Tchad: l’ancien rebelle Baba Ladé entame en grève de la faim

L’ancien rebelle tchadien, Mahamat Abdelkader alias Baba Ladé, condamné par la justice en décembre 2018 à huit ans de prison, a entamé jeudi une grève de la faim pour exiger sa libération, affirmant que sa peine a pris fin depuis le 5 janvier 2020.Dans une lettre adressée au régisseur de la maison d’arrêt de Moussoro, à environ 300 kilomètres de la capitale N’Djaména, Abdelkader Baba Ladé, condamné pour assassinat, viol, vol à main armée, incendie volontaire et association de malfaiteurs, informe qu’« il va se priver de manger et de boire pour protester contre sa détention ».

« Mahamat Abdelkader devrait bénéficier d’une remise de peine collective. Et sur ce, il devrait être libéré le 5 janvier 2020 », a relevé son avocat, Alain Kagonbé.

L’ancien rebelle Baba Ladé, tout en qualifiant sa condamnation à la base illégale, estime qu’elle a expiré depuis un mois, faisant ainsi allusion à la remise de peine collective accordée chaque année par le chef de l’Etat à l’occasion du nouvel an.

A N’Djaména, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont aussi appelé les autorités judiciaires à libérer Bada Ladé qui, selon elles, a déjà purgé sa peine.

Lutte contre l’extrémisme religieux : Nouakchott en première ligne

Des personnalités du monde musulman, sous la houlette de Cheikh Abdallah Ibn Bayyah, se sont récemment réunis à Nouakchott afin d’élaborer une Déclaration de lutte contre l’extrémisme religieux.Le cheikh Ibn Bayyah, décidé à endiguer l’extrémisme religieux qu’il considère comme « le fléau du siècle », a convié dans la capitale mauritanienne environ 500 personnes dont des oulémas, des éducateurs, des penseurs, des ministres, des muftis, des imams et des prédicateurs.

Son objectif est clair : apporter une réponse « intellectuelle et religieuse » à ce phénomène planétaire avec une feuille de route. Dans son préambule, la Déclaration de Nouakchott souligne que l’Afrique « peut proposer un projet spirituel complet pour éteindre les flammes des guerres et lutter contre l’extrémisme ».

Notant que cette idéologie « instrumentalise la pensée religieuse pour réaliser des objectifs destructifs, de déstabilisation et de menace contre la paix nationale et internationale », ce panel d’experts a dès lors conclu que c’est un « devoir du temps » de s’ériger en bouclier.

Les objectifs des participants à cette conférence sont, entre autres, l’élaboration d’un plan complet, opérant, intégré pour faire face à l’extrémisme, la belligérance et la criminalité transfrontalière, le développement de méthodes de pensée et de mécanismes de travail selon des moyens innovants, pacifiques et légitimes pour affronter la violence et l’extrémisme, l’érection davantage de passerelles de coopération entre les religions et les cultures, ou entre les hommes de religion en activité dans les domaines des droits humains.

En outre, ils visent la réhabilitation de la pensée de la tolérance religieuse et de la coexistence pacifique entre les individus et les peuples, en s’inspirant des idéaux humains universels et des valeurs de l’Afrique et la dynamisation de la charte de la Nouvelle Alliance des Vertueux, en mettant en évidence sa spécificité, ses valeurs et les vertus qu’elle prône, les perspectives prometteuses qu’elle ouvre pour la coexistence et l’unité des peuples, sur la base de la compréhension, de la coopération et de la fraternité humaine.

Après avoir planché sur l’extrémisme religieux, les hôtes de Cheikh Abdallah Ibn Bayyah ont proposé un ensemble de moyens de lutte. Il s’agit notamment du renforcement de la présence de l’État, de son appareil et de ses institutions dans des zones éloignées des centres du pouvoir, de l’élaboration de projets de développement locaux décentralisés et économiques régionaux, de la lutte contre la vulnérabilité, la pauvreté, le chômage et de la promotion de la culture de tolérance, en tant qu’impératif religieux et obligation de foi.

De plus, ils ont conseillé les organisations régionales à accorder un intérêt particulier à l’aspect intellectuel et religieux dans les stratégies, surtout l’Union Africaine et le G5-Sahel, la mise en place de centres et universités spécialisés dans l’espace africain pour soutenir la pensée de la paix, de la modération, le respect des valeurs de citoyenneté et des règles de coexistence et la mise en place d’un centre basé à Nouakchott pour la réintégration des personnes affectées par des idées qui mènent à des conflits et des guerres intestines.

Ibn Bayyah, un fer de lance de la lutte contre l’extrémisme religieux

Cheikh Abdallah Ibn Bayyah, souvent opposé au célèbre théologien égyptien Youssef al-Qaradawi, fait figure de personnage clé de la lutte contre l’extrémisme religieux dans le monde musulman.La comparaison avec al-Qaradawi, l’ancien président de l’Union Internationale des Savants Musulmans (UISM) en dit long sur la notoriété d’Ibn Bayyah. Ce Mauritanien, âgé de 85 ans, a occupé la fonction de vice-président de l’UISM.

Mais, à cause de ses divergences fondamentales avec al-Qaradawi sur l’opportunité du djihad, le cheikh (homme respecté pour son âge et surtout ses connaissances), a fini par démissionner de son poste. C’est à cette époque qu’il a entamé son combat intellectuel contre l’extrémisme religieux.

Sans le vouloir, il est devenu un précieux allié des Occidentaux, cibles toutes désignées des extrémistes. D’ailleurs, Ibn Bayyah a été reçu par nombre de dirigeants des plus grandes nations.

Il est issu d’une famille soufie implantée dans l’est de la République islamique de Mauritanie. Naturellement, durant son enfance, les études du Coran et des Sciences islamiques constituent le pilier de son éducation de base.

Ce savant, grâce à son immense savoir dans le domaine religieux, force le respect au-delà des frontières de son pays. Conjuguant le spirituel et le temporel, Cheikh Abdallah Ibn Bayyah a intégré le gouvernement de Moctar Ould Daddah, le tout premier président de la Mauritanie.

En 1978, un coup d’Etat l’a obligé à s’exiler en Arabie Saoudite. Dans ce berceau de l’Islam, il a élargi sa palette de compétences avant d’embrasser le métier d’enseignant. Cheikh Abdallah Ibn Bayyah est actuellement à la tête du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, basé en Arabie Saoudite.

Egalement président du Conseil des Emirats Arabes Unis pour la fatwa, l’érudit mauritanien a reçu de nombreux prix et médailles internationaux. L’Université Georgetown (Etats-Unis) le cite parmi les 50 personnalités musulmanes les plus influentes dans le monde pour la période 2009-2016.

Ibn Bayyah est « une école de morale, de tolérance, de modestie et d’humilité », a souligné Abdellahi Ould Mohamedouna, un collaborateur du cheikh dans la coordination des activités de prêche et de promotion des valeurs de paix dans le monde.

Rencontré à Nouakchott, il a soutenu que son modèle ne cesse de réaffirmer que « la sincérité, la droiture, le bon comportement, le respect des valeurs et la lutte contre la fraude et l’imposture représentent ensemble la bonne morale ».

En Mauritanie, son pays natal, le religieux y organise annuellement un forum international dont la majorité des participants provient de l’Afrique subsaharienne. L’édition de cette année, tenue il y a quelques jours à Nouakchott, a été marquée par un fort plaidoyer pour la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme religieux, deux fléaux qui se répandent dans la zone sahélo-saharienne.

Les intervenants à ce forum ont été unanimes quant au rôle d’Ibn Bayyah dans la diffusion du discours de paix et de concorde entre tous les êtres humains, quelle que soit leur religion, leur couleur, leur langue etc.

De l’avis de l’un d’eux, le théologien mauritanien Derdiri, son compatriote est « un rénovateur porteur du flambeau de la paix ». En plus, il a fait savoir que Cheikh Abdallah Ibn Bayyah « consacre toute sa force au salut de l’humanité afin qu’elle vive en paix et en sécurité ».

« Il faut écouter les arguments religieux des extrémistes » (chercheur)

Les Etats rongés par l’extrémisme doivent prendre en compte les arguments religieux des groupes terroristes pour trouver une solution pérenne à ce fléau, a affirmé le Docteur Khadim Mbacké, ancien chercheur à l’Institut fondamental de l’Afrique noire (Ifan), dans un entretien accordé à APA.

Comment est née la Déclaration de Nouakchott ?

Le colloque de Nouakchott a eu le mérite de réunir de nombreux acteurs du monde musulman pour échanger sur l’extrémisme religieux. Les oulémas ont partagé leurs expériences sur les causes profondes de ce phénomène. On a remarqué que la situation diffère d’un pays à un autre. Dans certaines zones, il y a un dialogue entre les différents protagonistes. Dans d’autres pays, les groupes versant dans la violence aveugle, se sentent marginalisés.

On a aussi constaté que dans la tradition africaine, il y a toujours des possibilités de trouver un terrain d’entente en recherchant l’intérêt commun. On a en déduit qu’il faut exploiter cette richesse culturelle pour discuter avec les groupes extrémistes.

Quels sont les résultats attendus ?

Etant donné que le discours des extrémistes n’est pas basé sur une interprétation exacte des textes, on croit pouvoir les faire changer d’avis s’ils s’imprègnent de la Déclaration de Nouakchott. On pense que les participants au colloque arriveront à expliquer aux autorités étatiques le contenu du texte pour les aider à transformer les recommandations en actes concrets. Ils peuvent aussi être un trait d’union entre les groupes extrémistes et les autorités étatiques.

Les personnes ayant pris part à cette rencontre sont essentiellement des membres de la société civile. Elles ont une autorité, une influence sur la société. Ces gens-là vont utiliser leurs propres canaux de communication pour apporter leur contribution en termes de sensibilisation et d’appel à la paix.

