Sénégal : locales 2022, la bataille des coalitions monte

A trois mois et treize jours des élections municipales et départementales au Sénégal, le nombre de coalitions augmente. Tandis que certaines comme « Wallu Sénégal » ont entamé les investitures en interne, d’autres tels « Défar Sa Gokh » entrent en jeu. L’objectif de l’opposition est de remporter la totalité des sièges en battant « Benno Bokk Yaakaar » la coalition de Macky Sall.  

Au Sénégal, les élections départementales et municipales auront lieu le 23 janvier 2022. Telle est la substance d’un communiqué du ministre de l’Intérieur Antoine Felix Abdoulaye Diome, rendu public le 10 mai 2021.

 A mesure que l’échéance approche, les tractations se multiplient au sein de la classe politique sénégalaise. Tandis que le camp au pouvoir se resserre, le camp opposé éclate de coalition en coalition. D’un côté ou de l’autre, l’objectif est le même. Il s’agit au bout de la course, de rafler la totalité, sinon la majorité des sièges à pourvoir.

En effet et pour ce faire, au moins quatre coalitions sont en compétition sur le terrain. Il s’agit de la coalition présidentielle « Benno Bokk Yaakaar » (BBY) formée autour de Macky Sall. Il s’agit aussi et surtout des trois coalitions de l’opposition qui font le plus parler d’elles en ce moment. Ce sont « Wallu Sénégal », « Yewwi Askan Wi » et « Défar Sa Gokh ».

« Yewwi Askan Wi »

Le lancement de la coalition « Yewwi Askan Wi » a eu lieu le 02 septembre 2021. Une dizaine de partis politiques ont donné leur accord. D’autres suivent le mouvement au fur et à mesure. Le but en était de former un seul groupe pouvant challenger le mouvement formé autour de Macky Sall.

Le Pastef de Ousmane Sonko et Taxawu Senegaal de Khalifa Sall sont les principaux partis qui dirigent le mouvement. Les noms des dirigeants figurent parmi les plus connus de la scène politique nationale. Tous les dirigeants de ces partis envisagent proposer une liste unitaire aux Locales comme lors des Législatives.

« Wallu Sénégal »

Vendredi 08 octobre 2021 le lancement de « Wallu Sénégal » a rassemblé plusieurs autres partis de l’opposition. Cette coalition se forme autour du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade. Elle se prépare pour le rendez-vous du 23 janvier 2022.

Sa stratégie est de présenter des listes dans tous les départements, villes et communes du pays en vue des élections locales du 23 janvier 2022. Au lancement, son défi était de faire face à la coalition au pouvoir et à « Yewwi Askan Wi ». Mais le challenge augmente avec l’arrivée d’une nouvelle coalition dans le camp de l’opposition.

« Défar Sa Gokh »

Alors que ces trois coalitions animent la scène politique, une autre vient de voir le jour. Le lancement de la coalition « Défar Sa Gokh » a eu lieu jeudi le 14 octobre 2021. Adama Faye, frère de la Première dame du Sénégal entend s’opposer avec énergie à son beau-frère Macky Sall. Le « plénipotentiaire » de ce nouveau mouvement prouve son engagement en allant plus loin que déclarer son existence.

Selon le quotidien Les Echos, Adama Faye a déposé une caution de 30 millions FCFA. 15 millions FCFA sont pour les locales et 15 millions FCFA pour les départementales. Pour ratisser large, l’homme politique tend la main aux militants de BBY qui souhaiteraient être candidats à la tête des mairies.

Au final, la coalition autour de Macky Sall enregistre trois concurrents. L’opposition qui s’en va en rang dispersé à ces élections constitue un camp de concurrents qui s’opposent les uns aux autres. Chaque coalition a donc en face au moins trois coalitions à renverser. La bataille s’annonce relevée.

