Cameroun : la guerre contre Boko Haram éclipsée par le conflit sécessionniste

Les méfaits de la secte islamiste Boko Haram, dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord, passent de plus en plus au second plan de l’actualité nationale au profit de la crise sécessionniste anglophone, a constaté APA sur place.Que ce soit au niveau gouvernemental ou dans les médias, la relation des incursions attribuées au mouvement jihadiste relève désormais de l’exception à l’instar des deux villageois tués dans la nuit de lundi à mardi à Gakara, des trois membres de comités de vigilance égorgés la veille à Double, Kangaleri et Masla, ou encore du civil assassiné et des quatre autres enlevés trois jours plus tôt à Goudoumboul-Kouyape.

Elle semble désormais loin, l’époque où le ministre de la Communication tenait régulièrement des points de presse pour vanter les prouesses de l’armée sur le théâtre des opérations, faire l’inventaire des dégâts et l’énumération des morts, civils ou militaires.

Désormais, tous les moyens humains, logistiques et communicationnels semblent destinés à la crise sécessionniste qui, depuis octobre 2016, déchire les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

En revanche, les pouvoirs publics mettent un point d’honneur à promouvoir le Comité de désarmement, de démobilisation et de réintégration (Cnddr), mis sur pied en fin novembre 2018 par décret du chef de l’État Paul Biya. C’est dans le même esprit qu’ils s’emploient à promouvoir le projet Jeunesse et stabilisation pour la paix et la sécurité dans la région de l’Extrême-Nord, d’une enveloppe de 1,5 milliard FCfa et qui ambitionne l’encadrement de 30 000 jeunes filles et garçons âgés de 12 à 25 ans, issus des communes les plus affectées par la crise sécuritaire.

Pour le politiste et écrivain Enoh Meyomesse, la lassitude fait que le conflit perd sa place dans l’actualité. Le journaliste et militant des droits de l’homme Venant Mboua, lui, a une position plus tranchée : «Le régime Biya est dépassé par la gestion du Cameroun, qui est trop grand pour lui mais dans les faits les moyens financiers et matériels font défaut. De plus, la crise anglophone est politique alors que la guerre contre Boko Haram ne l’est pas. Boko Haram ne déstabilise pas politiquement Biya, la restauration anglophone, si.»

L’essayiste Etienne De Tayo, pour sa part, pense que conformément à la théorie de l »’agenda setting », la guerre contre Boko Haram a « vieilli » et à été chassée par deux autres centres d’intérêt plus actuels, et peut-être même plus proches de nos préoccupations quotidiennes. Il s’agit de la guerre séparatiste et du fameux conflit post-électoral qui ne cesse d’étendre ses tentacules jusque dans la diaspora.

«Quoi qu’on dise, Boko Haram est une guerre des autres qui cherche un enracinement chez nous, alors les deux autres conflits nous sont consubstantiels et menacent le pouvoir de très près. En presque une décennie, Boko Haram n’a pas pu sortir des frontières de l’Extrême-Nord pour se faire entendre au Nord, par exemple. Et même dans l’Extrême-Nord, seuls deux départements, le Logone et Chari et le Mayo Sava, sont réellement touchés. Cette guerre ne peut donc qu’être oubliée, ou sortie de l’agenda médiatique.»

Plus cynique encore est le jugement de ce dignitaire du septentrion, pourtant proche du régime et s’exprimant sous le sceau de l’anonymat : «Des gens du pouvoir ne veulent pas que cela finisse parce que ça engraisse. Il existe des loups solitaires chez Boko Haram, et il sera difficile de les éradiquer. Le grand Nigeria voisin ne parvient pas encore à mailler son secteur frontalier avec le Cameroun. Sur un plan global, Boko Haram est éclaté et divers démembrements veulent se faire entendre. D’où les incursions épisodiques actuelles.»

Économie et politique en vedette dans les journaux camerounais

Un front économique toujours morose, ajouté à un environnement économique tout aussi sinistré, constituent la trame des journaux camerounais parus mardi.C’est le genre de nouvelle dont la filière se serait bien passée, en pleine politique de relance de la production. Selon Le Quotidien de l’Économie en effet, citant le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), annonce la perte de 400.000 tonnes de semences du premier produit cité, au moment même où le déficit de semences améliorées entraîne d’énormes pertes post-récoltes.

Et ça ne va guère mieux dans la filière banane, renchérit Mutations, avec l’arrêt des activités de la Cameroon Development Corporation (CDC), victime de la crise sécessionniste anglophone, la difficile relance de la Société des plantations de Mbanga (SPM), pourtant promise en janvier 2018 par le gouvernement et les balbutiements de la Plantation du Haut Penja (PHP), qui peine à trouver de nouvelles terres cultivables.

Fort heureusement, tempère The Guardian Post, l’association nationale des producteurs de banane a décidé de prendre le taureau par les cornes en réorganisant la filière afin de doubler les exportations du pays.

Le salut, semble répondre en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, pourrait venir de cette nouvelle dynamique entre le gouvernement et le secteur privé, qui viennent d’arrêter une stratégie visant, entre autres, le développement du potentiel de chaque région du pays, le soutien à l’agriculture et à l’économie verte, mais aussi le développement du numérique.

Et pourquoi pas essayer la tontine, que Le Jour présente comme «un système financier efficace» ? Il s’agit, explique la publication, d’un système de financement de proximité, protecteur des épargnants mais également la voie à suivre afin de réduire la pauvreté et de raffiner le développement.

Sur le front de la politique, le moins que l’on puisse écrire, signale Mutations, est que ça ne s’arrange pas avec le Mouvement national pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) dont plusieurs dizaines de militants et dirigeants sont derrière les barreaux depuis plus de 6 mois pour manifestations publiques interdites.

Plus grave, insiste le journal, à l’issue de maltraitances subies lors de la mutinerie de la semaine dernière à la prison centrale de Yaoundé, la capitale, cette formation demande l’ouverture d’une enquête internationale sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies.

Pour la présidente par intérim du MRC, Tiriane Noah, citée par Le Messager, le pouvoir de Yaoundé est entièrement responsable de la dégradation actuelle du climat sociopolitique au Cameroun.

Rendant compte des conclusions du forum d’un collectif de Camerounais de la diaspora, tenu du 26 au 28 juillet en Allemagne, Mutations indique que les participants exigent, entre autres, l’organisation urgente d’un dialogue national et d’une transition politique pour la paix et la réconciliation, le départ du régime en place pour la sortie de crises, mais aussi la libération de tous les prisonniers politiques, notamment ceux arrêtés dans le cadre de la crise anglophone ou de la crise post-présidentielle.

À propos du dialogue inclusif et de la crise sécessionniste anglophone, The Guardian Post se demande ce qu’est devenu le grand forum annoncé à grand renfort de publicité par le Premier ministre, objet il y a deux mois d’une forte mobilisation gouvernementale.

Il y a comme du folklore dans l’air, soupire le quotidien à capitaux de langue anglaise, tant le laxisme du pouvoir de Yaoundé est patent alors même que la situation n’arrête de s’envenimer sur le terrain.

Un avion militaire équato-guinéen se serait écrasé dans les eaux camerounaises (armée)

Un avion cargo de l’armée équato-guinéenne ayant à bord sept personnes, se serait écrasé mardi matin dans les eaux maritimes camerounaises, a appris APA de sources concordantes au sein de l’état-major de l’armée à Yaoundé.L’avion, qui aurait crashé aux alentours de la localité de Campo, située à quelque 300 kilomètres de Yaoundé, était parti de Malabo, la capitale équato-guinéenne et tentait de joindre la métropole économique, Bata.

Un message de l’état-major, que APA a pu consulter, demande de faire une large diffusion de cette information qui, si elle était avérée, devrait permettre à un patrouilleur de se déployer sur la zone pour les opérations éventuelles de sauvetage.

L’arrimage raté du Cameroun à la TNT finit au tribunal

Le dossier de l’arrimage raté du Cameroun à la Télévision numérique terrestre (TNT), sur fond de détournements massifs de deniers publics, fait actuellement l’objet d’enquêtes laborieuses au Tribunal criminel spécial (TCS) et met aux prises plusieurs membres du gouvernement, a appris APA lundi de sources proches du dossier.Les principaux acteurs de l’affaire sont l’ex-ministre de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary aujourd’hui à l’Emploi et à la Formation professionnelle (Minefop), l’ancien secrétaire général des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze désormais aux Finances (Minfi) et François Wakata Bolvine, ci-devant conseiller du Premier ministre et jadis coordonnateur de l’unité technique opérationnelle du Cameroon Digital Television (Cam-Dtv). Depuis le 4 janvier 2019, ce dernier est ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées.

