Pacification de l’Afrique: les chefs d’Etat à pied d’œuvre à Addis-Abeba

L’Union Africaine (UA), dont le 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement se tient dans la capitale éthiopienne, cherche des solutions pour « faire taire les armes » sur le continent.Le constat est amer : les conflits sont légion en Afrique. Du Sahel à la Corne de l’Afrique en passant par la Centrafrique, ce continent subit de plein fouet les affres de la guerre.

Il y a un mois, les islamistes de Shebab ont lancé un assaut contre une base militaire américaine dans la région de Lamu (est du Kenya), régulièrement visée. Cette attaque, inscrite dans le cadre de leur campagne baptisée « Jérusalem ne sera jamais judaïsée », a été fatale pour eux car quatre assaillants ont été tués et cinq complices présumés auraient été arrêtés.

Malgré ces rudes coups qu’ils reçoivent de la part des armées éthiopiennes et, depuis 2011, kényanes, avec l’appui de l’aviation américaine (effectif en mars dernier), les Shebab ont une réelle capacité de nuisance. Les attentats d’avril 2015 contre l’université de Garissa, avec 142 étudiants non-musulmans exécutés, sont encore frais dans les mémoires.

Il y a un an encore à Nairobi, la capitale kenyane, un commando de cinq hommes armés de kalachnikovs et de grenades a tué 21 personnes dans un complexe hôtelier et de bureaux avant que deux terroristes ne soient tués le lendemain dans une autre attaque. Toutefois, les Shebab confirment qu’ils demeurent la principale menace terroriste dans la Corne de l’Afrique. Comme l’est le groupe Boko Haram au Sahel.

L’initiative G5 Sahel

En proie au terrorisme, cette zone a vu la naissance en 2014 du G5 Sahel. Cette organisation politico-militaire est composée du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie. Son objectif est d’endiguer la menace des groupes terroristes dont la principale force est le représentant de l’Etat Islamique en Afrique de l’ouest : Boko Haram.

En 2019, les quatre premiers pays susmentionnés ont laissé des plumes dans cette guerre asymétrique. Depuis novembre 2017, le G5 Sahel a lancé des opérations militaires même si la réalité est tout autre sur le terrain.

Les nécrologies concernant des éléments des forces armées sont devenues fréquentes au Burkina Faso, sans compter les nombreux civils tués. Selon un décompte fait par des médias, le pays a enregistré près de 500 victimes de janvier à novembre, faisant de 2019 une année noire.

Le Mali n’est pas parvenu à contrôler l’intégralité de son territoire dont une partie est toujours sous le joug des djihadistes en dépit de la présence des forces étrangères (Minusma puis Barkhane). Début novembre, 24 soldats ont été tués dans une attaque terroriste.

Par ailleurs, la Mauritanie peut se réjouir de son accalmie même si des spécialistes préviennent qu’elle n’est pas à l’abri des « menaces djihadistes », auxquelles sont confrontés ses voisins du G5 Sahel. Dans cette zone, les attaques sont également attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaida ou à l’État Islamique. Selon des médias locaux, celles-ci auraient fait près de 600 morts.

La crise libyenne en toile de fond

La Libye sera également au cœur des échanges durant ce sommet de l’UA. Ce sera l’occasion pour les chefs d’État africains de faire enfin entendre la voix du continent sur ce dossier.

Après l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, divers groupes armés ont plongé ce pays très riche en hydrocarbures dans une crise sans précédent. Pis, Fayez al-Sarraj (reconnu par la communauté internationale) et le maréchal Khalifa Haftar (chef du gouvernement parallèle) se livrent une bataille sans merci pour le contrôle politique de la Libye.

On est très loin de l’époque où ce pays de l’Afrique du nord était un Etat florissant, apportant son soutien financier à d’autres nations du continent. Aujourd’hui, elle « ne peut même plus s’occuper d’elle-même en tant qu’Etat », regrette Ali, citoyen libyen interrogé par APA en 2019 lors du 8e anniversaire de la révolution libyenne.

Comme nombre de ses compatriotes, c’est l’image du corps ensanglanté de Kadhafi qu’ils gardent encore comme souvenir au milieu d’un Etat et d’une population divisés.

A travers le thème de son 33e sommet : « faire taire les armes », l’UA veut « créer des conditions propices au développement de l’Afrique ». La mise en œuvre progressive de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf), lancée en juillet dernier à Niamey (Niger), sera ainsi l’un des principaux sujets de discussion.

Le Conseil de paix et de sécurité travaille aussi sur le financement des opérations de soutien à la paix pour appuyer le projet de l’UA visant à amorcer le décollage économique du continent et de mettre fin aux conflits.

Par ailleurs, au cours de ce sommet de deux jours, l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l’UA, va passer le témoin à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. Ce dernier présidera aux destinées de l’UA en 2020.

Lutte contre l’excision en Afrique: un sociologue mise sur «l’éducation»

L’éducation est l’approche la plus efficace pour aboutir à l’abandon de l’excision dans certaines sociétés africaines, a indiqué dans une interview avec APA, le sociologue sénégalais Djiby Diakhaté.Comment expliquez-vous la survivance de l’excision en Afrique ?

L’excision s’est ancrée dans des valeurs culturelles très fortes et des représentations qui déterminent les comportements. Lorsqu’on se réfère à la mythologie dogon, on se rend compte qu’au départ, il n’y avait pas de distinction entre l’homme et la femme. Il y avait un seul individu qui était à la fois le mâle et la femelle.

Après que cet individu a commis un pêché, le dieu Amma l’a éjecté du paradis pour l’amener sur terre. C’est à ce moment-là qu’il s’est séparé en deux. Puisque c’est comme ça, on considère qu’il y a une partie femelle et une partie mâle dans chaque individu. Par la circoncision, on enlève à l’homme sa partie féminine, et par l’excision on enlève à la femme sa partie masculine.

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Pour les exciseuses, tant qu’une fille n’est pas excisée, elle n’en est pas totalement une. Il y a une part de masculinité en elle. Pour les Bambara, un individu de ce genre est incomplet. On l’appelle le bilaporo. Un individu qui a des souillures. Par conséquent, il ne peut pas faire la cuisine, prendre la parole en public ou encore se marier.

On a un certain nombre de représentations culturelles, cosmogoniques qui déterminent la pratique de l’excision. Certains vont dire que c’est pour que la fille soit chaste jusqu’au mariage. Mais on pense que tant que cette opération n’est pas faite, l’individu n’a pas une appartenance sexuelle précise.

Quelle est la bonne approche pour en finir avec l’excision en Afrique ?

L’approche la plus efficace, c’est l’éducation des populations. Il faut nécessairement que des acteurs de la communauté, et non ceux de l’extérieur, puissent les convaincre de la nécessité d’abandonner de telles pratiques.

Ce sont par exemple les religieux, les chefs coutumiers issus de la communauté. Ces derniers peuvent servir de relais auprès de la communauté. Malheureusement, les méthodes jusque-là utilisées par les ONG et les Etats consistent à faire appel à des personnes externes à la communauté pour parler de ce problème. Les gens peuvent écouter mais le message ne passe pas. Pour avoir plus d’impact, il faut que le message soit porté par des personnes ayant une certaine légitimité au niveau local.

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Il faut aussi offrir des alternatives matérielles et immatérielles aux exciseuses qui abandonnent cette activité. L’alternative matérielle, c’est l’insertion socioprofessionnelle. Et pour celle immatérielle, il faut faire comprendre aux populations que leurs représentations ne sont pas fondées.

En outre, il faut opposer cette tradition culturelle à l’Islam parce que la plupart des communautés qui excisent, sont musulmanes. On doit démontrer qu’on peut être une bonne musulmane sans cette mutilation.

Pourquoi la pénalisation de l’excision n’est pas dissuasive ?

Dans plusieurs pays africains, il existe une loi qui pénalise l’excision et les mutilations génitales féminines. Mais il me semble que ces lois ont davantage compliqué la situation. Les gens sont maintenant obligés de faire cette opération dans la clandestinité. C’est-à-dire dans le non-respect des principes cliniques les plus élémentaires. Et cela conduit souvent à des infections.

Au fond, cela veut dire qu’on a légiféré sans travailler, au préalable, sur l’éducation, la sensibilisation et l’accompagnement des populations. De plus, certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont cru que les exciseuses avaient délaissé cette pratique après leurs sensibilisations. Mais le problème ne se situe pas seulement à ce niveau. L’excision est une activité génératrice de revenus pour elles. On leur a fait abandonner leur travail sans leur proposer des alternatives.

Il y a des parents qui pensent que leurs filles doivent se faire exciser y compris en milieu urbain. Il faut comprendre que ce n’est pas seulement une pratique rurale. Des immigrés quittent même des pays occidentaux pour faire exciser leurs enfants.

Les gens doivent comprendre que les personnes favorables à l’excision, l’expliquent par des raisons métaphysiques. Si on ne comprend pas cela, les arguments médicaux ne pourront pas être acceptés.

Ceux qui fument de la cigarette savent qu’elle tue mais ils continuent. Certaines sociétés savent que l’excision présente des dangers mais elles continuent à la pratiquer. C’est parce qu’elles sont convaincues qu’en cessant cette activité, elles mettront en péril leur existence.

Il faut comprendre cela et travailler à mettre en place des supports de communication de masse qui tiennent compte de réalités et convictions des gens sans les heurter, sans les bouleverser.

Mali: persistance de l’excision, malgré les déclarations d’abandon

Malgré plusieurs déclarations publiques d’abandon de l’excision, la pratique persiste au Mali avec un taux de prévalence nationale de 89%, selon la dernière Enquête Démographique et de Santé (EDS-VI, 2018).Au Mali, l’abandon de la pratique de l’excision par 1373 villages et hameaux et la déclaration publique de 2673 leaders communautaires et religieux, n’y peut rien. Le phénomène demeure car, dans le pays, 70 % des femmes et 68 % des hommes de 15-49 ans pensent que l’excision est une nécessité religieuse. De plus, 76 % des femmes et 74 % des hommes de 15-49 ans ont déclaré que la pratique de l’excision doit continuer.

Cette pesanteur religieuse, l’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles (AMSOPT) en a conscience. «Ce qui bloque chez nous, c’est qu’il y a une forte pression des pesanteurs socioculturelles et aussi le poids de certains leaders religieux sur le Gouvernement », déplore Ballo, membre de l’AMSOPT qui lutte contre l’excision.

