Covid-19: « Il faut aider les pays africains »

Directeur du think tank, Policy center of the New South (PCNS), l’économiste marocain Karim El Aynaoui et des chercheurs africains et européens lancent un appel pour « soutenir les pays africains à travers une coopération internationale intensive » pour combattre les pandémies dont le Covid-19Le Coronavirus va indéniablement transformer la politique mondiale. La vitesse et l’ampleur avec lesquelles le virus se transmet et la gravité de sa portée ne relèvent malheureusement pas de l’infox.

Alors que le virus se propage à travers le monde, la capacité d’atténuer son impact est intrinsèquement liée aux ressources disponibles et à l’efficacité des autorités publiques. C’est pour cela qu’il est primordial que les dirigeants internationaux se concentrent sur ses conséquences sur les plus vulnérables, et en particulier en Afrique.

Il y a tout juste trois mois, le 31 décembre 2019, les autorités chinoises informaient le bureau de Pékin de l’Organisation mondiale de la santé d’un risque d’épidémie. 100 jours plus tard, trois milliards de personnes dans le monde sont confinées chez elles. C’est le résultat d’une approche radicale en réponse à une urgence de santé publique. Mais qu’est-ce que cela signifie pour les pays dont les infrastructures sanitaires sont inexistantes et qui ne disposent que de peu d’outils administratifs ?

Si toutes les nations sont menacées et se débattent pour éviter de tomber dans l’abîme, il est plus que jamais nécessaire d’envisager la situation sur le plan global tout en s’adaptant aux conditions locales dans le but de protéger les communautés les plus vulnérables à travers le monde. Car elles sont menacées non seulement par les risques du virus lui-même, mais aussi par ses conséquences politiques, économiques et sociales. Les pandémies ont un prix. Les combattre coûte cher, surtout pour les plus démunis. En guise de rappel : on estime que la pandémie du VIH/Sida a fait reculer la croissance du PIB de deux à quatre pour cent en Afrique subsaharienne. Selon les chiffres de la Banque mondiale, le virus Ebola aurait réduit de 12% le PIB cumulé des trois pays les plus touchés en 2014-2016, à savoir la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Mais cela n’est rien en comparaison avec les répercussions et l’ampleur du Coronavirus. Au cours des deux dernières semaines, l’effondrement des marchés financiers a entraîné une baisse des valeurs de plus de 9 trillions de dollars. Une baisse de la croissance du PIB mondial pourrait engendrer, selon les estimations actuelles, une perte de 2 trillions de dollars supplémentaires.

Le renforcement des mesures de confinement dans les économies majeures du globe menace d’avoir des répercussions encore plus catastrophiques. Et une profonde récession mondiale semble inévitable.

Ces effets se ressentiront d’autant plus en Afrique, où la population est plus proche du seuil de pauvreté que dans d’autres régions du monde et ne dispose d’aucune épargne pour faire face à une crise. L’Afrique abrite déjà la plus large proportion de personnes démunies par rapport aux autres continents. Même si la pauvreté dans le monde a reculé de 36 % en 1990 à 10 % 25 ans plus tard, ce qui représente plus d’un milliard de personnes, la progression plus lente de l’Afrique et l’augmentation constante de sa population signifient que la pauvreté concerne plus de 413 millions de personnes en 2015. Le taux de pauvreté en Afrique subsaharienne s’élève à plus de 40 % et le continent regroupe 27 des 28 pays les plus démunis du monde.

La coexistence de systèmes d’institutions fragiles et de gouvernements faibles constitue un mélange dangereux en temps normal, qui favorise la précarité. L’Organisation internationale du Travail estime que 74 % des Africains sont dans une situation d’emploi « vulnérable », c’est-à-dire soit de chômage, soit de sous-emploi, en comparaison avec les 45 % qui représentent le point de référence mondial, dans un continent où les systèmes nationaux de sécurité sociale sont quasiment inexistants. Le revenu moyen par habitant en Afrique subsaharienne est de 1585 dollars américains, c’est-à-dire 14 % de la moyenne mondiale.

Aujourd’hui, dans la situation de crise extrême que nous traversons, ce mélange de bas revenus et de moyens limités pourrait s’avérer fatal à un nombre, impossible à fixer, de personnes. Par ailleurs, l’effondrement du prix du pétrole, la fragilité de la sécurité alimentaire, la perturbation des échanges commerciaux affectent tout particulièrement des économies africaines en forte croissance, qui cherchaient à s’intégrer à l’économie mondiale. L’interruption brutale du tourisme et des investissements étrangers, et la volatilité financière, fragilisent les pays africains plus que les autres.

En cette période où chaque pays se replie sur lui-même pour combattre la maladie, il faut soutenir les pays africains à travers une coopération internationale intensive : activation de centres opérationnels d’urgence, envoi de masques et d’équipements de protection, recours aux technologies de l’information pour apprécier la diffusion du Covid-19 en temps réel et identification des groupes à risques sont parmi les première mesures à prendre. Parallèlement, il faut renforcer les capacités de santé existantes, et mettre en œuvre des programmes d’aide économique et sociale compatibles avec les réalités locales. Pendant la crise de l’Ebola, l’Afrique a su montrer comment, avec une aide internationale adaptée, elle avait su maîtriser une pandémie et, finalement, l’endiguer.

Membres d’un groupe réunissant des think tankers européens et africains, nous pensons crucial d’alerter les opinions de nos pays respectifs sur l’impact prévisible du Coronavirus en Afrique. La crise actuelle est un moment de vérité pour la mondialisation, et les relations entre l’Europe et l’Afrique.

C’est aussi une opportunité de solidarité et de coopération.

Karim El Aynaoui, Policy center of the New South, Maroc

Yonas Adeto, Institut d’études pour la paix et la sécurité, Ethiopie

Thomas Gomart, Institut français des relations internationales, France

Paolo Magri, Institut des études politiques internationales, Italie

Greg Mills, Brenthurst Foundation, Afrique du Sud

Karin Von Hippel, Royal United Services Institute for Defence and Security Studies, Londres

Guntram Wolff, Bruegel, Belgique

L’Ouganda expulse 340 Rwandais à cause du Covid-19

Au total, 342 ressortissants rwandais sont expulsés d’Ouganda en raison du Covid-19, a confirmé à APA vendredi à Kigali, un haut responsable administratif local de la province du Nord du Rwanda.Le gouverneur de la province du Nord du Rwanda, Jean Marie Vianney Gatabazi, a déclaré que personne parmi les expulsés ne souffrait de Covid-19.

L’expulsion intervient après que l’Ouganda a enregistré quatre nouveaux cas de Covid-19 pour porter le nombre total de cas confirmés dans le pays à 18 ce vendredi.

Au Rwanda, le nombre de cas confirmés de Covid-19 est passé à 50 après que neuf autres patients ont été testés positifs, a déclaré le ministère de la Santé.

Les autorités rwandaises ont annoncé un confinement de 14 jours sur l’ensemble du territoire et ont mis en garde les résidents contre les visites et les déplacements inutiles dans le pays et à l’étranger. Aucun décès n’a encore été enregistré dans les deux pays voisins.

Covid-19 : le nombre de cas au Rwanda grimpe à 41

Le nombre de personnes testées positives au nouveau coronavirus au Rwanda passe à 41 alors qu’environ 700 voyageurs et personnes ayant été en contact avec des cas suspects ont été mis sous surveillance, a révélé une source officielle mercredi soir à Kigali.Selon les responsables de la santé rwandais, le nouveau cas confirmé mercredi concerne un voyageur, arrivé de Dubaï, aux Émirats arabes unis.

 Tous les patients restent sous traitement en isolement et sont dans un état stable, a déclaré le ministère, ajoutant qu’aucun patient n’est dans un état critique

 Le ministère de la santé à Kigali a, dans un communiqué, exhorté les gens à rester chez eux et à accepter le couvre-feu imposé par le gouvernement depuis le week-end dernier.

 Pour le troisième jour consécutif du couvre-feu imposé par le gouvernement, plusieurs autoroutes principales – généralement pleines de véhicules – étaient en grande partie vides dans la ville de Kigali, mais la police a signalé que certaines personnes avaient tenté de violer le couvre-feu qui devrait durer 14 jours.

 Pendant la période de confinement qui est entrée en vigueur le dimanche 22 mars, seuls les marchés et les magasins vendant des denrées alimentaires et autres produits d’épicerie de première nécessité resteront ouverts.

 Sont également ouverts les hôpitaux, les pharmacies, les stations-service, entre autres, tandis que les transports publics se limitent à desservir les prestataires de ces services essentiels.

 Toute personne arrivée au Rwanda au cours des deux dernières semaines est tenue de se mettre en isolation pendant 14 jours à compter de la date d’arrivée et de suivre toutes les directives du ministère de la santé.

Kigali et Addis-Abeba veulent combattre ensemble le Covid-19

Le président rwandais Paul Kagame a discuté avec le Premier ministre éthiopien Dr Abiy Ahmed Ali de la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) et des mesures visant à prévenir la pandémie en Afrique, a appris APA jeudi à Kigali d’une source officielle.Au cours d’un entretien téléphonique, les deux dirigeants ont également évoqué la nécessité d’un effort mondial très important pour enrayer la maladie. 

