L’humanitaire autour du Covid-19 à la Une au Cameroun

La mise à disposition du don du président Paul Biya, d’une valeur de 2 milliards FCfa dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, fait chorus dans les journaux camerounais parus mercredi.Reportage photo à l’appui, Sans Détour a couvert, la veille à l’Hôtel de ville de Yaoundé, la capitale, la cérémonie de dispatching des lots constitués de 50.000 cartons de savon de ménage équivalents à 4 millions de morceaux de savon, 1,5 million de masques de protection pour les citoyens, 50.000 masques chirurgicaux destinés au personnel médical, 75.000 seaux de ménage, 40.000 bidons lave-mains, d’une capacité de 30 litres chacun.

Les régions sont donc servies, applaudit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. «Le don spécial du chef de l’État convoyé», précisent L’Indépendant et The Sun. De gros porteurs sont en route pour acheminer cette aide vers les 360 communes du pays, saluent InfoMatin et Le Soir. 110 camions remplis en direction du Cameroun profond, s’égaye Le Pélican. Le don présidentiel quitte Yaoundé, alerte L’Action, bihebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).

Pour Le Quotidien, c’est «du jamais vu» sous le ciel camerounais. Paul Biya est un homme de cœur, souligne Génération Libre. C’est «le Messie du peuple camerounais», estime L’Épervier. Les pouvoirs publics s’attèlent à faire parvenir les kits présidentiels à leurs destinataires, renchérissent NewsWatch et The Guardian Post.

Et, pendant que la propagande gouvernementale bat son plein sur le sujet, Le Messager, lui, n’oublie pas que le même régime, parallèlement, s’active à saborder une autre initiative en faveur des populations : le projet Survie-Cameroun, lancé par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), comme si le pouvoir Biya avait le monopole de l’altruisme. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, exige la fermeture des comptes de monnaie électronique ouverts aux fins de collecter des fonds, étaye Expression Économique.

Pendant ce temps, soupire Repères, la prise en charge mais aussi les inhumations, réputées gratuites, nourrissent aujourd’hui trafics et rackets, la pandémie de Covid-19 étant devenue une aubaine pour certains. Et de citer la vente de la chloroquine falsifiée, le marchandage des places dans les cimetières par des mairies, ou encore la facturation illégale de certains examens dans des hôpitaux.

Coronavirus et politique font bon ménage dans les journaux camerounais

La crise du coronavirus tient encore le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus mardi, réussissant par ailleurs à enflammer une scène politique déjà en proie à la cacophonie et au doute.Il se pourrait bien, à lire la grande manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, que la tension autour du Covid-19 connaisse une baisse sensible dans le pays. En effet, explique la publication, avec 786 malades guéris, 56 décès sur plus de 1600 cas, la lutte contre la pandémie produit des résultats encourageants. Mais il convient de rester vigilant, s’empresse-t-elle d’ajouter, la non observance des gestes barrière risquant de ruiner les efforts contre les réinfections.

Un autre danger plane, renchérit Émergence : les morts communautaires, ceux-là ayant fait la maladie en famille avant de passer de vie à trépas, présentés comme «une véritable bombe» parce que ayant, certainement, contaminé des dizaines de proches à leur propre insu.

«Coronavirus : la seconde mort des victimes», titre Mutations. Réputés dangereuses, les dépouilles du Covid-19 sont toutes inhumées en urgence par le corps médical, sous le regard impuissant des familles qui auraient, sans doute, souhaité enterrer elles-mêmes leurs proches.

«La dépouille est le corpus du deuil, c’est-à-dire l’élément central sur lequel toute la liturgie du deuil repose : on la lève, on lui voue un culte, on l’honore et on l’inhume. Le corps suscite l’émotion. On pleure lorsqu’on le voit, on lui cède le passage en route, on s’incline ou se prosterne devant lui. En fait, c’est le corps qui fait le deuil. Un deuil sans corps n’en est pas un. Le corps permet de faire le deuil ; c’est l’élément matériel qui permet de se rendre à l’évidence de l’irréversibilité de la mort et d’en prendre acte», explique, dans les colonnes dudit journal, l’anthropologue Paul Abouna.

Au rayon des espoirs de vaincre le virus, l’archevêque catholique de la métropole économique, Douala, Samuel Kleda qui trône en couverture d’Aurore Plus sous le titre : «Comment je soigne le coronavirus». Sur deux pages à l’intérieur, le prélat rappelle qu’il fricote avec la pharmacopée africaine depuis plus de 3 décennies, affirmant en outre avoir administré sa décoction à des dizaines de personnes qui, à l’issue de tests, n’ont plus présenté la maladie.

C’est dans la même publication que l’on apprend que le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, vient de sommer les opérateurs de téléphonie de suspendre les comptes de monnaie électronique ouverts par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), coupable d’avoir lancé une collecte de fonds pour combattre le Covid-19.

A travers l’action de l’association Survie-Cameroun (SCSI), créée par ladite formation, le membre du gouvernement, soupire La Nouvelle Expression, entend faire feu de tout bois pour étouffer une initiative visant à soulager les Camerounais.

«Le Minat somme MTN et Orange de s’exécuter», «Trafic mafieux du Mobile Money par le MRC», «Collecte illégale de fonds par le MRC : Atanga Nji met la pression sur MTN et Orange», titrent respectivement Le Quotidien, La République et InfoMatin.

Le ministre, explique Aurore Plus, fonde son action sur le fait que c’est son institution qui est la tutelle des partis politiques et des associations, et par conséquent n’a pas connaissance de l’existence du SCSI, qu’un appel à la générosité publique doit être autorisé par le Minat et qu’il est formellement interdit à un parti politique de recevoir des fonds de l’extérieur.

Les journaux camerounais à fond sur le Covid-19

L’annonce d’une médication, par un évêque local, ainsi que les implications économiques du coronavirus, s’affichent en couverture des journaux camerounais parus lundi.Un nom apparaît en gros caractères chez InfoMatin, Intégration, L’Anecdote, Le Guideon, Mutations, The Horizon et The Guardian Post : celui de l’archevêque de la métropole économique, Douala, Samuel Kleda, qui en fin de semaine dernière a annoncé avoir mis au point une médication à base d’herbes contre le Covid-19.

Il offre gratuitement son protocole rien qu’aux personnes malades, annonce la première publication citée, précisant que pour l’heure, le gouvernement ne s’est pas encore prononcé par rapport à ce médicament. Prudent, le prélat herboriste reconnaît néanmoins, note Mutations, qu’il est encore difficile de conclure à l’effectivité d’un traitement contre le coronavirus.

Le Cameroun et Madagascar, en Afrique, donnent l’exemple en mettant au point des traitements à partir de la pharmacopée, applaudit The Post. L’afrothérapie existe, martèle Mutations : alors qu’une solution définitive peine à être trouvée par les laboratoires et les puissantes firmes pharmaceutiques mondiales, l’Afrique essaye de tracer sa propre voie. En témoignent les offres de traitement, parfois à base de plantes traditionnelles, observées au Cameroun, à Madagascar, au Bénin, au Gabon, etc., et ce malgré les réticences de l’Occident.

Entre-temps, soupire InfoMatin, du fait de la pandémie du Covid-19, les entreprises se meurent. Le quotidien à capitaux privés relaie le dernier rapport, particulièrement alarmant, du Groupement inter-patronal (Gicam) qui dresse un état des lieux critique. Globalement, étaye Défis Actuels, 92 % des entreprises exerçant dans le pays ont déclaré que la pandémie a un impact très négatif (52 %) ou négatif (40 %) sur leurs activités, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de services, étant les plus affectées.

L’économie camerounaise est dans un trou noir, renchérit Le Jour, signalant qu’en seulement deux mois, 87% des entreprises ont mis leur personnel en chômage, 53% d’entre elles disant par ailleurs leur incapacité à continuer d’exercer si la crise sanitaire s’éternisait au-delà de 3 nouveaux mois.

Pour résister au coronavirus, signale Mutations, les structures interrogées par le patronat plaident auprès des pouvoirs publics pour le report des charges sociales et fiscales, le financement de la trésorerie à taux d’intérêts réduits, la mise à disposition des masques à des prix abordables. Elles insistent également sur un plaidoyer pour des mesures d’accompagnement fiscal et multiforme, la réduction des délais de paiement inter-entreprises ainsi que la promotion de l’économie circulaire.

Il n’en demeure pas moins, s’empresse de préciser Défis Actuels que, malgré une trésorerie éprouvée par les crises sécuritaire, économique et désormais sanitaire, l’État continue d’honorer ses différents engagements, et ce grâce aux réformes menées ces dernières années pour assainir les finances publiques.

La tuerie de Ngarbuh en couverture des journaux camerounais

La publication, la veille par le gouvernement, d’un rapport incriminant l’armée dans une tuerie de civils dans la localité de Ngarbuh (Nord-Ouest) retient l’attention des journaux camerounais parus mercredi.«Les conclusions du gouvernement impliquent de hauts responsables militaires !» note The Guardian Post, indiquant que Paul Biya exige un châtiment sévère contre les auteurs, qu’ils appartiennent à l’armée ou aux comités de vigilance. «Ngarbuh : l’enquête qui accable les militaires», titre L’Essentiel qui évoque une tragique bavure ayant, entre autres, conduit à la mort de 3 femmes et 10 enfants.

«Tueries de Ngarbuh : le pouvoir plaide coupable» est la grande manchette de Mutations à propos des conclusions de l’enquête prescrite par le président de la République au lendemain du carnage survenu dans la nuit du 13 au 14 février dernier dans cette zone, en proie à des violences sécessionnistes. Chez son confrère Le Messager, le régime de Yaoundé, à travers ces aveux, vient finalement de confesser ses propres mensonges

En effet, rappelle Mutations, alors que Human Rights Watch s’indignait et dressait un bilan d’une vingtaine de morts, le gouvernement, lui, insistait pour sa part sur 5 décès, certains ministres poussant le bouchon en dénonçant des manœuvres de déstabilisation ourdies par des ONG et des médias.

«Tous menteurs ?» s’interroge Le Jour, notant également que quelques jours après les massacres de Ngarbuh, des ONG internationales ainsi que les Nations-Unies, avaient lancé un appel pour l’ouverture d’une enquête indépendante, certaines d’entre elles ayant d’ailleurs indexé les soldats camerounais comme étant à l’origine de ces massacres. Plus que cruelle, la même publication se souvient également que le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, avait précisé à l’époque soutenu que cette vidéo-témoin, publiée par ces institutions, avait été filmée au Mali.

À la suite du rapport de la commission d’enquête, signale modestement le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, Paul Biya a prescrit l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre un chef de bataillon et tous les chefs militaires ayant pris part à l’assaut, fait mettre aux arrêts 2 soldats ainsi que les 10 membres du comité de vigilance «activement recherchés», sous le coup d’une procédure judiciaire devant le tribunal militaire.

Il a également a prescrit l’exhumation des corps afin de leur donner, aux frais de l’État, une sépulture digne, demandant en outre la finalisation des constats nécessaires aux fins de manifestation de la vérité. Ayant commandé le recensement des ayants-droit des victimes, aux fins de versement des indemnisations et compensations appropriées, il a par ailleurs ordonné le renforcement de la sécurisation du village de Ngarbuh.

Paul Biya fait les choux gras des journaux camerounais

Le don spécial du président de la République, annoncé la veille et évalué à quelque 2 milliards FCfa dans le combat contre le Covid-19, est majoritairement salué par les journaux camerounais parus mardi.Paul Biya vient de décentraliser la lutte contre la pandémie en équipant les populations des 360 arrondissements que compte le pays, applaudit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. Le présent, explique-t-il, est constitué de 50.000 cartons de savon de ménage équivalents à 4 millions de morceaux de savon, 1,5 million de masques de protection pour les citoyens, 50.000 masques chirurgicaux destinés au personnel médical, 75.000 seaux de ménage, 40.000 bidons lave-mains, d’une capacité de 30 litres chacun. La cargaison est également constituée de kits de tests de dépistage rapide, ainsi que d’appareils d’assistance respiratoire pour les hôpitaux.