De ce fait, environ neuf femmes de 15- 49 ans sur dix (89 %) et 73 % des filles de 0-14 ans sont excisées au Mali. Pour environ trois quart des femmes excisées (76 %), l’excision a eu lieu avant l’âge de 5 ans, y compris dans la petite enfance.

Les excisions sont effectuées principalement par une exciseuse traditionnelle : 94% des filles de 0-14 ans et 89 % des femmes de 15-49 ans ont été excisées par des exciseuses traditionnelles.

Toutefois, des variations sont notées sur la perception de la pratique de l’excision. Ainsi, on constate que c’est à Kidal (47 %), Gao (58 %) et Tombouctou (77 %) que les pourcentages de femmes ayant entendu parler de l’excision sont les plus faibles. Par comparaison, ces pourcentages sont de 92 % à Mopti, 98 % à Sikasso et 99 % à Kayes, Koulikoro, Ségou ou Bamako. On note les mêmes variations régionales chez les hommes.

La forme d’excision la plus pratiquée consiste à couper et à enlever des chairs (41 %).En outre, dans 25 % des cas, les femmes ont subi une simple entaille et dans 8% des cas, c’est une infibulation qui a été pratiquée. Il faut aussi souligner que 26 % des femmes n’ont pas été en mesure de donner une réponse.

Pour mettre fin à l’excision dont les multiples conséquences affectent la santé sexuelle et reproductive de la fille et de la femme, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, à travers le Programme National de Lutte contre l’Excision (PNLE) et en collaboration avec l’ensemble des partenaires, met l’accent sur la communication pour le changement de comportement social et la prise en charge des victimes.

« Ce qui a contribué, explique la Directrice du Programme National de Lutte contre l’Excision (PNLE), Dr Guindo Yacine Gakou, au renforcement du dialogue communautaire, de la synergie d’actions, des engagements individuels et collectifs contre les violences basées sur le genre en général ».

MGF: un imam ivoirien vise la tolérance zéro d’ici à 2030

L’Imam ivoirien Djiguiba Cissé, président du Conseil d’administration de la fondation Djigui, la Grande Espérance plaide pour le renforcement des «dispositifs internationaux et nationaux afin d’aboutir à la Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines (MGF) d’ici à 2030.Selon ce guide religieux engagé depuis des années dans la lutte contre les MGF, «il est important de renforcer les dispositifs internationaux et nationaux afin d’aboutir à la tolérance zéro aux MGF d’ici à 2030 ».

A son avis, « tous les types de violences basées sur le genre, les mutilations génitales et les mariages précoces demeurent, celles qui ont les conséquences lourdes et irréversibles sur la santé physique, mentale et reproductive des femmes et des filles ».

« Les mutilations constituent une violation des droits des femmes, un problème de santé publique avec de conséquences gynécologiques, obstétricales et de procréation chez certaines femmes », dit-il, estimant que la sensibilisation aux niveaux des exciseuses doit continuer et s’accentuer.

Retraçant les grands axes de sa Fondation dans ce domaine, il a noté, entre autres, « le symposium des leaders religieux africains des 29 pays membres à Abidjan en 2017, le renforcement des capacités des professionnels des médias en 2008, la mise en place de 63 comités locaux de protection dans nos sites d’intervention, la participation au plaidoyer international en vue de l’adoption de la résolution des Nation Unies ».

Selon l’Institut national de la statistique (INS), le taux national de femmes et de filles ayant subies une mutilation génitale est passé de 45% en 1998 à 38% en 2012, pour atteindre 36,7% en 2016 avec 10,9% ayant un âge compris entre 0 et 14 ans.

L’Afrique à la conquête de son patrimoine culturel

Avec la restitution de ses biens culturels donnés ou pillés pendant la colonisation, l’Afrique entre dans la conquête de son patrimoine culturel.Depuis la publication en 2018 du rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain, rédigé par l’universitaire sénégalais Felwine Sarr et l’historienne française Bénédicte Savoy, un coin du voile est levé sur la richesse des œuvres d’art se trouvant encore dans des musées européens.

Selon le document de plus de 200 pages, commandité par le président français Emmanuel Macron, le patrimoine culturel africain représente quelque 90.000 œuvres originaires d’Afrique subsaharienne, dont 70.000 se trouvent au musée du Quai Branly à Paris et 20.000 autres dans des villes françaises.

Cet engagement du président français pris le 28 novembre 2017 lors d’une visite au Burkina Faso répond favorablement aux demandes de restitution du patrimoine culturel africain.

« Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain à l’Afrique », disait alors Macron, en présence de son homologue burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.

Selon le rapport, près de 400 mille œuvres d’art africain sont répartis dans des musées européens. Parmi ceux-ci, il y a le « British Museum (69 000), le Weltmuseum de Vienne (37 000), le musée Royal de l’Afrique centrale en Belgique (180 000), le futur Humboldt Forum de Berlin (75 000), les musées  du Vatican et du quai Branly (70 00).

Le Bénin en ligne de front

Des pays africains, l’Ethiopie et le Nigeria en tête, réclament depuis près d’un demi-siècle le retour d’objets disparus pendant la période coloniale. Cette requête a été ravivée par le Bénin qui est le premier africain à avoir officiellement demandé à la France une restitution de son patrimoine. Des milliers d’œuvres ont été spoliées, vendues ou volées du Royaume de Béhanzin à la fin du 19è siècle lors de la conquête de Dahomey (actuel Bénin). Des objets d’art symboliques que la France considérait comme « prises de guerre » du général Dodds dans le palais du roi Béhanzin.

« Le patrimoine culturel africain est un facteur de développement, un moyen de lutte contre la pauvreté. Ces œuvres ont une âme, ces œuvres n’attendent qu’à retourner dans leur milieu naturel en vue de leur renaissance », selon le président béninois, Patrice Talon.

Il ajoute : « Ces biens qui matérialisent les relations historiques entre les peuples du Dahomey, des royaumes du golfe de Guinée ».

Lors de la visite de Patrice Talon le 21 mars 2018 en France, Emmanuel Macron avait exprimé sa volonté de restituer « sans tarder 26 œuvres » réclamées par le Bénin. Une opération qui devrait se faire dans le cadre d’une coopération muséale entre Paris et Cotonou.

Le Sabre d’El Hadi Omar Tall, gage ou gageure ?

Le 17 novembre 2019 à Dakar, la France restituait officiellement au Sénégal le sabre du conquérant musulman sénégalais, El Hadj Omar Foutiyou Tall. Le président sénégalais Macky Sall avait reçu le sabre des mains du Premier ministre français Edouard Philippe, en présence des descendants de la Famille omarienne.

La convention de dépôt dudit sabre a été alors signée entre la ministre française des Armées, Florence Parly et le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop à la salle des banquets du Palais de la République.

« Il est heureux que le sabre d’El Hadj Omar Tall conservé au Musée de l’armée française sous le numéro d’inventaire 6995 balise de son éclat cette nouvelle séquence des relations franco-sénégalaises », se réjouissait le président Sall.

En attendant la suite de la restitution d’autres œuvres d’art au Sénégal, le sabre semble incarner le symbole d’un processus qui devra aboutir. Mais quand ?

Taxe culturelle africaine

Si restituer signifie « rendre quelque chose à son propriétaire légitime », la requête des pays africains ou l’initiative du président Macron renvoient à la culpabilité des « pilleurs ». Or, dans le cas de compensation pour ce « dommage » subi, l’option d’une taxe culturelle africaine semble pertinente. Cette taxe peut donc être considérée comme une injonction pécuniaire imposée aux musées occidentaux en faveur de la promotion et du développement du patrimoine africain. Ainsi, l’argent collecté des entrées dans les sites, réceptacles des objets d’art africain, serait adjoint à une « prime » sur toute œuvre vendue.

L’attention portée à ces masques et statues en Europe serait-elle la même dans des musées africains ? Le système de conservation pourrait faire défaut dans plusieurs cas. Les visites seraient moindres sur le continent. Les ventes auraient peu explosé les enchères.

Toutefois, le processus de restitution semble enclenché et les formalités d’usage devront suivre au fil des mois.

L’obstacle juridique de la France

En vertu de la Convention de l’Unesco en date du 17 novembre 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels, la France reste limitée dans son champ de restitution des biens.

C’est ainsi que le président français avait annoncé un cadre juridique qui permettrait à la France particulièrement de restituer. Cette dynamique concerne également les autres pays européens qui devront, eux aussi, prendre les dispositions opérationnelles de restitution.

Mati Diop et Zozibini Tunzi dans les annales culturelles du monde

La cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop, vainqueure du Grand Prix du dernier Festival de Cannes 2019 et la Sud-Africaine Zozibini Tunzi, élue Miss univers 2019 ont inscrit leur nom sur les annales culturelles du monde.Née d’une mère Franco-Sénégalaise et d’un père Sénégalais, Mati Diop est également la nièce du célèbre cinéaste, Djibril Diop Mambéty décédé en 1998.

Tourné en 2018, « Atlantique »,  son premier long métrage a été sélectionné en compétition officielle du Festival de Cannes 2019, où il a obtenu le Grand Prix. C’est l’acteur américain, Sylvester Stallone qui avait remis le Grand Prix à la réalisatrice sénégalaise lors de la soirée de clôture de la 72ème édition de l’illustre festival qui se tient dans le sud  de la France.

Réagissant à cette distinction, Mati Diop affirmait : « C’est un vrai pari, c’est mon premier long métrage, avec des acteurs qui n’avaient jamais joué, des producteurs inexpérimentés, mais on a gagné, alors que c’était notre première fois à tous. C’était un vrai challenge».

Mati Diop avait joué son premier rôle principal au cinéma dans le film de Claire Denis, 35 rhums en 2008. Cette même année, elle présentait 1000 soleils au Festival de Cannes, un projet de documentaire sur le film Touki Bouki réalisé par son oncle Djibril Diop Mambéty en 1973 et présenté à Cannes cette année-là. Il sort en 2013 sous le titre Mille soleils. Ses courts métrages ont été présentés lors de différents festivals internationaux, notamment « Atlantique » qui obtient le Tigre du meilleur court métrage en 2010 lors du festival international du film de Rotterdam.