Le corps des officiers de police judiciaire du TCS, sur la base d’une dénonciation d’un ancien ingénieur hors-échelle des travaux des télécommunications, Godfroid Ondoa Ella, cherche à comprendre le niveau de responsabilités de ces personnalités, et de bien d’autres, dans l’attribution du marché au chinois StarTime au détriment de son compatriote Huawei.

L’offre financière du premier cité, de l’ordre de 224 milliards FCfa, était de 179 milliards FCfa supérieure à celle de son concurrent. À en croire le dénonciateur, l’État camerounais a finalement déboursé une somme de 110 milliards FCfa dans l’affaire pour la construction et la réhabilitation de centres de diffusion.

Dans les premiers rôles, l’ancien Mincom Issa Tchiroma Bakary et Louis Paul Motaze, alors président du Cam-Dtvavaient, ont, à distance, engagé une bataille épique pour le contrôle du basculement numérique appelé à entrer en vigueur dès le 17 juin 2015 à minuit.

Entre-temps, StarTime avait, à titre de tests, livré quelque 300 décodeurs au Cameroun que se sont partagés quelques privilégiés alors que lesdits accessoires, que le gouvernement annonçait à un prix subventionné, devaient être rapidement mis à la disposition du grand public.

Selon un haut cadre du Mincom interrogé par APA, le basculement au numérique, même s’il n’est pas perceptible par le commun des consommateurs, a bien eu lieu au Cameroun en 2015 à partir de deux centres de diffusion de la télévision publique (CRTV) situés dans la capitale, Yaoundé-Mbankolo et la métropole économique, Douala-Logbessou.

Et de préciser que tout le projet, sous financement chinois, coûte 110 milliards FCfa dont 38 milliards FCfa réservés à diffusion TV et radio, les suites du projet, concernant surtout la mise en place du financement par Eximbank of China, étant en cours de négociation.

Scènes de violences et de crises en couverture des journaux camerounais

De la politique à la société en passant par l’économie, la sécurité ou encore la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football 2021, ce sont des scènes de crises qui s’affichent en couverture des journaux camerounais parus lundi.La photo, dans un véhicule de la police et presque nu comme un ver du vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), Mamadou Mota, trône à l’affiche de The Guardian Post : il s’agit d’un instantané capté en début de semaine dernière, lors d’une mutinerie à la prison centrale de la capitale, Yaoundé où le concerné, incarcéré au même titre que d’autres leaders de ladite formation, a été sérieusement molesté au point de se retrouver avec un bras fracturé.

Selon le quotidien à capitaux privés de langue anglaise, ces cas de tortures et de maltraitances, perpétrées contre des prisonniers politiques, font aujourd’hui bondir les organismes de défense des droits de l’homme.

Le traitement inhumain de Mota sonne comme une mise en garde à l’endroit de ceux qui ont des têtes plus grandes que celles des autres, s’émeut L’Avenir sous le titre «Prisonnier politique, pas terroriste» : le régime veut ainsi envoyer un message fort à ceux qui persévèrent dans la critique, qui seront traqués et capturés comme des rats.

À travers la répression contre les opposants, soupire L’Indépendant, c’est en vérité l’après-Biya qui se joue désormais au couteau entre ses sous-chefs avec le chef de l’État lui-même en cible privilégiée, tous les coups étant désormais permis pour liquider le créateur et se positionner pour la succession.

Pour Sans Détour, la vraie menace actuelle vient plutôt de l’extérieur : à quelques jours de l’Assemblée générale des Nations Unies, les États-Unis, dont le Congrès vient par ailleurs de se fendre d’une résolution suggérant le retour à deux États fédérés au Cameroun, s’activent dans l’ombre pour obtenir l’envoi de Casques bleus en région anglophone.

«Votée le 23 juillet 2019, la résolution du Congrès américain offre des pistes de sortie de la crise sociopolitique qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Cette résolution renvoie dos à dos le gouvernement et les sécessionnistes», résume L’Essentiel.

Avant d’aller lorgner l’ennemi de l’extérieur, le régime de Yaoundé gagnerait sans doute à bien veiller sur la situation de ses prisons où planent d’autres menaces de mutineries sur fond de surpopulation et de misère rampante, préviennent en chœur L’œil du Sahel, InfoMatin et Défis Actuels.

C’est le prix du laxisme de certains hauts responsables, surtout ceux du ministère de la Défense et du tribunal militaire qui desservent les intérêts des détenus, résume L’Anecdote, prenant l’exemple de certains prisonniers ayant bénéficié d’une mesure de relaxe ou qui sont libérés au terme d’une procédure, mais qui passent encore des mois dans un cachot sans que leur présence soit justifiée.

Le gouvernement se trouve face à ses responsabilités, note L’Essentiel, l’engorgement de la plupart des prisons étant une préoccupation constante avec des projets de construction de nouveaux lieux de détention existent, mais les chantiers tournent au ralenti.

C’est dans ce contexte particulièrement tendu que des chefs séparatistes anglophone viennent, indique The Sud, de fixer un ultimatum au régime de Yaoundé afin de clarifier la situation des prisonniers anglophones, portés disparus après les émeutes de la semaine dernière à Yaoundé, mais aussi à Buea (Sud-Ouest) où, selon les indépendantistes, près de 100 détenus de leurs camarades de combat ont été tués.

La crise anglophone, au-delà des victimes humaines, est aussi une catastrophe pour l’économie, constatent en chœur Le Jour et Le Quotidien de l’Économie, prenant l’exemple de la Cameroon Development Corporation (Cdc), spécialisée dans le caoutchouc et la banane mais également plus gros employeur du pays après l’État, mais sont l’agonie continue de ne dément pas à cause de l’insécurité qui règne en zone sécessionniste.

C’est décidément la saison des périls, renchérit Défis Actuels au sujet de l’organisation au Cameroun de la Can 2021 : au moment où les yeux de l’Afrique sont rivés sur le pays qui a hérité de ladite édition, le président de la Confédération africaine de football (Caf) a déjà saisi l’Algérie pour remplacer le pays des «Lions indomptables» en cas de défaillance.

Suffisant, explique InfoMatin, pour que le traumatisme du 30 novembre 2018, à Accra au Ghana, revienne en surface : «Ce jour-là en effet, la Caf avait décidé de retirer l’organisation de la Can 2019 au Cameroun, face aux retards accusés dans le calendrier de réalisation des infrastructures. Le pays de Paul Biya s’est finalement résolu à faire amende honorable. À commencer par l’organisation, l’année prochaine, du Championnat d’Afrique des nations (Chan), qui constituera alors un bon exercice de rodage avant le grand événement attendu en 2021.»

Sur les différents indicateurs mis à l’index par la Caf, pas grand-chose n’a évolué, constatent The Sun et Mutations, la deuxième publication citée évoquant une piqûre de rappel : deux fois recalé à l’initiative pays pauvres très endettés (Ippte) parce que pathologiquement lent à se reformer, le Cameroun joue gros pour la Can 2021 et le pouvoir devrait se prémunir contre une étincelle de plus susceptible de mettre le feu aux poudres.

«Dans un pays où la culture de l’autocritique est prohibée, l’impunité interdit de rendre compte ou d’en demander aux gestionnaires publics. Vu sous cet angle, le Cameroun est donc devenu un pays peu crédible, incapable de respecter la parole donnée, insensible aux ravages de cette image de capharnaüm institutionnel à l’international. On comprend donc que la Caf, pour ne pas revivre le triste souvenir de la Can 2019 que l’Égypte a, heureusement, sauvée in extremis, se prémunisse en anticipant sur un plan B», ajoute Aurore Plus.

Le cacao rouge camerounais en voie de labellisation (Oapi)

Le processus de reconnaissance du cacao rouge du Cameroun en indication géographique protégée (Igp) est en cours, a appris APA auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi).L’appellation de ce produit, déjà reconnue par plusieurs organisations de producteurs et industriels de la filière, le présente comme unique au monde, à travers sa couleur rouge-brique particulièrement recherchée par les maîtres chocolatiers.

À titre de rappel, une Igp est un titre de propriété délivré par l’Oapi, pour des produits de terroirs dont la qualité spécifique est liée à la qualité du sol, au climat ou à des techniques particulières, voire à un savoir-faire traditionnel développé par les producteurs dudit terroir.

À ce jour, l’institution continentale, qui vient par ailleurs de lancer 6 projets pilotes, dans le cadre de la seconde phase (2018-2022) du Programme d’appui à la mise en place des indications géographiques (Pampig II), a enregistré et protégé trois labels que sont le miel blanc d’Oku et le poivre de Penja, deux produits camerounais, mais également le café «Ziama Macenta» de Guinée.