Dans une dizaine de jours, les cargaisons du don présidentiel partiront de l’Hôtel de ville de Yaoundé, la capitale, où elles seront stockées, pour être ventilées grâce à une centaine de camions gros porteurs, pour les chefs-lieux de région, prolonge InfoMatin.

Il s’agit d’un acte éloquent, salue La République, qui fait suite à la création récente, par le même Paul Biya, d’un fonds spécial de solidarité nationale doté d’une enveloppe de 1 milliard FCfa. Covid-19 : encore un élan de générosité de Paul Biya», appuie Le Soir. «Paul Biya offre 2 milliards FCfa, de ses deniers personnels, pour sauver des vies à travers le pays», appuie The Guardian Post.

«Covid-19 : Paul Biya parle et confond ses détracteurs», ose Le Quotidien, moquant ainsi les opposants qui accusent le chef de l’État d’absence notoire sur la scène depuis le début de la pandémie. Paul Biya fait un don en matériels d’une valeur de 2 milliards FCfa, renchérit Le Quotidien de l’Économie. «Don spécial : l’argent de Paul Biya fait du bruit», note Mutations. Pour Génération Libre, il s’agit effectivement d’un grand geste. «Mirobolant !» s’écrie Le Point Hebdo.

Pendant ce temps, soupire Le Jour, les Camerounais ont un regard dubitatif sur le plan de riposte gouvernemental, les choses donnant plutôt l’impression d’un capharnaüm entre administrations et centres de prise de décisions.

Coronavirus et crise anglophone à la Unr des journaux camerounais

Le Covid-19 maintient en haleine les journaux camerounais parus lundi, avec en prime le retour en surface de la crise sécessionniste anglophone qui fait réagir les victimes d’atrocités.Elle ne doit pas faire partie des bonnes nouvelles, l’annonce, relayée par La Météo, de François Xavier Etoa, ex-président du Comité camerounais de biosciences : le Covid-19 disparaîtra à travers le monde dès les mois de juin-juillet-août. Localement, il estime qu’au sortir de cette autre guerre imposée au Cameroun, l’évaluation globale se chiffrera certainement en centaines de milliards FCfa. D’ici là, note L’Œil du Sahel, les finances publiques tentent de résister au marasme sanitaire.

Il est également le bienvenu, ce renfort apporté à ses compatriotes par l’ancien goléador international Samuel Eto’o Fils dont Essingan salue la grandeur d’âme. L’ex-capitaine de la sélection de football, explique le bihebdomadaire, a engagé sa fondation sur le terrain de la sensibilisation, distribuant par ailleurs des kits sanitaires et alimentaires aux populations démunies.

N’empêche, réplique EcoMatin, pour le moment, c’est le secteur des transports urbains et interurbains qui connaît une violente sortie de route, les recettes subissant de plein fouet les conséquences des restrictions gouvernementales en matière de distanciation sociale. Autre domaine d’activité, les médias à capitaux privés, déjà en pleine tempête financière et que la crise sanitaire est en train d’entraîner dans les abîmes. Un groupe d’éditeurs publie ainsi une lettre ouverte au président Paul Biya, décrivant «un état de fragilité et de dénuement indicible» et sollicitant son concours.

Pendant ce temps, constate Émergence, le nombre de morts du coronavirus est passé de 22 à 42 à travers le pays en deux jours seulement. Au total, a décompté Défis Actuel, le Cameroun enregistre déjà 1017 cas, 42 morts et 305 guéris depuis la première notification, le 6 mars. Et, alors que les protocoles de traitement ont été adoptés, le Cameroun, fait observer Mutations, connaît une rupture des stocks de la chloroquine, l’un des médicaments essentiels dans ce schéma de prise en charge.

Moins connu cet autre phénomène de la maladie que soulève le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, c’est la stigmatisation, qualifiée de «double peine» et dont sont victimes à la fois les malades et le personnel soignant, objet de moqueries et critiques, amenant le gouvernement à mettre fermement en garde les personnes coupables de telles attitudes.

Battez-vous contre le coronavirus : l’épidémie sera désastreuse, surtout dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest plongées dans une guerre sécessionniste depuis octobre 2016, s’écrie The Post. C’est le moment, signalent NewsWatch et The Guardian Post, pour les victimes des atrocités des séparatistes, d’adresser une pétition à l’ambassadeur américain à Yaoundé. L’étau se resserre autour des auteurs d’atrocités commises par les activistes de la république autoproclamée d’Ambazonie, renchérit The Herald Tribune qui prédit des jours plus sombres ceux basés aux États-Unis, sous le coup de poursuites judiciaires.

Mais qui peut affirmer que les États-Unis ne sont pas des soutiens du terrorisme ambazonien ? s’interroge Municipal Updates, évoquant également la pétition signée de centaines de victimes, et appelant l’administration Trump à ne pas encourager la poursuite d’activités séparatistes impardonnables dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest à partir de son sol.

La réapparition de Paul Biya fait les choux gras des journaux camerounais

La réapparition publique, la veille du président Paul Biya, recevant en audience l’ambassadeur de France, Christophe Guilhou, fait les choux gras des journaux camerounais parus vendredi.«Où est passé Paul Biya ? Le voici !», «Il est ressuscité», «Voici donc Paul Biya à Etoudi», «Palais de l’unité : un fantôme ?», «Paul Biya : power of silence !», «Vacance au sommet de l’État : Biya, l’envie soudaine de gouverner», «Présidence de la République du Cameroun : pas de vacance de poste», «Le très absent Biya refait surface, et reçoit l’ambassadeur de France», «Paul Biya, présent», «Etoudi : Paul Biya réapparaît», titrent respectivement Réalités Plus, Mutations, InfoMatin, La Météo, Municipal Updates, Le Messager, Le Quotidien, The Guardian Post, Essingan et Émergence. 

Reçu jeudi par le chef de l’État, le patron de la mission diplomatique française, explique sobrement le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, a annoncé que les deux pays entendent continuer à mutualiser leurs efforts afin de venir à bout de la pandémie du coronavirus. Contrairement à l’agitation de certains leaders de l’opposition, l’indisponibilité espérée de Paul Biya à gouverner devra attendre, rigole Le Quotidien. Il s’agit d’une apparition sereine du président de la République, «qui coupe court à l’agitation de certains», prolonge Essingan. 

Au premier rang de ceux qui se voyaient déjà le remplacer, Repères cite le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto qui a saisi le président de l’Assemblée nationale afin d’enclencher la procédure de vacance de la présidence de la République, légitimant sa démarche par «la situation inédite dans laquelle se trouve notre pays, caractérisée par l’absence prolongée et inexpliquée du chef de l’État en fonction. Mais «Paul Biya l’a désillusionné en recevant, jeudi 16 avril, l’ambassadeur de France au Cameroun.» 

Après plus d’un mois d’absence de la scène, et alors que les rumeurs et spéculations les plus folles couraient sur son compte, Paul Biya a refait surface dans un cadre où personne ne l’attendait, note The Guardian Post. «Poussé dans ses derniers retranchements, mis sous la pression d’une constatation de la vacance à la magistrature suprême, Paul Biya apparaît tel un fantôme à Etoudi», toussote Le Messager.

 

«Biya court-circuite une fausse rumeur», titre La Nouvelle Expression : sa réapparition est venue rassurer nombre de Camerounais qui commençaient à accorder du crédit aux informations sur son décès. Donné pour mort il y a peu, confirme La Météo, il est apparu pétillant de vivacité et d’élégance. Cela faisait 37 jours, a compté Mutations, depuis sa dernière apparition publique, que le chef de l’État, parce que invisible nulle part, était donné pour mort.

La décongestion des prisons au menu des journaux camerounais

Le décret du président Paul Biya de la veille, portant commutation et remise de peines pour certains prisonniers, divise les journaux camerounais parus jeudi.À travers le titre «Coronavirus : Paul Biya soulage les prisonniers», Défis Actuels note que cette décision permettra à plusieurs détenus de recouvrer la liberté. Il s’agit manifestement d’une réponse à l’appel de la communauté internationale à désengorger les prisons, sous la menace du Covid-19 mais aussi de restaurer de l’État de droit, surtout au lendemain d’un début d’émeute à la maison d’arrêt de la capitale, Yaoundé. «Après la pression et la grève, Biya entre en grâce avec la grâce présidentielle», prolonge The Post.
 
«Covid-19 : Biya désamorce la bombe à retardement et ordonne, enfin, la décongestion des prisons», répond en écho The Horizon. C’est une belle surprise du président, applaudit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. Il s’agit d’un acte républicain et humaniste, salue également L’Anecdote.
 
C’est un «coup de grâce», note Mutations, précisant que près de 54% de la population carcérale, constituée des prévenus, a été recalée par le décret présidentiel. Une bien maigre moisson, pour les Nations Unies et les organisations de défense des droits de l’homme qui plaidaient pour des libérations à grande échelle, renchérit La Nouvelle Expression, soulignant que 70% de la population carcérale n’est point concernée.
 
Plus encore, soupirent Le Messager et The Guardian Post, les prévenus, les prisonniers de la crise anglophone, des détenus de l’opération de lutte contre les détournements de deniers publics et de l’opposition, sont exclus. «Paul Biya ne désengorge pas les prisons», acquiesce Le Jour. «La grosse arnaque de Paul Biya», s’emporte carrément Émergence, évoquant une mansuétude présidentielle à tête chercheuse.

La bataille humanitaire autour du coronavirus alimente la presse camerounaise

L’insistance du gouvernement à bloquer la levée de fonds du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), qui souhaite participer à l’effort de lutte contre le coronavirus, fait jaser dans les journaux du pays parus mercredi.C’est un ministre de l’Administration territoriale (Minat) très en colère, qu’affiche Le Quotidien en grande manchette. «Atanga Nji durcit le ton», titre la publication, au sujet des appels illégaux à la générosité publique de l’opposant Maurice Kamto. La veille, il a adressé une correspondance à son collègue des Finances en vue de faire fermer le compte suspect à Afriland First Bank (AFB).

«Atanga Nji démasque Maurice Kamto», renchérit L’Action, hebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), qui soupçonne ledit leader de vouloir garnir son trésor de guerre contre le pouvoir de Yaoundé à partir de donations venues de l’étranger. Le butin est gelé, appuie La République, qui voit également à travers cette opération des relents de blanchiment de capitaux.

Le 7 avril 2020, rappelle EcoMatin, le Minat avait déjà rendu public un communiqué dans lequel il invite, entre autres, les établissements de crédit exerçant au Cameroun à clôturer les comptes ouverts dans leurs livres et desquels des leaders politiques avaient logé des fonds collectés auprès des populations pour financer la lutte contre le Covid-19.

En moins de cinq jours, révèle Mutations, cette initiative avait récolté plus de 400 millions FCfa, mais Paul Atanga Nji, pour mettre un terme à cet élan de solidarité, est allé exhumer la loi du 21 juillet 1983 régissant les appels à la générosité publique et le décret du 14 août 1985 fixant les conditions d’octroi de l’autorisation y relative. Et, non content de vouloir bloquer le mouvement, le même demande par ailleurs l’ouverture d’une enquête par l’Agence nationale d’investigations financières (ANIF).

«Kamto joue avec le feu», titre La Météo. «Atanga Nji veut envoyer Kamto en prison», soupire Le Messager. Sauf que le MRC n’a jamais ouvert de compte bancaire à AFB pour le Covid-19, tacle Le Jour, ironisant sur un ministre qui s’acharne à faire fermer «un compte fantôme», est qui n’est en réalité qu’un sous-compte du parti. Mieux encore, note EcoMatin, AFB n’a pas clôturé le compte du MRC inscrit dans ses livres.

Et le trihebdomadaire spécialisé, qui évoque un ministre hors la loi, d’expliquer qu’une autorité administrative ne peut demander la fermeture d’un compte bancaire que si elle présente une réquisition du procureur de la république, si elle présente une loi lui accordant cette prérogative, ou alors si elle présente une décision de justice en dernière instance qui instruit la fermeture du compte».