Cette déclaration est une feuille de route à appliquer. Si son contenu réaliste est mis en pratique, on arrivera à des résultats probants. Actuellement, les Etats du Sahel sont en difficulté parce qu’ils ne savent pas comment sortir de cette insécurité. Donc quand des oulémas mettent à leur disposition les résultats de leurs recherches, ils essayeront de les mettre en œuvre pour trouver une solution.

Les Etats du G5-Sahel doivent écouter les groupes terroristes ayant des arguments religieux pour y apporter des réponses concrètes. L’extrémisme a une dimension religieuse. Mais il a aussi d’autres dimensions, notamment économiques et sociales, dont les gouvernants doivent forcément tenir compte.

Qu’en est-il du combat spirituel que comptent mener les oulémas ?

On a beaucoup réfléchi sur les arguments des extrémistes. Les chefs de ces groupes ne comprennent pas très bien les concepts essentiels de l’Islam. Parfois, ils s’appuient sur des interprétations dépassées.

Cheikh Abdallah Ibn Bayyah a fait un effort de révision, de réexplication et de contextualisation des concepts islamiques. Pour lui, si l’on présente aux terroristes la pensée éclairée, ils adopteront une attitude complètement différente. Il arrive que l’on fasse une mauvaise interprétation des textes religieux pour déclencher une action qualifiée de djihad.

Ibn Bayyah a repris tous les textes auxquels se réfèrent les extrémistes pour montrer que si on les comprend correctement, ils ne peuvent pas servir de justificatifs pour recourir à la violence. D’après ce que l’on sait de leur discours, les djihadistes ont une lecture révolue voire erronée des textes sacrés. Ils prennent les armes pour attaquer les musulmans et les non musulmans alors que le vrai djihad doit être annoncé par un imam ou un cheikh reconnu par la communauté et après la réunion de certaines conditions.

Sahel: La France renforce sa présence avec 600 soldats

Le ministère français des Armées a annoncé dimanche que le déploiement de 600 soldats supplémentaires pour renforcer sa présence militaire dans la bande sahélo-saharienne.Selon la ministre française des Armées, Florence Parly, cette initiative de son pays de porter à 5 100 militaires s’inscrit dans les orientations du sommet de Pau et de la construction de la coalition pour le Sahel, a-t-elle précisé.

L’essentiel des renforts, dit-elle, sera déployé dans la zone dite des « trois frontières » entre le Mali, Burkina Faso et le Niger, précisant qu’une autre partie de ces renforts sera engagée directement au sein des forces du G5 Sahel pour les accompagner au combat.

Ce renfort, à en croire la ministre française des Armées, doit permettre à la France d’accentuer la pression sur lEtat islamique au grand Sahara, organisation terroriste agissant pour le compte de Daech. « Nous ne laisserons aucun espace à ceux qui veulent déstabiliser le Sahel », martèle-t-elle.

La France dit que la lutte contre le terrorisme reste sa priorité, mais elle prévient, qu’elle ne doit pas être seule. Mme Florence Parly rappelle que, le Tchad devrait bientôt envoyer un bataillon supplémentaire au sein de la force conjointe du G5 Sahel dans la région de trois frontières.

« Les Européens se mobilisent également à limage des Tchèques, dont le gouvernement vient d’annoncer l’intention de déployer 60 militaires au sein de la Task Force Takuba, qui rassemblera différentes unités de forces spéciales européennes. Des nouvelles annonces devraient intervenir prochainement, en fonction des calendriers politiques et parlementaires des pays souhaitant nous rejoindre », a notamment, rassuré Mme Parly, la ministre des Armées.

« Le ministère des Armées est entièrement mobilisé avec le ministère de lEurope pour concrétiser la dynamique du sommet de Pau. La solution à la crise actuelle nest pas uniquement militaire, mais globale, politique, sécuritaire, économique », a indiqué dans son communiqué.

La France dit aussi mobiliser ses partenaires européens face à la montée en puissance des forces du G5. Et la ministre a précisé que les militaires français qui incarnent le bras armé de la république, « combattent chaque jour, avec la même détermination un ennemi fugace et symétrique ».

Le chef des Armées limogé après deux attaques de Boko Haram

Le chef d’Etat-major des Armées du Tchad, le général Tahir Erda est limogé, jeudi, par le chef de l’Etat Idriss Déby, après une deuxième attaque au lac des éléments de la secte islamiste nigériane de Boko Haram.Cette attaque survenue dans la nuit de mercredi à jeudi a fait quatre morts dont trois soldats tchadiens et un civil. Elle intervient après celle de lundi qui a fait six soldats tués dans une embuscade.

 

Une semaine auparavant, une explosion provoquée toujours des éléments de Boko Haram a fait neuf morts, tous des civils.

 

Même si les motifs du limogeage du chef des Armées Tahir Erda ne sont pas connus, il est débarqué au moment où l’insécurité gagne du terrain dans les îles du lac Tchad avec la présence des éléments de Boko Haram.

 

Il est remplacé par un autre général, Abakar Abdelkérim surnommé « celui qui ne recule pas lors des combats ». Il a occupé plusieurs fois de hautes fonctions au sein de l’armée nationale tchadienne, notamment à l’Etat-major et à la direction générale de la Gendarmerie.

 

Tahir Erda, ancien directeur général de la police nationale, a passé moins d’un an à la tête des Armées, après sa nomination le 22 mars 2019.

L’UA pour une « solution curative » à la crise libyenne

Le président de la Commission de l’Union Africaine(UA), Moussa Faki Mahamat a promis, jeudi à Brazzaville, que son organisation va continuer « à apporter son concours à l’émergence d’une solution curative et acceptable à la crise libyenne ».« L’UA va continuer, à travers son mécanisme spécial, le Comité de Haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernement sur la crise libyenne, à  apporter des concours curatifs à l’émergence d’une solution acceptable à cette crise », a notamment dit Moussa Faki Mahamat.

S’exprimant à l’ouverture du huitième sommet du Comité de haut niveau de l’UA sur la crise en Libye, le président de la Commission de l’UA a appelé « l’Afrique à se mobiliser pour faire taire les armes dans ce pays ».

Il s’est référé aux conclusions du récent sommet de Berlin pour souligner que « l’urgence qui s’impose à l’UA est la mise en place d’un plan  d’action assorti d’une feuille de route devant déterminer et adopter la tenue d’une conférence entre les Libyens ».

« Le peuple libyen, autant que toute l’Afrique, a droit à la stabilité, à la sécurité, à la prospérité. Nous ne pouvons prétendre à la Zone de libre-échange  continentale africaine (Zlecaf) et à l’intégration régionale sans la Libye », a-t-il martelé.

Pour ce faire, Moussa Faki Mahamat a lancé un appel aux protagonistes de cette crise libyenne afin qu’ils «  prennent leur responsabilité devant l’histoire et leur peuple pour une sortie de cette crise dans laquelle le pays s’est embourbé ».

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Il a rappelé que le thème de l’UA cette année est de « Faire taire les armes à travers le continent », avant d’affirmer que « la Libye étant le pays du continent où les armes parlent le plus, nos énergies doivent se mobiliser pour les faire taire ».

Intervenant à leur tour, les présidents de la Mauritanie, Mohamed Ould El-Ghazaouani et du Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh ont réitéré leur confiance au Comité de haut niveau des chefs d’Etat et gouvernement sur la crise libyenne.

Ils estiment que « ce comité de l’UA contribuera de manière positive à la construction et à la mise en œuvre d’une solution pacifique à cette crise, afin que le pays se reconstruise dans la stabilité pour son développement ».

Mohamed Ould El Ghazaouani a appelé la Communauté internationale en communion avec la Libye à instaurer un « cessez-le-feu durable afin de donner la chance au dialogue et à la réconciliation dans le pays ».

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Lui emboitant le pas, GHassan Salamé, chef de mission des Nations Unies en Libye a invité la communauté internationale à organiser un forum sur la paix en Libye et qui regroupera non seulement les politiques, mais aussi les autorités sociales. Car, à son avis, la Libye « n’est pas une histoire de pétrole ni de prison politique ».

Volontaires dans l’armée burkinabé: Gare aux guerres par procuration! (chercheur)

Suite à l’adoption à l’unanimité le 21 janvier dernier par l’Assemblée nationale burkinabé d’une loi autorisant l’enrôlement de civils dans l’armée, la question de la pertinence de cette initiative reste très critique.Le président du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel (2r3s), Jérôme Pigné explique que cette loi est le symbole d’une situation qui se dégrade et d’un pouvoir politique qui n’a pas « trouvé d’alternatives pour panser ses blessures ».

« L’adoption d’une telle loi montre bien qu’au Burkina Faso, on est à court d’idées, qu’on n’a pas de solutions à court terme. En somme, qu’on n’a pas trouvé de solutions pour éradiquer le fléau du terrorisme, de l’instabilité…», a notamment déclaré le chercheur.

Dans un entretien accordé à APA, M. Pigné redoute, à terme, « des guerres par procuration à travers des milices armées ».

Tout en s’interrogeant sur l’efficacité de cette mobilisation populaire face à des groupes de mieux en mieux organisés, il souligne que le Burkina Faso dispose d’un « tissu social déjà fragilisé » et l’implication du citoyen lambda dans cette guerre asymétrique ne ferait qu’aggraver la situation.

Partant de là, il estime qu’« on est donc en train d’ouvrir un nouveau champ de batailles où l’on met les populations civiles au cœur de la problématique. Et ça, c’est véritablement dangereux parce qu’on est bien incapable aujourd’hui de peser le pour et le contre des conséquences potentielles de l’implication des civils » dans ce combat contre les groupes armés.