Vers un partenariat entre la Fecafoot et le Qatar (officiel)

Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Seidou Mbombo Njoya a déclaré que «des négociations sont en cours» en vue de la signature, «dans les prochains jours», d’un mémorandum d’entente avec la Qatar Federation Association (Qfa).S’exprimant récemment dans la capitale, Yaoundé, à l’occasion de l’assemblée générale de l’instance qu’il préside depuis le 18 décembre 2018, il a rappelé que l’amorce dudit partenariat a déjà permis à la sélection seniors de la discipline d’effectuer, en juin dernier, un stage d’acclimatation en pension complète dans un centre sportif de haut niveau à Doha, en prélude à la Coupe d’Afrique des nations (Can) égyptienne.

Selon des informations obtenues par APA autour du dossier, le partenariat Fecafoot-Qfa devrait porter sur l’échange d’expertises dans les domaines de l’arbitrage, les matches amicaux, la formation et la préparation des sélections des deux pays.

Le Cameroun table sur un taux de croissance de 4,2% en 2019 (Paul Biya)

Les perspectives de l’économie camerounaise «restent positives» avec un taux de croissance projeté à 4,2% en 2019 et 4,5% en 2020, pronostique le président Paul Biya dans une circulaire au gouvernement relative à la préparation du budget de l’État pour l’année à venir.En même temps que le secteur pétrolier devrait renouer avec la croissance, l’inflation restera maîtrisée en dépit des pressions à la hausse des prix des produits alimentaires, les crises sociopolitiques et sécuritaires.

Le prochain budget de l’État camerounais sera ainsi élaboré sur la base d’un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 4,5%, un taux d’inflation inférieur à 3%, un déficit budgétaire global dons compris de 1,5% du Pib, et un déficit du compte courant transferts publics inclus de 3,3% du PIB.

Les objectifs budgétaires de 2020 viseront l’élargissement de l’assiette fiscale par la rationalisation et la maîtrise des régimes fiscaux incitatifs, la sécurisation des recettes, la lutte contre la fraude fiscale et l’évasion fiscale internationale, l’amélioration de l’environnement fiscal et des affaires, ainsi que la promotion du civisme et de la justice fiscale.

Au plan de la gouvernance, Paul Biya prescrit au gouvernement la réduction du train de vie de l’État, la mobilisation des recettes non pétrolières, l’amélioration de la planification et la transparence budgétaire, l’amélioration substantielle de la qualité de la dépense publique ainsi que le renforcement du recouvrement des recettes budgétaires.

De même, 2020 sera marqué par l’intensification de la lutte contre la corruption et les atteintes à la fortune publique, la poursuite de l’assainissement du fichier solde de l’État, l’accélération de la mise en œuvre du système d’évaluation des performances des agents publics, l’amélioration de la transparence budgétaire, la réduction des délais de paiement, l’amélioration du climat des affaires, entre autres.

Le budget 2019 du Cameroun, initialement arrêté en recettes et en dépenses à 4850,5 milliards FCfa, a été porté à 5212 milliards FCfa en juin, avec pour souci de s’arrimer au nouveau cadre macroéconomique et budgétaire, mais aussi de prendre en compte les recommandations du Fonds monétaire international (Fmi) avec lequel le pays est sous programme triennal de réformes appuyé par la facilité élargie de crédit (Fec).

Cameroun : vague de dénonciations des maltraitances subies par des militants de l’opposition

Un collectif d’avocats, commis à la défense des leaders et militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), a dénoncé la torture et autres traitements inhumains et dégradants subis par leurs clients et les autres personnes qui les accompagnent au secrétariat d’État à la Défense en charge de la gendarmerie.Dans un communiqué publié vendredi soir, ces praticiens du droit s’émeuvent de la situation préoccupante desdites personnes, arrêtées au lendemain des manifestations pacifiques de 26 janvier, du 1er et 8 juin à travers le pays, et dont la maltraitance s’est accentuée à la suite de la mutinerie survenue le 22 juillet à la prison centrale de Yaoundé, la capitale.

Selon le collectif, «au moins 23 de ses clients séjournent au Sed après avoir été sauvagement enlevés» de ce pénitencier. Un chiffre provisoire, dès lors que les avocats éprouvent toujours les plus grandes difficultés pour avoir l’identité et le nombre exact des personnes déportées au Sed à la suite du soulèvement des détenus.

Pour ces auxiliaires de justice, l’acharnement sur le MRC et ses militants, qui continuent de crier au «hold-up» du pouvoir lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, se poursuit, l’objectif avoué dès le 26 janvier dernier, avec l’arrestation massive des manifestants pacifiques, «étant d’éliminer ce parti de la scène politique».

Leur sortie intervient au lendemain de l’annonce, par la commission des droits de l’homme et des libertés de l’Ordre des avocats du Cameroun, de l’ouverture d’une enquête en vue de faire la lumière sur toutes les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui auraient pu être commises sur les détenus, et adresser des recommandations à toutes les entités concernées.

Dans le même esprit, Amnesty International a demandé, vendredi par voie de communiqué, aux autorités camerounaises de diligenter une enquête indépendante sur les violents coups et les mauvais traitements auxquels 59 membres de l’opposition – dont six femmes – auraient été soumis durant leur interrogatoire au Sed.

Pour l’ONG de défense des droits de l’homme, qui demande par ailleurs leur libération immédiate et l’abandon toutes les charges retenues contre eux, près de 300 sympathisants du MRC et leur leader, Maurice Kamto, «n’auraient même jamais dû être arrêtés».

La croissance économique de la Cemac revue à la baisse (Banque centrale)

Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) table désormais sur un taux de croissance sous-régional de 3% en 2019, au lieu de 3,2% initialement prévu.Dans un communiqué publié à l’issue de sa session ordinaire tenue mercredi dernier dans la capitale tchadienne, N’Djamena, cette instance précise que l’activité économique des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) continuera de se relancer, mais à un rythme légèrement plus modéré que celui signalé en début d’année.

Le CPM table aussi sur une remontée des tensions inflationnistes avec un taux d’inflation à 2,5%, contre 2,1% en 2018, de même qu’une aggravation du déficit courant qui devra passer de 3,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2018 à 6,1% cette année, une dégradation de la balance courante sous-régionale principalement attribuée à la hausse des importations du secteur pétrolier.

Dans l’autre sens, il est prévu une remontée de l’excédent du solde budgétaire base engagements à 0,4% du PIB en 2019, contre 0,1% du PIB en 2018, de même que l’expansion de la masse monétaire de 8,2% pour un taux de couverture extérieure de la monnaie qui devrait se situer autour de 68,6% en 2019, contre 61,4% l’année d’avant.

Tenant compte de ces perspectives, le CPM de la Beac a décidé de maintenir inchangés les taux d’intérêt des appels d’offres (3,50%), de la facilité marginale de prêt (6,00%), de la facilité marginale de dépôt (0,00%), de pénalité aux banques (8,30%), ainsi que les coefficients des réserves obligatoires à 7,00% et 4,50% sur les exigibilités à vue et à terme, respectivement.

Cameroun : vers la relance de l’exploitation minière à Nkamouna

Le président-directeur général de la junior minière américaine Geovic, Mike Mason, reçu jeudi en audience par le président Paul Biya, a fait savoir sa volonté de relancer le projet d’exploitation du gisement de bauxite, cobalt et manganèse de Nkamouna, une localité située à l’est du Cameroun.À sa sortie d’audience, Mike Mason a indiqué que le début des travaux interviendra « dès la signature des accords entre les deux parties », pour un investissement de quelque 235,44 milliards f cfa et la création d’environ 700 emplois directs.

Geovic, détenteur d’un permis d’exploitation minière au Cameroun depuis le 11 avril 2003, avait abandonné ledit projet en 2013. Au début de l’année suivante, le gouvernement camerounais, qui en détient 60,5%, avait annoncé un accord avec des investisseurs chinois à qui il envisageait de céder ses actifs.

Le dossier a rebondi en février 2018 lorsque le fondateur de Geovic Mining Corp, William Alan Buckvic, a redit aux autorités locales l’intention de son groupe de revenir à Nkamouna, dont les réserves mises en évidence sont évaluées à 100 millions de tonnes de minerais à 0,2% de cobalt, 0,2% de nickel et 3,1% de manganèse.

Politique répressive en couverture des journaux camerounais

Les atteintes aux libertés publiques, reprochées au gouvernement, sont en vedette dans les journaux camerounais parus vendredi.Voici que le Sénat américain, à travers une résolution, vient de sommer le président Paul Biya de libérer le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), Maurice Kamto, affiche Le Messager sur quatre colonnes à la une, précisant qu’en réalité, Washington demande à Yaoundé de cesser d’embastiller ses adversaires politiques.

Et de rappeler que c’est depuis mai dernier que le pays de l’oncle Sam est vent debout contre le pouvoir Biya, qui pour toute réponse n’a consenti à élargir que quelques détenus, gardant derrière les barreaux plusieurs leaders de l’opposition.