Les deux hommes ont discuté de l’importance de mesures sanitaires nationales décisives et d’une coopération mondiale pour mettre fin à la pandémie de coronavirus et des mesures spécifiques à prendre à l’avenir pour faire face à ses effets globaux. 

« J’ai eu quelques conversations utiles avec le Premier ministre éthiopien, Dr Abiy Ahmed Ali, au cours des [quatre] derniers jours », a déclaré Kagame sur twitter, avant d’ajouter : « Je l’ai remercié d’avoir utilisé ses ressources et celles de son pays pour le transport de l’équipement essentiel offert par Jack Ma et la Fondation Jack Ma pour la lutte contre le Covid-19». 

Au début de ce mois, le milliardaire chinois Jack Ma a fait don de kits de test Covid-19 à un certain nombre de pays africains, dont le Rwanda, comprenant 20.000 kits de test, 100.000 masques et 1000 équipements de protection. 

Les fournitures médicales offertes par la Fondation Jack Ma et la Fondation Alibaba ont été livrées à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, où le Premier ministre Abiy Ahmed Ali a accepté de la distribution dans d’autres pays africains. 

La fondation a également annoncé son intention de fournir du matériel de formation en ligne pour aider les institutions médicales en Afrique à faire face au  coronavirus.

Covid-19 : le Rwanda héberge des étudiants burundais interdits de rentrer chez eux

Le Rwanda a décidé d’héberger un groupe d’étudiants burundais, après qu’il leur a été interdit de retourner dans leur pays par des responsables de Bujumbura qui craignent une importation du coronavirus, a révélé lundi un haut responsable à Kigali.La ministre délégué en charge de l’Enseignement et de la Formation technique et professionnels au Ministère de l’Education, Claudette Irere a confirmé que les Burundais qui poursuivaient leurs études secondaires dans le pays seraient temporairement hébergés dans deux établissements à Kigali.

Les autorités burundaises leur ont refusé de rentrer chez eux par crainte d’importer la maladie à coronavirus confirmée au Rwanda ce week-end. Irere n’a pas précisé le nombre d’étudiants burundais qui se sont vu refuser l’entrée, alors qu’ils tentaient de retourner dans leur pays d’origine.

Cette décision intervient après que le ministère de l’Education a ordonné dimanche que toutes les écoles publiques et privées soient fermées pendant deux semaines, après que les autorités sanitaires rwandaises ont confirmé cinq cas de coronavirus connus sous le nom de Covid-19.

Les grands événements publics, notamment les concerts, les sports et les services religieux ont été interdits au Rwanda à compter de dimanche et tous les matches programmés dans la Ligue de football du pays ont été joués à huis clos.

Lundi, la direction de l’Institut des musées nationaux du Rwanda (INMR) a annoncé sa décision de fermeture temporaire par mesure de précaution contre la propagation du virus.

Les étrangers qui se sont rendus en Chine et dans d’autres pays touchés par le Covid-19 au cours des 14 derniers jours, avant leur arrivée au Rwanda, se verront refuser l’entrée.

La compagnie aérienne nationale du Rwanda, RwandAir, a suspendu tous ses vols vers Israël, Guanzhou en Chine et Mumbai en Inde.

L’Afrique enregistre son deuxième cas de Covid-19 en Algérie

Un ressortissant italien arrivé le 17 février en Algérie a été diagnostiqué positif du coronavirus, ont annoncé mardi soir les autorités de ce pays qui enregistre ainsi le deuxième cas du continent officiellement touché par l’épidémie après l’Egypte, deux semaines plus tôt.Le cas algérien a été suspecté en même temps que son compatriote, tous deux « de nationalité italienne » et « âgés de 55 ans et 61 ans », a précisé le ministre algérien de la Santé à la télévision d’Etat.

Au bout de huit jours de veille sur eux, un seul « cas a été confirmé positif au coronavirus », a-t-il assuré, avant de louer le dispositif de « surveillance et d’alerte mis en place au niveau national (qui) a permis de détecter deux cas ».

Selon la télévision d’Etat, reprise par plusieurs médias, la personne infectée a été placée en isolement à l’institut Pasteur d’Alger, la capitale, même si les circonstances de son infection ne sont pas établies.

Parti en décembre de Chine qui a déjà enregistré 2615 décès sur 78.064 cas, le Covid-19 se propage également dans plusieurs pays comme l’Italie où le bilan s’établit à 10 morts sur 322 personnes infectées.

Par ailleurs, les autorités algériennes assurent de la mise en place d’un « dispositif de surveillance et de veille au niveau de tous les points d’entrée » dans le pays.

Selon RFI, des épidémiologistes ont indiqué, dans un rapport publié dans la revue The Lancet, que l’Algérie, l’Égypte et l’Afrique du Sud constituaient les « trois portes d’entrée les plus importantes de l’épidémie sur le continent ». Quand on sait également que ces deux derniers faisaient partie avec le Kenya, le Maroc et l’Ile Maurice des destinations préférées des Chinois sur le continent. (https://apanews.net/pays/guinee-bissau/news/coronavirus-un-manque-a-gagner-pour-le-tourisme-africain)

Le système de santé africain en alerte ?

Il y a près de deux semaines déjà, le ministère égyptien de la Santé annonçait dans une déclaration conjointe avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le premier cas de coronavirus en Afrique. Un étranger dont la nationalité n’a toutefois pas été précisée, encore moins son état de santé actuel.

En Afrique de l’ouest, les ministres de la Santé des pays membres de la Cedeao, réunis le 14 février à Bamako, au Mali, ont décidé de renforcer au niveau communautaire la coordination, la communication et la collaboration transfrontalière dans le cadre de la préparation à l’épidémie de Covid-19.

Les initiatives ne manquent pas aussi au niveau continental après que l’Union africaine (UA) a convoqué le 22 février à son siège, à Addis-Abeba, les ministres de la Santé pour partager les informations existantes et connaissances actuelles sur le Covid-19, les médicaments en cours de développement et essais cliniques.

Des réunions se tiennent régulièrement aussi à Dakar où l’Institut Pasteur, référence sur le continent, prépare des experts de pays africains face à la maladie.

Déjà hier mardi dans la capitale sénégalaise, il a ouvert un atelier régional de formation sur le diagnostic biologique du coronavirus à l’intention des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et du Tchad.

Les recettes de Wathi pour améliorer les systèmes de santé ouest africains

Au moment où l’épidémie du coronavirus prend des proportions inquiétantes et menaçantes dans le monde, le Think tank Wathi pose le débat pour améliorer des systèmes de santé en Afrique de l’ouest.En  Afrique, particulièrement dans sa région occidentale, l’accès à des  services sociaux de base constitue encore un des défis majeurs à relever  pour certains pays.

En janvier 2019, Wathi a lancé un débat en  ligne sur « les systèmes de santé de la région et les conditions de son  amélioration au service des populations ».

En conclusion, le  rapport Mataki (« mesures » en langue houassa) a consisté à une  sélection des principaux constats et recommandations formulés dans le  cadre du débat, complétée par des pistes d’action élaborées par l’équipe  de Wathi sur la base de consultations supplémentaires avec des  professionnels et experts du secteur.

Même si des indications  sur la situation sanitaire dans les pays d’Afrique de l’ouest montrent  des « progrès incontestables », il reste évident que ces acquis sont  souvent tributaires à des chocs externes inopportuns.

Dans le  document publié ce mardi à Dakar par le directeur exécutif de Wathi,  Gilles Olakounlé Yabi, il est noté des progrès sur le plan sanitaire  souvent freinés par des « contextes de conflits armées, des crises  sanitaires exceptionnelles ».

La plus marquante et récente en  Afrique de l’Ouest, rappelle-t-il, est l’épidémie à virus Ebola qui a  lourdement affecté le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée.

Selon  le rapport Makati, les indicateurs de l’état de santé se sont améliorés  en grande partie grâce à l’ampleur des contributions financières  internationales pour « combattre les grandes pandémies, le paludisme, la  tuberculose, et le VIH Sida.

Le Fonds mondial de lutte contre  le Sida, la tuberculose et le paludisme a joué « un rôle central dans  tous les pays de la région et permis d’alléger considérablement la  facture sanitaire des Etats et des populations », souligne M. Yabi.

Cependant,  les objectifs maintes fois visés « n’ont jamais était atteints, le plus  connu de ces objectifs étant l’engagement des Etats à consacrer 15% de  leur budget national au secteur de la santé », conformément à la  Déclaration d’Abuja de 2001.

Pour améliorer les systèmes de  santé en Afrique de l’ouest, Makati recommande dans un premier temps la  mise en place d’une politique préventive de lutte contre les maladies au  cœur du système de santé.

Comme préalable, il faut inclure la  prévention, les soins de santé primaire et les principes de base de la  santé mentale dans le parcours de formation de tous les professionnels  de santé.

Makati suggère aux autorités ouest-africaines  d’assurer la formation de ressources humaines suffisantes dans le  domaine sanitaire, y compris la santé mentale, leur déploiement  équitable sur les territoires nationaux et leur encadrement effectif.