Le chercheur associé à l’Institut Thomas More se demande, par ailleurs, dans quelle mesure les autorités burkinabè, « incapables » de s’assurer que les forces de sécurité ne commettent pas d’exactions, vont réussir à régir l’action des civils « dont le travail est tout sauf de garantir la sécurité » des populations.

« Il y a véritablement un risque de dégradation des relations sociales, du tissu social au Burkina Faso », a-t-il alerté.

Le 21 janvier dernier, alors que 36 civils périssaient dans une attaque terroriste dans la province de Sanmatenga (centre-nord), le Burkina Faso a adopté le projet de loi pour le recrutement de volontaires dans l’armée.

Officiellement, les civils enrôlés pour la défense de la patrie vont recevoir une formation militaire initiale de quatorze jours. Ils seront formés par des spécialistes sur l’armement, les tactiques de base, notamment les embuscades, la gestion d’un poste d’observation, l’éducation civique et morale, les règles de discipline, les principes d’usage des armes et le respect des droits de l’homme.

Pour éviter que ce volontariat n’alimente les réseaux terroristes, souligne le projet de loi, le recrutement sera suivi d’une enquête de moralité et sera encadré jusqu’au niveau de la région militaire. Et ces volontaires seront responsables devant les juridictions des actes répréhensibles commis au cours de leurs missions.

Cela devrait permettre, selon le ministre de la Défense, Chérif Sy, « d’éviter que ces volontaires (ne constituent) des milices ».

Terrorisme au Burkina: focus sur le recrutement des volontaires

L’Assemblée nationale du Burkina Faso a adopté, le 21 janvier 2020, le projet de loi portant institution de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) avec pour objectif de faire face aux multiples attaques terroristes auxquelles le pays est confronté depuis 2016.L’article 2 de la loi relatif aux dispositions générales définit le VDP comme «une personne de nationalité burkinabè, auxiliaire des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), servant de façon volontaire les intérêts sécuritaires de son village ou de son secteur de résidence, en vertu d’un contrat signé entre le Volontaire et l’Etat».

La loi précise que la mission du VDP est de contribuer au besoin, par la force des Armées, à la défense des personnes et des biens de son village ou de son secteur de résidence.

Selon l’article 3 et autres, la tâche du futur auxiliaire des FDS exige en toute circonstance «patriotisme, loyauté, discipline, disponibilité, neutralité, intégrité et esprit de sacrifice pouvant aller au sacrifice suprême».

Quant à l’article 5 dudit projet de loi, il stipule que «le recrutement des VDP se fait au niveau du village ou de son secteur de résidence sur la base de volontariat, subordonné à l’approbation des populations locales, en Assemblée générale».

Le même texte renseigne que les VDP bénéficieront d’une couverture sanitaire, en cas de blessure dans l’exécution de leurs missions, mais également d’une prime forfaitaire unique en cas d’invalidité permanente selon l’article 8 du projet.

A cela, il faut ajouter le fait que le VDP recevra une formation de 14 jours axée sur la manipulation des armes, la discipline et d’un équipement spécifique.

Par contre, il ne bénéficiera pas de droits à la retraite mais une prime de démobilisation lui sera versée à l’échéance du contrat (article 8).

«En cas de décès, le volontaire sera inhumé par l’Etat et ses ayants droits bénéficient d’une assistance financière de la part de l’Etat. Le volontaire demeure responsable devant les juridictions compétences des actes répressibles commis dans l’exécution de ses missions», souligne la loi.

Et de mentionner que l’auxiliaire des FDS ou VDP peut perdre sa qualité de volontaire, sur la base de la démission, de la résiliation du contrat, de l’absence prolongée de plus de 30 jours et du non renouvellement du contrat ou de décès.

Il ressort du texte que les volontaires ne seront pas dotés d’uniformes et que leur opérationnalisation interviendra avec l’entrée en vigueur de la loi au Burkina Faso.

Le président du Faso, Roch Kaboré, lors de son discours à la Nation du 7 novembre 2019, au lendemain de l’attaque terroriste contre un convoi d’une société minière ayant fait une quarantaine de morts à l’est du pays, avait lancé un appel pour recruter des volontaires afin de défendre la patrie en proie au terrorisme.

Après le vote du projet de loi, la signature d’un décret est nécessaire pour l’opérationnalisation de la mesure.

«Le terrorisme intérieur, un aveu d’échec pour le Sahel» (analyste)

Les Etats du Sahel sont victimes du terrorisme intérieur à cause de l’inefficacité des politiques de développement, a laissé entendre Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements djihadistes.Le Burkina fait-il face à un terrorisme intérieur ?

Au Burkina Faso, au Mali, au Niger…, il est facile de dire que le djihadisme est externe ou étranger. Mais quand on étudie la situation, on se rend compte que ces groupes recrutent des locaux. De nombreux djihadistes présents au Burkina Faso sont originaires de ce pays. Itou pour le Mali, le Niger… Un mouvement djihadiste, tel qu’il soit, doit forcément recruter parmi les locaux.

Ces Etats ont du mal à l’admettre parce que c’est une sorte d’aveu de faiblesse ou d’échec. La riposte militaire, à elle seule, ne suffit pas. Les réponses doivent être économiques, sociales et militaires. Il faut clairement un changement de rapports entre le citoyen et l’administration. 

Qu’est-ce qui explique la vulnérabilité du Burkina Faso face au terrorisme ?

Les raisons sont multiples. La situation économique n’est pas des meilleures. L’Armée est sous-équipée. Elle n’est pas à même de sécuriser les zones frontalières. Par contre, les groupes djihadistes sont plus aguerris. Ils s’améliorent au fil des années de lutte, recrutent en nombre et attaquent violemment.

La pauvreté est un facteur important pour expliquer le développement du terrorisme. L’Etat est un peu absent dans ces zones-là. Il est souvent répressif, n’instaure pas un système démocratique et ne met pas en œuvre des politiques de développement et de protection des citoyens. Les mouvements djihadistes en profitent donc.

Un projet de loi prévoit l’enrôlement de bénévoles dans l’armée burkinabè. Est-ce une mesure salutaire ?

Les initiatives similaires n’ont pas été concluantes dans d’autres pays. Cette mesure peut aggraver les frictions entre l’Etat central et les populations des zones où les mouvements djihadistes opèrent.

Cela peut déboucher sur la création de milices. Ces dernières se caractérisent par l’absence de discipline et la fréquence des bavures. L’enrôlement de bénévoles peut compliquer la donne pour l’armée et les populations. En soi, l’ambition de mobiliser la population est bonne mais elle peut être contre-productive.

Afflux massif des réfugiés soudanais vers l’est du Tchad

Environ 4 000 personnes fuyant des affrontements dans la ville d’El Geneina au Soudan sont arrivées cette semaine à l’est du Tchad, a appris APA, mercredi à NDjaména, de sources humanitaires.Plus de 11 000 personnes ont déjà fui le Darfour pour se réfugier au Tchad. La ville d’El Geneina est située à 20 kilomètres de la frontière tchadienne avec le Soudan. Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) craint que des milliers de réfugiés soudanais se retrouvent au Tchad comme il fut le cas en 2003 avec le conflit au Darfour.

Selon les prévisions du HCR, le nombre actuel des populations du Darfour fuyant les affrontements pourrait atteindre 30 000 dans les semaines à venir en raison de la persistance des tensions. Le HCR fait état de départ massif de villageois suite à des attaques contre leur village.

Les dernières données du HCR indiquent le Tchad accueille, depuis 2003, près de 130 000 réfugiés soudanais qui vivent des conditions difficiles, dormant en plein air ou dans des abris de fortune, avec peu de protection. « La nourriture et l’eau sont nécessaires de toute urgence, et les conditions sanitaires sont préoccupantes », alerte l’agence onusienne chargé des réfugiés.

Six soldats tchadiens tués au lac dans une attaque de Boko Haram

Six soldats tchadiens ont été tués dans une attaque du groupe terroriste nigérian Boko Haram à Tetewa, une des îles du lac dans la province du Lac-Tchad, a appris, mardi, APA, auprès des sources sécuritaires, à NDjaména.L’état-major des armées du Tchad fait savoir que les soldats sont tombés, lundi, dans une embuscade tendue par des éléments de la secte nigériane Boko Haram sur l’île de Tetewa, dans le lac dont les eaux sont partagées par le Cameroun, le Niger, Nigéria et le Tchad. 

Une source militaire à l’état-major des armées indique que, les soldats tchadiens étaient en patrouille lorsqu’ils ont été pris sous le feu des éléments de Boko Haram. Le bilan fait état de six morts et dix blessés.

D’après des sources sécuritaires, les patrouilles autour des îles du lac deviennent de plus en plus risquées à cause de la mobilité des éléments du groupe terroriste Boko Haram qui font souvent des victimes dans le rang de l’armée tchadienne et des populations civiles. 

Coronavirus : le Botswana inquiet pour ses étudiants en Chine

Le Botswana a exprimé, lundi, sa vive préoccupation du fait qu’il n’est pas en mesure de prendre contact avec certains de ses ressortissants envoyés en formation en Chine, un pays en proie à une épidémie de coronavirus.Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères du Botswana a déclaré que sur 33 étudiants inscrits actuellement dans divers établissements universitaires de la ville de Wuhan, 21 ont été dénombrés. D’autres auraient quitté la zone touchée avant le verrouillage officiel.

« Au regard de ce qui précède, le ministère informe en outre que l’ambassade du Botswana en Chine est en contact permanent avec les étudiants de la ville de Wuhan via une plateforme dénommée WeChat et un numéro d’appel d’urgence », a écrit le ministère.

