Les avocats européens de Soro dénoncent la violation des droits de leur client

Les avocats européens de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ont dénoncé dans une lettre adressée au président ivoirien Alassane Ouattara et parvenue lundi à APA, une violation des droits de M. Soro et de ses proches, menaçant de saisir la justice internationale. Depuis le 23 décembre dernier, la justice ivoirienne a lancé un mandat d’arrêt international contre M. Soro pour atteinte à l’autorité de l’État, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.

« La procédure initiée au préjudice de M. Soro et de ses proches s’inscrit dans un contexte de violations graves, manifestes et insoutenables des droits et libertés fondamentaux, en particulier, des droits à la liberté d’opinion, d’expression, de réunion et d’association pacifique», dénoncent les avocats  Charles Consigny et  Robin Binsard.

« C’est donc en votre qualité de gardien des institutions ivoiriennes, du principe de légalité de la constitution et du respect des engagements internationaux que nous sollicitons votre intervention afin de faire cesser sans délai l’ensemble des atteintes aux droits et libertés fondamentaux ci-avant énoncés, d’assurer la remise en liberté des proches de notre mandant et de permettre à M. Soro de présenter sa candidature et d’exercer sa campagne en perspective des élections présidentielles du 31 octobre 2020», plaident les avocats de M. Soro, s’adressant au président ivoirien.

 A défaut de cette intervention de M. Ouattara, menacent-ils, « nous avons reçu mandat d’engager toutes les voies de droits adéquates, en ce compris devant les juridictions internationales».

La justice ivoirienne a lancé  le 23 décembre dernier un mandat d’arrêt international contre M. Soro pour atteinte à l’autorité de l’État, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux. Par ailleurs, plusieurs de ses proches dont des parlementaires  sont  en prison pour trouble à l’ordre public.

Un mort dans des manifestations du FNDC à Conakry

Les manifestations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) organisées, lundi à Conakry, ont fait un mort à Cosa, un quartier situé en haute banlieue de la capitale.Mamadou Sow, 21 ans, élève en classe de Terminale aurait été touché par balle en pleine poitrine. Transporté d’urgence dans une clinique située dans le quartier, il a succombé à ses blessures.

Dans un communiqué faisant le bilan de ses manifestations, le FNDC qui regroupe l’essentiel de l’opposition politique et de la société civile a indiqué qu’un autre adolescent a été blessé par un projectile qu’il a reçu en pleine tête, à Bailobaya, un autre quartier périphérique de Conakry.

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De son côté, le gouvernement accuse dans un communiqué le FNDC d’avoir organisé « des troubles à l’ordre public par l’érection de barricades, le déversement d’huile de vidange sur les chaussées urbaines et interurbaines et des jets de pierres sur les biens publics et privés ».

Il souligne que dans la commune urbaine de Labé, située à 600 km de Conakry, des manifestants, après plusieurs tentatives d’attaquer les sièges du Gouvernorat et de la Préfecture, ont cassé une partie de la clôture et incendié deux voitures au Tribunal de Première Instance de cette ville.

« Aussi, le siège du RPG Arc-en-ciel dans le quartier Konkola de la commune urbaine de Labé a été lapidé et saccagé. Dans la commune urbaine de Lélouma, des militants ont encerclé le bâtiment administratif de la Préfecture pour exiger le départ immédiat du Préfet », mentionne le communiqué gouvernemental.

Depuis plusieurs mois, le FNDC organise des manifestations dans le pays pour protester contre l’adoption d’une nouvelle constitution qui pourrait permettre à l’actuel chef de l’Etat, Alpha Condé, de briguer un troisième mandat. Ces manifestations ont déjà fait une vingtaine de morts, selon le bilan officiel.

Gambie : vers un retour d’exil de Yahya Jammeh ?

L’ex président, Yahya Jammeh a fait la Une des journaux gambiens ce week-end après la circulation d’un fichier audio WhatsApp dans lequel il demande aux membres de son parti de mettre la pression sur le gouvernement pour son retour au pays, après un exil de trois ans en Guinée équatoriale.L’Agence de presse africaine a eu accès à ce fichier audio dans lequel on entend Yahya Jammeh inciter les hauts dignitaires de son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (APRC) à faire pression sur les nouvelles autorités gambiennes pour assurer son retour dans le pays.

L’APRC s’apprête à organiser une manifestation courant janvier pour exiger ce qu’elle appelle le « droit inviolable de Jammeh à revenir en tant que citoyen gambien de bonne foi ».

En se référant à la manifestation prévue, l’on peut entendre sur le fichier audio Jammeh dire : « Le fait est de s’adresser aux autorités et de leur faire comprendre que l’accord doit être appliqué ».

« En ce qui concerne votre marche de protestation prévue pour demander au gouvernement, à l’UA, à la CEDEAO et à l’ONU de respecter l’accord qu’ils ont conclu avec moi, je vous demande de protester en paix. Ne détruisez aucun bien. Protestez en paix. Permettez-moi également de mettre en garde ceux qui pourraient vouloir vous infiltrer pour vous causer des problèmes. Si vous êtes un fauteur de troubles, ne vous joignez pas à nous. Si quelqu’un veut vous attaquer, défendez-vous à tout prix. Nous n’avons pas besoin de fauteurs de troubles dans cette protestation », a-t-il dit.

Il s’entretenait avec Ousman Rambo Jatta, le pilier de l’APRC, au sujet de la manifestation prévue le 16 janvier prochain.

L’ancien dirigeant gambien en exil, qui a organisé un coup d’État en 1994 et a dirigé le pays jusqu’à ce qu’il perde la présidentielle de 2016 face à Adama Barrow, fait allusion aux termes d’un accord conjoint entre le gouvernement actuel et l’ONU, l’Union africaine et la CEDEAO. Cet accord garantit son droit de retourner en Gambie dès qu’il le veut.

Ces dernières semaines, les partisans de l’APRC ont intensifié leur demande pour que Jammeh soit autorisé à revenir dans le pays et à vivre sa retraite en tant qu’ancien chef d’Etat.

Lors de sa visite dans la région de Foni, où habite M. Jammeh, le mois dernier, le président Barrow n’avait pas exclu le retour de son prédécesseur, mais il a souligné que l’ancien homme fort de Banjul ne devrait jamais s’attendre à diriger à nouveau la Gambie.

Ses détracteurs ont averti que Jammeh, qui est accusé de graves violations des droits de l’homme pendant ses 22 ans de règne, ne peut rentrer en Gambie qu’enchaîné.

Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh, a mis en garde contre le retour de Jammeh, soulignant que la sûreté et la sécurité de l’ancien dirigeant ne peuvent être garanties.

L’ambitieux plan sénégalais pour le logement

Pour résorber la crise du logement qui sévit au Sénégal, le gouvernement a mis en place « un programme phare».Le président de la République Macky Sall, dans sa politique de résorption du déficit en logement, a initié un programme de construction, dans un délai de 5 ans, de 100.000 logements pour les personnes à revenus faibles, moyens et irréguliers.

Cet important programme sera principalement exécuté par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygième publique dirigé actuellement par Abdou Karim Fofana. « Ces logements sont prioritairement destinés aux Sénégalais ayant une activité économique, salarié ou non salarié, formel ou informel  mais qui n’ont pas encore de toit », a-t-il précisé.

Mohammad Boun Abdallah Dionne, ministre d’Etat et Secrétaire Général de la Présidence de la République a souligné, hier vendredi, à l’ouverture de la 3e édition du Salon international de l’habitat de Dakar, que « la mise en œuvre commencera dès cette année. C’est un programme phare pour que les Sénégalais vivent dans des conditions adéquates ».

Dans le cadre de ce projet, 60 % des 100.000 logements seront érigés sur l’axe Dakar-Thiès-Mbour et 40 % dans toutes les villes de plus de 10.000 habitants. A terme, cent mille ménages seront propriétaires d’un logement standard (deux chambres plus un salon) bâti sur une superficie de 150 mètres carré. En contrepartie, les bénéficiaires devront verser entre 10 et 12 millions F CFA payables sur 15 à 25 ans.

« C’est une bonne initiative qui répond à une forte demande de la population. Aujourd’hui, de nombreux Sénégalais ont les moyens de construire mais ne trouvent pas le partenaire pour réaliser leur rêve. Aujourd’hui, le gouvernement a créé un fonds de garantie des prêts bancaires. C’est une avancée qui n’existait pas », s’est réjoui Claude Thouvenin, le Président Directeur Général du groupe Enekio, présent au salon de l’habitat de Dakar.

La  campagne d’inscription en ligne au programme 100.000 logements a connu un franc succès. Le gouvernement du Sénégal va, après cette étape, trier sur le volet toutes les candidatures.

L’opposition ivoirienne promet de ne plus boycotter le dialogue politique

Le secrétaire exécutif en chef du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) Maurice Kakou Guikahué, a affirmé vendredi à Abidjan, que l’opposition ivoirienne, notamment son parti et la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), ne va plus boycotter le dialogue politique avec le gouvernement.Le gouvernement ivoirien a repris jeudi la deuxième phase du dialogue politique  avec les partis politiques et la société civile pour finaliser le code électoral après une première phase des discussions l’an dernier qui a avait été boycottée par plusieurs partis d’opposition.

