Sénégal : Amnesty International pointe la dégradation du maintien de l’ordre lors des manifestations

Cinquante une (51) personnes sont décédées lors de manifestations depuis 2007, selon Amnesty International Sénégal. Et seuls 14 de ces dossiers ont abouti à des condamnations et à des sanctions « parfois très faibles ».

 

Le constat est lourd : au Sénégal, il y a eu 14 décès lors des émeutes de mars 2021, et trois lors des manifestations interdites de juin 2022. Ousmane Diallo, chercheur au bureau régional d’Amnesty International à Dakar, a noté une évolution du maintien de l’ordre dans le pays :

« De plus en plus de structures militaires, qui ne sont pas habilitées à faire du maintien de l’ordre, sont déployées dans ce contexte-là. On a vu que cela a occasionné des cas de décès à la suite de tirs par balles. Au cours des vingt dernières années, on peut noter une détérioration du cadre du maintien de l’ordre portant sur la protection de la liberté de manifester. »

Amnesty International rappelle la demande de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) d’abroger l’arrêté ministériel de 2011, qui interdit les manifestations à caractère politique dans le quartier central du Plateau.

Selon Ousmane Diallo, les restrictions de libertés ont toujours provoqué des violences entre forces de l’ordre et manifestants. « L’exception notable, ce sont les manifestations de mars 2021, où on a parfois assisté à des cas de pillages et de destructions de biens publics et privés. Mais au cours des dix dernières années, on ne peut pas parler de détérioration ou de dégradation des procédés de manifestation, mais plutôt d’une restriction de plus en plus abusive des libertés de manifester pacifiquement qui entraîne des troubles. »

Ousmane Diallo pointe aussi du doigt le manque d’enquêtes et de poursuites judiciaires.

Levée de l’immunité de Sonko : affrontements entre manifestants et forces de l’ordre

Alors qu’une décision sera prise quant à la levée de l’immunité de Sonko ce 26 février, des affrontements ont lieu entre des manifestants et les forces de l’ordre.

La journée de ce vendredi a débuté avec des manifestations dans plusieurs quartiers de Dakar, rapporte Rfm. Il y’a eu en effet, des affrontements entre les forces de l’ordre et de jeunes sympathisants de Sonko qui manifestaient.

Pour rappel, Ousmane Sonko est sous le coup d’une accusation de viols et menaces de mort. Conduisant par conséquent à une éventuelle levée de son immunité parlementaire. Une plénière doit donc se tenir ce 26 février en vue de statuer sur la levée de l’immunité parlementaire du principal opposant de Macky Sall.

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La Rfm renseigne que des jeunes brûlaient des pneus et érigeaient des barricades afin de manifester leur mécontentement. Les forces de l’ordre ont par la suite tenté de répliquer en les dispersant, toujours selon la même source.

Sénégal-Matam : des manifestations contre Macky Sall

Les populations de cette région d’origine du président de la République protestent contre les promesses non tenues de Macky Sall.

Exiger du président de la République le respect de ses engagements. C’est la raison des manifestations observées hier, 19 août à Matam, région d’origine des parents de Macky Sall.

Les réclamations portent sur le non bitumage de la route de Dande Maayo de Nawel à Demankani, l’insuffisance des structures sanitaires, le manque d’infrastructures scolaires, l’absence d’électricité et d’eau dans certains villages.

Pour mémoire, pendant la campagne de la dernière élection présidentielle, Macky Sall avait été reçu en triomphe dans cette localité qui l’a vu grandir. Heureux d’être accueilli par les siens, il avait déclaré « Matam est mon titre foncier ».

Il n’avait pas alors manqué de faire des promesses aux populations. On peut citer entre autres l’aménagement du territoire à hauteur 30 000 hectares en collaboration avec la coopération indienne. Il avait aussi promis d’ériger un bloc scientifique à hauteur de 340 millions, ainsi qu’un programme pour le développement agricole de Matam d’un coût de 20 milliards.

Sauf que depuis sa réélection après l’élection du 24 février 2019, rien n’a été fait.

La région de Matam est l’une des plus pauvres du Sénégal. Certaines familles sont en proie à la famine et la sécheresse grandissante.  Le taux d’emploi n’y dépasse pas 37%. Le chef de l’Etat avait assuré qu’il allait constituer, après sa réélection, le programme de renforcement, de résilience et de la sécurité alimentaire et nutritionnel pour 19.5 milliards Fcfa.

Affaire Petro Tim: vendredi à hauts risques

La Plateforme «Aar Li Ñu Bokk», le Mouvement «Samm Sunu Reew» et la Coalition des travailleurs du Sénégal (Cts) ont décidé de manifester afin que la lumière soit faite autour de l’affaire Petro Tim dans laquelle Aliou Sall est cité.

Un vendredi sous tension en perspective. Le préfet de Dakar, Alioune Badara Diop, a reçu sur sa table, plusieurs demandes de manifestations pour demain vendredi 28 juin 2019.

La plateforme «Arr Li Nu Bokk» veut que toute la lumière soit faite dans l’affaire Petro Tim. Les membres de ce groupe ont pris la décision de manifester chaque vendredi pour exiger la transparence sur les contrats pétroliers et gaziers au Sénégal.

Le Mouvement «Samm Sunu Reew», prévoit également de manifester vendredi. Des sources indiquent que la coalition en question est acquise à Aliou Sall, frère du Président Macky Sall, cité dans cette affaire qui révèle des faits de fraude et corruption dans le secteur du pétrole et du gaz au Sénégal. La Coalition des travailleurs du Sénégal (Cts) est également annoncée pour la marche de demain.

Si les demandes de manifester de ces différents rassemblements sont validées par l’autorité administrative, tous ferront entendre leurs voix au même lieu.

 

Paris : des Sénégalais manifestent pour le retrait du Sénégal de l’ITIE

Des Sénégalais vivant en France sont descendus dans la rue lundi 17 juin. Ils étaient devant le Centre de conférences de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui accueille, à Paris, la Conférence mondiale de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

Avec des pancartes sur lesquels étaient écrits des messages hostiles contre régime de Macky Sall, ces Sénégalais ont exigé le retrait du Sénégal de la norme ITIE.

Le président du Conseil d’administration de l’ITIE est allé à la rencontre des protestataires. Fredrik Reinfeldt va, ainsi, longuement écouter ces derniers revenir de long en large sur le scandale Petro Tim et «le rôle de Macky Sall et Aliou Sall, son frère.

Selon les manifestants, la principale ligne de défense de Macky Sall est de dire : « on ne peut pas nous accuser de corruption, nous avons été admis à la norme ITIE ». Ce que, indiquent-ils, l’ITIE doit éclairer.

Prenant la parole, le Président du Conseil d’administration de l’ITIE va revenir sur le processus menant à l’acceptation des pays à la norme ITIE. Selon celui qui a été Premier ministre de la Suède, ce sont les Etats qui demandent eux-mêmes à être reçus. Et pour ce qui concerne le Sénégal, il n’a adopté la norme ITIE qu’en octobre 2013. Ce qui ne couvre pas l’année 2012, pendant laquelle Petro Tim était en activités. En somme ce que le Secrétariat international de l’ITIE avait dit dans son communiqué de la semaine dernière.