Il a ajouté que l’ambassade du Botswana en Chine travaille en étroite collaboration avec les autorités chinoises compétentes pour assurer la fourniture de nourriture, d’eau, de masques faciaux et d’autres fournitures essentielles aux étudiants concernés.

Il a précisé qu’aucun des Botswanais vivant en Chine n’a jusqu’à présent été infecté par le virus.

Les rapports indiquent que plus de 80 personnes ont été tuées par le coronavirus en Chine, avec environ 3.000 cas confirmés.

Le Tchad prend des dispositions préventives contre le coronavirus

Le ministre tchadien de la Santé publique, Mahamoud Youssouf Khayal a annoncé, lundi à N’Djaména, des mesures de prévention contre le coronavirus qui sévit depuis quelques semaines en Chine.Parmi les mesures préventives prises par le Tchad, le ministère de la Santé a fait état des contrôles réguliers et stricts au niveau de l’aéroport international Hassan Djamous de la capitale tchadienne, N’Djaména.

« Des mesures concrètes sont déjà mises en place à l’aéroport international Hassan Djamouss de N’Djaména, en collaboration avec l’Autorité de l’aviation civile (ADAC). Il s’agit, entre autres, du port de masques et de gants pour tout le personnel travaillant à l’aéroport, à l’arrivée d’un vol d’avion en provenance des pays affectés, la prise de température frontale systématique de tous les passagers », a expliqué le ministre Mahamoud Khayal.

Cette maladie, hautement contagieuse et dangereuse, a poursuivi le ministre, est à prendre au sérieux, insistant que « l’infection par ce virus provoque des maladies respiratoires graves. Certains patients sont décédés des suites de l’infection. Il s’agit d’une maladie hautement contagieuse et mortelle.»

Le ministre tchadien de la Santé a dit que ses services ont reçu des informations nécessaires sur les symptômes de la maladie, citant, entre autres, « des symptômes respiratoires et une fièvre brusque, une toux, un essoufflement et d’autres symptômes semblables au rhume. D’autres signes sont le mal de gorge, l’écoulement nasal, une fatigue, des maux de tête, une douleur musculaire ».

A toute fin utile, le ministère de la Santé publique a mis un numéro vert pour que les services de santé soient contactés.

Une épidémie de pneumonie causée par un nouveau coronavirus a été détectée à Wuhan, en Chine, en décembre dernier. Selon les premières informations, cette maladie se transmet par voie respiratoire et se manifeste par la fièvre, la toux et les difficultés respiratoires.

L’Afrique à la conquête de son patrimoine culturel

Avec la restitution de ses biens culturels donnés ou pillés pendant la colonisation, l’Afrique entre dans la conquête de son patrimoine culturel.Depuis la publication en 2018 du rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain, rédigé par l’universitaire sénégalais Felwine Sarr et l’historienne française Bénédicte Savoy, un coin du voile est levé sur la richesse des œuvres d’art se trouvant encore dans des musées européens.

Selon le document de plus de 200 pages, commandité par le président français Emmanuel Macron, le patrimoine culturel africain représente quelque 90.000 œuvres originaires d’Afrique subsaharienne, dont 70.000 se trouvent au musée du Quai Branly à Paris et 20.000 autres dans des villes françaises.

Cet engagement du président français pris le 28 novembre 2017 lors d’une visite au Burkina Faso répond favorablement aux demandes de restitution du patrimoine culturel africain.

« Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain à l’Afrique », disait alors Macron, en présence de son homologue burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.

Selon le rapport, près de 400 mille œuvres d’art africain sont répartis dans des musées européens. Parmi ceux-ci, il y a le « British Museum (69 000), le Weltmuseum de Vienne (37 000), le musée Royal de l’Afrique centrale en Belgique (180 000), le futur Humboldt Forum de Berlin (75 000), les musées  du Vatican et du quai Branly (70 00).

Le Bénin en ligne de front

Des pays africains, l’Ethiopie et le Nigeria en tête, réclament depuis près d’un demi-siècle le retour d’objets disparus pendant la période coloniale. Cette requête a été ravivée par le Bénin qui est le premier africain à avoir officiellement demandé à la France une restitution de son patrimoine. Des milliers d’œuvres ont été spoliées, vendues ou volées du Royaume de Béhanzin à la fin du 19è siècle lors de la conquête de Dahomey (actuel Bénin). Des objets d’art symboliques que la France considérait comme « prises de guerre » du général Dodds dans le palais du roi Béhanzin.

« Le patrimoine culturel africain est un facteur de développement, un moyen de lutte contre la pauvreté. Ces œuvres ont une âme, ces œuvres n’attendent qu’à retourner dans leur milieu naturel en vue de leur renaissance », selon le président béninois, Patrice Talon.

Il ajoute : « Ces biens qui matérialisent les relations historiques entre les peuples du Dahomey, des royaumes du golfe de Guinée ».

Lors de la visite de Patrice Talon le 21 mars 2018 en France, Emmanuel Macron avait exprimé sa volonté de restituer « sans tarder 26 œuvres » réclamées par le Bénin. Une opération qui devrait se faire dans le cadre d’une coopération muséale entre Paris et Cotonou.

Le Sabre d’El Hadi Omar Tall, gage ou gageure ?

Le 17 novembre 2019 à Dakar, la France restituait officiellement au Sénégal le sabre du conquérant musulman sénégalais, El Hadj Omar Foutiyou Tall. Le président sénégalais Macky Sall avait reçu le sabre des mains du Premier ministre français Edouard Philippe, en présence des descendants de la Famille omarienne.

La convention de dépôt dudit sabre a été alors signée entre la ministre française des Armées, Florence Parly et le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop à la salle des banquets du Palais de la République.

« Il est heureux que le sabre d’El Hadj Omar Tall conservé au Musée de l’armée française sous le numéro d’inventaire 6995 balise de son éclat cette nouvelle séquence des relations franco-sénégalaises », se réjouissait le président Sall.

En attendant la suite de la restitution d’autres œuvres d’art au Sénégal, le sabre semble incarner le symbole d’un processus qui devra aboutir. Mais quand ?

Taxe culturelle africaine

Si restituer signifie « rendre quelque chose à son propriétaire légitime », la requête des pays africains ou l’initiative du président Macron renvoient à la culpabilité des « pilleurs ». Or, dans le cas de compensation pour ce « dommage » subi, l’option d’une taxe culturelle africaine semble pertinente. Cette taxe peut donc être considérée comme une injonction pécuniaire imposée aux musées occidentaux en faveur de la promotion et du développement du patrimoine africain. Ainsi, l’argent collecté des entrées dans les sites, réceptacles des objets d’art africain, serait adjoint à une « prime » sur toute œuvre vendue.

L’attention portée à ces masques et statues en Europe serait-elle la même dans des musées africains ? Le système de conservation pourrait faire défaut dans plusieurs cas. Les visites seraient moindres sur le continent. Les ventes auraient peu explosé les enchères.

Toutefois, le processus de restitution semble enclenché et les formalités d’usage devront suivre au fil des mois.

L’obstacle juridique de la France

En vertu de la Convention de l’Unesco en date du 17 novembre 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels, la France reste limitée dans son champ de restitution des biens.

C’est ainsi que le président français avait annoncé un cadre juridique qui permettrait à la France particulièrement de restituer. Cette dynamique concerne également les autres pays européens qui devront, eux aussi, prendre les dispositions opérationnelles de restitution.

Les sites africains classés patrimoine mondial de l’UNESCO

L’Afrique regorge de plusieurs sites culturels et naturels classés patrimoine mondial de l’UNESCO, dont certains sont répertoriés par APA.Algérie

La casbah d’Alger : Elle correspond à la vieille ville ou Médina d’Alger, capitale de l’Algérie, dont elle forme un quartier historique inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco depuis 1992. Administrativement, elle est située dans la commune de Casbah, dans la wilaya d’Alger.

Afrique du Sud

-Robben Island, une ile à l’histoire tourmentée : Historiquement, Robben Island est l’île où furent emprisonnés des centaines de combattants, et plus particulièrement contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, au siècle dernier. Ce site est classé patrimoine mondiale par l’UNESCO depuis sa fermeture en 1996.

-La zone humide d’iSimangaliso qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco grâce à son écosystème unique en Afrique du sud.

Capo-Verde

Cidade Velha (vieille ville  en portugais), ou tout simplement Sidadi en créole du Capo-Verde : Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009.

Egypte

Pour sa part, l’Égypte a ratifié la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en  1974. Les premiers sites protégés sont inscrits en 1979. En 2013, l’Égypte comptait sept sites inscrits au patrimoine mondial, six culturels et un naturel. Le pays a également soumis trente-trois sites à la liste indicative, vingt-trois culturels, sept naturels et trois mixtes.

-Abou Mena ou Abu Mena : C’est une ancienne ville d’Égypte. Le monastère chrétien d’Abu Mena. Les ruines ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial par le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979. Cependant, les travaux agricoles récents dans le secteur de ce site archéologique ont provoqué une élévation significative des niveaux des nappes phréatiques conduisant à la déstabilisation ou à l’effondrement d’un certain nombre de bâtiments. En 2001, le site a été ajouté à la liste du patrimoine mondial en péril.

-Le Caire historique : Dans l’agglomération moderne du Caire, se trouve l’une des plus anciennes villes islamiques du monde, avec ses prestigieuses mosquées, ses medersa, ses hammams et ses fontaines. Fondé au Xe siècle, Le Caire islamique est devenu le nouveau centre du monde islamique et il a atteint son âge d’or au XIVe siècle.