Mati Diop qui a réalisé sept films au total dont des courts-métrages, des moyens raconte avec « Atlantique » une croisée entre l’histoire d’exil et de fantômes. L’ancienne étudiante en arts plastiques prolonge ainsi un court métrage déjà titré « Atlantique » et tourné à Dakar il y a dix ans. Ce film racontait la traversée en mer d’un jeune migrant depuis les côtes sénégalaises.

Pour son palmarès, Mati Diop s’est vue décerner trois distinctions, à savoir Tigre du meilleur court métrage au Festival de Rotterdam pour « Atlantique » en 2010, nomination au Prix Lumières du meilleur espoir féminin pour 35 rhums la même année, et Grand Prix au Festival de Cannes pour « Atlantique » en 2019.

La même année, la Sud-Africaine Zozibini Tunzi, 26 ans, s’est distinguée en étant élue Miss Univers, un concours international de beauté féminine réservé aux femmes âgées de 18 à 28 ans qui a été fondé en 1952 par la compagnie américaine de vêtement californien Pacific Mills, mais organisé par WME/IMG depuis 2015. Tunzi succède ainsi à la Philippine Catriona Gray, Miss Univers 2018 et devient la troisième Sud-Africaine de l’histoire à remporter ce titre. C’est deux ans seulement après la victoire de sa compatriote Demi-Leigh Nel-Peters en 2017 et 41 ans après celle d’une autre compatriote, Margaret Gardiner, en 1978.

Agée de 26 ans, la Sud-africaine est devenue la cinquième femme noire à remporter Miss Univers. Elle s’est surtout distinguée lors de cette compétition de beauté par la couleur de sa peau et ses cheveux crépus. Lors de son couronnement, elle prônait le leadership féminin et encourageait « les jeunes filles à avoir confiance en elles ».

Les sites africains classés patrimoine mondial de l’UNESCO

L’Afrique regorge de plusieurs sites culturels et naturels classés patrimoine mondial de l’UNESCO, dont certains sont répertoriés par APA.Algérie

La casbah d’Alger : Elle correspond à la vieille ville ou Médina d’Alger, capitale de l’Algérie, dont elle forme un quartier historique inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco depuis 1992. Administrativement, elle est située dans la commune de Casbah, dans la wilaya d’Alger.

Afrique du Sud

-Robben Island, une ile à l’histoire tourmentée : Historiquement, Robben Island est l’île où furent emprisonnés des centaines de combattants, et plus particulièrement contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, au siècle dernier. Ce site est classé patrimoine mondiale par l’UNESCO depuis sa fermeture en 1996.

-La zone humide d’iSimangaliso qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco grâce à son écosystème unique en Afrique du sud.

Capo-Verde

Cidade Velha (vieille ville  en portugais), ou tout simplement Sidadi en créole du Capo-Verde : Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009.

Egypte

Pour sa part, l’Égypte a ratifié la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en  1974. Les premiers sites protégés sont inscrits en 1979. En 2013, l’Égypte comptait sept sites inscrits au patrimoine mondial, six culturels et un naturel. Le pays a également soumis trente-trois sites à la liste indicative, vingt-trois culturels, sept naturels et trois mixtes.

-Abou Mena ou Abu Mena : C’est une ancienne ville d’Égypte. Le monastère chrétien d’Abu Mena. Les ruines ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial par le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979. Cependant, les travaux agricoles récents dans le secteur de ce site archéologique ont provoqué une élévation significative des niveaux des nappes phréatiques conduisant à la déstabilisation ou à l’effondrement d’un certain nombre de bâtiments. En 2001, le site a été ajouté à la liste du patrimoine mondial en péril.

-Le Caire historique : Dans l’agglomération moderne du Caire, se trouve l’une des plus anciennes villes islamiques du monde, avec ses prestigieuses mosquées, ses medersa, ses hammams et ses fontaines. Fondé au Xe siècle, Le Caire islamique est devenu le nouveau centre du monde islamique et il a atteint son âge d’or au XIVe siècle.

-Memphis et sa nécropole (les zones des pyramides de Guizeh à Dahchour) : Autour de la capitale de l’Ancien Empire égyptien, subsistent d’extraordinaires ensembles funéraires avec leurs tombes rupestres, leurs mastabas finement décorés, leurs temples et leurs pyramides. Le site était considéré dans l’Antiquité comme l’une des Sept Merveilles du monde.

-Monuments de Nubie d’Abou Simbel à Philae : Cette zone archéologique est jalonnée de monuments admirables, comme les temples de Ramsès II à Abou Simbel et le sanctuaire d’Isis à Philae qui ont été sauvés lors de la construction du haut barrage d’Assouan grâce à une campagne internationale lancée par l’UNESCO en 1960 et qui s’est poursuivie jusqu’en 1980.

-Thèbes antique et sa nécropole : Capitale de l’Égypte au Moyen et au Nouvel Empire, Thèbes était la ville du dieu Amon.

-Zone Sainte-Catherine : Le monastère, fondé au VIe siècle, est le plus ancien monastère chrétien ayant conservé sa fonction initiale.

-Wadi al-Hitan, la Vallée des baleines : Dans le désert occidental de l’Égypte, il y a des restes fossiles inestimables du plus ancien, et maintenant éteint, ordre des baleines  archaeoceti.

Ethiopie

Harar, parfois appelée Harar Jugol désignant les murailles, est une ville située à l’est de l’Éthiopie. Elle est parfois qualifiée de quatrième ville sainte de l’islam. Depuis 2006, elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

Kenya

Lamu est le chef-lieu du comté de Lamu. Bâtie au XIIe siècle, cette ville dispose d’un centre culturel important dans la culture swahilie et qui constitue une lieu de pèlerinage pour beaucoup de musulmans de la côte est-africaine. Les 16 hectares de la vieille ville figurent, depuis 2001, au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Libye

Ghadamès  est une ville et une oasis du désert en Libye.  L’ancienne ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986. Elle est également connue sous le nom de « Perle du désert ».

Madagascar

La Réserve Naturelle Intégrale des Tsingy de Bemaraha, est un site naturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990.

Mali

Djenné est une ville et une commune du Mali, chef-lieu du cercle de Djenné. Son nom signifie « génie des eaux » en langue bozo.

Maroc

-Aït-ben-Haddou est un ksar (Ighrem, en berbère) du Maroc inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Situé dans la province de Ouarzazate, il fait partie de la commune d’Aït Zineb.

-Essaouira est une ville portuaire et une commune du Maroc, chef-lieu de la province d’Essaouira, dans la région de Marrakech-Safi. Sa Médina est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.

-Fès ou Fez est une ville du Maroc septentrional. Fès s’étend sur trois secteurs : la ville ancienne (Médina), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’enceinte royale et les quartiers nouveaux établis par les Français, et qui s’étendent de nos jours dans la plaine environnante.

-Marrakech, est une ville située dans le centre du Maroc, aux pieds des montagnes de l’Atlas. Marrakech est surnommée « la ville rouge » ou la « ville ocre » en référence à la couleur rouge d’une grande partie de ses immeubles et ses maisons.

-Meknès  est une ville du nord du Maroc fondée en 711 par la tribu amazighe des Meknassas qui lui a donné son nom. Elle fut la capitale du Maroc durant le règne d’Ismaïl ben Chérif (1672-1727). La ville historique de Meknès est placée sous la protection de l’UNESCO depuis 1996.

-Tétouan est une ville du Maroc, située dans le nord du pays, dans le Rif occidental, aussi appelée pays Jbala. Près de Tétouan, on trouve plusieurs villes côtières très touristiques comme M’diq et Martil, ainsi que des villages de vacances comme Marina Smir et Cabo Negro.

Mauritanie

Les anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata en Mauritanie ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996. Ces cités florissantes devinrent des foyers de la culture saharienne. Chinguetti est ainsi devenue la 7e ville sainte de l’islam sous le nom de « ville des bibliothèques ».

Namibie

Le site de Twyfelfontein inscrit au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 2007 Twyfelfontein est un site majeur de la culture San. Il regroupe un peu plus de 2000 pétroglyphes. Les plus anciens ont 6500 ans. D’après les recherches, le site servait à des rites chamaniques.

Sénégal

-L’Île de Gorée est devenue le symbole de la traite négrière, un lieu de mémoire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978.

-Saint-Louis (Ndar en wolof), souvent appelée « Saint-Louis-du-Sénégal », est l’une des plus grandes villes du Sénégal et, historiquement, l’une des plus importantes, comme en témoigne son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’était une des quatre communes (Quatre Vieilles) historiques du Sénégal à statut de département français pendant la colonisation.

Tanzanie

L’archipel Zanzibar est la ville de Tanzanie la plus importante. La vieille ville historique se nomme « Mji Mkongwe », plus connue sous son nom anglais Stone Town, la «ville de pierre », parce que ses maisons sont bâties en pierre de corail. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Tunisie

-Kairouan est une ville du centre de la Tunisie. Elle est souvent désignée comme la quatrième ville sainte (ou sacrée) de l’islam et la première ville sainte du Maghreb. Kairouan est inscrite depuis 1988 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

-Sousse est une ville portuaire de l’est de la Tunisie. Capitale du Sahel tunisien, elle est parfois surnommée la « perle du Sahel ». La Médina de Sousse est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988.

-Tunis est la ville la plus peuplée et la capitale de la Tunisie. Son cœur historique est la Médina, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Zambie et Zimbabwe

Les chutes Victoria figurent sans aucun doute au palmarès des chutes les plus impressionnantes du monde. Elles sont à  cheval sur deux pays, la Zambie et le Zimbabwe.

Daniel Sidiki Traoré nommé commandant de la Minusca

Le général burkinabé, Daniel Sidiki Traoré du Burkina Faso est nommé au poste de Commandant de la force de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), a appris jeudi de source onusienne.Selon un communiqué de presse du Service d’information des Nations Unies (SINU), la nomination du Burkinabè a été annoncée le 21 janvier 2020 par le Secrétaire général (SG) des Nations Unies, António Guterres.

Le  général Daniel Sidiki Traoré succède au général Balla Keita du Sénégal, qui achèvera sa mission le 29 février 2020.

Actuellement Conseiller du chef d’Etat-major général des Armées du Burkina Faso, le général Traoré a eu une riche carrière depuis qu’il a rejoint l’armée en 1977. Il possède également une vaste expérience du maintien de la paix, ayant récemment servi comme commandant adjoint de la force de la Minusca en 2018.