Au-delà  du financement durable des systèmes de santé pour promouvoir  l’accessibilité aux soins et aux médicaments, il faudra également  améliorer le fonctionnement au quotidien de tous les établissements  délivrant des services de santé. Et enfin, le renforcement des systèmes  de santé nationaux par le développement de la recherche, la  mutualisation des ressources au niveau régional et  l’institutionnalisation d’un débat public sur les politiques nationales  de santé.

Okf /Dng/te/APA

Villes et territoires durables au menu du Sommet Afrique-France

Abidjan se prépare pour le Sommet Afrique-France prévu en juin 2020 à Bordeaux, en France, qui sera axé sur le thème des villes et territoires durables.Ce sommet devrait rassembler plus de 15 000 acteurs des villes africaines et françaises, 500 exposants et plus de 1 000 entrepreneurs africains.

Ce rendez-vous politique majeur impulsé par le président français Emmanuel Macron et qui, pour la première fois, réunira les acteurs politiques et économiques africains et français, pour agir et s’engager sur la ville durable de demain, se veut une plateforme de réflexions sur les nouveaux enjeux du développement durable.

Il s’agit notamment de développer de nouveaux partenariats durables avec l’ambition partagée de co-construire des écosystèmes urbains qui soient pérennes, innovants, fertiles et frugaux tout en accélérant la structuration de la filière économique durable, renseigne une note sur l’évènement.

Sur les bords de la lagune Ebrié, il est prévu les 27 et 28 février 2020 les « Rencontres d’Abidjan », des assises qui réuniront des acteurs africains de la ville dans la capitale économique ivoirienne pour préparer le Sommet Afrique-France 2020.

Ces rencontres regrouperont les ministres en charge de la Ville et du Développement urbain des pays africains francophones, des élus locaux, des représentants de la société civile et des start-ups afin d’échanger et de partager les solutions pour construire des « villes durables et intelligentes ».

Une ville intégrée

La vision de l’Etat ivoirien est de promouvoir une ville intégrée qui prend en compte toutes les commodités d’une cité moderne et fonctionnelle, avec des innovations technologiques incluant, entre autres, des habitations à éclairage naturel et naturellement aérées.

La Côte d’Ivoire veut valoriser le mix énergétique dans les constructions. Cela devrait permettre d’installer les populations dans une économie verte et les conduire à coupler l’énergie conventionnelle avec l’énergie solaire (panneaux solaires).

Pour la mobilité urbaine, l’Etat ivoirien devrait, avec l’aide de la France, réaliser un train urbain dénommé Le Métro d’Abidjan. Le gouvernement a également ouvert le secteur du transport lagunaire qui a vu l’arrivée de nouveaux opérateurs.

Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est dans une optique de revalorisation des déchets, ce qui a conduit à la fermeture de la décharge d’Akouédo dans l’est d’Abidjan, et sa mise à disposition du public. Une autre décharge moderne, visant le recyclage, a été ouverte à Kossihouen, sur l’Autoroute du Nord, à 26 Km d’Abidjan.

« Avec un volet de recyclage des déchets, nous regardons comment mettre en place une économie circulaire, comprenant tout ce qui est plastique, ferreux et organique telles les huiles usagées pour voir comment organiser le marché de tous ces déchets », avance Dr Alain Kouadio.

L’objectif est que « les déchets ne soient plus des déchets, mais plutôt des matières premières pour fabriquer d’autres produits », fait-il remarquer, confiant que dans ce sens, des initiatives sont en cours avec Nestlé qui a un projet en partenariat avec le ministère pour le recyclage des déchets plastiques.

Beaucoup d’initiatives sont en cours dans la production de pavés. En outre, souligne-t-il, une entreprise japonaise a entamé une étude sur les batteries usagées des engins aux fins de les recycler. Toutefois, l’Etat veut mettre en place un cadre cohérent et intégré tout en impliquant tous les acteurs.

Vers une meilleure mobilité urbaine à Abidjan

Dans le cadre de sa modernisation, Abidjan, la capitale économioque, se veut une métropole attractive avec des voies de circulation facilitant la mobilité.Cette vision du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara renvoie au constat que « 54% de la population ivoirienne vit en ville, notamment à Abidjan qui compte 5,5 millions d’habitants »; ce qui nécessite un plan d’aménagement spécifique.

L’Etat ivoirien a conçu de ce fait une voie de contournement de la ville d’Abidjan dénommée l’Y4. Elle est une autoroute longue de plus de 24 Km qui devrait être aménagée en une route de 2X3 voies avec plusieurs ouvrages annexes permettant d’accéder aux routes d’Alépé, d’Anyama, des villes situées au nord d’Abidjan.

Cette voie relie en outre le Boulevard de France redressé au Boulevard Mitterrand, avec l’aménagement de carrefours, la construction des échangeurs d’Alépé, d’Anyama et du Boulevard Mitterrand. Le projet a été d’ailleurs élaboré dans le cadre du « Projet d’Intégration Port-Ville du Grand Abidjan ».

Elle devrait permettre de renforcer la mobilité dans la capitale économique ivoirienne, en contournant le centre-ville pour ouvrir l’accès à la zone portuaire d’Abidjan. Avec cette voie, il sera possible de contourner le centre-ville d’Abidjan pour rallier plusieurs autres destinations à l’intérieur du District d’Abidjan.

La construction de cet ouvrage devrait avoir un impact significatif sur la réduction des embouteillages et participer à l’extension de la ville d’Abidjan. Ce périphérique Y4 permettra aussi de relier les communes de Songon, Abobo-Anyama, Cocody et Port-Bouët et faciliter l’accès à la zone portuaire d’Abidjan.

La section 2 de l’Y4, longue de 15 Km, devra relier la commune d’Anyama à l’Autoroute du Nord, en traversant les localités d’Ebimpé, d’Akoupé-Zeudji et d’Attinguié. La section 3, elle, devrait être connectée à l’Autoroute du Nord à la commune de Songon, une zone d’extension à l’Ouest de la ville d’Abidjan.

Le projet estimé (en 2018) à 331,8 millions d’euros, soit environ 217 milliards de FCFA, devrait permettre de financer quatre chantiers sur une période de sept ans : la réalisation de la section 2 de l’Y4, l’aménagement de la section 3 de cette autoroute, la construction de l’échangeur du carrefour Akwaba (à Port-Bouët, sud d’Abidjan) et la construction d’une plateforme logistique comprenant des parcs de stationnement court et long séjour pour les camions poids lourds.

Naomie Nishimwe élue Miss Rwanda 2020

Naomie Nishimwe, une jeune étudiante de 21 ans à Kigali a été couronnée Miss Rwanda 2020 tard samedi soir, a appris APA dimanche auprès des organisateurs.Nishimwe, qui a représenté Kigali dans la phase préliminaire de la sélection, est sortie victorieuse du concours de beauté, succédant ainsi à Meghan Nimwiza, Miss Rwanda 2019.

La première dauphine du concours est Phiona Umwiza et la seconde Denise Mutesi.

La nouvelle reine de beauté est rentrée chez elle avec une Suzuki Swift flambant neuve, un salaire mensuel de 800.000 rwf (environ 880 dollars) et plusieurs autres cadeaux offerts par des partenaires de Miss Rwanda.

Elle représentera également le Rwanda au concours de beauté Miss Monde 2020.

Le concours Miss Rwanda 2020 est le 10ème événement du genre après la première édition en 2010, et Meghan Nimwiza, les reines antérieures, présentes et futures ont accès à un salon de beauté pendant tout leur règne ; elles ont également droit à une robe pour chaque occasion à laquelle elles désirent assister.

L’Angola « intermédiaire honnête » dans les pourparlers entre le Rwanda et l’Ouganda

Le président angolais João Manuel Gonçalves Lourenço participera au sommet quadripartite des chefs d’État en tant qu’intermédiaire honnête pour aider à mettre fin à la longue querelle entre le Rwanda et l’Ouganda, a confirmé une source diplomatique à Kigali.La réunion est prévue vendredi au poste frontière de Gatuna entre les deux pays. Ce sommet se tiendra entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue ougandais Yoweli Kaguta Museveni quelques jours seulement après que le Rwanda et l’Ouganda ont convenu de commencer à libérer leurs ressortissants détenus respectifs lors du troisième cycle de pourparlers ministériels qui s’est déroulé à Kigali le 14 février pour améliorer les relations tendues.

Tous ces pourparlers sont basés sur un protocole d’accord qui a été signé en Angola en août de l’année dernière pour mettre fin au conflit qui a poussé les deux pays à s’accuser d’espionnage, d’assassinats politiques et d’ingérence.

Les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis février dernier, après que le Rwanda a ouvertement accusé son voisin ougandais d’aider deux groupes rebelles basés à l’étranger – le Congrès national du Rwanda (RNC) et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Le RNC est un groupe rebelle dirigé par certains des dissidents les plus importants du Rwanda, dont l’officier renégat Kayumba Nyamwasa, basé en Afrique du Sud.