« Cette fois-ci, même s’ils nous énervent on sera toujours là. Quel que soit la situation on sera là. On sera là scotché jusqu’à ce qu’on ait un consensus. Sinon on dira qu’on a fait la politique de la chaise vide. Mais même s’il n’y a pas de chaises, on sera là debout », a dit M. Guikahué dans une conférence de presse qu’il a co-animée avec Georges Armand Ouégnin, le président de Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) une plateforme de l’opposition.

« Nous récusons la Commission électorale indépendante (CEI) mais nous allons à la discussion avec le gouvernement parce que nous sommes convaincus qu’on va aboutir à une CEI consensuelle », a ajouté M. Guikahué.

De son  avis, la conclusion d’un code électoral consensuel avec le gouvernement est tout aussi importante que la CEI. « Même si la CEI organise les élections, le code électoral est le cœur du processus. C’est le texte qui régit les élections », a soutenu M. Guikahué.

Avant lui, le président de EDS, Georges Armand Ouégnin a réaffirmé que « EDS et le PDCI récusent la CEI actuelle», indiquant que l’ouverture du dialogue avec le gouvernement est une « grande opportunité», pour avoir un organe électoral « consensuel et indépendant ».

 En janvier 2019, le gouvernement ivoirien avait ouvert une première phase du dialogue politique avec l’opposition et la société civile pour réformer la CEI. Cette première phase des discussions qui s’est achevée sans la participation de certains partis d’opposition dont le PDCI, s’est soldée par la mise en place d’une nouvelle CEI, un organe qui continue d’être rejeté par « l’opposition significative».

Depuis jeudi, l’exécutif ivoirien a entamé la deuxième phase de ce dialogue pouvoir, opposition et société civile avec pour objet cette fois, la réforme du code électoral devant régir les prochaines élections selon les recommandations du président ivoirien, Alassane Ouattara.

CEI locales: le Rhdp «ultra dominateur avec plus de 96% de présence» (Affi)

Le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) est « ultra dominateur avec plus de 96% de présence » dans les Commissions locales de la Commission électorale indépendante (CEI), a dénoncé jeudi Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo.M. Affi, représentant l’Alliance des Forces démocratiques (AFD, opposition) s’exprimait à l’occasion de la reprise du dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition devant consacrer un nouveau Code électoral. 

L’AFD,  dira-t-il, a marqué dans les débats des « réserves » et ses observations, déplorant que le fait que le Rhdp, le parti au pouvoir, soit «ultra dominateur avec plus de 96% de présence » dan les commissions locales de la CEI, ainsi que « plus de 96% des secrétariats des commissions locales à travers l’administration » électorale.

Il a fait observer que « même dans un tiers des commissions locales  (de la CEI), le Rhdp est seul avec la présidence, le secrétariat technique et la vice-présidence », une situation qui ne peut « pas concourir à la transparence des élections » présidentielles d’octobre 2020.

Concernant le Code électoral, il a soulevé une dizaines de questions, entre autres, le problème de la Carte nationale d’identité, le mode de vote, le rôle impartial de la CEI, avant de proposer l’usage de la biométrie et du vote électronique.

Le Premier ministre, chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat, Amadou Gon Coulibaly, a souhaité la mise en place d’un Comité restreint qui au bout de quatre séances de travail, devrait produire un protocole d’accord qui sera entériné par les parties « dans la première semaine de février au plus tard».

Pour sa part, Adama Bictogo, directeur exécutif du parti unifié Rhdp, s’est félicité de ce que toutes les parties aient répondu à cette séance marquant la reprise du dialogue gouvernement-opposition sur le processus électoral. La première phase du dialogue s’était déroulée du 24 janvier au 26 juin 2019. 

La prochaine réunion entre le gouvernement et les regroupements des partis de l’opposition est prévue le mercredi prochain à 15h GMT (heure locale). Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire  (Pdci), tête de file de l’opposition, et EDS mouvement politique  proche de M. Gbagbo, annonce pour un vendredi une conférence de presse afin de donner son avis sur le processus électoral. 

Le mouvement politique de Soro revendique à ce jour 60 000 adhérents en Côte d’Ivoire

Le mouvement politique Générations et peuples solidaires (GPS) créé et présidé par Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire « pour gagner» l’élection présidentielle de 2020, compte à ce jour environ 60 000 adhérents, a appris APA jeudi à Abidjan auprès de la Coalition des mouvements et associations de soutien à Guillaume Soro (CMA-GKS).« Concernant le point de l’implantation de GPS sur l’ensemble du territoire national, nous sommes autour de 60 000 adhésions. Et au soir du 31 janvier prochain,  nous comptons atteindre 100 000 adhérents pour Guillaume Soro », a dit dans une conférence de presse, Sié Coulibaly, le porte-parole du CMA-GKS pour qui M. Soro est « certainement l’homme providentiel » pour la présidentielle ivoirienne de 2020.

« Nous sommes dans un élan pacifique avec GPS pour que la Côte d’Ivoire retrouve son lustre d’antan. Nous continuons de sillonner le pays pour installer GPS. Et à ce jour, nous sommes à 502 comités locaux citoyens installés uniquement par les organisations membres du CMA-GKS qui sont au nombre d’une trentaine », a ajouté M. Coulibaly assurant que son  organisation entend aller partout en Côte d’Ivoire pour véhiculer le message du pardon et de la réconciliation prôné par M. Soro.

Selon lui, c’est par une «élection démocratique»  que M. Soro va gagner la présidentielle de 2020. Relativement à la détention de 15 proches de M. Soro à la Maison  d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) depuis fin décembre dernier, M. Coulibaly a estimé que « ce n’est pas seulement le camp Soro qui est traqué, mais c’est toute l’opposition ivoirienne qui est à la croisée des chemins ».

Guillaume Kigbafori Soro, l’ancien patron de l’hémicycle ivoirien a lancé en octobre dernier GPS, un mouvement politique avec lequel il entend remporter la présidentielle ivoirienne de 2020.

Selon lui, GPS créé au travers d’un élan « participatif » se veut un éventail représentatif de la Côte d’Ivoire. La justice ivoirienne a lancé fin décembre un mandat d’arrêt international contre M. Soro pour atteinte à l’autorité de l’État, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.

Les discours anti-français sont fondamentalement politiques en Afrique (Guillaume Lafargue)

Les discours anti-français qui se répandent depuis plusieurs mois en Afrique, notamment dans les pays du Sahel en proie au terrorisme, « sont fondamentalement politiques et le discrédit jeté sur la France sert des intérêts moins avouables que ce que voudraient prétendre certains », a estimé le journaliste indépendant Guillaume Lafargue.Pour M. Lafargue qui s’exprime dans une tribune libre intitulée « Sahel: A qui profite le French bashing»? et transmise jeudi à APA, les hommes politiques qui s’en prennent à la France exploitent un filon facile et oublient souvent de rappeler ce qu’ils doivent au pays qu’ils critiquent.

Au-delà de la gauche impérialiste qui est selon le journaliste, «aux manettes » dans le développement du sentiment anti-français en Afrique, la Russie « est également en embuscade ».

«  Alors que la France est critiquée pour son supposé impérialisme, les propos offensants, voire complotistes qui visent l’armée française émanent en effet d’ardents défenseurs de la Russie. La proximité de certains leaders de la gauche anti-impérialiste avec la Russie s’est vue notamment au dernier sommet Russie-Afrique», explique Guillaume Lafargue.

De son avis, le point commun de ceux qui conspuent la France est toujours à chercher du côté de Poutine.

« Sans se soucier des contradictions, on critique l’impérialisme supposé de la France pour favoriser l’impérialisme de Poutine», s’offusque-t-il. « Certains des tenants les plus virulents du French bashing sont des figures de la gauche anti-impérialiste. Ils voient encore la France comme l’ennemi héréditaire, venu opprimer les peuples du Sahel», critique M. Lafargue.

Présidentielle ivoirienne: des femmes en mission pour apaiser les cœurs des hommes

Des femmes ont été mises en mission, mercredi à Abidjan par la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Mariatou Koné pour apaiser les cœurs des hommes et des jeunes pour une élection présidentielle ivoirienne apaisée en octobre prochain, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.« Je vous mets en mission pour apaiser les cœurs de nos hommes et de nos jeunes pour que la Côte d’Ivoire sorte grandie des compétitions électorales présidentielles de 2020 », a déclaré la ministre Mariatou Koné.

Elle s’exprimait lors d’une cérémonie de remise de matériels agricoles d’une valeur de plus de 11 millions FCFA à l’Organisation non gouvernementale (ONG)  Adia Tchin, regroupant dix villages de la sous-préfecture de Tabagne dans le Nord-Est ivoirien, avec l’appui de l’Ambassade de la Chine en Côte d’Ivoire.

« Produire pour améliorer les conditions de vie des populations, exige un environnement de paix. Sans la paix, aucune projection dans l’avenir n’est possible. C’est pourquoi en cette année 2020 qui est une année électorale, j’invite et j’exhorte toutes les ivoiriennes et tous les ivoiriens à être des artisans de paix et de cohésion sociale », a-t-elle poursuivi.

