répressif, n’instaure pas un système démocratique et ne met pas en œuvre des politiques de développement et de protection des citoyens. Les mouvements djihadistes en profitent donc.

Un projet de loi prévoit l’enrôlement de bénévoles dans l’armée burkinabè. Est-ce une mesure salutaire ?

Les initiatives similaires n’ont pas été concluantes dans d’autres pays. Cette mesure peut aggraver les frictions entre l’Etat central et les populations des zones où les mouvements djihadistes opèrent.

Cela peut déboucher sur la création de milices. Ces dernières se caractérisent par l’absence de discipline et la fréquence des bavures. L’enrôlement de bénévoles peut compliquer la donne pour l’armée et les populations. En soi, l’ambition de mobiliser la population est bonne mais elle peut être contre-productive.

Une attaque de Boko Haram fait 5 morts au Cameroun

Cinq pêcheurs ont trouvé la mort dans la nuit de mardi à mercredi dans l’île camerounaise de Blaram (Extrême-Nord), à la suite d’une attaque attribuée à la secte islamiste Boko Haram, a appris APA de sources sécuritaires jointes au téléphone.Manifestement venus du Nigeria voisin à bord d’embarcations, une partie des assaillants a entrepris de déloger les infortunés habitants des cases en torchis pendant qu’une autre s’attaquait au poste de l’armée, situé à proximité et qui a été détruit.

Considéré comme moribond voici quelques mois encore, le mouvement jihadiste a repris du service dans l’Extrême-Nord camerounais où on lui attribue plusieurs exactions, s’étant soldées par une centaine de morts depuis décembre dernier. Selon des sources locales, ce regain d’activité coïncide avec le relâchement des comités de vigilance ne bénéficiant plus de l’appui logistique et financier des autorités.

S’agissant de Blaram, devenue depuis peu une de ses bases arrières naturelles, la dernière attaque notifiée de Boko Haram, qui avait fait une dizaine de victimes, remonte à mars 2019 avec le même mode opératoire.

Les pays membres de l’APF invités à l’union face aux risques de déstabilisation

Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Moustapha Niasse a invité, mardi à Dakar, les pays membres de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) à « resserrer les rangs » face aux risques de déstabilisation.« Devant les multiples convulsions politiques qui agitent certains de nos pays membres, dans un environnement lourd de menaces sécuritaires, nous devons resserrer les rangs et redoubler d’efforts pour préserver notre espace francophone des risques de déstabilisation », a dit Moustapha Niasse.

Il s’exprimait à l’ouverture d’une réunion de trois jours du bureau de l’APF, en présence de son président, Amadou Soumahoro, par ailleurs président de l’Assemblée nationale ivoirienne.

Dans son discours dont APA a obtenu copie, Moustapha Niasse a invité ses collègues parlementaires à « examiner avec rigueur et diligence les questions sécuritaires qui interpellent notre espace, aux plans politique, sécuritaire, économique et social ».

« Au plan politique, si nous pouvons évaluer avec satisfaction le bon déroulement du processus électoral dans certains pays tels que la Guinée Bissau, il nous reste à faire preuve de grande vigilance, face à l’évolution de la situation sous d’autres cieux », a dit le président de l’Assemblée nationale sénégalaise.

Moustapha Niasse a souligné qu’au plan sécuritaire, la région du Sahel fait encore face à de nombreux défis comme « les actes terroristes récurrents qui portent gravement atteinte à la paix et à la sécurité dans une large partie de l’Afrique de l’ouest et du centre ».

« Les attaques massives et meurtrières dont ont été victimes de nombreux civils et militaires de la région nous interpellent sur la gravité du fléau du terrorisme et exigent, de notre part, une plus grande mobilisation et une ferme détermination à faire face », a conclu Moustapha Niasse.

De son côté, le président du bureau de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), Amadou Soumahoro a plaidé pour la modernisation des statuts de son institution car, a-t-il dit, « dans ce monde où certaines institutions internationales sont souvent malmenées ou remises en cause dans leur mode de fonctionnement, nous devons travailler à la modernisation des statuts de notre institution ».

Plus d’une centaine de parlementaires et de fonctionnaires représentant près de 17 pays de l’espace francophone, dont 6 présidents d’Assemblées (Belgique, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Québec et Sénégal) participent à la réunion de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF).

La rencontre porte sur le thème central: « L’enregistrement des enfants à l’état civil ».

L’APF représente, auprès des instances de la Francophonie, les intérêts et les aspirations des peuples de l’espace francophone, de favoriser coopération, de promouvoir la démocratie, l’Etat de droit et les droits de la personne, plus particulièrement au sein de la communauté francophone, de faire connaître et de promouvoir le rôle international des parlementaires, entre autres.

Le Bureau de l’APF se réunit au moins deux fois par an. Sa réunion d’été précède de quelques jours la session de l’Assemblée plénière. Les décisions du Bureau sont, pour la plupart d’entre elles, soumises à cette Assemblée. La réunion d’hiver se tient, le plus souvent, en janvier ou février. Elle conduit, en général, à l’adoption de déclarations.

Six soldats tchadiens tués au lac dans une attaque de Boko Haram

Six soldats tchadiens ont été tués dans une attaque du groupe terroriste nigérian Boko Haram à Tetewa, une des îles du lac dans la province du Lac-Tchad, a appris, mardi, APA, auprès des sources sécuritaires, à NDjaména.L’état-major des armées du Tchad fait savoir que les soldats sont tombés, lundi, dans une embuscade tendue par des éléments de la secte nigériane Boko Haram sur l’île de Tetewa, dans le lac dont les eaux sont partagées par le Cameroun, le Niger, Nigéria et le Tchad. 

Une source militaire à l’état-major des armées indique que, les soldats tchadiens étaient en patrouille lorsqu’ils ont été pris sous le feu des éléments de Boko Haram. Le bilan fait état de six morts et dix blessés.

D’après des sources sécuritaires, les patrouilles autour des îles du lac deviennent de plus en plus risquées à cause de la mobilité des éléments du groupe terroriste Boko Haram qui font souvent des victimes dans le rang de l’armée tchadienne et des populations civiles. 

La police ivoirienne lance un appel à témoin pour retrouver un individu appelant à la haine

La police ivoirienne a lancé dimanche un appel à témoin pour retrouver un individu qui a appelé à la haine sur les réseaux sociaux vis-à-vis de la communauté catholique, appris APA sur place dans la capitale économique ivoirienne. « La police a bien pris connaissance et acte de la publication bien que le compte ait été supprimé quelques minutes après la publication condamnable. La police travaille à retrouver l’auteur et à faire appliquer la loi», a promis la direction générale de la police, invitant la population à fournir toutes les informations sur cet individu pour faire avancer l’enquête. 

Dans une publication sur facebook, un individu répondant au nom de Kamagaté Youssouf a écrit : « Le 15 février, ça sera à chacun son catholique. On va verser un peu leur sang comme pour leur Jésus là». 

L’archevêque d’Abidjan, le cardinal Jean-Pierre Kutwa a appelé la communauté catholique à une marche pour la paix prévue le 15 février prochain à Abidjan en vue de sensibiliser et de prier pour des élections apaisées en Côte d’Ivoire en 2020.