Les FDLR sont un groupe rebelle composé en partie d’anciens soldats rwandais et de milices hutues qui ont fui vers la République démocratique du Congo (RDC) après le massacre d’environ un million de Tutsis et d’Hutus modérés lors du génocide de 1994.

Il y a plus de 100 Rwandais incarcérés en Ouganda, selon les responsables de Kigali. Jusqu’à présent, 22 Rwandais ont été libérés par un tribunal militaire ougandais depuis le mois dernier, après que l’accusation a indiqué qu’elle avait perdu tout intérêt pour leur cas, une mesure que le Rwanda a saluée comme « un bon pas » vers la normalisation des relations.

Parmi les personnes libérées par le tribunal ougandais figurent deux personnes soupçonnées de terrorisme qui ont été impliquées dans les récents attentats dans le nord du Rwanda.

En octobre dernier, selon la police nationale rwandaise, un groupe d’assaillants équipés d’armes rudimentaires, notamment de couteaux et de fusils, a attaqué un village du secteur de Kinigi, dans le district de Musanze, au nord du Rwanda, avant de s’enfuir en Ouganda.

Suite à l’expulsion de deux suspects, le gouvernement rwandais a publié un communiqué indiquant qu’il espère que ces actions des autorités contribueront à éliminer toute forme de soutien de l’Ouganda aux éléments de déstabilisation et aux groupes terroristes anti-Rwanda et à tenir pour responsables les responsables de tous les groupes opérant depuis l’Ouganda.

Malgré un accord récent, les responsables rwandais ont déclaré que l’interdiction de voyager en Ouganda sera levée à condition que les dirigeants ougandais libèrent les centaines de citoyens rwandais arrêtés illégalement en Ouganda.

Kigali accueillera le sommet sur le changement climatique Afrique 2020

La capitale du Rwanda, Kigali, accueillera en septembre prochain le sommet sur le changement climatique Afrique 2020, une conférence internationale annuelle majeure qui débat de la manière dont le monde devrait s’attaquer au changement climatiqueCe sommet de trois jours devrait réunir des acteurs non étatiques de tout le continent africain pour discuter et échanger des points de vue sur des questions cruciales en matière d’environnement et de climat, ont confirmé les organisateurs mercredi à Kigali.

 Selon le secrétaire général de l’Association rwandaise des autorités locales (RALGA), Ladislas Ngendahimana, co-organisateur de l’événement, il y aura également des représentants de gouvernements locaux, d’entreprises, de syndicats, d’ONG environnementales et de chercheurs, entre autres.

 « Les discussions mettront en évidence l’engagement des acteurs africains dans la lutte contre le changement climatique », a déclaré M. Ngendahimana.

 Au cours de ce sommet, différents acteurs clés de l’espace du changement climatique, notamment l’agriculture et les entreprises, devraient discuter du travail à accomplir pour renforcer la mobilisation des gouvernements locaux et des acteurs non étatiques dans la lutte contre le changement climatique en Afrique.

 Le précédent sommet sur le changement climatique, qui s’est tenu à Accra l’année dernière, a rassemblé 1.000 participants de 41 pays, dont 27 pays africains, pour formuler des recommandations spécifiques sur la manière de s’attaquer au problème du changement climatique.  

 Les différents pays africains participants devraient par ailleurs profiter de cette occasion pour parvenir à un consensus sur les principaux thèmes liés au changement climatique afin de pouvoir participer aux conférences internationales sur le changement climatique avec une position commune.

 En Afrique, les manifestations du changement climatique devraient augmenter si rien n’est fait pour modifier la courbe des émissions de gaz à effet de serre, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

 En Afrique australe et orientale, la sécheresse touche tous les pays, réduisant le débit des grands fleuves utilisés pour la production d’électricité ou l’irrigation, selon ce rapport.

 Le changement climatique se manifeste aussi en particulier par la désertification, dont l’extension du Sahara est le fait le plus significatif. En moins de 100 ans, la superficie de ce désert en Afrique du Nord a augmenté de 10%.

 Les estimations officielles montrent que la famine affecte déjà quotidiennement environ 240 millions d’Africains. 

 D’ici 2050, les experts estiment que même un changement d’environ 1,2 à 1,9 degrés Celsius aura augmenté le nombre de personnes sous-alimentées sur le continent de 25 à 95% (Afrique centrale +25 %, Afrique de l’Est +50 %, Afrique australe +85 % et Afrique de l’Ouest +95 %). 

 La situation sera désastreuse pour les enfants qui ont besoin d’une alimentation adéquate pour réussir leur éducation, selon le rapport.

Rwanda: l’espérance de vie passe à 67,8 ans (officiel)

L’espérance de vie moyenne des Rwandais à la naissance a augmenté de près de trois ans, passant de 64,5 ans en 2012 à 67,8 ans en 2020, selon les chiffres rendus publics lundi par l’Institut national des statistiques du Rwanda.Selon le scénario moyen, l’espérance de vie devrait augmenter pour atteindre 71,4 ans en 2032, tandis que le taux de mortalité infantile devrait passer de 32 actuellement à 27,7 pour 1.000 naissances vivantes au cours des 12 prochaines années.

Les derniers résultats de l’enquête démographique et de santé (EDS) menée par le gouvernement indiquent que la mortalité infantile est ainsi passée de 86 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2005 à 32 en 2014-15.

En outre, la mortalité maternelle a diminué entre 2010 et 2014-15, passant de 750 à 210 décès (dus à la grossesse, pendant l’accouchement et pendant la période post-partum, c’est-à-dire -42 jours après l’accouchement) pour 100.000 naissances vivantes, selon le rapport.

Sur la base des tendances actuelles, les rapports officiels indiquent que la taille de certains sous-groupes de la population, comme la population d’âge scolaire, la population en âge de travailler, le groupe des interventions de santé, les personnes âgées, les enfants et les jeunes et les catégories des groupes d’âge légal augmentera considérablement au cours des 12 prochaines années, en particulier dans les zones urbaines.

La population rwandaise devrait passer de 12,3 millions en 2020 à 16,3 millions en 2032.

Les chiffres officiels soulignent que la population sera moins jeune, l’âge médian passant de 19 ans en 2012 à 24 ans en 2032.

Le pourcentage d’adultes et de personnes âgées de 60 ans et plus dans la population augmentera avec le temps, tandis que la part des enfants devrait diminuer à l’avenir.

Rwanda: décès en détention du musicien Kizito Mihigo

Le musicien rwandais de Gospel, Kizito Mihigo, arrêté la semaine dernière alors qu’il tentait de quitter le pays, est décédé en détention après s’être apparemment suicidé dans sa cellule.La police a indiqué lundi dans un communiqué que Mihigo, qui était gardé dans un poste de police à Kigali, après avoir été intercepté, alors qu’il tentait de s’enfuir vers le Burundi voisin pour y rejoindre un groupe rebelle rwandais, s’était donné la mort.

Le musicien qui était devenu une personnalité importante avec beaucoup de réseaux, jusqu’à son arrestation en avril 2014, pour complot en vue d’assassiner le président Paul Kagamé et d’autres hauts dirigeants du pays, s’est empoisonné, a déclaré le porte-parole de la police nationale du Rwanda, John Bosco Kabera.

On ne sait pas encore si le musicien qui a été arrêté à Nyaruguru, un district du sud du Rwanda souffrait apparemment de dépression.

Le communiqué de police a ajouté qu’avant le suicide, Kizito avait reçu des visites régulières des membres de sa famille et de son avocat.

Avant sa libération de prison par grâce présidentielle en septembre 2018, Mihigo, 38 ans, a été condamné en février 2015 à dix ans de prison après qu’il a plaidé coupable de délits, dont une conspiration visant à assassiner le président Paul Kagamé et d’autres hauts responsables du pays.

Le chanteur, selon les procureurs, avait également conclu une alliance avec le Congrès national du Rwanda (RNC), un groupe composé de dissidents rwandais en exil.

A Conakry, les élections du 1er mars ravivent la tension

A Conakry, les législatives couplées avec le référendum du 1er mars 2020, sont le principal sujet de discussion dans les café-bars, les marchés ou autres lieux de rencontre.Dans la capitale, plane une atmosphère de suspicion. Certains citoyens sont persuadés que, derrière le changement annoncé de la loi fondamentale du pays, se cache un désir du président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Ce que ne lui permet pas la Constitution en vigueur.

Pour faire entendre leur voix, des Guinéens manifestent régulièrement à l’appel du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qui réunit l’opposition et la société civile. Et l’économie en pâtit. « Quand il y a une mobilisation, on ne peut pas travailler. Nous sommes obligés de fermer », regrette Mabinty Camara, gérante d’un salon de coiffure situé à Sonfonia-gare, un quartier de la banlieue de Conakry.

Sans langue de bois, cette dame se désole de la situation politique qui prévaut dans son pays : « Nous sommes fatigués. Quand on parle d’élections en Guinée, on note toujours des manifestations causant des morts. Il faut que cela cesse ».

A quelques encablures, Ibrahima Bangoura, un chauffeur de taxi maraude. Mais il s’arrête un moment pour se prononcer sur la crise politique que traverse sa Guinée natale.