La  Côte d’Ivoire doit organiser en octobre prochain un scrutin présidentiel qui cristallise depuis quelques mois le débat politique au sein des différents états-majors des partis politiques ivoiriens.  

« Election d’accord, mais la Côte d’Ivoire, notre pays d’abord.  Election d’accord, mais dans un environnement apaisé qui préserve les vies humaines. Election d’accord, mais dans la fraternité et la convivialité pour une Côte d’Ivoire qui a tous les atouts pour aller à l’émergence », a conclu la ministre Mariatou Koné.

Côte d’Ivoire: Ouattara appelle à des discussions pour « finaliser» le Code électoral

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a instruit mercredi le Premier ministre afin d’ouvrir, dès ce mois de janvier, les discussions avec les partis politiques et la société civile pour « finaliser le travail sur le Code électoral », à l’entame du 1er Conseil des ministres de l’an 2020.Après avoir sacrifié au traditionnel vœu pour le nouvel an, le président ivoirien a planté le décor de l’action gouvernementale. Il a demandé au chef du gouvernement de «poursuivre les discussions avec les partis politiques et la société civile, durant ce mois de janvier, afin de finaliser le travail sur le cœur du processus électoral,  c’est-à-dire le Code électoral ».

Il a souhaité que cela soit « à l’image des discussions qui ont abouti à la mise en place de la nouvelle Commission électorale indépendante ». En outre, « ce dialogue devra être ouvert et inclusif en vue de doter (le) pays d’un Code électoral adéquat ».

Pour lui, « la démocratie ivoirienne devra sortir renforcée de ce processus car nous devons tourner définitivement la page des crises postélectorales ». Il a par ailleurs demandé aux membres du gouvernement d’être « régulièrement sur le terrain pour œuvrer à la préservation de la paix et de la cohésion sociale».  

« Conformément à vos instructions, le gouvernement ouvrira donc dès ce mois de janvier le dialogue avec les partis politique et la société civile sur le Code électoral devant régir les prochains scrutins », a assuré le Premier ministre, chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat, Amadou Gon Coulibaly. 

Le cycle électoral vertueux dans lequel est installé le pays depuis 2015 devrait, selon le Premier ministre ivoirien, se renforcer davantage afin de « bannir définitivement » de la vie politique le spectre de violences électorales en Côte d’Ivoire, qui a connu une grave crise postélectorale de 2010 à 2011.    

« Je vous demande également de poursuive les réformes en matière de gouvernance, de gestion des finances publiques,  d’amélioration du climat des affaires, du développement des infrastructures et du capital humain », a poursuivi le président ivoirien. 

Il a demandé au gouvernement de « préserver la stabilité macroéconomique ainsi que les grands équilibres des finances publiques tout en poursuivant le progrès social auquel les populations aspirent, avant d’ajouter : « j’attends donc de chacune et de chacun de vous de l’action et des résultats dans le strict respect de la programmation financière».

La plateforme de l’opposition revendique toujours une Commission électorale indépendante consensuelle en dépit de la réforme de l’institution. Reste à savoir si elle va s’inscrire dans l’appel lancé par le président de  la République à l’effet de participer à la mise en place du nouveau Code électoral, l’une de ses demandes.    

Consternation au domicile militaire de Wattao à Abidjan après le décès de l’ex-chef de guerre

Sur le visage des filleuls et collaborateurs du colonel-major ivoirien Issiaka Ouattara dit Wattao, un ex-chef de guerre, décédé des suites d’une maladie à New-York, se lisaient lundi, consternation et tristesse, au domicile militaire du défunt à Marcory, dans le Sud d’Abidjan.Devant le domicile militaire de Wattao, à Marcory, un appartement de standing faisant office de «bureau » de l’officier de l’armée ivoirienne, des éléments de la Garde républicaine, sont postés, certains en civil et d’autres en treillis.

Après l’annonce de la disparition de Wattao, l’un de ses frères d’arme, Chétif Ousmane, un ex-chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), y a fait un tour pour consoler ses proches collaborateurs et éventuellement discuter de leur attachement à un autre service du corps.

Le colonel Morou Ouattara, un autre ex-chef de guerre, est également arrivé sur les lieux. Après avoir posé les pieds sur le sol, l’officier vêtu d’un tee-shirt rouge et d’un pantalon jean, à sa descente de son véhicule 4×4 Cayenne, a apporté son réconfort à l’équipe de garde.

Le domicile militaire de Wattao affiche le décor d’un petit camp militaire et frappe à vue d’œil l’opulence de l’occupant des lieux : une Hammer de troupe, des véhicules militaires, des berlines et des 4×4 de grandes marques sont alignés le long du mur de l’appartement.  

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara qui a annoncé officiellement son décès en fin de matinée alors qu’il recevait les vœux des présidents d’institutions et des différents corps de l’armée, à la présidence de la République, a rendu un hommage à cet officier militaire de cran.   

Affi Nguessan reçu à Bruxelles par l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo

Le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi Nguessan, a été reçu les 3 et 4 janvier 2020, à Bruxelles par l’ex-président Laurent Gbagbo, fondateur du parti, selon un communiqué dont APA a reçu copie.« Le vendredi 03 et samedi 04 janvier 2020, à sa demande, le président du FPI, l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’guessan a été reçu à Bruxelles, par l’ancien président Gbagbo », indique le communiqué signé de Issiaka Sangaré, le secrétaire général et le porte-parole. 

Selon la note « cette rencontre a été l’occasion pour le président Affi d’exprimer sa solidarité » à M. Laurent Gbagbo, acquitté et mis en liberté sous condition à Bruxelles, en attendant la décision finale de la Cour pénale internationale (CPI).  

Les deux personnalités ont fait un large tour d’horizon relativement à  l’actualité nationale et à la situation interne du FPI qui connaît actuellement une sorte de bicéphalisme, renseigne le communiqué.  

« Le président du FPI, Affi Nguessan a pris congé de M. Gbagbo sans manquer de lui exprimer ses vifs remerciements pour l’accueil qui lui a été réservé », conclut le texte. Une visite annoncée entre les deux hommes, il y a quelques mois, avaient avorté suite à des conditions imposées par M. Gbagbo.

Maroc : L’ambassade US à Rabat appelle ses ressortissants à la vigilance

L’ambassade américaine au Maroc a appelé ses ressortissants à la vigilance en raison des tensions accrues en Irak et dans la région.Dans une alerte de sécurité mise en ligne, l’ambassade américaine au Maroc appelle ses ressortissants dans le pays, et dans la région à s’inscrire au programme d’inscription des voyageurs intelligents (STEP).

Ce programme leur permettra de recevoir des alertes de l’ambassade, et d’être localisés facilement en cas d’urgence.

Pour rappel, l’émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes, le puissant général Qassem Soleimani, et un autre leader pro-iranien en Irak ont été tués vendredi dernier dans un raid américain à Bagdad, trois jours après une attaque inédite contre l’ambassade américaine.

Le Hachd al-Chaabi, puissante coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l’État irakien, a précisé que son numéro deux, Abou Mahdi al-Mouhandis, faisait également partie des neufs victimes de ce raid américain qui a visé un convoi de véhicules dans l’enceinte de l’aéroport de Bagdad. Les deux hommes étaient sous le coup de sanctions américaines.

Côte d’Ivoire: l’«ajustement» de la Constitution sera «inclusive» (porte-parole)

La modification de la Constitution ivoirienne officiellement annoncée concerne un « ajustement » et se fera dans une « perspective inclusive », a dit lundi à APA le porte-parole du gouvernement Sidi Touré, en marge des vœux du nouvel an des acteurs du monde judiciaire au chef de l’Etat.« Ce n’est pas un projet caché, c’était su de tout le monde que nous devions forcément arriver à cet ajustement de la Constitution », a fait savoir le porte-parole du gouvernement ivoirien Sidi Touré, dans un entretien avec APA dans les jardins de la présidence.   

Selon le porte-parole du gouvernement Sidi Touré « le président a donné l’esprit, (et) c’est véritablement un ajustement qui se ferait dans la perspective inclusive avec la contribution de tout le monde et sans éliminer qui que ce soit », en allusion à l’élection présidentielle d’octobre 2020.    

Un autre aspect, dira-t-il, est que « la dernière Constitution, dans son ouverture maximale a certainement intégré certains aspects qui ne permettaient pas le bon fonctionnement des institutions dans la pratique ».  

Il s’agit de faire « des ajustements » qui permettront au pays « d’avancer », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter qu’il « ne saurait présumer ou présager de ce qui va être fait, les spécialistes le dirons » mais « ça sera une démarche inclusive, tout le monde va y contribuer ». 

Interrogé, Ouraga Obou, le présidence du Comité d’experts chargé de rédiger la Constitution de 2016, a fait observer que « la Constitution n’est pas un dogme, elle est faite pour régir un peuple et il faut que la Constitution réponde à tout moment au besoin de notre pays ».    