La pression du Congrès américain peut permettre beaucoup d’avancées, aussi bien dans la crise sécessionniste anglophone que dans la détention de M. Kamto et de plusieurs autres prisonniers politiques, ose espérer Émergence.

À propos de la récente mutinerie de séparatistes anglophones dans la prison de la capitale, Yaoundé, Baromètre Communautaire constate que le procès du système judiciaire qui a débuté, lui qui est réputé pour ses lenteurs et tracasseries.

Il faudrait avoir le courage de mettre les noms sur les fléaux qui caractérisent ce domaine, renchérit Émergence qui pointe pêle-mêle la corruption des magistrats et la politisation du système judiciaire.

Pendant ce temps, on dirait bien que le gouvernement a mal à sa sécurité et à son renseignement, si l’on s’en tient à l’«alerte rouge», ainsi que la qualifie Mutations, du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, qui la veille a tenu une réunion de sécurité après les remous à la prison de Yaoundé-Kondengui, s’interrogeant notamment sur la capacité des services dédiés à anticiper sur d’éventuels périls.

La vigilance accrue a ainsi été prescrite aux responsables de la préfectorale, prolonge le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, concernant surtout les «velléités de revendication de certains partis politiques», un terme désignant généralement l’opposition.

Les hommes du commandement territorial, ajoute InfoMatin, citant M. Atanga Nji, doivent veiller au bon usage de la démocratie et des libertés dans leurs unités respectives, mais aussi encadrer l’activité des partis politiques.

C’est donc d’une tentative une reprise en main qu’il s’agit, conclut Mutations, le gouvernement semblant plus que jamais déterminé à actionner tous les leviers nécessaires pour un renseignement préventif plus efficace, à même d’enrayer toute initiative de trouble à l’ordre public particulièrement à Yaoundé, le siège des institutions du Cameroun.

Les nouvelles habitudes culinaires des Africains sont nocives (expert)

Les nouvelles habitudes culinaires sont nocives pour la santé des Africains, a confié à APA le chef Christian Abégan, membre du jury de la célèbre émission de télévision «Star Chef» et ambassadeur de la gastronomie africaine.Interrogé en marge de la première édition d’«AfroGourmands» qui a fait étape mardi et mercredi dans la métropole économique camerounaise, Douala, Christian Abégan se montre amer lorsqu’on évoque l’envahissement du marché par les «bouillons-cube» qui, selon lui, sont à l’origine de cancers et autres maladies cardiovasculaires.

Les produits issus de la mondialisation sont très mal adaptés et positionnés par rapport à la gastronomie ancestrale, affirme l’auteur du livre «Le patrimoine culturel africain» et d’un livret de recettes culinaires.

Selon Christian Abégan, l’équilibre alimentaire constitue un principe de santé publique. Il envisage ainsi de sensibiliser les Africains contre la malbouffe afin, dit-il, de les amener à consommer moins gras, moins salé et moins sucré.

«L’Afrique a plus de 5000 ans d’histoire culinaire, et il ne faudrait pas que certains pays se sentent en marge ou en retrait. Nous avons une pléthore d’épices, qui constituent notre ADN et que le monde doit découvrir, soutient Christian Abégan. Mais, pour cela, il faut y trouver des accommodements, des identités et donc une signature ».

Cette approche a amené le chef Abégan à s’associer au projet «AfroGourmands», lancé par la Commission européenne et le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL) de France et qui a déjà fait escale à Dakar au Sénégal et à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

En dehors de la valorisation des produits laitiers hexagonaux, ledit projet comporte également des ateliers de formation pour les professionnels africains de l’art culinaire.

«Je me suis mis avec des spécialistes français de la filière laitière parce qu’ils ont réussi à codifier leur gastronomie et le lait apporte l’équilibre dans notre alimentation », explique Christian Abégan.

Il ajoute : « Nous devons, nous aussi, avoir des normes et un esprit d’ouverture pour que notre cuisine soit mieux connue et avoir de meilleurs débouchés à l’international. C’est d’un métissage culinaire qu’il s’agit. Notre cuisine doit voyager avec ses ingrédients ».

Les mutineries de prisonniers en vedette dans les journaux camerounais

Les mutineries du début de la semaine, dans les prisons de Buea (Sud-Ouest) et Yaoundé (Centre), sur fond de revendications sécessionnistes, sont en vedette dans les journaux camerounais parus jeudi.Mais que veulent donc les 117 émeutiers sécessionnistes de Kondengui, du nom du pénitencier de la capitale ? A travers cette interrogation, Défis Actuels revisite les doléances de ceux qui ont mis le feu aux poudres : l’accélération des procédures judiciaires, dans le cadre de leur dossier ainsi que les conditions de détention.

Accusés de violences sécessionnistes, des prisonniers de Buea (Sud-Ouest) avaient pris le relais avec les mêmes récriminations, qui tournent autour des lenteurs judiciaires et des maltraitances, selon The Post, qui relaie également la réaction de l’Ong Amnesty International condamnant l’usage disproportionné de la force par l’armée pour mater la rébellion.

D’ores et déjà, la première évaluation qui s’impose à l’issue de ces violences fait état, rien qu’à Yaoundé, d’importants dégâts matériels, soupire le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, se fondant sur les sources gouvernementales faisant état de l’incendie de la bibliothèque de la prison, de l’atelier de couture des femmes et du bureau du responsable de la discipline des détenus, ainsi que le pillage des petits commerces internes au pénitencier.

Dans les colonnes de son confrère Mutations, le Front social démocratique (Sdf) et l’Union démocratique du Cameroun (Udc), deux formations de l’opposition, semblent plutôt prendre fait et cause pour les mutinés, en particulier et pour tous les détenus du pays, en général.

Le premier parti cité constate ainsi, une fois de plus, l’incapacité du gouvernement à gérer voire anticiper une crise séparatiste pourtant perceptible, rend celui-ci responsable de cette situation au regard de la transformation de la justice en comptoir commercial et d’antichambre du régime, abusivement utilisé par ce dernier à ses fins de conservation du pouvoir.

Le Sdf note également que la mal gouvernance du gouvernement a fait son nid dans le pénitencier avec des prisons saturées : à titre d’exemple, celle de Yaoundé qui, construite pour 800 détenus, en contient un peu plus de 5000 aujourd’hui avec au moins 90% de prévenus.

Quant à l’Udc, elle demande lui aussi au gouvernement de dégager toutes les responsabilités de la mutinerie, d’administrer les sanctions conséquentes et de tirer toutes les leçons des événements graves du même type enregistrées ces derniers jours dans les prisons de Yaoundé et de Buea pour décongestionner les prisons, afin d’arrimer les effectifs de la population carcérale aux standards recommandés, d’humaniser davantage le traitement des prisonniers et d’entreprendre la délocalisation de certaines maisons d’arrêt.

Au fait, où sont passés les prisonniers interpellés à Yaoundé ? s’interroge Le Jour. Alors que le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, annonce le chiffre de 117 personnes «en exploitation», le collectif d’avocats mobilisés pour leur cause affirme n’avoir aucune idée sur leur lieu de détention, n’a pas davantage accès au dossier et exprime ses inquiétudes.

La prison n’est pas un lieu de plaisance, ce n’est non plus un enfer, c’est un lieu de réinsertion. Ce n’est pas un logement forcé. Rien ne justifie qu’au mépris ostentatoire de la loi, la justice dépasse le délai légal de détention préventive (18 mois). La protection de l’humain doit aussi trouver sa place en prison. La responsabilité de cette protection incombe au premier chef au personnel pénitentiaire, appuie l’Alliance pour la fraternité et le progrès dans Défis Actuels.

La chasse aux démons de la division en couverture des journaux camerounais

Le «rassemblement des populations et forces vives de l’Ouest pour le respect des institutions de la République, l’appel à la paix, au vivre-ensemble et à la cohésion nationale», tenu par le pouvoir, samedi dans le chef-lieu de la région, Bafoussam, est en haut de l’affiche des journaux camerounais parus lundi.«Le coup de grâce de l’Ouest à ses démons», «L’Ouest tourne le dos à Kamto», «L’Ouest fustige Kamto et tourne le dos à Nganang et à la Bas», «Après la grande mobilisation de Bafoussam, l’Ouest isole totalement Kamto et Nganang», «Démonstration d’innocence», «Le Rdpc démontre ce qu’est le ‘’pouvoir d’État » et organise un rassemblement anti-Bas à Bafoussam», «Rdpc-Ouest : confession de foi», «Appel au respect des institutions : mobilisation générale», «Au meeting Rdpc de Bafoussam, le parti au pouvoir dénonce les manifestants anti-Biya», «La région de l’Ouest vomit Maurice Kamto», «Rassemblement du 20 juillet à Bafoussam : l’Ouest réaffirme son soutien à Paul Biya».À travers ces titres, Essingan, Le Soir, Sans Détour, InfoMatin, L’Essentiel, The Post, Mutations, Cameroon Tribune, Eden et The Horizon et Le Détective semblent s’être donnés le mot pour constater que la région de l’Ouest, pointée du doigt à travers certaines de ses fils, qu’ils résident au pays ou dans la diaspora, pour leur activisme violent, leur divisionnisme et parfois des appels au génocide de certaines autres communautés sociologiques, tenait à exorciser les démons de la stigmatisation.