« Il faut que les opposants se ressaisissent. La plupart d’entre eux étaient dans le gouvernement lorsque le président Lansana Conté modifiait la Constitution pour s’offrir un troisième mandat. Ils l’ont soutenu. Aujourd’hui, ils sont mal placés pour dire non à Alpha Condé. Je le soutiens depuis 1990 et tant qu’il est là, je vais l’accompagner », promet-il.

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En marge du 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 09 et 10 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie), le président Alpha Condé n’a pas mis fin au débat sur son éventuel troisième mandat. Au contraire, il a donné du grain à moudre à ses détracteurs.

« Condé n’aime et ne supporte personne. Tout ce qu’il fait, c’est pour lui. Son seul objectif est de mourir au pouvoir. Et il est prêt à sacrifier tout le monde », fustige le député Saïkou Yaya Barry, vice-président de l’Union des Forces Républicaines (UFR, opposition).

Poursuivant, M. Barry considère que Condé « est un dictateur qui veut laisser la Guinée en lambeaux avant de mourir » et que personne n’osera lui tenir tête au sein du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, parti au pouvoir).

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A en croire Souleymane Keïta, chargé de mission à la présidence de la République, il y a de nombreuses « incohérences » dans l’actuelle Constitution qui favorisent « des interprétations tendancieuses ».

Pour ce membre du RPG, il est donc primordial de « doter la Guinée d’une Constitution claire » et le président Alpha Condé a le droit de convoquer le corps électoral pour qu’il se prononce sur cette question.

En tout cas, depuis octobre 2019, le Front National de Défense de la Constitution (FNDC) monte au front sur toute l’étendue du territoire national.

Ce mouvement, regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile, menace d’empêcher la tenue des législatives et du référendum. D’ailleurs, des opposants ont déchiré et brulé des listes électorales dans les localités où ils sont maîtres.

L’UA alerte les banques centrales africaines sur les conséquences économiques du coronavirus

Le professeur Victor Harison, Commissaire aux Affaires économiques de la Commission de l’Union africaine (CUA) a demandé, jeudi à Dakar, aux gouverneurs des Banques Centrales Africaines de faire attention aux conséquences économiques du coronavirus qui affecte actuellement plusieurs parties du monde.« Cette épidémie n’affecte pas pour le moment le continent, mais il faudra que nous fassions attention », a laissé entendre le professeur Harison, à l’occasion de la réunion du bureau de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA).

Selon lui, l’OPEP est en train de se réunir pour décider des niveaux de protection du pétrole, ajoutant qu’au regard de la place de la Chine par rapport aux échanges commerciaux des pays africains, les banques centrales africaines ont un rôle clé à jouer car il risque d’y avoir une récession économique au niveau mondial.

M. Harison a tout de même salué la performance du Pound égyptien et les obligations rwandaises. « Et nous espérons que l’avènement d’une monnaie unique qui correspond aux aspirations des pays de la CEDEAO marquera un grand pas dans le processus d’intégration régionale », a-t-il dit.

Sur un autre registre, le professeur Harison a laissé entendre ne pas pouvoir imaginer qu’une zone de libre-échange continental réussisse si les Etats africains continuent à faire des transactions en devises étrangères. Au passage, il a révélé qu’en collaboration avec la Banque Centrale du Nigeria, la Commission de l’Union africaine (CUA) a élaboré la structure des statuts de l’Institut monétaire africain (IMA).

« C’est mon plus grand souhait que cette structure commence ses activités cette année. Le nouveau gouvernement nigérian a déjà mis à disposition un bâtiment avec des bureaux », a affirmé le professeur Harison.

Un des points de l’ordre du jour de la réunion de l’ABCA est d’ailleurs est l’examen du projet de statuts de l’IMA dont l’objectif principal est d‘entreprendre tous les travaux préparatoires techniques, stratégiques, statistiques, institutionnels et juridiques nécessaires à la création de la Banque Centrale Africaine et de la monnaie unique au plan continental.

Même si les défis de développement sont énormes, le Commissaire aux Affaires économiques de la CUA reste convaincu que les pays africains doivent prendre en main leurs propres destins.

Rwanda : 47 juges révoqués pour corruption

Dans une grande opération de purge de la justice au Rwanda, 47 juges ont été révoqués entre 2005 et 2019 au Rwanda, a révélé le président de la Cour suprême du pays dans un document dont APA a pu obtenir copie mardi à Kigali.Le président de la Cour suprême, Faustin Nteziryayo, a déclaré que le pouvoir judiciaire avait pris sérieusement note des accusations de corruption contre les juges et enquêté sur leur « rôle » avant de décider de ces lourdes sanctions.

Le Rwanda a un système judiciaire à quatre niveaux qui comprend les cours de magistrat, les cours supérieures, les cours d’appel et la Cour suprême qui est la plus haute cour du pays.

Les décisions de la Cour suprême ne sont susceptibles d’aucun recours, sauf en ce qui concerne les requêtes pour l’exercice de la prérogative de clémence ou la révision d’une décision judiciaire.

La cour d’appel a été insérée entre la Haute Cour et la Cour suprême, à la suite d’une dernière réforme mise en œuvre en 2018 pour transformer l’ensemble du système pour le mieux.

La structure actuelle des tribunaux rwandais commence par le tribunal principal, le tribunal intermédiaire, le tribunal de grande instance et la Cour suprême, le plus haut niveau de justice.

Cependant, la corruption dans le système judiciaire rwandais reste un secret de polichinelle, car des allégations de corruption sont portées contre les juges et plusieurs juges sont licenciés ou sanctionnés chaque année pour ce délit.

Rwanda: Une ancienne prison deviendra bientôt la plus grande cathédrale

Si tout se passe comme prévu, la parcelle de terre qui abritait jadis la prison de haute sécurité de Kigali sera transformée pour devenir la plus grande cathédrale du Rwanda, dans le cadre d’une campagne menée par les autorités municipales pour améliorer les infrastructures de la ville.Le projet de cathédrale catholique sera situé à Muhima, dans la banlieue de la ville de Kigali, a révélé lundi une source officielle.

Le dernier groupe de détenus de l’ancien centre de détention, communément appelé ‘1930′, a été transféré de cette prison historique en juillet 2018 vers un autre site situé à quelques kilomètres du centre-ville.

Selon Fred Mugisha du Centre unique d’urbanisme et de construction de Kigali, il y a déjà une proposition visant à remettre le terrain à l’Eglise catholique, qui a montré un intérêt à construire sur le site, une cathédrale à la pointe de la technologie.

Les autorités de la municipalité de Kigali soulignent que d’ici la fin de février, la conception du projet sera achevée, et déterminera les caractéristiques, la capacité et les autres aspects esthétiques de l’édifice proposé, tandis que les travaux de construction devraient être terminés d’ici la fin de 2021.

L’ancienne prison centrale de Kigali est décrite comme étant l’une des premières installations modernes mise en place par les Belges à Kigali.

Selon le plan directeur de la ville de Kigali, quatre édifices, dont l’église catholique Sainte-Famille, le centre commercial Matheus et l’ancienne prison de Nyarugenge ont été classés au patrimoine mondial.

Le Rwanda comble la fracture numérique avec la mise en orbite de son 1er satellite

La dernière mise en orbite du tout premier satellite du Rwanda a été considérée comme une innovation visant à étendre le haut débit des zones urbaines vers des régions éloignées du pays, où les entreprises, les services et les écoles manquent de connectivité, notamment les communautés rurales lointaines et non desservies.En février 2018, OneWeb, une société de communication mondiale basée au Royaume-Uni, a réussi à envoyer ses premiers satellites en orbite terrestre basse, dont l’un a commencé à fournir un accès Internet haut débit aux écoles éloignées du Rwanda.

Pour cette raison, les responsables rwandais et d’autres parties prenantes ont salué le lancement de ce tout premier satellite en orbite comme une innovation favorable aux pauvres et un meilleur choix par rapport aux infrastructures mobiles existantes en fibre optique et 4G-LTE dans les zones reculées, où la connectivité existante est trop lente pour permettre d’autres services aux communautés non servies.

« L’augmentation de la connectivité à large bande a un impact direct sur l’économie et le satellite est essentiel pour étendre la portée de l’accès à large bande », a déclaré Paula Ingabire, ministre rwandaise des TIC et de l’Innovation.

Selon lui, le satellite représente également un symbole de l’engagement du Rwanda à développer l’industrie spatiale locale, à renforcer les capacités locales, à inspirer la jeune génération et à se préparer à faire entrer le Rwanda dans un avenir hyper-connecté.

Actuellement, le Rwanda est classé 133ème au monde pour les vitesses mobiles et 135ème pour les vitesses fixes à large bande en novembre 2019, selon la firme d’analyse de vitesse Internet, détentrice de l’application Speed test.

Le ministère des TIC et de l’Innovation estime qu’il faudrait environ deux milliards de dollars pour étendre le réseau traditionnel de fibre optique à certaines zones rurales reculées, comme Nkombo, l’une des petites îles densément peuplées située du côté du lac Kivu, dans le sud-ouest du pays.