M. Ouraga qui a indiqué n’avoir pas encore été sollicité pour la prochaine modification, a laissé entendre qu’il est « toujours disponible pour la République », tout en soutenant qu’ « il est bon de retoucher la Constitution parce que c’est une matière vivante ». 

Devant des membres du corps judiciaire, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, a annoncé lundi des réformes institutionnelles  « dans le courant du premier trimestre » de 2020, indiquant qu’il proposera au Parlement des « modifications de la Constitution de la troisième République ».

Il s’agit de rendre l’actuelle Constitution « plus cohérente » et tenir compte de certaines observations, a souligné le chef de l’Etat ivoirien, sans autres précisions, mentionnant que cette révision constitutionnelle ne vise pas à bannir qui que ce soit dans la course à la présidentielle. 

« Je viens d’avoir 78 ans, je ne compte exclure personne y compris moi-même », a-t-il ironisé. Selon l’opposition ivoirienne, l’actuelle Constitution, votée en référendum en novembre 2016, ne permet pas à M. Ouattara de faire un troisième mandat parce que limitant cela à deux quinquennats. Le camp présidentiel en fait une lecture contraire.

Guinée : reprise des manifestations du FNDC contre la nouvelle Constitution

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a repris, lundi à Conakry, ses mobilisations contre la modification de la Constitution devant permettre au président Alpha Condé de briguer un 3ème mandat.Pour la septième fois, le FNDC a battu le pavé ce lundi du rond-point Gbessia à l’esplanade du 28 septembre, en passant par les carrefours Kondébougni et Concasseur.

Le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, à la tête des manifestants, a soutenu que « les Guinéens en ont marre » de la gouvernance Condé. Selon lui, il n’est pas question de laisser passer le projet de nouvelle Constitution annoncé le 19 décembre par le président Alpha Condé.

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« Alpha Condé est un homme peureux », a dit M. Diallo, invitant le peuple de Guinée à maintenir la pression sur le pouvoir.

« Le FNDC est un mouvement qui a décidé d’empêcher par tous les moyens légaux la réalisation de ce projet de troisième mandat et de changement de Constitution. A partir de là, il faut être un bon citoyen pour sortir massivement pour marquer son opposition de la manière la plus ferme à ce projet », a lancé Cellou Dalein Diallo, annonçant qu’à partir du 13 janvier 2020, « tous les Guinéens vont maintenir le mot d’ordre de manifester jusqu’à ce qu’Alpha Condé retire son projet ».

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Au même moment, à Kindia, une ville située à 150 Km de Conakry, le président de la République a harangué une foule acquise à sa cause. Dans son allocution, Alpha Condé s’interroge, « si on n’a pas eu peur des Blancs, on aura peur de qui ? ». Il faisait allusion à ses opposants, tout en lançant à ses militants : « N’ayons pas peur ! ».

« On n’acceptera pas que quelqu’un fasse la pagaille en Guinée. On ne provoque personne, mais on n’a peur de personne. La Guinée va avancer, le soleil de la Guinée s’est levé, personne ne peut le masquer. Vive la Guinée ! », a martelé Alpha Condé.

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Depuis une année, des manifestations entre pro et anti nouvelle constitution se multiplient dans en Guinée le pays, faisant une vingtaine de morts.

Côte d’Ivoire: Ouattara annonce une réforme de la constitution dans le courant du 1er trimestre 2020

Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé lundi à Abidjan une réforme de la constitution ivoirienne dans le courant du premier trimestre de l’année 2020 assurant que « ce n’est pas pour caler qui que ce soit » pour la présidentielle à venir.« Dans le courant du premier trimestre de cette année, je proposerai au parlement des modifications de la constitution de la troisième République pour la rendre plus cohérente et tenir compte des observations que j’ai reçues depuis lors du comité de rédaction de la constitution», a indiqué M. Ouattara qui recevait  au palais présidentiel d’Abidjan les membres des institutions de la République venus lui présenter leurs vœux du nouvel an.

« Je voudrais rassurer les uns et les autres qu’il ne s’agit pas de caler qui que ce soit. Comme je l’ai dit,  tout le monde pourra être candidat. Je viens d’avoir 78 ans,  donc je ne compte exclure personne y compris moi-même», a assuré le chef de l’État ivoirien soulignant qu’en 2020,  les réformes institutionnelles vont se poursuivre.

« Pour les élections présidentielles de 2020, nous les souhaitons inclusives, apaisées et consensuelles», a fait savoir auparavant Sarah Sako Fadiga , la vice-présidente du Sénat ivoirien qui s’exprimait au nom des membres des institutions.

Les journaux camerounais en mode rétroviseur

Après une dizaine de jours de congés, la plupart des journaux camerounais parus lundi consacrent l’essentiel de leurs contenus à la rétrospective de l’année 2019.Tous les observateurs de la vie politique camerounaise sont d’accord sur un fait : l’année 2019 aura été une année sombre, débute l’éditorialiste de Mutations, passant en revue les sinistres et avanies ayant émaillé les 12 derniers mois que Le Jour et Eden, pour leur part, qualifient d’«horribles».

«Paul Biya promet d’intensifier la lutte contre les groupes armés», titre Défis Actuels à propos de l’allocution présidentielle du 31 décembre : dans un contexte sécuritaire toujours tendu, le chef de l’État a réaffirmé sa détermination de combattre les groupes armés qui continuent de «perturber la vie publique, économique et sociale dans les régions anglophones».

 Pour Le Messager, le président de la République apparaît ici tout simplement comme «un chef de guerre impuissant», incapable de ramener la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NO/SO) depuis plus de 3 ans. «Dommage que le chef de l’État, lors de son dernier message à la nation, soit resté dans une logique guerrière, alors que les derniers actes (…) laissaient plutôt penser que nous étions dans une logique d’apaisement !», se désole Mutations.

 2019 aura été l’année du pardon dans la crise sécessionniste anglophone, celle aussi d’un Grand dialogue national (GDN) controversé ainsi que des morts inutiles enregistrées en régions anglophones, soupire The Post.

 Défis Actuels, pour sa part, entreprend de faire le bilan du Premier ministre Joseph Dion Ngute, un an après sa prise de fonction à l’Immeuble étoile. Pour constater qu’il a déjà relevé plusieurs défis majeurs, de la réussite du GDN aux réformes visant à rationaliser les dépenses de l’État en passant par son volontarisme vis-à-vis du secteur privé.

 L’Essentiel reprend à son compte ce bilan, y ajoutant les marches interdites du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), les inondations dans le septentrion, le glissement de terrain de Gouache (Ouest) et ses 43 morts, ou encore la nouvelle loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD).

 Ce texte, explique Repères, consacre le statut spécial du NO/SO qui prend en compte les spécificités du sous-système éducatif et juridique anglophone ainsi que de la chefferie traditionnelle. 

Dans le même esprit, prolonge La Météo, la nouvelle loi renforce la participation des populations à la gestion du patrimoine local, consacre également la suppression de l’institution du délégué du gouvernement, l’instauration d’un maire élu de la ville, l’octroi de la fraction de 15% des recettes de l’État à affecter aux CTD.

 Le nouvel exécutif, renchérit l’hebdomadaire La Météo, a eu à affronter un contexte économique difficile, dont l’une des conséquences est la baisse, de l’ordre de 260 milliards FCfa, du budget 2020 de l’État par rapport à l’année écoulée. Les bases d’un retour à la paix dans le NO/SO sont posées, les rapports entre le gouvernement et le secteur privé s’améliorent en même temps que le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, évoquant «une année bien remplie», note qu’un certain nombre de projets structurants s’accélèrent en dépit d’une conjoncture nationale et internationale difficile.

Politique, sécurité et syndicalisme au menu des journaux burkinabè

Les quotidiens burkinabè de ce lundi commentent l’actualité nationale marquée par des faits politiques et de société, sans oublier le syndicalisme et la lutte contre l’insécurité.Dans son éditorial, le quotidien national Sidwaya aborde : «Le défi de l’anticipation», soulignant que depuis quelques temps, ce sont des populations sans défense qui sont prises pour cibles par les terroristes.

L’éditorialiste rappelle que le samedi 4 janvier dernier, un minibus ralliant Toéni à Tougan dans le Nord-Ouest du Burkina Faso a sauté sur un engin explosif improvisé. «Le bilan provisoire, selon un communiqué du gouvernement, fait état de 14 morts, 19 blessés, parmi lesquels, des élèves et des femmes», précise-t-il.

Quant à Aujourd’hui au Faso, il met en exergue : «14 tués par une mine dont 7 élèves à Toéni au Burkina: Terrorisme indiscriminé rime avec prudence».

Le quotidien privé Le Pays, pour sa part, affiche dans sa Lettre de l’éditeur : «Insécurité au Sahel : Vaincre à tout prix».

Selon le journal, «la comptabilité macabre des attaques terroristes aura été longue comme le bras, en 2019 (plus d’un demi-millier de personnes tuées) et son lot de déplacés internes sans commune mesure…».

En politique Le Pays évoque l’enrôlement des Burkinabè à l’extérieur dans la perspective des élections de 2020, titrant : «Le gouvernement demande à la CENI (Commission électorale nationale indépendante, Ndlr) de revoir son calendrier».