 Ici et là, les «desseins funestes» du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), Maurice Kamto, qualifié de «mauvais perdant de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018», sont dénoncés au même titre que les violences, physiques ou verbales, de la «Brigade anti-sardinards» (Bas) et de l’universitaire Patrice Nganang, depuis l’extérieur, sont condamnés avec la dernière énergie.

 L’Ouest dit non à la délinquance politique, résume Défis Actuels : les alliés du président de la République, Paul Biya, ont estimé que la mise en scène faite par la Bas en Suisse est honteuse et anti-républicaine, ont réaffirmé avec force que leur région est «solidement derrière le président Paul Biya qui représente les institutions et la souveraineté internationale du Cameroun.

 Les ressortissants de l’Ouest ne veulent pas de l’étiquette de fauteurs de guerre, analyse L’Essentiel, en chœur avec Le Détective qui à travers la déclaration commune de Bafoussam, convient que les fils et filles des «hautes terres» réitèrent leur engagement à œuvrer pour la réussite de la politique dite des Grandes opportunités du président Paul Biya.

Pour Le Jour, il ne s’agissait rien moins que d’une «démonstration de farce». À Bafoussam, c’était du «mauvais cinéma», acquiesce Aurore Plus. En tentant de se dédouaner des soupçons d’intelligence avec l’ennemi, les dignitaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) de l’Ouest encore embouché la thèse de la victimisation, soupire Le Messager.

 «Le meeting de Bafoussam a, au moins, eu le mérite de confirmer le niveau d’hypocrisie de certains dignitaires du régime», tacle Aurore Plus, qui se permet de rappeler que les mêmes élites, lors de la campagne pour la présidentielle d’octobre 2018, avaient promis-juré d’accorder 100% des suffrages de cette partie du pays au président sortant, pour finir par lui concéder quelque 36% de voix.

 «Quand l’État et le Rdpc se confondent», titre La Voix du Centre : autorités administratives, forces de sécurité, fonctionnaires, médias et logistique publics ont été transformés par le pouvoir en armes de guerre contre une supposée menace à la déstabilisation du régime de Yaoundé.

Le Trésor camerounais récolte 1 milliard FCfa dans la lutte contre la fraude

L’opération dénommée « Halte au commerce illicite (Halcomi) » a permis au Trésor public camerounais, au 1er semestre 2019, de recouvrer 900,812 millions FCFA au titre des amendes infligées aux importateurs frauduleux, a appris APA lundi auprès des services compétents de la direction générale des Douanes (DGD).Les activités de surveillance, initiées depuis 2016, ont ainsi permis de saisir des milliers de produits de contrebande destinés à la commercialisation à travers le pays.

Les régions les plus impactées par le fléau sont, par ordre d’importance, le Centre, le Sud et l’Est qui constituent l’une des 3 zones de délimitation des opérations, la capitale, Yaoundé, étant de plus en plus considérée comme une plaque tournante.

Malgré ce résultat fort louable, la DGD déplore, dans son déploiement pour le compte de Halcomi, la carence de moyens logistiques et de surveillance, toute chose qui empêche l’éradication de la contrebande et de la fraude commerciale dans le pays.

Selon des données récentes du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la contrebande, mais aussi la contrefaçon, font perdre aux entreprises et à l’État environ 200 milliards FCfa chaque année.

La kola, ciment des relations sociales au Cameroun

Au Cameroun, pour gagner l’estime et la confiance d’une personne on peut, entre autres amabilités, lui offrir simplement de la kola. Qu’on soit du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, qu’on soit chrétien, musulman ou animiste, riche ou pauvre, jeune ou vieux, la kola proposée en dégustation collective permet l’ouverture de toutes les portes.« Se partager la kola est déjà en soi communier ensemble. Lorsque vous voyez votre prochain et que vous lui proposez de la kola, on ressent d’emblée qu’il existe une complicité, un rapprochement. Même si auparavant vous étiez des inconnus », affirme Jean Bofia.

Vendeur de kola au marché Ndokoti, dans le troisième arrondissement de Douala, il relève que le fruit du kolatier garde toutes ses vertus de ciment social, malgré ses nombreuses variétés.  « Les gens peuvent avoir des préférences et vous demander si vous avez de la kola Bafia, Bassa ou la kola du Nord qu’on appelle généralement le +Goro + » explique Jean, non sans souligner qu’en dépit de ces différenciations liées à la qualité du produit « les vrais consommateurs » n’en tiennent pas compte et croquent à belles dents toutes les kolas.

Dans les manifestations, sociales comme culturelles, la kola y a droit de cité. Servant toujours à bonifier les humeurs et à détendre l’atmosphère, en libérant la parole.   

Si elle ne passe de main à main durant les tontines, les funérailles et autres mariages et baptêmes, elle peut trôner au côté de l’éternelle boisson sur la table des habitués des buvettes et bars du Cameroun.  « Lorsque je suis dans une buvette avec les gens et j’ai la kola, je la divise et chacun prend un morceau. Je ne vais pas dire que puisque je ne te connais pas ou que tu n’es pas mon ami, je ne te donne pas la kola. Non ça ne se passe pas comme ça. Tout le monde qui est présent et qui veut en partager a doit à la kola. Un point c’est tout », affirme Papa Dika, un notable de la chefferie du canton Akwa, dans le premier arrondissement.

Au-delà d’un simple partage entre bon vivants, la kola sert dans beaucoup d’ethnies du pays, notamment chez les Bassas à faciliter les approches en vue d’un mariage. Ainsi, pour demander la main d’une jeune fille comme pour la doter, la coutume veut qu’on s’arme, en plus du vin de palme, de kola à offrir aux futurs beaux-parents, explique le patriarche Mbombog Babem.

En d’ajouter, « c’est quand la kola est acceptée par la belle-famille que l’on peut engager les échanges.  La kola est un élément fédérateur. Et le fait de partager un petit morceau avec l’assistance signifie acceptation du mariage ».

Cette fraternité autour de la kola se ressent encore davantage dans les campagnes où, selon le sociologue, Paul Maniben, « des habitants en signe de bienvenue ou d’au revoir, préfèrent vous donner de la kola que de vous offrir un coq ou un régime de plantain ».

Offerte de la sorte, la kola symbolise « la fraternité, l’amitié, l’hospitalité, la concorde (…) la joie et le bonheur » qu’on souhaite instaurer dans les rapports avec son voisin.

Pour l’abbé Léonard Batjé, prêtre du diocèse d’Edéa, dans le Littoral, « la kola est un facteur d’union et d’unité. Se partager la kola, c’est aimer son prochain ». Selon l’ecclésiastique, la convivialité autour de la kola est telle que ceux qui n’en consomment pas en prennent quand même durant les cérémonies familiales, histoire de contribuer à la bonne humeur générale.

Remontant dans l’histoire, il a rappelé que c’est avec des noix de kola que les autochtones ont accueilli en 1947 les missionnaires français qui étaient à la recherche d’un site pour construire la paroisse Saint Joseph de Bisseng dans le diocèse d’Edéa.

Intarissable sur les vertus sociales de la kola, il affirme que « c’est peut-être le seul aliment au monde qu’on n’aime pas souvent consommer seul et qu’on propose même aux gens qu’on ne connaît pas. Ainsi, il favorise le rapprochement entre les hommes sans tenir compte de leurs origines ou de leur statut social ».

Le cadre macroéconomique de la Cemac se consolide, selon l’Umac

Le comité ministériel de I’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) vient de marquer sa satisfaction quant à la consolidation du cadre macroéconomique de la sous-région.Le contexte est ainsi marqué par la reprise de la croissance, l’amélioration des indicateurs d’endettement extérieur, la hausse des réserves de change et l’amélioration du taux de couverture extérieure de la monnaie.

 

L’Umac salue également les performances des finances publiques et encourage le gouvernement de la Banque centrale (Beac), ainsi que les États membres, à poursuivre les efforts visant la mise en œuvre des plans de redressement économique déployés.

 

S’agissant de la réglementation des changes, et tout en saluant les résultats enregistrés à ce jour, notamment en ce qui concerne le renforcement significatif de la soutenabilité extérieure sous-régionale, le comité ministériel exprime toutefois sa préoccupation quant au ressenti du monde des affaires sur la mise en œuvre de cette règlementation.