Il a aussi servi en tant que Commandant du secteur ouest à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) de 2014 à 2016. Il a en outre été Commandant de secteur à la Mission des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) dans l’ouest du Darfour de 2012 à 2014.

Le général Traoré est titulaire d’une maîtrise en sociologie et ressources humaines de l’Université de Ouagadougou, Burkina Faso, et d’une maîtrise en histoire et archéologie de l’Université de la Sorbonne, Paris.

Tchad: Baisse des frais de confection du passeport et de la CNI

L’Agence nationale des titres sécurisés (Anats), a procédé, mercredi, dans la capitale tchadienne, N’Djaména, au lancement officiel de ses activités, annonçant à l’occasion la baisse des frais d’attribution des pièces d’identité et de voyage.La carte nationale d’identité et le passeport qui ont été, jusque-là émis par la direction de migration et d’immigration de la police nationale, seront désormais confiés à l’Agence nationale des titres sécurisés à travers son Système intégré de gestion des populations des titres sécurisés (SIGPTS).

Le directeur général de l’Agence nationale des titres sécurisés, M. Fouyahta Moundaï, a indiqué que, le SIGPTS permettra de garantir la fiabilité, l’intégrité, la sécurité et la protection des données personnelles des individus.

À propos de la baisse des frais de confection de la carte nationale d’identité et le passeport, M. Moundaï promet que le premier qui était émis au prix de 10 000 FCFA sera à 5 000 FCFA et le second avec mention CEMAC à 75 000 FCFA au lieu de 85 300 FCFA, actuellement.

Présidant la cérémonie, le ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la présidence de la République, Hissein Brahim Taha, déclare avoir reçu des instructions fermes du chef de l’Etat, Idriss Deby Itno « pour que le prix du passeport soit réduit jusqu’à 60 000 FCFA pour permettre à tous les citoyens de s’en procurer ».

Les installations techniques de l’Agence nationale des titres sécurisés ont une capacité de production de 550 passeports par jour et environ 15 000 pour la carte nationale d’identité. Pour permettre aux tchadiens de province de se délivrer ces documents, des centres seront ouverts dans les 23 provinces du pays.

Cameroun : la Beac durcit les mesures de transparence bancaire

La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a menacé de lourdes sanctions administratives et pécuniaires, les établissements de crédit de la sous-région qui se mettraient en marge de la règlementation portant obligation de transmission à ses services des données de leur trésoDans une instruction portant le sceau de son gouverneur, Abbas Mahamat Tolli, parvenue vendredi à APA, elle met un point d’honneur sur la sincérité des déclarations concernant les opérations sur billets et monnaie réalisées en FCFA et en devises, les opérations interbancaires, sur les titres de créances négociables, fiduciaires contre couverture, avec les Trésors publics, sur autres titres ainsi que les concours attendus de la Banque centrale.

Les données requises, à un rythme quotidien, hebdomadaire et trimestriel, ont trait aux opérations journalières en monnaie locale, aux achats/ventes et aux prêts/emprunts des titres journaliers, à la trésorerie et au plan de trésorerie. 

Afin de s’assurer de la régularité des flux financiers au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), la Beac annonce des contrôles de vraisemblance sur place, pouvant revêtir un caractère inopiné.

Abidjan abrite un forum économique centrafricain le 25 janvier 2020

Abidjan, la capitale économique ivoirienne, abrite le 25 janvier 2020 un forum économique centrafricain dénommé « Forum Africa development for Bangui (FAD 2020)» à la faveur d’une visite du président Faustin-Archange Touadéra attendu sur les bords de la lagune Ebrié le 23 janvier 2020.Dans le cadre des préparatifs de cet événement, une délégation ministérielle centrafricaine est présente en Côte d’Ivoire depuis le lundi 13 janvier 2020. Et ce, pour échanger avec les autorités ivoiriennes et visiter des pôles agro-industriels et économiques du pays.

Les modèles inspirants de l’Etat de Côte d’Ivoire dans son élan de développement, pays d’ailleurs sorti d’une grave crise en 2010-2011 et ayant su redresser sa trajectoire économique, devraient servir de ferment à la République de Centrafrique aux fins de dynamiser son économie.  

A cette plateforme économique, la Centrafrique présentera son potentiel économique aux investisseurs. Selon Rameaux Claude Bireau, ministre-conseiller économique de la République de Centrafrique (RCA), le pays dispose d’une richesse immense, mais a besoin de ressources financières pour exploiter le potentiel. 

La RCA, soutient-il, « regorge 34 substances minérales dont l’or, le diamant, le manganèse, le calcaire, l’uranium et même le pétrole ». En outre, le pays dispose d’un sol et un sous-sol riches avec plus de 15 millions d’hectares de terres arables, 16 millions d’hectares de pâturage favorables à l’élevage et  5 millions d’hectares de forêts denses.

Il s’agit d’un appel à « ceux qui détiennent les capitaux pour qu’ils pussent aller en RCA nous aider à mettre en valeur ces ressources », a-t-il fait savoir sans ambages, donnant l’assurance sur le partenariat public-privé assorti d’instruments juridiques judicieux tels que la loi portant charte des investissements.

La RCA s’est dotée par ailleurs d’un code minier attractif et d’un code forestier. Avec tout ce décor, la délégation espère attirer davantage d’investisseurs pour les secteurs prioritaires qui sont, entre autres, le secteur agricole, minier, forestier et de l’énergie.

Pour sa part, Gilbert Poumangue, ministre-conseiller, chargé des Relations avec les institutions de financement du développement, a estimé que « ces projets prioritaires découlent d’un plan de relèvement et de consolidation de la paix (et est compris) entre 12 000 milliards et 30 000 milliards de FCFA ». 

A l’initiative du Faustin-Archange Touadera, un dialogue a été entamé avec les 14 groupes armés qui a débouché sur l’Accord de Khartoum le 06 février 2019. Un accord comportant un certain nombre d’engagement de part et d’autres.

Poursuivant M. Poumangue a souligné que le gouvernement centrafricain a « déjà réalisé la majorité de ses engagements, mais la mise en œuvre du côté des 14 groupes armés piétine un peu, toutefois les garants que sont les institutions sont en discussions avec eux pour amener les groupes armés à mettre en œuvre leur engagement ».

Il a assuré de l’amélioration du climat des affaires, un facteur déterminant pour les investisseurs, ainsi que la sécurité juridique et judiciaire des investissements. En plus, il a été institué la charte des investissements. Elle a été révisée pour encourager les investissements. 

« En RCA, il y a de cela deux ans, pour créer une entreprise, il fallait huit mois » mais le Guichet unique en charge de la formalité des entreprises permet aujourd’hui de créer « en 48 heures une entreprise » avec à la clé des avantages de la charte des investissements.

Avec les perspectives d’exploitation du pétrole, l’Etat centrafricain envisage de mettre en place un Code pétrolier pour encadrer ce secteur stratégique. Outre cela, un certain nombre de mesures ont été mises en place par le gouvernement pour attirer les investisseurs dans un esprit de coopération Sud-Sud.

Après l’étape de la Côte d’Ivoire, cette campagne devrait se poursuivre dans plusieurs capitales européennes, américaines et des pays du Golf selon des sources proches du dossier.

Espace: la course aux étoiles version africaine

Sécurité, Télécommunications, météorologie, navigation, gestion des ressources et des territoires, climat… Les Africains multiplient les envois de satellites dans l’espace. Pourquoi cette soudaine ambition africaine de puissance spatiale ? Explication.C’est la course aux étoiles version africaine. Depuis le lancement par l’Égypte de son premier satellite en 1988, onze pays du continent lui ont suivi le pas et d’autres se préparent à rejoindre le petit club africain des « puissances » de l’espace. Au total, 41 satellites africaine dont trois issus de la coopération multilatérale et le reste appartenant à l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, le Ghana, le Maroc, le Kenya, Rwanda, l’Angola, le Soudan et l’Ethiopie se trouvent  aujourd’hui en activité, même si aucun de ces engins n’a été lancé à partir des terres africaines.

Mais à quoi servent ces machines aux coûts énormes pour un continent qui abrite les populations les pauvres du monde?

Comme la majorité des autres satellites américains, européens, russes, chinois, indiens ou émirats, la plupart de ces engins africains ont pour objet de fournir des services aux populations. Ils sont par exemple utilisés pour gérer les ressources naturelles et faciliter les secours en cas de crise. Ils servent aussi à recueillir des données qui aident à prendre des décisions, mais aussi à transmettre des informations. Ces satellites ont donc diverses utilités.

Les satellites de télédétection sont utilisés pour contrôler la surface terrestre, les océans et l’atmosphère, et les changements que ceux-ci subissent. Aujourd’hui, ces outils jouent, au quotidien, un rôle essentiel à l’appui des efforts de protection de l’environnement mondial.

Dans les zones isolées, ils sont par exemple utilisés dans le cadre des services de télémédecine qui compensent l’absence de centres de santé publics. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont incité l’Angola, en 2017, à lancer son premier satellite.

Les satellites d’observation sont utiles lors de catastrophes naturelles. En 2013, alors que l’Afrique du Sud était touchée par d’immenses inondations, la South African National Space Agency (l’agence spatiale sud-africaine) a fourni aux autorités des données cruciales qui lui ont permis d’apporter une réponse rapide aux populations.

Au Kenya, le premier satellite, lancé en 2017, fournit au gouvernement, par l’intermédiaire de son agence spatiale, des données météorologiques en continu. Dans sa lutte contre les grandes sécheresses en 2013, le pays les a savamment utilisées et a ainsi découvert un aquifère dans les sols d’une des régions les plus touchées.

Au Nigeria, l’agence spatiale fournit aux forces de sécurité des images satellitaires permettant de traquer les djihadistes de Boko Haram ou les groupes insurrectionnels qui sévissent dans la région pétrolifère du Delta, dans le sud du pays.

Les satellites ont aussi des capacités indispensables pour surveiller et contrôler le territoire. Ils permettent notamment aux forces armées d’opérer avec plus de précision et dans de meilleures conditions de sécurité.