Paul Biya appelle les jeunes soldats au respect des droits humains

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a appelé vendredi les jeunes diplômés de l’École militaire interarmées (EMIA) de son pays à «respecter les droits humains» dans leur future carrière.Présidant, dans la capitale, Yaoundé, la cérémonie de sortie de la 37ème promotion de cette institution, il a également exhorté ces nouveaux officiers à être les défenseurs du bien-être de leurs compatriotes, de travailler toujours en synergie avec ceux-ci et de les assister en cas de besoin, mais aussi d’établir une collaboration étroite avec les autorités locales.

Évoquant la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où des sécessionnistes, «mués en multiples bandes armées, continuent de commettre des atrocités innommables et de détruire les biens de certains de nos concitoyens qui n’aspirent qu’à vivre en paix», il a affirmé que de multiples et pressants appels à la paix ont été lancés à ce jour.

De même, a indiqué Paul Biya, de nombreuses mesures ont été prises afin que ceux qui se sont soulevés contre leur patrie déposent les armes et retrouvent la voie de la raison en se réinsérant pacifiquement dans la société.

«Hélas, a-t-il regretté, quelques groupes continuent d’entretenir l’insécurité à certains endroits, dans ces deux régions.» Le président de la République a néanmoins estimé que l’action déterminée des forces de défense et de sécurité, visant à protéger les concitoyens de ces zones, avait permis d’améliorer considérablement la situation. Pour lui, l’«armée républicaine» doit non seulement protéger la nation contre d’éventuelles agressions extérieures, mais aussi s’opposer à toute menace visant l’unité nationale.

Pour l’avenir, M. Biya a dit son espoir que les nouvelles dispositions, prises à la suite du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre à Yaoundé et destiné à sortir du cycle de violences, débuté en octobre 2016, contribueront au retour définitif au calme et à la paix en zones anglophones.

Le trafic de médicaments, mamelle du terrorisme en Afrique ?

Des groupes terroristes actifs en Afrique, flairant le bon filon, ont tiré profit du trafic de médicaments sur le continent pour en faire l’une de leurs principales sources de financement.« Nous savons aujourd’hui que le terrorisme menace gravement la sécurité de l’Afrique. Le trafic de médicaments participe au financement de la criminalité transnationale organisée notamment le terrorisme », soulignait lors du Sommet sur les faux médicaments tenu les 17 et 18 janvier à Lomé (Togo), le président sénégalais.

A cette l’occasion, Macky Sall, ses homologues togolais et ougandais, mais aussi les ministres de la Santé du Niger, du Congo et du Ghana ont signé une Déclaration politique qui les engage dans la lutte impulsée par la Fondation Brazzaville contre le trafic de médicaments.

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L’Afrique est devenue, au fil du temps, l’un des bastions du terrorisme international. De la Corne de l’Afrique au Sahel, moult groupes terroristes, dont les plus en vue sont Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), Boko Haram, Al-Shebab, Al-Mourabitoune et Ansar al-Charia, font crépiter les armes, plongeant des nations dans une spirale de violence sans précédent.

Pour décupler leurs forces de frappe, plusieurs groupes terroristes ont prêté allégeance à Al-Qaïda ou encore à l’Etat Islamique (EI), prompts à accorder des financements. Mais la disparition d’Oussama Ben Laden et le démantèlement du vaste califat autoproclamé d’Abou Bakr al-Baghdadi en Irak et en Syrie ont porté un sacré coup à la collecte de fonds, indispensables pour la matérialisation des plans d’attaques meurtrières.

Du coup, les djihadistes essaimant en Afrique, ont jeté leur dévolu sur différentes formes de trafic notamment des médicaments. « Dans le Sahel, bien que ça ne soit pas totalement documenté, le terrorisme se finance en grande partie par le trafic de médicaments. La contrefaçon des produits médicaux représente à peu près 60 % des sources de financement du terrorisme », a indiqué Jean-Louis Bruiguière, juge antiterroriste français.

A titre illustratif, a renseigné ce membre du Comité de pilotage sur le trafic de médicaments mis sur pied par la Fondation Brazzaville, « 80 % des attentats ou des opérations menées sur le sol français ou en Europe viennent des trafics ».

En visite au Burkina Faso, le 28 novembre 2017, Emmanuel Macron, président de la France, soutenait que « l’Afrique subsaharienne concentre toutes les vulnérabilités qui vont favoriser les médicaments de qualité inférieure ou falsifiés : la faiblesse de la gouvernance des systèmes de santé, une offre de soins et un maillage des pharmacies sur le territoire insuffisants, l’existence d’un marché parallèle quasiment toléré et la pauvreté des populations ».

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Il urge donc pour les Etats africains d’engager un combat sans répit contre le commerce des faux médicaments. « Il y a urgence car ce trafic international, dirigé par des organisations criminelles, se développe de façon exponentielle. De 75 milliards de dollars en 2010, le chiffre d’affaires du trafic des produits médicaux falsifiés est évalué aujourd’hui à 200 milliards de dollars. Les bénéfices tirés de ce trafic sont supérieurs à ceux de la drogue ou des armes », a regretté Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat togolais.

De l’avis de Cécilia Attias, la présidente et fondatrice d’une fondation éponyme, l’initiative de Lomé « annonce la fin de l’impunité pour les faussaires qui ont, trop longtemps, profité d’un trafic beaucoup trop rémunérateur. Celle-ci pénalisera gravement les actions des organisations criminelles qui se financent allègrement sur la misère des populations ».

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Selon cette ancienne Première Dame de France, ce terrible constat exige « une réaction ferme de la communauté internationale ». Et pour ne pas prêter le flanc au terrorisme, Macky Sall a proposé à ses pairs du continent de « déployer une synergie d’efforts dans la surveillance, le contrôle transfrontalier, l’échange d’expériences et l’harmonisation des législations pour une action plus efficace à impact global et durable ».

Afrique : le trafic de médicaments, bientôt un crime

Les pays africains veulent criminaliser le trafic de médicaments qui cause chaque année le décès de 122.000 enfants de moins de cinq ans sur ce continent.C’est un fait : en Afrique, l’absence d’arsenal juridique répressif ne dissuade pas les faussaires de médicaments. « Ce trafic n’est pas toujours considéré comme un crime mais plutôt une violation de droits de propriété intellectuelle. Quant aux condamnations, elles sont bien souvent dérisoires voire inexistantes », analysait Faure Gnassingbé, le président du Togo lors du Sommet sur les faux médicaments.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la valeur estimée du marché illégal des médicaments falsifiés ou de qualité inférieure est de 200 milliards de dollars, soit 10 à 15 % du marché pharmaceutique mondial.

Omar Hilale, le Directeur du Conseil d’administration du Fonds international des Nations Unies pour le secours d’urgence à l’enfance (Unicef) est persuadé que la « clémence » dans la répression du trafic de médicaments est « une aberration » au moment où « le commerce des stupéfiants et des armes est hautement risqué et lourdement réprimé ».

Pour sa part, l’ancien juge français spécialisé dans la lutte antiterroriste, Jean-Louis Bruiguière a noté que « dans les pays africains, les peines encourues par les contrefacteurs de médicaments sont très basses. Ces derniers peuvent simplement être condamnés à des amendes ou à des peines de prison ridicules ».