-Memphis et sa nécropole (les zones des pyramides de Guizeh à Dahchour) : Autour de la capitale de l’Ancien Empire égyptien, subsistent d’extraordinaires ensembles funéraires avec leurs tombes rupestres, leurs mastabas finement décorés, leurs temples et leurs pyramides. Le site était considéré dans l’Antiquité comme l’une des Sept Merveilles du monde.

-Monuments de Nubie d’Abou Simbel à Philae : Cette zone archéologique est jalonnée de monuments admirables, comme les temples de Ramsès II à Abou Simbel et le sanctuaire d’Isis à Philae qui ont été sauvés lors de la construction du haut barrage d’Assouan grâce à une campagne internationale lancée par l’UNESCO en 1960 et qui s’est poursuivie jusqu’en 1980.

-Thèbes antique et sa nécropole : Capitale de l’Égypte au Moyen et au Nouvel Empire, Thèbes était la ville du dieu Amon.

-Zone Sainte-Catherine : Le monastère, fondé au VIe siècle, est le plus ancien monastère chrétien ayant conservé sa fonction initiale.

-Wadi al-Hitan, la Vallée des baleines : Dans le désert occidental de l’Égypte, il y a des restes fossiles inestimables du plus ancien, et maintenant éteint, ordre des baleines  archaeoceti.

Ethiopie

Harar, parfois appelée Harar Jugol désignant les murailles, est une ville située à l’est de l’Éthiopie. Elle est parfois qualifiée de quatrième ville sainte de l’islam. Depuis 2006, elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

Kenya

Lamu est le chef-lieu du comté de Lamu. Bâtie au XIIe siècle, cette ville dispose d’un centre culturel important dans la culture swahilie et qui constitue une lieu de pèlerinage pour beaucoup de musulmans de la côte est-africaine. Les 16 hectares de la vieille ville figurent, depuis 2001, au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Libye

Ghadamès  est une ville et une oasis du désert en Libye.  L’ancienne ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986. Elle est également connue sous le nom de « Perle du désert ».

Madagascar

La Réserve Naturelle Intégrale des Tsingy de Bemaraha, est un site naturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990.

Mali

Djenné est une ville et une commune du Mali, chef-lieu du cercle de Djenné. Son nom signifie « génie des eaux » en langue bozo.

Maroc

-Aït-ben-Haddou est un ksar (Ighrem, en berbère) du Maroc inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Situé dans la province de Ouarzazate, il fait partie de la commune d’Aït Zineb.

-Essaouira est une ville portuaire et une commune du Maroc, chef-lieu de la province d’Essaouira, dans la région de Marrakech-Safi. Sa Médina est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.

-Fès ou Fez est une ville du Maroc septentrional. Fès s’étend sur trois secteurs : la ville ancienne (Médina), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’enceinte royale et les quartiers nouveaux établis par les Français, et qui s’étendent de nos jours dans la plaine environnante.

-Marrakech, est une ville située dans le centre du Maroc, aux pieds des montagnes de l’Atlas. Marrakech est surnommée « la ville rouge » ou la « ville ocre » en référence à la couleur rouge d’une grande partie de ses immeubles et ses maisons.

-Meknès  est une ville du nord du Maroc fondée en 711 par la tribu amazighe des Meknassas qui lui a donné son nom. Elle fut la capitale du Maroc durant le règne d’Ismaïl ben Chérif (1672-1727). La ville historique de Meknès est placée sous la protection de l’UNESCO depuis 1996.

-Tétouan est une ville du Maroc, située dans le nord du pays, dans le Rif occidental, aussi appelée pays Jbala. Près de Tétouan, on trouve plusieurs villes côtières très touristiques comme M’diq et Martil, ainsi que des villages de vacances comme Marina Smir et Cabo Negro.

Mauritanie

Les anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata en Mauritanie ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996. Ces cités florissantes devinrent des foyers de la culture saharienne. Chinguetti est ainsi devenue la 7e ville sainte de l’islam sous le nom de « ville des bibliothèques ».

Namibie

Le site de Twyfelfontein inscrit au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 2007 Twyfelfontein est un site majeur de la culture San. Il regroupe un peu plus de 2000 pétroglyphes. Les plus anciens ont 6500 ans. D’après les recherches, le site servait à des rites chamaniques.

Sénégal

-L’Île de Gorée est devenue le symbole de la traite négrière, un lieu de mémoire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978.

-Saint-Louis (Ndar en wolof), souvent appelée « Saint-Louis-du-Sénégal », est l’une des plus grandes villes du Sénégal et, historiquement, l’une des plus importantes, comme en témoigne son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’était une des quatre communes (Quatre Vieilles) historiques du Sénégal à statut de département français pendant la colonisation.

Tanzanie

L’archipel Zanzibar est la ville de Tanzanie la plus importante. La vieille ville historique se nomme « Mji Mkongwe », plus connue sous son nom anglais Stone Town, la «ville de pierre », parce que ses maisons sont bâties en pierre de corail. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Tunisie

-Kairouan est une ville du centre de la Tunisie. Elle est souvent désignée comme la quatrième ville sainte (ou sacrée) de l’islam et la première ville sainte du Maghreb. Kairouan est inscrite depuis 1988 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

-Sousse est une ville portuaire de l’est de la Tunisie. Capitale du Sahel tunisien, elle est parfois surnommée la « perle du Sahel ». La Médina de Sousse est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988.

-Tunis est la ville la plus peuplée et la capitale de la Tunisie. Son cœur historique est la Médina, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Zambie et Zimbabwe

Les chutes Victoria figurent sans aucun doute au palmarès des chutes les plus impressionnantes du monde. Elles sont à  cheval sur deux pays, la Zambie et le Zimbabwe.

Coronavirus en Chine: 30 étudiants tchadiens vivent à Wuhan

Le ministère tchadien des Affaires Étrangères a fait état, vendredi, de la présence de trente étudiants du Tchad dans la ville de Wuhan en Chine, où sévit le Coronavirus, rassurant qu’aucun d’eux n’est atteint de la maladie.« Nous informons l’opinion nationale qu’à ce stade, aucun ressortissant tchadien se trouvant en Chine n’est atteint par le Coronavirus. L’Ambassade du Tchad en Chine rassure qu’elle est en contact avec les trente (30) étudiants tchadiens se trouvant à Wuhan, la ville chinoise touchée par le virus », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Selon le ministère, «toute la ville de Wuhan est mise en quarantaine. Actuellement, elle est en train d’être pulvérisée par voie aérienne. Tous les campus universitaires sont également pris en charge par les autorités sanitaires ».

Le communiqué relève que compte tenu de la précarité dans laquelle pourraient se trouver les étudiants à cause de la fermeture de la ville, l’Ambassade du Tchad en Chine vient leur accorder une assistance d’urgence de 30 000 Yuans.

L’Ambassade du Tchad en Chine dit être en contact avec les autorités locales et suit de très près l’évolution de la situation.

Tchad: Baisse des frais de confection du passeport et de la CNI

L’Agence nationale des titres sécurisés (Anats), a procédé, mercredi, dans la capitale tchadienne, N’Djaména, au lancement officiel de ses activités, annonçant à l’occasion la baisse des frais d’attribution des pièces d’identité et de voyage.La carte nationale d’identité et le passeport qui ont été, jusque-là émis par la direction de migration et d’immigration de la police nationale, seront désormais confiés à l’Agence nationale des titres sécurisés à travers son Système intégré de gestion des populations des titres sécurisés (SIGPTS).

Le directeur général de l’Agence nationale des titres sécurisés, M. Fouyahta Moundaï, a indiqué que, le SIGPTS permettra de garantir la fiabilité, l’intégrité, la sécurité et la protection des données personnelles des individus.

À propos de la baisse des frais de confection de la carte nationale d’identité et le passeport, M. Moundaï promet que le premier qui était émis au prix de 10 000 FCFA sera à 5 000 FCFA et le second avec mention CEMAC à 75 000 FCFA au lieu de 85 300 FCFA, actuellement.

Présidant la cérémonie, le ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la présidence de la République, Hissein Brahim Taha, déclare avoir reçu des instructions fermes du chef de l’Etat, Idriss Deby Itno « pour que le prix du passeport soit réduit jusqu’à 60 000 FCFA pour permettre à tous les citoyens de s’en procurer ».

Les installations techniques de l’Agence nationale des titres sécurisés ont une capacité de production de 550 passeports par jour et environ 15 000 pour la carte nationale d’identité. Pour permettre aux tchadiens de province de se délivrer ces documents, des centres seront ouverts dans les 23 provinces du pays.

Tchad: 100 millions de dollars de la BM pour la résilience et la diversification économique

Le Conseil d’Administration du Groupe de la Banque mondiale a approuvé un don de l’Association internationale de développement (IDA) d’un montant de 100 millions de dollars en faveur du Tchad, a fait savoir, mardi, le bureau de la représentation à NDjaména.Ce financement a pour objectif d’accompagner les efforts déployés par les autorités tchadiennes pour promouvoir la résilience et la diversification économique, et renforcer la protection sociale des populations vulnérables.

A cet occasion, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad, Soukeyna Kane a déclaré que cette intervention est centrée sur les actions visant à renforcer la maitrise des risques budgétaires, la transparence et la gestion des ressources pétrolières, la résilience et la diversification économiques, ainsi que la protection des populations vulnérables.

La banque mondiale de rappeler qu’au cours de ce programme, l’économie tchadienne a connu une relance graduelle, après une récession dans laquelle la crise des prix du pétrole l’avait plongée au cours des deux années antérieures. « La croissance du PIB était des 2.6% en 2018 et elle est estimée à 3% en 2019 avant de se projeter aux environs de 5% entre 2020 et 2022 », note le document.