Le Maroc a fait sensation en lançant en novembre 2017 un satellite d’observation baptisé Mohammed VI A. Cet engin est capable de réaliser des clichés d’une résolution de 70 cm. Le satellite a été lancé par Arianespace et construit par Thalès et Airbus. Son usage se veut exclusivement civil, ce qui laisse planer des doutes chez les voisins. Une année après, son binôme, le satellite d’observation de la Terre Mohammed VI B a été lancé depuis Kourou en Guyane française.

Ce dernier servira notamment aux activités cartographiques et cadastrales, à l’aménagement du territoire, au suivi des activités agricoles, à la prévention et à la gestion des catastrophes naturelles, au suivi des évolutions environnementales et de la désertification ainsi qu’à la surveillance des frontières et du littoral, a indiqué Arianespace. Il rejoindra dans l’espace son binôme le satellite Mohammed VI A.

Les deux satellites Mohammed VI «A» et «B» ont mis à la disposition des ministères et les établissements publics des images satellitaires de haute résolution pendant 2019. Ces images ont couvert une superficie de 250.000 km et ont permis de mettre en place plus de 370 cartes thématiques, indique un rapport officiel.

Les deux engins satellitaires marocains fournissent une base de données de dernière génération aux départements ministériels et aux différents établissements publics. C’est ce qui ressort du premier rapport officiel sur le bilan de ces deux satellites depuis leur mise en orbite.

A ce jour, les deux satellites ont contribué au développement de la cartographie et de plusieurs autres domaines civils. Tout en permettant d’affiner les données et les relevés topographiques, ils ont permis de délimiter avec exactitude les terres agricoles, développer la recherche des sources d’eau et intensifier la lutte contre la désertification.

Sur le plan des infrastructures, les images satellitaires qu’ils ont fournies ont contribué à une meilleure connaissance des périmètres urbains et aident à présent pour lutter contre le rétrécissement des zones agricoles et l’urbanisation anarchique. Dans le domaine de l’environnement, ces données satellitaires permettent une connaissance précise du littoral marocain ainsi qu’une connaissance plus précise des changements de la structure des richesses marines.

Cette ruée vers l’espace pour les Africains paraît aujourd’hui si importante qu’elle est érigée en une ambition continentale. La preuve? En janvier 2019, l’Union africaine (UA) a entériné la création d’une Agence spatiale africaine (ASA), basée au Caire et dont l’objectif est clairement de faire du continent une puissance mondiale de l’espace. Autant dire que: « L’Afrique regarde aussi vers les étoiles et s’arme pour la conquête de l’espace ».

Espace : l’Afrique en 41 satellites !

Depuis 1998, l’Afrique dispose au total de 41 satellites dont 38 envoyés dans l’espace par 11 pays du continent, tandis que trois sont le fruit d’une coopération multilatérale.Algérie 

1. ALSAT 1 (2002)

2. ALSAT 2A (2010)

3. ALSAT 1B (2016)

4. ALSAT 2B (2016)

5. ALSAT 1N (2016)

6. ALCOMSA -1 (2017)

Afrique du Sud

1. SUNSAT (1999)

2. Zacube (2003)

3. Sumbandila (2009)

4. Kondor E (2014)

5. nSight1 (2017)

6. ZaCube-2 (2018)

7. ZaCube-2 (2018)

8. XinaBox ThinSAT (2019)

Angola 

1. AngoSat-1 (2017)

– Ghana

1. GhanaSat-1 (2017)

Egypte 

1. NILESAST 101 (1998)

2. NILESAST 102 (2002)

3. EGYPSAT 1 (2007)

4. NILESAT 201 (2010)

5. EGYPSAT 2 (2014)

6. EGYPSAT-A (2019)

7. NARSSCube-2 (2019)

8. NARSSCube-1 (2019)

9. TIBA-1 (2019)

Ethiopie 

1. ETRSS-1 (2019)

Kenya 

1. 1KUNS-PF (2018)

Maroc

1. Maroc-TUSBAT (2001)

2. MOHAMMED VI-A (2017)

3. MOHAMMED VI-B (2018)

Nigeria 

1. Nigeriast-1 (2003)

2. NIGGOMAST (2007)

3. NigeriaSat-2 (2011)

4. NigeriaSat-X (2011)

5. NIGGOMAST 1R (2011)

6. NigeriaEduSAT-1 (2017)

Rwanda 

1. RwaSat-1 (2019)

Soudan 

1. SRSS-1 (2019)

– Multilatéral

1. RascomStar-QAF-1

2. RascomStar-QAF-1R

3. New Dawn

Foot en Centrafrique : le championnat démarre mardi

Le coup d’envoi de la nouvelle saison de la Ligue de football de Bangui sera donné, demain mardi au stade Barthélémy Boganda, avec la rencontre qui mettra aux prises Gbagré Sport au Stade Centrafricain (Scaf).Selon Placide Mapouka, le président de la Ligue de football de Bangui, 12 clubs en première division et 6 autres en seconde participeront au championnat. Pour un bon démarrage de la compétition, la Fédération Centrafricaine de Football a apporté son soutien aux différents clubs dans l’acquisition d’équipements.

Se jouant en matchs aller et retour, ce championnat permet de déterminer les équipes qui représenteront la République Centrafricaine dans les compétitions de la Confédération africaine de football (Caf).

L’année dernière, le championnat a été remporté par l’AS Tempête Mocaf qui vient d’être éliminé en préliminaires de la Ligue africaine des Champions par Al Nasr de Benghazi (Lybie).

Sécurité et politique en vedette dans la presse centrafricaine

Les quotidiens centrafricains parvenus lundi à APA traitent principalement de la livraison d’armes à la RCA par la Russie et de la validation du code électoral en vue des prochaines élections législatives.Le Langage explique que le déchargement s’est effectué exclusivement en présence de la ministre de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’Armée, Marie-Noël Koyara, de l’Etat-Major de l’Armée, du Commandant de l’armée de l’air, Alain Kenefei, de la police militaire, de la gendarmerie nationale et des casques bleus rwandais

Contrairement au premier convoi de la deuxième tranche du matériel effectué mercredi dernier et qui a mobilisé par ailleurs deux gros porteurs Iliouchine, un avion a procédé à la deuxième livraison, souligne le journal.

Cette livraison a été effectuée ce mercredi à Bangui, précise le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme(RJDH), notant par ailleurs que cette dotation en armes et minutions de guerre permettra d’équiper 8 bataillons des Forces Armées Centrafricaines (FACA) déjà formés par la mission européenne de formation militaire en Centrafrique (EUTM/RCA) et la Russie.

Ainsi, analyse Adrénaline Info, la Fédération de Russie vient de confirmer son engagement aux côtés du ministère de la Défense nationale à travers ce nouvel acte.

En prélude à cette arrivée des armes russes, rapporte l’Agence Centrafricaine de la Presse (ACAP), une réunion de concertation avec les partenaires a été organisée les 8 et 9 août derniers à Bangui. Et le gouvernement avait demandé ainsi à la Mission multidimensionnelle Intégré des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafrique (MINUSCA) de mettre en place un dispositif sécuritaire pour le déchargement et le transport des matériels militaires par la Russie et la France.

Selon l’Evènement, c’est un signe avant-coureur de la levée partielle de l’embargo sur les armes à destination de la RCA attendue au mois de septembre prochain. Le journal souligne par ailleurs que trente officiers russes vont intégrer bientôt la mission de l’ONU en Centrafrique.

La précédente livraison d’armes de la Russie à la RCA date de janvier 2018, rappelle pour sa part le journal Baobab.

A propos du code électoral, L’Hirondelle annonce que la Cour Constitutionnelle l’a validé là où le Démocrate note que « la page se tourne » concernant ce texte.

La particularité de ce code électoral jugé conforme à la Constitution du 30 mars 2016, selon l’ACAP, est la suppression des barrières des candidats résidant en Centrafrique et la prise en compte de 35% de femmes dans les listes des partis politiques devant se présenter aux prochaines élections législatives.

Le code électoral adopté par le parlement le 19 juillet dernier, certaines de ses dispositions soumises à la Cour Constitutionnelle pour avis de conformité ont été pour leur part reformulées ce mercredi 14 aout 2019, constate le RJDH.

Cependant la classe politique est peu rassurée par rapport à l’impartialité de la Cour Constitutionnelle et de sa présidente sur le code électoral, indique le journal l’Expansion.

Centrafrique : la Tabaski fêtée dimanche sur fond de cohésion sociale

La République centrafricaine célèbre demain, dimanche, la Tabaski ou l’Aid-el-Kébir, une fête placée cette année sous le sceau de la cohésion sociale grâce au retour progressif de la paix noté dans ce pays, longtemps déchiré par les exactions des milices armées.Signe de cette cohabitation pacifique,   Juliana, une chrétienne vivant à Bangui, a confié à APA qu’elle a été invitée par son ami musulman, Ibrahim, à aller passer la fête chez lui, en famille. Tout à la joie d’honorer cette invitation, Juliana confirme qu’elle se rendra bien, demain dimanche, au Km5, le quartier musulman de Bangui où habite son ami.

Ce faisant, souligne-t-elle dans un sourire, elle va honorer le copieux repas qui sera cuisiné avec la viande du mouton acheté par Ibrahim.

Pour Juliana comme pour beaucoup de Centrafricains conviés par leurs amis, connaissances et collègues musulmans à passer la Tabaski avec eux, il y a tout lieu de prier pour que perdure cette coexistence pacifique qui avait presque disparu à Bangui et partout ailleurs en Centrafrique.

Les violences perpétrées par les milices sur fond de rivalités ethnico-religieuses avaient instauré entre les Centrafricains une méfiance telle que, dans un passé récent, pareille convivialité était impensable.

Ainsi, la Tabaski de cette année promet d’être belle dans la mesure où, selon plusieurs voix autorisées, sept musulmans sur 10 ont déjà acheté un bélier ou vont le faire pour commémorer le geste d’Abraham.  Les musulmans représentent 10 pour cent de la population centrafricaine, estimée à 4,659 millions d’habitants.

 Au marché de Béa Rex, situé au quartier KM5, on trouve à 24h de la fête les derniers acheteurs  s’employant à acquérir le mouton désiré.

Si Khalil Abdoulaziz a mis peu de temps pour se payer une belle bête, il en est allé autrement pour Hassan Nour, fonctionnaire de son état. Après avoir longuement marchandé un bélier pour 60.000 FCFA, il s’est heurté au refus du vendeur qui exigeait 10.000 FCFA de plus. En désespoir de cause, Hassan a appelé au téléphone sa femme pour qu’elle vienne le trouver au foirail avec le complément du prix du mouton.