Avec le nouveau satellite lancé en partenariat avec le gouvernement japonais, les responsables estiment que le coût de la connectivité Internet sera considérablement réduit. Le choix du Rwanda d’investir dans les technologies spatiales fait partie de sa mission plus large de combler le fossé numérique en offrant des opportunités numériques égales aux communautés rurales et éloignées, a déclaré Paula Ingabire.

Le schéma directeur des TIC au Rwanda remonte à la fin des années 90, mais des progrès importants ont été réalisés à la suite du déploiement réussi de la dorsale en fibre et des réseaux d’accès reliant les 30 districts du pays en 2011.

Cependant, diverses technologies (avec fil et sans fil) ont été introduites dans le pays, mais la couverture est faible et la pénétration des services est limitée dans  les grandes villes.

Les estimations de l’Autorité de régulation du pays montrent que le taux de pénétration d’Internet au niveau national a depuis augmenté à 52,1% fin 2018, contre 7,9% en 2010.

Le Rwanda a également déployé un réseau dorsal à fibre optique dans lequel 92% du pays sont couverts par le réseau 3G, tandis que 96,6% des citoyens sont en mesure d’accéder à la couverture 4G-LTE.

Fally Ipupa annule les prochaines étapes de sa tournée après un malaise à Abidjan

Le célèbre chanteur congolais Fally Ipupa dit « Dicap La merveille » a annulé les prochaines étapes de sa tournée prévues au Rwanda, au Burundi et en République démocratique du Congo (RDC) en raison d’un malaise qu’il a eu après son dernier concert à Abidjan dimanche dernier, a appris APA mercredi auprès de ses proches.Selon cette source, l’artiste qui a eu un malaise après son concert à Abidjan,  a été hospitalisé et  les médecins lui ont exigé d’annuler les prochaines étapes de sa tournée afin de suivre des soins.

Fally Ipupa était attendu le 31 décembre 2019 à Kigali au Rwanda et devrait être en concert le mercredi 1er janvier 2020 à Bujumbura (Burundi) et le 03 et 4 janvier prochains à Goma en RDC.

La star congolaise de la Rumba, rappelle-t-on, a donné deux concerts « Class » à Abidjan samedi et dimanche derniers.

Kigali et Kampala discutent des efforts en cours pour apaiser les tensions

L’Envoyé spécial du président ougandais, Adonia Ayebare et le président rwandais, Paul Kagamé, se sont rencontrés pour discuter des efforts en cours pour mettre fin au conflit entre les deux pays.Le communiqué publié lundi par le bureau du président à Kigali indique que le président Kagamé a eu une réunion positive, dimanche, avec l’émissaire ougandais.

Adonia Ayebare s’est rendu à Kigali, porteur d’un message concernant les relations entre les deux pays, précise le texte.

La rencontre entre les deux dirigeants intervient après l’échec des pourparlers entre le Rwanda et l’Ouganda au début du mois de décembre, les deux parties n’ayant pas pu trouver un terrain d’entente sur ce que Kigali a qualifié de « problèmes toxiques » qui ont empoisonné les relations entre les deux voisins.

La position du Rwanda selon laquelle l’Ouganda continue de soutenir activement les groupes armés anti-Kigali, de procéder à des arrestations arbitraires et de détenir illégalement des ressortissants rwandais a été vigoureusement démentie par l’Ouganda.

En outre, Kigali a également exprimé sa préoccupation face à la « propagande hostile des médias » qui, selon elle, s’est accentuée au cours des trois derniers mois, contrairement à ce que les deux parties se sont engagées lors de leur première réunion en septembre.

Les pourparlers s’appuient sur un protocole d’accord signé en Angola il y a un mois pour mettre fin au différend qui a incité les deux pays à s’accuser mutuellement d’espionnage, d’assassinats politiques et d’ingérence.

Actuellement, le Rwanda maintient que l’Ouganda a continué d’offrir son soutien aux groupes armés qui tentent de terroriser le Rwanda.

Kigali : Des motos-taxis « écologiques » pour réduire la pollution de l’air

La capitale rwandaise est en train d’expérimenter une alternative « plus écologique » en mettant en service des motos-taxis électriques pour réduire l’émission de gaz à effet de serre et renforcer la mobilité des usagers.Le décor des artères de Kigali a commencé à changer de visage depuis mai dernier, avec l’introduction de nouveaux moyens de transport « propres » et l’installation de bornes de recharge.

A l’heure où plusieurs villes africaines sont confrontées à l’impact du changement climatique, la particularité de ces engins est qu’ils émettent moins de carbone et réduisent la pollution sonore. Ils contribuent ainsi à la l’amélioration de la qualité de l’air et donc à la sauvegarde de la santé publique.

Ce projet s’inscrit dans la cadre de l’initiative du gouvernement rwandais visant à promouvoir le transport électronique comme une « alternative plus écologique » de mobilité verte.

Selon des autorités environnementales, les motos électriques sont conçues de façon à réduire de 75% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux ceux qui s’alimentent en essence.

« Ce premier lot de motos électriques propres constitue les nouveaux moyens de transport mis en service au Rwanda pour maintenir la tendance de la mobilité verte dans le pays », a confié à l’Agence de presse africaine, le ministre rwandais des Infrastructures, Claver Gatete.

Avec l’introduction de ces nouveaux motos taxis, les économies de carburant générées par an par le Rwanda devraient atteindre 900 dollars par moto, soit plus du double du revenu du conducteur moyen, ont affirmé les autorités.

Egalement, le Rwanda devrait réduire considérablement sa dépendance aux importations annuelles de pétrole brut, estimées à 400.000 voire 600.000 mètres cubes, selon les statistiques du ministère du Commerce et de l’Industrie.

Développées par Ampsand, concessionnaire de véhicules électriques, les motos-taxis disposent d’un réseau de bornes de recharge visibles à travers les artères de Kigali.

Les motocyclistes louent des batteries à un réseau de bornes de recharge établies en ville qu’ils peuvent réparer en moins de deux minutes.

« Les batteries peuvent assurer une distance de 70 à 80 kilomètres et elles sont rechargeables trois fois par jour », selon Josh Whalethe, PDG d’Ampersand.

« En utilisant un modèle d’échange de batterie, nous rendons moins chers l’achat et le fonctionnement d’une moto électrique qu’une moto à essence. Le passage à l’électrique doublera déjà le revenu d’un conducteur et permettra d’aller vers notre objectif de zéro carbone », a souligné le PDG d’Ampersand.

Cette nouvelle technologie est toujours en phase d’essai, avec seulement vingt motos électriques en circulation pour assurer le transport des passagers et des marchandises à travers Kigali.

Dans le cadre du nouveau partenariat commercial visant à promouvoir la mobilité électrique au Rwanda, le Département pour le développement international (DfID) du Royaume-Uni soutient actuellement Ampersand par le biais de son programme dénommé Frontier Technology Live streaming, conçu pour aider l’organisation à appliquer les technologies de pointe aux défis du développement.

« Avec son moteur électrique robuste et abordable, Ampersand peut surpasser les véhicules à essence actuellement en circulation et avoir un impact réel sur les transports et la consommation d’essence », a déclaré Hanane Hafraoui, la Conseillère économique en climat et énergie au DfID.

Cependant, le premier des principaux obstacles est l’insuffisance de l’infrastructure de recharge de la batterie, mais le gouvernement rwandais projette de mettre bientôt en place des installations de charge électrique à Kigali.

En attendant, les deux-roues électriques ont commencé à sillonner les routes de Kigali, ciblant la micro-mobilité ou les trajets de courte distance de 3 à 5 kilomètres.

Cependant, pour les conducteurs de motos habitués aux longues distances avec le réservoir plein, la peur d’être bloqués à mi-chemin reste angoissante.

L’autre grande équation reste à savoir si le réseau national du Rwanda est prêt à alimenter les batteries des motos électriques pour finalement prendre la route au-delà de la période d’essai.

Ferdinand Bizumuremyi, un chauffeur de moto-taxi qui a acheté une nouvelle moto-électrique, s’est plaint que son système de recharge avait toujours des problèmes de coût et de complexité, car cela prend du temps par rapport aux autres technologies.

« Cette innovation est excellente, mais ses concepteurs doivent savoir que les utilisateurs de ces motos électriques rencontrent toujours des difficultés pour atteindre les quelques installations de recharge établies en ville », a-t-il confié à APA.

Donald Kaberuka nommé expert de l’ONU pour les déplacements internes

L’Assemblée générale des Nations Unies a nommé, vendredi, le Rwandais Donald Kaberuka, ancien président de la Banque africaine de développement (BAD), membre de son groupe de haut niveau sur les déplacements internes, a appris APA de source officielle.Ce premier groupe d’experts de haut niveau rassemble les compétences des gouvernements, des organisations internationales, de la société civile et du secteur privé. Il comprend également des représentants de pays particulièrement touchés par les déplacements internes.

Des rapports indiquent que l’année dernière, le nombre de personnes déplacées à la suite d’un conflit a atteint le chiffre record de plus de 41 millions.

La même année, 17 millions de personnes supplémentaires ont été déplacées par des catastrophes naturelles.