Le coronavirus en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi rapportent les petites histoires locales qui se développent derrière la psychose autour du coronavirus.Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, pose en gros plan en couverture de Mutations. Quelques pages plus loin, il raconte son quotidien de confiné et évoque le fonctionnement de son département en pleines mesures restrictives contre le Covid-19. Interrogé sur sa vision de l’après-crise sanitaire, il estime que le monde ne sera certainement plus le même, qu’il y aura certainement, au Cameroun et ailleurs, des raisons objectives de revenir aux fondamentaux. «Je veux parler en plus des progrès de la science, de la solidarité, de notre humanisme, des valeurs de dialogue et de tolérance, mais aussi de la capacité de nos États à faire face aux catastrophes de divers ordres en vue de préserver et respecter la vie.»
 
Ce qui est déjà acquis, confirme le médecin et politologue Nick Ngwanyam dans les colonnes de The Guardian Post, c’est que le monde ne sera plus le même après l’ouragan sanitaire qui souffle, et qui sera plus salutaire pour les pays développés. Le coronavirus est une guerre de civilisation et d’idéologie : les plus faibles disparaitront ou ne seront plus qu’un banal paillasson au pied du futur. Et c’est par les rampes du passé, par des générateurs d’utopies, et des provisions d’anticipations qu’on gagne une guerre de civilisation et qu’on donne au monde une coloration idéologique victorieuse, écrit pour sa part l’éditorialiste de Mutations.
 
Un qui espère se relever d’une faillite annoncée et dont Le Jour mentionne le regain d’activité, c’est la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) : avec un rythme de production initial de 5000 masques faciaux par jour, cette unité industrielle, qui vient de réceptionner un important lot d’équipements dans le cadre d’un contrat-plan de 13,2 milliards FCfa avec l’État, veut ainsi saisir l’opportunité qu’offre la crise du coronavirus pour se relever d’un début d’année 2020 difficile.
 
Le masque, c’est en effet le bouclier contre le virus, acquiesce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. L’obligation de port de la muselière, entrée en vigueur lundi dans les espaces publics, n’est cependant pas respectée par tous. Les Camerounais font de la résistance, titre Émergence. Dans les villes de Bafoussam, Douala, Maroua, Nguélémendouka et Yaoundé, où il a dépêché des reporters, Mutations confirme le non-respect de la mesure gouvernementale dans les gares routières, espaces marchands et taxis.
 
Mais, pendant que le coronavirus accapare toutes les attentions, tous les moyens humains et financiers, que deviennent les autres maladies à l’instar du diabète, de l’hypertension ou encore de l’insuffisance rénale ? s’interroge Le Jour.
 
Un autre domaine, tout aussi sinistré que les personnes atteintes de ces maladies, ce sont les activités aurifères dans les régions de l’Adamaoua et de l’Est qui, rapporte Le Quotidien de l’Économie, sont sérieusement plombées, avec comme conséquence notable la chute drastique de l’once et un fort impact financier sur les communautés riveraines.
 
Un autre drame, renchérit Émergence, se joue dans les prisons engorgées du pays, le gouvernement s’obstinant à ne pas désengorger ces maisons de détention en dépit des prescriptions des organismes internationaux compétents. La veille, souligne Mutations, le pénitencier de la capitale, Yaoundé, a été l’objet d’une tentative de mutinerie : depuis le confinement annoncé par le gouvernement, le 17 mars dernier, les détenus sont désormais interdits de sortir de leurs locaux et plusieurs cas d’étouffement sont notifiés.
 
La prison de Yaoundé-Kondengui est une bombe à retardement, soupire Le Jour, des cas suspects de coronavirus et de panique y étant déjà signalés. «La prison de Kondengui au bord de l’implosion», titre Le Messager, l’absence de mesures de distanciation sociale commençant à irriter les pensionnés.

Covid-19: la cacophonie gouvernementale à la Une au Cameroun

Un sentiment de malaise transparaît dans les journaux camerounais parus lundi, au sujet des sons de cloche divergents constatés au niveau de l’exécutif quant à la gestion de la crise du coronavirus.Le constat reste le même, qu’il s’agisse du «rappel à l’ordre du PM» (Cameroon Tribune), du «recadrage du Premier ministre» (Mutations), du «PM (qui) recadre les ministres chauve-souris» (La Nouvelle), de «Le recadrage de Dion Ngute» (L’Indépendant), de «Dion Ngute sort ses muscles» (Le Messager), de «Dion Ngute confirme la cacophonie gouvernementale» (Émergence) ou de «la colère du PM» (Repères) : la stratégie des pouvoirs publics contre le Covid-19 est si cacophonique qu’elle a fini par faire sortir de ses gonds Joseph Dion Ngute.

Le Premier ministre, chef du gouvernement, explique la première publication citée, dans une correspondance aux membres de son équipe, a rappelé les principes cardinaux devant guider l’action de chacun et qui se résument en une franche collaboration, la solidarité ainsi que le respect des procédures. Cette note sonne le glas des initiatives personnelles et solitaires, renchérit Mutations. Cette mise en garde s’adresse prioritairement, prolonge The Guardian Post, aux fonctionnaires dont l’excès de zèle brouille l’action de l’exécutif dans la lutte contre le Covid-19.

Le PM réclame de l’ordre dans la communication gouvernementale, précise Eden. «Le Premier ministre met de l’ordre dans la maison, et rappelle les ministres à l’ordre», titre The Median. La nécessaire solidarité gouvernementale, tant prônée par le président de la République, est mise à rude épreuve de manière récurrente, soupire Repères.

Pour La Nouvelle Expression, seule une sortie du président de la République pourrait permettre de remettre chacun à sa place, et de redonner un nouveau souffle à la croisade contre la pandémie qui ne cesse d’avancer.

Sous le titre ironique «On les a retrouvés», Mutations fait le tour des membres du gouvernement qui se font entendre dans leurs départements ministériels respectifs, à la faveur de différentes initiatives, pour la plupart chapeautées par le Premier ministre. Pendant ce temps, d’autres, pourtant attendus au front contre le Covid-19, affichent un certain silence qui frise l’indifférence ou l’impuissance.

Dans un éditorial intitulé «Le leadership du silence» Aurore Plus explique que les choses sont ainsi devenues parce que la locomotive vient à se montrer défaillante. «Au Cameroun, on ne gouverne pas en s’exprimant ; on agit en priant les autres de deviner sa magnificence, de croire que tout va bien et donc d’applaudir à tout rompre», analyse le bihebdomadaire, fustigeant la coagulation sociopolitique en cours et s’étonnant, surtout, que certains veuillent croire que c’est le coronavirus qui doit s’adapter à Paul Biya, et non l’inverse.

Hors du pays, le silence du président de la République émeut également à l’image du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus qui, à en croire Émergence, a adressé un message à M. Biya pour lui demander d’être en première ligne dans ce combat.

Tout n’est pas à jeter dans cette croisade contre un ennemi à la fois invisible et impitoyable, tempère Sans Détour, notant que le gouvernement étudie actuellement toutes les mesures d’accompagnement susceptibles d’atténuer les effets négatifs de la crise sanitaire en cours. Le Cameroun accélère sa lutte contre la pandémie, acquiesce The Sun.

Ce que retiennent également, et en chœur Cameroon Tribune, Échos Santé, La Nouvelle Expression, Municipal Updates, The Horizon, The Median, The Guardian Post, The Post, c’est l’entrée en vigueur, dès lundi, du port obligatoire du masque facial, réputé être une des meilleures barrières au virus.

Coronavirus : la guerre de solidarité pouvoir-opposition en vedette dans les journaux camerounais

L’injonction du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, à l’opposition de mettre fin aux opérations de levée de fonds de solidarité en faveur de la lutte contre le coronavirus, passionne les journaux camerounais parus jeudi.Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) a été stoppé net dans son élan à travers l’opération «Survie Cameroun Survival Initiative (SCSI)», le gouvernement ayant, explique Mutations, restreint la pratique de levée de fonds uniquement au cadre défini par le chef de l’État, enjoignant par ailleurs tout individu ou organisation de bonne foi, souhaitant apporter une contribution financière ou matérielle à la lutte contre le coronavirus, à le faire en toute transparence.

C’est le nouveau duel entre Paul Biya et Maurice Kamto, signale Le Messager, rappelant la bataille épique de la présidentielle d’octobre 2018 entre les deux hommes, le premier cité l’ayant finalement remporté pendant que le vaincu continue de crier à la victoire volée et de se proclamer comme le président élu. La résistance au hold-up électoral se poursuit désormais dans le champ politico-humanitaire.

Pourtant, signale Mutations, moins de 24 heures après l’interdiction de son fonds, le MRC a commis un contre-communiqué non seulement pour exprimer sa stupéfaction quant à la réaction du Minat, mais surtout pour exhorter les volontaires à rester sereins, solidaires et mobilisés, et à maintenir tendue la chaîne de solidarité.

Quel que soit le postulat, Maurice Kamto a de nouveau mordu la poussière, face à un système n’acceptant pas la moindre contrariété, soupire Aurore Plus, ne comprenant pas comment cet éminent professeur d’universités, doublé d’un avocat de haut vol, a ainsi pu tomber comme un «bleu» dans le piège de la loi et de la règlementation.

Le MRC, ose Mutations, pourra au moins se consoler n’être pas le seul parti de l’opposition à avoir sollicité la générosité des Camerounais pour barrer la voie au Covid-19, et dont l’initiative se retrouve bloquée par le régime : en solitaire, le député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), Nourane Foster, a annoncé, à travers les réseaux sociaux, avoir été reçue en audience par le Minat à l’effet d’introduire une demande d’autorisation pour la même cause.

Indifférent à ces questions polémiques, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, sous le titre «Lutte contre le Covid-19 : la classe politique fait front», note avec satisfaction qu’en s’alignant sur les mesures gouvernementales pour éradiquer la pandémie, la plupart des leaders se déploient en outre, sans distinction de chapelles, sur le terrain pour apporter leur appui aux populations.

Les bonnes et mauvaises fortunes du coronavirus relatées par les journaux camerounais

En pleine tempête du Covid-19, certains, selon les journaux camerounais parus mercredi, tirent leur épingle du jeu pendant que d’autres connaissent de cinglantes infortunes.Voici donc une bonne affaire autour du coronavirus, que rapporte EcoMatin : du fait de la rareté et du coût onéreux des masques faciaux médicaux, les entrepreneurs du secteur textile proposent aux populations des masques en tissu-pagne qui rapportent beaucoup. «Outre son aspect esthétique et la protection qu’il offre aux usagers, le masque fait à base de tissu-pagne a l’avantage d’être utilisable à plusieurs reprises, à condition qu’il soit lavé et désinfecté selon les indications. Un ouf de soulagement pour les usagers, qui jusqu’ici dépensaient beaucoup d’argent en utilisant les masques à usage unique mais surtout à durée limitée.»

Il s’agit d’un filon rentable, acquiesce son confère Le Quotidien de l’Économie : face à la demande exponentielle des populations, les couturiers de profession ou de circonstance voient leurs profits exploser au fur et à mesure que la psychose gagne du terrain. Et les affaires devraient davantage prospérer dans les jours à venir, prédit Le Jour, signalant que le gouvernement vient de rendre obligatoire le port du cache-nez dans les transports de masse.

Et la pharmacopée africaine dans tout ça ? se demande Diapason. Dans un environnement qui semble perdre l’équilibre face au «diable» qui sévit localement depuis le 6 mars 2020, le Cameroun, pourtant abondamment pourvu en matière d’experts dans les domaines de la recherche et de la médecine traditionnelles, se fait particulièrement discret sur la question.

Il y a de bonnes nouvelles venant des hôpitaux, note le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, signalant la guérison de 43 nouveaux patients, pour un total global de 60 à mardi soir. C’est dire, appuie son confrère The Guardian Post, que les données sont encourageantes, un mois après le premier cas de Covid-19 au Cameroun.

Là où les nouvelles sont moins réjouissantes, c’est du côté du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) dont le fonds de solidarité contre la pandémie, lancé le week-end dernier, vient d’être déclaré illégal par le gouvernement. Sous le titre «Covid-19 : Kamto confiné», Mutations explique que le leader de la formation a été stoppé net dans son initiative par le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, qui a exhumé une loi de 1983 régissant les appels à la générosité publique et ordonné la fermeture des comptes bancaires ouverts à cette fin, et qui auraient recueilli 234 millions FCfa en seulement trois jours.