Une fois le bélier acheté, le couple a affrété un taxi, avant de se diriger vers son domicile situé au quartier Lakouanga.

Pour Djamal, son souci n’est pas le prix de l’animal mais sa propreté. En examinant un à un les moutons que lui proposent à la criée les vendeurs, il explique qu’il lui faut un animal bien propre pour ne pas se salir les mains en l’égorgeant ou de l’asperger constamment d’eau durant le dépeçage.

Selon le vendeur, Abdou, les exigences de certains acheteurs n’enlèvent en rien les bonnes affaires que lui et ses collègues sont en train de réaliser. « Les bêtes se vendent comme des petits pains et nous sommes obligés de faire recours aux éleveurs en province pour de nouvelles livraisons », déclare-t-il, le sourire aux lèvres.

Interrogé sur le pourquoi de la cherté de certaines bêtes, d’après quelques musulmans rencontrés, il  a indexé le coût du transport des moutons, des provinces à Bangui, la capitale.

Au motif que le convoiement des bœufs est plus rentable, les transporteurs « surfacturent » leurs prix quand il s’agit de moutons, explique-t-il.

RCA : un homme accusé de sorcellerie enterré vivant

Un homme âgé de 50 ans a été enterré vivant ce vendredi à Carnot, une ville de l’ouest de Centrafrique distante de plus de 300 km de Bangui, après qu’il fut accusé de sorcellerie.Selon des sources locales, la victime a été pointée du doigt par un guérisseur traditionnel qui traitait au moins 13 personnes atteintes par une maladie qu’il disait être capable de soigner. Le décès d’un malade dans la nuit de jeudi à vendredi a poussé les parents de ces derniers à s’en prendre à la personne dénoncée par le guérisseur traditionnel comme étant l’auteur de la maladie de ses patients.

Dans cette ville de Carnot par ailleurs, une femme a été sauvée de justesse la semaine dernière par les éléments de la gendarmerie entre les mains d’une foule de jeunes en colère qui voulaient la bruler vive, soupçonnée en effet de sorcellerie.

La justice populaire continue de faire des victimes dans les provinces centrafricaines où l’autorité de l’Etat n’est souvent pas respectée, surtout dans les zones sous contrôle des groupes armés qui usent de cette pratique pour garder leur influence sur la population.

La coopération Congo-RCA et l’appel à l’aide du PAM font la Une de la presse centrafricaine

La presse centrafricaine consultée ce vendredi à APA accorde la part belle à la coopération bilatérale entre le Congo et la République centrafricaine et l’appel à l’aide du Programme alimentaire mondiale (PAM) pour faire face à l’insécurité alimentaire grandissante.« La coopération bilatérale a été au cœur de la cinquième session de la grande commission mixte de coopération Congo-RCA tenue le lundi dernier », informe L’Agence Centrafricaine de la Presse (ACAP), précisant que les discussions entre les experts des deux pays ont porté sur divers points liés notamment à la politique, la sécurité, l’économie…

L’évaluation des conclusions de la quatrième session d’avril 1987 a été également à l’ordre du jour, souligne le journal Le Baobab avant d’ajouter que la commission mixte de cette année a été présidée par Jean Claude Gakosso, ministre congolais des Affaires Etrangères et Sylve Baïpo Temon, son hôte centrafricain.

En marge de cette session, les représentants des gouvernements des deux pays et les représentations du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés ont signé un accord tripartite, cadre formel pour le rapatriement volontaire des réfugiés centrafricains résidant au Congo Brazzaville relève pour sa part le journal l’Ecureuil.

L’Expansion informe de son côté que les deux pays ont signé 12 accords multilatéraux à l’issue de la 5ème session de la grande commission mixte qui s’est tenue du 05 au 06 Août 2019 à Bangui.

Concernant l’appel du Programme Alimentaire Mondial pour une aide alimentaire accrue en Centrafrique, l’ACAP annonce que l’artiste musicien centrafricain Ozangui soutient l’initiative lancée par l’organisme onusien.

« Jean-Paul Mbélé, très connu sous le pseudonyme de Ozaguin OZ, a appelé, mardi dernier à Genève, en Suisse, la communauté internationale à augmenter le financement en direction du Programme Alimentaire Mondiale (PAM) pour qu’il puisse faire face à l’insécurité alimentaire grandissante en République centrafricaine », écrit l’ACAP.

Le chanteur Ozaguin était l’invité du Programme Alimentaire Mondial au siège de l’ONU à Genève. Il s’est appesanti sur le grand nombre des Centrafricains qui ont besoin d’une assistance humanitaire intensive, rapporte Centrafric Matin qui informe qu’environ 4,8 millions de personnes sont menacées par l’insécurité alimentaire.

Pour le journal Le Facteur le même appel est lancé par l’artiste en faveur du gouvernement, censé mettre en œuvre une politique de restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et surtout promouvoir une stratégie d’autosuffisance alimentaire.

Le gouvernement centrafricain appuie les personnes vulnérables à travers le projet « sécurité humaine »

Le gouvernement centrafricain avec l’appui de la communauté internationale a initié le projet « Sécurité humaine » en faveur des personnes vulnérables pour lutter contre l’insécurité alimentaire, favoriser l’accès aux soins de santé et au logement entre autres, a appris APA jeudi.Soixante responsables d’ONG s’activent aux côtés des agents de l’Etat pour mettre en œuvre ce projet devant concerné environ 2.500.000 personnes vulnérables recensées sur tout le territoire.  

Les futurs bénéficiaires de ce projet sont, d’après le  Directeur de Cabinet au ministère de l’Économie et du Plan,  Jean Louis Pouninguinza, « des personnes vulnérables, exposées à la situation d’insécurité alimentaire en Centrafrique et  qui n’ont rien pour survivre ». Le gouvernement à travers sa politique de relèvement et de la consolidation de la paix veut apporter de réponses à ces personnes, a-t-il expliqué.

Pour la mise en œuvre du projet, le gouvernement centrafricain a reçu l’appui du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) qui a mis en place un dispositif de collecte d’information. Ce dernier permet au gouvernement de suivre l’évolution de l’effectif des personnes vulnérables dans le pays.

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a, de son côté,  lancé un appel pour que la communauté internationale apporte de l’aide à 40% des Centrafricains.

Antidote à l’insécurité des champs, le maraîchage connait un succès fou à Bangui

L’option prise par plusieurs ONG et partenaires dont l’Onu d’orienter les Centrafricains vers le maraîchage pour qu’ils n’aient plus à aller dans les champs où sévit l’insécurité, est en train de connaître beaucoup de succès à Bangui. Jamais, les marchés de la capitale centrafricaine n’ont autant regorgé de salade, gombo, concombre, melon, tomate, chou et carotte.Ces produits maraîchers proviennent des jardins ayant poussé un peu partout aux alentours des maisons de Bangui, notamment à l’ouest de la capitale. La plupart de ces producteurs de légumes ont troqué leurs champs, dont l’accès est devenu dangereux à cause de la guerre des milices, contre les petites exploitations familiales.    

C’est suite à plusieurs rapports des agences du système des Nations Unies alertant d’un risque de famine en Centrafrique à cause de l’insécurité empêchant toute activité champêtre que l’idée de se redéployer dans le maraîchage a vu le jour. Pour sa part, le Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao)  s’est mis à distribuer des semences et instruments aratoires aux Banguissois, formés auparavant en techniques maraîchères.

A coup de séances d’apprentissages, beaucoup de Banguissois se sont rendus compte qu’il leur est possible de vivre des produits de la terre sans s’éloigner de leurs domiciles.

Dispensées par des agronomes, les formations durent 3 à 9 mois pendant lesquels les futurs maraîchers apprennent  comment faire des planches (rangées de légumes), semer, et suivre les plantes. Les auditeurs payent 5000 FCFA par mois et se voient délivrer un certificat à l’issue de la formation.

C’est le cas de Godron Taramboya.  Il est sorti du  Centre de formation et de production de la Jeunesse pionnière nationale (JPN), une structure de l’Etat spécialisée dans l’initiation des jeunes déscolarisés à la culture des épinards. Après une formation de neuf mois qui lui a coûté 10. 000CFA, Gordon vit des fruits de son jardin jouxtant sa maison. Il reçoit chaque matin des commerçants, venus lui acheter ses produits et, grâce à ses recettes, il  s’occupe mieux de la santé de sa famille, paye la scolarité des enfants et pourvoit sans problème à leur nourriture.

 Sylvain Mapouya, enseignant de son état, s’y est mis également au maraîchage, avec l’aide de sa fratrie. « Après l’enseignement, moi-même et mes jeunes enfants, nous faisons le jardin. Les semences distribuées par les associations financées par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) dans le cadre de la lutte contre la famine en Centrafrique nous servent à planter autour de nous les produits maraîchers », confesse Sylvain.

Une partie de la récolte entre dans la nourriture familiale et l’autre partie est cédée « aux vendeuses de légumes », nombreuses elles aussi à frapper à la porte de l’instituteur. Fier de sa nouvelle activité, il lâche dans un sourire triomphal : « Je ne tombe jamais en panne, côté finances».

Généralement, les vendeuses de légumes achètent par planche (rangée) et ainsi celle de la tomate vaut 15000 FCFA contre 5000 FCFA pour la salade. Les planches des autres produits maraîchers  sont cédées à 10.000 CFA. Plusieurs des vendeuses assurent s’en sortir largement et certaines confient même que la revente d’une planche peut rapporter un bénéfice de 200%.  

On comprend, dans ce cas, pourquoi les jeunes filles dont beaucoup d’écolières en vacances se sont lancées à fond dans la vente des légumes. Une cuvette en plastique ou en aluminium sur la tête, elles s’en vont proposer aux clients divers produits maraîchers.  « Depuis que l’école est finie au mois de juin, j’accompagne maman pour la vente des légumes. Elle a sa cuvette de légumes et moi j’ai la mienne », renseigne Jeanine Sopio, une élève en classe de 5ème  .

Sa confidence est accompagnée d’une légère génuflexion permettant de voir sur son récipient du piment, de la salade et du gombo.   