Le Secrétaire général de l’ONU a chargé ce groupe d’experts de trouver des solutions concrètes à long terme et de sensibiliser davantage les États membres et les Nations Unies aux déplacements internes afin qu’ils améliorent leurs efforts pour aider toutes les personnes touchées, y compris les personnes déplacées et leurs communautés d’accueil.

Le dernier Rapport Afrique 2019 sur les déplacements internes indique que l’Afrique abrite plus d’un tiers de la population mondiale déplacée de force. Il montre qu’au 31 décembre 2018, le continent comptait quelque 17,8 millions de personnes déplacées.

Des millions de personnes sont forcées de fuir leur foyer ou leur lieu de résidence habituel chaque année, notamment dans le contexte de conflits, de violence, de projets de développement, de catastrophes et de changements climatiques, et restent déplacées dans leur pays de résidence, note le rapport.

Le président mozambicain au Rwanda pour assister au forum ICASA 2019

Le président du Mozambique, Filipe Jacint Nyusi, est arrivé lundi à Kigali pour assister à la Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) qui attire environ 10.000 délégués de 150 pays du monde entier.Organisée sous le thème « Innovation, leadership communautaire et politique pour une Afrique sans sida », les scientifiques, décideurs, militants, personnes vivant avec le VIH, leaders gouvernementaux – ainsi que des représentants de la société civile – se joindront au débat sur la manière de réaliser un agenda pour une Afrique sans sida.

 Les organisateurs ont déclaré que l’ICASA 2019 cherche à offrir à toutes les parties prenantes, en particulier aux gouvernements, l’occasion de comparer leurs notes, de tirer des enseignements des meilleures pratiques et de renouveler leur engagement à intensifier et accélérer la riposte au VIH/SIDA.

 Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur les 34 millions de personnes séropositives dans le monde, 69% vivent en Afrique subsaharienne.

 Il y a environ 23,8 millions de personnes infectées dans toute l’Afrique. 91% des enfants séropositifs dans le monde vivent en Afrique, où plus d’un million d’adultes et d’enfants meurent chaque année du VIH/SIDA en Afrique seulement, selon la même source.

 Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Winny Byanyima, le Président du Conseil d’administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Donald Kaberuka et le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont parmi les autres personnalités présentes.

Genre: signature à Kigali de 5 conventions pour réduire les risques liés aux prêts

En marge du Sommet mondial sur le Genre ou Global Gender Summit 2019 » qui se tient depuis lundi à Kigali, cinq conventions ont été signées, mardi, entre plusieurs institutions financières qui se sont engagées à garantir l’accès au financement aux femmes africaines pour la réalisation de leurs projets.Ce sont au total cinq conventions visant à réduire les risques liés aux prêts qui ont été signées l’une après l’autre entre UBA Bank, Attijariwafa Bank, le Fonds africain de garantie (AGF), The Bank of Industry Ecobank et la BAD en appui au programme AFAWA (Affirmative finance cction for women in Africa) initié par la Banque africaine de développement (BAD).

Ces accords de partenariat avec la BAD, découlent de l’une des trois dimensions qui fait l’objet des travaux de l’édition 2019 du sommet sur le Genre: l’intensification des financements innovants.

Selon le président de la BAD, Dr Akinwumi Adesina, c’est une décision transformationnelle pour les femmes qui pourront recevoir une assistance technique. « Nous renforcerons notre capacité et nous y arriverons. La décision que nous prenons aujourd’hui est hautement transformationnelle. Cela transformera en permanence l’Afrique », a-t-il souligné.

Le gouvernement rwandais  a offert un million de dollars à AFAWA, ce qui en fait le premier pays africain à contribuer à ce Programme.

Le directeur général du Fonds africain de garantie, Jules Ngankam, a remercié les donateurs pour leur engagement. « Nous venons de réduire l’écart entre les femmes et les institutions financières. Nous avons maintenant la capacité de couvrir 75% des risques », s’est-il félicité.

Le Sommet mondial sur le Genre, qui se tient pour la première fois en Afrique, et précisément au Rwanda, pays pilote sur le continent en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, est Co-organisé par le gouvernement du Rwanda et la BAD. Il vise à partager les meilleures pratiques et stimuler l’innovation afin d’accélérer les progrès en matière d’égalité des sexes.

Adesina invite à une modification de l’écosystème bancaire pour faciliter l’accès des femmes aux crédits

Le président de la Banque africaine de développement (BAD) Dr Akinwumi Adesina a plaidé, lundi à Kigali, auprès des établissements bancaires pour faciliter l’accès des femmes aux crédits, invitant à une modification de l’écosystème financier en leur faveur.Selon le patron de la BAD, son institution portera un traitement particulier aux établissements qui appliqueront cette mesure. Les femmes qui représentent la majorité des exploitants agricoles en Afrique font face à un déficit de financement de près de 16 milliards de dollars. Pour Dr Akinwumi Adesina, les femmes ont souffert dans les rangs des victimes de la soustraction.

«Elles ont été soustraites de l’éducation, soustraites de l’accès aux droits légaux à la terre et à la propriété, soustraites de l’accès au financement, soustraites des postes de direction dans les Conseils d’administration, soustraites des processus politiques. Pour changer le monde, il suffit de revenir à l’essentiel, à l’arithmétique de l’école primaire et d’ajouter un à un pour en faire deux », a-t-il expliqué.

« L’écosystème doit être modifié pour faire faveur à la femme. Si une banque vient demander un appui à la BAD je lui demanderai la liste de son programme sur les femmes …  Je suis très fier d’affirmer que j’ai toujours été un ardent défenseur des femmes et des problématiques féminines ! » a poursuivi Dr Akinwumi Adesina.

Selon lui, les femmes donnent la vie. Alors priver les femmes des possibilités d’exceller, c’est manquer de  « bon sens ».

« La chose élémentaire de base que l’on enseigne à un enfant est que 1 + 1 = 2. De toute évidence, les additions donnent des valeurs plus élevées. Et la soustraction diminue la valeur. Ainsi 2 – 1 = 1. On pourrait donc supposer que le monde serait assez intelligent pour comprendre que les choses iront mieux avec l’addition, et non avec la soustraction », a encore ajouté le président de la BAD.

Convaincu que les femmes sont une proportion écrasante de 90 % en termes de remboursement des prêts à l’échelle mondiale, Dr Akinwumi Adesina  pense que « c’est le lieu et l’occasion de réfléchir sur la manière d’accroître les possibilités économiques, sociales et politiques pour les femmes et les filles ».

« Un monde plus intelligent doit investir dans les femmes et les filles. Soyons intelligents et sages : les femmes sont les meilleurs investissements que peut réaliser une société », a-t-il insisté, révélant qu’il « existe un déficit de financement de près de 1 500 milliards de dollars dont souffrent les petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes ».

En Afrique, 70 % des femmes sont victimes d’exclusion financière. Il existe un déficit de financement de 42 milliards de dollars entre les hommes et les femmes sur le continent.

Le Sommet mondial du Genre est un événement biennal organisé par les banques multilatérales de développement qui réunit des responsables de gouvernements, d’institutions de développement, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire.

Le premier Sommet mondial du Genre s’est tenu en 2012 à Istanbul, le deuxième a eu lieu 2014 à Manilles, et le troisième s’est déroulé en 2016 à Washington DC. L’Afrique accueille pour la première fois ce sommet.

Ouverture à Kigali du 1er Sommet mondial sur le Genre en Afrique

Le premier Sommet mondial du Genre en Afrique s’est ouvert, lundi, à Kigali où le président rwandais, Paul Kagamé a invité ses homologues africains à travailler de concert pour que l’égalité des sexes puisse s’installer confortablement sur le continent.Ce sommet mondial sur le Genre «symbole d’égalité des sexes » s’est ouvert en présence du président Paul Kagamé et de la présidente de l’Etat fédérale de l’Ethiopie, Sahle – Work Zewbe.

« Nous devons travailler de concert pour que l’égalité des sexes puisse s’installer confortablement. (…) Il y a beaucoup de leçon à tirer,  il faudrait faire les choses et apprendre à faire changer pour qu’on puisse évaluer et voir le chemin à parcourir dans l’avenir. (…) Aujourd’hui nous avons ce sommet sur le Genre pour la première en Afrique. Il faut donner un sens », a expliqué M. Kagamé.

C’est élan politique encourageant, selon le président de la Banque africaine de développement (BAD) Dr Akinwumi Adesina  pour qui il aura un impact positif.

«Alors que nous sommes réunis ce jour à l’occasion du sommet mondial sur le Genre, nous devons réfléchir sur la manière d’accroître les possibilités économiques, sociales et politiques pour les femmes et les filles. Un monde plus intelligent doit investir dans les femmes et les filles », a souligné  M. Adesina.

« Soyons intelligents et sages : les femmes sont les meilleurs investissements que peut réaliser une société. Lorsque les femmes gagnent leur vie, elles consacrent 90 % de leurs revenus à leur ménage, y compris à leur mari », a relevé le patron de la BAD.