«La Covid-escroquerie de Kamto démasquée par le Minat», «Atanga Nji bloque Maurice Kamto», «Atanga Nji confisque les fonds de Kamto», titrent respectivement La République, Le Jour, Le Messager. Hebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), L’Action encourage pour sa part les citoyens à manifester leur générosité pour le fonds spécial de solidarité nationale créé la semaine dernière par le président Paul Biya, également leader dudit parti.

Le vent du coronavirus continue de souffler dans les journaux camerounais

Comme c’est devenu la tradition depuis un mois, les journaux camerounais parus mardi continuent d’abonder, chacun avec ses accents, dans la mare du coronavirus qui s’étend à travers le pays.Le Cameroun est entré dans la phase 2 de l’épidémie du Covid-19, avec près de 400 cas enregistrés en l’espace de trois jours, alerte Le Jour, soulignant que les chiffres vont grimper dans les prochains jours avec la campagne de testing massif qui a été lancée, alors que 4 régions sur 10 sont déjà touchées. 

À ce propos, se félicite le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, la métropole économique, Douala et un des principaux foyers de l’épidémie, a engagé la détection de masse. Dans cette mégalopole de quelque 3 millions d’âmes, rapporte la publication, a en effet débuté une vaste campagne de testing alors que, dans le même temps, les autorités recommandent le port du masque pour tous. 

Sauf que, objecte Le Messager, au-delà des effets d’annonce, le pays est désormais au bord de l’étouffement, l’amoncellement des crises, à la fois sociopolitiques et sanitaires, ayant démultiplié la capacité de nuisance du coronavirus sur le point d’atteindre la barre des 1000 patients testés positifs. 

Dans ce contexte de pandémie et de pénurie des ressources publiques, va-t-on donc en profiter pour stopper les grosses dépenses liées à la Fête nationale, le 20 mai ? se demande Le Jour, ne voyant pas comment le pays en aura fini avec la crise sanitaire d’ici là, ni même comment le faste habituel peut être réitéré. 

Chez The Guardian Post, c’est le projet de confinement total du pays, de plus en plus avancé par certains, qui préoccupe, les défenseurs des droits humains mettant en garde contre le verrouillage sans mesures d’accompagnement, une telle option pouvant s’avérer plus dévastatrice que le coronavirus. «Il est difficile d’appliquer le confinement total au Cameroun», appuie, dans les colonnes de Le Messager, Pierre Malongue, spécialiste des urgences et des catastrophes. 

Et s’il y a un lieu qui suscite de vives inquiétudes chez Mutations qui tire la sonnette d’alarme, c’est bien le milieu carcéral où le danger rôde sans doute plus qu’ailleurs : «Depuis la montée en puissance de la pandémie de coronavirus au Cameroun, des inquiétudes s’expriment sur les risques encourus par les détenus, eu égard à l’engorgement des prisons camerounaises et à la transmission assez rapide du virus. Le gouvernement n’a toujours pas communiqué officiellement sur le sujet, or la survenance d’un seul cas non pris en charge immédiatement pourrait créer une hécatombe.»

Le coronavirus décrit comme un psychodrame national par les journaux camerounais

Les contenus des journaux camerounais parus lundi semblent, de plus en plus, céder au psychodrame, face au coronavirus dont les cas augmentent à un rythme exponentiel dans le pays.«Il est temps d’instaurer le confinement général». Tel est le titre qui barre la couverture de The Sun dont l’éditorialiste s’émeut de la croissance exponentielle de la maladie à l’intérieur des frontières en quelques semaines seulement, demandant au gouvernement d’instaurer l’état d’urgence sanitaire.

Victime collatérale de la maladie, l’école s’adapte tant bien que mal à la nouvelle réalité, constate le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : alors que le pays a franchi la barre des 600 cas, que les congés de Pâques s’achèvent le 15 avril prochain, le gouvernement est en quête d’une solution appropriée pour boucler l’année scolaire au moment où tous les établissements sont fermés.

Pendant ce temps, soupire La Voix du Centre sous le titre «Paul Biya ‘’confiné » dans son Palais», le chef de l’État s’est muré dans un étrange silence au moment où ses compatriotes s’abandonnent à la panique et que le seul des 500 cas est largement franchi. Et il n’est pas seul à jouer avec les nerfs des citoyens, renchérit Le Messager : en face, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) s’amuse lui aussi, à coup d’ultimatums, à presser le président de la République de s’exprimer sur la question.

Ainsi, note le quotidien à capitaux privés, après avoir donné 7 jours à son adversaire pour s’adresser à ses compatriotes, faute de quoi il prendrait ses responsabilités devant l’histoire, le même a prolongé sa sommation d’une nouvelle semaine. «Lutte contre le coronavirus : Maurice Kamto donne un nouvel ultimatum à Paul Biya», résume Mutations. «Kamto note que Biya est vivant, mais déficient», titre The Median. Kamto et les gros bonnets du régime en guerre pour savoir où se trouve le président Biya», prolonge The Post.

Le 27 mars 2020, rappelle Repères qui évoque une «imposture», prenant à témoin le peuple et la communauté internationale, ledit opposant, en quête d’une santé politique après son échec à la présidentielle 2018 et le boycott des législatives et municipales du 9 février 2020, avait enjoint Paul Biya sous 7 jours à s’adresser aux Camerounais, lui-même, faute de quoi le peuple camerounais serait en devoir de constater sa défaillance et d’en tirer toutes les conséquences politiques.

Lesdites «conséquences», répond en écho Aurore Plus, se déclinent au lancement d’un fonds de solidarité, doublure d’une initiative de la même veine lancée en semaine par le gouvernement. «Que de temps perdu ! Et quel gâchis !» s’écrie le bihebdomadaire, regrettant «le manque d’anticipation de Maurice Kamto, ainsi que son obstination à faire agir un système décrédibilisé et ayant largement démontré sa sclérose». Ce que retient The Horizon dans cette polémique, c’est que le président du MRC demande aux Camerounais de ne pas s’acquitter de leurs factures d’eau et d’électricité pendant 3 mois.

Et Le Quotidien de l’Économie de prévenir : malmené par ses propres tergiversations, le gouvernement doit également, et d’urgence, réajuster ses prévisions économiques pour s’adapter au contexte actuel, et à venir. Le pouvoir est au front pour barrer la route au coronavirus, rassure Pile ou Face, pour qui le seul phénomène à redouter aujourd’hui est la résistance constatée des églises dites réveillées, qui se montrent indifférentes aux mesures de prévention prescrites par les autorités.

Comptes et mécomptes du Covid-19 en vitrine dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus vendredi s’attèlent à décortiquer les comptes et mécomptes de la pandémie du coronavirus dans le pays.Voici sans doute une bonne nouvelle, en pleine psychose du Covid-19 : le Cameroun, selon Le Jour, dispose de machines capables de fabriquer 6000 comprimés de chloroquine par an et, au cas où ce médicament était la solution face à la terrible pandémie, le pays aurait les moyens d’en produire sur place.
 
Et, déjà, signale L’œil du Sahel, la chloroquine de contrebande, venue du Nigeria voisin, inonde la partie septentrionale du pays. Dans le chef-lieu de la région de l’Ouest aussi, signale The Guardian Post, les forces de maintien de l’ordre ont découvert un laboratoire clandestin de fabrication de fausse chloroquine.
 
Il va sans doute être plus strict dans l’application des mesures de protection contre la pandémie, souligne le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rendant compte de la visioconférence tenue la veille entre le Premier ministre, Joseph Dion Ngute et les différents membres du gouvernement en charge des questions de santé et de sécurité. Pour la publication, il y a lieu de renforcer la mise en œuvre des contraintes imposées à la population, veiller au respect du confinement des personnes mises en quarantaine et décentraliser le plan national de riposte.
 
Pendant ce temps, note Émergence, alors que le nombre de cas grimpe à une vitesse vertigineuse et que le débat enfle autour de l’option du confinement général du pays, il y a de fortes chances que l’économie du pays, ainsi sacrifiée sur l’autel de la santé, soit totalement anéantie.
 
Si l’agresseur est donc bien identifié, bien connu et que les espoirs sont permis, d’où vient donc cette cacophonie sur le front politique ? s’interroge Mutations. Au lieu de faire front commun, soupire le quotidien à capitaux privés, la classe politique s’emballe plutôt dans des empoignades opportunistes et partisanes.
 
Autre lieu, autre phénomène que décrit Repères : la pandémie du coronavirus a mis un coup d’arrêt à la prostitution dans les rues de la capitale, Yaoundé et, sans ressources durant cette période inédite, plusieurs prostituées changent de stratégie pour survivre. En l’absence d’auberges, fermées dès 18 heures, les ébats sexuels se déroulent désormais à la belle étoile.

Le Civid-19 et Pape Diouf au menu de la presse camerounaise

Le sujet phare, dans les journaux camerounais parus jeudi reste la crise du coronavirus, dont la riposte gouvernementale ne semble pas satisfaire la grande majorité, mais aussi la disparition du Franco-sénégalais Pape Diouf, célèbre dans le monde du football et qui y reçoit un hommage appuyé.Encore 15 jours de restrictions à tenir, titre le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, regrettant que le respect de celles-ci soit à géométrie variable pour certains citoyens. Quinze jours après en effet, il y a du bon et du moins bon, mais «les Camerounais ont deux autres semaines pour rectifier le tir».

Ce sera désormais la tolérance zéro face à l’incivisme, renchérit Défis Actuels, notant que la majorité des populations, et pas toujours celles réputées illettrées, continuent de se comporter comme si la menace ne les concernait pas, rusant à tout va pour contourner les interdictions visant à éloigner la mort.

Ce qui intéresse Émergence, c’est le fonds de solidarité, d’un montant de 1 milliards FCfa, créé mardi par le président Paul Biya et qui, selon le quotidien à capitaux privés, soulève un vent de critiques à travers le pays. Ce que Le Messager appelle «la thérapie Biya» pose en effet un flot de questionnements quant à son implémentation, sa gestion et son efficacité.

N’empêche, rétorquent Le Soir et The Guardian Post, balayant ces interrogations, l’un des premiers contributeurs à la cagnotte est le milliardaire Baba Danpullo, qui a sorti un chèque de 100 millions FCfa. Ce geste du cœur est aussi un appel au sursaut patriotique, applaudit Le Quotidien.

Sous le titre «Carnet noir : le Cameroun pleure Pape Diouf», Le Messager dresse un portrait posthume du Franco-sénégalais décédé mardi à Dakar des suites, justement, du coronavirus. Et d’évoquer un homme attachant, parti du journalisme à la tête de l’Olympique de Marseille des années fastes, après une carrière d »agent de joueur et qui ne cachait pas, au passage, porter le Cameroun dans son cœur.

«Pape Diouf : le ‘’premier en tout » s’en va», soupire Mutations : d’abord manager sportif pendant un an, Pape Diouf a été président de l’OM de 2005 à 2009. En occupant ce poste, il est devenu le premier dirigeant noir d’un club européen. Il reste même à ce jour l’unique président noir ayant trôné à la tête d’un grand club européen. Son travail a permis audit club de remporter le titre de champion de France, en 2010, après 17 années sans consécration pour l’OM.

Pour Le Soir, l’illustre disparu est l’homme grâce à qui le football africain a acquis ses lettres de noblesse, en terme d’image de marque. C’était une star multidimensionnelle qui ne se prenait pourtant pas la tête, ajoute Cameroon Tribune, ne tarissant pas d’éloges pour celui qui a permis au ballon-rond continental, et surtout à ses athlètes, d’être mieux respectés en Occident.

Covid-19, cause nationale dans la presse camerounaise

Les journaux camerounais parus mercredi oscillent entre panique, polémiques et branle-bas de combat contre la pandémie du coronavirus.En protection intégrale plutôt effrayante, un médecin, présenté comme un chef d’unité de traitement du Covid-19 dans la capitale, Yaoundé, trône en couverture de Mutations. Le quotidien à capitaux privés donne la parole à une praticienne, qui raconte sa vie avec les malades et les précautions pour éviter la dissémination du virus, la contamination du personnel soignant et des familles.
 