Le bureau de la banque mondiale à N’Djaména a indiqué que cet appui budgétaire est le deuxième d’une série programmatique de deux opérations de politique de développement. Il fait suite à une première opération mise en œuvre en 2018 qui avait jeté les bases d’un programme d’actions essentiel pour une croissance inclusive et une réduction sensible de la pauvreté.

La Banque mondiale dit collaborer étroitement avec d’autres partenaires techniques et financiers du Tchad incluant le Fonds monétaire international (FMI), lUnion européenne (UE), lAgence Française de Développement (AFD) et la Banque africaine de développement (BAD) pour définir les réformes prioritaires sous-tendant son programme d’appui budgétaire.

Cameroun : la Beac durcit les mesures de transparence bancaire

La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a menacé de lourdes sanctions administratives et pécuniaires, les établissements de crédit de la sous-région qui se mettraient en marge de la règlementation portant obligation de transmission à ses services des données de leur trésoDans une instruction portant le sceau de son gouverneur, Abbas Mahamat Tolli, parvenue vendredi à APA, elle met un point d’honneur sur la sincérité des déclarations concernant les opérations sur billets et monnaie réalisées en FCFA et en devises, les opérations interbancaires, sur les titres de créances négociables, fiduciaires contre couverture, avec les Trésors publics, sur autres titres ainsi que les concours attendus de la Banque centrale.

Les données requises, à un rythme quotidien, hebdomadaire et trimestriel, ont trait aux opérations journalières en monnaie locale, aux achats/ventes et aux prêts/emprunts des titres journaliers, à la trésorerie et au plan de trésorerie. 

Afin de s’assurer de la régularité des flux financiers au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), la Beac annonce des contrôles de vraisemblance sur place, pouvant revêtir un caractère inopiné.

« Les terroristes ne doivent pas pallier la défaillance des Etats » (analyste)

Les Etats du Sahel, confrontés au péril djihadiste, doivent davantage travailler pour éviter que le terrorisme ne soit une alternative pour des populations désespérées, a soutenu, dans un entretien avec APA, Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po de Paris (France).Comment mettre fin à la spirale de violence dans le Sahel ?

Il faut un projet politique et social en apportant des réponses au mal-être des populations. C’est le meilleur moyen pour que les terroristes, qui ont parfois de l’argent grâce aux réseaux criminels, ne soient pas ceux qui viennent pallier la défaillance des Etats. Les gouvernants doivent jouer pleinement leur rôle. C’est fondamental.

Il doit aussi y avoir une convergence entre les intérêts des Etats du Sahel et ceux de la France. Ils doivent se mettre d’accord sur les objectifs militaires. Si cela n’est pas fait, on ne parviendra pas à lutter contre le terrorisme. On l’a vu au Proche-Orient et au Moyen-Orient. On le constate en Lybie et également au Sahel.

La criminalité est présente dans le Sahel. Le terrorisme et la criminalité ont visiblement fait convergence. Les pays concernés doivent se battre contre cette double gangrène qui menace les pays.

Que pensez-vous de la réponse militaire ?

La lutte armée contre le terrorisme est essentielle pour tous les pays. C’est une priorité absolue pour le Mali car, l’Etat menace de s’effondrer. Tout de même, on peut se demander si la stratégie de l’opération Serval (puis Barkhane) est la bonne. Il semble que non ! Cela fait maintenant sept ans, mais ils ne sont pas parvenus à endiguer le terrorisme. Au contraire, il a visiblement pris l’ascendant.

Peut-on espérer une accalmie dans le Sahel sans la résolution du conflit libyen ?

Lorsqu’on évoque la situation sécuritaire au Sahel, on ne peut pas occulter la crise libyenne. Ce pays avait un immense arsenal militaire. Des groupes de divers pays qui avaient besoin de s’armer, y compris des Islamistes, sont venus se servir. La Lybie était un supermarché pour eux. Le conflit libyen a conduit à la déstabilisation du Sahel. La Lybie ne parvient toujours pas à sortir du chaos dans lequel la guerre de 2011 l’a plongée. On aurait dû aborder cette question lors du Sommet de Pau pour mettre la France devant ses responsabilités.

Justement, quel bilan tirez-vous de ce sommet ?

Cette rencontre a permis d’avancer sur des questions un peu sensibles. Maintenant, il faut voir comment cela va être perçu par l’opinion publique malienne, nigérienne, burkinabè, mauritanienne…

La France voulait clarifier les choses. Il semble qu’il y a eu des discussions en privé, mais on n’en connaît pas encore la teneur puisqu’elles n’ont pas été rapportées publiquement. Pour tenter d’enrayer la progression du terrorisme au Sahel, Emmanuel Macron a dit qu’il va envoyer 220 soldats supplémentaires. C’est très peu.

Les Etats du Sahel ne veulent pas le retrait des troupes françaises. Si cela doit arriver, on doit le faire en coordination avec la France pour éviter que, tout d’un coup, les pays du Sahel ne se retrouvent dans la situation de 2013.

Sahel: « Le sommet de Pau n’a rien de réjouissant » (Moussa Tchangari)

Journaliste, activiste civil influent et observateur attentif de l’actualité au Sahel, A.T. Moussa Tchangari, Secrétaire général de l’association nigérienne Alternative, livre en exclusivité pour APA une analyse critique du sommet de Pau (France) qui a réuni, lundi 13 janvier, le président français et ses homologues sahéliens.Le sommet organisé lundi 13 janvier à Pau, en France, entre les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel et le président français, Emmanuel Macron, était-il justifié ?

Ce sommet n’est justifié que du point de vue du président français, Emmanuel Macron, qui l’a convoqué. Et comme tout le monde le sait, Macron a tenu à faire ce sommet pour une seule raison : obtenir une déclaration des Chefs d’Etat sahéliens disant qu’ils sont demandeurs d’une présence militaire française dans leur pays. Après la mort des treize (13) militaires français en décembre dernier au Mali, le président français avait besoin de cette déclaration pour court-circuiter d’éventuels appels au retrait des troupes venant de l’opinion française, qui pourrait questionner le maintien d’une mission militaire qui n’a pas démontré son efficacité, qui est financièrement coûteuse pour le pays, et qui est, en plus, fortement décriée au sein de l’opinion sahélienne. 

Quel bilan faites-vous de ce sommet ?

A Pau, le président français a obtenu ce qu’il voulait. Lundi, autour de la table, il était visiblement le seul à afficher un sourire, même s’il s’est montré particulièrement agacé par la question d’un journaliste malien. Les autres chefs d’Etat avaient plutôt mauvaise mine. Et tout le monde a compris qu’ils se sentaient eux-mêmes ridiculisés et humiliés. 

Le bilan de ce sommet n’a rien de réjouissant. Les quelques mesures annoncées suscitent parfois des interrogations. D’abord, la France n’est disposée qu’à envoyer 220 militaires supplémentaires, ce qui ne changera rien fondamentalement, même combiné avec la mise en route d’une unité de forces spéciales européennes dénommée Takoubà (la santé en tamashek, la langue touarègue). 

Ensuite, on annonce la mise en place d’un commandement commun, qui suggère que c’est l’armée française qui va prendre le leadership de la guerre et que les forces sahéliennes seraient dans une position de forces supplétives dans leurs propres pays. Enfin, la France elle-même est dans la position de chercher le soutien d’autres pays, notamment des Européens pour fournir des éléments des forces spéciales, des Américains pour continuer à apporter une certaine assistance à son opération au Sahel, Barkhane, d’autres pays à travers le monde pour débourser l’argent nécessaire à l’achat des équipements militaires et à des projets divers.

L’intérêt de ce sommet c’est qu’il est venu confirmer tout ce que les observateurs avertis disaient depuis longtemps, à savoir que la France est en situation d’échec au Sahel et qu’elle cherche, dans l’impossibilité pour elle de partir, le soutien d’autres pays pour poursuivre une mission dont les chances de succès sont particulièrement faibles. 

La déclaration finale du sommet est une sorte d’aveu par rapport aux critiques formulées par la société civile sahélienne, les chercheurs et même parfois des militaires : Macron et ses amis sahéliens sont d’accord que Barkhane n’avait pas un cadre politique et légal clair ; ils sont d’accord qu’il n’y avait pas une bonne coordination entre les différentes forces ; ils sont d’accord que la présence française fait l’objet d’une forte contestation au sein de l’opinion, même s’ils attribuent cela à d’autres puissances rivales qui financeraient les manifestations dites anti-françaises ; ils sont d’accord que rien n’a été fait pour assurer le redéploiement des États dans certaines zones affectées par le conflit, notamment Kidal dont le statut a été évoqué implicitement.  

En déclarant les jihadistes présents dans la zone dite des « trois frontières » comme nouvelles cibles prioritaires, la France et le G5 Sahel font-ils le bon choix ?

La zone des « trois frontières » est devenue l’épicentre du conflit armé, puisque c’est bien là que l’on dénombre le plus grand nombre d’attaques contre les forces armées et les populations. Bien entendu, tout le monde comprend que tout a été mis en œuvre pour déplacer l’épicentre du conflit du Nord vers le centre du Mali, et en particulier vers cette zone des trois frontières. Ce déplacement du centre de gravité permet de dire qu’il n’y a plus rien à faire dans la partie Nord du Mali, à part mettre en œuvre l’accord de paix d’Alger contre lequel s’exprime une certaine défiance au sein de l’opinion et de la classe politique maliennes, et une réticence manifeste de la part du président Malien Ibrahim Boubacar Keita et de son gouvernement. 

Comme tout le monde le sait, la France considère que les indépendantistes du Nord du Mali ne représentent pas une menace ; ils sont pour la France une force politique avec laquelle on peut et on doit négocier. Ce sont en fait ses protégés ; et c’est pour cela que récemment encore le vice-président de la commission de défense de l’Assemblée nationale française parlait de réforme de la structuration des États comme un des éléments clés de la réponse à la crise au Mali. Structuration s’entendant bien sûr comme un abandon du principe de l’État unitaire. 