Quand à la seule femme présidente en l’Afrique, Sahle-Work Zewbe, présidente de l’Etat fédérale d’Ethiopie qui a félicité son pays d’avoir compris l’innovation Genre, elle a qualifié cet état d’esprit de «miracle de la volonté politique ».

« L’Ethiopie s’inscrit dans une initiative dynamique depuis  un an et demi, et cela est le résultat d’une transformation des mentalités. (…)  2018 a été une année déterminante en Ethiopie, ça été le résultat d’une transformation globale de mon pays », a-t-elle expliqué.

« Ce qui s’est passé en Ethiopie a été un miracle de la volonté politique. (…) le défis pour nous, il faudrait se forcer à changer totalement les mentalités. (…) Il faut passer de la théorie à l’action, le temps vous appartient les femmes, ensemble nous constituons une force », a insisté Sahle-Work Zewbe.

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine a pour son part souhaité que la décennie 2021-2031 soit placée sous le signe de l’intégration financière de la femme, soutenant que « ça sera de normaliser une situation qui était de nature anormale ». Poursuivant, il a rappelé que l’égalité du Genre est inscrite en lettre d’or dans les textes de l’Union africaine.

« Ne pas prendre en compte la question du Genre dans le développement économique est socialement injustifiable, ne pas en tenir compte est un gâchis sachant que les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Les femmes représentent 40% au sein de l’administration de l’Union Africaine. Les chefs d’Etats ont décidé que d’ici 2025 l’Union africaine atteigne 50%. »

Pendant 72 heures des leaders de la révolution du Genre réfléchiront à cette 4ème édition sur «éliminer les obstacles à l’égalité des sexes ».

« Nous nous focaliserons sur trois aspects clés pour instaurer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes : l’expansion des financements innovants, la promotion d’un environnement (juridique, réglementaire et institutionnel) favorable,  et la garantie de la participation et de la représentation des femmes » a-t-il conclu.

Le sommet mondial du Genre est un événement biennal organisé par les banques multilatérales de développement qui réunit des responsables de gouvernements, d’institutions de développement, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire. Le premier sommet mondial du Genre s’est tenu en 2012 à Istanbul, le deuxième a eu lieu 2014 à Manilles et le troisième s’est déroulé en 2016 à Washington DC .

A Kigali, grossesse rime avec jogging

La scène est maintenant banale dans les rues de Kigali, la capitale du Rwanda : des femmes enceintes en train de faire du jogging. En groupes ou en solitaire, elles font leurs petites foulées, s’adonnant ainsi à une pratique de plus en plus encouragée par des associations féminines ou par les autorités.A défaut de courir, certaines femmes enceintes s’adonnent à des étirements et autres exercices physiques. Pour un double objectif : s’inscrire dans une pratique devenue une mode à Kigali, mais aussi et surtout combattre le surpoids qui les guette.         

Il faut reconnaitre qu’en dépit des efforts déployés récemment par les autorités pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant, jamais durant ces dernières années les Rwandaises en grossesse n’ont été aussi obèses. Des prises de poids qui sont souvent à l’origine de complications durant, surtout, l’accouchement.

Cela explique pourquoi, au moment de lancer la pratique du sport de masse en 2016, les autorités ont pensé aux femmes enceintes. Profitant de cette campagne, le gynécologue de  Christa Mukansonera — elle est à quatre mois d’un cinquième accouchement– lui a conseillé de faire du jogging.

Agée de 39 ans et mère de quatre enfants, Christa qui pesait 11,5 kg de plus que son poids normal, se réjouit aujourd’hui d’avoir suivi les conseils de son gynécologue. Dans un sourire laissant deviner son bien-être, elle confie : « La peur de l’accouchement pour la majorité des femmes enceintes a été pendant longtemps tellement paralysante qu’elles ont négligé les bienfaits de l’activité physique ».

Pour perdre ses kilos de trop, Mukansonera a rejoint un groupe de femmes qui, tous les jours, court environ 5 km.

Nelson Mukasa, un expert en sports de masse et principal moniteur sportif de la Journée bimensuelle sans voiture de Kigali, reconnait qu’en plus des hauts fonctionnaires  l’appel de l’Etat à faire du jogging ou des mouvements gymniques, a trouvé un écho favorable auprès des femmes enceintes.

Selon Mukasa, il est obligé de tenir compte de cette nouvelle donne, d’où  il a été amené à élaborer des séances d’entraînement spécifiques. Et ce n’est pas tout, il faut, explique-t-il, moduler la pratique sportive suivant l’avancement de la grossesse des femmes.

Certes, « la grossesse elle-même est un sport extrême, mais les femmes qui pratiquent de tels exercices se rendent souvent compte que leur accouchement est plus facile », objecte l’obstétricien gynécologue Jean Nyirinkwaya. Il  conseille, toutefois, aux femmes enceintes de solliciter l’avis d’ «un médecin qualifié » avant de s’adonner au sport.

Les avis favorables doivent être nombreux, au vu du nombre impressionnant de femmes enceintes en train de courir ou de faire des mouvements dans les rues de Kigali. Elles sont, pour la plupart, encouragées par les associations féminines qui organisent tous les quinze jours  des activités sportives de masse.

Ainsi, certains quartiers de capitale sont transformés en zones sans voiture où les résidents se livrent dans les rues à des exercices physiques, à la marche, au jogging ou au vélo.

Au programme de la Journée sans voiture figurent des examens médicaux gratuits destinés à prévenir et à soigner, au besoin, les maladies non transmissibles.

De l’avis des médecins et professionnels de la santé, le sport aide les femmes enceintes à éviter le surpoids et à avoir un accouchement facile, mais il les préserve également contre la dépression ou l’anxiété prénatale.

CEA : le Sommet de fin novembre reporté à une date ultérieure (officiel)

Le Sommet des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’est (CAE) qui était prévu le 30 novembre à Arusha, en Tanzanie a été reporté à une date ultérieure, a annoncé, dans un communiqué rendu public mardi, le ministre rwandais chargé des affaires de la Communauté de l’Afrique de l’est.Selon Olivier Nduhungirehe, cité par le communiqué, le Sommet pourrait toutefois se tenir en janvier ou février 2020, à l’issue de prochaines consultations entre les chefs d’Etat de la Communauté dont Paul Kagamé du Rwanda assure la présidence tournante.

Selon d’autres sources, le Burundi aurait demandé le report du Sommet, en raison de ses problèmes internes liés à la préparation de ses élections en 2020.

Quoi qu’il en soit, ce report survient à un moment où le Secrétariat de la CAE a exprimé ses préoccupations concernant le faible soutien budgétaire des Etats membres. Cette situation serait à l’origine du blocage de plusieurs programmes de l’organisation régionale, composée de six membres.

En matière de cotisations, le Soudan du Sud et le Burundi seraient les moins réguliers, contrairement au Kenya et à la Tanzanie considérés comme les meilleurs contributeurs.

Toutefois, au vu de la mauvaise volonté de certains membres, ils ont ralenti leurs contributions, histoire d’exprimer leur mécontentement.

Selon les documents budgétaires, la CAE a des arriérés de l’ordre de 100 millions de dollars pour l’exercice 2018-2019, imputables à l’encours de la dette des Etats membres.

Rwanda : Kagame hausse le ton contre les « saboteurs »

Le président rwandais, Paul Kagame a déclaré, jeudi, que des forces négatives se cachent derrière la politique, la liberté et la démocratie pour saper la sécurité nationale de son pays.Il s’exprimait lors d’une cérémonie d’assermentation des nouveaux membres du cabinet et des hauts responsables militaires à Kigali.

« Nous allons augmenter les moyens que nous mettons dans la sécurité contre toute personne impliquée dans des plans visant à déstabiliser le pays », a-t-il promis.

«Aujourd’hui, nous avons pris la sécurité plus ou moins pour acquise… Nous continuerons à la prendre pour acquise par tous les moyens », a ajouté Kagame.

S’exprimant peu après la prestation de serment des nouveaux membres du cabinet et des hauts responsables militaires, le dirigeant rwandais a également souligné que les personnes qui veulent déstabiliser le pays vont payer un prix très élevé.

« Vous ne pouvez pas être ici en train de profiter de la paix et de la sécurité que nous avons créées, que nous avons payées de notre sang pendant de nombreuses années, puis vous faites des choses dans notre dos et nous causez des problèmes », a-t-il dit.

Les nouveaux membres du cabinet rwandais sont les ministres Jeanne d’Arc Mujawamariya (Environnement), Patrick Nyamvumba (Sécurité intérieure), Aurore Mimosa Munyangaju (Sports).

Ont également prêté serment, Edouard Bamporiki, nommé ministre d’Etat au ministère de la Jeunesse et de la Culture, et Ignatienne Nyirarukundo, nouveau ministre d’Etat chargé des Affaires sociales au ministère de l’Administration locale.

Les remarques de Kagame font suite à une attaque menée par un groupe d’assaillants inconnus le mois dernier contre des civils à Kinigi, un village du nord du Rwanda près de la frontière avec l’Ouganda et la République démocratique du Congo.

Selon la police rwandaise, au moins 14 villageois ont été tués lors d’un raid mené par des individus armés de machettes dans le village situé près de la forêt dense.