Ayant préféré garder l’anonymat, ce jeune centrafricain ne vend pas de légumes mais ne voit que du bien dans ce négoce. La raison, il nous la fournit dans un malicieux sourire : « mon amie commerçante de légumes m’apporte toujours dans l’après-midi après sa vente un litre de vin de palme et tout ce qu’elle juge intéressante pour me rentre heureux lorsque nous sommes ensemble. »

Les affaires minières en vedette dans la presse centrafricaine

Les sujets liés à l’exploitation minière en Centrafrique font les choux gras des journaux parcourus mardi par APA, avec un accent particulier sur les recommandations de la commission d’enquête parlementaire qui dénonce les abus de sociétés minières chinoises.Le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme(RJDH) annonce qu’une commission d’enquête parlementaire recommande l’arrêt de l’exploitation minière des sociétés chinoises dans le nord de Centrafrique. Selon ce quotidien ce rapport de la commission d’enquête parlementaire est accablant pour les sociétés chinoises qui exploitent les mines dans le nord de la République Centrafricaine.

Le RJDH explique c’est un rapport de 29 pages dont 16 ont été consacrées aux images des sites que les trois députés, membres de la commission parlementaire, ont fait le point de l’enquête menée entre le 06 et le 10 juin 2019 à Bozoum et à Bossangoa chefs-lieux de ces préfectures.

De son côté titre, Le Confident titre : « l’Or du scandale financier : l’assommant rapport parlementaire sur la gestion scabreuse de la filière aurifère de l’Ouham et de l’Ouham-Péndé ».

L’Évènement signale pour sa part que le document décrit une situation alarmante due à la pollution du fleuve Ouham où ces sociétés exploitent l’or, sans oublier les risques de maladies liées à l’exploitation présumée du mercure, de déforestation et les risques de disparition des espèces protégées dans la région. Ainsi selon le journal, cette situation est « un désastre écologique ». 

Le Nouvel Espoir souligne que cette enquête sur les abus de sociétés minières chinoises a été menée à la demande de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale. Cela fait suite à de nombreuses plaintes des populations de la région, conclut le journal le Baboba.

Une autre affaire minière qui a intéressé les journaux concerne l’annulation des permis miniers. Ainsi le journal La Fraternité renseigne que le président Touadéra a pris un décret annulant trois permis de la société minière Aurafrique.

L’Agence Centrafricaine de la Presse (ACAP) qui a abordé ce sujet souligne que l’attribution de permis de recherche et d’exploitation aurifères à la société Aurafrique S.A.R.L. sur les sites de Passendro (60 km au nord de Bambari) et de Ndassima (45 km au nord-ouest de Bambari), dans le centre de la RCA, a été annulée jeudi dernier par décret.

Selon l’ACAP, il ressort que les premiers permis d’exploitation aurifère ont été délivrés au mois de mars 2004 pour des activités d’exploration. Mais en 2011, les recherches sur les sites de Passendro ont été annoncées fructueuses, ce qui a permis au gouvernement d’octroyer à Aurafrique S.A.R.L. un permis d’exploitation en août 2010.

Selon le journal le Langage, les violences armées de 2010 et 2013 ont handicapé la société Aurafrique S.A.R.L. puisque sa base-vie a été détruite et ses activités ont connu une suspension.

Pour le journal l’Expansion, la société Aurafrique S.A.R.L. a bénéficié de plusieurs suspensions de reprise des travaux, qui ont fait perdre au fisc centrafricain la somme de 184,4 milliards francs CFA.

Par ailleurs, le journal explique que les permis lui ont été retirés pour non respect du code minier centrafricain

La chenille, un mets saisonnier trés prisé en Centrafrique

En Centrafrique, l’hivernage est accueilli avec joie car les nombreuses pluies favorisent la luxuriance de la végétation et l’apparition des chenilles qui sont un régal pour une bonne frange de la population. Ainsi, depuis le mois de mai, démarrage de la saison pluvieuse, beaucoup de Centrafricains ont tourné le dos aux champignons et autres escargots pour garnir leur table de mets à base de chenilles.Avant de finir dans la casserole du consommateur, les chenilles sont généralement convoyées en ville depuis la forêt équatoriale par les pygmées. Ces derniers cueillent les vers sur les feuilles des arbres, sur les troncs des arbres ou, tout simplement, les ramassent au pied des arbres, point de chute de certaines chenilles ayant consommé un surplus de végétation.

 Mieux, des campements de chenilles voient le jour en pleine forêt, histoire de faciliter le ramassage à grande échelle des vers. Une fois récoltés, ils sont séchés au feu ou au soleil, puis mis en vente dans des cuvettes, des assiettes où étalés par tas sur un tissu posé à même le sol.

Un tour au marché de Bangui en cet après-midi de lundi, vous édifie sur la diversité des chenilles proposées à la gourmandise des clients. Grosso modo, il y a des chenilles poilues, d’autres ont des pics ou sont carrément lisses et leur appellation varie d’une langue nationale à une autre : «ndossi», «guéguéret», «mboyo» et «ngboungbou». Cette dernière désignation est du Sango, la principale langue en Centrafrique.

Qu’importe les différentes appellations. Le fait est que beaucoup de Centrafricains raffolent tant et si bien des chenilles qu’à chaque fois qu’elles inondent le marché c’est la mévente pour tous les autres produits. Y compris même la viande de bœuf, considérée comme l’aliment de base de la population.

La chenille tire assurément son succès de sa faculté à aller avec presque tous les produits. Ainsi, elle peut entrer dans la préparation de la pâte d’arachide, la sauce tomate, la boule de manioc ou la banane plantain. De même, on peut la cuire au feu doux où la mettre à frire avec de l’huile.

Consommée le matin au petit-déjeuner ou au déjeuner, elle est très prisée par Gina Yambo et sa famille. Pour 1000 FCFA seulement, dit-elle, elle arrive à régaler son mari et ses cinq enfants.

La modicité du prix de la chenille est également une explication de son succès dans un pays où le coût de la vie est trop cher, à cause surtout de l’insécurité permanente née de la guerre des milices.

« Actuellement, chaque famille trouve à manger chaque jour », soutient Ambroise Koné, trouvée au marché en train de marchander un plat de chenilles fraîches. Au grand bonheur des Centrafricains, c’est cette qualité qu’on trouve sur les marchés, en attendant la fin de l’hivernage quand les chenilles séchées feront leur apparition. 

Commerçante avertie, Natacha Gnabodé a troqué son commerce habituel de crevettes et de poisson fumé contre la vente de chenilles. Trouvée devant son commerce au marché de Guitangola Carrière de Bangui, elle affiche le sourire et ne fait aucun mystère sur la bonne marche de ses affaires.

Chaque matin, elle enfourche sa moto pour aller acheter à Yatimbo ses chenilles pour une valeur de 15.000 FCFA. Après revente, elle s’en sort avec un bénéfice de 25.000 FCFA.

Selon le nutritionniste Koumazi Mala, ses compatriotes n’ont pas tort de raffoler des chenilles car elles contiennent beaucoup de protéines qui sont des suppléments à l’alimentation des nourrissons.

Pourtant, certains Centrafricains disent avoir eu des démangeaisons et des douleurs au ventre, une fois qu’ils ont cessé, pour une raison pour une autre, de manger des chenilles.

D’autres Centrafricains soulignent, eux, avoir à la première bouchée d’un plat de chenilles, développé des allergies sous forme de vomissements ou de gastro-entérite.

Ces cas sont très marginaux et la majorité des Centrafricains, surtout ceux vivant dans les zones équatoriales, s’empiffrent sans retenue de chenilles. Une habitude culinaire ancestrale qu’ils ne comptent pas abandonner.

La RCA reçoit 18,4 milliards FCFA du FMI

Le Fonds Monétaire International (FMI) a octroyé à la République Centrafricaine un financement de 18,4 milliards F CFA (31,7 millions de dollars) constituant la dernière tranche d’une Facilité élargie de crédit (FEC) dont a bénéficié ce pays en 2016, a annoncé ce jeudi sur la radio nationale Henri Marie Dondra, le ministre des Finances et du Budget.Selon l’argentier de la Centrafrique, ce financement vise à rétablir la stabilité économique du pays, à réduire la vulnérabilité budgétaire et à améliorer la gestion des finances publiques. A en croire M. Dondra, cet appui démontre la qualité des relations existant entre la RCA et les partenaires techniques et financiers.

En outre, le ministre des Finances et du Budget a souligné que c’est la première fois qu’un pays de la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) remplit toutes les conditionnalités nécessaires à l’octroi de la Facilité élargie de crédit.

L’enveloppe initiale du FMI destinée à la Centrafrique était de 66 milliards F CFA (115,97 millions de dollars) mais elle a été revue à la hausse pour atteindre finalement 107 milliards F CFA (185,56 millions de dollars).

Bangui s’amuse encore, malgré l’insécurité permanente

Bangui, ville à deux vitesses. Sous une insécurité quasi-permanente instaurée par les milices à la gâchette facile que sont notamment les Antibalakas et ex-Sélékas, se cache une capitale centrafricaine à la vie nocturne joyeuse et trépidanteIl faut se rendre au centre-ville de Bangui pour se rendre compte de cette ambiance festive qui, dés la nuit tombée, se répand dans les restaurants, cafés, bar dancings et night-clubs. Rassurés par les forces de l’ordre beaucoup plus présentes au centre-ville, Banguissois et expatriés travaillant notamment dans les institutions internationales, profitent du moindre silence des armes pour s’éclater dans des boîtes de nuit comme ‘’Plantation » et ‘’Casino ».

Les bars ‘’Elé Songo » au rond-point Benzi au 2ème arrondissement, Mamadelle au 6ème arrondissement et Biblos à Bimbo ont aussi leurs fêtards désireux d’oublier, autour d’un verre siroté avec une bande d’amis, les violences dans lesquelles baigne une partie du pays.

L’animation est généralement assurée dans les night-clubs par les orchestres tels que ‘’le Grand Conon Star de Bangui », ‘’Sapéké Musika Maison Mère », ‘’Tropical Fiesta d’Agas » et ‘’La nouvelle écriture d’Ozaguin. Au gré des accalmies, ces formations musicales donnent également des concerts à travers la ville, de vendredi à dimanche, entre 16h et 22h.