Co-auteur de l’ouvrage « Les 100 mots du terrorisme », M. Bruiguière a estimé que les Etats-parties à l’initiative de Lomé doivent « criminaliser ce trafic avec des peines lourdes, c’est-à-dire au moins 15 ans de prison ».

Les six Etats signataires de la Déclaration politique de Lomé, souhaitant être rejoints par les autres pays du continent, ont enclenché une lutte contre des professionnels de la commercialisation de faux médicaments.

« Les produits médicaux falsifiés empruntent les mêmes circuits d’approvisionnement que ceux authentiques et toutes les techniques, y compris les plus sophistiquées utilisées par les laboratoires pour sécuriser leur conditionnement, ont été déjouées tant la capacité financière des réseaux criminels est considérable », a révélé Faure Gnassingbé.

De son côté, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a fait observer que « la vente de ces produits n’est pas seulement l’apanage des officines clandestines ou des fameuses pharmacies par terre ayant pignon sur rue ».

D’après le président du Sénégal, « ce n’est que la portion congrue d’un trafic beaucoup plus vaste par Internet selon les méthodes de la criminalité organisée et de la cybercriminalité qui envahissent même les structures légales comme les dépôts pharmaceutiques, les hôpitaux, les dispensaires etc ».

En Afrique où le taux de médicaments contrefaits s’élèverait jusqu’à 60 % dans certaines régions, la lutte est portée par la Fondation Brazzaville présidée par Jean-Yves Ollivier.

Membre fondateur de cette structure, Michel Roussin, ancien ministre français de la Coopération a informé que « la Fondation Brazzaville a pris conscience du fléau lors d’une réunion ayant eu lieu il y a quatre ans. Ce jour-là, deux membres de la fondation (un médecin et un membre de la société civile) ont évoqué ce sujet. Et on a donc décidé d’y travailler ».

Six soldats maliens tués dans une attaque à Mopti

Au total, six soldats maliens ont trouvé la mort dans une attaque dans la région de Mopti (centre), 48 heures après la fête de l’armée nationale.« Dans la nuit du 22 au 23 janvier 2020, les Forces armées maliennes (Fama) ont été attaquées à Diougani par des hommes armés non identifiés », écrit l’Etat-major de l’armée sur sa page Facebook.

La même source précise que « ce poste (des) Fama est situé à 52 km de Koro, dans la région de Mopti ».

Le jour même de la fête de l’armée, une attaque a été repoussée par les soldats maliens, faisant un mort du côté des terroristes.

Daniel Sidiki Traoré nommé commandant de la Minusca

Le général burkinabé, Daniel Sidiki Traoré du Burkina Faso est nommé au poste de Commandant de la force de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), a appris jeudi de source onusienne.Selon un communiqué de presse du Service d’information des Nations Unies (SINU), la nomination du Burkinabè a été annoncée le 21 janvier 2020 par le Secrétaire général (SG) des Nations Unies, António Guterres.

Le  général Daniel Sidiki Traoré succède au général Balla Keita du Sénégal, qui achèvera sa mission le 29 février 2020.

Actuellement Conseiller du chef d’Etat-major général des Armées du Burkina Faso, le général Traoré a eu une riche carrière depuis qu’il a rejoint l’armée en 1977. Il possède également une vaste expérience du maintien de la paix, ayant récemment servi comme commandant adjoint de la force de la Minusca en 2018.

Il a aussi servi en tant que Commandant du secteur ouest à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) de 2014 à 2016. Il a en outre été Commandant de secteur à la Mission des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) dans l’ouest du Darfour de 2012 à 2014.

Le général Traoré est titulaire d’une maîtrise en sociologie et ressources humaines de l’Université de Ouagadougou, Burkina Faso, et d’une maîtrise en histoire et archéologie de l’Université de la Sorbonne, Paris.

Tuerie au Centre-nord et quota genre, en couverture des quotidiens burkinabè

Les journaux du Burkina Faso font cas, ce jeudi, du vote, la veille, de la loi portant quota genre aux élections législatives et municipales, sans oublier de revenir sur la récente tuerie de populations civiles par des terroristes au Centre-nord du pays.Le quotidien national Sidwaya informe qu’une délégation des autorités régionales du Centre-Nord, conduite par le gouverneur Casimir Séguéda, a présenté, hier mercredi, à Barsalogho, ses condoléances et compassions aux familles victimes de l’attaque terroriste de Nagraogo, survenue le 20 janvier dernier.

A ce sujet, Le Quotidien (privé) mentionne à sa Une : «Attaques de Nagraogo et de Alamou/Barsalogho: le gouverneur du Centre-nord au chez des familles des 38 victimes».

Quant à L’Observateur Paalga, le plus anciens des quotidiens privés burkinabè, il affiche: «Massacre de civils à Barsalogho: 48 heures après l’horreur», tandis que Le Pays titre : «Les 38 victimes ont été inhumées à Barsalogho».

Pour sa part, Aujourd’hui au Faso, dans son éditorial ‘’Radioscopie » mentionne qu’«après l’Est et le Sahel, toujours ces individus à califourchon sur des motos ont fait feu sur des civils à Barsalogho».

Selon l’éditorialiste, «la guerre indiscriminée a déposé ses pénates ténébreuses dans le Sanmatenga (Nom de la province capitale de la région du Centre-nord).

Le même journal privé renseigne que le projet de loi portant fixation de quota et modalités de positionnement des candidats aux élections législatives et communales au Burkina Faso a été adopté, hier mercredi, par les députés.

A ce propos, L’Observateur Paalga fait observer par ailleurs que «place (est) au positionnement alterné homme/femme», pendant que Le Pays arbore: «Quota genre: Un surplus de financement de 20%, désormais accordé aux partis qui respecteront la loi».

Sidwaya abonde dans le même sens que le journal cité en second lieu, lorsqu’il souligne que «des bonus (sont) garantis aux conformistes».

Sécurité dans le Sahel : l’Union Européenne prend acte du Sommet de Pau

Le Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne a pris acte, dimanche à Bruxelles, du Sommet de Pau (France) qui a réuni le 13 janvier dernier le président français Emmanuel Macron et ses homologues des pays du Sahel.Dans une note d’information transmis à APA, mardi,  les ministres et le Haut-Représentant aux affaires étrangères, Joseph Borrel, ont clairement annoncés la nécessité pour l’UE de voir son soutien s’améliorer de façon décisive.

Au cours du sommet de Pau, les participants  ont chacun clarifié leur position sur la présence des forces françaises dans la région.

Les Chefs d’Etat du G5 Sahel ont exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel et ont plaidé pour un  renforcement de la présence internationale à leurs côtés , selon le communiqué qui a sanctionné ce sommet initié par Emmanuel Macron.

L’Europe « doit absolument faire plus » pour l’ «urgence absolue» que constitue le Sahel, rapporte cette note qui constate qu’une « semaine après le sommet de Pau, l’Europe semble vouloir s’investir de manière plus décisive dans la stabilisation du Sahel ».

Le ministre français des Affaires et étrangères et de l’Europe, Jean-Yves Le Drian, a fait part de son contentement à la sortie du Conseil des ministres. Ces derniers ont en effet sollicités auprès du Haut-représentant une « intervention encore plus forte de l’Union Européenne dans ce nouveau processus».