«Il y a toujours une certaine peur. Depuis le début, je n’ai plus embrassé un membre de ma famille, je m’éloigne des enfants, etc. parce que le risque zéro n’existe pas», déclare celle qui est au front et qui côtoie la maladie depuis 3 semaines. Et le Cameroun n’a pas encore touché le pic de contagion, note Repères, la courbe s’avérant grandissante et le gouvernement ne cachant plus ses angoisses.
 
C’est que le pouvoir est face au danger d’un chaos social, s’émeut le bihebdomadaire Essingan : le nombre de malades, sans cesses croissant, s’attaque désormais aux professionnels de la santé alors que les failles persistent dans la gestion de la diaspora, qui importe la pandémie dans le pays. Un exemple frappant de ce phénomène est apporté par Le Messager avec la région de l’Ouest, désormais dans la spirale des «contaminés positifs» dont l’incivisme menace de chaos cette partie du pays.
 
La psychose est telle que, renchérit L’Œil du Sahel, dans le septentrion c’est le Conseil des imams qui est monté au créneau pour réclamer la fermeture des mosquées.
 
Curieusement, s’étonne Essingan, le régime semble à court d’un plan d’action adapté, consistant à la prise de mesures de 2ème niveau touchant au pouvoir d’achat des citoyens sur qui pèsent des risques réels de contagion de masse. Et cette crise sanitaire commence à peser sur les ménages, désormais confrontés à la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité sur les marchés, constate Diapason. Le gouvernement semble négliger les vrais détails du combat qui ne fait que commencer, acquiesce Émergence.
 
«Au Cameroun, les stocks de réserve n’existent nulle part. Si oui, ceux constitués par les importateurs pour les fins spéculatives, aux dépens non seulement des productions locales et de la sécurité alimentaire, mais aussi du pouvoir d’achat des populations. Il faut le dire pour le regretter que cette situation régulièrement décriée par la société civile est malheureusement soutenue par les pouvoirs publics qui vont jusqu’à accorder quelques facilités fiscales ou administratives aux importateurs», confirme à Mutations le président de l’Association de défense des intérêts collectifs (Acdic), Bernard Njonga, qui redoute une crise alimentaire au Cameroun causée par le coronavirus.
 
Au-delà de la sinistrose ambiante, Cameroon Tribune, La République, Le Quotidien, Mutations, Repères et The Guardian Post saluent la création, la veille par le président Paul Biya, d’un fonds de solidarité à hauteur d’un milliard de francs pour le financement des opérations relevant de la stratégie de riposte contre la propagation de la pandémie du coronavirus au Cameroun.
 
La décision du chef de l’État, commente Mutations, arrive alors que certaines entreprises citoyennes ont déjà entrepris cet élan de solidarité. Cette dotation intervient, rappelle Repères, deux semaines après l’entrée en vigueur des mesures instruites par le même président de la République pour endiguer l’expansion du coronavirus au Cameroun.
 
«Pour que le Camerounais lambda se sente motivé d’apporter sa contribution et qu’il y ait par la suite un véritable élan de solidarité nationale, il faudrait que les besoins de l’État ou de la collectivité territoriale soient clairement évalués en termes financiers ou de contribution en ressources humaines », tacle, dans Mutations, le ministre de la Communication du «Shadow Cabinet» du Front social démocratique (SDF, opposition), Jean Robert Wafo, remettant fortement en doute la transparence dans la gestion de l’argent qui sera collecté.

Le Covid-19 alimente les quotidiens camerounais

En pleine psychose du coronavirus, les journaux camerounais parus mardi s’attèlent à recenser les bouleversements sociaux et les failles du système local de riposte contre la pandémie.«Lutte contre le coronavirus : le Cameroun sans ‘’Plan Marshall »». Le quotidien à capitaux privés Le Messager, à travers cette manchette, constate qu’alors que tous les pays touchés mettent les bouchées doubles pour stopper la pandémie, Yaoundé se refuse à aller au-delà des 13 premières mesures qui au fil des événements vont bientôt se révéler inefficaces.

En matière de prise en charge, l’addition s’avère déjà salée pour l’État, alerte Mutations sous le titre «Coronavirus : saigneur du Trésor public» : alors que l’on dénombre de plus en plus de cas au Cameroun, les soins administrés à un seul patient s’élèvent déjà en moyenne à environ 4,2 millions FCfa.

Mais que leur avons-nous donc fait pour mériter ça ? A travers cette interrogation, Le Jour pointe pour sa part un doigt accusateur sur la diaspora dont plusieurs membres, rentrés récemment au pays en pleine crise du coronavirus et parfois malades, se sont infiltrés à travers les mailles du filet sanitaire pour aller répandre, au sein des populations, les germes impitoyables de la contagion.

Pendant ce temps, où sont les milliardaires camerounais ? se demande perfidement The Guardian Post. En effet, explique le quotidien de langue anglaise, connus pour leur générosité financière et matérielle dans le soutien aux activités politiques et socioculturelles, les riches du pays détournent les yeux alors que le coronavirus s’empare du Cameroun.

Dans la métropole économique, Douala, rapporte La Nouvelle Expression, ce sont les responsables des hôtels réquisitionnés par les autorités pour le confinement des voyageurs en provenance d’Occident, qui sont aux abois face à l’ampleur des factures impayées qui s’accumulent, et ce alors que les premiers pensionnaires soumis à la quarantaine doivent regagner leurs familles.

Dans les localités d’Abang-Minko’o et Kye-Ossi (Sud), à la fameuse zone des trois frontières avec le Gabon et la Guinée Équatoriale, où le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune a dépêché des reporters, c’est déjà la sinistrose dans les échanges sous-régionaux, les opérateurs économiques accusant le choc d’une situation qui risque de durer.

Ceux qui semblent tirer leur épingle du jeu, note Mutations, ce sont les vendeurs de gingembre et de citron plus que jamais atteints par le virus de l’inflation : alors que des rumeurs présentent ces produits comme des remèdes miracles contre le Covid-19, ces commerçants ont procédé à une hausse drastique des prix sur le marché.

Les controverses autour du Covid-19 à la Une au Cameroun

Les journaux camerounais parus lundi s’engouffrent dans les polémiques politiciennes, autour de la pandémie du coronavirus dont les cas se font chaque jour plus nombreux dans le pays.L’homme qui a mis le feu aux poudres est le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition). Ainsi que l’explique Émergence, Maurice Kamto, 2ème à la dernière élection présidentielle, est sorti de ses gonds en fin de semaine dernière pour sommer le chef de l’Etat, Paul Biya, de s’adresser à la nation dans les 7 jours sur son plan de riposte ainsi que les moyens alloués à la lutte contre le Covid-19.

 

«Kamto donne 7 jours à Biya pour réagir», «L’ultimatum de Kamto à Biya», «La pression de Kamto sur Biya», titrent respectivement Le Guideon, Le Messager et La voix du Centre. Pour Intégration, le coronavirus est devenu un tremplin politique pour avancer quelques pions. Alors que la crise sanitaire fait rage, plusieurs personnes et personnalités se sont illustrées par des attitudes, postures et prises de parole qui ont déconcerté plus d’un, soupire Mutations dans son «grand bêtisier du coronavirus au Cameroun».

 

Mais qui est donc Kamto, pour se permettre de sommer un chef d’État ? s’emporte InfoMatin, évoquant un homme politique qui «sombre dans le délire». «Kamto ignore-t-il les règles dans une République ?» s’interroge Le Soir. «Un ultimatum à un chef d’État en exercice est abominable», déclare, dans les colonnes de L’Anecdote, l’ex-directeur de campagne de Maurice Kamto à l’élection présidentielle d’octobre 2018, Paul Éric Kinguè.

«La schizophrénie ne guérit pas du coronavirus», tacle l’éditorialiste de Aurore Plus, dénonçant l’initiative épistolaire étalant, à l’envi, les errances et incohérences d’un homme politique opportuniste, visiblement en mal de sensations fortes. «Maurice Kamto, en surfant sur la surenchère autour du Covid-19, égare les siens et éloigne ceux qui étaient tentés de lui prêter un zeste d’humanisme et de crédibilité, s’enflamme le bihebdomadaire. Il valait sans doute mieux, pour lui, de se confiner comme celui qu’il combat, plutôt que d’étaler son incurie et son inconsistance à la face de ceux qu’il ambitionne de gouverner.»

Et pendant ce temps, le danger monte en flèche, s’époumone The Sun au sujet des dizaines de personnes fraîchement revenues de l’étranger, s’étant soustraites au test et au confinement et qui ont potentiellement répandu la maladie au sein de la population. «On imagine que la chaîne de contamination, à travers des personnes récemment revenues au pays et s’étant consciemment soustraites aux mesures édictées par le gouvernement et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), doit s’être élargie jusqu’au fond des contrées camerounaises», confirme InfoMatin.

Arrêtez de fuir et faites-vous dépister, lance Échos Santé. Coronavirus : le Cameroun est mal parti, tranche Le Jour. Voilà donc le prix de l’inconscience, s’étrangle le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : alors que les pouvoirs publics s’attèlent à faire respecter les mesures de restrictions destinées à freiner la propagation du virus dans le pays qui compte déjà 133 cas, les autorités de la capitale, Yaoundé, ont découvert, ahuris, que beaucoup de ces voyageurs à risque avaient fait entrer une cinquantaine de prostituées dans les hôtels où ils sont confinés.

À cette allure, c’est le spectre d’un confinement total qui plane, constate La Voix du Centre. C’est sans doute le moment, pour le gouvernement, de songer à décongestionner les prisons où le moindre cas de Covid-19 décimerait des milliers de personnes, ose pour sa part The Sun.

Covid-19 et rumeur sur la mort du chef de l’Etat dans la presse camerounaise

La chasse au coronavirus a encore pris du volume dans les journaux camerounais parus vendredi, également révoltés par une vidéo virale, amplement véhiculée sur les réseaux sociaux et annonçant la mort du président Paul BiyaLe confinement total de la population serait-il une bonne option pour le Cameroun ? se demande Émergence. Selon le quotidien à capitaux privés en effet, face au Covid-19 qui fait rage, au moment où le gouvernement projette 3800 cas dans quatre semaines, il sera difficile, pour les autorités, de rester les bras croisés et attendre l’hécatombe.

 Déjà deux décès et 88 cas confirmés au Cameroun, renchérit Mutations alors que 555 personnes attendent encore d’être testées et que le bilan devrait s’alourdir, étant donné que 13 cas ont été déclarés positifs sur 65 passagers des derniers vols déjà dépistés. Il y a également deux infirmières infectées, complète L’Œil du Sahel.

 Ce qui se passe actuellement, croit savoir Baromètre Communautaire, c’est que le pouvoir va instaurer des dépistages massifs, une stratégie dépendant toutefois de la réception des 100.000 masques, 20.000 kits de tests et 1000 équipements de protection promis par le milliardaire chinois Jack Ma, fondateur du groupe Alibaba. Si c’est cela la condition, semble lui répondre en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, ladite donation est a été réceptionnée la veille dans la capitale, Yaoundé.

 En sus des dons et legs, le pouvoir va devoir mettre la main au portefeuille à hauteur de 45 milliards FCfa pour barrer la route au coronavirus, révèle pour sa part Le Financier d’Afrique, expliquant que cet argent proviendra des 220 milliards FCfa issus des titres publics que le pays entend lever sur le marché de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) dès le 8 avril prochain.

 Dans ce climat cafardeux, constate Le Quotidien de l’Économie, ceux qui font actuellement de bonnes affaires sont les marchands de cache-nez et de gants en latex, particulièrement sollicités et à l’origine d’une inflation vertigineuse de ces protections sur le marché. 

 Mais, au-delà du virus, c’est davantage l’insouciance et l’indifférence qui tuent, tranche Repères, expliquant que le gouvernement entend mettre en branle l’arsenal pénal contre les comportements qui facilitent la propagation de la pandémie. Le moment est sans doute venu, pour le gouvernement, d’utiliser le fouet et de sortir les gros yeux, acquiesce The Post.