Selon Macky Sall, « les initiatives d’apaisement et d’ouverture ne sont dirigées contre personne »

(APS) – Le président de la République, Macky Sall, assure que ses dernières initiatives politiques, qui ont engendré une atmosphère « d’apaisement et d’ouverture’’, ne sont dirigées contre personne mais visent plutôt « la paix civile et sociale ».
« Cette ouverture n’est faite pour personne, contre personne . Le seul enjeu de cette ouverture, c’est la paix civile et sociale et la stabilité dans un contexte sous-régional extrêmement fragile, marqué par l’insécurité et le risque de déstabilisation de beaucoup de pays qui nous entoure », a-t-il expliqué.
Le président Sall s’exprimait dimanche lors de la clôture d’un séminaire sur « la communication politique de la majorité ».
« Plus nous avons une stabilité au plan interne, plus nous nous occuperons des enjeux » de développement et de sécurité. C’est le Sénégal qui gagne. C’est pour le Sénégal, rien que le Sénégal, rien que le Sénégal. Rien ne se fera qui soit contraire aux intérêts vitaux de la nation », a insisté Macky Sall.
Il rassuré ses alliés de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) relativement à ses initiatives visant à apaiser l’atmosphère politique.
« Cet apaisement, je l’ai voulu au lendemain de ma réélection. J’ai lancé tout de suite le dialogue national (…).C’est au lendemain d’une grande victoire que j’ai estimé que le moment était venu d’impulser une nouvelle dynamique dans une trajectoire de dialogue, de concertation qui doit avoir une finalité : l’apaisement du champ social, économique, politique afin que le pays se concentre sur les vrais combats », a indiqué le président de la République.
Selon lui, « le combat électoral étant derrière nous » désormais, « pour ces cinq prochaines années’’, il va s’agir de « créer une convergence autour d’idéaux qui vont porter l’émergence du Sénégal ».

Soutien à Macky: Le PIT jusqu’au bout de l’aventure

Comme le Parti socialiste et les autres partis alliés de la mouvance présidentielle, le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) a décidé de porter la candidature de la coalition Benno Bokk Yaakaar.

Le Comité central de ladite formation qui était en réunion le 30 septembre dernier en entériné ce soutien à l’endroit du président Macky Sall en présence de responsables du parti dont l’ancien ministre Mansour Sy. D’ailleurs fera savoir l’actuel secrétaire général du Pit, Samba Sy, «l’ancien ministre Mansour Sy n’est pas militant d’aujourd’hui. Il est au front avec nous». Sans entrer dans le secret des délibérations, il a soutenu qu’il n’y a pas eu de voix dissonante sur notre soutien au président Macky Sall.

En conférence de presse hier à leur permanence sise à Khar Yallah, le secrétaire général du Pit a exposé les conclusions issues de cette rencontre. Evaluant les réalisations du président Macky Sall, examinant particulièrement les défis auxquels le Sénégal fait face, le Comité central du Pit, précise-t-il, a décidé de faire du président Macky Sall le candidat du parti à l’élection présidentielle de février 2019. «Un choix que le Comité central ne fait pas seulement par souci de cohérence. Il le fait avec la volonté assumée de continuer à réduire la fracture sociale et, par des politiques publiques pertinentes», a souligné Samba Sy qui ajoute que le Comité central le fait aussi pour maintenir la cohésion sociale, la stabilité politique, la paix civile au Sénégal. Autant d’atouts précieux pour continuer à engranger, en les amplifiant, les incontestables performances économiques et réalisations sociales à l’actif de Bby.

A ce titre, le Comité central engage toutes les structures du parti à s’investir de leur mieux dans les batailles électorales en cours. Pour Samba Sy, «Il s’agit, avec le peuple sénégalais, de continuer à cheminer résolument pour plus d’indépendance nationale, davantage de prospérité dans un contexte sous régional, africain et mondial, d’une redoutable complexité». «Le comprendre, agir pour qu’il en soit ainsi, c’est assurément se donner les instruments pour affronter les défis du millénaire que sont l’emploi des jeunes, l’émigration clandestine, l’insécurité, la dégradation de l’environnement, les guerres économiques imposées», philosophe Samba Sy.