Selon Jean-Yves le Drian, les ministres ont déclaré vouloir adopter les quatre piliers qui sous-tendent la stratégie de la « coalition pour le Sahel ». Il s’agit du renforcement de l’action contre le terrorisme, du renforcement des capacités de sécurité des pays du G5 Sahel, du renforcement de la présence de l’Etat dans ces pays et de l’aide au développement dans le cadre de l’«alliance Sahel ».

Le ministre du Luxembourg, Jean Asselborn a  de son côté, officiellement annoncé le caractère prioritaire de la région pour son pays et l’envoi de renforts militaires à la mission de formation EUTM-Mali ainsi qu’à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

La rencontre de Bruxelles a annoncé par ailleurs,  la future constitution d’une nouvelle stratégie européenne dans la région lors de la « Conférence pour le Sahel » qui se tiendra le 26 mars prochain en marge du Conseil européen.

«Ces annonces de principes permettent à la France de se montrer optimiste dans sa volonté de voir le soutien de ses partenaires européens s’affermir dans la région », souligne la note, ajoutant que cela ne pourra que favoriser la mise en place de la Task Force européenne « Takouba » dans le cadre de l’opération Barkhane et la mise en œuvre du Pacte pour la Stabilité et la Sécurité au Sahel (P3S), qui constituent des axes forts européens, énoncés dans la stratégie de la « coalition pour le Sahel ».

Le G5 Sahel ou « G5S » est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad répartis sur 5 097 338 km².

Burkina: six militaires tués par un engin explosif (Armée)

Six militaires ont été tués et un autre blessé, vendredi, lorsque le véhicule qui les transportait a sauté sur un engin explosif improvisé dans la localité d’Arbinda, au Nord du Burkina Faso, a-t-on appris auprès de l’armée.Selon le communiqué du service de communication de l’État-major général des armées,  l’incident est survenu ce matin, vers 8 heures, dans les environs de Yalanga, au Nord-Ouest d’Arbinda.

«Un véhicule d’une unité du Groupement de forces pour la sécurisation du Nord (GFSN), en mission de reconnaissance, a heurté un engin explosif improvisé», note le communiqué de l’armée.

Le même texte précise que des opérations de ratissage sont actuellement en cours dans la zone.

Côte d’Ivoire: un militaire tué dans des «incidents» entre militaires et individus non identifiés

Un militaire a été tué dans la nuit de mercredi à jeudi dans des « incidents » qui ont opposé des militaires à des individus non identifiés dans le Sud-ouest ivoirien, a annoncé jeudi soir, le Chef d »Etat-major général des armées, le Général de corps d’armée Lassina Doumbia.Ces incidents qui ont opposé des militaires à des individus non identifiés dans la localité de Néro, dans la Sous-Préfecture de Tabou ont été «circonscrits» grâce aux «renforts déployés »  sur le terrain où « le calme est vite revenu », rapporte le Général de corps d’armée Lassina Doumbia, dressant un bilan faisant état « d’un militaire décédé et d’un autre blessé ».

« Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale afin de déterminer les circonstances exactes de ces événements », ajoute le Chef d’Etat-major général des armées. 

 Poursuivant,  il assure « les populations du renforcement du dispositif sécuritaire dans la zone et les invite par conséquent à vaquer à leurs occupations ».

« Les terroristes ne doivent pas pallier la défaillance des Etats » (analyste)

Les Etats du Sahel, confrontés au péril djihadiste, doivent davantage travailler pour éviter que le terrorisme ne soit une alternative pour des populations désespérées, a soutenu, dans un entretien avec APA, Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po de Paris (France).Comment mettre fin à la spirale de violence dans le Sahel ?

Il faut un projet politique et social en apportant des réponses au mal-être des populations. C’est le meilleur moyen pour que les terroristes, qui ont parfois de l’argent grâce aux réseaux criminels, ne soient pas ceux qui viennent pallier la défaillance des Etats. Les gouvernants doivent jouer pleinement leur rôle. C’est fondamental.

Il doit aussi y avoir une convergence entre les intérêts des Etats du Sahel et ceux de la France. Ils doivent se mettre d’accord sur les objectifs militaires. Si cela n’est pas fait, on ne parviendra pas à lutter contre le terrorisme. On l’a vu au Proche-Orient et au Moyen-Orient. On le constate en Lybie et également au Sahel.

La criminalité est présente dans le Sahel. Le terrorisme et la criminalité ont visiblement fait convergence. Les pays concernés doivent se battre contre cette double gangrène qui menace les pays.

Que pensez-vous de la réponse militaire ?

La lutte armée contre le terrorisme est essentielle pour tous les pays. C’est une priorité absolue pour le Mali car, l’Etat menace de s’effondrer. Tout de même, on peut se demander si la stratégie de l’opération Serval (puis Barkhane) est la bonne. Il semble que non ! Cela fait maintenant sept ans, mais ils ne sont pas parvenus à endiguer le terrorisme. Au contraire, il a visiblement pris l’ascendant.

Peut-on espérer une accalmie dans le Sahel sans la résolution du conflit libyen ?

Lorsqu’on évoque la situation sécuritaire au Sahel, on ne peut pas occulter la crise libyenne. Ce pays avait un immense arsenal militaire. Des groupes de divers pays qui avaient besoin de s’armer, y compris des Islamistes, sont venus se servir. La Lybie était un supermarché pour eux. Le conflit libyen a conduit à la déstabilisation du Sahel. La Lybie ne parvient toujours pas à sortir du chaos dans lequel la guerre de 2011 l’a plongée. On aurait dû aborder cette question lors du Sommet de Pau pour mettre la France devant ses responsabilités.

Justement, quel bilan tirez-vous de ce sommet ?

Cette rencontre a permis d’avancer sur des questions un peu sensibles. Maintenant, il faut voir comment cela va être perçu par l’opinion publique malienne, nigérienne, burkinabè, mauritanienne…

La France voulait clarifier les choses. Il semble qu’il y a eu des discussions en privé, mais on n’en connaît pas encore la teneur puisqu’elles n’ont pas été rapportées publiquement. Pour tenter d’enrayer la progression du terrorisme au Sahel, Emmanuel Macron a dit qu’il va envoyer 220 soldats supplémentaires. C’est très peu.

Les Etats du Sahel ne veulent pas le retrait des troupes françaises. Si cela doit arriver, on doit le faire en coordination avec la France pour éviter que, tout d’un coup, les pays du Sahel ne se retrouvent dans la situation de 2013.

Sahel: « Le sommet de Pau n’a rien de réjouissant » (Moussa Tchangari)

Journaliste, activiste civil influent et observateur attentif de l’actualité au Sahel, A.T. Moussa Tchangari, Secrétaire général de l’association nigérienne Alternative, livre en exclusivité pour APA une analyse critique du sommet de Pau (France) qui a réuni, lundi 13 janvier, le président français et ses homologues sahéliens.Le sommet organisé lundi 13 janvier à Pau, en France, entre les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel et le président français, Emmanuel Macron, était-il justifié ?

Ce sommet n’est justifié que du point de vue du président français, Emmanuel Macron, qui l’a convoqué. Et comme tout le monde le sait, Macron a tenu à faire ce sommet pour une seule raison : obtenir une déclaration des Chefs d’Etat sahéliens disant qu’ils sont demandeurs d’une présence militaire française dans leur pays. Après la mort des treize (13) militaires français en décembre dernier au Mali, le président français avait besoin de cette déclaration pour court-circuiter d’éventuels appels au retrait des troupes venant de l’opinion française, qui pourrait questionner le maintien d’une mission militaire qui n’a pas démontré son efficacité, qui est financièrement coûteuse pour le pays, et qui est, en plus, fortement décriée au sein de l’opinion sahélienne. 