 Pour sauver la société camerounaise du destin funeste qui lui est prédit, le sociologue Claude Abé, dans les colonnes d’Essingan, refuse de céder à la paresse intellectuelle qui représente, ni plus ni moins, que de la mauvaise camelote. Et de demander le basculement de la société de la désinvolture à une éthique de la vie qui repose sur l’articulation de la responsabilité en commençant par le plus petit des citoyens jusqu’au plus grand si tant est que cette catégorisation puisse s’appliquer.

 Mais que pensent donc les hommes de Dieu de ce sinistre grandissant ? s’interroge The Guardian Post qui a entrepris d’interroger plusieurs pasteurs sur la question. Si ceux interrogés affirment s’en remettre à la prière, les avis divergent par contre sur quand et comment l’humanité pourrait se sortir de ce virus impitoyable.

 S’il y en a un dont le silence commence à intriguer, c’est bien le président de la République en personne, soupire Le Jour qui s’interroge sur Paul Biya qui «garde un silence effrayant» devant une menace qui pèse sur l’ensemble des Camerounais, ce qui est un cas quasiment unique sur la planète, dont pratiquement tous les leaders ont pris la parole pour s’adresser à leur population menacée par un énorme danger.

 Le voici pourtant qui s’affiche en couverture d’InfoMatin, Le Quotidien, Le Messager et La République. «Sérail : polémique sur la vraie-fausse mort de Biya», titre l’avant-dernière publication citée, se faisant l’écho de la rumeur répandue à ce sujet sur les réseaux sociaux, au moment où les citoyens attendent que le concerné sorte de son éternel confinement pour diriger la lutte contre le coronavirus.

 Du haut de ses 87 ans, Paul Biya est bel et bien vivant et dirige son pays, prolonge La république qui en veut pour preuve de récents textes signés de sa propre main. Le patriarche et sage Africain qu’il est assume pleinement ses fonctions avec l’apport des Camerounais compétents issus de toutes les régions du pays alors que ses contempteurs, plutôt que de manipuler maladroitement l’opinion nationale et celle internationale avec la propagation de fausses nouvelles, via les réseaux sociaux sur son état de santé et sa vie, gagneraient à soigner leur image politique et proposer leurs différents projets de société au peuple, s’insurge Le Quotidien.

 À quoi s’occupent donc les stratèges de la communication, grassement rémunérés, entretenus et logés dans les hautes sphères de l’État ? se demande quant à lui InfoMatin. Dénonçant un laxisme proche de la conspiration du silence, ce journal s’émeut de ce que, à maintes reprises, le chef de l’État et son épouse, en visite à l’étranger, aient essuyé des agressions diverses, sans que ceux qui sont censés anticiper, protéger et prévoir de tels débordements, donnent la preuve de leur dynamisme.

 En tout cas, ajoute Cameroon Tribune, Paul Biya est bien vivant et vaque sereinement à ses occupations.

Le coronavirus fait de la résistance dans les journaux camerounais

Sous divers angles, les journaux camerounais parus jeudi continuent d’explorer la problématique du Covid-19 dont la fièvre s’empare progressivement du pays.Après la sensibilisation, place à la fermeté, titre le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rendant compte du point de presse tenu la veille par le gouvernement avec un point d’honneur sur le respect, scrupuleux par les populations, des mesures de restriction édictées depuis le 17 mars. La peine de prison pèse désormais sur ceux qui n’observent pas les restrictions anti-coronavirus imposées par le gouvernement, précise The Guardian Post. L’application de la loi, dans la lutte contre la propagation du Covid-19, vient rappeler aux «récalcitrants» que la recréation est terminée, ose Défis Actuels.

 Mais s’il y a une première personne à blâmer dans cette histoire, répond en écho Aurore Plus, c’est bien le chef de l’État. Sous le titre «Le confiné Biya ne nous parle pas», son éditorialiste se déchaîne, constatant l’absence sur la scène de celui qui a fait le serment de protéger ses concitoyens en toutes circonstances et ce au moment où les dirigeants du monde, qu’ils soient à la tête d’États déjà impactés ou encore sous la menace, tiennent ferme le gouvernail, sont à la manœuvre, ont pratiquement perdu le sommeil.

 C’est la catastrophe de la communication gouvernementale de crise, s’émeut Le Jour, constatant les graves dysfonctionnements qui s’accumulent sur le front de la sensibilisation et de la mobilisation des masses contre un mal invisible et impitoyable.

 «Ainsi, renchérit Aurore Plus, à la cacophonie des pouvoirs publics, se sont ajoutées des dispositions particulières calamiteuses, traduisant, à défaut d’un amateurisme zélé, à tout le moins une simple intention de faire semblant. Normal, dans un pays où tout vient du sommet. Où les chefs de départements attendent les ‘’très hautes instructions » du prince pour se mettre en ordre de marche. Où ceux qui osent s’affranchir de cette loi non écrite s’exposent à la logique des «ambitions personnelles», accusés dès lors de lorgner le fauteuil présidentiel.»

 Mais, déjà, la facture de la pandémie s’annonce lourde, pour le pays et à tous les niveaux, prévient Émergence. Au centre de vifs débats en ce moment, l’option du confinement, déjà expérimentée par d’autres pays pour endiguer la pandémie, n’est pas sans conséquences sur l’économie nationale, acquiesce Mutations. Si cette approche radicale demeure une tentation forte, elle se heurte à une réalité inéluctable : 90% de la population évolue dans le secteur informel au Cameroun, représentant par ailleurs environ 50% du produit intérieur brut (PIB) du pays. «Ce qui signifie qu’avec le confinement, une très grande partie de la population risque de se retrouver sans moyen de subsistance. Le coronavirus céderait ainsi sa place de calamité à la faim.»

 Plus largement, ajoute Défis Actuels, face au double péril que représente le coronavirus, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) recommande aux pays de la sous-région de diversifier d’avantage leurs économies pour minimiser la vulnérabilité aux chocs extérieurs.

Manu Dibango, star post-mortem à la Une au Cameroun

Décédé la veille en France des suites de coronavirus à l’âge de 86 ans, la star de la musique camerounaise Manu Dibango est à l’affiche des journaux de son pays parus mercredi.Sur fond sombre, éternelles lunettes de soleil sur le visage et inséparable saxophone en bandoulière, la mémoire du «Grand Manu» est saluée par Essingan, Le Jour, La Nation, L’Œil du Sahel, Le Quotidien de l’Économie, Mutations, Repères et The Guardian Post.

On ne l’entendra plus rire à gorge déployée, ce rire franc et tonitruant qui faisait son identité sur les ondes de radios et les plateaux de télévision, larmoie Mutations, saluant l’œuvre éternelle du précurseur des Musiques du monde, lequel laisse à la postérité de nombreux artistes musiciens qu’il a tenu par la main. Celui qui, en fin pédagogue a encadré, coaché et aidé à faire éclore de nombreux talents.

C’était l’inspirateur de la Word Music, note le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. Pour Le Soir et Signatures, Manu Dibango était le patriarche de la musique africaine. Avec sa disparition, c’est toute la musique qui pleure l’un de ses visages les plus emblématiques, prolonge Repères, rappelant qu’en 1972, c’est lui qui avait composé l’hymne de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, un morceau intitulé «Soul Makossa» et qui deviendra l’un de ses plus grands succès. 

Icône de la musique camerounaise, référence dans son domaine et aiguillon de dizaines d’artistes à travers le continent, et au-delà, la légende a été vaincue non pas par la concurrence et les nouvelles variétés, mais bien par un mal invisible et dont la science reste sans réponse, analyse La Nation. Cette disparition nous parle, insiste Essignan, qui profite du genre de mort de l’artiste pour interpeller la conscience collective face au coronavirus.

En nous ôtant Manu Dibango, sa première victime de dimension planétaire, la pandémie au coronavirus est devenue effectivement planétaire, car Manu c’était le monde, soupire EcoMatin. 

C’est que, répondent en écho La Nation, Le Messager et Le Soir, le départ pour l’éternité de Manu Dibango interpelle l’opinion et au premier chef les autorités camerounaises, la croisade contre le Covid-19 étant devenu une cause nationale et nécessitant la mobilisation de toutes les couches sociales.

Covid-19 et nécrologie en couverture des journaux camerounais

La psychose du coronavirus continue de gagner les journaux camerounais parus lundi, qui n’oublient cependant pas que le pays a perdu, en fin de semaine dernière, un de ses milliardaires en la personne de Victor Fotso.Le moins que puisse en penser, d’entrée de jeu, le bihebdomadaire Repères et que les mesures édictées par le gouvernement, en guise de riposte à la pandémie de coronavirus, ne sont pas respectées à la lettre. Loin de là. Depuis mercredi 18 mars, jour de leur entrée en vigueur, la publication note déjà de multiples violations qui commencent au sommet de l’État.

 «J’ai le coronavirus !» est le titre provocateur d’Intégration, qui sous ce prétexte a entrepris de faire le tour dans les «corona hôtels», ces endroits où ont été confinés des voyageurs revenant de pays très touchés par la pandémie.

 Constatant également un retard à l’allumage, aggravé par l’incivisme de certaines personnes de retour des pays à risque, Mutations dénonce l’insouciance de certains Camerounais et les capacités finalement trop justes du système de santé du pays. «Tout cela réuni fait que le futur du Cameroun et des Camerounais, dans cette douloureuse Épreuve, s’écrit en lettres d’incertitude. Une chose est acquise : l’arithmétique macabre, à laquelle est confiné le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, va se poursuivre inexorablement, la psychose va prendre irrésistiblement du galon et la bulle sociale peut irrémédiablement exploser en cas de mort.»

 «Stoppons le virus !» s’écrie L’Essentiel : s’il n’est pas question de céder à la peur, qui fait déjà par elle-même bien de victimes, le vrai problème se trouve dans l’indiscipline rampante et systémique, où l’on ne sait plus ce qui est de la liberté privée de ce qui relève des obligations de la survie collective. Le Cameroun doit se préparer à des moments très durs, prévient L’Indépendant. Et déjà sur les marchés, prolonge L’Anecdote, la peur s’est installée au niveau des prix des produits de première nécessité, qui flambent.

 «Coronavirus : ne jouons pas avec le feu !» s’exclame le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, constatant qu’une partie des mesures prescrites par le gouvernement se heurtent, malheureusement, à l’insouciance de bon nombre de Camerounais, alors que le nombre de personnes infectées est passé du simple au quadruple depuis le week-end.

 Au premier rang de ceux qui jouent avec le feu, répond en écho Essingan, ce sont les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Cavaye Yeguie Djibril et Marcel Niat Njifenji qui, sourds aux alertes et prescriptions gouvernementales portant notamment interdiction de regroupements de populations, convoquent et font tenir des sessions ordinaires de leurs Chambres respectives. En violant ainsi les mesures gouvernementales de lutte contre le coronavirus, insiste Repères, ils donnent un très mauvais signal à la population, invitée à observer plus que par le passé certaines règles d’hygiène.

 Cavaye aurait-il infecté l’hémicycle ? soupire La Voix du Centre, rappelant que le concerné, fraîchement revenu d’une évacuation sanitaire en France, ne s’est point prêté à l’obligation de test au retour ni à la quarantaine systématique édictée par les autorités. «Ce qui choque davantage l’opinion publique et le sérail, en particulier, c’est le je-m’en-foutisme dont fait montre cette personnalité en lien avec le Covid-19», s’insurge InfoMatin.

 Comment expliquer que la troisième personnalité protocolaire du pays ait, allègrement, violé les règles de quarantaine en vigueur alors qu’il revenait d’un long séjour dans un pays déjà largement touché par le virus du Covid 19 ? s’emporte Le Jour. 

 Pendant ce temps, où est donc le boss, le patron, celui qui dirige, l’homme qui préside ? s’interroge lourdement Le Jour : où est passé le commandant en chef alors même que le pays est engagé dans une guerre inédite contre un agent invisible qui ébranle toute une planète dans ses certitudes ? Où est le Président de la République, dont on nous rabâche quotidiennement les oreilles sur la capacité herculéenne à surmonter les obstacles ? 