A ce sujet, L’Observateur Paalga, le doyen des quotidiens privés burkinabè parle de «rugissement d’inquiétude sur le vote de la diaspora».

Le journal informe que trois députés, tous de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition) ont effectué, le 31 décembre dernier à Ouagadougou, une visite au siège de l’Office national d’identification (ONI) pour savoir dans quelles conditions la structure travaille à l’approche des échéances électorales.

Les journaux reviennent également sur la commémoration du 54e anniversaire du premier soulèvement populaire, le 3 janvier 1966 en Haute-Volta (ancienne appellation du Burkina Faso).

Ainsi, Sidwaya mentionne comme titre: «Commémoration du 3 janvier 1966 : Les mauvaises pratiques ont la peau dure, selon l’UAS (Unité d’action syndicale», là où Aujourd’hui au Faso laisse lire: «L’UAS fait le parallèle avec la situation actuelle».

La presse béninoise décrypte le message de vœux de Patrice Talon

Les journaux béninois sont largement revenus dans leurs publications de ce lundi sur le message de vœux du chef de l’Etat, Patrice Talon, à la Nation.Le Potentiel affiche « Talon proclame l’union sacrée pour le développement du Bénin ». D’après le quotidien, le Président de la République a souhaité à son pays des vœux de solidarité et d’union sans exclusion aucune, convaincu que chaque Béninois, quelle que soit sa condition sera un moteur pour le développement.

La Presse du jour, titre « Talon très optimiste exhorte aux principes et aux vertus de développement ». Le journal fait remarquer que dans un discours court et concis, le chef de l’Etat a affiché son optimisme pour de nouveaux grands défis à relever au cours de l’année nouvelle. Il a alors appelé tous à l’union sacrée pour le développement de la patrie commune.

Le Progrès abondant dans le même sens, écrit « Défis de 2020, Patrice Talon compte sur l’engagement collectif ». À en croire le journal, le premier magistrat a laissé entendre que grâce à l’engagement collectif, les nombreux chantiers ouverts dans les départements du Bénin progressent. Les réformes majeures entreprises produisent de plus en plus leurs effets positifs.

Fraternité publie un extrait de la déclaration du Chef de l’Etat, selon qui l’année 2020 est prometteuse à tous égards.

L’Investigateur du Jour dans le même sens, relève les phrases fortes du message de vœux de Patrice Talon « le Bénin mérite qu’on s’investisse pour son développement, sa grandeur et sa gloire ».

Le Challenge de poursuivre « avec un peu de sérieux et de rigueur, nous pouvons faire de notre pays une référence ».

L’Evénement Précis, en plus du message de vœux, donne la parole aux citoyens et relaie « ce que les béninois attendent de Talon en 2020 ». Selon le quotidien, certains l’appellent à poursuivre avec les réformes, alors que d’autres l’exhortent à prendre des mesures moins asphyxiantes pour les populations et espèrent plus d’emplois pour la jeunesse.

Condamné en Côte d’Ivoire, Blé Goudé décide de saisir la Cour africaine, la Cour européenne et la CPI

Condamné par contumace, à 20 ans d’emprisonnement, par le tribunal criminel d’Abidjan-Plateau, Charles Blé Goudé, a décidé de saisir la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Cour européenne des droits de l’Homme et la Cour pénale internationale (CPI), dans une adresse aux Ivoiriens via Facebook samedi, à l’occasion du nouvel an.« Après concertation avec mes avocats, j’ai décidé de saisir les institutions suivantes : la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Cour européenne des droits de l’Homme et la Cour pénale internationale afin que force revienne au droit », a déclaré Blé Goudé.  

Il a fait remarque qu’il « ne veut braver personne, mais engage cette initiative afin qu’ il ne soit plus permis, jamais, que le régime d’Abidjan piétine permanemment (les) droits et (les) libertés comme bon lui semble ».  

Les autorités ivoiriennes « savent bien que je suis ici à La Haye, au Pays-Bas, depuis plus de six ans, par leur volonté de me voir répondre des faits postélectoraux devant la Cour pénale internationale », a ajouté l’ex-chef des « Jeunes patriotes » ivoiriens.

Concernant les faits de meurtres et de viols qui lui sont reprochés par la justice ivoirienne, M. Blé Goudé a insisté avoir été « condamné de manière expéditive en moins d’une journée de procès » sans qu’il ait de témoins à la barre. 

« Est-il besoin pour moi de rappeler que ces mêmes faits relatifs à la période post-électorale (ivoirienne de 2010-2011), j’ai déjà été jugé et acquitté par la CPI à l’issue de cinq années de procédure, encore pendante et qui me maintient encore à La Haye », a-t-il poursuivi. 

Les débats au niveau de la Cour pénale internationale, soulignera-t-il, ont été publics, le monde entier en est témoin, les autorités de son pays aussi, « à moins de faire preuve d’un aveuglement volontaire » vis-à-vis de ce procès.

M. Blé Goudé s’est interrogé de savoir si c’est cela donc « le sens de l’expression tout est bouclé, tout est géré, tout est calé  (en allusion à la présidentielle de 2020), devenue aujourd’hui le slogan du Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), le parti au pouvoir ». 

« Face à cet harcèlement judiciaire dont je suis l’objet, face à cette instrumentalisation de la justice, dans le seul but de m’écarter en tant qu’adversaire politique du débat dans mon pays, je n’ai pour seul recours que le droit », a-t-il dit.  

Le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), Blé Goudé, a été condamné lundi par le tribunal criminel d’Abidjan-Plateau à 20 ans de prison ferme, avec 10 ans de privation de ses droits civiques et un mandat d’arrêt émis contre lui, dans le cadre de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.

Simon Soro, frère cadet de Guillaume Soro, arrêté et incarcéré à Abidjan (avocat)

Simon Soro, frère cadet de Guillaume Soro, l’ex-chef de l’Assemblée nationale ivoirienne, a été placé sous mandat de dépôt et déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), a indiqué vendredi Me Diallo Souleymane, l’un des avocats pro-Soro, face à la presse.M. Simon Soro « est poursuivi dans le cadre du dossier qui concerne les cinq députés » à qui il est reproché des faits de « trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat », a dit Me Diallo Souleymane, lors d’une conférence de presse animée par un collège d’avocats pro-Soro à Abidjan.

Outre Simone Soro, Rigobert Soro, un autre frère cadet de Guillaume Soro est « sans nouvelle », a fait savoir Me Diallo Souleymane qui a déclaré : « pour ce que nous savons, il a été interpellé par des agents de la DST (Direction de la surveillance du territoire) et est détenu au secret ».

En plus, Dr Koné, un collaborateur de Me Affoussiata Bamba-Lamine, une proche de Guillaume Soro, est « détenu par la gendarmerie au secret » et ce, à l’insu de « ses avocats que nous sommes », a déploré Me Diallo. Il a été interpellé lors d’une perquisition au domicile de Me Affoussiata Bamba-Lamine.

A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro à l’aéroport d’Abidjan, en provenance de Paris Le Bourget le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. Et 17 proches dont cinq députés ont été arrêtées, selon Me Diallo.

M. Soro est notamment poursuivi pour complot contre l’autorité de l’Etat, complicité de détournement de deniers publics, de recel de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux, des faits graves pour lesquels il encourt l’emprisonnement à vie.

Les avocats de la défense qui ont soulevé le fait qu’il ait été ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire,  alors l’affaire ne pouvait qu’ être connue par la Haute Cour de justice, seule juridiction compétente pour se prononcer sur les chefs d’accusation, dénonçant des « irrégularités de procédure ».

« En sa qualité de parlementaire, les faits présumés (…) ne sauraient être qualifiés de récents ni même traités comme avoir été commis en état de flagrance », ont souligné les avocats. En outre, en tant qu’ancien président d’institution, il bénéficie de procédure spéciale.

Selon la Constitution ivoirienne « aucun chef ou président d’institution ne peut être poursuivi ou arrêté à raison des faits criminels ou délictuels par lui commis qu’avec l’autorisation de l’Assemblée nationale, obtenue après une délibération spéciale votée à la majorité absolue de ses membres qui siègent ».

Pour les avocats de M. Guillaume Soro « les procédures engagées en l’espèce d’abord par le procureur puis par le doyen des juges d’instruction tranchent complètement avec cette procédure spéciale », alors il y a « violation flagrante des droits d’ancien président d’institution de M. Soro ».

Jusque-là, les avocats de la défense affirment ne pas avoir accès aux preuves retenues contre tous leurs clients. Ils soutiennent qu’ « il n’y a rien dans le dossier » en termes d’arguments pouvant inculper les personnes poursuivies. 

G-Bissau : La stabilité politique, défi majeur du nouveau président (Analyse)

Umaro Sissoco Embalo, le nouveau président élu de la Guinée-Bissau, hérite d’un pays aux institutions politiques profondément minées par les crises. Analyse.Le nouveau président élu mercredi premier janvier en Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo est-il l’homme qui réussira enfin à mettre un terme à l’interminable série de crises politiques qui minent l’ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974? 