Quel bilan faites-vous de ce sommet ?

A Pau, le président français a obtenu ce qu’il voulait. Lundi, autour de la table, il était visiblement le seul à afficher un sourire, même s’il s’est montré particulièrement agacé par la question d’un journaliste malien. Les autres chefs d’Etat avaient plutôt mauvaise mine. Et tout le monde a compris qu’ils se sentaient eux-mêmes ridiculisés et humiliés. 

Le bilan de ce sommet n’a rien de réjouissant. Les quelques mesures annoncées suscitent parfois des interrogations. D’abord, la France n’est disposée qu’à envoyer 220 militaires supplémentaires, ce qui ne changera rien fondamentalement, même combiné avec la mise en route d’une unité de forces spéciales européennes dénommée Takoubà (la santé en tamashek, la langue touarègue). 

Ensuite, on annonce la mise en place d’un commandement commun, qui suggère que c’est l’armée française qui va prendre le leadership de la guerre et que les forces sahéliennes seraient dans une position de forces supplétives dans leurs propres pays. Enfin, la France elle-même est dans la position de chercher le soutien d’autres pays, notamment des Européens pour fournir des éléments des forces spéciales, des Américains pour continuer à apporter une certaine assistance à son opération au Sahel, Barkhane, d’autres pays à travers le monde pour débourser l’argent nécessaire à l’achat des équipements militaires et à des projets divers.

L’intérêt de ce sommet c’est qu’il est venu confirmer tout ce que les observateurs avertis disaient depuis longtemps, à savoir que la France est en situation d’échec au Sahel et qu’elle cherche, dans l’impossibilité pour elle de partir, le soutien d’autres pays pour poursuivre une mission dont les chances de succès sont particulièrement faibles. 

La déclaration finale du sommet est une sorte d’aveu par rapport aux critiques formulées par la société civile sahélienne, les chercheurs et même parfois des militaires : Macron et ses amis sahéliens sont d’accord que Barkhane n’avait pas un cadre politique et légal clair ; ils sont d’accord qu’il n’y avait pas une bonne coordination entre les différentes forces ; ils sont d’accord que la présence française fait l’objet d’une forte contestation au sein de l’opinion, même s’ils attribuent cela à d’autres puissances rivales qui financeraient les manifestations dites anti-françaises ; ils sont d’accord que rien n’a été fait pour assurer le redéploiement des États dans certaines zones affectées par le conflit, notamment Kidal dont le statut a été évoqué implicitement.  

En déclarant les jihadistes présents dans la zone dite des « trois frontières » comme nouvelles cibles prioritaires, la France et le G5 Sahel font-ils le bon choix ?

La zone des « trois frontières » est devenue l’épicentre du conflit armé, puisque c’est bien là que l’on dénombre le plus grand nombre d’attaques contre les forces armées et les populations. Bien entendu, tout le monde comprend que tout a été mis en œuvre pour déplacer l’épicentre du conflit du Nord vers le centre du Mali, et en particulier vers cette zone des trois frontières. Ce déplacement du centre de gravité permet de dire qu’il n’y a plus rien à faire dans la partie Nord du Mali, à part mettre en œuvre l’accord de paix d’Alger contre lequel s’exprime une certaine défiance au sein de l’opinion et de la classe politique maliennes, et une réticence manifeste de la part du président Malien Ibrahim Boubacar Keita et de son gouvernement. 

Comme tout le monde le sait, la France considère que les indépendantistes du Nord du Mali ne représentent pas une menace ; ils sont pour la France une force politique avec laquelle on peut et on doit négocier. Ce sont en fait ses protégés ; et c’est pour cela que récemment encore le vice-président de la commission de défense de l’Assemblée nationale française parlait de réforme de la structuration des États comme un des éléments clés de la réponse à la crise au Mali. Structuration s’entendant bien sûr comme un abandon du principe de l’État unitaire. 

Ce qui est frappant c’est que la France a réussi à convaincre (c’est un euphémisme) les dirigeants sahéliens qu’il n’y a qu’un seul ennemi contre lequel il faut agir, à savoir l’État islamique au grand Sahara. Tous les autres acteurs de la violence non étatique sont considérés comme des gens acceptables avec lesquels on peut envisager des négociations, en dehors certainement de Boko Haram qui n’est pas d’ailleurs perçu, pour des raisons qu’il faut élucider, comme un sujet de préoccupation pour la France. On peut dire que tout ça est flou et mérite interrogation.

Qu’est ce qui explique, selon vous, l’extension de la violence jihadiste un peu partout dans le Sahel ?

La première chose qui vient à l’esprit, c’est que les États sahéliens n’ont rien fait de substantiel pour que cela ne se produise pas. Les causes profondes de l’émergence de la violence jihadiste, et pas seulement elle, sont bien connues de tous. Elles se résument aux frustrations engendrées par la crise de la démocratie, les injustices quotidiennes, l’absence de perspectives d’une vie meilleure, l’effritement des mécanismes traditionnels de régulation des conflits, etc. La violence jihadiste s’est installée dans des zones où la violence étatique a toujours été forte, des zones où l’Etat n’a pas songé à offrir aux populations des services publics de base, des zones où des conflits locaux sont restés sans réponse, des zones où la lutte pour l’accès et le contrôle des ressources naturelles est devenue de plus en plus âpre. Bien sûr, on peut allonger encore la liste des raisons qui ont entraîné l’extension de la violence jihadiste dans l’ensemble du Sahel ; mais, on peut se passer de cet exercice, en disant que la violence s’est propagée parce que les États n’ont jamais eux-mêmes envisagé sérieusement une autre réponse à la violence jihadiste que la traditionnelle violence étatique.  

Comment, à votre avis, en finir avec la violence jihadiste au Sahel ?

Si on veut en finir avec la violence jihadiste et toutes les autres formes de violence qui s’expriment aujourd’hui dans le contexte du Sahel, il va falloir (re)définir un nouveau contrat social entre les États et les citoyens. Il faudra placer la réalisation des droits humains, en particulier des droits économiques, sociaux et culturels, au cœur de l’action publique. Le Sahel ne connaîtra jamais la paix et la stabilité tant que des millions de personnes vont continuer à être confrontées à la faim, tant que des millions de jeunes n’auront pas de perspectives d’une vie meilleure. Le Sahel ne connaîtra pas la paix tant que les citoyens auront le sentiment de vivre dans des pays où il n’y a pas de justice, où l’accès au biens matériels et symboliques dépend des positions de pouvoir, où les agents publics sont corrompus et peuvent monnayer tout service jusqu’à l’obtention d’un papier d’état civil. Ces questions-là, le sommet de Pau ne les a même évoquées ; simplement parce que les chefs d’Etat sahéliens, tout comme leur mentor français, ne se préoccupent que du maintien d’un système qui a atteint ses limites et qui n’est pas décrié seulement par les jihadistes.