Ce qui est frappant c’est que la France a réussi à convaincre (c’est un euphémisme) les dirigeants sahéliens qu’il n’y a qu’un seul ennemi contre lequel il faut agir, à savoir l’État islamique au grand Sahara. Tous les autres acteurs de la violence non étatique sont considérés comme des gens acceptables avec lesquels on peut envisager des négociations, en dehors certainement de Boko Haram qui n’est pas d’ailleurs perçu, pour des raisons qu’il faut élucider, comme un sujet de préoccupation pour la France. On peut dire que tout ça est flou et mérite interrogation.

Qu’est ce qui explique, selon vous, l’extension de la violence jihadiste un peu partout dans le Sahel ?

La première chose qui vient à l’esprit, c’est que les États sahéliens n’ont rien fait de substantiel pour que cela ne se produise pas. Les causes profondes de l’émergence de la violence jihadiste, et pas seulement elle, sont bien connues de tous. Elles se résument aux frustrations engendrées par la crise de la démocratie, les injustices quotidiennes, l’absence de perspectives d’une vie meilleure, l’effritement des mécanismes traditionnels de régulation des conflits, etc. La violence jihadiste s’est installée dans des zones où la violence étatique a toujours été forte, des zones où l’Etat n’a pas songé à offrir aux populations des services publics de base, des zones où des conflits locaux sont restés sans réponse, des zones où la lutte pour l’accès et le contrôle des ressources naturelles est devenue de plus en plus âpre. Bien sûr, on peut allonger encore la liste des raisons qui ont entraîné l’extension de la violence jihadiste dans l’ensemble du Sahel ; mais, on peut se passer de cet exercice, en disant que la violence s’est propagée parce que les États n’ont jamais eux-mêmes envisagé sérieusement une autre réponse à la violence jihadiste que la traditionnelle violence étatique.  

Comment, à votre avis, en finir avec la violence jihadiste au Sahel ?

Si on veut en finir avec la violence jihadiste et toutes les autres formes de violence qui s’expriment aujourd’hui dans le contexte du Sahel, il va falloir (re)définir un nouveau contrat social entre les États et les citoyens. Il faudra placer la réalisation des droits humains, en particulier des droits économiques, sociaux et culturels, au cœur de l’action publique. Le Sahel ne connaîtra jamais la paix et la stabilité tant que des millions de personnes vont continuer à être confrontées à la faim, tant que des millions de jeunes n’auront pas de perspectives d’une vie meilleure. Le Sahel ne connaîtra pas la paix tant que les citoyens auront le sentiment de vivre dans des pays où il n’y a pas de justice, où l’accès au biens matériels et symboliques dépend des positions de pouvoir, où les agents publics sont corrompus et peuvent monnayer tout service jusqu’à l’obtention d’un papier d’état civil. Ces questions-là, le sommet de Pau ne les a même évoquées ; simplement parce que les chefs d’Etat sahéliens, tout comme leur mentor français, ne se préoccupent que du maintien d’un système qui a atteint ses limites et qui n’est pas décrié seulement par les jihadistes.

Afrique subsaharienne : la Bm table sur une croissance de 2,9 % en 2020

La Banque mondiale (BM) annonce que la croissance des économies de l’Afrique subsaharienne devrait s’accélérer pour atteindre 2,9 % en 2020.Une telle performance serait possible « à condition que la confiance des investisseurs s’améliore dans certaines grandes économies, que les goulets d’étranglement énergétiques s’atténuent, qu’une hausse de la production pétrolière contribue à la reprise dans les pays exportateurs de pétrole et que la croissance continue d’être vigoureuse dans les pays exportateurs de produits agricoles », explique la Bm dans un communiqué de presse.

Cette prévision, souligne l’institution financière, est plus faible que prévue, en raison du fléchissement de la demande des principaux partenaires commerciaux, de la baisse des prix des produits de base et de l’évolution défavorable de la situation intérieure dans plusieurs pays.

En Afrique du Sud, deuxième puissance économique de la région, la croissance devrait atteindre 0,9 %, en supposant que le programme de réforme de la nouvelle administration s’accélère, que l’incertitude politique se dissipe et que l’investissement redémarre progressivement.

Les problèmes d’infrastructures de plus en plus contraignants, notamment dans le domaine de l’approvisionnement en électricité, devraient freiner la croissance intérieure, tandis que la dynamique des exportations sera entravée par la faiblesse de la demande extérieure, explique la BM.

Au Nigéria, la croissance devrait atteindre 2,1 %. Toutefois, avertit la banque, le cadre macroéconomique, caractérisé par des taux de change multiples, des restrictions de change, une inflation élevée et persistante et une banque centrale visant une multitude d’objectifs, n’est pas propice à la confiance.

A en croire la Banque mondiale, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 1,5 % en Angola à supposer que les réformes en cours assurent une plus grande stabilité macroéconomique, améliorent le climat des affaires et soutiennent l’investissement privé.

Sur le plan régional, soutient la BM, la croissance devrait se maintenir à 6,4 % dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Dans les pays exportateurs de produits agricoles, le maintien d’importantes dépenses publiques d’infrastructure, associé au regain d’activité du secteur privé à Madagascar, au Rwanda et en Ouganda, ou à la poursuite des réformes visant à accroître la productivité et la compétitivité des secteurs axés sur l’exportation, comme au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, continueront de soutenir la production, ajoute la banque.

Au Kenya, la croissance devrait atteindre 6 %, mais une décélération plus marquée que prévu chez les principaux partenaires commerciaux tels que la Chine, la zone euro ou les États-Unis entraînerait une baisse sensible des recettes d’exportation et des investissements, relativise la Banque mondiale.

Selon cette dernière, un ralentissement plus rapide que prévu en Chine provoquerait l’effondrement des prix des produits de base et, compte tenu de la forte dépendance des exportations et des recettes budgétaires de l’Afrique subsaharienne à l’égard des secteurs extractifs, pèserait lourdement sur l’activité régionale.

Par ailleurs, note la BM, la hausse généralisée de la dette publique a entraîné la forte augmentation des charges d’intérêts, avec pour effet d’évincer les autres dépenses et de susciter des inquiétudes quant à la viabilité de la dette. L’insécurité, les conflits et les rébellions, en particulier au Sahel, pourraient peser sur l’activité économique et la sécurité alimentaire dans plusieurs économies.

Les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents du fait du changement climatique, d’où un important risque de ralentissement de l’activité en raison du poids disproportionné de l’agriculture dans de nombreuses économies de la région, conclut l’institution financière.

L’Etat tchadien adopte un plan d’apurement de la dette intérieure

Le gouvernement tchadien, après avoir diligenté un audit sur la dette intérieure, a adopté mercredi un plan pour son apurement.Le plan d’apurement vise 515 milliards FCFA alors que la dette intérieure globale, y compris celles conventionnées vis-à-vis des banques commerciales et de la BEAC ainsi que les titres publics se chiffrent à 1412 Milliards de FCFA.

Les 515 Milliards FCFA concernant 9571 dossiers que l’Etat tchadien veut apurer en 2020 englobent les dettes relatives aux investissements, dettes sociales, subventions et fonds de contrepartie ainsi que les dettes liées aux condamnations judiciaires prononcées à l’encontre de l’État.

Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Oumar Yaya Hissein qui faisait le compte-rendu de la réunion ministérielle sur la dette, a notamment mentionné qu’avec les créances fiscales de l’État envers certains prestataires d’un montant de près de 30 milliards de FCFA, la dette à apurer après compensation pourrait retomber à 485 milliards FCFA.

« Relevons que ce plan d’apurement ne prend pas en compte la dette conventionnée vis-à-vis de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) qui se chiffre à près de 480 Milliards FCFA. Il n’intègre pas non plus le remboursement des bons et obligations de trésor évalués à 392 milliard FCFA ainsi que les dettes conventionnées avec les banques commerciales qui obéissent à un échéancier de remboursement faisant partie intégrante des conventions signées », a précisé Oumar Yaya.

Pour ce qui est des modalités pratiques de mise en œuvre et de financement du plan d’apurement, le porte-parole du gouvernement a expliqué qu’en plus de 51 milliards FCFA prévus au titre de l’apurement de la dette intérieure en 2020, l’État recherchera les financements internes et externes sous forme de prêts et d’appuis extérieurs pour y faire face.

Par conséquent, a-t-il indiqué, « les paiements prioritaires privilégient les dettes commerciales résultant des engagements volontaires et documentés de l’État tels que les dépenses d’investissement, les dépenses des biens et services ainsi que les dettes sociales relatives notamment aux montants dus au titre de capital/décès civil et militaire, les salaires et accessoires, ainsi que les remboursements des frais médicaux des agents de l’État ».

Grève générale et illimitée dans l’administration tchadienne

Les travailleurs tchadiens du secteur public, réunis en assemblée générale, lundi à la bourse du travail de N’Djaména, ont décidé d’une grève générale et illimitée à partir de ce mardi, pour exiger le rétablissement intégral de leurs salaires coupés depuis 2016.« Après des menaces, la plateforme revendicative qui regroupe les grandes centrales syndicales du pays (éducation, enseignement supérieur, santé, affaires sociales) compte passer à l’action. La rencontre avec le gouvernement samedi dernier n’a pas été concluante », a fait savoir le porte-parole de la plateforme, Bakar Michel, par ailleurs président de l’Union des syndicats du Tchad (UST).

Les travailleurs exigent le rétablissement de leurs primes et indemnités coupées de 50% en août 2016 et la levée de l’abattement de 50% en janvier 2017 des augmentations générales spécifiques (AGS).