 Toujours est-il que, s’émeut L’Essentiel, quelques jours après l’instauration de 13 mesures contraignantes, le tissu économique du pays commence à accuser le coup. Focalisant davantage sur les secteurs de l’industrie et du tourisme, Le Quotidien de l’Économie constate qu’en l’espace d’une semaine, le pays a annulé plusieurs rendez-vous sur son sol, des mesures qui ne seront pas sans conséquences néfastes.

 Il y a alerte rouge sur les entreprises camerounaises, acquiesce EcoMatin : le secteur privé est déjà fortement frappé par l’impact des mesures restrictives contre le coronavirus. Face à un contexte national fragile au plan des affaires, Le Messager appelle les autorités à créer un fonds de soutien aux populations.

 De cette dernière publication à InfoMatin en passant par Essingan, Le Jour, La Voix du Centre, Le Soir, L’Essentiel, Émergence, The Guardian Post, The Post ou encore The Sun, c’est un hommage unanime que les journaux camerounais rendent au milliardaire Victor Fotso, décédé en fin de semaine des suites de maladie.

 Altruiste, ainsi que le décrit InfoMatin, cet autodidacte était également un des derniers intimes du président Paul Biya.Quand on imaginait sa proximité avec le chef de l’État, qu’on dit être son ami intime, personne n’avait le courage de le contredire, rappelle Mutations, saluant l’immense patrimoine économico-industriel que laisse ce bâtisseur.

 «En fin de compte, M. Fotso Victor était monumental. Sans être un intellectuel, il était clairement fait d’un bois hors norme et, ayant traversé un siècle peuplé de quelques spécimen de figures exceptionnelles comme la sienne, il est tombé dans une époque où tous ses repères s’estompent : on brade tout, on méprise tout, on conteste tout, on bouscule tout, on détruit tout, y compris les empires ! Que va devenir le sien ?» s’interroge, dans les colonnes de L’essentiel, le directeur général de la radiotélévision à capitaux publics (CRTV), Charles Ndongo.

Le coronavirus s’incruste dans les journaux camerounais

Le moins que l’on puisse en penser, tout au moins à la lecture de la plupart d’entre eux, est que la riposte gouvernementale contre le Covid-19 ne rassure pas les journaux camerounais parus vendredi.«Les failles de l’action du gouvernement», «Riposte contre le coronavirus : la cacophonie gouvernementale», affichent respectivement Le Jour et Repères. «Moins de 24 heures après avoir pris 13 mesures visant à stopper la propagation de la pandémie, le gouvernement constate que certaines sont d’application difficile, voire impossible. Pour y remédier, il a organisé une autre concertation dont les résolutions trahissent un déficit de coordination», écrit la deuxième publication citée.
 
Les Camerounais adoptent de nouveaux modes de vie alors que les mesures du gouvernement pour lutter contre le virus gagnent en efficacité, ose Émergence. Pendant ce temps, note Le Messager, les 300 étudiants camerounais confinés en Chine, un mois plus tard, n’ont aucune nouvelle des 50 millions FCFA d’aide débloqués par Yaoundé au moment même où, sur place le pouvoir montre de sérieux signes de fébrilité.
 
Il n’est pas jusqu’à l’association de l’Association des revendeuses («bayam sellam») du pays qui, dans les colonnes d’Essingan, ne dénonce ce qu’elle considère comme la marginalisation de ce corps de métier, pourtant incontournable dans les marchés du Cameroun, voire de la société civile en général, outrageusement tenues à l’écart d’une croisade qui devrait pourtant mobiliser toutes les énergies.
 
La preuve d’un laisser-aller est apportée dans sa grande manchette par The Guardian Post : en dépit des mesures de quarantaine nationale décidées par le président Paul Biya, pourtant censées s’appliquer à tous, les deux Chambres du Parlement vont, dans la journée, débuter leurs sessions de mars, passant outre l’interdiction de regroupements de plus de 50 personnes, par exemple.
 
Quand bien même certains voudraient se plier aux prescriptions gouvernementales, il restera toujours un problème de la première importance et dont la résolution incombe aux pouvoirs publics eux-mêmes : l’absence d’eau potable dans les grandes agglomérations, là où justement il est recommandé de se laver les mains plusieurs fois par jour. Il y a même lieu de craindre le pire, soupire The Post : les cas de coronavirus ne se sont jamais autant multipliés que depuis que le gouvernement a verrouillé le pays.
 
«Je peux juste préciser que la gravité de la situation ne me semble pas comprise par ceux qui sont censés nous protéger, confirme, dans les colonnes de Mutations, l’avocat Claude Assira, fraîchement rentré de l’étranger et reclus dans un hôtel. J’ai vu ou reçu beaucoup d’invitations à me soustraire du confinement. C’est une légèreté blâmable. Il faut qu’individuellement et collectivement, nous prenions la mesure de la gravité de la situation. Elle exige des mesures individuelles et collectives sévères et strictes qui ne laissent la porte à aucun droit. C’est une question de survie.»
 
Quant au quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, à travers le titre «Coronavirus : tous en alerte», il fait le choix de passer en revue les premières «retombées» du plan de riposte. Il s’agit de deux malades guéris et sortis de l’hôpital, d’un appel pressant au confinement vis-à-vis de passagers ayant récemment débarqué d’un avion et qui ont fondu dans la nature, au moment où les 10 régions du pays se mettent au diapason de la prévention, et que des spéculateurs sont sanctionnés pour hausse illégale des prix des produits de première nécessité sur le marché.
 
«Coronavirus : guerre ouverte contre les pénuries fictives sur les produits de grande consommation», ajoute InfoMatin : le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, après une descente sur les marchés de Yaoundé, la capitale, a enjoint les responsables régionaux de contrôler stocks et prix, et de sanctionner les commerçants véreux.

Le Covid-19 se paie la Une des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus jeudi sont comme atteints de fièvre du coronavirus, au deuxième jour de la quarantaine nationale décrétée par les autorités.Le Cameroun a passé son premier jour coupé du monde, annonce Mutations qui s’exerce à évaluer l’état de mise en œuvre des restrictions prises par les autorités et leur respect par la population dans les églises, les marchés, les transports, les écoles, les aéroports, les hôpitaux, les hôtels, etc. Ce tour d’horizon, précise le quotidien à capitaux privés, intervient au moment où le Cameroun compte désormais 13 malades de coronavirus identifiés.

«Mesures de confinement : les Camerounais adhèrent», applaudit son confrère à capitaux publics Cameroon Tribune : au premier jour de la mise en œuvre des 13 mesures gouvernementales visant à empêcher la propagation de la pandémie, les populations ont de manière générale pris la mesure de la pertinence des changements comportementaux à adopter.

Le problème, ce ne sont pas les populations mais les dirigeants qui édictent ces prescriptions, tacle Émergence, relevant des couacs, dysfonctionnements et contradictions dans le système, alors que le nombre de malades va croissant à travers le pays. Les prescriptions des pouvoirs publics ressemblent étrangement à du déjà vu et du déjà entendu ailleurs, moque Signatures : elles sont sans mesures d’accompagnement, très permissives et pas du tout restrictives. Il y a de nombreuses failles dans la stratégie camerounaise de lutte contre le Covid-19, confirme La Nouvelle Expression.

Dans la région de l’Ouest, rapporte Le Messager, le chef-lieu, Bafoussam, vit dans la psychose à la suite de la découverte d’un malade atteint du coronavirus et mis en isolement. Depuis quelques jours, les autorités médicales ont lancé des recherches pour retrouver toutes les personnes ayant été en contact avec lui, une action qui crée la panique dans la ville.

Et la note sera salée sur le plan de l’économie, prévient Le Jour. Plus grave, renchérit Le Quotidien de l’Economie, à l’heure où plusieurs pays prennent des précautions pour soutenir le secteur privé, au Cameroun le gouvernement reste muet face à la détresse des entreprises. On fonce tout droit vers la récession, complète EcoMatin.

Plus explicite encore, Défis Actuels anticipe déjà sur une baisse des recettes fiscales et douanières, mais aussi du volume des échanges commerciaux de l’ordre de 60%, la chute du chiffre d’affaires dans le secteur informel, accompagnés d’un amaigrissement drastique du panier de la ménagère.

Coronavirus et politique au menu des journaux camerounais

Le verrouillage du pays, décidé la veille par le gouvernement pour cause de coronavirus et avec pour autre conséquence le report sine die du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, s’impose à l’affiche des journaux camerounais parus mercredi, avec en appendice la constitution controversée du bureau de l’Assemblée nationale.«Coronavirus : le Cameroun en état d’urgence», «Coronavirus : le Cameroun sous état d’urgence dès ce jour», «Coronavirus : le Cameroun paralysé», «Coronavirus : les 13 mesures du gouvernement», «13 mesures du gouvernement : la vie change avec le coronavirus», «Lutte contre le coronavirus : la riposte musclée du gouvernement», «Le gouvernement ferme les frontières et les écoles, et limite la circulation des personnes», «Coronavirus : des mesures fortes pour protéger la vie», titrent respectivement L’Œil du Sahel, InfoMatin, Le Messager, Mutations, Le Jour, Repères, The Guardian Post et Cameroon Tribune.

Si la dernière publication, par ailleurs quotidien à capitaux publics, jointe dans sa démarche par Le Soir aligne, dès sa couverture les contraintes édictées par le régime, Le Messager pointe le nombre grandissant de cas dans le pays. Le président Paul Biya met donc son pays en quarantaine, renchérit Émergence, en même temps que Le Quotidien salue des «mesures sanitaires vitales» pour les populations.

Ces mesures inédites, constate Repères, mettent fin à la cacophonie observée jusque-là dans la réponse du gouvernement à cette pandémie, qui n’épargne plus que peu de pays. La situation était jusqu’ici restée sous contrôle, grâce à la ligne de front que s’est constitué le pays depuis la déclaration de la pandémie en Chine, le 31 décembre 2019, en vue d’empêcher l’importation du virus et le cas échéant d’en lutter efficacement, soupire Mutations.

Sans aller jusqu’au confinement, ces mesures draconiennes et inédites obligent les citoyens à adopter une nouvelle discipline de vie, un fonctionnement communautaire strict et bouleverseront, à coup sûr, analyse InfoMatin, bien d’autres équilibres sociétaux.

En l’obligeant ainsi à se barricader, le coronavirus a également éloigné le Cameroun du CHAN qu’il s’apprêtait à accueillir, du 4 au 25 avril 2020, se désolent Cameroon Tribune, Émergence, Le Jour, Le Messager et The Guardian Post. Il s’agit d’une sage décision du pays, mais également de la Confédération africaine de football (CAF), salue Le Quotidien.

Pour dire vrai, corrige Repères, c’est un «petit pont» que le président de la dernière institution citée, Ahmad Ahmad, vient d’infliger au ministre des Sports, Narcisse Mouellè Kombi, lequel, jusqu’à très récemment et malgré la montée des menaces, rassurait la CAF que le Comité d’organisation local (Cocan), qu’il préside, était prêt à accueillir toutes les délégations annoncées pour la participation à la phase finale du tournoi, n’excluant pas les délégations venant des pays non africains, spécifiquement de l’Europe. En effet, appuie Mutations, le report du CHAN était prévisible au regard de la multiplication des cas du Covid-19.

Sa grande manchette, Mutations, sous un photomontage du président sortant de l’Assemblée nationale (PAN) affublé d’une couronne d’empereur, décrit un Cavaye Yeguie Djibril en poste à vie : à 80 ans, il se maintient à ce poste après 28 années sans interruption. «Assemblée nationale : Cavaye réélu», titre sobrement Cameroon Tribune. «Après Cavaye… Cavaye», moque Le Messager. Il est reconduit malgré tout, prolonge The Guardian Post.

Sénile et malade, comme son collègue du Sénat Marcel Niat Njifenji, Le Soir ne comprend pas que Paul Biya continue de maintenir ces gens aux affaires. Le chef de l’État et leader du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), a choisi la continuité, répond en écho InfoMatin.