Conflit libyen : échec des pourparlers de Moscou

Les pourparlers de paix de Moscou, la capitale russe, entre les deux principaux protagonistes du conflit libyen ont échoué, après que l’une des parties a quitté la table des négociations sans signer l’accord qui devait mettre fin à toutes les hostilités dans Tripoli et ses environs.Moscou avait été choisie pour abriter des pourparlers indirects entre Fayez al-Sarraj qui dirige le gouvernement soutenu par la communauté internationale, basé à Tripoli, et Khalifa Haftar qui contrôle ce qui reste de l’armée libyenne et de vastes terroirs de l’est du pays.

En réalité, cette rencontre prévue à Moscou entre les deux personnalités les plus importantes du conflit libyen n’a jamais eu lieu, même si les deux hommes se trouvaient dans la capitale russe à l’heure fixée.

Les responsables du ministère russe des Affaires étrangères ont servi d’intermédiaires dans un effort de médiation sans que Sarraj et Haftar se retrouvent face à face.

Selon des informations en provenance de Moscou, les pourparlers de cessez-le-feu parrainés par la Russie et la Turquie ont échoué après que Haftar a quitté Moscou, apparemment sans aucun accord signé avec Sarraj, qui avait apposé sa signature sur le possible accord de paix.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov a déclaré que Haftar avait demandé un délai jusqu’à mardi pour signer le document.

Cependant, quelques heures plus tard, le chef autoproclamé de l’armée libyenne et son entourage ont quitté Moscou sans accepter les termes de l’accord de paix.

L’accord devrait mettre fin à neuf mois de combats entre les hommes de Haftar et les forces fidèles au gouvernement de l’accord national soutenu par l’ONU du Premier ministre Sarraj pour le contrôle de Tripoli, la capitale.

Au lendemain de l’échec des pourparlers de Moscou, les forces de Haftar disent qu’elles ne vont pas se retirer de leurs positions actuelles pour continuer à assiéger Tripoli.

Alors que Sarraj bénéficie du soutien de la Turquie, de certaines puissances occidentales, du Qatar et de l’ONU, Haftar qui contrôle l’est de la Libye est soutenu par la Russie, la France, l’Egypte et les Emirats arabes unis.

La Libye est plongée dans une instabilité politique depuis le renversement en 2011 de l’homme fort du pays, Mouammar Kadhafi.

Attaque de Chinagoder au Niger : 89 soldats tués (officiel)

Le nouveau bilan de l’attaque du poste militaire avancé de Chinagoder survenue le 9 janvier dernier fait état de 89 militaires tués.Le porte-parole du gouvernement, Abdourahman Zakaria, a indiqué que ce bilan qui était initialement estimé à 25 morts parmi les militaires a été révisé à la suite d’une opération de ratissage menée dans cette localité située à une quinzaine de kilomètres de la frontière malienne.

L’annonce a été faite à l’issue du Conseil national de sécurité présidé par le Président de la République, Issoufou Mahamadou.

En outre, dans le communiqué lu par le porte-parole du gouvernement, il est décrété un deuil national de 72 heures à compter de ce lundi 13 janvier 2020.

Selon le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Souleymane Gazobi, 63 terroristes ont été « neutralisés et plusieurs motos calcinés ».

Le poste militaire avancé de Chinagoder, a été attaqué par des individus lourdement armés, venus en nombre, à bord de véhicules et de motos.
À l’issue des combats qui les ont opposés aux militaires, un premier bilan avait fait cas de 25 tués et 6 blessés dans les rangs des Forces de défense et de sécurité (FDS).
Cette attaque du camp de Chinagoder qui, il faut le rappeler, intervient un mois pratiquement, après l’attaque du camp d’Inatès, le 10 janvier dernier qui avait coûté la vie à 71 militaires nigériens.

Sécurité: optimisme à la veille de la rencontre des chefs d’Etat du Sahel et Macron

Un sommet de «clarification» réunissant les chefs d’Etat du G5 Sahel et le président français Emmanuel Macron s’ouvre, lundi, à Pau en France dans un contexte de recrudescence des attaques djihadistes et d’accusations d’inefficacité des forces militaires de l’opération Barkhane.Reporté à la demande du président du Niger Issoufou Mahamadou suite à l’attaque d’Inates du 10 décembre dernier, ce sommet répond à une demande de clarification quant aux attentes des Etats du Sahel à l’égard de la France et de la communauté internationale.

Dans une période d’inquiétude notamment marquée par la recrudescence des attaques djihadistes et les accusations d’inefficacité des forces militaires, c’est avec optimisme que ce rendez-vous sera abordé par les pays participants.

Des décisions fortes et des engagements sont en effet annoncés afin de donner un nouveau souffle aux opérations anti-terroristes au Sahel et à l’organisation de la coopération internationale sur place.

Un enjeu politique

Face à la défiance qui règne en Afrique de l’Ouest comme en France, le sommet de Pau a pour premier objectif de réaffirmer les raisons d’être de l’opération Barkhane.

Alors que son action répond à la demande des pays du Sahel, l’armée française est en effet régulièrement visée par des attaques et rendue responsable de l’enlisement du conflit. L’Etat français entend dénoncer la diffusion d’un « narratif anti-français » comme une offensive politique destinée à discréditer son action.

La France attend ainsi que les chefs d’Etat du G5 Sahel formulent clairement leurs attentes, condition sine qua non à la poursuite de son engagement au Sahel. La présence confirmée des cinq chefs d’Etat du G5 Sahel, ainsi que les déclarations récentes en faveur de la France des chefs d’Etat et cercles dirigeants au Mali, au Niger et au Burkina sont des signaux encourageants en ce sens.

Les six chefs d’Etat réunis donneront lundi à 21h00 (heure locale) une conférence de presse conjointe dont on peut espérer qu’elle soit l’expression, d’une même voix, d’attentes et d’engagements communs.

C’est sur la base de cet engagement renouvelé que pourront être définis des objectifs politiques, militaires et opérationnels partagés. Enfin, un nouveau cadre d’action sera mis en place afin de favoriser l’engagement accru d’autres partenaires au Sahel.

Hommage et engagement international

Le sommet s’ouvrira par une courte cérémonie d’hommage aux soldats français tués le 25 novembre dernier dans la région du Liptako au Mali lors d’une opération antiterroriste. Les six chefs d’Etat déposeront une gerbe en l’honneur de ces soldats dont sept étaient membres du cinquième régiment d’hélicoptère de combat basé à Pau.

Les discussions se tiendront ensuite au château de Pau où les chefs d’Etat se rencontreront d’abord à huis clos. Ce n’est que dans un second temps que la réunion sera élargie aux ministres des Affaires étrangères, des armées, aux chefs d’Etat-major et du renseignement.

Après la conférence de presse, au dîner, les échanges devraient porter sur la redéfinition de l’engagement international au Sahel. Les discussions seront ouvertes aux dirigeants d’organisations internationales.

Il s’agit du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, du président du Conseil Européen, Charles Michel, du Haut représentant pour les affaires extérieures et la politique de sécurité de l’Union Européenne, Joseph Borrel, du président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki et de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo.

Le G5 Sahel ou « G5S » est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad répartis sur 5 097 338 km².

Culture et terrorisme au menu d’une réunion du G5 Sahel à Ouagadougou

Les ministres de la Culture du G5 Sahel vont se rencontrer du 15 au 17 janvier 2020 à Ouagadougou, pour se pencher sur la contribution de la culture à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent, a appris APA auprès du ministère burkinabè de la Culture.L’annonce de cette rencontre qui va regrouper les ministres de la Culture des pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mauritanie, Mali, Niger et Tchad) a été faite, vendredi, au cours d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou.