« Cette élection est une occasion historique d’entamer un dialogue national pour dissiper l’antagonisme profond au sommet de l’Etat particulièrement entre le président et le parlement », estime Paulin Maurice Toupane, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS).

Mais , « elle ne suffira pas à elle seule à installer la Guinée Bissau dans une dynamique de stabilité si les acteurs politiques ne prennent pas conscience de la gravité dans laquelle se trouvait le pays en 2019», avertit-il.

Pour inscrire le pays dans une rupture avec les cycles de turbulence sans fin, le chercheur pense que le nouveau président dont le parti, le Madem G-15, une dissidence du traditionnel Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (Paigc), doit mettre en œuvre des réformes institutionnelles et structurelles.

La passation démocratique du pouvoir et le « déroulement satisfaisant » du processus électoral, sont- ils des signes qui annoncent que le pays est probablement entré dans une bonne dynamique pour en finir avec des décennies de guéguerre politique?.

« Ces éléments montrent que les choses commencent à bouger et on espère que le nouveau président ne fera que consolider les institutions et renforcer les règles de démocratie », plaide Pape Ibrahima Kane, Directeur du bureau du plaidoyer de l’Open Society Foundations auprès de l’Union Africaine.

Le blocage institutionnel noté ces dernières années en Guinée Bissau découle du « climat de méfiance » au sommet de l’Etat lié à la nomination du Premier ministre.

Selon la Constitution, le chef du gouvernement doit être issu du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Or le Paigc demeure la première force au sein de l’hémicycle avec ses 47 sièges sur 102 et le Madem G-15 du nouveau président siège dans l’opposition avec ses 27 députés.

« La défaite du Paigc aux élections présidentielles peut amener les dirigeants de ce parti à une attitude plus raisonnable en mettant en avant les intérêts supérieurs du pays », estime Kane.

Selon lui, même s’il est prématuré à l’heure actuelle de parler de crise, le système bissau-guinéen tend vers un présidentialisme et le chef de l’Etat peut manœuvrer pour déstabiliser le parti majoritaire à l’Assemblée nationale.

Une situation que redoute Toupane. Il estime qu’Embalo va s’inscrire dans une dynamique de consensus et accepter de nommer un Premier ministre conformément à la loi fondamentale. Sinon, la Guinée Bissau risque de replonger dans un « nouveau cycle d’instabilité avec un risque majeur de blocage des institutions comme en 2018 et 2019 ».

Quant à l’ingérence de l’armée dans les affaires politiques, le directeur du plaidoyer à l’Open Society Foundations rassure que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) continue de jouer « le rôle d’arbitre » et de dissuasion à travers sa force militaire Ecomog présente dans le pays.

« La Guinée Bissau a accepté beaucoup de règles de la Cedeao qui sont contenues dans le protocole sur la bonne gouvernance où l’armée doit être républicaine c’est-à-dire soumise aux autorités politiques », souligne Kane.

Cet autre défi d’Embalo consiste donc à mettre en œuvre la « réforme du système de sécurité » qui butait depuis 2008 sur des divergences entre l’armée et les acteurs politiques, conseille Toupane.

La relance de l’économie et la lutte contre le trafic de drogue passeront nécessairement par un « gouvernement stable et durable » et la mise en place d’une « armée républicaine » qui sera en dehors du jeu politique, martèle l’expert de l’ISS.

Umaro Embaló ou le Messie en Guinée-Bissau

Umaro Sissoco Embaló, plus jeune président de la Guinée-Bissau, incarne pour ses partisans le « changement », mais il aura la lourde tâche de présider aux destinées de ce pays de l’Afrique de l’ouest à l’histoire politique fort mouvementée.A seulement 47 ans, Umaro Sissoco Embaló a été porté à la tête de la Guinée-Bissau. Le chef de file du Mouvement pour l’alternance démocratique (Madem G15) a été proclamé mercredi 1 janvier 2020 vainqueur du second tour de l’élection présidentielle.

Cet ancien Premier ministre (2016-2018) du président José Mário Vaz a obtenu 53,55 % des suffrages exprimés, contre 46,45% pour Domingos Simoes Pereira, le candidat du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation dominante de la vie politique dans cette ancienne colonie portugaise indépendante en 1974 après une longue guerre de libération nationale.

Général de brigade de réserve, Umaro Embaló est un spécialiste des questions de défense et géostratégiques. Proche de plusieurs dirigeants africains, il dispose d’un vaste réseau de relations sur le continent. Cet ancien proche de l’ancien guide libyen Mouammar Kadhafi a occupé par le passé le poste de représentant en Afrique de l’ouest d’un fonds d’investissement appartenant à la Libye.

Le président nouvellement élu est un dissident du PAIGC. Sa formation politique, le Madem G15, a été créée il y a juste un an et demi. Ce polyglotte qui parle parfaitement le portugais et le français devra néanmoins cohabiter avec ses anciens camarades du PAIGC, majoritaires à l’Assemblée nationale.

Selon la Constitution bissau-guinéenne, c’est le parlement qui désigne le Premier ministre. Mais ce choix est susceptible d’être révoqué par le président de la république. Avec 27 sièges, le Madem est la deuxième force politique à l’hémicycle.

La Guinée-Bissau, 1,8 million d’habitants, a connu plusieurs cycles de violences depuis son accession à l’indépendance en 1974. Très impliquée dans la vie politique, l’armée y a exécuté plusieurs coups d’Etat dont le dernier remonte à 2012 et qui ont déstabilisé le pays.

Pour rassurer l’opinion publique, le Général Biague Na Ntam, chef d’état-major de l’Armée a assuré à la veille de cette élection présidentielle que les militaires ne sortiront pas des casernes.

Selon les résultats issus des urnes, Umaro Embaló père de trois enfants, est arrivé en première position dans sept des dix régions que compte la Guinée-Bissau.

« Tout est défis en Guinée-Bissau » (analyste)

L’analyste politique sénégalais, Barka Ba, analyse pour APA la personnalité du nouveau président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo et les défis qui l’attendent.La Guinée Bissau a un nouveau président. Qui est-il ? 

Umaro Sissoco Embalo a un parcours assez atypique et assez intéressant. En gros, c’est un jeune qui a été recruté dans l’armée bissau-guinéenne très tôt où il a gravi différents échelons, jusqu’à atteindre le grade de général de brigade. Son parcours dans l’armée est un des marqueurs de sa trajectoire politique parce qu’il s’en réclame beaucoup pour donner l’image d’un homme de poigne, d’un homme d’ordre. Et surtout l’armée bissau-guinéenne étant une armée à la réputation très sulfureuse et abonnée aux putschs, il estime être capable de diriger le pays parce qu’il en est le produit et qu’il la connait très bien.

L’autre aspect de son parcours, c’est sa longue fréquentation de certains palais africains et de ses locataires comme le défunt Momar Khadafi dont il a été un des agents financiers en Afrique de l’ouest à travers un fond d’investissement. Il a aussi beaucoup côtoyé Blaise Compaoré et aussi le président Sassou N’Guesso. Il est à la fois militaire, un peu agent d’influence de chefs d’Etats et ce carnet d’adresses lui a permis d’entrer en politique, de se battre jusqu’à devenir, avec beaucoup de péripéties, Premier ministre. Ce qui a renforcé sa stature d’homme d’Etat.

Quels sont les défis majeurs qui attendent le président Embalo ? 

Umaro Sissoco Embalo est confronté à d’immenses défis. La Guinée-Bissau est non seulement un des pays les plus pauvres au monde, mais il souffre aussi de sa réputation de pays chroniquement instable avec plusieurs coups d’Etat, une parenthèse sanglante à partir de 1998 avec une guerre civile qui a laissé des séquelles très profondes. Le pays est aussi régulièrement cité dans les rapports comme étant une plaque tournante de la cocaïne, une arrière-cour des cartels colombiens qui profitent de la faiblesse institutionnelle de l’Etat pour s’adonner à un trafic intense de cocaïne. Ne serait-ce que sur ce plan-là, les défis sont immenses.

L’autre défi, au-delà de l’image qui colle négativement à la peau de ce pays, c’est l’armée bissau-guinéenne qui est une armée issue d’une guerre de libération où pendant très longtemps les vétérans, majoritairement analphabètes, ont fait la loi dans le pays. C’est une armée où il était courant de voir des gens qui ne partaient quasiment jamais à la retraite. C’est un des problèmes du pays mais qu’il faudra réformer au pas de charge. Ce qui n’est pas aisé parce que c’est une armée qui a une histoire propre, où il y a des équilibres ethniques à gérer.

Tout est défis en fait en Guinée-Bissau aussi bien sur le plan infrastructurel qu’institutionnel… La Guinée-Bissau, colonisée par les Portugais, a eu une des colonisations les plus violentes. Elle est héritière d’un système extrêmement déglingué par les Portugais qui n’avaient pas voulu, contrairement aux Français, former une élite. La doctrine portugaise de l’époque étant pas d’école, pas d’élite et donc pas de contestation. Le pays souffre de ce handicap qui est très lourd et qui entrave son développement. Et cette guerre de libération, si elle est glorieuse au plan de la fierté nationale, a quand-même laissé des séquelles très profondes parce qu’ayant laissé un pays marqué par l’analphabétisme et la faiblesse du leadership de ses dirigeants depuis la mort d’Amilcar Cabral.