Après l’accord d’octobre 2018, le gouvernement a rétabli 15% des AGS. Pour cette nouvelle année 2020, le président de la République, Idriss Déby, dans son message à la Nation, a proposé un rétablissement partiel et graduel de tous les avantages que les fonctionnaires ont perdu.

Le gouvernement a proposé ainsi, le rétablissement dès ce mois de janvier en cours, 10% des AGS et une autre partie en mars 2020. Les autres points de revendications, notamment le gel des effets des avancements et reclassements, le frais de transport, seront rétablis entre 2021 et 2022.

Pendant la grève, un service minimum sera instauré dans les grands centres de santé pendant que les établissements scolaires resteront fermés mettant des milliers d’écoliers à la maison.

Retour d’un contingent tchadien de 1200 soldats du Nigéria

Le ministre tchadien de la Défense nationale, Mahamat Abali Salah, a fait état, dimanche, au cours d’une communication à son bureau, du retour au pays d’un contingent de l’armée tchadienne déployée en février 2019 au Nigéria.Le ministre a déclaré que le retour de ces 1200 soldats est « pour des raisons tactiques et stratégiques, ajoutant que le commandement de la Force mixte multinationale (Fmm) a planifié une opération conjointe ponctuelle baptisée ‘ »Yacin Tafki » (Libérer le Lac).

Dans cette perspective, souligne le ministre, plus de la moitié des éléments du secteur 2, constitué des Forces de défense et de sécurité du Tchad ayant le poste de commandement à Baga Sola dans la province du Lac dont le champ d’action est la zone insulaire du Lac tout au long des pays côtiers ont été projetés à Mogonon au Nigéria dans le secteur no 3 ».

Le ministre tchadien de la Défense, le général Abali Sarah, tout en rappelant que l’opération est arrivée à terme depuis quelque temps, s’est dit satisfait de la mission de ces soldats qui avaient fait face une menace de nature asymétrique.

M. Abali Salah de préciser que, la conception de nouvelles stratégies de lutte contre le terrorisme et sa mise en œuvre sont encore nécessaires.

Le Tchadien Abakar Djarma candidat à la présidence de l’Union africaine de Judo

Le président du Comité olympique et sportif tchadien (COST), Abakar Djarma a annoncé, samedi, sa candidature au poste de président de l’Union africaine de judo (UAJ).M. Djarma occupe depuis avril 2016 le poste de directeur sportif de l’Union Africaine de Judo et délégué technique au niveau mondial. Sur le plan national, il est à la tête du COST et préside la fédération tchadienne de judo. 

S’exprimant au cours d’un point de presse, il a rappelé que l’Union Africaine de Judo est une association regroupant 54 fédérations nationales avec pour rôle de gérer et de développer le judo à l’échelle continentale et mondialé. « Le judo, a-t-il déclaré, est porteur de valeurs fondamentales qui se développent naturellement sur le tatami et dans le dojo. Ces valeurs trouvent une place prépondérante dans la vie associative. Le judo est un instrument de paix, cest un outil de reconstruction sociale. Quels que soient vos origines, votre condition sociale, votre genre, vos capacités physiques et mentales, chacun trouve sa place dans cette discipline pour promouvoir l’unité et la solidarité dans son ensemble ».

Djarma a 12 ans d’expérience en management international associatif, 21 ans d’expérience en éducation et Coaching en Arts martiaux et six ans d’expertise en organisation des compétitions continentales et internationales.

« Si je postule à ce poste, c’est parce que j’ai la ferme conviction de pouvoir apporter un renouveau et un dynamisme croissant pour le développement et la promotion du judo africain », a soutenu Abakar Djarma, ajoutant: « Ma vision s’inscrit dans le dynamisme d’intéresser davantage les partenaires, et ma grande motivation trouve sa source dans l’extraordinaire potentiel dont dispose le continent africain dans le domaine du judo ».

Le G5 Sahel toujours en proie au terrorisme

L’année 2019 a été très meurtrière au Sahel et dans les régions du Lac Tchad en raison de la multiplication des actes des groupes terroristes.L’endiguement de la menace terroriste restera un défi en 2020 pour les cinq pays du G5 Sahel dont la Mauritanie. Après une année 2019 macabre au Burkina Faso et au Mali, le Niger et le Tchad semblent clôturer ce cycle annuel pour avoir enregistré 14 et 70 morts entre le 11 et le 17 décembre.

La dernière attaque au Niger illustre bien la situation chaotique dans ces pays de la bande sahélienne regroupés dans le cadre d’un G5 Sahel fondé en 2014 pour lutter contre les mouvements terroristes. Ces derniers continuent de lancer leurs assauts autour du Lac Tchad, que partagent le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad, au grand désarroi des soldats et des populations riveraines.

Pour le Tchad et le Niger, l’ennemi est sans équivoque Boko Haram. Chaque mois, si ce n’est le Tchad qui est visé, c’est l’armée nigérienne qui subit une attaque de cette secte. Les assauts « des illuminés » de Boko Haram sont toujours suivis de lourdes conséquences, soit la perte de soldats soit des populations massacrées.

Malgré le déploiement de soldats le long des frontières autour des eaux de ce lac, le Tchad n’a pas encore éradiqué cette menace. En mars, 23 soldats tchadiens ont été tués dans l’attaque de leur base située sur l’une des rives du Lac Tchad. D’autres militaires mourront le mois suivant à la suite d’une autre attaque.

Au sein du G5 Sahel, le même constat semble prévaloir, avec des attaques récurrentes ayant touché les armées et la population du Burkina Faso, du Niger et du Mali.

Par ailleurs, la Mauritanie peut se réjouir de son accalmie même si des spécialistes préviennent qu’elle n’est pas à l’abri de « menaces djihadistes », comme le vivent actuellement ses voisins du G5 Sahel. Dans cette zone, les attaques sont également attribuées à des groupes djihadistes affiliés à Al Qaida ou à l’État Islamique. Selon des médias locaux, les attaques terroristes auraient fait près de 600 morts.

Malgré la situation difficile, les pays du G5 Sahel semblent bien s’organiser dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Depuis novembre 2017, l’organisation a lancé des opérations militaires même si la réalité est tout autre sur le terrain.

L’insécurité est plus palpable cette année au Mali où plusieurs groupes sont à la base d’attaques meurtrières en dépit de la présence des forces étrangères qui contribuent à la lutte contre le terrorisme. Début novembre, 24 soldats ont été tués dans une attaque terroriste.

Le Burkina Faso aussi n’a pas été épargné par les attaques terroristes en 2019. En novembre, on a recensé la mort de 38 personnes membres d’un convoi minier, sans compter les assauts meurtriers qui se sont poursuivis jusqu’en décembre. Selon un décompte fait par des médias, le pays a enregistré près de 500 victimes de janvier à novembre, faisant de 2019 l’année la plus meurtrière à cause du terrorisme.

Si certains spécialistes qualifient le Burkina de « maillon faible » du G5 Sahel, le président Roch Marc Christian Kaboré rassure. Pour lui, le défi de l’Etat burkinabè est de faire en sorte que l’armée puisse être partout : « Et de ce point de vue, le Burkina Faso doit travailler à assurer ses propres responsabilités qui sont celles de pouvoir défendre les frontières ».

Le président du Faso ajoute que « nous devons travailler ensemble, chacun dans son pays et également aux abords de nos frontières, pour réduire les distances de circulation des terroristes ».

Décès de Jean Claude Nekim, Dirpub de NDjaména Bi-hebdo

Le directeur de publication du bihebdomadaire NDjaména Bi-hebdo, Jean Claude Nékim, est décédé, dimanche, à Paris en France où il suivait des soins.Dès lannonce de son décès, beaucoup de ses confrères et collègues lui ont rendu un hommage mérité. « Mon DP, tu nous a juste précédé. Paix à ton âme », a notamment, écrit Alladoum Ngarhoulem, journaliste à NDjaména Bi-hebdo.

Jean Claude Nékim dirigeait NDjaména Bi-hebdo depuis plus d’une dizaine d’années après avoir occupé le poste de rédacteur en chef et chroniqueur politique avec des analystes pointus qui lui ont valu parfois des soucis avec les autorités de régulation des médias ou la justice.

Sur le plan associatif, Nékim était vice-président depuis novembre 2017 de l’AEPT (Association des éditeurs de presse au Tchad) et président de la section tchadienne du Forum des responsables des médias dAfrique centrale (FREMAC).

« A la presse tchadienne et à lAEPT nous perdons un grand homme, une excellente plume mais aussi une gueule qui crache la vérité crue sans peur », a affirmé, un de ses compagnons, Michael Didama, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Temps.

Tchad: le ministre de l’Economie Issa Doubragne arrêté pour détournement de fonds

Le ministre tchadien de l’Economie et de la Planification du développement, Issa Doubragne et son directeur général, Houlé Djonkamla sont arrêts, après une longue audition, lundi, au parquet de grande instance de N’Djaména, a appris mardi APA de sources judiciaires.
Gardé aux renseignements généraux, une direction de la police nationale, le ministre Issa Doubragne a été, comme tous les jours, dans la matinée du lundi à son bureau avant d’être appelé par le parquet de N’Djaména pour être entendu sur des soupçons de détournement, suite à une plainte de l’inspection générale d’Etat qui a diligenté une mission contrôle dans son département ministériel.

Après son audition, des charges ont été retenues contre lui, selon son avocat, Me Alain Kagonbé qui dit qu’il est reproché à son client les faits de « détournement de deniers publics et complicité de détournement liés à des marchés publics ».

Selon des sources proches du dossier, la mission du contrôle d’Etat a fouiné dans la gestion du ministère sur la période allant de 2016 à 2019.