 

Le gouvernement de l’Institut d’émission est invité à poursuivre ses efforts dans l’application de ladite réglementation, à travers l »intensification des actions de communication et de dialogue avec toutes les parties concernées, et à faire montre de flexibilité dans la recherche de solutions aux difficultés observées sur le terrain.

 

Dans le même esprit, les États membres sont appelé à poursuivre résolument les programmes de réformes économiques avec le Fonds monétaire international (Fmi), avec le soutien des institutions communautaires, et à prendre toutes les dispositions pour accélérer le rapatriement des devises.

Alioum Sidi, un militaire camerounais au sifflet de la finale Algérie-Sénégal

La finale de la 32E édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can) qui oppose ce vendredi à 19h (GMT) au Caire le Sénégal à l’Algérie sera dirigée par l’arbitre international camerounais Alioum Sidi, par ailleurs adjudant-chef de l’armée de l’air.gé de 36 ans, Alioum Sidi, plus connu sous le nom de Alioum Néant, officie comme arbitre international depuis 2008.

Pour cette Can démarrée en Egypte depuis le 21 juin, il a arbitré le match d’ouverture entre le pays organisateur et Zimbabwe. Les Pharaons, éliminés depuis les huitièmes de finale de cette compétition, avaient battu leurs adversaires par 1-0.

Malgré son jeune âge, Alioum Sidi a déjà un palmarès qui impose le respect. Il a officié à la CAN des moins de 17 ans en 2011, à la Coupe du monde de la même année catégorie, puis a dirigé la finale aller de la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (Caf), quelques mois plus tard.

Toutefois l’un des souvenirs les plus douloureux pour cet homme en noir, qui a pris part aux CAN de 2012, 2013, 2014, 2015 et 2017, reste certainement ce lynchage auquel il échappa avec ses assistants, en fin avril 2017. C’était lors d’un match de championnat national opposant Racing de Bafoussam à Feutcheu FC (2-2), deux clubs de la région de l’Ouest du Cameroun.

Ce jour-là, avant de sortir du stade, sous bonne escorte policière, le trio arbitral a essuyé des jets de projectiles de la part des supporters de Bafoussam, au motif qu’il avait oublié de siffler « un pénalty indiscutable ».

Relance du processus de cession de la Bicec à la Banque centrale populaire du Maroc

Le directeur général du groupe français Banque populaire caisse d’épargne (Bpce), Boris Joseph, actionnaire à hauteur de 68,5% de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), séjourne actuellement dans la capitale, Yaoundé, afin de relancer le processus de cession de l’établissement au marocain Banque centrale populaire (Bcp), a appris APA vendredi auprès des services compétents du ministère des Finances (Minfi).Les choses avancent bien au niveau technique et administratif, a déclaré, la veille, M. Joseph à l’issue d’une audience avec le Minfi, Louis Paul Motaze, se félicitant du respect du calendrier et annonçant que «les choses vont aboutir dans les bonnes conditions».

Pour l’État du Cameroun, il s’agit de s’assurer, avec les parties prenantes, des conditions de stabilité du personnel de l’établissement, mais aussi de l’épanouissement dans leur travail de l’ensemble des collaborateurs.

C’est en novembre 2018 que Bpce avait annoncé être entré en négociations exclusives avec Bcp, dont il détient 4,5% du capital, en vue de céder la quasi-totalité de ses banques africaines que sont la Bicec, mais également la Banque tuniso-koweïtienne (Btk) et la Banque commerciale internationale (Bci) du Congo, dans sa stratégie proclamée de recentrage dans les secteurs et zones prioritaires de développement des métiers du groupe, et dans la continuité de la cession de la Banque des Mascareignes au groupe Bcp, annoncée en février 2018.

Ces tractations ne sont pas du goût d’un collectif d’hommes d’affaires camerounais, qui a engagé une plainte avec constitution de partie civile devant la Commission nationale de la concurrence contre Bpce et Bcp, «afin de s’assurer que l’opération de concentration concernée sera menée dans le strict respect des dispositions prévues par la législation en vigueur».

Déterminés à bloquer l’opération, ils exigent l’ouverture de négociations entre le groupe français et l’État camerounais, actionnaire de la Bicec à hauteur de 17,5%. La procédure reste pendante devant le tribunal de première instance de Douala, la métropole économique du pays.

C’est en 2016 que fut découvert un vaste réseau de détournements sur une période de 12 ans à la Bicec. Les pertes engendrées par cette distraction de fonds étant alors estimées, selon des sources introduites, à plus de 50 milliards FCFA en 2015, se soldant en outre par un résultat net avant impôts en baisse de -50.8% par rapport à celui de 2014, et par un fonds pour risques bancaires généraux (Frbg) ayant décru de -63.4% par rapport à décembre de l’année d’avant.

Dix mille agents publics fictifs débusqués au Cameroun

Plus de 10 000 agents publics fictifs ont été débusqués et rayés du fichier de la solde au Cameroun, selon le bilan d’étape publié par le ministère des Finances et que APA a pu consulter vendredi.Rentrant dans le cadre du comptage physique du personnel de l’État (Coppe) lancé en avril 2018, cette exclusion massive des bordereaux de paiement permet au Trésor de réaliser une économie annuelle de l’ordre de 30 milliards FCfa.

En juillet 2018, une opération similaire avait permis de repérer quelque 44 000 fonctionnaires présumés fictifs ou décédés et dont les salaires étaient perçus par des tiers.

Pour 2019, les salaires, primes, pensions et autres avantages du service public devraient constituer une masse salariale de 1058 milliards FCfa, en hausse de 3,32% par rapport à l’année dernière.

Vent de controverses en couverture des journaux camerounais

La controverse, sur les fronts politique, social et sécuritaire, meuble les colonnes des journaux camerounais parus vendredi.La vague de répressions contre le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), dont une centaine de militants doivent comparaitre devant le tribunal militaire pour manifestations illégales, a de nouveau retenu l’attention du quotidien à capitaux privés Le Jour.

Le leader de ladite formation, Maurice Kamto, incarcéré depuis fin janvier dernier avec son état-major, exige la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre desdites manifestations publiques, pacifiques, légales et constitutionnelles et se tient prêt à faire face, seul, à la peine de mort s’il le faut.

On dirait bien que le pouvoir, à travers des libérations et des mises en détention, souffle le chaud et le froid avec le Mrc, lui qui la veille et selon Mutations, a procédé à la libération d’une nouvelle vague de 20 militants de ce parti, à la suite des 39 de la semaine dernière. Mais ceux-ci restent néanmoins poursuivies par la justice pour «attroupement» et «manifestation illégale».

Calculette en main, Le Messager signale que 180 autres personnes demeurent en détention provisoire alors que quelques autres encore ont écopé, chacun, d’un an d’emprisonnement ferme. La curiosité, dans ce dernier cas, est que le conseil des condamnés, qui comptait interjeter appel, n’a jamais pu entrer en possession du dossier judiciaire des ses clients.

Un autre enfer, cette fois à ciel ouvert, est décrit par Mutations qui consacre un grand reportage aux déplacés internes de la crise sécessionniste anglophone dans la capitale, Yaoundé qui, au départ eldorado pour les familles qui fuient les combats, est vite devenue la ville où se brisent des rêves.

Depuis leur arrivée, rapport la publication, ces nécessiteux n’ont reçu aucune assistance de l’État, ne peuvent s’exprimer sur les médias par peur de représailles mais n’ont pour autant pas l’intention de s’éterniser dans la ville, où leur avenir s’écrit en pointillés et s’efface au fur et à mesure que le temps passe.

Le retour au bercail risque d’attendre, rétorque The Guardian Post, tant la violence s’accentue sur le terrain, les milices séparatistes multipliant des exactions à la fois sur les civils et les forces de défense et de sécurité.

Face à cette escalade de la barbarie, les dignitaires traditionnels, venus des 10 régions du pays, se sont retrouvés à Yaoundé pour invoquer l’esprit des ancêtres et surtout, insiste Baromètre Communautaire, appeler à la fin du bain de sang.

Du sang, il y en a également eu mercredi dans la région de l’Extrême-Nord où sévit la secte islamiste Boko Haram. Mais cette fois, à en croire Le Messager et L’œil du Sahel, ce sont deux enfants qui ont trouvé la mort en manipulant une grenade, et trois autres personnes ont été grièvement blessées alentour.

Loin des violences sécessionnistes en jihadistes, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, sous le titre «Lutte contre les médicaments de la rue : en attendant l’assaut», a fait le tour des étalages de ces produits, toujours aussi prospères, au moment où le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, annonce une vaste opération répressive.

Les «doctas» refusent de fermer boutique, confirme InfoMatin à propos des vendeurs desdits produits, qui poursuivent sereinement leur activité malgré l’ultimatum du gouvernement.