A peine élu, le nouveau président a qualifié le président sénégalais Macky Sall de « frère » et affirmé que le guinéen Alpha Condé ne voulait pas de son élection. Qu’est-ce que cela peut-il augurer en termes de relations avec ses deux principaux voisins? 

Umaro Sissoco Embalo l’a plusieurs fois répété et il ne s’en est pas caché. Il a des relations particulières avec le président Macky Sall qu’il a connu avant qu’il n’accède au pouvoir. Il a même était un des stratèges de l’ombre de l’APR, le parti de Macky Sall quand ce dernier cherchait le pouvoir. Et une fois lancé en politique en Guinée-Bissau, il s’est toujours réclamé de l’amitié de Macky Sall et il compte évidemment poursuivre ce partenariat et surfer sur ses relations très fortes qui les unissent pour utiliser le Sénégal comme une sorte de « grand frère » qui pourrait aider la Guinée-Bissau à renouer avec les partenaires internationaux. De même, le Sénégal a aussi beaucoup besoin de la Guinée-Bissau puisqu’une partie de son territoire a servi de base arrière aux radicaux du front sud du MFDC, la rébellion en Casamance. Maintenant que les choses se sont stabilisées dans cette partie du Sénégal, Macky Sall va évidemment s’appuyer sur Sissoco Embalo pour consolider la dynamique de paix qu’on note depuis quelques temps dans la partie sud. Si les deux dirigeants jouent finement, ça sera un partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays.

Le général Umaro Sissoco et Alpha Condé ont toujours entretenu des relations conflictuelles dans la mesure où quand M. Embalo était le premier ministre du président Vaz, et que le président Condé était médiateur dans la crise bissau-guinéenne, Embalo l’a toujours accusé de parti pris en sa défaveur et leurs relations n’étaient pas des plus cordiales. Ce qu’Alpha Condé lui rendait bien d’une certaine façon et Embalo pense que Condé a beaucoup contribué à aggraver la crise bissau-guinéenne par ses prises de position. Mais les deux hommes se connaissent bien depuis longtemps, bien avant leur arrivée au pouvoir respective. Aujourd’hui, Embalo a dit qu’il tourne cette page conflictuelle et considère Condé comme son homologue mais aussi comme une sorte de père pour lui. Dans l’intérêt mutuel des pays, les deux présidents sont obligés de fumer le calumet de la paix. Il ne peut pas en être autrement car, les deux pays sont liés par l’histoire et la géographie.

Conflit Soro-Ouattara : des chefs d’Etat africains recommandent la «pondération »

Des chefs d’Etat africains qui ont appelé l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, pour s’enquérir du conflit qui l’oppose au chef de l’Etat Alassane Ouattara, recommandent « la retenue et la pondération ».Cette information a été révélée, mardi, par M. Soro à l’occasion d’un message de nouvel an adressé aux Ivoiriens, depuis l’Europe, où il séjourne actuellement. L’adresse, faite sur sa page Facebook était suivie par des milliers d’internautes.  

« Permettez-moi, avant de poursuivre mon propos de dire toute ma reconnaissance à certains chefs d’Etat Africains, mes aînés, qui m’ont appelé, non seulement pour s’enquérir de mon état d’esprit mais aussi pour me recommander de la retenue, la pondération et la tolérance », a-t-il dit au début de son discours.  

Il a affirmé qu’il prend en compte leurs conseils, cependant il lui apparaît incontournable de porter quelques vérités sur la situation qui prévaut,  à savoir le mandat d’arrêt international lancé contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat, recel de deniers publics et blanchement de capitaux.

Selon lui, ces faits sont consécutifs à son refus de s’associer au « projet de confiscation du pouvoir d’Etat et partant de la démocratie que sous-tendait la création du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) unifié », la coalition au pouvoir,  ce pourquoi M. Ouattara lui a demandé de renoncer, le 8 février 2019, à ses  fonctions de Président de l’Assemblée Nationale.

« Je l’ai fait, en accord avec ma conscience d’homme libre pour qui toute compromission signifierait un asservissement de ma dignité », a-t-il fait savoir, ajoutant que depuis lors il subit avec les siens,  « de façon encore plus violente, avec une hargne redoublée et une haine inexpliquée, de nombreuses attaques du régime ». 

En octobre dernier, M. Soro a officialisé sa candidature à la présidentielle d’octobre 2020. Alors qu’ il rentrait,  le 23 décembre 2019 en Côte d’Ivoire, pour lancer véritablement les activités de son mouvement, un mandat d’arrêt est lancé contre lui.  

Ce 23 décembre 2019, « l’avion qui me transportait dans mon pays a été empêché d’atterrir à Abidjan en raison d’un déploiement agressif des forces de défense et de sécurité, aussi bien dans l’enceinte de l’aéroport que sur l’ensemble de la ville, contraignant le pilote à dérouter l’appareil sur Accra au Ghana », a-t-il expliqué. 

Il a dénoncé à son encontre une tentative de le compromettre. Dans un enregistrement sonore diffusé, il lui est déjà reproché de développer un plan de déstabilisation du pays. Dans une seconde une opération d’espionnage, il cite  un franco-algérien venu lui rendre visite à plusieurs reprises.

 « Je voudrais vous rassurez, chers compatriotes, ces reliques exhumées en vue de me porter le coup de grâce feront l’objet d’un traitement judiciaire. J’ai donné pleins pouvoirs à mes avocats aussi bien à Abidjan qu’en Europe d’engager des poursuites », a-t-il poursuivi.   

« En ce qui concerne l’achat d’une résidence, cette opération a été effectuée de façon régulière et date de 2008. De surcroit cette opération d’acquisition a été faite à tempérament sur les fonds de souveraineté. Mes avocats là encore, défendront mes droits acquis », a indiqué M. Soro. 

Il fait observer que personne ne soit dupe, car toute cette « cabale » vise à l’ « écarter purement et simplement de la course à la présidentielle » dont on sait qu’il est le « favori », se disant être en face d’un véritable « law fare », consistant à instrumentaliser la justice pour combattre des opposants politiques.

« On veut me faire la guerre avec la loi, en se servant des juges. Ce mandat d’arrêt lancé contre moi est politique, injuste et infondé. Je le considère comme une trahison, tout comme ces trois engagements pris avec moi en 2006 en présence d’un ancien Chef d’Etat et par la suite renouvelés devant un grand guide religieux ivoirien et qui n’ont pas été respectés », a estimé M. Soro.

1er janvier 1960, jour d’indépendance oublié au Cameroun

Devenu un jour ordinaire dans le pays, le 1er janvier représente le jour de l’indépendance de la partie du Cameroun sous colonisation française jusqu’en 1960, la République étant proclamée en mars suivant dans cette partie orientale du territoire. Ahmadou Ahidjo, jusque-là Premier ministre, en deviendra le premier président en mai suivant.Dans le Cameroun occidental, alors sous domination britannique, l’indépendance est annoncée le 1er octobre 1961, suivie de fusion des deux Cameroun. En février d’avant, les Nations Unies avaient organisé un plébiscite sur cette zone, dont la partie septentrionale (Northern Cameroons) s’était prononcée en faveur d’un rattachement au Nigeria, alors que le reste (Southern Cameroons) optait pour son rattachement à la République du Cameroun.
 
Dès octobre 1967, Ahmadou Ahidjo est président fédéral de la République du Cameroun, avec John Ngu Foncha comme vice-président. Le pays est alors composé de deux États fédérés, trois gouvernements, quatre Assemblées et trois organes judiciaires.
 
La République unie du Cameroun, regroupant les parties anglophone et francophone et qui signe la fin du fédéralisme, sera consacrée le 20 mai 1972 à la suite d’un référendum où le «oui» l’emportera à 99,97%. Cette date, considérée par certains ressortissants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest comme un «hold-up constitutionnel», correspond pour beaucoup au début des frustrations vécues par les Anglophones, dont certains ont pris les armes depuis plus de 3 ans pour revendiquer la sécession.
 
La Constitution du 2 juin 1972 sanctionne la naissance de l’État unitaire, et le 20 mai devient jour de Fête nationale. Le pays est désormais constitué d’un seul État, un seul gouvernement, une seule Assemblée et seul organe judiciaire. Ahmadou Ahidjo, qui en est le président et qui mourra en exil au Sénégal le 30 novembre 1989, démissionnera de ses fonctions le 4 novembre 1982.
 
Jusque-là Premier ministre, Paul Biya accède à la magistrature suprême le 6 novembre suivant à la suite d’une disposition constitutionnelle. Le 21 janvier 1984, le pays prend la dénomination de République du Cameroun qu’il porte jusqu’à ce jour.