L’initiative est du ministère de la Culture burkinabè, en collaboration avec le secrétariat permanent du G5 Sahel. Selon le ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, il s’agira durant ces trois jours de réfléchir sur la contribution de la culture à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent. 

M. Sango a précisé que la conférence des ministres devra aboutir à la déclaration de Ouagadougou. Ceci, en vue de la prise en compte du secteur de la culture dans la lutte contre la montée de l’extrémisme violent. Les experts des 5 pays vont travailler à l’identification des axes stratégiques de la culture comme moyen de résilience. 

Ils (les ministres) devront également élaborer une feuille de route commune à caractère national et transnational.

Le programme de la rencontre prévoit, entre autres, des ateliers, une table ronde et une audience avec le Mogho Naaba (chef coutumier très influent au Burkina Faso).

L’Armée nationale libyenne rejette l’offre de cessez-le-feu russo-turc

Le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne a publié, jeudi soir, un communiqué concernant ce qu’il a appelé l’initiative russe d’un cessez-le-feu dans la capitale libyenne, saluant l’initiative du président Vladimir Poutine visant à ramener la paix.Le chef militaire a réitéré la poursuite des efforts des forces armées dans sa guerre contre les groupes terroristes identifiés comme tels par le Conseil de sécurité.

Par ailleurs, il a été signalé que le ministre des Affaires étrangères du gouvernement issu de l’Accord, Mohamed Sayala, a rencontré jeudi l’Assistant au chef de la Mission des Nations Unies en Libye pour les affaires politiques, Stéphanie Williams, et a discuté des voies tracées à Berlin et de l’appel au cessez-le-feu lancé par la Turquie et la Russie, sur la base de l’Accord de Skhirat.

L’initiative conjointe Poutine-Erdogan a été acceptée par le Conseil de la présidence, le Haut Conseil suprême et l’Envoyé des Nations Unies, Ghassan Salama, qui a appelé toutes les parties régionales et libyennes à répondre positivement aux appels au cessez-le-feu et à cesser immédiatement les opérations militaires à travers la Libye, pour éviter la poursuite de l’effusion de sang dans pays et soulager le peuple libyen qui souffre des affres de cette guerre.

Attaque contre un camp militaire au Niger : 25 soldats tués

Au total, 25 militaires ont perdu la vie jeudi suite à l’attaque du poste avancé de Chinagoder, situé dans le département de Banibangou (région de Tillabéry), à une quinzaine de km de la frontière nigérienne avec le Mali.Cette annonce a été faite, jeudi soir à la télévision nationale, par le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Souleymane Gazobi qui a annoncé par la même occasion que 63 terroristes avaient été neutralisés.

Les assaillants, explique le colonel Gazobi, étaient venus en nombre, à bord de véhicules et de motos. Ils ont été mis en déroute grâce à des frappes effectuées par l’armée de l’air nigérienne et des partenaires, poursuit-il.

Selon le bilan provisoire établi suite à cette attaque, du coté des Forces de défense et de sécurité, on déplore également six blessés, tandis que du côté des assaillants, on dénombre 63 terroristes neutralisés et plusieurs motos calcinées.

Cette attaque du camp de Chinagoder, il faut le rappeler, intervient un mois pratiquement après l’attaque du camp d’Inatès le 10 janvier dernier, au cours de laquelle 71 militaires nigériens avaient perdu la vie.

Rapatriement de la dépouille mortelle de Wattao à Abidjan le 2 février 2020

Décédé le dimanche 5 janvier dernier à New Jersey, aux États-Unis, la dépouille mortelle du colonel-major ivoirien Issiaka Ouattara dit Wattao, devrait être rapatriée à Abidjan le 2 février 2020, selon le programme officiel des obsèques dont APA a reçu copie.Le programme officiel des obsèques du colonel-major Issiaka Ouattara indique le dimanche 02 février 2020 pour l’ «arrivée et accueil de la dépouille mortelle à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Port-Bouët », dans le Sud d’Abidjan.  

Le mercredi 05 février 2020, soit trois jours après le rapatriement du corps, il est prévue la levée du corps à Ivosep Treichville suivie d’une veillée-hommage à Abidjan. Le lendemain, 06 février 2020, a lieu le transfert de la dépouille au village du défunt, à Doropo, plus une veillée-hommage. 

Quant à l’inhumation, elle aura lieu « dans l’intimité familiale au cimetière de Doropo », dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, sa terre natale, le vendredi 07 février 2020, mentionne le programme officiel des obsèques de Wattao, un ex-chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN). 

Quatre blessés dans une explosion de grenade à Ouagadougou

Quatre élèves ont été blessés dont deux grièvement, mercredi matin à Ouagadougou, suite à l’explosion d’une grenade dans la salle de classe où ils faisaient cours, a appris APA de source sécuritaire.« L’explosion a eu lieu suite à une manipulation dans l’école franco-Arabe Darou Kour An Hadis au secteur 38 Arrondissement 9 de Ouagadougou», informe une note de la Gendarmerie nationale, qui précise « que les quatre élèves blessés ont été évacués vers un centre de santé ».

Des témoignages recueillis sur les lieux de l’incident informent que c’est vers 8 heures locales et GMT que l’incident a eu lieu, occasionnant une rumeur troublante.

Ladite rumeur a véhiculé la présence de terroristes dans cette zone située dans la partie Nord-ouest de la capitale burkinabè.

Certains enseignants et responsables d’établissements scolaires auraient même invité les parents d’élèves à venir chercher leurs enfants à l’école. Toute chose qui a créé la panique et la débandade par endroit.

A ce sujet, la gendarmerie nationale rassure : « Nos équipes sont sur place. Vous pouvez vaquer tranquillement à vos occupations !»

L’intervention militaire turque en Libye doit inquiéter ses voisins (experts)

Des experts expliquent pourquoi les voisins de la Libye ont raison de s’inquiéter suite à l’annonce d’un déploiement militaire turc dans ce pays.Le Président Turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche soir le début du déploiement de soldats turcs en Libye, conformément au feu vert donné par le parlement la semaine dernière.  L’enjeu de cette intervention est de sauver le régime du Premier ministre, Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale, mais contesté par une coalition de forces politico-militaires menées par le maréchal Khalifa Haftar, leader de l’Armée nationale libyenne (ANL)  autoproclamée basée à Benghazi, dans l’est du pays.

Ce militaire aux méthodes parfois violentes et expéditives qui ambitionne d’être l’homme fort de la Libye est activement soutenu par l’Egypte, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, trois puissances farouchement hostiles aux nouvelles ambitions de puissance que manifeste depuis quelques années la Turquie dans le monde arabe et musulman. 

Ce déploiement militaires turc en Libye fait suite à plusieurs déclarations récentes du président turc annonçant sa disposition à soutenir le gouvernement Saraj, s’il en faisait la demande. Il fait surtout suite à la signature fin novembre dernier à Istanbul d’un accord de coopération militaire, sécuritaire et maritime entre la Turquie et le gouvernement Saraj qui permet à ce dernier de faire appel à l’aide militaire turque. 