Politique et coronavirus se disputent la Une des journaux camerounais

Les sujets politiques à controverse essaiment les colonnes des journaux camerounais parus lundi, au moment où la menace du Covid-19 se fait encore plus présente sur le territoire national.Le visage du président sortant de la Chambre basse orne la couverture de L’Essentiel, La Météo, The Chronicle Times, The Horizon, The Median et The Post. C’est que l’homme, explique la dernière publication citée, a abandonné son lit d’hôpital à l’étranger pour revenir postuler pour le perchoir.

Évacué sanitaire en France depuis plusieurs semaines, l’ancien président de l’Assemblée nationale, réélu comme député pour un nouveau mandat, est de retour au pays depuis samedi dernier. Un retour qui, note L’Essentiel, coïncide et relance le suspense sur l’élection pour la présidence du nouveau bureau de l’hémicycle.

Sauf que Cavaye Yeguie Djibril, souligne Défis Actuels, rentre au moment où le gouvernement camerounais, par le biais du ministre de la Santé, a appelé les personnes venant des pays frappés par l’épidémie du coronavirus à observer une quarantaine de 14 jours avant toute activité. Et s’il observe cette mesure, il ne pourra pas présenter sa candidature à cette élection. «Cavaye, l’immortel», moque Le Messager, rappelant que le concerné, aujourd’hui âgé de 80 ans, déjà député de 1970 à 1988, est en poste depuis mars 1992.

Un autre portrait, en grande manchette de plusieurs journaux, c’est celui du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, qui selon ses lieutenants a été victime d’une tentative d’assassinat, par le pouvoir de Yaoundé, en fin de semaine dernière dans la localité de Garoua. Sauf que, mentionnent Émergence et The Guardian Post, l’affaire donne lieu à un chassé-croisé épistolaire particulièrement épicé entre les différents camps.

Le Messager, qui a enquêté sur les «non-dits» de cette tentative d’«assassinat», ne cache pas non plus son embarras devant la guerre des communiqués que se livrent le MRC et le gouvernement, et qui en rajoute au flou sur la véracité des faits. Il s’agit d’une piètre mise en scène, tranche La Nouvelle.

Le MRC renoue-t-il avec la folie ? se demande L’Épervier. Il s’agit d’élucubrations, ajoute InfoMatin, évoquant l’arme de la victimisation des dirigeants de la formation, pour tenter de mettre de leur côté l’opinion publique nationale et internationale : «Délibérément en réserve de l’animation de la vie politique pour 5 ans, à la suite de sa décision de boycott des élections législatives et municipales, le MRC fait désormais feu de tout bois, abondant – comme ce fut le cas à Garoua – dans la provocation pour continuer d’exister. Une entreprise de survie qui n’est pas sans risques, puisque susceptible de retourner l’opinion publique contre lui.»

Et voici qui rappelle, au quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, que l’heure est grave sur le front de la santé avec deux nouveaux cas de coronavirus, déclarés dans le pays : le premier, détecté vendredi, est un Camerounais résidant en Italie et ayant transité par Paris avant de déposer ses valises le 7 mars dernier à Yaoundé alors que le second, en provenance de Belgique, a quant à lui été identifié samedi soir à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, la capitale.

Cela porte donc désormais à quatre, le nombre de cas détectés dans le pays, résume L’Essentiel, soulignant les inquiétudes des autorités nationales en raison de la vulnérabilité des systèmes sanitaires, au moment où 23 pays africains ont déjà déclaré la présence du virus sur leur territoire avec 298 cas, 7 morts et 34 guéris.

Le Cameroun est-il déjà malade du coronavirus ? soupire Le Messager. C’est que, constatent la publication et Émergence, entre deux nouveaux cas confirmés et la menace d’un report du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, prévu du 4 au 25 avril sur leur sol, les citoyens sont au bord de la crise d’apoplexie. Le coronavirus joue contre le CHAN, acquiesce Mutations.

Avec cette publication, Le Jour souligne qu’il n’y a pas seulement le Cameroun qui est sous la menace d’un véritable péril, mais le monde entier : après le choc pétrolier, la planète suffoque désormais, les frontières se ferment les unes après les autres et les restrictions à la libre circulation des personnes et des biens se multiplient.

Au sein de la sous-région, analyse Intégration, tous les pays sont désormais touchés et la peur grandit devant l’avancée de la maladie et, avec ses conséquences humaines, économiques, sociales voire démocratiques, le Covid-19 révèle le chemin qui reste à parcourir pour que celle-ci soit véritablement maîtresse de son destin.

Le coronavirus meuble les colonnes des journaux camerounais

La présence confirmée dans le pays de deux cas de coronavirus inspire plusieurs traitements dans les journaux camerounais parus jeudi.C’est plutôt par une bonne nouvelle que commence le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : admis depuis le 6 mars dernier l’hôpital central de Yaoundé, les deux malades atteints de cette grippe tueuse sont en voie de guérison, leur état de santé s’améliorant nettement. Dans leur centre d’isolement, la vingtaine de personnes mobilisées se relaient par équipes de trois, tous les jours et 24h/24.

 Au ministère du Commerce pendant ce temps, c’est le branle-bas de combat pour barrer la route au Covid-19 : ici, rapporte InfoMatin, les responsables viennent de se concerter avec les importateurs et les distributeurs en vue d’évaluer les mesures sanitaires et d’approvisionnement du marché, pour faire face à une éventuelle pandémie.

 D’une manière plus générale, Cameroon Business Today passe en revue la facture salée de l’épidémie sur l’économie mondiale avec notamment l’effondrement des cours du pétrole et, localement, des arrêts d’importations des produits halieutiques frais, congelés ou manufacturés en provenance des pays les plus touchés, émis par les autorités.

 Mais ceci n’empêche pas Émergence d’émettre de sérieux doutes sur le plan de riposte gouvernemental, qui selon lui aurait du mal à résister à une épidémie de grande ampleur. Ladies-News s’inscrit dans la même logique, se demandant si les atermoiements du patron de la Santé publique, Manaouda Malachie, ne cachent pas une véritable incapacité à faire front si jamais les choses venaient à prendre de l’ampleur.

 Mais s’il y a un secteur qu’on peut déjà considérer comme sinistré, s’amuse The Post, c’est bien celui de la prostitution. Et le quotidien à capitaux privés de langue anglaise d’indiquer que les filles de joie de Yaoundé, la capitale, sont aux abois depuis la confirmation de la maladie dans le pays. Ce qui n’empêche cependant pas certains accros, philosophes, de continuer de solliciter les marchandes de sexe en estimant qu’on finit toujours par mourir de quelque chose.

Politique et économie se partagent les faveurs des journaux camerounais

La rentrée parlementaire de la veille, sur fond d’accusations gouvernementales de concussion des ONG et des médias avec les milices séparatistes anglophones, mais aussi les difficultés de la compagnie aérienne nationale, se partagent les faveurs des journaux camerounais parus mercredi.Il y avait donc comme un air de neuf, mardi à l’Assemblée nationale qui faisait la rentrée de sa 10ème législature, mentionne le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune en grande manchette. Et de signaler que la nouvelle Chambre basse, au terme des élections du 9 février, a été renouvelée à 50% avec, comme fait significatif, un bureau d’âge entièrement féminin.

 Lors de cette séance inaugurale, rapporte News Watch, la doyenne de l’hémicycle et présidente par intérim, justement, Laurentine Koa Mengue, a appelé ses collègues à mettre de côté les tendances politiques et à protéger l’intérêt national.

 Au sortir de la séance, prolonge Mutations, des regards curieux étaient massés pour accueillir les «petits bleus». Tout sourire, c’est à cœur joie que chacun s’est livré aux journalistes pour donner ses impressions et faire des «selfies» avec des admirateurs dévoilés. Mais il y avait un grand absent, signale Émergence : le titulaire du perchoir (PAN) du bureau sortant, Cavaye Yeguie Djibril, en poste depuis 1993.

 II a en effet été l’objet d’une évacuation sanitaire d’urgence en France depuis le 13 février, confirme InfoMatin, qui évoque une intoxication médicamenteuse. Il est, depuis lors, interné à l’hôpital d’instruction des armées Percy, sis non loin de Paris. «Selon une rumeur persistante, relayée hier au Palais de verre, il y a peu de chances que le non moins chef traditionnel (lamido) de Mada, dans le département du Mayo-Sava (Extrême-Nord), 80 ans, soit revenu au pays pour se présenter à sa propre succession» à laquelle il tient pourtant.

 «S’il ne rempile pas, analyse Mutations, ce fauteuil ouvrira, à coup sûr, des convoitises non seulement politiques, mais aussi ethniques, lorsqu’on sait les considérations ethnocentristes qui ont souvent eu cours au Cameroun s’agissant de l’ordre de préséance entre les pouvoirs.» C’est le temps des grandes manœuvres, renchérit The Guardian Post, spéculant déjà sur la possibilité que le poste de PAN revienne aux anglophones, et celui de Premier ministre à une élite du septentrion.

 C’est le moment que choisissent, pour leur part, Le Soir, Repères et The Guardian Post pour braquer à nouveau les projecteurs sur le point de presse donné lundi par le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, fustigeant ce qu’il considère comme le rôle trouble de certaines organisations non gouvernementales, qui avec des médias à capitaux privés conspirent pour la déstabilisation du Cameroun à travers la crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

 «Dans la foulée de cette sortie, l’on rappelle la récurrence des rapports des ONG sur la situation sécuritaire au Cameroun depuis octobre 2016, soupire Repères. Celles-ci n’ont jamais fait un rapport qui démontre la légitimité des forces de défense camerounaises à défendre le territoire camerounais. Au contraire, lesdites forces sont toujours présentées comme celles qui sèment la zizanie, quand bien même les séparatistes revendiquent une attaque avec, sur le carreau, des morts de civils et de forces régulières. Dans cette posture, certains média nationaux prêtent le flanc et présentent aussi les forces de sécurité ou dé défense du Cameroun comme des forces terroristes.»

 Mais le Minat semble avoir trouvé du répondant en face, écrit The Median, rapportant la réaction musclée de la chaîne de télévision Équinoxe, qui ne décolère pas face à ce qu’elle traite de tissu de mensonges.

 «Nous sommes un journal. Nous rapportons les faits, c’est-à-dire ce qui existe réellement, indépendamment de notre volonté. Un fait est donc aussi bien un accident, un marché, une guerre, une victoire des Lions, un rapport qu’un point de presse d’un ministre de l’Administration territoriale. De ce point de vue, occulter un fait parce qu’il est déplaisant ne change rien à sa ‘’nature » de fait (…). Nous ne publions pas plus aujourd’hui des ‘’rapports erronés » des ONG contre de l’argent, que nous ne l’avons fait hier», écrit de son côté l’éditorialiste de Le Jour, en guise de mise au point.

 «Résumons-nous : les accusations que porte M. Atanga Nji contre Le Jour sont grotesques. Nous aurions pu les traiter par le mépris. Mais, comme disait François Mitterrand, notre mépris se mérite.»

 Et la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) dans tout ça ? semble s’interroger Expression Économique : alors qu’on est sans nouvelles des prescriptions faites depuis 2016 par le cabinet américain Boeing Consulting, le gouvernement vient de commettre le cabinet français Efac pour faire une nouvelle étude diagnostique de la compagnie aérienne nationale.

 «Le gouvernement a, par pure perte, dégagé de fortes sommes d’argent pour sauver la compagnie aérienne nationale. De l’argent qui s’est trompé de poche, à l’heure où on annonce le recrutement d’un nouvel auditeur et alors que le plan de restructuration, proposé voici 4 ans par Boeing Consulting, a été enterré», acquiesce La Nation.

 Pour cet hebdomadaire, il faudrait bien plus que des milliards de FCFA et des tonnes d’audits pour mettre la compagnie sur orbite : ce qui est en cause, c’est davantage le manque de volonté politique auquel il convient d’ajouter le jeu trouble des lobbies du régime, ne permettant pas l’instauration d’un management par objectifs mais promouvant davantage le clientélisme.