Niger : Issoufou souhaite transmettre le pouvoir démocratiquement

Le président Issoufou Mahamadou a réitéré, mardi soir, sa volonté de transmettre démocratiquement le pouvoir au président élu à l’issue de la présidentielle dont le premier tour se déroulera en décembre 2020.« L’année 2020 sera un tournant décisif pour notre pays, et les défis sont énormes. Mais nous continuerons à les relever pour progresser vers l’avènement d’un Niger émergent, un Niger tel que j’ai souhaité qu’il soit dans mon discours d’investiture le 2 Avril 2016 et tel que je souhaite qu’il soit le 2 Avril 2021 au moment où, grâce à Dieu, je passerai le relais au Président que vous aurez élu », a dit le président nigérien dans son discours du nouvel an.

« L’année 2020 sera une année électorale », a-t-il indiqué, rappelant le calendrier électoral défini par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui fixe les élections locales au 1er novembre 2020. Ces élections seront suivies le 27 décembre 2020 du 1er tour de la présidentielle, couplée aux législatives.

Poursuivant, Issoufou a exhorté la classe politique à « un dialogue sincère afin de créer les conditions d’organisation d’élections à la satisfaction de tous ».

Soro dénonce une autre « cabale » contre lui impliquant un franco-algérien

L’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, a dénoncé mardi une autre « cabale » contre lui orchestrée par le régime d’Abidjan impliquant un franco-algérien, sans dévoiler son nom, dans un message du nouvel an sur Facebook.Dans une tentative de le « compromettre », M. Guillaume Soro affirme qu’« une seconde fois, un franco-algérien » lui a rendu visite à l’instar d’un homme d’affaire venu l’espionner pour le compte du pouvoir. 

M. Soro a fait savoir que « ces reliques exhumées » en vue de porter atteinte à sa personne « feront l’objet d’un traitement judiciaire » tout en annonçant avoir « donné plein pouvoir à  (ses) avocats aussi bien à Abidjan qu’en Europe, d’engager des poursuites ».

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou a dévoilé, à Abidjan,  il y a quelques jours un enregistrement sonore présentant une personne comme M. Guillaume Soro,  échangeant avec un interlocuteur dont l’identité n’a pas été indiquée. 

« Contrairement à ce que le procureur a dit dans sa déclaration liminaire, il ne s’agit pas de propos interceptés au cours d’une écoute téléphonique,  mais plutôt d’une conversation qui date de 2017 », a précisé M. Soro sur cette première tentative d’espionnage contre lui.

« Alors que mes relations avec le président de la République commençaient à se distendre, je suis entrepris par un homme d’Affaires au motif de me porter secours selon ses propres termes à la tentative d’assassinat qui serait l’objet de la part du régime d’Abidjan », a-t-il souligné.

« Suspicieux, je pris la décision heureuse d’informer les services secrets d’u pays européen et des diplomates. Dès lors que nous nous sommes aperçus qu’ il s’agissait d’une opération montée de toute pièce depuis Abidjan en accord avec les dits services, nous y avons mis un terme », a-t-il, poursuivi.

 Il a assuré que ses avocats mettront à la disposition du public les échanges de correspondance qui font foi de sa « sincérité ».  Du reste, il a « évoqué en son temps la question avec le président de la République », laissant les Ivoiriens juger de la sincérité des deux versions qui leur sont servies.

M. Soro s’est interrogé « comment expliquer l’inaction du président face à ces faits graves dès réception dudit audio ».  En ce qui concerne l’affaire de l’acquisition de la résidence qu’ il habite à Marcory, dans le Sud d’Abidjan, il a dit que l’opération s’est passée de façon « régulière ».

Pour lui, le mandat d’arrêt lancé contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat, recel de deniers publics et blanchiment de capitaux, a été soulevé par le pouvoir pour le « combattre » en tant qu’opposant, d’ailleurs déclaré comme candidat à l’élection présidentielle de 2020.  

« Ce mandat d’arrêt lancé contre moi, est politique, injuste et infondé, je le considère comme une trahison », a estimé l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, qui est en rupture de confiance avec son mentor Alassane Ouattara.

Soro considère le mandat d’arrêt lancé contre lui comme une «trahison»

L’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, a déclaré mardi que le mandat d’arrêt lancé contre lui par la justice ivoirienne est « politique, injuste et infondé », le considérant comme « une trahison », dans un message de nouvel an sur Facebook.« Ce mandat d’arrêt lancé contre moi est politique, injuste et infondé. Je le considère comme une trahison, tout comme ces trois engagements pris avec moi en 2006 en présence d’un ancien chef d’Etat et par la suite renouvelé devant un grand guide religieux ivoirien et qui n’ont pas été respectés», a dit M. Guillaume Soro sans préciser l’identité de cet ancien chef d’Etat et de ce guide religieux.

En 2006, Guillaume Soro, qui était à la tête de l’ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN), était très proche de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, qui grâce à son implication dans la crise en Côte d’Ivoire, a favorisé l’Accord politique de Ouagadougou.  Cet accord a permis à la Côte d’Ivoire de sortir de la crise par l’élection présidentielle de 2010.

L’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, est en conflit avec son mentor Alassane Ouattara depuis 2017. Et ce, parce des promesses cachées de passation du flambeau à la magistrature suprême semblent ne plus être réalistes.

Vu cette situation, M. Guillaume Soro a décidé tout seul et sans un parrainage politique de conquérir le pouvoir d’Etat. En octobre dernier, il a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle ivoirienne de 2020.

Alors qu’il revenait en Côte d’Ivoire le 23 décembre 2019 pour la pré-campagne, un mandat d’arrêt a été décerné contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre, une quinzaine de personnes dont des députés a été arrêtée.   

Au nombre des personnes mises aux arrêts, figurent cinq députés : Alain Lobognon, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaïla, Camara Loukimane, Soumahoro Kando. Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat. 

« Belle ironie de l’histoire, M. Ouattara, lui-même qui a été victime en 2000 de bannissement de sa candidature se trouve aujourd’hui dans le rôle et la posture de celui qui veut bannir », a déploré M. Soro qui, à l’entendre, laisse ne pas croire cela. 

« Ivoiriens, peuple de Côte d’Ivoire, c’est à vous qu’il appartient de juger les mérites des uns et des autres », a-t-il lancé, avant d’ajouter «  hier, je me suis engagé dans des causes que je croyais justes et salvatrices pour mes frères et sœurs, uniquement guidé par l’idéal de liberté et de justice ».

M. Soro qui était à la tête d‘une rébellion en 2002 qui a divisé la Côte d’Ivoire en deux avec le Nord sous contrôle de ses hommes et un Sud gouvernemental, a dit qu’il se «confesse humblement», estimant avoir «pu commettre des erreurs, voir des fautes ».

« Chaque pas, je vous l’assure que j’ai posé, n’a été dans l’unique but de servir mon pays, je me tiens aujourd’hui devant vous avec humilité pour réaffirmer ma détermination à défendre de toutes mes forces et au prix de tous les sacrifices les valeurs qui fondent notre Nation », a-t-il poursuivi.

L’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro,  a fait son adresse à ses concitoyens à 20 GMT  (heure d’Abidjan) depuis l’Europe où il se trouve, au même moment où le chef de l’Etat Alassane Ouattara s’adressait à la Nation pour son discours du nouvel an.

Macky Sall salue l’avènement de la monnaie Eco en zone Uemoa

Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall a, dans son message à l’occasion du nouvel an, salué l’avènement de l’Eco comme monnaie commune aux huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) utilisant actuellement le franc CFA.« C’est une heureuse perspective », a notamment dit Macky Sall, précisant que « d’ici l’entrée en vigueur effective de l’Eco (en 2020), rien ne changera quant à la parité fixe de notre monnaie ».

Le 21 décembre dernier, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé lors d’une conférence de presse commune avec le président français Emmanuel Macron, en visite officielle de trois jours en Côte d’Ivoire, que l’Eco remplacerait le franc CFA au sein des huit pays (le Bénin, le Burkina, la Côte-d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo) membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa).

Cette réforme du franc CFA comporte trois changements majeurs : le changement du nom de la monnaie du franc CFA à l’éco ; la centralisation de 50% des réserves de change au Trésor français et la fermeture du compte d’opération ; le retrait des représentants de la France de tous les organes de décision et de gestion de l’UEMOA.

Toutefois, l’Eco gardera une parité fixe avec l’Euro et la France jouera un rôle de garant en cas de défaut de l’un des Etats membres.

Le président Macky Sall a profité de l’occasion pour magnifier les performances économiques de son pays, malgré « une conjoncture mondiale difficile ».

« Les fondamentaux de notre économie restent solides, avec une inflation maîtrisée, un endettement prudent et productif, la réduction constante du déficit budgétaire, de 6,7% en 2011, à 3,7% en 2019, et un taux de croissance encore supérieur à 6% cette année », s’est-il réjoui.

Toutefois, relativise-t-il, « nous devons aller de l’avant et plus vite car, pour les peuples qui marchent à l’appel de leur destin, le progrès se mesure par leur capacité de presser le pas pour mieux répondre au commandement de l’histoire ».

A l’en croire, le Sénégal est aujourd’hui à une étape de sa marche où l’histoire lui commande d’atteindre l’objectif d’émergence à l’horizon 2035, pour se libérer, par le travail, des avatars de la pauvreté et du sous-développement.