Le Fmi accorde une dérogation d’arriérés extérieurs de 45 milliards de FCFA au Cameroun (communiqué)

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi), dans un communiqué reçu jeudi à APA, dit avoir approuvé la demande des autorités camerounaises d’une dérogation pour inobservation des critères de réalisation, relatifs à l’accumulation d’arriérés extérieurs et au plafond sur les financements nets auprès de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).Au titre de la 4ème revue de l’accord de la facilité élargie de crédit (Fec), cette instance, réunie mercredi à Washington, a ainsi décidé du décaissement d’environ 45 milliards FCFA en faveur du pays, un déblocage de fonds dont il avait été recalé le 26 juin du fait, entre autres, d’une échéance non respectée d’une dette de 540 millions FCFA contractée auprès de l’Espagne, rapporte la note.

L’accord triennal Cameroun-Fmi a été approuvé le 26 juin 2017 pour un montant total de quelque 400 milliards FCFA, portant désormais le total des décaissements à ce jour à près de 300 milliards.

Malgré l’amélioration, « depuis un an », des résultats obtenus par le Cameroun, dans le cadre du programme appuyé par la Fec, l’institution financière de Bretton Woods invite néanmoins au renforcement de la discipline budgétaire pour atteindre, à la fin 2019, les objectifs fixés dans le programme, à atténuer les risques liés aux chocs extérieurs et aux problèmes de sécurité.

Appelées à réduire le recours aux procédures de dépenses exceptionnelles et à achever la réforme du compte unique du Trésor, Yaoundé devra également éviter de recourir à de nouveaux emprunts non concessionnels et respecter, «strictement le plan de décaissement des prêts contractés mais non décaissés pour préserver la viabilité de la dette».

Soumis à une meilleure hiérarchisation des projets et une efficience accrue des investissements, le Cameroun doit dans le même temps améliorer la viabilité financière des grandes entreprises publiques à l’aide de contrats de performance et de réformes ciblées des prix administrés.

Dans le même ordre d’idées, le pays se doit d’améliorer l’inclusion financière, le climat des affaires, la gouvernance et renforcer le respect des normes de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) et le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lbc/Ft).

Suspendu à vie, l’ex-président de la Fecafoot dénonce des «violations et abus»

L’ancien président du bureau exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Tombi à Roko Sidiki, suspendu à vie de toute activité liée à cette discipline pour diverses malversations, a accusé à son tour la commission d’éthique de ladite instance de «violations et abus» à son encontre.S’exprimant par l’entremise de son avocat, Sylvain Rodriguez Ambomo, il dit prendre acte des sanctions prononcées contre lui le 11 juillet 2019, tout en se réservant «le droit de laver son honneur et sa dignité que l’on tente injustement de bafouer par l’exercice de toutes actions judiciaires idoines prévues par la loi».

En six points en effet, Tombi à Roko Sidiki entreprend de démonter et de démontrer «la volonté affichée des exécutifs successifs de la Fecafoot, depuis la dernière Normalisation, de tenir son image» à travers des accusations de malversations dans la gestion des projets de construction de stades, de mise à disposition de fonds aux personnels et à certains individus pour des missions dont aucun rapport n’a été produit.

Les accusations contre lui portent également sur l’octroi de crédits non remboursés et autres avantages indus aux personnels et aux membres de son comité exécutif.

Pêle-mêle, celui qui est aussi condamné à payer une amende de 10 millions FCFA invoque le principe de la non rétroactivité des textes, le non respect de la confidentialité et de la notification des sanctions, somme toute, illégales au regard des dispositions règlementaires. Il dénonce aussi l’abus de fonctions des juges fédéraux.

Accusé de conflit d’intérêts et d’avoir transformé un don de 6000 ballons offerts par l’équipementier allemand Puma en achat de ballons d’un montant de 79 millions FCfa, Tombi à Roko Sidiki, élu en septembre 2015, fut révoqué en août 2017 par la Fédération internationale de football association (Fifa). Par la suite, l’instance mondiale mit en place un Comité de normalisation qui décèle un trou financier de plus d’un milliard FCFA dans les caisses de la Fecafoot.

En janvier dernier, l’instance fédérale croulait par ailleurs sous une dette estimée à 1,480 milliard FCFA, héritée de l’ère de son ancien président, avec à la clé des prestations fictives imputées par son équipe.

Le transport urbain de masse, une malédiction à Yaoundé

Les dirigeants de la Société de transports et équipements collectifs de Yaoundé (Stecy SA) ont annoncé, par voie de communiqué, l’entrée en vigueur depuis le 15 juillet du préavis de grève du personnel réclamant plusieurs mois d’arriérés de salaire.Le document se veut néanmoins rassurant, indiquant «qu’une session extraordinaire du conseil d’administration se tiendra dans les plus brefs délais, pour que la situation revienne à la normale», au sein de ce transporteur urbain par autobus qui a lancé ses activités le 13 février 2017 dans la capitale camerounaise.

Le public de la cité, lui, semble revivre les heures sombres connues avec la société «Le Bus», un autre consortium d’institutions publiques locales et du groupe américain Parker International Industries, inaugura le même type de service en 2005 avant de baisser le rideau, quelques mois plus tard.

À son arrivée, pourtant, Stecy SA, issu d’un partenariat entre le groupement portugais Eximtrans Sarl/Irmaos Mota et la communauté urbaine de Yaoundé, doté de 40 autobus, annonçait un parc moyen de véhicules de 150 véhicules à brève échéance avec, en parallèle, la construction de 65 abris-bus, de 579 arrêts bus, de 26 terminaux modernes équipés de toilettes, de kiosques à journaux et autres points de billetterie pour un investissement total de 14,6 milliards FCfa sur 10 ans.

Avec ce dernier projet, tout comme avec «Le Bus», les employés se plaignaient non seulement du paiement irrégulier de leur salaire, de non versement de leurs primes diverses et cotisations sociales, mais aussi du manque d’entretien du matériel roulant.

Entre 1973 et 1995, c’est la Société des transports urbains du Cameroun (Sotuc), fruit d’un partenariat entre l’État (66%) et le constructeur français Renault qui assurait de transport de masse non seulement à Yaoundé, mais aussi dans la métropole économique, Douala. Elle fut mise en liquidation avec l’apparition de la crise économique.

Football et économie en vedette dans les journaux camerounais

Le limogeage, la veille du duo d’entraîneurs hollandais de la sélection de football, côtoie des sujets économiques guère réjouissants dans les journaux camerounais parus mercredi.Les visages tantôt radieux, tantôt préoccupés du sélectionneur national Clarence Seedorf et de son adjoint, Patrick Kluivert, barrent la couverture de Le Jour, Mutations et Le Messager, cette dernière publication les déclarant «morts dans la fosse aux Lions».

Après le fiasco de la Coupe d’Afrique des nations (Can) égyptienne, explique-t-elle, le président de la Fédération nationale de la discipline (Fecafoot), sur instructions du ministre des Sports, a finalement décidé de les licencier pour ce que InfoMatin qualifie de «bilan chaotique».

Arrivés au Cameroun avec pour cahier de charges d’atteindre l’étape de la finale de la Can 2019 et de qualifier le pays à la Coupe du monde de football Qatar 2022, ils ont été débarqués pour insuffisance de résultats, renchérissent L’œil du Sahel, Le Soir et le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.

Représenté dans une caricature par l’hebdomadaire satirique Le Popoli, Clarence Seedorf a son baluchon sur l’épaule avec derrière lui un ministre des Sports fou furieux et qui crie : «Je ne te recommanderai même pas à Piment de Bayangam», allusion à un club sans envergure de la région de l’Ouest.

C’était finalement une histoire de mauvaise sauce hollandaise, moque Mutations : à leur départ, les deux Néerlandais laissent un bilan de quatre victoires (face au Malawi, aux Comores, à la Zambie et à la Guinée-Bissau), cinq matches nuls (face au Ghana, aux Comores, au Bénin, au Mali et au Malawi) et trois défaites (face au Maroc, au Nigeria et au Brésil) durant leur séjour à la tête des Lions indomptables.

Clarence Seedorf n’est rien d’autre que l’agneau du sacrifice, dans une discipline nationale minée par les improvisations et l’instabilité permanente, tacle Repères qui souhaite, pour sa part que le nettoyage qui a commencé sur le banc de touche des «Lions indomptables» se poursuive au niveau administratif et même dans les rangs des joueurs.

Mais, pour ce bihebdomadaire, ce qui préoccupe dans l’immédiat, c’est le taux de natalité qui baisse au Cameroun : il est passé de 5.2 en 1998 à 4.9 en 2014, la politique gouvernementale visant désormais à réduire l’impact négatif qu’aurait une grande population sur le taux de croissance.

«Pour ce qui est du système et des infrastructures sanitaires, sa capacité à répondre aux besoins de santé, est loin de permettre d’améliorer la couverture médicale d’une population sans cesse croissante.»