En habitué de la ‘’Plantation », Cyriaque Timolo s’y rend tous les samedis pour se contorsionner au son de la musique jusqu’à 5 h du matin. ‘’Il n’y a pas d’agression puisque les forces de l’ordre patrouillent régulièrement », assure le jeune homme, précisant que dans ses moments de détente il côtoie plusieurs étrangers en quête de divertissement.

                                                                                 

Junior, un jeune homme du quatrième arrondissement, n’a hélas pas la même baraka que Cyriaque. D’une part, il a été lui-même victime d’un braquage en rentrant vers 1h du d’un concert d’Ozangui à Elé Songo dans le deuxième arrondissement, et, d’autre part, il a été témoin au bar ‘’Sélection » de l’éclatement d’une grenade ayant fait deux morts et plusieurs blessés.

De quoi ôter le goût des virées nocturnes à Junior qui déclare : ‘’depuis lors, je ne fréquente plus ce lieu de distraction. Malgré les fouilles qui se font à l’entrée des bars, certains arrivent à s’introduire avec des engins de guerre ».

 

C’est presque pour les mêmes raisons que Mathurin Kolossia un jeune du 6ème arrondissement de Bangui fréquente modérément le «Tiringulou», un bar dancing du 5ème arrondissement. Lieu de distraction des miliciens Antibalaka, ces derniers s’y comportent en territoire conquis où les bagarres et vols de portables sont fréquents.

Fêtard impénitent, Mathurin fait tout, lorsqu’il s’y rend, pour quitter les lieux aux environs de 20h, moment où débutent les violences.

En clair, plus on avance dans la nuit plus les exactions se multiplient dans les lieux de divertissement. Surtout ceux éloignés du centre-ville. Cette situation a poussé beaucoup de jeunes à non seulement limiter leurs sorties en deçà de 22h, mais aussi à se cantonner dans leur arrondissement où s’organisent désormais les soirées théâtrales et autres kermesses.

Ainsi, chacun s’amuse dans son arrondissement et seules les activités culturelles organisées dans le cadre de la cohésion sociale ou du vivre ensemble par des associations peuvent pousser les jeunes à se rendre nuitamment hors de leurs zones de résidence. Dans ces cas aussi, c’est l’œil rivé à la montre pour ne rentrer pas à une heure indue qu’on suit la manifestation culturelle…

Dans le sillage des organisateurs de manifestations culturelles, des restaurateurs et propriétaires de motels se sont également repliés dans les quartiers, histoire de se rapprocher des populations. Pour attirer ces dernières, des tenants de bistrot ont fait de leurs caves des lieux de rencontre là où d’autres reçoivent les clients en plein air, à la devanture de leur commerce.

                                                                                      

Une opération qui n’est pas sans risque car les clients sont à la merci des motos et camions de passage ayant du mal à circuler à cause du défaut d’éclairage public.

Une trouvaille qui fait tout de même fureur à Bangui : les barbecues qu’offre chaque week-end à ceux qui fêtent leur anniversaire un promoteur de distractions. Organisés dans la banlieue banguissoise, les célèbres barbecues de Maitovo sont d’agréables moments de fête où l’on boit et mange à satiété.

Mais là aussi, comme d’habitude presque partout, à 20h pile on remballe tout, on ferme et tout le monde rentre vite à domicile…

RCA : enquête de l’Assemblée nationale sur la corruption de trois députés

Le bureau de l’Assemblée nationale centrafricaine a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur une accusation de corruption de trois députés qui auraient reçu 40 millions de FCFA de plusieurs sociétés chinoises désireuses d’avoir des facilités pour s’implanter dans le pays.Tous membres de la commission « production de ressources naturelles », les mis en cause sont Jean Michel Mandaba, président de ladite commission,  Mathurin Dimbélé Nakoé,  2ème vice-président de l’Assemblée nationale, et Service Tezawa, simple député.

Depuis son installation en 2016, l’actuelle législature est souvent citée dans des scandales financiers. En octobre dernier, les parlementaires avaient, dans le but de démettre Abdou Karim Meckassoua, alors président de l’Assemblée nationale, accusé ce dernier d’avoir détourné plus de 230 millions de FCFA.

Cette nouvelle affaire de corruption éclate au moment où il est question de soumettre à l’Assemblée nationale tous les contrats miniers signés jusqu’ici.

Centrafrique : la présidentielle fixée au 27 décembre 2020

Julius Gouade Baba, le rapporteur de l’Autorité nationale des élections (ANE) en Centrafrique a informé, mercredi à Bangui, que le premier tour de la présidentielle, qui sera couplée aux législatives, aura lieu le 27 décembre 2020.S’exprimant lors d’une conférence de presse, Julius Gouade Baba a ajouté que le second tour de l’élection présidentielle est prévu le 14 février 2021. Le rapporteur de l’ANE a reconnu que la tenue de la joute électorale nécessite un financement conséquent pour notamment l’enrôlement des électeurs et l’acquisition des matériels électoraux.

Cependant, le compte de l’ANE logé à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), n’est approvisionné par le gouvernement, a renseigné M. Baba. A en croire le rapporteur de l’ANE, même si un financement annuel de 500 millions F CFA est inscrit dans le budget, le gouvernement n’a rien versé depuis 2017.

Par conséquent, il a indiqué que l’ANE ne dispose pas de ressources financières indispensables à l’organisation des élections. Pour l’heure, l’Union européenne (UE) a promis une aide à la Centrafrique.

RCA : 150 députés africains participent à la 74e session de l’UPA

La soixante-quatorzième session de l’Union des Parlementaires Africains (UPA) s’ouvre ce mercredi à l’Assemblée Nationale à Bangui, la capitale de la RCA, et verra d’ici demain jeudi la participation de 150 députés du continent, a appris APA.L’Ouganda et l’Éthiopie sont les premières délégations arrivées en Centrafrique.

La rencontre de Bangui est consacrée à l’examen de l’application des décisions arrêtées lors de la 73e session tenue l’année dernière à Abuja, au Nigeria.  

Ces décisions dont la mise en œuvre sera examinée concerne entre autres la lutte contre le terrorisme, la sécheresse et la faim en Afrique, a expliqué Ernest Misédio, député centrafricain membre de l’UPA.

En sus des recommandations qui sont attendues lors de cette session, elle sera également mise en évidence pour désigner le pays qui va abriter la 75e édition de la session de l’UPA.

Centrafrique : Le gouvernement dément la pénurie de carburant à Bangui

Le ministre centrafricain de l’Energie Herbert Godran Djono Ahaba a réagi à travers un communiqué ce samedi soir, face à la rareté des hydrocarbures notée ces derniers jours à Bangui, indiquant qu’il n’existe pas de crise ou de pénurie dans le pays.Pour le ministre de l’Energie, les retards constatés dans les livraisons par les camions citernes expliquent cette situation de tension. Il a souligné dans son communiqué que le port pétrolier où ces carburants sont stockés dispose encore de stock suffisant de produits pétroliers mais qui doivent être renforcés pour éviter la crise supposée de carburants en RCA.

Le ministre de l’Energie a instruit les responsables de l’Agence pour la Stabilisation des Prix des Produits Pétroliers (ASRP) à intensifier le contrôle sur le terrain pour arrêter ceux qui font la spéculation sur ces hydrocarbures devenus rares.

En effet, depuis presque cinq jours, des longues queues de véhicules, motos et autres engins sont constatées dans les stations-services de la capitale.

Les hydrocarbures sont vendus au compte-gouttes dans ces stations-services. Pire, certaines de ces stations ne fonctionnent pas. Une descente sur le terrain a permis de constater que trois des sept stations que comptent la capitale ne sont plus opérationnelles.

Ceux qui arrivent à trouver du carburant ajoute le ministre revendent le litre à un prix élevé. Ainsi de 800 francs CFA, le litre flambe à 1500Fcfa

Mais selon certaines sources recueillies auprès des stations-services telles que Tradex, l’incendie de l’usine de raffinage au Cameroun la semaine dernière serait à l’origine de la crise de carburant en Centrafrique, car c’est à partir de cette raffinerie que le pays se ravitaille.

 

 

RCA : lancement d’une consultation populaire nationale prévue par l’accord de paix

Le président de la République, Faustin Archange Touadera a lancé, jeudi à Bangui, la consultation populaire nationale, un mécanisme de suivi et évaluation de l’accord de paix de Khartoum signé le 6 février dernier entre le gouvernement et 14 groupes armés centrafricains.S’exprimant au cours de la cérémonie de lancement de la consultation, le président Touadera a indiqué que l’accord de Khartoum a institué ces assises populaires nationales pour permettre l’évaluation de l’application de l’accord par la population, mais surtout permettre la mise en place de la commission vérité, justice, réparation et réconciliation.

« La consultation populaire est un chemin de la paix et de la réconciliation durable en RCA car, elle permet d’être à l’écoute de la population », a dit le chef de l’Etat centrafricain, demandant ainsi aux autorités politiques et administratives de tout mettre en œuvre pour faciliter le bon déroulement dans les régions respectives de la consultation.

« La commission justice, vérité, réparation et réconciliation qui verra le jour à l’issue de cette consultation populaire nationale, facilitera une justice équitable ainsi que la réparation des dommages subis par les victimes suite à la destruction de leurs biens », a précisé Faustin Archange Touadera.

Cette consultation est prévue pour durer cinq jours et sera menée par les membres du gouvernement dans leur région d’origine.

La consultation populaire nationale a été déjà expérimentée pendant la transition dirigée par la présidente Catherine Samba Panza. A l’époque, elle avait permis d’échanger avec la population sur leurs avis et attentes sur la manière de gouverner et surtout sur leurs principales préoccupations. Elle était appelée la consultation populaire à la base.

RCA : arrestation de 6 personnes impliquées dans l’assassinat d’une religieuse

Le Procureur général près la cour d’appel de Bouar, Alain Michel Tolindo, a annoncé mercredi soir à la Radio Nationale que le tribunal de grande instance de Nola a arrêté six personnes impliquées dans l’assassinat de la religieuse Inés Sancho.Ce drame avait eu lieu le mois de mai dernier à Nola, une ville de l’ouest de la Centrafrique. La Soeur Inès Nieves Sancho, une religieuse de la communauté des filles de Jésus de Massac, avait été ainsi retrouvée la gorge tranchée.

Par ailleurs, précise le procureur, ces personnes seront transférées de Nola à Bouar où elles feront face à la justice.