Selon Ankara, cet accord est censé « renforcer les liens entre les deux armées ». « Nous protégerons les droits de la Libye et de la Turquie dans la Méditerranée orientale », avait notamment déclaré Erdogan dans la foulée de la signature de cet accord à la télévision turque, ajoutant que « nous sommes plus que prêts à apporter tout le soutien nécessaire à la Libye ».

Selon le politologue Jalel Hachraoui, chercheur à l’Institut néerlandais des relations internationales de la Haye, interrogé par APA, cette intervention a des raisons circonstancielles.

« La Turquie a constaté en 2019 que les diplomaties occidentales, en tout cas européennes, étaient excessivement assujetties à leur amitié avec les Etats du Golfe, en premier lieu, les Emirats Arabes Unis qui nourrissent un objectif de suprématie totale en Libye », explique t-il. Selon lui, les Européens et les Etats du Golfe  qui  n’auraient pas réussi militairement en Libye ont manqué de pragmatisme. Ce qui constitue une opportunité pour la Turquie. 

« Le fait de voir un Etat non arabe extérieur à l’Afrique du nord, non occidental et anti-européen arriver et affirmer une présence militaire ouvertement visible en Libye constitue une sorte d’humiliation pour les Européens », estime Jalel Hachraoui.

L’intérêt de la Turquie pour la Libye n’est pas nouveau, soutient le journaliste algérien spécialiste en défense et sécurité Akram Kharief. A son avis, la Turquie et la Libye ont des liens historiques qui remontent à l’époque ottomane, quand ce vaste pays de Afrique du nord était une province de l’empire ottoman. Les deux pays sont aussi liés par des liens commerciaux importants  depuis plusieurs années.

« Depuis l’insurrection en Libye contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Turquie s’est beaucoup rapprochée du courant des Frères musulmans en Libye. A travers cette proximité, Erdogan qui ambitionne d’étendre l’influence turque là où cela est possible se crée une alliance de taille dans le jeu inter-libyen, les Frères musulmans libyens étant un des soutiens importants du gouvernement de Saraj. Ce qui peut aussi lui servir au plan interne. Il a échappé à un coup d’Etat. En intervenant en Libye, il essaie de renforcer au maximum son pouvoir et une victoire dans ce pays serait pour lui un triomphe qu’il n’hésitera pas exploiter à des fins politiques internes», analyse Hachraoui.

Très critiquée par une bonne partie de la communauté internationale, l’ONU et l’Union africaine en tête, l’intervention militaire turque est suivie avec beaucoup d’inquiétudes par les voisins nord-africains et sahéliens de la Libye. « Le fait d’avoir un pays stable, unifié et doté des attributs d’un État fort peut aider à réduire le phénomène du trafic des armes et empêcher le développement des zones de repli aux groupes armées qui se trouvent au Sahel. La stabilité de la Libye est donc de ce point de vue très importante pour ses voisins. Il est donc normal qu’ils s’inquiètent des conséquences éventuelles d’une intervention militaire dont personne ne peut augurer de l’issue», estime Akram Kharief. 

Pour Jalel Hachraoui, ces inquiétudes sont légitimes aussi, d’autant plus que l’intervention turque en Libye peut provoquer l’entrée en guerre des autres puissances étrangères qui soutiennent le maréchal Haftar:  l’Egypte, l’Arabie Saoudite mais surtout les Emirats arabes dont l’engagement militaire est notoire, avec notamment des frappes aériennes fréquentes  en faveur de leur favori. « Le conflit inter-libyen a déjà profondément divisé le pays. Voir la Libye devenir le terrain d’affrontement des armées suréquipées de pays comme la Turquie ou les Emirats par exemple ne fera qu’aggraver la situation et pourra provoquer une ruée d’acteurs de toute sorte, y compris des groupes jihadistes. Ils sont déjà présents dans le pays et au Sahel voisin et ils pourraient rapidement être tentés par faire de la Libye un nouveau refuge, mais aussi un territoire majeur de jihad comme ils l’ont fait en Syrie et en Irak avant la chute du Califat autoproclamé de l’Etat islamique entre 2014 et 2019 », prévient Jalel Hachraoui.

Libye: « L’Union africaine doit s’imposer pour résoudre la crise » (éditorialiste)

L’éditorialiste et spécialiste de la géopolitique africaine, Seidik Abba dénonce l’absence dans la résolution de la crise libyenne.Au moment où la Turquie décide d’envoyer des troupes en Libye, l’Union africaine semble absente. Comment expliquer cela?

Il s’agit clairement d’une démission de l’Union africaine. Là Libye est un pays africain et on ne voit pas l’Union africaine rechercher des solutions à sa crise, même si elle a créé un comité de suivi de cette crise et qui est présidé par le président congolais, Dénis Sassou Nguesso. L’Union africaine rate ainsi une occasion d’assumer son leadership dans une crise majeure qui secoue le continent. 

Qu’est-ce qui explique cela ?

Il y a d’abord le fait que les Africaine n’ont pas la même position. Il y a l’Égypte qui a une position partisane et soutient le général Khalifa Haftar. L’Union africaine devait taper sur la table et s’imposer comme leader comme elle l’a fait au Soudan. Il faut assumer et même arracher le leadership dans cette crise. Cela fera la crédibilité de l’Union africaine. 

Est-ce toujours possible?

Il n’est jamais trop tard. On ne peut pas régler le dossier libyen sans se soucier des pays voisins. Il faut une solution africaine. Tout le monde sait que la crise libyenne a aggravé la situation au Sahel. Les armes sont passées partout, les combattants jihadistes se sont infiltrés en Libye. Il y a aujourd’hui le besoin d’une solution africaine en Libye. Avec une meilleure implication des acteurs africains, on pourrait arriver à une fin de cette crise.

L’Egyptien Abdel Fatah Al Sissi préside l’Union africaine et il soutient l’un des belligérants du conflit libyen, Khalifa Haftar…

La position de l’Égypte dans la crise libyenne pose problème. L’Egypte n’est pas neutre. Elle soutient Haftar. Elle n’est donc pas un acteur crédible. Mais on peut espérer que dès février quand il y aura une nouvelle présidence de l’Union africaine celle-ci pourra faire avancer le dossier. C’est un grand espoir pour tous.

Quelle serait la solution pour vous?

La solution de l’Union africaine, c’est qu’il faut une solution pacifique avec un agenda clair et précis. La solution est quasiment connue. Elle ne pose pas de problème. Mais le fait qu’il y ait une présidence de l’Union africaine avec le président d’un pays qui n’est pas neutre pose problème. C’est pourquoi, il y a Le besoin d’une concertation, que la solution africaine soit réclamée et que les pays voisins soient associés.

Mais avant présidence d’Al Sissi à l’Union, la situation en Libye était déjà assez grave…

C’est vrai que le problème libyen ne date pas de l’élection de l’arrivée du président égyptien à la tête de l’Union africaine. Mais la situation s’est aggravée. Le niveau d’ingérence n’était pas au même niveau. L’offensive de Haftar sur Tripoli date d’avril. Beaucoup de pays ont soutenu cette offensive. Aujourd’hui la situation s’est complètement dégradée. Il y a lieu d’aller vite. Avec un leadership africain, on peut espérer que la magie qui s’est produite au Soudan se reproduit en Libye.