En perspective aussi, Le Quotidien de l’Économie, sous le titre «Conjoncture : jour de vérité pour le Cameroun au Fmi», fait part de l’inquiétude grandissante des autorités à l’occasion de la séance de rattrapage auprès du Fonds monétaire international, avec lequel le pays est sous programme de réformes et qui a été recalé le 26 juin à cause d’une échéance non respectée d’une dette de 540 millions FCfa contractée auprès de l’Espagne.

À propos de la dette, EcoMatin dresse un hit-parade des bailleurs de fonds du Cameroun à la tête desquels pointe la Chine avec un encours d’environ 30% de la dette extérieure pour une enveloppe totale de 7557 milliards FCfa à fin avril 2019, soit 35,2% du produit intérieur brut (Pib).

Cameroun : les anglophones, contraints et forcés de financer la guerre de sécession

Plusieurs ressortissants des régions anglophones camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont confié à APA qu’ils vivaient sous la pression permanente des milices sécessionnistes armées qui leur exigent des transferts d’argent en vue de soutenir la guerre engagée contre le pouvoir central.Disposant d’un vaste répertoire, ils joignent leurs victimes par téléphone, lui indiquent le montant à expédier par voie électronique avec injonction de garder le secret de la transaction, sous peine de représailles.

«Personne n’échappe à leur chantage, et ceux qui ne s’exécutent pas dans les délais fixés doivent s’attendre à voir leurs maisons incendiées dans leur fief, ou des membres de leur famille pris en otage avec demande de rançon, allant parfois jusqu’à exécuter les captifs», raconte Fidelis N., vendeur de pneus d’occasion à Mvog-Ada, un quartier de la capitale, Yaoundé.

Et d’ajouter que «même les dignitaires du pouvoir sont astreints, dans le plus grand secret, au financement de la lutte armée que mènent les milices de la république autoproclamée d’Ambazonie».

Comme lui, ils sont nombreux, les natifs des zones sous conflit ayant dû se résoudre à mettre leur famille à l’abri, hors du Cameroun. Une précaution loin de les épargner des incessantes demandes d’envoi de fonds.

Président du Front social démocratique (Sdf), le premier parti de l’opposition, Ni John Fru Ndi a confirmé, en fin juin dernier, ce chantage auquel sont soumis les élites et anonymes : «Ils m’ont kidnappé deux fois. Ils ont kidnappé deux fois mon frère, une fois ma sœur. Ils ont brûlé ma voiture, mis le feu à l’une de mes parcelles. Ils font tout ça parce qu’ils m’accusent de ne pas les soutenir, et ils veulent aussi que je retire mes députés du Parlement camerounais.»

«La cause anglophone a été détournée par des bandits. Ils me demandent de financer les combats, je ne verserai pas un centime», martèle-t-il.

En dehors de cet effort de guerre exigé sous la contrainte, les sécessionnistes, selon des sources introduites, jouissent aussi du soutien financier actif de la diaspora anglophone installée en Europe et aux États-Unis.

Limogeage de l’entraîneur des «Lions indomptables», Clarence Seedorf

L’entraîneur national de football du Cameroun, le Néerlandais Clarence Seedorf, son compatriote et adjoint, Patrick Kluivert ont été limogés, a appris APA aux termes d’un communiqué signé mardi en fin de journée par le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Seidou Mbombo Njoya.Cette décision intervient, précise le document, après, d’une part, consultation des membres du comité exécutif fédéral, et d’autre part concertation avec le ministre des Sports (Minsep), «suite à la sortie prématurée» de la sélection nationale masculine «A» à la Coupe d’Afrique des nations (Can) «Égypte 2019». La mesure est également conforme «aux stipulations des clauses résolutoires de leurs contrats de travail respectifs».

Quelques heures plus tôt, le ministre en charge des Sports (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi avait qualifié de «problématique» le maintien au poste du sélectionneur de football, et demandé au président de la Fecafoot de signifier au duo du banc de touche son licenciement.

Au lendemain de l’élimination des «Lions indomptables» de la Can 2019, le membre du gouvernement avait en effet déploré «un jeu parfois inefficace, monotone, stéréotypé et même prévisible, ainsi que par l’absence d’un véritable leader de groupe».

Pour le Minsep, l’élimination du Cameroun, champion continental en titre, en huitièmes de finale, résulte de l’incapacité de l’entraîneur-sélectionneur à mettre sur pied une équipe conquérante et cohérente, mais aussi de sa difficulté à maîtriser l’ensemble du groupe et à y faire régner l’ordre et la discipline.

Au premier tour de la Can 2019, la sélection camerounaise a enregistré une victoire face à la Guinée-Bissau (2-0), réalisé deux nuls vierges contre le Bénin et le Ghana, avant de sombrer en élimination directe devant le Nigeria (2-3).

Cameroun : la rémunération publique, «un frein aux performances» (étude)

Les nouveaux textes portant sur le système de rémunération des directeurs généraux «risquent d’être un frein aux performances et à la compétitivité des entreprises publiques au Cameroun», affirme une étude réalisée par le cabinet d’expertise comptable Bekolo & Partners.Ces mesures, prises le 19 juin par voie de décret présidentiel et bien qu’apportant des réponses à certains problèmes de gouvernance, laissent en effet transparaitre la volonté de l’État-actionnaire de mettre lesdites sociétés sous tutelle. Cela fait suite aux révélations de scandales financiers de ces dernières années, faisant que l’Etat veut comme laisser le moins de marge de manœuvre possible à ces entités publiques.

Toutefois cette enquête, qui met en garde contre la trop grande tendance à encadrer lesdites sociétés par des textes, déplore que l’État dépouille les conseils d’administration de leurs prérogatives, créant donc des frustrations aux directeurs généraux tout en compromettant les performances des entreprises publiques.

Au cours des 15 dernières années, constate Bekolo & Partners, la fonction de directeur général d’entreprise publique au Cameroun est devenue très risquée. Plusieurs ex-DG se sont retrouvés en prison ou inquiétés aux motifs de détournements de fonds ou d’avoir perçu des rémunérations indues.

Aujourd’hui, plusieurs responsables, dès leur nomination, organisent des cultes religieux pour implorer la grâce divine, leur objectif n’étant plus de réaliser de bonnes performances pour leur entreprise mais d’éviter les poursuites et la prison.

«Cette psychose, que vivent les directeurs généraux des entreprises publiques au Cameroun, est due entre autres à l’ancienneté des textes réglementaires qui encadraient leur rémunération sans tenir compte de l’évolution de l’environnement économique, social et politique du pays », explique le document.

Selon la nouvelle règlementation, la rémunération, les indemnités et autres avantages des dirigeants de sociétés publiques, ainsi que leurs adjoints, seront désormais indexés sur le chiffre d’affaires des entités dont ils ont la charge. Celle-ci vise les dirigeants des établissements publics classés en 5 catégories, et dont les revenus étaient jusqu’ici indépendants de la productivité.

Cameroun : vers le limogeage de Clarence Seedorf, coach des Lions Indomptables

Le sélectionneur de l’équipe nationale de football du Cameroun, Clarence Seedorf devrait être limogé « bientôt » de l’encadrement technique des «Lions indomptables » pour « insuffisance de résultat », a déclaré le ministre des Sports et de l’Education physique, Narcisse Mouelle Kombi.« La question du maintien de M. Seedorf à la tête de notre sélection est clairement posée. Il ne me semble pas que cette question puisse trouver raisonnablement, objectivement, au regard de toutes les circonstances que j’ai évoquées, une réponse en termes de reconduction », a indiqué le ministre, lundi soir à la radiotélévision publique (CRTV).

La mauvaise prestation du Cameroun à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) où les tenants du titre ont été éliminés en huitièmes de finale est sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Dans ce contexte, a dit le ministre des Sports, « son maintien me parait donc, comme à beaucoup de Camerounais, problématique. J’ai demandé à M. le président de la FECAFOOT de le lui signifier, conformément aux stipulations pertinentes du contrat ».

Revenant sur la contreperformance des quintuples champions d’Afrique M. Mouelle Kombi a affirmé que « les défaillances, carences et insuffisances de l’encadrement technique, de même que l’incapacité de l’entraîneur-sélectionneur à maintenir la discipline et la cohésion expliquent en grande partie l’échec des Lions» en Egypte.

Le ministre a par ailleurs ajouté qu’une procédure serait ouverte pour le renouvellement de l’encadrement technique des différentes sélections nationales.

Le Néerlandais Clarence Seedorf et son compatriote Patrick Kluivert ont signé le 10 août 2018, un contrat de quatre ans pour diriger l’équipe du Cameroun avec, entre autres missions, de conduire les Lions indomptables vers un sixième sacre continental et de les qualifier pour la Coupe du monde Qatar 2022.